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Full text of "Journal de pharmacie et des sciences accessoires"

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JOURNAL 


DE 


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PHARMACIE 


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TOME  xi: 


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I  r- 


PARIS. —IMPRIMEEIE  DE  FAIN ,  RUE  RACmE,  N*.  4 1 

PLACE  DB   L^ODÉOH. 


DE  PHARMACIE  " 

feT 

DES  SCIENCES  ACCESSOIRES^ 

RÉDIGÉ  ^AR  MESSIEURS 

P.-J.  BOUILLON- LÀIGRANGE,  L.-A.  PLANCHE, 
P.-F.-G.  BOULLAY,  J.-P.  BOUDET,  J.-J.  VIREt, 
J.  PELLETIER; 

tr 

BULLETIN  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE 

DE  PARIS, 

Rédigé  par  Ifw  HmT,  et  par  une  Commission  spéciale. 


la» 


Major  collectis  yiribus  exit. 


ém 


TOME  ONZIÈME. 


PARIS, 

CHEZ  LOtlS  COLAS  FtiLS ,  LIBRAIRE , 

■trz  DAUPHIBB  ,  S*.  3a. 


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I 


JOURNAL 

DE    PHARMACIE 


ET 

I 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES. 


N^  I®*".  —  II®.  Année.  —  Jaj^vier  182^. 


EXAMEN  ANALYTIQUE 

De  îajeye  dfe  pec^nm  ^  Laurus  Pichurim  (Richard)  , 
Ocotea  pichurim  (  de  Humboldt  )  (  i^)  Nov,  gen.  et  spec. 
plant,  ani.  Famille  des  Laurinées  (  Juss.  )  \ 

Pa.1l  m.  Bonastke. 

(  Lu  à  rAcadëmie  royale  de  médecine,  le  a3  octobre  1834* ) 

La  fève  de  péchurim  Mlle  fruit  ou  ruiculaire  (a)  d'un 
!irbre  encore  peu  conniJHr Amérique  méridionale.  L'ar* 
bre  qui  le  produit  croit  naturellement  le  long  des  ruisseaux 
qui  affluent  vers  FOrénoque  ,  dans  les  missions  d'Ariba  , 
proche  deCumana,  où  ce  végétal  a  été  observé  paj:  M.  Alex, 
de  Humboldt.- 

On  distingui^  dans  le  commerce  deux  espèces  de  fèves 
pichurim^  la  grande  et  la  petite.  On  désigne  communément 

(i)  Le  genre  Ocotea  d*Aublet  est  a  peine  distinct  de  celui  des  véritables 
lauriers ,  dont  il  diffère  seulement  par  ses  fleurs  hermaphrodites. 

(a)  JYucutarium  (  Decandolle  )  est  un  fruit  charnu  ,  non  couronné  par 
le  calice ,  auquel  Tovaire  n'adhère  pas ,  et  qui  renferme  plusieurs  noyalix 
distincts ,  nommés  plus  spécialement  osselets. 

XI*.  Année.  ^^  Janvier  iSaS.  î 


la  première  sous  ^e  nom  de  noix  de  sassaîras  (i)  ,  parce 
qu^en  effet  lorsqu'on  la  râpe  elle  a  Fodeur  du  sassafras. 
Celle-ci  est  ordioairçpieiit  de  la  grosseur  d'un  petit  œuf  de 
poule,  mais  plus  allongée.  Elle  s'ouvre  en  deu&  lobe» 
égaux  5  ces  lobes  sont  convexes  extérieurement  et  recou- 
verts d'une  coque  ou  pellicule  rugueuse,  d'un  brun  foncé* 
Intérieurement  ils  sont  concaves  ,  lisses  ^  le  ton  général  de 
leur  couleur  est  marron  clair. 

On  aperçoit  quelquefois  parmi  ces  derniers  des  fissures , 
au  milieu  desquelles  se  trouvent  de  petites  cristallisations 
très-blanches ,  très^brillantes  et  ressemblant  à  Taçide  ben- 
soïque ,  mais  ce  n'en  est  point  ^  car  ,  séparée  et  dissoute , 
cette  substance  ne  rougit  point  le  tournesol.  C'est  la  partie 
concrète  de  l'huile  essentielle  «  ainsi  que  j'aurai  occasion  de 
le  faire  rem^rquçr  pli^s  loin. 

^a  dei;^ième  espèce  est  plus  petite  que  Tautre,  son 
odeur  est  pipéraçée  ;  on  remarque,  en,  outre  quelque  diffé- 
rence dans  sa  couleur  qui  est  plus  brune ,  sa  forme  plus 
ronde  ^  du  reste  elle  a  beaucoup  de  rapport  avec  la  pre- 
mière doftt  elle  n'est  peut-être  qu'une  variété ,  ou  bien  est- 
ce  la  même  ,  mais  non  encore  parvenue  à  sa  maturité. 

On  sait  que  l'inspection  sûafe  de  ce.  fruit  a  conduit 
M.  Richard  à  le  placer  dians  la  flPUe  des  Laurinées ,  genre 
Laurus.  C'est  ce  qui  m'a  eng^S ,  de  mon  c6té  9  à  entre- 
prendre quelques  expériences  analytiques  pour  m  assurer 
jusqu'à  quel  point  pouvaient  sç  rapprocher  les  divers  prin- 
cipes consiituans  des  baies  de  laurier,  sur  lesquelles  j'avais 
déjà  opéré  (2) ,  et  ceux  de  la  deuxième  espèce  de  fôve  pi- 
churim  qui  fait  le  sujet  àe.  ce  fôavaij:. 


(î)  Les  haies  de  sassafras  sont  tout-à-fait  difiJérenteâ  ;  et ,  qupûj^e  pro- 
•venant  cl'arbres  assez  élevés,  elles  sont  petites  comme  des  grai»s  de  poivr<^ 
rugueuses  et  d'une  couleur  bkue-noîrâtre. 

(a)  Bull,  des  inw,  dp  la  Société  de  ph.  Journal  de  p^. ,  janvier  x«*4. 


' 


I 

■ 


Dfe    t^HARMACtË.  3 

Par  la  distillation. 

J'ai  soumis  à  la  distillation ,  dans  suffisante  quantité 
d*eau  ,  25o  grammes  de  fèves  péchurim.  Cette  opération  ^ 
semblable  à  celle  des  baies  de  laurier,  n'est  pas  sans  éprou- 
ver quelque  difficulté  à  cause  des  matières  visqueuses ,  gras-* 
ses  et  féculentes  dont  elles  sont  formées.  Le  liquide  qui  avait 
passé  dans  le  récipient ,  était  surnagé  par  upe  substance  lé-^ 
gère  et  figée ,  qui  était  Thuile  essentielle  ^ 

De  rimUe  essentielle. 

Cette  substance  est  d'un  blanc  sale  ^  elle  brunit  un  peu 
par  son  exposition  à  Tair ,  surtout  si  elle  a  été  trop  chauffée; 
sa  saveur  est  acre ,  amère  ^  elle  est  concrète  à  la  tempéra* 
ture  moyenne  et  par  petites  parcelles  planes  ou  granulées , 
comme  détachées  les  unes  des  autres ,  d'une  odeur  forte , 
approchant  plutôt  de  celle  des  baies  de  laurier  et  de.  sassa-* 
fras  que  de  celle  de  muscade ,  et  en  dififérant  en  outre  en 
ce  que  celle  de  muscade  est  fluide  y  tandis  que.  celle  des 
deux  autres  substances  est  concrète  (i).  La  quantité  de  cette 
huile  était  de  7  ^  P. 

L'huile  essentielle  de  fève  péchurim  m'a  paru  formée  de 
deux  substances.  L'une  ,  plus  odorante  et  volatile ,  se  dis* 
solvant  complètement  dans  l'alcohol  ;  Tautre ,  presque  inor 
dore ,  moins  volatile  ^  insoluble  dans  l'alcohol  froid  et  y 
résistant  sous  forme  de  petites  paillettes  blanches,  brillantes 


■■  «^ 


(i)  Ayant  répéta  la  distillation  des  baies  de  laarier  et  de  îèveA  pëchu- 
rim,j*en  ai  parfois  obtenu  les  huiles  essentîieUes  à  Téta  t.  liquide,  san^ 
pouvoir  trop  me  rendre  compte  de  cette  circoostance  ,  qui  paraît  pour- 
tant dépendre  de  la  chaleur  employée {  mais  en  ajoutant  dans  la  cornue 
un  peu  d'acide  sulfurique  pour  détruire  la  fécule  et  le  mucilage»  j^en  ai 
constamment  retiré  Phuile  essentielle  liquide;  elle  est  alors  d^une  coulem^ 
jaune^claire ,  transparente  et  plus  légère  que  Veau  ;  son  odeur  n'est  plus 
aoisi  agréable  efr  tient  un  peu  de  l'empyreume.  En  général ,  d'tme  manière 
comme  de  l'autre,  cette  huile  essentiellnÉft  assez  difficile  à  obtenir. 


4  JOURNAL 

et  micacées.  Cest  k  cette  dernière ,  je  pensé,  qu'il  faut  attri- 
buer ces  efflorescences  blanchâtres  qui  altèrent  la  transpa- 
rence des  bocaux  de  verre  où  sont  renfermées  les  fèves 
pichurim.  Cette  deuxième  substance  se  vaporise  à  la  faveur 
de  la  parde  la  plus  volatile  de  Thuile  essentielle  et  ensuite 
reste  adhérente^aux  vases  ,  ce  qui  les  rend  opaques. 

Le  résidu  de  la  distillation  est  épais  ,  raucilagineux  ^  fort 
chargé  en  couleur ,  presque  rouge ,  et  d'une  amertjime  très- 
prononcée.  Il  "se  forme  aussi  par  le  refroidissement  une 
couche  graisseuse  ,  mais  plus  solide  que  celle  des  baies  de 
laurier  et  dans  de  plus  fortes  proportions. 

L'iode  démontra  de  même  dans  le  véhicule  aqueux  la 
présence  deFainidon.  Je  passai  ce  résidu  à  travers  un  linge, 
je  le  fis  rapprocher ,  j'y  versai  de  l'alcohol  qui  forma  de 
suite  un  précipité  brun-rougeâtre  ^  je  filtrai ,  et  quand  le 
résidu  fnt  sec  ,  je  le  lavai  à  l'alcohol  et  à  l'éther ,  qui  ne  se 
colorèrent  nullement.  Je  mis  en  contact  avec  l'eau  froide  , 
pendant  quarante-huit  heures ,  le  précipité  ;  celui-ci  aug- 
menta de  volume  et  forma  des  flocons  comme  la  gomme 
adraganthe  ;  j'ajoutai  de  l'iode,  qui  produisit  sur-le-champ 
une  couleur  bleue  très-intense  :  c'était  donc  une  matière 
amylacée ,  unie  avec  la  gomme ,  mais  salie  par  une  matière 
colorante  étrangère. 

L'alcohol  qui  avait  servi  à  précipiter  la  fécule  et  la  gomme 
avait  dissout  un  peu  de  matière  grasse  ;  en  le  faisant  éva- 
porer aux  deux  tiers  il  laissa  déposer  des  flocons  fort 
légers ,  doux  au  toucher ,  qui  étaient  de  la  stéarine.  Les 
dernières  portions  d'alcohol  affaibli ,  et  évaporées  presque 
en  totalité  ,  donnèrent  du  sucre  incristalli  sable  coloré  qui , 
soumis  à  l'action  de^l'acide  nitrique  bouillant ,  fut  converti 
en  acide  oxalique. 

Si  l'on  fait  une  pâte  avec  six  grammes  de  fèves  péchu- 
ri  m  j  qu'on  l'étende  de  suffi^nte  quantité  d'eau ,  qu'on 
exprime  bien  et  qu'on  filtre ,  le  liquide  passera  légèrement 
coloré  et  précipitera  à  Mme  par  la  gélatine.  Si  on  fait 


DE    PHARMACIE.  5 

évaporer  ,  on  obtiendra  une  substance  gommo-extractive 
très-sbluble  dansTeau,  d'une  saveur  douceâtre  et  insoluble 
dans  Talcohol  et  Féther. 

Action  de  ValcoJioL 

Deux  cent  cin^ante  parties  de  nouvelles  fèves  péchurim, 
râpées  et  traitées  â  divises  reprises  parTalcohol  froid,  ont 
donn^  une  teinture  colorée  en  rouge-brun  :  en  rapprochant 
cette  teinture  aux  quatre  cinquièmes  ,  elle  se  divise  d'une 
part  en  une  huile  visqueuse ,  et  de  Tautre  en  une  substance 
plus  foncée ,  tenace  et  glutineuse.  Cette  dernière  est  une 
résine  de  même  nature  que  celle  que  Ton  rencontre  dans 
les  baies  de  laurier ,  et  remarquable  surtout  pi^r  son  odetir 
désagréable  d'empyreume.  Cette  odeur  ne  lui  vient  pas  de 
l'effet  de  son  rapprochement  sur  le  feu  ,  mais  lui  est  natu- 
relle. Elle  se  fait  surtout  bien  sentir  lorsqu  après  avoir  exr 
primé  le  marc  avec  ses  doigts  ces  derniers  en  restent  im-? 
prégnés. 

L'alcohol  afifaîbli  qui  tient  le  milieu  est  aussi  très^-coloré) 
il  rougit  le  papier  de  tournesol ,  précipite  le  deutoxide  de 
fer  en  vert  noirâtre  et  le  trîtoxide  en  noir  foncé.  La  liqueur 
du  précipité  filtrée  passe  d'un  beau  vert  émeraude ,  et  plus 
foncé  que  celui  qu'on  obtient  dans  le  même  cas  des  baies 
de  laurier.  Il  est  naturel  de  penser  que  cet  effet  est  produit 
par  un  acide  de  même  nature,  mais  qui  dans  la  fève  péchu-r 
rim  seraijt  uni  ou  à  une  très-petite  quantité  de  tannin ,  ou 
bien  à  une  autre  matière  étrangère.  Enfin  l'alcohol  restant, 
évaporé  en  consistance  d'extrait ,  laissa  de  même  que  ci* 
dessus  un  sucre  incristallisable  ,  qui ,  traité.par  l'acide  ni? 
trique  bouillant,  donna  une  nouvelle  quantité  d'acide 
oxalique. 

Je  repris  par  l'alcohol  chaud  la  portion  de  fèves  pichu^ 
rim  qui  avait  subi  l'action  de  l'alcohol  froid ,  et  après  cinq 
à  six  ébuUitions  prolongées  et  filtrées  bouillantes ,  j'en  re^ 
lirai  une  assez  grande  quantité  de  substance  grasse  con^rèjLç 


6  JOiJIlNAl 

qui  se^  formait  chaque  fois  par  le  refroidissement.  Cet!» 
8ttl>stauce ,  mise  sur  le  filtre  et  séchée ,  pesait  55  :  c'était 
la  stéarine. 

La  stéarine  de  fève  péchurim  est  primitivement  d'un 
blanc  sale ,  douce  au  toucl^r  y  très*soluble  dans  Téther  , 
qui  en  évaporant  lentement  la  dépoj^  en  Cristaux  sembla- 
bles à  ceux  de  la  stéarine  de  muscade  et  de  baies  de  lau*- 
rier.  On  peut  lui  enlever  sa  partie  colorante  par  plusieurs 
cristallisations;  alors  elle  devient  très-blanche. 

Action  de  tétker. 

Remploi  de  Téther  seul  sur  les  fèves  péchurim  ne  donna 
pas  à  mçs  recherches  une  solution  bien  satisfaisante  ,  ce 
véhicule  dissolvant  à  la  fois  ^  et  avec  la  plus  grande  facilité, 
l'huile  volatile  ,  la  résine  et  les  corps  gras  qu'il  est  .presque 
impossible  d'isoler  ensuite. 

Par  suite  des  divers  traitemens  alcoholiques  et  éthéré& 
la  portion  restante  de  fèves  péchurim  ne  pesait  plus  que 
i33  ^  P.  Cette  portion,  reprise  par  Feau  bouillante ,  forma 
une  gelée  très-épaisse  et  sans  saveur.  Il  est  inutile  de  dire 
qu'eu  y  versant  de  la  teintut'e  d'iode  ,  cette  gelée  passa  au 
bleu  foncé.  Si  on  exprime  dans  un  linge  fin  cette  gelée , 
elle  laisse  pour  résidu  la  plus  forte  partie  du  parenchyme 
roûgeâtre. 

Matière  colorante^ 

Les  fruits  que  nous  examinons  contiennent  ^i  outre  une 
matière  colorante  particulière  ;  pour  l'obtenir  ^  il  suffit  de 
prendreJe  résidu  épuisé  par  l'alcohol  et  de  le  traiter  par 
de  l'eau  légèrement  alcaline  ;  au  bout  de  vingt-quatre  heures 
on  filtre ,  puis  on  précipite  la  matière  colorante  par  un 
acide  ^  on  filtre  de  nouveau ,  on  jette  de  l'eau  pour  laver 
le  précipité  et  on  le  fait  dessécher  lentement.  Quand  il  est 
bien  sec  on  Tenlève  de  dessus  le  filtre ,  on  le  pèse ,  et  Ton 


_  j 


DE     Pfi^AMACiE*  7 

clro«iTe  que  8  grammes  de  ce  résidu  ont  donne  4  décif  ram-* 
mes  de  matière  colorante. 

Cette  mtitière  se  présente  sous  forme  non  crîstâllipe , 
d^une  couleur  rouge*brun^  tirant  sur  Thyacinte  ;  losaqu'ellé 
est  réunie  telle  parait  si  foncée^  iqu  on  la  croirait  tout-'à-fait 
noire.  £ilè  est  compièletnent  solubte  dans  les  alcalis^  $oude); 
potasse  et  aininôiiiaK|u)3»  Ces  Tilcalis  avivent  singulièrement 
da  couleur  ^  les  acides  acétique  et  «ulfurique  affaibli  n'ont 
au  contraire  aucune  action  sur  elle.  Cette  sub&tancie  est 
inodore,  SaUli  Saveur  liiarquée,  et  brûle  sur  les  charbons 
en  répandant  des  vapeti^s  noir^  d'une  odeur  animtfisée. 

ChooolcU  péchurim. 

J'ai  voulu  vérifief  sî  les  fèves  péchùrimt6rré6écs,'broyées 
et  réduites  en  pâte  aveb  la  quantité  convenable  de  sucre, 
pourraient  imiter  le  véritable  chocolat  ;  mais  il  est  facile 
de  prévoir ,  d'après  cet  examt^n  ,  cotnbien  ce  prétendu  cho- 
colat doit  è'trè  désagréable  aU  goût  et  l'est  en  câèt  *,  la  saveur 
amère ,  piquante  et  emp^r'eumatique  de  Ik  résilie  ^  l'arôme 
camphré  de  l'huilé  essentielle  ,  le  peti  de  liant  de  la  pâte 
quand  on  veut  l'unir  avec  le  sucre,  formetit  dû  tout  iih  cho- 
colat très-imparfait  et  d'une  saveur  détestable.  Laissons 
donc  aux  habitans  dû  Paraguay  et  dt3s  bords  de  l'OréDoque 
le  chocolat  péchùrim,  si  toutefois  ils  l'emploient  à  cet  usage, 
comme  plusieurs  auteurs  de  voyages  nous  l'assurent ,  et 
contentons-nous  dé  celui' dU  Theobroma  Cacao  ,  aromatisé 
avec  la  cannelle  et  la  vanille. 

Incinération, 

Cent  parties  de  fèves  péchùrim  incinérées  ont  laissé  un 
et  demi  pour  cent  de  cendres  qui ,  lavées  dans,  Veau  distillée 
et  filtrée ,  ont  fourni  un  liquide  trè8*alcalin%  Le  liquide 
neutralisé  a  précipité  par  le  nitrate  de  baryte  *,  le  précipité 
formé  était  insoluble  dans  l'acide  nitrique. 


8  ioURNAL 

Le  QÎtrate  d'argent  donna  nn  précipité  blanc  soliible  dans 
rammoniaqne. 

L'acide  tartrique  en  excès  un  précipité  qui  n'était  que 
du  tartrate  acide  de  potasse. 

La  portion  de  cendres  restée  sur  le  filtre  $e  dissolvit 
avec  effervescence  dans  un  très-léger  excès  d'acide  hydro- 
chlorique  étendu  d'eai\  ]  en  y  versant  de  Foxalate  d'ammo- 
niaque il  se  forma  un  précipité  blanc  qui  n'était  que  de 
l'oxalate  de  chaux. 

On  peut  déduire  de  tous  les  faits  que  nous  avons  rap- 
porté^lus  haut  que  5oo  parties  de  fèves  péchurim  sont  dans 
les  proportions  ci-après  : 

Huile  volatile  concrète.   •  / i5  « 

Jd.   fixe  Atyreuse « 5o  ^^ 

Stéarine iio  « 

Résine  glutineuse i5  •« 

Matière  colorante  brune • 4^  (c 

Fécule 55  (( 

Gomme  soluble. 6o  « 

Jd.  qui  a  quelque  rapport  avec  Tadraganthe.  ,    6  (c 

Acide  uni  à  une  substance  étrangère 2  « 

Sucre  incristallisable 4  <^ 

Késidu  salin 7  i 

Parenchyme loo  « 

Humidité 3o  « 

Perte .  .  • 6  a 

5oo  « 
Jtésumé. 

Nous  voyons ,  par  ce  qui  précède ,  que  si  les  principes 
constituans  des  baies  de  laurier  et  ceux  des  fèves  de  péchu- 
rim ne  sont  pas  tout-*à-fait  identiques  ,  ils  se  rapprochent 
pourtant  sur  plusieurs  points  principaux  ,  comme  :  huile 
essentielle  concrète  ^  acide  jouissant  de  propriétés  particu- 
lières ,  fécule ,  gomme ,  huile  grasse  ,  stéarine ,  et  sucre 


DB     PHARMACIE.  Q 

incristallisable.  La  différence  la  plus  marquante  est  dans 
la  matière  cristalline  (  Laurine  )  qui  se  forme  dans  Thuile 
de  baies  de  laurier  ,  tandis  que  je  n'ai  pu  la  rencontrer  dans 
celle  de  fèves  péchurim.  U  est  vrai  que  Thuile  grasse  étant 
plus  épaisse  dans  ces  dernières  peut  bien  s'opposer  à  la 
formation  de  la  matière  cristalline  \  car ,  comme  je  crois 
l'avoir  reniarqué  dans  le  temps  ,  le  .véhicule  où  s'opère  la 
cristallisation  de  la  Laurine  contribue  pour  beaucoup , 
tout  en  lui  donnant  naissance ,  à  la  produire  sous  les  for- 
mes bien  déterminées  que  nous  lui  connaissons. 

Une  autre  substance ,  la  matière  colorante  (i) ,  ^e  fait 
au  contraire  remarquer  en  plus  dans  les  fèves  de  péchurim. 
Peut-être  en  existe-t-il  une  de  même  nature  dans  les  baies 
de  laurier ,  mais  d'un  autre  ton  de  couleur  ^  par  exemple 
beaucoup  plus  pâle.  C'est  ce  que  je  n'ai  pas  examiné, 
n'ayant  pas  soumis  ces  dernières  à  l'action  d'une  eau  alca- 
line. L'huile  grasse  de  ces  deux  fruits  est  aussi  colorée  de 
deux  manières ,  l'une  en  vert  et  l'autre  en  rouge  \  mais 
nous  remarquerons  que  le  ton  d'une  couleur ,  et  cela  plus 
spécialement  encore  dans  les  végétaux ,  ne  peut  pas  toujours 
servir  de  caractère  particulier  assez  distinctif. 

Telles  sont  les, considérations  auxquelles  nous  devons 
nous  arrêter  pour  1$  comparaison  et  le  rapprochement  des 
deux  analyses  ;  nous  ne  les  pousserons  pas  plus  loin  ,  mais 
nou^  ferons  néanmoins  observer  que,  si  parmi  les  végétaux 
qui  font  par^e  soit  d'une  même  classe  ou  d'un  même  genre, 
les  principes  constituans  de  ces  mêmes  végétaux  se  rap- 
portaient autant  entre  eux  que  dans  les  deux  fruits  qui  ont 
été  le  sujet  de  nos  examens  ,  il  ne  faudrait  pas  désespérer 
d'arriver  un  jour  à  des  résultats  les  plus  importans  pour 
l'analyse  végétale;  car  ne  perdons  pas  de  vue  que  les  baies  de 
laurier  croissent  sous  nos  yeux  et  sont  par  conséquent  in- 
digènes aux  climats  tempérés  de  l'Europe ,  tandis  que  les 

—    ■■■  ■  -  '  .        I       ■  ■  III  I        .,       1  r    ■     I..     I-  -  I.  M^ 

(l)  Cette  matière  colorante  a  quelques-unes  des4iropriëtes  de  Taluminc. 


10  JOURNAL 

fèves  péchurim  ,  découvertes  à  plus  de  trois  mille  lieaed 
de  notre  pays ,  sont  originaires  des  contrées  les  plus  chaudes 
de  l'Amérique  éqùîûoxîale.  Cependant  les  principes  immé- 
diats qui  constituent  Tuhe  et  l'autre  de  ces  deux  nuculaires 
oflFrent  entre  eux  la^Ius  gràiîd^  analogie.  * 

Nota,  Pour  obtenir  l'acide ,  j'ai  neutralisé  le  liquide  par 
le  sous-acétate  de  plomb,  qui  forma  de  suite  un  précipité. 
Ce  précipité ,  lavé  et  délayé  dans  l'eau  distillée ,  fut  sou- 
mis au  courant  du  gaz  hydrogène  $ulfuré  \  mais  en  évapo- 
rant la  capsule  se  rompit  et  tout  fut  perdu.  Je  le  regrettai 
d'autant  plus  que  d^à  je  n'avais  pu  me  procurer  celui  des 
baies  de  laurier. 

NOTE 

Sur  la  i^érkàble  oiigîne  et  la  nature  de  tkuile  de  Crotou 
tîglium  5  par  M.  Càventou  ,  membre  titulaire  de  TAca-^ 
demie  royale  de  médecine ,  etc. ,  etc. 

Quoique  connue  depuis  longues  années  par  sa  propriété 
drastique  et  même  corrosive ,  l'huile  de  croton  était  en 
quelque  sorte  perdue  dans  notre  souvenir  :  on  ne  la  citait 
plus  que  comme  objet  histori({ue ,  et  aucun  traité  de  théra- 
peutique moderne  n'en  fait  nlention  d'une  manière  *spé* 
ciale.  C'est  aux  Anglais  et  surtout  au  docteur  Conwell,  que 
Ton  devra  désormais  d'avoir  rappelé  l'attention  sur  un 
médicament  doué  d'une  telle  énergie ,  qu'il  produirait  la 
mort  s'il  n'était  administré  avec  une  exbessive  prudence. 
Faisons  des  vœux  donc  pour  que  ce  produit  exotique  ne 
tombe  pas  au  pouvoir  d'ignorans  toujours  en  extase  sur 
ce  qui  frappe  fort ,  et  qui  se  feraient  indubitablement 
de  l'huile  de  croton  tigUum  une  arme  aussi  meurtrière , 
qu'elle  peut  être  utile  et  rendre  d'émincDS  services  étant 
inaniée  par  des  mains  habiles  et  expérimentées. 


DE     PHARMACIE.  Il 

Si  ce  qui  va  suivre  présente  quelque  incérôt ,  j'en  devrai 
l'hommage  à  M.  Recamier  ;  c'est  à  ses  bonnes  id^es  que 
je  dois  d'avoir  déjà ,  dans  d'autres  circonstances ,  perfe**-» 
tiotané  et  ct^é  même  d^  nouvelles  armies  thérapeutiques , 
employées  aujoufd'liui  av^c  succès  dans  plusieurs  mala-^ 
dies  :  c'est  ainsi  que  par  le  concours  raisontié  des  efforts 
du  médecin  et  du  pharmacien ,  là.  médecine  verra  toujours, 
étendre  ses  ressources.  M.  Recattiier  me  demanda  derniè- 
rement s'il  n'y. aurait  point  quelque  possibilité  de  diminuer 
l'extrôme  âcreté  de  l'huile  de  crotan  tiglium,  afin  d'en» 
rendre  l'usage  médical  moins  désagréable  et  plus  doux  : 
ne  pouvant  répondre  à  6ette  question  qu'à  l'aide  de  l'ex* 
pértence,  j'entrepris  dès  lors  de  faire  une  série  d'essais 
chimiques  qui  ne  tardèrent  pas  à  nie  convaincra  qu'en  éli- 
minant Vkctelé  on  enlevait  à  l'huile  sa  propriété  purga-^ 
tive  ^  et  je  conois  dès  lors  la  possibilité  d'arriver  à  un 
résultat  tel ,  que  tout  en  conservant  à>  l'huile  de  croton  sa 
propriété  purgative,  à  un  degré  toutefois  moins  violent ,  oa 
pourra  diminuer  beaucoup  son  excessive  âcreté.  Ce  qui  me 
,  frappa  surtout  dan^  les  expériences  chimiques  que  je  fis  à 
ce  sujet ,  fut  la  saveur  acre  et  persistante  de  cette  huile  ; 
elle  me  rappela  celle  du  pignon  d'Inde  ,  dont  M.  Pelletier 
et  moi  avions  publié  l'analyse  en  1818.  Je  présumai  qu'il 
pourrait  bien  y  avoir  une  grande  analogie  de  composition 
entre  ces  deux  corps  ,  et  Texpérience  ne  tarda  pas  à  me 
convaincre  de  leur  identité  :  en  effet ,  même  saveur ,  même 
odeur,  et  même  couleur ,  même  manière  enfin  de  se  corn-* 
porter  avec  les  réactifs  chimiques. 

Diaprés  ce  résultat ,  auquel  je  ne  m'attendais  pas  puis- 
que c'est  à  Londres  seulement  qu'on  se  procure  l'huile  de 
croton  tigUuni ,  je  doutai  de  la  vérité  du  nom  botaniqua 
que  M.  Pelletier  et  moi  avions  donné  au  pignon  d'Inde , 
et  je  fis  des  recherches  qui  réalisèrent  bientôt  mes  doutes. 
On  trouve  dans  le  Dictionnaire  des  Sciences  naturelles , 
publié  par  Levrault ,  des  descriptions  qui  établissent  une 


la  JOURNAL 

grande  différence  entre  le  pignon  d'Inde ,  ou  croton  tî" 
glium ,  et  le  latropha  curcas  ,  ou  médicinicr  cathartlque. 
Le  premier  nous  vient  des  Moluques ,  où  on  le  regarde 
avec  raison  comme  un  violent  drastique  ^  Tautre  croît  en 
Amérique  et  dans  les  Antilles ,  où  il  est  si  commun  qu  on 
en  forme  des  haies  vives  :  les  fruits  de  ces  arbrisseaux, 
jouissent  des  mêqies  propriétés ,  il  est  vrai  ;  mais  combien 
le  pignon  dinde  Fcmporte  sur  l'autre  par  son  activité! 

Le  Crotontîglium  ^  vulgairement  appelé  Grame^faTï/^» 
ou  des  Moluques ,  Pignon  dinde ,  appartient  à  un  genre 
de  plantes  dicotylédones ,  de  la  famille  des  euphorbiacées 
de  la  Monœcie  monadelphie  de  Linnaeus  :  à  la  vérité  le 
latropha  curcas  appartient  aux  mênies  geiire  et  famille 
botaniques  ,  mais  il  existe  cette  différence  entre  eux  :  le 
principe  actif  du  croton  tigUum  réside  dans  toute  la  se- 
mence ,  tandis  qu^au  rapport  des  naturalistes  on  ne  trouve 
ce  même  principe  que  dsns  Tembryon  de  la  graine  da 
latropha  curcas. 

Le  commerce  abonde  de  graines  de  croton  tiglium ,  ou 
pignon  d'Inde ,  qui  nous  arrivent  du  Levant ,  où  l'arbris- 
seau qui  les  produit  est  indigène ,  tandis  que  nous  ne 
pouvons  nous  procurer  des  graines  de  médicinicr  cathar- 
tique ,  ou  latropha  curcas. 

J'ai  eu  l'heureuse  occasion  de  m'entretenir  récemment 
avec  M.  Dariste,  riche  médecin,  qui  habita  les  Antilles 
pendant  plus  de  3o  ans  ^  je  me  suis  informé  avec  beaucoup 
de  soin,  de  ce  qu'on  y  entendait  par  graines  de  pignon 
d'Inde  et  graines  de  médicinier  caûiartique  :  il  s'est  trouvé 
que  dans  la  vaste  habitation  que  possédait  M.  Dariste ,  à 
la  Martinique ,  les  deux  arbrisseaux  qui  fournissent  ces 
graines  y  sont  cultivés  pour  l'agrén^ent  et  la  beauté  de  leur 
végétation  -,  je  ne  pouvais  donc  puiser  à  meilleure  source 
les  reuseignemens  dont  j'avais  besoin  pour  éclairer  mon 
opinion.  J'appris  et  je  fus  convaincu  que  ce  que  nous  ap- 


DE    PHARMACIE.  l3 

pelons  ici  pignon  cTInde  est  bien  la  véritable  graine  de 
Tilly,  ou  semence  de  croton  tiglium  ,èt  que  Farbrisseau 
qui  la  produit,  et  que  l'on  cultive  pour  agrément  dans  les 
jardins  de  la  Martinique  ,  31.  avait  été  apporté  du  Levant. 

Je  montrai  de  ces  graines  k  M.  Darîste ,  qui  les  reconnut 
parfaitement  pour  être  différentes  de  celles  du  médicinier 
cathartique  ou  latropha  curcas  :  ainsi  c^est  donc  à  tort  que 
nous  avons  donné  ce  dernier  nom  ,  M.  Pelletier  et  moi ,  à 
la  graine  du  pignon  d'Inde  que  nous  possédons  en  France 
€t  qui  est  bien  celle  du  croton  tiglium. 

On  cherchera  peut-être  à  contester  la  vérité  de  ce  fait , 
parce  qu'il  ne  présente  pas  cette  authenticité  voulue  par  les 
botanistes^  mais  si  on  le  rapproche  ici  du  résultat  chimi- 
que, on  trouvera  une  concordance  qui  me  parait  bien 
propre  à  en  prouver  l'évidence.  Quoi  qu'il  en  soit ,  si 
l'identité  de  notre  pignon  d'Inde  avec  les  semences  de 
croton  tiglium  n'est  pas  suffisamment  prouvée  par  ce  qui 
précède,  je  ne* pense  pas  que  l'on  pui^e  révoquer  en 
doute  celle  de  leur  composition  chimique,  d'après  les 
expériences  que  j'ai  faites.  Nous  verrons  bientôt ,  si  la  thé- 
rapeutique peut  offrir  des  moyens  de  résoudre  complète* 
ment  la  question. 

Lorsque  M.  Pelletier  et  moi  avons  opéré  sur  le  pignon 
d'Inde ,  ce  ne  fut  que  sur  de  faibles  doses  de  cette  semence  ; 
aussi  ne  pûmes-nous  bien  remarquer  les  accidens  qui  ré- 
sultent d'un  travail  cKimique ,  sur  une  quantité  notable  de. 
cette  substance.  Deux  de  mes  élèves ,  MM.  Sum  et  Dupont , 
que  j'avais  chargés  d'écorcer  i  kilogrampoie  de'  graines , 
éprouvèrent  une  irritation  très-forte  ]0t  toute  la  figure , 
Tintérieur  du  nez  et  la  gorge  à  tel  point  même  que  le  len- 
demain, à  leur  réveil,  ils  purent  à  peine  ouvrir  les  yeux: 
les  paupières  paraissaient  infiltrées ,  le  nez  et  toute  la  fi- 
gure étaient  dans  un  état  d'inflammation,  qui  n*a  cessé 
qu'à  des  lotions  adoucissantes  ,  et  continuées  plusieurs 
jours. 


\ 


X4  iOURNAL 

Un  kilogV2^ixiine  de  semeaceâ  de  pignoa  dinde ,  séparées 
de  leurs  écorces ,  a  dotmé  un  peu  plus  de  20  qnces  de 
semences  ou  amandes  mondées  ;  résultat  qui  met  la  se- 
mence et  son  éeorce  dans  le  T^p6rt  en  poids^de  a  à  i ,  à 
très-peu  près. 

On  sait  5  d'après  l'analyse  chimique  des  graines  du  cro-»- 
tonliglium  du  docteur  Nimmo de GlascoW  et  rapporté  par 
le  docteur  Conwell ,  que  le  rapport  en  poids  de  l'amande 
est  à  celui  de  l'enveloppe  ou  éeorce,  comme  64  à  36;  sî 
l'on  réfléchit  que  la  détérioration  de  quelques  graines  peut 
causer  quelque  petite  diflerence  dans  les  rapports  en  poids 
de  l'amande  à  Fecorce ,  on  ne  se  refusera  pas  à  trouver 
une  grande  analogie  entre  les  résultats  du  docteur  Nimmo 
et  les  miens.  Quant  à  la  quantité  d'huile  contenue  dans 
l'amande ,  il  l'a  trouvée  de  60  pour  cent ,  tandis  que  je  ne 
l'évalue  qu'à  5o  pour  cent.  , 

L'huile  a  été  extraite  ,  au  moyen  de  l'action  de  l'alcohol 
à  38*  sur  Vamande  réduite  en  pâte.  Les  liqueurs  alcoholî- 
ques  ont  été  évaporées  dans  une  terrine  à  la  chaleur  d'une 
étuve  ;  lorsque  Talcohol  a  paru  complètement  vaporisé ,  il 
suffisait  de  s'exposer  au-dessuà  de  la  terrine  pour  éprouver 
une  forte  irritation  dans  le  nez  et  les  yeux.  Cette  huile  fil- 
trée est  toute  semblable  à  celle  du  croton  tiglium  ;  elle  a  la 
même  couleur  ambrée  foncée,  la  même  odeur,  la  même 
âcreté  ;  enfin  toutes  deux  agissent  de  même  manière  sur  le 
tournesol.  L'un  de  mes  amis,  le  docteur  Kapeler,  mé- 
decin en  chef  de  l'hôpital  Saint-Antoine  ,  en  a  employé , 
et  il  a  vu  plusieur^ois  qu'une  goutte  ou  deux  administrées 
chez  des  malades  suffisaient  pour  produire •! 2  à  i5  selles. 
Il  se  propose  de  publier  ses  observations  à  ce  sujet. 

Maintenant ,  si  d'après  tout  ce  qui  précède  on  n'est  pas 
convaincu  que  notre  pignon  d'Inde  n'est  pas  la  graine  de 
Tilly  ou  celle  de  crotoi*  tiglium,  on  ne  contestera  pas  que 
les  huiles  qu'on  en  retire  sont  identiques  ou  jouissent  au 


DE      PHABMACIE.  1^ 

moii^  dps  mêmes  propriétés  médicales  çt. au  même  degré 
surtout.  On  peut  doue  les  employer  daus  Içj^  mêmes  cir- 
coustauces  et  aux  mêmes,  doses,  et  obtenir  dés  effets  sem- 
blables :  il  est  iuutile  alors  de  nous  rendre  tributaires  des 
Anglais  pour  un  médicament  que  nous  pouvons  nous  pro- 
curer nous-mêmes  et  avec  beaucoup  plus*d'avantagç  et  de 
sûreté.  Quant  aux  effets  thérapeutiques,  nous  ne  tarder- 
rans  pas  à  être  éclairés  à  ce  sujet  ]  nous  savons  que 
MM.  Rec^mier  et  Kapeler  ont  déjà  fait  et  font  encore  des 
expériences  qui  mettront  Uors  de  doute  Fidentité  d'ac- 
tion de  rhuile  de  çroton  tiglium  avec  celle  du  pignon 
d^Inde,  semences  que  je  n'hésite  pas  à  regarder  comme 
les  mêmes ,  puisque  nous  n'avons  point  dans  le  commerce , 
de  celles  du  vra,i  médicinier  catfaartique. 

L'çxtrême  activité  de  rhuiîe  dont  il  est  question ,  fait 
vivement  désirer  qu'on  parvienne  à  en  isoler  le  principe 
dans  lequel  cette  énergie  prend  sa  source  ;  je  sais  que  des 
mains  habiles  l'ont  déjà  tenté  sans  succès ,  et  j'aurais  été 
loin  d'espérer  parvexiir  à  être  plus  heureux  si  je  ne  m'étais 
rappelé  l'analj^se  de  cette  semence,  publiée  en  181B  par 
M.  Pelletier  et  moi.  Nous  avons  annoncé  à  cette  époque 
que  l'acide  iatrophique  pourrait  bien  être  la  cause  de  la 
vertu  drastique ,  et  quelques  essaie  physiologiques  ont 
appuyé  cette  manière  de  voir  ;  en  effet,  il  est  bien  certain 
qu'après  la  saponification  de  l'huile  du  pignon  d'Inde  ou 
crolon  tigliuju ,  si  l'on  retire  l'huile  par  la  décomposition 
du  savon  préalablement  dissous  dans  l'eau ,  on  s'assure 
facilement  qu'elle  a  perdu  cette  excessive  âcreté  qui  est  le 
principe  de  son  activité  :  la  propriété  irritante  se, trouve 
au  contraire  y  et  pour  la  plus  grande  partie ,  dans  la  solu- 
tion aqueuse  concentrée  d'acide  iatrophique.  Mais  faut-il 
rapporter  la  vertu  drastique  totalement  à  cet  acide?  c'est  ce 
que  j'examine  en  ce  moment.  Je  dois  dire  que  j'ai  fait 
beaucoup  d'expériences  qui  ne  m'ont  conduit  encore  à 
aucun  résultat  satisfaisait ^  j'en  fais  d'autres,    peut-être 


ï6  JOURNAL 

serai-je  |>Ius  heureux  ;  je  l'espère  du  moins  ;  je  ne  man^ 
querai  pas  toutefois  d^en  faire  part  à  Tacadémie  (i). 

Je  ne  terminerai  pas  cette  note  sans  faire  une  observa- 
tion qui  me  semble  résoudre  rincertitude  sur  la  réalité 
des  dangers  auxquels  les  colons  sont  exposés  pendant  la 
préparation  de  Thuilcde  ricin.  M.  Deyeux  a  rapporté, 
il  y  a  plus  de  vingt  ans',  que  les  naturels  indiens  font 
bouillir  Thuile  de  ricin  sur  Teau ,  afin  d'en  chasser  une 
substance  acre ,  volatile ,  qui  irrite  les  yeux  et  toute  la  fi- 
gure à  tel  point  qu'ils  sont  obligés  de  s'envelopper  la  tète 
de  linges  mouillés  :  on  a  mis  ce  fait  en  doute ,  depuis  que 
l'on  prépare  en  France  l'huile  de  ricin ,  parce  que  cette 
opération  ne  présente  rien  de  semblable.  M.  Deyeux  avait 
cependant  raison  ;  mais  il  jgnorait  que  les  nègres  ne  se 
font  point  scrupule ,  dans  les  mauvaises  années  où  leur 
ricin  est  mangé  en  grande  partie  par  des  milliers  de  pu-- 
cerons,  de  mélanger  avec  les  débris  de  leurs  semences  une 
assez  bonne  doaé  de^graine  de  médicinier  cathartiqué  et 
même  du  pignon  d'Inde.  Ils  emploient  aussi  fréquem- 
ment la  graine  de  galba ,  fruit  oléagineux  d'un  grand  arbre 
qui  croît  abondamment  à  Saint-Domingue  et  à  la  Marti-^- 
nique ,  et  que  Jacquin  a  désigné  sous  le  nom  de  Ca- 
lophjllum  calaba.  L'huile  qu'on  retire  d'un  tel  mé- 
lange est  très-acre,  mais  ils  la  purifient  en  partie  par 
l'ébullition  prolongée  ,  et  alors  il  n'est  pas  étonnant  qu'ils 
se  préservent  de  l'action  irritante  de  la  vapeur  qui  enlève 
l'âcreté^  C'est  ce  que  j'ai  vérifié  ntoi-même  ici  sur  l'huile 
de  crotontiglium;  l'ébullition  prolongée  sur  l'eau  fait  dis- 
paraître en  partie  son  âcreté  et  la  rend  plus  douce  ,  tandis 
que  la  vapeur  qui  se  dégage  enflamme  le  nez ,  les  yeux  et 

(i)  De  nouvèfles  expëriences,  que  je  ne  tarderai  pas  à  publier,  me 
portent  à  croire  que  le  principe  irritant  et  volatil  de  Thuile  de  croton  , 
principe  qui  irrite  si  fortement  le  nez  et  les  yeux  y  n^est  point  un  acide. 
JVn  feTai  connattre  incessamment  la  nature. 


DE     PB^aMilClE.  17 

toute  la  figure.  Dans  les  années  productives,  au  contraire, 
fes  nègres  n*emplèîenl  que  le  ricin  ,  et  alors  leur  huile  est 
douce.  Telles  sont  les  causes  auxquelles  on  peut  naturel- 
lement rapporter  les  différences  qu'on  observait  dans  les 
huiles  de  ricin  d^Amérique  lorsqu'on  les  tirait  de  ce 
pays  5  huiles  qui  étaient  tantôt  douces  et  tantôt  acres  sans 
qu'on  ait  pu  long-temps  en  connaître  la  véritable  raison. 

Des  caractères  distinctifi  de  la  graine  de  Croton  tiglium ,  L.  5 

Par  J,-J.  ViREY. 

Comme  les  semences  des  jatropha ,  dès  croton  employées 
dans  la  matière  médicale  sont  souvent  confondues  l'une 
avec  l'autre  à  cause  de  leur  grande  ressemblance  ,  il  nous 
parait  indispensable  de  signaler  le  caractère  distinctif  de 
l'espèce  la  plus  active  surtout  et  dont  l'usage  est  le  plus 
dangereux,  quoique  récemment  recomrtiandée  (le  croton 
tiglium).  On  sait  que  jadis  ces  graines  ,  dîtes  de  Tilly  ou 
des  Moluques ,  ont  été  usitées  sous  le  nom  de  pignons 
d'Inde  véritables  ,  et  remplacées  quelquefois  par  le  pignon 
de  Barbarie ,  ou  la  noix  des  Barbades  dont  les  qualités  ac- 
tives ,  par  haut  et  par  bas  y  leur  sont  fort  analogues.  Néan- 
moins le  pignon  de  Barbarie,  ou  la  noix  des  Barbades,  est , 
comme  le  médicinier  d'Espagne ,  ou  la  noisette  purgative , 
la  graine  de  quelques  espèces  de  jatron^a  (les  jatropha 
curcas  ,  gossypifolia ,  glandulosa ,  sont  les  pignons  ^  faux  ; 
\e  jatropha  muhifida  ,  la  noisette  purgative ,  etc.  ). 

Sans  entrer  dans  la  description  détaillée  de  ces  graines 
de  jatropha ,  qui  ne  diffèrent  guère  que  par  la  grosseur 
entre  elles ,  leur  forme  allongée  ovale  de  sept  à  huit  lignes 
XI*.  Année.  — Janvier  1825.  % 


l8  JOURNAL 

* 

de  long  aur  euviroti  quatre  d'épaisseur  ,  présente  une  sorte 
de  dos  convexe  et  un  càté  légèrement  concave ,  qui  leur 
donne  une  apparence  un  peu  triangulaire. 

La  graine  de  Tillj  (  Croton  tiglium  )  ,  plus  petite  que  les 
précédentes  et  à  peu  près  comme  celle  d^  ricin  ordinaire , 
offre  au  contraire  pour  caractère  essentiel  quatre  légères 
arêtes  longitudinales  en  croix  sur  Venveloppe  qui  entoure 
Tamande  huileuse^  Elle  présente  auâsi  une  forme  oblongue 
ou  ovale ,  convexe  d'un  côté ,  un  peu  concave  sur  le  côté 
interne  ^  une  saveur  excessivement  acre ,  saisissant  à  la 
gorge  y  et  excitant  des  nausées.  La  couleur  de  ces  graines 
à  l'extérieur  est  ou  fauve  parsemie  de  taches  noires  ,  ou 
d'un  brun  presque  uniforme.  L'intérieur  de  Tamande  offre 
à  son  centre  une  concavité  partagée  par  une  membrane 
double  ,  ce  qui  se  voit  surtout  dans  les  vieilles  graines. 

Les  Asiatiques  font ,  sous  le  nom  de  pomme  rcycJe 
purgative ,  nne  préparation  qui  purge  ,  dit-on ,  les  enfans 
et  les  femmes  délicates  par  la  seule  odeur.  Ils  mettent 
macérer  pendant  un  mois  une  orange  ou  un  citron  dans 
rhuile  de  croton  tiglium  ,  puis  ils  en  retirent  ce  fruit.  Si 
on  le  tient  dans  les  mains  jusqu  à  ce  qu'il  y  jA'enne  la 
chaleur  du  corps ,  en  le  frottant  et  en  respirant  son  odeur 
avec  force ,  l'on  est  bientôt  purgé.  Le  principe  actif  de 
toutcj^  ces  graines  d'euphorbiacées  est  essentiellement 
volatiL 


j 


DE     PHÀRHiAGiE*  -    tg 

REMARQUES 

Sur  la  lettre  de  M.  Caventou  à  Ht.  feouiLAY  j  t'etoUifé-^ 
ment  à  la  priorité  dé  la  découverte  de  V acidification  deé 
corps  gras  par  t acide  suljurique  ; 

Par  M.  Chetrbul; * 

1.  M.  Caventoa  a  mis  de  Thuile  d'amandes  doiiceS|  avec  la  moitié 
de  son  poids  diacide  sulfufique  \  il  a  délayé  la  matière  dans  l'eau  ,  a 
traité  â  froid  par  la  craie  ;  a  ëvapôrë  à  sicciié  et  a  soumis  le  résidu  à 
Taction  de  Palcohol  bouillant  :4i2  a  obtenu  une  liqueur  alcobolique  sen-^^ 
sibUment  acide  et  qui  par  Tévaporation  a  laissé  un  corps  gras  dans 
lequel  il  lui  a  été  impossible  de  découvrir  aucune  ttàce  d'acide  sul- 
furique. 

a.  Pans  une  seconde  expérience»  après  avoir  saturé  à  froid  par  la 
craie  la  liqueur  acide  savonneuse  ,  il  a  filtré  et  a  obtenu  ,  i*.  un  résida 
qui»  ayant  été  traité  pari'alcobol^  a  cédé  à  ce  liquide ,  encore  un  corps 
gras  acide  dans  lequel  il  n'a  pu  distinjgue^  aucune  trace  d'acide  sulfu- 
rique,  et  en  tout  semblable  au  précédent^  3°.  un  liquide  aqueux ,  qui, 
ayant  été  évaporé  à  siccité,  a  laissé  un  résidu  salin  quû  développait  avec 
l'acide  sulfurique  une  belle  couleur  rouge  de  sang. 

3.  Tels  sojdt  les  faits  que  M.  Caventou.  découvrit  lorsqu'il  prit  posses'^ 
sion  de  son  établissement  actuel ,  ainsi  qu^il  nous  l'apprend  dans  sa 
lettre  à  M.  Boullay.  Il  en  conclut,  contre  son  attente  et  à  son  grand 
^tonpement ,  que  l'acide  sulfurique  concentré  agit  sur  l'buile  d'amandes 
douces  et  probablement  sur  tous  les  corps  gras  d'une  manière  anal<fké 
à  celle  des  alcalis  ;  et  il  lui  parut  très-curieux  d'avoir  observé  un  même 
résultat  par  des  moyens  aussi  opposés ,  c'est  ce  qui  l'engagea  à  prendre 
date  de  cette  découverte  en  avril  ou  mai  ïBai. 

4*  En  1833  je  publiai  mes  recherches  sur  les  cqrps  grés  d'origine  aru" 
maie.  Je  fis  voir  que  l'oléine  et  la  stéarime  se  réduisent,,  Sous  l'iniQ,aencd 
de  l'acide  sulfurique  concentré,  i*^.  en  une  nkatière  soluble  dans  l'eau  ^ 
£or||iée  d'un  acide  que  j'appelle  su^oadipique ,  et  d'une  substance  qui 
me  parait  être  de  la  glycérine  ^  2^  en  une  matière  insoluble  dans  l'eau  > 
iMrmée  $  acides  oléi^ue ,  itéarique  ^  margariquc  et  d^une  substance  dont 


^   I 


20  iO  XkK»  A  L 

la  composition  m^  paraît  analogue  à^oelle  de  l'acide  Mulfradipique ,  en  ce 
-qu^elle  donne  des  produits  sulfurées  à  la  distillation  :  tels  sont  les  faits 
qui  résultent  de  mes  analyses ,  e^  dont  la  découverte  suppose  la  con* 
naissance  des  principaux  phénomènes  de  la  saponification  ;  mais  parce 
qu'ils  se  trouvent  dans  des  notes  qui  terminent  mon  ourrage,  M,  Caven- 
tou  en  est  fort  étonné  ,  et  suivant  lui  il  paraît  que  ce  n'est  qu^â  la  fin 
de  mon  travail  que  ;'ai  eu  l'idée  de  la  possibilité  du  nouveau  moyen 
d'acidification  dont  il  revendique  la  découverte.  D'après  cet  étonne- 
ment ,  il  me  paraît  que  M.  Caventou  pourrait  bien  croire  que  les  com- 
munications quHl  a  faites  de  sa  décùuuerm^  plusieurs  sa  vans ,  me  seraient 
parvenues  bien  à  propos  avant  la  publication  de  mon  livre,  pour  me 
donner  Tidée  d'exploiter  a  mon  propre  compte,  le  nouveau  moyen 
d'acidification^ 

5.  Voyons  ce  qui  appartient  réellement  à  M.  Caventou  ^  dans  la  dé- 
couverte qu'il  réclamer 

6.  Pour  que  Ton  soit  fondé  à  conclure  qae  l'acide  sulfuriqne  agit  sur 
lès  corps  gra&  comme  le  font  les  alcalis ,  parce  qu'on  a  observa  qu'il 
résulte  de  cette  action  ,  une  matière' grasse  acide ,  il  faut  avoir  prouvé 
préalablement,  i^  qu'il  se  manifeste  de  la  glycérine ,  en  même  temps 
que  cette  matière  grasse  acide;  or  y  a-t-il  un  mot  dans  ce  que  dit 
M.  Caventou  qni  puisse  le  faire  supposer?  ai^.  que  la  matière  grasse 
acide  est  formée  d'acides  oléique,  margariqne  et  stéarique;  or,  M.  Ca- 
ventou a-t-il  fait  le  moindre  essai  pour  réduire  ce  qu'il  a  appelé  un 
corps  gras  acide  (a)  en  tr^)is  espèces  de  corps  ?  à  la  vérité  il  termine  sa 
réclamation  en  ces  termes  :  «  Quoi  qu'il  en  soit,  si  j'ai  découvert  en  1821 
»  la  conversion  possible  en  corps  gras  acides  des  huiles  d'amandes 
»  douces ,  par  l'acide  sulfuvique  concentré ,  il  n'en  est  pas  moins  con- 
»  âtant  que  M.  Chevreul  a  fait  la  même  découverte,  mais  deux  ans  plus 
»  ^d;  il  a  trouvé  de  plus,  que  ces  corps  gras  acides  étaient  identiques 
3»  avec  ceux  des  savons  alcalins  ,  tandis  que  je  ne  les  avais  regardés  que 
»  comme  analogues  à  ces  derniers.  » 

On  voit  dans  cette  dernière  conclusion ,  comment  ce  qni  était  d'abord: 
pour  M.  Caventou ,  un  corps  gras  acide  (a) ,  finit  sous  sa  plume  par  se 
convertir  en  plusieurs  corps  gras  acides ,  qu'il  ne  compte  pas ,  qu'il 
ne  nomme  pas,  mais  qu'il  dit  étreanalogues  aux  trois  acides  des  savons 
alcalins. 

7.  M.  Caventou,  pour  soutenir  cette  proposition,  répondra  sans 
doute  :  k  Lorsqu^on  avance  que  l'acide  sulfurique  agit  sur  les  corps 
»  gras  d'une  manière  analogue  aux  alcalis ,  c'est  dire  implicitement 


/ 


i  t 


DE     PHARMACIE.  21 

»  que  cet  acide  donne  naissance  â  des  corps  analogues  à  ceux  qui  se 
»  manifessent  sous  Pinfluence  des  alcalis.  »  A  mon  tour,  je  ferai  obser- 
ver à  M.  Cayentou  qu'il  ne  sait  pas  plus  que  moi  comment  agit  Tacide 
sulfurique ,  qu'en  conséquence  ,  il  ne  peut  établir  d'analogie  entre  ce 
qu'il  appelle  la  saponification  opérée  par  cet  agent ,  et  la  saponification 
opérée  par  les  alcalis ,  qu'après  avoir  prouvé  que  Tes  produits  des  deux 
saponifications  sont  identiques  ,•  et  j'ajoute  que  tant  qu'on  'se  borne  à 
avancer  qu^ils  sont  analogues,  on  ne  dit  rien  de  positif,  c'est  ce  que  je 
vais  démontrer  par  des  exemj^s.  Que  M.  Caventou  eut  appliqué  ses 
moyens  d'analyse  à  des  corps  gras  préalablement  soumis  à  l'action  de 
l'acide  nitrique,  il  aurait  pu  trouver  des  résultats  tout-à-fait  semblables 
a  ceux  qu'il  a  obtenus ,  de  l'action  de  l'acide  sulfurique  sur  les  mêmes 
corps  j  c'est-à-dire  qu'après  avoir  neutralisé  l'acide  nitrique  par  la  craie 
à  froid,  avoir  filtré  et  traité  la  matière  restée  sur  le  filtre  par  l'alcohol , 
il  aurait  dissous  un  ou  plusieurs  corps  gras  acides  f  or  dans  ce  cas, 
M.  Caventou  ,  en'râ^^nnant  comme  il  l'a  fait  pour  l'acide  sulfurique  , 
ne  se  serait-il  pas  trompé?  Bien  plus  ,  qand  ce  dernier  acide  agit  sur 
l'oléine  et  la  stéarine ,  j'ai  démontré  qu'une  portion  de  ses  élémens  , 
probablement  à  l'état  d'acide  hyposulfurique,  forme  avec  une  portion 
des  élémens  des  corps  gras  un  acide  que  fai  appelle  sulfoadipique  qui 
est  soluble  dans  l'alcohol  ;  M.  Caventou  n'ayant  pas  recherché  l'acide 
sulfoadipique  dans  ses  produits ,  il  n'était  pas  fondé  à  conclure  que 
l'acidité  des  corps  gras  qu'il  a  obtenus  dans  ses  deux  expériences ,  était 
absolument  indépendante  des,  élémens  de  l'acide  sulfurique ,  par  cela 
seul  quel  n'y  avait  pas  reconnu  la  présence  de  ce  dernier. 

l8.  La  discussion  précédente  réduit /a  décout^erie  de  M.  Cacentou  à 
ce  fait  :  Vhuile  d'amandes  douces  traitée  par  l'acide  sulfurique ,  donne 
une  matière  grasse  qui  est  acide  et  dans  laquelle  M.  Caventou  ri  a  pas 
trompé  d'acide  sulfurique. 

9.  Ce  fait  est-il  aussi  étonnant  qu'il  l'a>  paru  à  M.  Caventou?  Non  cer- 
tainement ,  car  on  sait  qu'il  y  a  un  grand  nombre  de  principes  immé- 
diats organiques  formés  d'oxigène ,  de  carbone  et  d'hydrogène ,  qui  sous 
l'influence  des  acides  énergiques  se  changent  en  des  matières  acides.  Ovt 
sait  combien  l'acide  sulfurique  est  disposé  à  produire  ce  résultat ,  sur- 
tout par  la  disposition  qu'il  a  de  se  changer,  en  acide  hyposulfurique 
qui  s'unit  avec  une  portion  de  matière  organique  :  par  conséquent  lors- 
qu'on traite  une  matière  organique  par  l'acide  sulfurique ,  il  y  a  plus 
de  probabilités  pour  croire  qu'on  obtiendra  des  produits  acides  plutôfe 
que  des  produits  qui  ne  le  sont  pas.  Mais  M.  Caventou  me  répondra: 


.  1 


-#— »J 


afk  JQUH»A|. 

%  Diaprés  lés  nofnbreux  travaux  de  M.  CheT^eiiI  sur  la  saponifiràfîort 

}>  des  corps  gras  par  les  alcalis ,  0  m*^Cait  impossible  de  itte  satisfaire 

^  par  une  explication  conyenable  à  Pëgard  de  U  saponification  pai' 

2t  l*acide  sulfnrique.  »  (  Voyex  sa  lettre ,  page  553.  )  Je  Tais  niaiotenani 

^(îmontrer  â  M.  Caventou ,  que  si  je  n^ài  pas  cite  sa  déeouuerte  de  Vaei- 

dificalion  des  corps  gras  par  l'acide  sulfurique  concentré ,  qui  n*était 

pas  imprimée  quand  mon  ouvrage  parut ,  je  suis  plus  excusable  à  son 

j^gard  qu*il  ne  Pest  au  mien ,  d'avoir  ëcrit  le  passage  précédent  :  qu'il 

ouvre  le  9$^.  volume  des  Annales  de  chimie,  A  la  page  24^)  ^^t 'verra 

pne  note  asse^  longue  qui  fut  présentée  à  l'Académie  des  sciences ,  le 

6  mai  181 5,  'avec  mon  quatrième  mémoire  sur  les  corps  gras^  on  y  lit 

les  phrase^  suivantes.....  «  Nous  sommes  loin  de  croire  que  les  iuppoÉi* 

f  tions  que  nous  venons  de  faire ,  puissent  absolument  se  réaliser  ;  mais 

^  nous  pensons  qu'en  les  ihodifîant  plus  ou  moins  elles  conduisent  k 

^  faire  concevoir  la  possibilité ^  que  des  corps  tels  que  Voxigène  et  eer^ 

»  tains  acides  très-différens  des  alcalis ,  produisent  cependant  sur  les 

P  graisses  des  changement  analogues ,  et  nous  pensons  que  ces  supposi- 

))  tions  étaient  ne'cessaîres  pour  prévenir  des  objections  qu'on  aurait 

»'pu  opposer  à  notre  théorie  de  la  saponification*  »  Si  M.  Caventou  avait 

|u  cette  note,  il  est  probable  qu'il  aurait  été  moins  étonné  de  sa  décôU'* 

verte  et  moins  frappé  de  ce  qu'il  paraît  que  je  n'ai  eu  l'idée  de  la  pûssi^ 

hilité  de  son  nouveau  moyen  et  acidification  ,  qu'a  la  fin  de  mon  ou^^ 

y  rage  (4)'  Enfin  le  dernier  alinéa  de  la  troisième  note  de  mon  livre , 

qui  est  conçu  en  ces  termes  :  <c  M.  Braconnot ,  avant  moi ,  avait  observa 

I»  que  le  suif  traité  par  la  moitié  4e  son  poids  d'acide  sulfurique ,  est 

}>  changé  en  une  matière  qui  a  une  grande  aptitude  k  se   combiner 

i>  auec  les  alcalis ,  »  aurait  dû  faire  penser  à  M.  Caventou  ,  que  M*  Un^ 

f  onngt  pourrait  bien  lui  réclamer  quelque  chose  dans  sa  découverte. 

Paris,  30  décembre  183^. 


DE      PHARMACIE.  ^3 

NOUVELLES  DES  SCIENCES. 
Extraà  tCune  lettre  d'un    cortespondaM. 

ME55tBUa8^ 

Connaissez-vous  la  thndace  P  Cest  Un  extrait  formé  du 
suc  des  tiges  de  la  laitue  ordinaire,  pilées;  ce  suc  est  ré- 
duit en  extrait  à  Tétuve,  par  ienle  évaporatîon ,  à  moins 
de  40"*  de  température.  Cet  extrait  attire  plus  Thumiditë 
que  le  lactucarium ,  obtenu  du  suc  laiteux  seul  de  cette 
plante,  fourni  par  Fincision.  M.  le  docteur  François  a 
fait  déilver  le  nom  de  la  tfaridace  (  dont  il  se  sert  avec 
succès  comme  un  doux  hypnotique  à  la  dose  d*un  ou  deux 
grains)  du  nom  grec  de  la  laitue,  5pt^ag. 

Les  Allemands  croient  que  Tacide  hydro-cjanique  foprni 
naturellement  par  les  végétaux  ,  est  plus  avantageux  dans 
l'usage  médical,  que  cet  acide,  formé  par  des  procédés  chi- 
miques. Voici  Vacide  hydro-cyanique  %^égétal  selon  la  for« 
mule  de  Schrader  : 

Prenez  :  Huile  vofatile  <\^aniandes  améres  rectifiée  •  ^   .^ 

Alcohol  rectifié % /  aa  gj 

E^M  distillée.  ..,!..«.; .  3  îx 

MéHté. 

lé  eau  hjrdro-eyanique  végétale ,  qui  peut  remplacer,  selon  Schrader , 
Tean  distillée  de  laurier-cerise ,  se  prépare  ainsi  : 

Prenes  :  Buile  Volatile  d^amandes  amères  rectifiée.  .  3  j 

Alcohol  très-rectiâé %}  û 

Eau  distillée Ibj  Jiv  fi 

Il  est  difficile  de  se  persuader  que  ces  préparations  aient 
la  même  uniformité  de  composition  que  Taeide  hydro-cya- 
nique  ,  obtenu  par  des  moyens  purement  chimiques  \  elles: 
n'inspirent  pas  la  même  confiance. 

Un  nouveau  journal  vient  de  signaler  son  début  par  lin 


''yr 


a4  jourhal  de    pharmacie. 

petit  plagiat.  Le  travail  botanique  de  M.  Fée ,  sur  les  quin* 
quiuas  (/our/ia/^e  chimie  médicale  ^  n^  i^'O?  se  troure 
absolument  extrait,  en  abrégé,  de  celui  de  M.  Virey, 
consigné  dans  le  Bulletin  de  pharmacie  de  Tan  i8ia 
(tome  IV,  p.  4^1  et  suiv.  )  ;  et  c'est  le  seul  écrit  que 
M.  Fée  ne  cite  pas  sur  ce  sujet.  Il  était  difficile  cependant 
que  ces  recherches  de  M.  Yirey  lui  fussent  inconnues , 
puisque  le  célèbre  Decandolley  renvoie  (pag.  169  et  170) 
dans  sou  Essai  sur  les  Propriétés  médicales  des  Plantes 
(Paris  ,  18 16,  in-8\,  édit.  2*.),  et  que  d'autres  ouvrages 
de  MM.  Guibourt,  Baumes,  Barbier,  etc.,  les  citent 
avec  éloge.  Nous  engageons  les  personnes  qui  douteraient 
de  ce  fait,  de  s'en  assurer  par  une  comparaison  détaillée» 

Je  vous  réserve  d'autres  curiosités  pour  une  ]yochaine 
occasion. .  Az^nnÉ. 

BIBLIOGRAPHIE. 

IirsTRUCTiov  pour  F  usage  de  Tàlcohomètre  centésimal ,  et 
des  tables  qui  l'accompagnent  ;  par  M.  Gay-Lussac  ,  de 
l'Académie  royale  des  sciences  ,  professeur,  etc.  In-i8« 
Paris ,  chez  CoUardeâu ,  rue  de  la  Cerisaie ,  n®.  3. 

Il  suffit  d'annoncer  ce  travail  d'un  des  plus  illustres 
physiciens ,  pour  être  persuadé  qu'il  offre  toute  la  préci- 
sion et  l'exactitude  que  l'auteur  a  coutume  de  mettre  dan& 
ses  expériences.  I.-J.  V. 


1 

BULLETIN 

DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE 

DE  PARIS  ; 

JRédigé  petr  M.  Heurt  ,  secrétaire  général ,  et  par  une 

'     Commission  spéciale. 


EXTRAlt  DU  PROCES  VERBAL 
De  la  séance  du  li  janvier. 

MM.  Chevallier  et  Idt  font  hommage  à  la  Société  du 
premier  volume  du  Manuel  du  Pharmacien,  —  Des  remer- 
cimens  sont  adressés  aux  auteurs  de  cet  ouvrage. 

M*.  Brossât  y  pharmacien  à  Bourgouin  ,  adresse  une  ré- 
clamation et  revendique  la  priorité  pour  la  découverte  de 
quelques  phénomènes  sur  la  vie  et  la  reproduction  des 
sangsues ,  publiés  dans  un  mémoire  de  M.  Derheims  , 
pharmacien  à  Saint-Omer.  —  Renvoyé  à  la  commission 
qui  a  été  déjà  chargée  de  cet  objet. 

M.  Brandes  ,  chimiste  allemand ,  offre  à  la  Société  un 
exemplaire  de  son  Dictionnaire  de  chimie, 

M.  Opoix  ,  pharmacien  à  Provins  ,  adresse  à  la  Société 
un  échantillon  de  beurre  conservé,  par  un  procédé  qu  il  se 
propose  de  publier.  —  Renvoyé  à  une  commission. 

On  nomme  une  commission  pour  s'occuper ,  avec  le  bu- 
reau,  de  la  révision  du  règlement.  La  Société  arrête  que 
la  liste  de  ses  membres  résidans  ,  honoraires  ,  associés  et 
correspondant  ,  sera  publiée  quand  la  commission  aura 
terminé  son  travail. 

M.  Boudet  oncle ,  commissaire  près  FAcadémie  des 
sciçnces ,  rend  le  compte  suivant  :  M.  Magendie  commu- 


a6  BULLETirs     DES    TRAVAUX 

Btque  à  rAcadéinie  la  découverte  qu il  vient  de  faire  dm 
liquide  dans  toute  la  longueur  du  canal  vertébral  de  Tiiom^ 
me  et  des  animaux  \  il  dit  s'être  assuré ,  par  des  injections, 
d'une  certaine  quantité  d'encre,  que  celîijuîdeestcooimuu 
au  cerveau,  au  cervelet,  et  à  la  moelle  épinière. 

On  présente  à  1  Académie  un  nouvel  instrument  d^arpen^ 
tage ,  qu'on  dit  plus  propre  que  l'ancien  à  apprécier  uu 
terrain  quelconque,  et  pouvant  surtout  être  très-utile  à  ur^ 
général  qui  9  prêt  à  livrer  bataille  à  l'ennemi  disposé  à  la 
recevoir  ,  veut  connaître  au  juste  sa  position. 

M,  Flourens  rend  compte  des  expériences  qu'il  a  faites 
pour  résoudre  la  question  suivante  ; 

Quelle  analj3gie  peut-il  y  avoir  entre  les  quatre  rébâc-^ 
mens  que  présente  le  cerveau  des  poissons  et  les  parties  de 
renccphale  des  autres  animaux  ? 

Les  effets  qui  résultent  de  la  lésion  de  chacun  de  ces  ren- 
âemens  donnent  la  solution  de  cette  qustion^  Ils  font  con- 
naître que  le  premier  renflement  correspond  aux  lobes  cé- 
rébraux ,  le  second  aux  tubercules  quadrijumeaux ,  le  troi- 
sième au  cervelet ,,  et  le  quatrième  à  la  moelle  allongée  des. 
autres  animaux. 

M.  Duhamel  attribue  Fi nfluence,  reconnue  par  M.  Arago^ 
du  cuivre  sur  les  mouvemens  de  l'aiguille  aimantée  ,  à  lîk 
i'aculté  qu'a  ce  métal  de  s'aimanter  momentanément  au 
moyen  du  courant  galvanique, 

M.  Magendie  annonce  avoir  répété  devant  plusieurs  mé- 
decins Içs  expériences  dont  il  a  précédemment  rendi^ 
compte  ,  et  qui  prouvent  que  dans  le  cerveau  et  la  moelle 
allongée  de  l'homme  en  santé  ,  comme  dans  le  cerveau  et 
la  moelle  allongée  des  animaux  également  sains ,  il  exisli» 
un  fluide  aqueux. 

M.  Poisson  lit  un  mémoire  dans  lequel  <»  après  avoir  ap-^ 
pliqué  le  calcul  à  différeus  points  de  la  théorie  du  magné-- 
tisme  ,  il  cherche  à  apprécier  à  sa  juste  valeur  un  moyen 
imaginé  par  un  savant  aurais  ,  M*  Barrow,,  pour  corrigeir 


DE    LA  SOCliTé    DE     PHARMACIE.  HJ 

h%  déviadon  que  raîguille  de  là  boussole  éprouve  par  Tih- 
tluence  des  masses  de  fer  contenues  daûs  les  vaisseaux. 

Ce  moyen  consiste  à  placer ,  dans  une  certaine  direction 
et  à  une  certaine  distance  de  la  boussole,  qui  sont  indiquées 
])ar  Texpérience  ^  une  plaqué  de  fer  qui ,  agissant  en  senSi 
contraire  de  Faction  des  autres  fers  du  vaisseau ,  neutra- 
lise celle-ci, 

M.  Hnmboldt  communique  dès  observations  qui  lui  ont 
été  envoyées  de  Santafc  et  Bogota. 

La  première  détermine  d'une  manière  exacte  l'élévation 
inconnue  jusqu'à  présent  de  divers  lieux  au-déssiis  du  ni* 
veau  de  la  mer. 

La  seconde  fait  connaître  Tétat  du  ciel  vu  de  points 
d^ou  il  n'avait  point  encore  été  observé. 

La  troisième  est  relative  à  des  ai  br.es  laiteux  qui  n'étaient 
point 7  ou  qui  étaient  mal  connus  ,  et  dont  les  propriétés 
«ont  intéressantes. 

La  quatrième  donne  l'analyse  d'un  aréolithe  prodigieux. 

M.  Humboldt  présente  en  outre  à  l'Académie  une  écorce 
qui ,  sans  pouvoir  être  rangée  parmi  celles  des  kinkinas  , 
possède  des  vertus  analogues /et  même  trois  fois  plus  éner- 
giques, îl  à  invité  M.  Pelletier  à  en  faire  l'analyse. 

M.  Pelletan  ,  professeur  de  cbimie  à  la  faculté  de  lnéde- 
decine ,  annonce  avoir  constaté  ,  k  l'aide  du  galvanomètre 
de  M.  Becquerel ,  le  dégagement  constant  mais  extrême*- 
ment  faible  dû  fluide  qu6  produit  Tacupuncture ,  et  avoir 
ressenti  ses  effets  en  faisant  conmiuniqùer  avec  sa  bouche , 
ati  moyen  d'une  plaque  métallique,  l'aiguille  plongée. dans 
les  tissus  affectés.  Cependant ,  ayant  obserVé  qu'une  ài*^ 
guille  terminée  par  un  corps  non  conducteur  produisait  le& 
mêmes  effets  curatifs  qu'une  aiguille  non  terminée,  M.  Pel- 
letan croît  devoir  attribuer  le  soulagement  des  malades  „ 
non  au  galvanisme  que  développe  l'acupuncture  ,  mais  à 
d'autres  causes. 

M.  Dilpuytren  coitxmétice  h  lecture  d'un  mémoire  sur 


l* 


28  BULLETIN    DES    tEÀVAUX 

les  anus  accidentels  et  sur  le  moyen  qu'il  a  imagine  pour 
guérir  cette  dégoûtante  maladie ,  qu*il  dit  jusqu'à  présent 
incurable. 

L'Académie  approuve  un  rapport  de  M.  Duméril  sur  un 
mémoire  de  M.  Férussac,  tendant  à  prouver  que  Tar- 
gonaute  possède  ,  comme  Aristote  et  Pline  Tavaient  soup- 
çonné ,  la  faculté  de  faire,  vojguer  sa  coquille  àTaîde  de  ses 
membres ,  les  uns  faisant  l'office  de  voile  et  les  autres  de 
rames. 

L'Académie  approuve  également  un  autre  rapport  dans 
lequel  M.  Duméril  admet  comme  satisfaisantes  les  réponses 
faites  par  MM.  Pelletier  et  Huzard  fils  aux  questions  sui-> 
vantes  : 

D.  Quelle  est  la  cause  qui  détermine  quelquefois  les 
plaies  produites  par  les  sangsues  à  s'envenimer? 

R.  Cet  accident  dépend  du  tempérament  des  malades 
ou  de  la  nature  de  leur  maladie,  x 

D.  Pourquoi  les  sangsues  refusent-elles  quelquefois  de 
mordre  sur  la  peau  ? 

R.  C'est  que  quelquefois  au  lieu  d'employer  des  sangsues 
qui  ont  des  dents ,  on  applique  sur  la  peau  les  sangsues  quî 
en  sont  privées. 

M.  Robiquet  annonce  que  M.  Pouillct  a  donné  connais- 
sance à  la  Société  philomatbique  des  faits  suivans. 

Ce  cbimiste  a  établi ,  par  des  expériences  exactes ,  que  le 
courant  galvanique  qui  se  développe  par  l'acupunctute  est 
indépendant  de  toute  lésion  organique ,  et  il  pense  que  ce 
courant  est  le  résultat  de  l'oxidation  du  métal  employé 
pour  les  aiguilles  ;  il  se  fonde  sur  ce  qu'il  ne  se  manifeste 
aucune  émission  de  l'électricité  lorsque  les  aiguilles  sont 
faites  de  platine  ou  de  tout  autre  métal  non  oxidable. 

MM.  Guiart  et  Martin- font  un  rapport  sur  le  compte  du 
trésorier  pour  l'année  1824. 

M.  Lodibert  fait  un  rapport  sur  la  Notice  adressée  à  la 


DE    LA   SOGIETé    DE    PHARBIAGÎE.  t^g 

Société  par  M.  Stratingh.  Ce  rapport  et  la  traduction  de  la 
Notice  seront  renvoyés  à  la  commission  de  rédaction. 

M.  Planche  faitun  rapport  pour  l'admission  de  M.  Boissel 
comme  membre  résidant.  La  Société  décide  qu^elle  ira  au 
scrutin  à  la  fin  de  la  séance. 

M.  Bussy  fait  un  rapport  sur  Fouvrage  de  M.  Le  BouUan- 
ger ,  SL^nt  pour  titre  :  Philosophie  chimique  et  notions  gé" 
nêrales  ^ur  la  physique  et  la  chimie. 

M.  Soubeiran  lit  un  mémoire  sur  la  composition  des 
borates* 

M.  Robinet  faitun  rapport  sur  deux  cahiers  des  jirclwes 
des  pharmaciens  de  F  Allemagne  septentrionale ,  et  un  autre 
rapport  sur  la  note  communiquée  à  la  Société  par  M.  Bosson  ^ 
phaimacien ,  relative  à  la  trombe  qui ,  en  iS^S  ,  a  dévasté 
plusieurs  communes  limitrophes  des  départemens  d'Eure- 
et-Loîre  et  de  Seine-et-Oise.  Les  notices  et  les  rapports  sont 
renvoyés  à  la  commission  de  rédaction. 

MM.  Henry  et  Chevallier  présentent  M.  Idt  comme 
meinbre  correspondant. 

M.  Bussy  est  chargé  du  rapport  d'admission. 

M.  Laugier  annonce  que  M.  Payen  allait  la  veille  autant 
bien  que  le  permettait  sa  position. 

M.  Boissel ,  pharmacien  à  Paris ,  est  admis  membre  ré- 
sidant. 

MÉMOIRE 

V 

Sur  la  composition  des  borates  ^lule  i5  janvier^  à  la  séance 
de  la  Société  de  pharmacie ,  par  M.  Soubeiran  ^  phar- 
macien en  chef  à  la  Pitié i 

Plusieurs  chimistes  se  sont  occupés  de  déterminer  les 
proportions  dans  lesquelles  Tacide  borique  se  combine 
avec  les  bases  salifiables.  Les  premières  recherches  qui  ont 
été  faîtes  à  ce  sujet  ont  eu  pour  objet  la  composition  du  bo- 


3o  BJShh^TlV    DES    TRAVAUX 

T«te  de  soude.  Weazel  (idtnit,  d'iiprès  ses  axpérienfî<» ,  que 
loo  parties  d'acide  l;M>rique  se  pgnvbinciut  avac  44  parties 
de  base.  Bergman  et  GuLeliu  portèrent  à  $o  la  quantité  de 
soude  que  loo  parties  dVcide  borique  ^eurent  saturer. 
Plus  tard  M.  Berzélius  voulut  analyser  le  borax  en  préci- 
pitant Tacide  bdrique  â  Tét^t  de  sel  iusoluble ,  au  moyen 
de  doubles  décompositions  ^  mais  Faction  décomposante 
que  Peau  exerce  sur  le  borate  de  plomb,  de  baryte  et  de 
chaux  ,  le  fit  bientôt  renoncer  à  ce  procédé  ,  et  il  établit 
la  quantité  de  base  et  d'acide  dans  les  borates  ,  d'après  les 
résultats  analytiques  d,u  borate  d'ammoiniaque.  Weozel 
livait  déjà  étudié  ce  sel^  il  l'avait  trouvé  formé  de  lOO  d'a- 
cide et  de  34  d'eau  et  de  base.  M.  Berzélius  porta  à  78,88 
Itf  proportion  d'ammoniaque ,  et  se  servit  de  cette  analyse 
pour  calculer  la  composition  du  borate  métallique. 

Ces  résultats  sont  tellement  différens  de  ceux  qu'avaient 
publiés  Wenzel  ^  Bergman  e%  Gmelin  ,  qu'ils  auraient  du 
inspirer  des  doutes  sur  leur  exactitude*  Néanmoins  ils  fu- 
rent adoptés  par  la  presque  généralité  des  dxinriistes* 

Dans  la  série  des  recherches  ?ur  la  crème  dç  tartre  so- 
luble  qui  m'onC  occupé  petndant  quelque  temps ,  je  voulus 
former  le  borate  de  soude  de  toutes  pièces ,  en  unissant 
l'acide  borique  et  le  carbonate  de  soude  dans  les  proportions 
indiquées  par  la  théorie.  A  mon  grand  étonnement .  la  li- 
queur resta  excessivement  alcaline.  Je  remplaçai  la  soude 
carbonatée  par  l'hydrate  d^  soude  ,  et  les  résultats  furent 
encore  les  mêmes.  JTe  nç  pus  douter  alors  de  l'inexactitude 
de  la  loi  indiquée  par  M.  Berzélius  relativement  aux  bo-^ 
rates  y  et  je  remis  à  d'autres  temps  de  l'examineri  C'est  le 
résultat  de  ce  travail  que  j^ai  l'honneur  de  présenter  au- 
jourd'hui à  la  Société»  J'ai  cherché  à  combattre  ,  autant 
qu'il  m'a  été  possible  i  la  défaveur  q>ue  devait  jej^r  sur 
tuou  travail  l'autorité  d'un  grand  «om  ^  en  me  servant  de 
modes  analytiques  tellement  simples  qu'ils  pussent  com- 
penser Tinexpérience  de  l'apérateur  j  et  si  je  n'étais  pas 


DE    LA   SOCIÉTÉ    DE    ?HARMA.CIE«  St 

at^z  heureux 'ppur  avoir  découvert  la  vérité  ^  je  croirais 
axLjiu>ii]»  «voir  rendu  uu  ^rvk>e  à  1»  «cieoce ,  eu  appelant 
sur  i)e  poi|it  ratleotiou  de  chimistes  plu&expérimeotér. 

La  solubilité  partielle  des  borates  de  plomb  ,  de  chaux  et 
de  baryte ,  avait ,  comme  j'ai  déjà  eu  Toccasion  de  le  rap- 
peler ,  fait  renoncer  M.  Berzéiius  à  les  employer  comme 
moyen  analytique*  Persuadé  cependant  qu'une  auti%  ma-^ 
nière  d'opérer  ne  pouvait  remplacer  avec  avantage  Temploi 
des  doubles  décompositions ,  et  ne  pouvant  d'ailleurs  vain-* 
cre  de  froat  la  difficulté  ,  je  pris  le  parti  de  Téluder  ,  et 
j'y  parvins  delà  manière  suivante.  Au  lieu  de  précipiter  le 
borate  de  soude  par  le  nitrate  de  plomb ,  et  de  recueillir 
le  précipité ,  ce  qui  m'aurait  évidemment  donné  des  ré-* 
sultats  inexacts,  je  déterminai  la  quantité  de  nitrate  de 
plomb  qui  était  nécessaire  pour  précipiter  un  poids  connu 
de  borate  de  soude.  Cette  première  donnée  étant  une  fois 
obtenue ,  il  me  fut  facile  de  calculer  la  composition  du 
borate.  En  effet  la  quantité  de  nitrate  de  plomb  étant  con-« 
nue ,  il  fut  aisé  de  savoir  quelle  quantité  de  soude  lui  cor-- 
respondait  dans  le  borate.  La  proportion  diacide  borique 
se  trouvait  ^lors  représentée  parla  diiférênce  entre  le  poids 
de  la  soude  et  celui  du  borate  employée 

Je  décrirai  une  fois  pour  toutes  celte  expérience  avec 
quelques  détails.  Elle  mettra  la  société  à  même  déjuger 
du  degré  de  confiance  qu'elle  doit  lui  accorder. 

Du  borax  purifié  ilu  commerce  fut  fondu  dans  un  creu*- 
set  pour  détruire  la  matière  organique  ;  il  fut  ensuite  re- 
dissous dans  Teau  et  purifié  par  des  cristallisations  répétées. 
Dans  cet  état  il  ne  cotitenait  que  de  la  soude  eft  de  l'acide 
borique.  Ce  sel  purifié  fut  fondu  de  nouveau  dans  un  creu- 
set de  platine  et  renfermé  dans  un  flacon  bien  bouché. 

Du  nitrate  tle  frfomb  octaèdre  pur  fut  trituré  dans  une 
capsule  sur  un  bain  de  sable  échauffé  à  iâo  degrés  centigra- 
des environ.  Quand  il  parut  bien  sec  il  fut  p(M:té  dans  le 
bai9  de  sable  même  sous  le  récipient  de  la  n^chine  pneu- 


32  BULLETIN    DES   THAVAÛX 

matique.  On  Ten  retirait  chaque  fois  que  le  besoin  rédi- 
geait, et  on  le  replaçait  denouv^eau  dans  le  vide  sur  du  sa- 
ble chaud.  Ces  précautions  avaient  pour  but  de  s'assurer  de 
la  dessiccation  parfaite  du  nitrate  de  plomb. 

I  gramme  de  verre  de  borax  fut  dissout  dans  environ  4o 
grammes  d'eau  distillée.  D'autre  part  l'on  fit  sécher  un  petit 
flacon  ;  l'on  y  adapta ,  au  moyen  d'un  bouchon  percé,  une 
pipette  de  verre.  Le  flacon ,  le  bouchon  et  la  pipette  furent 
tarés  ensemble  \  ils  pesaient  77,  io5  grammes.  Le  flacon  fut 
rempli  d*eau  distillée  et  pesé  de  nouveau;  il  contenait  66,4^ 
gr.  d'eau.  On  y  fit  dissoudre  2  gr.  de  nitrate  de  plomb. 

La  dissolution  de  nitrate  fut  ajoutée  peu  à  peu  au  moyen 
de  la  pipette,  dans  la  dissolution  de  borate  de  soude,  jus- 
qu'à ce  qu'elle  cessât  d'y  former  un  précipité.  Après  cha- 
que addition  de  nitrate  ,  dès  que  la  liqueur  était  éclaircie, 
on  en  séparait  une  goutte  ou  deux  au  bout  d'un  petit  tube, 
et  on  l'essayait  sur  un  plan  de  verre  avec  une  goutte  de 
nitrate  :  si  elle  se  troublait  on  r.eversaît  dans  le  verre  la 
partie  qui  avait  servi  à  l'essai,  et  l'on  ajoutait  une  nouvelle 
quantité  de  nitrate  de  plomb.  On  avait  la  précaution  d'a- 
jouter goutte  à  goutte  les  dernières  portions  de  nitrate  pour 
ne  pas  dépasser  le  point  convenal>le. 

Quand  la  précipitation  fut  achevée,  le  flacon  fut  pesé  de 
nouveau  avec  son  bouchon  et  la  pipette  ,  pour  connaître 
la  quantité  de  liqueur  qai  avait  été  employée.  Elle  se  trou- 
va être  de  58,^65  gramm.,  correspondans  à  1,718  gramm. 
de  nitrate  de  plomb. 

Or,  le  poids  de  la  soude  contenue  dans  le  borate  est  évi- 
demment au  poids  de  nitrate  de  plomb  comme  le  poids 
d'un  atome  de  soude  est  au  poids  d'un  atome  de  nitrate  de 
plomb ,  d'où  il  résulte  qu'un  gramme  de  borate  de  soude 
contient  0,324*^  S^'  ^®  soude,  et  par  conséquent  0,67684 
d'acide  borique  ;  ou  bien  1.00  parties  de  ..borate  de  soude 
sont  formées  de  32,4'^  ^^  soude  et 67,684  d'acide  borique^ 


PE    LA    SOCIETE    DE    PHARMACIE.  33 

oa  bien  encore  loo  parties  d'acide  borique  sont  saturées 
par  47^9^4  ptti*ties  de  soudé. 

Ces  résultats  sont  la  moyenne  dé  dix  expériences  sembla- 
bles qui  ne  différaient  entre  elles  que  dansle  3*.  chiffre.  Et 
si  Ton  s'étonnait  que  des  différences ,  même  aussi  peu  no- 
tables, pussent  se  rencontrer  avec  un  mode  analytique  aussi 
simple,  je  répondrais  qu'elles  tiennent  à  ce  que,  vers  la  fin 
deTe^j^érience,  il  est  difficile  d'arrêter  Taddidon  du  nitrate 
de  plomb)  au  knoment  exact  oiIl  la  précipitation  cesse  de  sW- 
fectuer.  Les  dernières  gouttes  de  nitrate  donnent  seulement 
ajL  liquide  un  aspect  un  peu  chatoyant  qui  peut  tromper 
Foeil  de  Tèbserrateur.  Pour  éviter,  autant  que  possible,  les 
erreurs  ,  j'avais  la  précaution,  dès  que  la  précipitation  pa- 
raissait terminée  ,  d'essayer  la  liqueur  éclaircie  par  le  bo- 
rate de  soude«  Si  <^elui-ci  la  précipitait  à  son  tour,  je  consi- 
dérais l'expérience  comme  manquée,  et  je  n'en  tenais  plus 
aucun  compte. 

Lorsque  la  liqueur  cesse  de  précipiter  par  le  nitrate  de 
plomb,  elle  ne  contient  aucune  trace  de  ce  métal,  car  l'hy- 
drogène sulfuré  ne  la  colore  pas  ;  mais,  eu  lavant  le  préci- 
pité par  décantation  à  plusieurs  reprises ,  au  moment  où 
l'eau  de  lavage  ne  doit  contenir  que  des  proportions  exces- 
sivement petites  de  nitrate  de  soude ,  la  liqueur  ne  s'éclair* 
cit  plus  qu'avec  une  extrême  lenteur.  Il  faut  lo  ou  12  jours 
au  précipité  pour  se  déposer  ^  et  à  cette  époque  la  liqueur , 
éclaircie  contient  du  plomb  en  dissolution.  On  voit  d'après 
cela  qu'il  n'existe  de  plomb  dans  la  liqueur  qu'après  la  ^é« 
parationdu  nitrate  de  soude,  etqu'ainssi  cette  circonstance 
ne  peut  influer  sur  les  phénomènes  de  la  préparation. 

Au  moment  où  le  nitrate  de  plomb  ne  précipite  plus  la 
liqueur,  si  Fou  recueille  le  précipité  sur  uu  filtre,  et  qu'a- 
près ravoir  lavé,  on  y  mêle  de  la  limaille  fine  de  cuivre  avec 
de  l'acide  sulfurîque ,  il  ne  se  fait  pas  de  vapeurs  nîtr^uses , 
ce  qui  prouve  que  lé  borate  n'a  pas  entraîné  de  nitrate  de 
plomb  en  combinaison  au  moment  où  il  s'est  précipité. 
XP.  Année.  —  Janvier  iSaS.  3 


1 


34  BULLETIN    DES    TRAVAUX 

Les  deux.dernièresexpériencesque  je  viens  de  rappor- 
ter démontrent  que  la  précipitaljon  par  le  nitrate  de  plomb 
peut  servir  avec  avantage  à  connaître  la  composition  du 
borate  ,  en  négligeant  le  précipité  et  en  déterminant  la 
quantité  de  sel  précipitant. 

Tai  dit  que  les  différences  dans  les  nombres  repréien- 
tans  la  proportion  de  soude  n*avaient ,  dans  un  grand  nom- 
bre d^expériences  ,  varié  que  dans  le  troisième  chiffre.  Je 
ne  pense  pas  que,  dans  Tétat  actuel  de  la  science,  on  puisse 
arriver  à  des  résultats  plus  satisfaisans.  J'admettrai  donc 
que  dans  le  borate  de  soude  loo  parties  d'acide  saturent 
479964  parties  de  base.  Or  ,  47^964  de  soude  contiennent 
12,^69  d'oxigène.  Ce  nombre  représente  la  capacité  de  sa- 
turation de  Tacide  borique. 

Je  ferai  observer  en  passant  que,  dans  tous  mes  calculs, 
je  me  suis  servi  des  formules  données  dans  les  tables  de 
M.  Berzélius. 

Je  n^ai  pas  essayé  de  déterminer  la  proportion  d'eau  de 
cristallisation  du  borate  de  soude.  En  la  rapportant  aux 
expériences  de  Bergman ,  ioq  parties  du  borax  contien- 
draient 49  parties  d'eau.  Or  si  Foxigène  de  Feauest  igfois 
celui  de  la  soude  ,  100  parties  de  borax  en  contiendraient 
48,247  X  ce  qui  diffère  à. peine  des  résultats  de  Bergman. 

Si  le  borate  de  soude  contient  véritablement  10  propor-^ 
tions  d'eau  ,  sa  composition  sera  : 

Acide.    . \     34,976 

Soude 16,775 

Eau 489^49 

100,000 
La  composition  du  borate  de  soude  étant  connue  ,  je 
voulus  examiner  comparativement  un  autre  sel  du  même 
genre,  et  je  préparai  du  borate  d'ammoniaque  en  faisant 
dissoudre  de  l'acide  borique  pur  dans  l'eau  distillée/ bouil- 
lante, en  ajoutant  un  léger  excès  d'ammoniaque  à  la  liqueur 


DE    LA    SOCIÉTÉ    DE    PHARDIAGIE.  35 

etia  laissant  cristalliser.  H  se  dépose  dans  ces  circonstances 
des  cristaux  transparens.  Leur  forme  est  un  prisme  hexago- 
nal symétrique  très-étroit,  terminé  par  un  sommet  dièdre. 
LWête  du  sommet  repose  sur  Farète  qui  sépare  les  deux 
Êices  étroites  du  prisme.  Dans  quelques  cristaux  le  sommet 
était  remplacé  par  deux  facettes  inclinées  sur  les  faces 
étroites  du  prisme.  Ce  sel  est  évidemment  celui  qui  a  été 
décrit  par  Wenzel. 

Les  cristaux  de  borate  d'ammoniaque  furent  pulvérisés 
et  séchés  à  la  presse  entre  plusieurs  doubles  de  papier  sans 
colle ,  qui  furent  renouvelés  de  trois  en  trois  heures  jus- 
qu'à ce  qu'ils  ne  parussent  plus  prendre  d'humidité. 

Un  gramme  de  borate  ainsi  desséché  fut  précipité  par  le 
nitsate  de  plomb.  Il  exigea  0,70  gram.  de  nitrate.  Or  le 
poids  de  l'ammoniaque  doit  être  à  celui  du  nitrate  de  plomb 
comme  le  poids  de  deux  atomes  d^ammoniaque  est  au  poids 
d'un  atome  de  nitrate  ^  c'est-à-dire  0,0724  grammes. 

La  quantité  d'acide  borique  fut  déterminée  en  mêlant 
un  grani'  de  borate  et  deux  gram.  de  chaux  vive  récem* 
ment  calcinée ,  et  les  exposant  pendant  un  quart  d'heure  à 
la  chaleur  rouge  dans  un  creusel;  de  platine  taré. 

La  perte  fut  de  o,44^  gram.  Un  gram.  de  borate  con- 
tient par  conséquent  o,558  d'acide  borique.  Eo^  rappro- 
chant cette  expérience  de  la  précédente  ,  et  considérant  la 
perte  qui. s'est  produite  comme  le  résultat  de  l'élimination 
de  l'eau ,  on  trouve  pour  la  composition  du  borate  d'am- 
moniaque : 

Acide  borique «.  55, 80     100 

Amoniaque 7,24     i^yQ'ji  ' 

Eau 36,96    66,236 

.    100 

Si  la  composition  du  borate  d'ammoniaque  était  analogue 
à  celle  du  borate  de  soude  ^  iqo  parties  d'acide  auraient  dû 
prendre  26,3 1 3  d'ammoniaque  ou  sensiblement  la  moitié 


36  BIÎÏ.LETIN    DES   TRAVAUX 

ê 

de  €6  qi^'a  donné  l^ispérieDce.  Le  sel  examiné  contient 
donc  le  double  d'acide  pour  une  même  quantité  de  base  ; 
c'est  un  bi-borate  d'ammoniaque. 

'  Je  reviens  à  sa  composition.  En  la  calculant  d'après  celle 
du  borate  de  soude  »  il  serait  formé  de  : 

Acide loo 

Ammoniaque .  .  .  .     i3,i56 

Eau 68,973 

s'il  coil tient  10  proportions  d'eau  :  d*où  il  résulte  que  l'ex- 
périence a  donné  un  peu  moins  d'ammoniaque  et  un  peu 
moins  d^eau.  Mais,  comme  lious  avons  constaté  l'exactitude 
du  mode  analytique  qui  a  servi  à  reconnaître  la  proportion 
d'aBimonîaque ,  nous  pouvons  nous  en  servir  pour  calcu- 
ler la  composition  de  ce  sel.  Admettant  donc ,  ainsi  que 
lexpérience  l'a  démontré,  que  100  de  bi-borate  d'ammo- 
niaque contiennent  7,24  de  base ,  sa  composition,  calculée 
d'après  celle  du  borate  de  soude  ,  serait  : 

Ammoniaque.  .   .   .' 7^24 

Acide * 55,o3i 

Eau j 37^941 

Si  ce  sel  est  formé  d'après  les  mêmes  lois  que  le  borate 
de  soude ,  en  tenant  compte  toutefois  de  son  état  de  sel 
acide ,  le  calcuUdonnerait  les  nombres  suivans  qui  en  dif- 
fèrent à  peine  : 

Ammoniaque;  . •  .       7*224 

Acide 54,904 

Eau 87,872 


wm 


100 

D'où  l'on  voit  que  la  quantité  d'acide  déterminée  par 
l'expérience  est  un  peu  trop  forte ,  ce  qui  doit  tenir  à  la 
difficulté  de  cba^ser  complètement  les  dernières  portions 
d'eau  ;  ^t  en  effet,  en  opéraiit  dans  un  tube  de  verre  pour 
pouvoir  recueillir  dircclement  l'eau  qui  se  produit  dans 
l'opération ,  je  ne  suis  jamais  parvemi  à  faire  subir  à  la 


DE    Ï.A    dOCIETÉ    DE    PllilRWAGIE.  S^ 

masse  toute  la  perte  qu'elle  a  éproay«e  dans  un  creuset  de 
platine,  « 

Quatre  fois  j'ai  répété  les  expériences  précédentes^  et 
chaque  fois)  ai  obtenu  des  résultats  à  peine  diffiérens.  J'ad- 
mettrai donc  que  le  borate  priismaûque  d'anunoniaque  est 
formé  de , 

Acide.  •  .  •  •  .  ^  .  .  . •  ïoo 

Ammoniaque.  ..'... 13,156 

Çlau 68,973 

Je  ferai  remarquer  que  par  la  double  décampositioii  du 
bi-borate  d'ammoniaque  et  du  nitrate  de  plomb  il  se  fait 
du  borate  neutre  de  plomb  insoluble  et  de  l'acide  borique 
qui  reste  dans  la  liqueur.  Celle-ci ,  après  la  pirécipitation  j 
rougit  faiblement  le  tournesol*  Elle  tient  en  dissolution 
quelques  parcelles  de  plomb  ,  et  elle  fournit  par  une  éva- 
poration  ménagée  des  cristaux  d'acide  borique.  Cette  cir-  ^ 
constance  ne  parait  pas  influer  sur  le  phénomène  de  la 
précipitation.  Elle  démontre  seulement  que  le  bi-bor^^^ 
de  plomb  n'existe  pas.  \ 

J'ai  taché  d^obtenir  un  borate  neutre  d'ammoniaque  ,  et 
j'y  suis  parvenu  en  faisant  cri|lalliser  le  bi-borate  au  milieu 
de  l'ammoniaque  caustique.  Il  se  déposa  des  cristaux  oc- 
taèdres que  je  cherchai  à  atialyser  par  les  mêmes  moyens, 
que  le  borate  prismatique. 

Après  avoir  été  pulvérisé  et  séché  ,  le  nouveau  sel  ré- 
pandait une  odeiir  d^ammoniaque  bien  prononcée.  Je  le 
conservais  à  la  presse  entre  plusieurs  doubles  de  papier 
brouillard,  et  j'en  tirais  une  certaine  quantité  chaque  foivS 
que  je  voulais  faire  un  essai.  Je  m'aperçus  bientôt  qu'à 
chaque  opération  la  proportion  d'ammoniaque  diminuait 
sensiblement.  Pour  m'assurer  jusqu'à  quel  point  la  décom- 
position pouvait  aller ,  j'exposai  une  portion  de  sel  pulvé- 
risé à  l'action  de  l'air.  Au  bout  de  six  semaines  je  l'exa- 
dKnai  de  nouveau  et  je  trouvfi  qu'il  s'était  converti  en 
bi-borate  d'ammoniaque. 


38  BULLETIN    DES   TRAVAUX 

Cette  décomporidon  lente  da  borate  d'ammôniaqae 
octaèdre  me  força  de  modifier  mon  procédé  d'analyse.  An 
lien  de  dessécher  le  sel ,  j'essnyai  senlement  ses  cristaux 
dans  dn  papier  brouillard. et  je  les  étudiai  en  cet  état. 

Un  gramme  de  borate  octaèdre  huinide  exigea  pour  sa 
précipitation  i  ,3o8  de  nitrate  de  plomb ,  et  contenait  par 
conséquent  o,i3544  gi'am.  d'ammoniaque. 

Deux  gram.  du  même  sel,  calciné  avec  un  excès  de  chaux 
vive,  perdirent  la  moitié  de  leur  poids.  Un  gram.  de  borate 
contient  par  conséquent  o,5  gram.  d'acide  borique  ;  et  en 
considérant  la  perte  comme  le  résultat  de  l'élimination  de 
l'eau  et  de  l'ammoniaque  ,  le  borate  d'ammoniaque  serait 
composé  de , 

Acide 5o,         loo 

Ammoniac^e i3,544    27,085 

Eau 36,453     7^99^4 

Si  l'on  recherche  les  causes  qui  ont  pu  influer  sur  l'exac- 
titude des  résultats ,  on  voit  que  les  cristaux  imprégnés 
d'eau  ammoniacale  ont  du  donner  à  l'analyse  un  peu  plus 
d'eau  et  d'ammoniaque  que  n'en  aurait  fourni  le  sel  dessé- 
ché ;  or  la  composition  calculée  de  ce  sel  serait , 

'  Acide 100 

Ammoniaque 26,3i3 

et  s'il  contient  5  proportions  d'eau  >  •  •  .     68,973  d'eau. 

Ces  nombres  ne  diffèrent  de  ceux  que  l'expérience  a 
fournis  que  par  un  peu  moins  d'ammom'aque  et  un  peu 
moins  d'eau ,  ce  qui  démontre  la  concordance  de  l'analyse 
ayec  les  résultats  calculés.  Ainsi  le  boraXe  d'ammoniaque 
octaèdre  correspond  par  sa  composition .  au  borate  de 
soude ,  et  il  contient  pout  une  même  quantité  d'acide  deux 
fois  autant  d'ammoniaque  que  le  borate  prismatique. 
L'analyse  des  deux  borates  d'ammoniaque  n'a  pas  le  même 
degré  de  précision  que  celle  du  borate  de  soude  ;  la  natui^ 
même  de  ces  composés  en  est  la  cause  évidente.  Cependant 


DE    LA    SOCIÉTÉ    DE    PHARMACIE.  3g 

les  résiiltats  sont  eneoce  as9ez  aatisfaisans  pour  démonCrer 
la  concordance  qui  existe  entre  la  composition  de  ces  com- 
posés et  celle  du  borate  de  soude  ;  elle  se  trouve  d^ailleurs 
confirmée  par  Texistence  de  deux  sels  à  des  éttts  de  satu- 
ration difierens  dont  Tun  contient  précisément  deui^  fois 
autant  diacide  que  Tautre. 

Il  résulte  des  faits  rapportés  dans  ce  mémoire  , 

i^.  Que  dans  les  borates  Tacide  esf;  saturé  par  une  quan- 
tité de  base  telle  qu^  Toxigène  de  la  base  est  à  la  quantité 
diacide  comme  12,269  ^^^  ^  100  ; 

2'*.  Que  le  borate  de  soude  cristallisé  contient  10  pro- 
portioifs  d'eau  5 

3^.  Que  le  borate  d^ammoniaque  octaèdre  correspond 
au  borate  de  soude  par  sa  composition ,  que  ce  sel  cristal- 
lisé contient  5  proportions  d'eau ,  qu'il  se  transforme  à  l'air 
en  bi-borate  en  abandonnant  la  moitié  de-  sa  base  ; 

4^.  Que  le  bi-borate  d'ammoniaque  prismatique  con- 
tient moitié  moins  de  base  que  lé  borate  neutre ,  que  dans 
ce  sel  cristallisé  l'oxigène  de  l'eau  est  10  fois  celui  que  l'o^ 
pourrait  supposer  exister  dans  Tammohiaqu^. 

J'ai  considéré  le  borate  de  soude  et  lé  borate  d'ammo- 
niaque comme  des  sels  neutres  ,  bien  qu'ils,  aient ,  à  un 
degré  très-prononcé ,  la  réaction  alcaline  ;  mais  il  est  bien 
évident  que  dans  une  comlj^naison  d'tme  base  puissante 
comme  la  soude  et  l'ammoniaque  avec  un  acide  aussi  peu 
énergique  que  l'acide  borique  ,  la  base  est  trop  faiblement 
retenir  par  l'acide  pour  que  sa  réaction  alcaline  né  de- 
vienne pas  sensible  en  présence  d'un  troisième  corps.  Cette 
manière  de  voir  est  d'ailleurs  conforme  à  l'opinion  presque 
générale  des  chimistes. 


^  I 


4o  BULLETIN    DES   TRAVAUX 

m 

ESSAI 

Sur  Jet  C^jttogames  utiles  ;  par  MM.  L.  DEqciiAi'EVS  et 

Â.  CasutAu ,  pharmaciens. 

Ne  nostro.  contemne  o,«a. .  p.rTUmqué  labor em , 
Quidquid  id  9ȕ .'  (FtACAstoR  ^  IW.  I*'.  ) 

(PRSMIJBEE  BARTIE.  ) 

'  . 

L*ëtude  des  plantes  cryptogames  est  en  général  «tiloin» 
suivie  que  celle  des  autres  classes  :  beaucoup  de  personnes 
qui  y  occupent  de  la  botanique  ne  se  livrent  pas»à.cçtte 
partie  de  la  science  »  parce  qu^ils  la  regardent  comme  futile 
et  ne  dcivant  intéresser  que  les  savans  de  profession*  Nou« 
convenons  que  dans  la  quantité  prodigieuse  de  végétaux 
qui  composent  cette  classe ,  la  majeure  partie  n  est  qu'un 
objet  de  pure  curiosité.  On  ne  se  douterait  pas  même  en 
^'adonnant  à  Tétude  de  la  jcryptogamie  qu  elle  .contint  un 
aussi  grand  nombre  de  plantes  utiles  dans  les  arts  ,  dans 
ïa  médecine  et  dans  l'économie  domestique.Ce  n  est  qu'après 
avoir  examiné  séparément  celles  dont  on  rapporte  les  pro- 
jpriétés  que  nous  avoua  vu  que  le  nombre  des  plantes 
V3uelles  de  cette  ctasâ^e  est  beaucoup  plus  considérable 
qu'on  ne  le  croit  communémpat.  Nous  avons  du  penser 
qu'un  travail  qui  traiterait  seulement  des  cryptogames  utiles 
pourrait  présenter  quelque  intérêté  H  a  fallu  compulser  les 
auteurs.  €omxne  l'abeille  qui ,  voltigeant  de  fleur  e^fleur^ 
ne  s'arrête  que  sur  celles  qui  fournissent  des  parties  ce-* 
reuses  ou  sucrées  ^  et  s'empresse  dé  porter  dans  sa  ruche 
le  tribut  de  ses  utiles  recherches  ;  ainsi,  après  avoir  lu  avec 
attention  les  ouvrages  qui  traitent  des  plantes  cryptogames, 
nous  n'avons  fait  choix  que  de  celles  dont  on  peut  se  servir 
avec  avantage  pour  les  besoins  de  la  société.  Munis  d'un 
assez  grand  nombre  de  matériaux ,  nous  nous  sommes  dé- 
cidés à  former  l'ébauche  d'un  travail  qui  n\  pas  encore 


DE    LA    SOCIETE    DE    PHÂAMACIE.  4^, 

paru.  Persoon  (i)  a  éci;it  sur  les  chaix4)igQoi]ft  en  général  ; 
]VI«  Palisot  de  Beauvoir  s'est  occupé  des  seuls  reconnus 
bons  ,  qui  croissent  en  France  ^  son  traité  n^est.pas  impri- 
mé. M.  Villemet ,  professeur  de  botanique  à  Mancy  ,  a 
publié  une  histoire  des  lichens  utiles  :  mais  nous  ne  con- 
naissons pas  dWvrages  qui  comprennent  Tensemble  de 
toutes  les  plantes  cryptogames  réputées  pour  avoir  des  pro«- 
priétés  remarquables. 

^ous  pensons  donc  que,  dans  l'état  actuel,  de  la  science , 
les  phannaciens  verront  avec  plaisir  cet  extrait  qui ,  sous 
un  petit  cadre ,  leur  offrira  tout  ce  qu'il  leur  importe  de 
connaître  des  plantes  cryptogames. 

CQrptogamie  (2). 

Cette  classe  ,  établie  par  Linnée  ,  comprend  les  plantes 
dont  les  organes  de  la  fructification  sont  difficiles  à  con- 
naître. Linnée  n'avait  établi  que  quatre  sections  ,  les  fou- 
gères ,  les  mousses  ;  les  algues ,  les  champignons  ^  ftissieu 
.  y  avaî^  ajouté  une  section  ,  celle  des  hépatiques  ,  qui  fait 
partie  des  algues  de  Linnée. 

M.  DecandoUe ,  qui  a  fait  un  beau  travail  sur  la  crypio- 
gamie  dans  sa  Flore  française  ,  a  divisé  les  cryptogames  en 
dix  familles  :  1**.  les  algues ^  a^.  les  champignons  j  3**.  les 
hypoxilons  ,  qui  sont  composés  d'une  partie  des  algues  et 
des  champignons  de  Linnée  et  de  Jussieu  ;  4^.  la  famille 
des  lichens ,  que  le  premier  considérait  comme  un  seul 
genre  ;  mais  la  multiplicité  des  espèces  a  engagé  les  bota- 
nistes modernes  à  le  diviser  en  plusieurs  ^  5^.  la  famille 
des  hépatiques  ;  6®.  les  mousses  ;  7^.  les  fougères  ;  8?.  les 
lycopodiennes  ;  9**.  les  rhizospermes  (cette  famille  con- 
tient trois  genres^  pîlularîa^  marsilea  et  sahinia  -,  10°.  là  fa- 

(i)  Depuis  que  ce  travail  est  commencé,  M.  Persoon  a  publie'  une  prc* 
miére  partie  de  son  ouvrage  sur  les  champignons  comestibles. 
{7)  De  XfUfr*rt» ,  je  cache ,  et  ya/xoç ,  noce. 


4^  BULLETIN    DES    TRAVAUX 

mille  des  .prèles.  Cette  famille  ne  contient  que  le  genre 
equisetum.' Ces  dix  familles  renferment  une  infinité  de 
de  genres  et  d'espèces  décrits  avec  beaucoup  'de  soin  par 
M.  DecandoUe  :  c'est  l'objet  du  second  volume  de  sa  Flore 
française. 

Nous  ne  faisons  mention  que  des  plantes  cryptogames 
qui  sont  d'usage  dans  les  arts ,  en  médecine ,  bu  employés 
comme  alimens.  Nous  indiquons  le  nom  ,  la  synonymie  , 
le  renvoi  à  des  figures,  et  la  propriété.  Il  faut  s'en  rappor- 
ter, pour  la  descrîptibh,  à  l'ouvrage  de  M.  DecandoUe  (i). 

Première  famille ,  les  algues^ 

Uli^a  umbiUcaUs ,  ulve  ombiliquée.  Flore  tv. ,  tom.  2  , 
page  9.  Cette  plante  croit. d!ans  l'Océan  ;  on  la  mange  sur 
les  côtes  d'Angleterre  avec  du  poivre  ,  du  vinaigre  et  du 
beurre  -,  on  la  sale ,  afin  de  la  conserver  l'hiver.  DiUen. , 
tome  8  ,  figure  3. 

cT/^p  lactuca^  tremella  lactuca.  Samuel  Gmelin ,  21 5. 
Ulve  laitue ,  Flor.  fr. ,  pag.  9.  Cette  espèce  se  mange  sur 
les  côtes  d'Ecosse,  comme  salade.  Dillen. ,  t.  8,  fig.  i* 
On  lui  attribue  une  vertu  anodine  ;  on  s'en  sert  appliquée 
sur  le  front  et  les  tempes  pour  calmer  les  douleurs. 
Uhapalmata  ,  ulve  palmée ,  Flor.  fr. ,  pag.  12.  Ftihus 
^  palmatus  ^  L.  Samuel  Gmel. ,  tab.  xxx  ,  pag.  202.  Cette 

\  espèce  sert  à  la  nourriture  des  pauvres  habitans  du  nord  de 

l'Ecosse  et  de  l'Irlande  ;  d'un  excellent  usage  comme  en- 
grais pour  les  champs  et  les  arbres. 

Uli^a  edulis ,  ulve  comestible,  FI.  fr. ,  pag.  12.  Samuel 
Gmel. ,  tab.  xxi,  fig.  i  ,  pag.  176.  On  mange  cette  plante  . 
[  sur  les  côtes  des  pays  ci-dessus  indiqués. 

I  Ulva   cUiata  ^   ulve  ciliée ,  Flor.  fr. ,  pag.   i3.  Fucus 

I  dUatus^  L.  Samuel  Gmel.  Fuc. ,  p.  176.  Les  Irlandais  la 

(1)  Et  au  Dictionnaire  encyclopédique  de  Lamark.  Pour  les  figures ,  à 
^  •  Dillenius ,  Historia  muscorum  (  Londoh ,  1 768  ) ,  et  à  l'Histoire  des  fucus  > 

ps^r  Samuel  Gmelin  ,  indiquée  dans  la  note  plus  loin. 


DE    LA   SOCIÉTÉ    DE    PHARMACIE.  4^ 

^o^ogerxt  Bieclejucus  scoVcus.  L'ulve  ciliée  se  rencontre 
près  des  huîtres.  Ostreis  adnascere  amat. 

UlvcL  saccharina ,  ulve  sucrée,  Flor,  fr. ,  p.  i5.  Samuel 
Gmel.  Fucus ^  t.  27  et  28 ,  pag.  194  et  197.  Fucus  saccha- 
rinus  ,  Li.  Cette  immense  plante  porte  vulgairement  le  nom 
de  baudrier  de  Neptune.  Elle  sert  à  fumer  lea  terres  -,  on 
peut  la  manger ,  dit-on  ,  cuite  dans  du  lait  ;  après  l'avoir 
la^e  à  Veau  douce  et  desséchée ,  elle  se  couvre  d'une  efflo- 
rescence  qui  est  douce  comme  du  sucre.  Il  est  certain 
que  ce  prétendu  sucre  n'est  autre  que  du  sel  marin.  Quand 
on  le  goûte  légèrement  il  imprime  sur  la  langue  une  sen- 
sation légère  ,.  mais  il  produit  ensuite  un  effet  purgatif.  Sa 
constitution  chimique  est  très-compliquée ,  elle  ne  ren- 
ferme pas  moins  de  vingt-une  substances.  On  y  a  trouvé 
de  la  manne ,  de  Thydriodatc  de  potasse ,  de  la  matière 
mucilagineuse  ,  etc.  (selon  Gauthier  de  Glaubry). 

Z7/iM!a  digitata ,  fucus  dUgitatus^  L.  Flor.  danic. ,  t.  892. 
Employée  à  fumeries  terres  ^  donne  du  sucre  comme  l'u/^a 
ci-dessus. 

Marchanîia  polymorpha  ,  Marchantia  polymorpha ,  L. 
Dill. ,  t.  76  et  77  ,  fig.  7. 

Cette  plante  y  nommée  hépathique  des  fontaines ,  croît 
entre  les  pavés  humides  qù  elle  forme  des  espèces  de 
parasols ,  et  au-dessus  de  petits  godets  verdàtres  ;  vantée 
pour  les  maladies  du  foie  et  du  poumon.  Les  Écossais 
l'emploient  beaucoup  comme  engrais.  Constitution  chimi- 
que à  peu  près  semblable  à  la  précédente ,  contenant  moins 
d'hydriodate  de  potasse.  .  . 

Fucus  çesiculosus,  seu  quercus marina^  L.,  Flor.  fr.,  p.  8. 
Ce  varec  se  coupe  deux  fois  l'été  pour  fumer  les  terres 
et  en  Ëiire  de  la  soude.  Son  nom  lui  vient  d'un  certain 
nombre  de  vésicules  pleines  d'air  ,  destinées  à  faire  flotter 


(1)  Linnëe  rapporte,/»  Itinere  œlandico,  que  les  habilans  s'en  servent 
pour  couvrir  le  toit  de  leurs  maison^. 


* 

44  BULLETIN    DES    TRAVAUX 

la  pknie  (i).  Réduit  eu  charbon ,  fl  donne  ïàthiops  végé^ 
tal  regardé  comme  antiscrophuleux.  Analysé  par  lohn,  qni 
y  trouva  un  acide  parUculier ,  une  matière  glaireuse  ,  une 
résine ,  il  contient  moins  d'iode  que  les  précédens. 

Fucus serratus, L., FI. fr., p.  20.  Sam. Gmel.  p.,  57.0nle 
coupe  deux /ois  Télé  pour  en  fumeries  terres  et  en  faire  de 
la  soude.  11  contient  plus  d'iode  que  les  précédens  et  plus 
de  carbonate  de  soude  ;  croît  presque  toujours  sous  YAcu 
Gunner  (a)  observe  que,  dans  le  Norland ,  le/iiai5  serratus 
mêlé  à  la  farine  sert  de  fourrage  aux  boeufs.  Les  écrevîases 
qu  on  transporte  en  Belgique  sont  toutes  enveloppées  avec 
lefuùus  serratus  pour  quelles  cimservi^t  leur  humidité. 

Fucus  helminthocorton  (La  Tourette),  Flor.  f r. ,  p.  3; .  Ce 
fucus  y  connu  sous  le  nom  de  mousse  de  Corse  (3) ,  est  em- 
ployé avec  succès  contre  les  ascarides  lombricoïdes. 

ConfervOf  helminthocorton ,  Gmel.  SysU  Nat.  i394-  Ana** 
lysé  par  Bouvier.  Schwilgué  en  a  retiré  de  Textractif. 

Fucus  siliquosus ,  Gmel.  Sysu  Nat.  i38i.  — Tab,  2. 
Samuel  Gn^el. ,  fig.  i ,  p.  81.  Remarquable  par  ses  fructi- 
fications en  forme  de  siliques  aplaties* — Peu  d'iode  ^  rikais 
desséché ,  il  se  recouvre  d'une  quantité  notable  de  sucre- 
manne. 

Fucus  fibim,  ceramiumfilum ,  Decand.,  p..  4?*  l^or.  fr. 
Fucus Jilum  ,  Lin.  Flor.  dan.,  t.  821.  Ce  fueus  ressemble 
à  une  corde  à  boyau  \  les  nxarins  le  nomment  lacet.  Beau*- 
coup  de  mucilage*  mais  peu  d'iode. 

Ceramium  catencaum^  ceramium  chaînette,  Flor.  fr.  4^* 
Dillen.  2,  5,  fig.  7.  Confen^a  cqtenata ,  L.  Cette  conferve  se 


(i)  Cite  par  Kussel.  Sa  propriété  connue  du  temps  de  Pline. 

(a)  fféstoria  fuoorum  ^  auctore  Samuel  Goulieb  Gmelin ,  page  5g- 
Pëtersbourg ,  1768.  Pour  distinguer  ce  naturaliste,  de  Gmelin ,  disciple  et 
continuateur  de  Linnée,  nous  faisons  toujours  précéder  le  nom  du  pre- 
mier de  son  prénom  Samuel  * 

(3)  On  sait  qu*on  y  trouve  un  grand  nombre  àe  fucus  de  conferves.  U 
faut  ajouter  les  poils  et  les  débris  des  feuilles  de  zosUria  marina  y  L. 


r 


DE    LA.   SOCIETE    DE    PHARMACIE.  45 

trouve  mélangée  en  assez  grande  quantité  avec  la  mousse 
de  Corse. 

Chantransia  TWuUms  ,  conferva  riimlaris ,  L.  Flor.  fr. 
p.    5i.  Flora  dtmîca  2.  881.  M.  GoUadon  est  parvenu  à 
faire  du  papier  avec  cette  plante ,  qu  on  trouve  dans  les 
ruisseaux. 

Conferva  loureiro ,  Dillen,  2,  6,  fig.  87.  Cette  conferve , 
dom;  il  est  fait  mention  dans.la  Flore  de  la  Cochinchine 
est  employée  à  faire  des  tablettes  portatives  qui  ,  Inêlées 
avec  du  sucre ,  sont  très-nourrissantes ,  a^éaÛes  et  utiles  . 
pour  les  voyageurs  quelles  rafraîchissent.  On  en  fait  un 
grand  commerce  dans  la  Chine  et  dans  la  Cochinchine. 

Fucus  edulis  Rumph.  Arnb.G,  t.  74,  n^  'i^Ce  fucus , 
qu*<Hi  nomme  varec  des  cuisines ,  croît  dans  Flnde  ;  il  sert 
à  la  nourriture  des  hommes.  Le  commandeur  Suffren  de 
glorieuse  mémoire,  en  avait  apporté  une  cargaison  à  Paris 
pour  son  usage  ,  et  les  faisait  employer  à  la  confection  des 
mets  qu'on  servait  sur  sa  table.  On  lé  lave  dans  l'eau  on 
Texprirae  pour  le  débarrasse?  de  la  plus  grande  partie  de  la 
matière  mucilagineuse  et  salée.  On  le  mange  ensuite  avec 
Vatsiar  ,  ou  une  préparation  de  suc  de  limon  et  un  peu  de 
gingembre.  . 

Fucus  giganteus*  Voyez  le  nouveau  dictionnaire  d'His- 
toire Naturelle  au  mot  i^arec.  M.  Bosc,  rédacteur  de  la  partie 
botanique,  fait  mention  à^nn  fucus  qui  a  une  lieue  de  long. 

Fucus  natans  ,  varec  flottant ,  Samuel  Gmel.,  pag,  02. 
Fucus sargassoj  Rumph.  76,  fig.  2,  Flor.  fr.,  p,  26.  Il  se 
trouve  en  quai^tité  immense  sur  la  mer  Atlantique ,  près 
du  tropique ,  ijSntre  les  mers  des  Indes  et  du  Sud.  Sanmel 
Gmelin  rapporte  que  ces  varecs  forment  quelquefois  des 
bancs  si  serrés  qu'ils  gênent  la  navigation.  Bon  à  manger. 
Les  Allemands  le  font  macérer  dans  l'eau  et  l'emploient 
contre  les  rétentions  d'urine  (r). 


(0  Au  rapport  de  Kalmius,  dans  son  Itinéraire,  tome  a,  page  iSn 
les  habitans  de  PAmërîque  s'en  servent  contre  les  iiévres.  ^  * 


46  BULLETIN    DES    TRAVAUX 

Fucus  rosa  marina ,  Samuel  Gmel.  ,  tab.  5,  fig.  2,  p. 
106.  P étala  convoïuta  pûlchrè  reprœsenians flores  poJy pé- 
tales ut  rosam  anemonem.  On  trouve  la  rose  marine  dans 
les  ëpong^s  près  le  Kamtschatka.  Nous  citons  ce  fucus  en 
raison  de  la  beauté  de  sa  prétendue  fleur/ 

Tremella  nostoch ,  nostoch  commun ,  FI.  fr. ,  pag.  3  , 
Samuel  Qmel. ,  p.  222.  liante  ou  Substance  mucilagineuse 
et  cartilagineuse  regardée  par  quelques  naturalistes  comme 
un  polypier,  et.pard  autres  comme  le  frai  de  la  grenouille. 
Cette  plante  verte  ou  orangée  disparaît  presque  dans  les 
temps  secs  ,  et  reparait  dans  les  temps  humfdes»  Elle  pas- 
sait pour  mervAlleuse,  guérissait  les  douleurs^  même 
les  cancers  et  fistules.  Analysée  par  M.  Braconnot  qui  y 
trouva  de  la  cérasine ,  du  phosphate  de  chaux  ,  d'autres 
sels ,  du  m^cus ,  etc. 

Fucus  tendoj  Samuel  Gmel.,  p.  i33.  Les  soies  de  ce  fu- 
cus ,  longues  de  6  à  7  pieds ,  sont  tenaces.  Les  Chinois  les 
filent  en  trois ,  ou  s'en  sei^vent  comme  de  petites  cordes. 
Linnée  remarque  qu'elles  ont  tant  de  force ,  que  Thomme 
le  plus  robuste  ne  saurait  les  rompre.  Produit  singulier  de 
la  mer ,  qu'il  semble  que  la  nature  ait  elle-même  placé  là 
pour  servir  de  fil. 

Fucus  comeusy  varec  corné  ,  Samuel  Gmel.  i449  ^^* 
1465  fig.  I.  Fl.'fr.  2,  p.  52.  Propre  à  amender  les  terres, 
les  terrains  maigres.  Il  croit  dans  la  Méditerranée  et  sur  les 
côtes  d'Angleterre. 

Le  genre  fucus  est  figuré  pi.  880  des  Illustrations  de 
Lamark.  Les  plantes  qu'il  renferme  végètent  au  fond  de  la 
mer ,  ou  sur  la  surface  ,  ou  attachées  par  un  empâtement 
radiciforme  aux  rochers  qui  bordent  les  côtes.  Ils  servent 
de  retraite  à  quantité  de^  petits  poissons ,  de  coquillages , 
de  crustacées  et  de  vers  de  tout  genre.  Beaucoup  peuvent 
ser<rir  à  la  nourriture  de  l'homme  et  des  animaux  ;  quel- 
ques-uns sont  entrés  dans  sa  matière  médicale.  Les  vaches' 
et  les  moutons  recherchent  cç  genre  de  plantes  sur  les 
bords  de  la  mer.  On  en  fume  les  terres  ;  c'est  pour  cet  ob- 
jet qu'on  en  brûle  de  grandes  masses  sur  les  côtes  de  l'E- 
cosse et  de  l'Irlande.  On  en  retire  aussi  en  Normandie  la 
soude  appelée  i^arec ,  qui  sert  pour  la  verrerie  ,  et  dans 
laquelle  on  a  découvert  l'iode  à  l'état  de  sel.  M.  Vauquelin 


DE    LA    SOCliTÉ    DE    PHARMACIE.  4? 

a  constaté  que  la  matière  tucrée.  de  quelques-uns  a  les  ca- 
ractères de  lamaune.  M.  Gaultier  de  Claubry  en  a  analysé 
6  espèces. 

L!ordre  des  algues  de  Linnëe  contient  douze  genres.  — 
(^Terrestres)  :  Marcliahtia ,  Jungermania ,  Targionia ,  An- 
thocerosj  Blasia,  liiccia ,  Lichen ,  Byssus.  (:/équaticœ):  Tre~ 
mella,  Ulva^FuxMS^  Confen^a. 

Cet  ordre  est  divisé  en  i5  genres  par  Lamark,  comme  il 
suit  :  Jungermania  ,  Marchanda  ,  jinihoceros  ,  Blasia  , 
JTargionia ,  Riccîa ,  Lichen  iSphœjia ,  Çfathus^  Hypoocy- 
Ivan ,  Fucus ,  Uha ,  TremeUa ,  Confen^a ,  Bjrssus. 

Les  Algues  forment  aussi  dans  la  nouvelle  méthode  de 
M.  Guiart ,  calquée  sur  celle  de  Tournefort ,  la  ^'.  famille, 
ordre  2  des  plantes  acotyl^onées.- 


NOTE  SUR  L'E«CULINE; 

0  Par  A.  Gbereav. 

La  découverte  dMne  substance  nouvelle  dans  le  fruit  du 
maronnier  devait  éveiller  rattention,  et  pouvait  devenir  le 
sujet  de  travaux  iutéressans  ;  mais  les  caractères  que 
M.  Ganzoneri  assignait  à  VescuUne  et  au  sefde  (sa  base  ,  fi- 
rent concevoir  des  doutes  sur  leur,  existence,  ou  du  moins, 
sur  leur  pureté.  M.  Robiquet  s'en  explique  ainsi  (Bulletin 
de  pharmacie ,  toiû.  9,  page  546  )  :  Je  nai  point  répété  ces 
expériences,  mais  je  crains  fort  qu'il  n^y  ait  ici  quelque  er^ 
reur ,  car  on  sait  qv!une  subUance  végétale  ne  résiste  pas 
à  Taction  du  chalumeau.  On  a  lu  aussi  l'observation  de 
M.  Guibourt ,  qui  préjugeait  la  question  dans  un  sens 
analogue. 

Je  résolus  de  vérifier  le  fait.  Je  ne  pus  me  procurer  de 
suite  qu'une  petite  quantité  de  raarroBs  d'Inde  (cinq  hecto* 
grammes).  J'emploiai  le  fruit,  et  sa  capsule  ou  samare ,  et 
je  suivis  de  point  en  point  le  procédé  indiqué  par  M.  Gan- 
zoneri. J'eus  lieu  d'observer  une  partie  des  phénomènes 


48      BULLETIN  DES  TRAVAUX,  ETC. 

décries  par  l'auteur,  (i)  ;  maïs  raicohol  qui  devait  receler  le 
nouveau  corps ,  ne  m'offrit  qu'une  petite  quantité  de  cire , 
de  la  matière  grasse  9  et  pour  résidu  une  sorte  d'extrait  ré- 
sineux (2) ,  d'un  jaune  rougeàtre ,  amer ,  déliquescent  et 
exhalaiit>une  odeur  aromatique  assez  forte  (3).  Préoccupe 
*  de  la  recherche  du  nouveau  corps ,  je  fis  dessécher  cette 
matière  au  bain-marieet  agir  ensuite  dessus. de  l'acide  sul- 
furique  dilué.  Ce  dernier  en  sépara  un  composé  grisâtre 
comparable  a  de  Tamiantè  et  parsemé  de  cristaux.  Je  fis 
dissoudre  ce  composé ,  qui  paraissait  impur ,  dans  de  l'eau 
bouillante  aiguisée,  et  il -donna  par  une  légère  évaporatioa 
un  sel  très-blanc ,  satiné  et  insipide  au  goût. 

Pour  m'assurer  de  sa  nature  ,  j'en  fis  dissoudre  une  pe- 
tite quantité  dans  de  l'eau  distillée.  Cette  solution  préci- 
pita abondamment  par  l'bxalate  a  ammoniaque ,  et  les  sels 
barytiques  dont  je  me  servis  successivement  pour  d'autres 
parties  de  là  solution  y  produisirent  des  précipités  qui  ne 
.pouyaient  se  redissoudre  dans  de  Tacide  nitrigue  pur. 

Ainsi  je  dus  regarder  lé  sel  obtenu  comme  ou  sulfate  cal- 
caire dont  il  avait  en  outre  les  caractères  extérieurs.  J'en 
remis  un  peu  à  M.  Robiquet,  qui  voulut4)ien  l'essayer  ;  il 
en  porta  le  même  jugement. 

Je  pense  que  ce  sel  aura  été  entraîné  par  la  mdtière  ex- 
trac to^^résinéuse  ,  dont  j'ai  fait  mention. 

Je  n'ai  donc  nù  trouver  VescuUne,  Je  ne  dois  pas  en  con- 
clure qu'il  y  ait  eu  méprise  de  la  part  de  M.  Canzoneri  ^ 
mais  je  crois  qu'il  a  pu  omettre  quelques  circonstances 
dans  la  description  de  son  procédé,  et  qu'il  était  nécessaire 
de  les  indiquer  pour  mettre  à  même  de  constater  sa  décou- 
verte. 
' • :__ 

(i)  C^est*à-dire ,  les  divers  chaogemens  de  couleur  qui  ont  lieu  lors  du 
contact  de  la  chaux  avec  les  eaux  acidulées,  elFet  dû ,  selon  fiaumé ,  à 
Taction  de  Palcali  sur  la  matière  résineuse.  (  Baume  y  Mémoire  sur  les 
marrons  d'Inde,  ) 

(a)  Baume  a  séparé  des  marrons  ,  par  Takohol»  \xne  gonane  résine  qui 
n*a  pu  se  dessécher  entiéreo^ent  dans  l'espace  de  plusieurs  mois. 

(5)  Je  comparai  cette  odeur  à  celle  du  fenugrec. 


PARIS.  —  IMFRIMERIE  DE  FllN,  RUE  RACINE,  H^.  4  »  PI*  ACE  DE  l'ODÉON» 


l 


JOURNAL 

DE    PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 


N^  n.  —  II^  Année,  r—  Février  iSaS. 


EXTRAIT  (0    ^ 

De  tanaJyse  chimique  de  Técorce  de  Solanum  pseudû** 
quiaa  de  M.  Auguste  de  Saint-ffilaire  ^ 

^     Par  M.  Vau  QUEL  m. 

M.  Auguste  de  Saînt-Hilaîre ,  célèbre  botaniste  voyageur , 
a  rapporté  dû  Brésil  une  écorce  employée  en  cr  pays  comme 
succédanéi^  du  quinquina ,  et  qui  paraît  jouir  de  propriétés 
fébrifuges  très-marquées,  M.  Vauquelin  Ta  soumise  à  des 
recherches  pour  en  connaître  les  principes  constituans. 

Par  Faction  de  Talcohol ,  celte  écorce  épaisse  et  solide  , 
d*une  couleur  cendrée -jaunâtre,  fournit  une  substance 
brune  très-amère  qui  laisse  déposer  avec  Taddition  de  l'eau 
une  résine.  Cette  matière  brune  amère  ,  soluble  également 
a  l'eau  et  à  Talcohol ,  se  dessèche  en  plaques  sur  les  parois 
d*un  vase  évaporatoii^e.  Elle  est  précipitée  de  sa  solution 
aqueuse  par  Tinfusum  de  noix  de  galles ,  en  sorte  que  la 
liqueur  surnageante  perd  toute  son  amertume  et  prend  au 

t 

(i)  D'un  mémoire  inédit  y  par  lé  Rëdacteifr. 

XP.  Année,  —  Février  i825,  4 


5o  JOURNAL 

contraire  une  légère  «aveur  sucrée.  Il  paraît  que  ce  principe 
amer  est  de  nature  purement  végétale,  car  il  ne  donne  aucun 
produit  azoté  par  sa  rombustion  ,  mais  laisse  de  la  potasse. 
M.  Vauquelin  compare  ce  principe  amer  à  la  colocîptliine, 
qui  se  précipite  également  par  Tinfusum  de  noix  de  galles, 
et  iln*est  point  affecté  pareillement  par  l'acétate  de  plomb  , 
ni  par  le  nitrate  d'argent.  Ce  principe  amer  doit  être  pourvu 
surtout  des  propriétés  fébrifuges. 

La  résine ,  qui  retient  aussi  de  Tamertume ,  est  brune  , 
solide  ,  soluble  dans  Valcohol ,  dans  les  alcalis ,  cependant 
elle  ne  ressemble  pas  aux  véritf^bles  résines  pures,  car  elle 
absorbe  de  Teau  et  se  réunit  en  une  masse  ductile. 

Il  existe  encore  une  matière  grasse  qui  se  sépare  sponta- 
nément de  Tinfusum  alcoholique  5  sa  couleur  ,est  jaune- 
verdâtre,  sa  consistance  visqueuse  ^  son  odeur  aromatique 
et  sa  saveur  acre  sont  analogues  à  celles  du  baume  de  co- 
pahii.  L^écorce  de  ce  solanum  n'en  contient  guère  qu'un 
millième. 

Traitée  par  l'eau  ,  après  avoir  été  épuisée  par  l'action  de 
l'alcohol ,  cette  écorce  a  fourni  encore  un  peu  du  principe 
amer  ,  puis  une  substance  de  nature  animalisée  qui  faisait 
mousser  Tea^^par  Tagitation.  L'infusum  aqueux  étant  con- 
centré à  l'état  sirupeux  ,  on  y  versa^de  l'alcohol  à  38".  ^  il 
se  sépara  une  matière  visqueuse ,  nrune,  demi-transpa- 
rente. Par  l'action  du  feu  ,  elle  donne  du  carbonate  ammo- 
niacal ,  une  huile  fétide  ,  comme  les  matières  animale^. 

La  décoction  de  l'écorce ,  essayée  avec  l'iode ,  décèle  une 
petite  quantité  d'amidon  qui  avait  changé  de  nature  pendant 
Vévaporation  du  liquide. 

Le  caractère  alcalin  de  la  matière  visqueuse  animale  de- 
vait engager  M.  \auquelin  à  rechercher  sa  nature ,  et  il 
trouva  qu'elle  laissait  par  son  ir^cinération  de  la  potasse  ; 
il  y  existait  aussi  de  la  chaux  ,  du  fer  et  du  manganèse.  Il 
parait  que  l'alcali  se  trouve  dans  cette  matière  combiné 
soit  à  un  acide,  soit  à  la  substance  animale  qu'il  rend  plus 


>' 


DE     PHAHMACIE.  5l 

• 

soluble.  D'après  ces  faits,  notre  savant  chimiste  craint 
bien  ,  dit*il ,  que  les  alcalis  végétaux  que  F  on  a  signâtes 
dans  plusieurs  solanées  ne  soient  des  combinaisons  de-ma- 
tières organiques  et  dalcali  ,  ou  de  sels  avec  excès  de  base. 

M.  Yauquelin  recherche  ensuite  à  quelle  matière  la  chauft 
se  trouve  combinée  dans  récorce  dn  pseudo  quina  :  il  a  re« 
connu  que  c'était  Tacide  malique  qui  sature  également  la 
potasse  contenue  dans  Técorce.  hé  traitement  par  Tàcide 
muriatique  présente ,  outre  les  autres  sels  ,  du  muriate  de 
potasse,  de  Foxalate  de  chaux  qui  se  précipite.  D'autres 
essais  ont  montré  que  la  chaux  se  trouvait  à  Fétat  de  car- 
bonate daiis  cette  écorce ,  fait  encore  ignoré.  L^oxalate  de 
chaux  se  conforte  absolument  comme  le  calcul  mural  de 
de  la  vessie ,  parce  qu^il  se  trouve  combiné  à  une  matière 
animale.  Enfin  M.  Vauquelin  ayant  incinéré  Técorce ,  en 
a  retiré  difierens  sels  et  oxides  métalliques  ;  nous  donnons 
ici  le  résumé  de  ceUe  intéressante  analyse. 

L'écorce  de  solanum  pseudo-quina  contient  donc  : 

1**.  Un  principe  amer  de  nature  purement  végétale  > 
formant  environ  les  8  cenlièmes  ; 

2°.  Une  matière  résineuse ,  a  centièmes  ; 

3^.  Une  petite  quantité  de  matière  grasse  visqueuse  ; 

4^.  Une  substance  animale  très-abondante ,  combinée  à 
des  sous-malates  de  potasse  et.de  chaux,  et  qui  pré- 
sente ,  à  cause  de  cela ,  des  caractères  alcalins  \ 

S*».  Une  petite  quantité  d'amidon ,  reconnue  par  la  tein- 
ture d'iode  j       ^ 

&.  Oxalate  de  chaux ,  5  ou  6  centièmes  5 

•7°.  Malate    de  chaux  ,   î  .  ,  . 

8°. d«  potasse  ,  /  «°  ^'''°'"«  inconnue  ; 

9*".  Carbonate  de  chaux,  5  centièmes  au  moins  \ 
lo''.  Oxide  de  manganèse  en  partie  uni  à  l'acide  malique , 

l'autre  à  l'oxalique ,  probablement  ; 
1 1"*.  Oxide  de  fer  combiné  à  l'acide  malique  \ 
l'j.''.  Une  très-petite  quantité  de  magnésie  ; 


5l  JOURNAL 

iS"*.  Un  atome  de  phosphate  calcaire  ; 
i4***  Enfin  la  matière  ligneuse  formant  les  deux  tiers  de 
l'écorce. 

M.  Vauquelîn  fait  observer,  au  reste,  qu'on  peut  juger 
par  la  nature  des  substances  minérales  contenues  dans  les 
v^gétaui^  exotiques ,  quelle  est  la  nature  du  terrain  sur 
lequel  ils  ont  vécu  ,  ptivce  qu'ils  absorbent  une  partie  des 
élémeus  qui  constituent  ce  terrain. 


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ANALYSE  CHIMIQUE  DU  POIVRE  LONG  5 

Par  M.  J.  DuLONG,  pharmacien ,  à  Astafort. 

M .  Œrstaedt  ayant  annoiTcé ,  dans  le  journal  de  Physique 
du  mois  de  février  1820 ,  la  découverte  qu'il  disait  avoir 
faîte ,  dans  le  poivre  noir  ,  d'une  substance  alcaline  végé- 
tale nouvelle ,  découverte  que ,  comme  l'on  sait ,  n'ont 
point  confirmées  les  recherches  ultérieures  de  MM.  Pelle- 
tier et  Poutet  ;  et  ces  deux  chimistes  ayant ,  chacun  de 
son  côté ,  trouvé  dans  cette  même  espèce  de  poivre  une 
matière  crislallisable ,  non  alcaline ,  qu'ils  ont  désignée 
sous  le  nom  de  Pipérin ,  matière  très-analogue  ,  à  la  cris- 
lallisation  près ,  à  la  substance  résineuse  trouvée  par 
Vatiquelin  dans  les  Cubèbes,  j'ai  pensé,  d'après  ces  con- 
sidérations, que  l'analyse  du  poivre  long  pourrait  présenter 
quelque  intérêt.  C'est  dans  cette  vue  que  j'ai  entrepris  les 
recherches  dont  je  vais  parler. 

—  Le  poivre  long  est  un  fruit  agrégé  (  sorose  de  Mirbel  ), 
produit  par  le  Pïper  longum ,  Lin. ,  de  la  famille  des  ur- 
ticées  de  Jussîeu  (Pipéracées,  Humboldt ,  Bonpland  et 
Kunth  ,  nov.  gen*  ) ,  plante  qui  croit  abondamment  dans 
le  Bengale.  Ce  frifit  semblable ,  par  son  aspect ,  comme 
l'on  sait ,  au  chaton  du  nois.  tier  ou  du  bouleau ,  et  d'une 


Bfi     PHA.A1VEAGIE.  53 

couleur  gFÎsatre  ,  est  formé  par  la  réunion  ,  autour  d'un 
axe  central,  d'un  grand  nombre  de  petits  fruits,  que Lînné* 
etDecaudoIle  désignent  sous  le  nom  de  baies  monospermes. 
Dans  sa  coupe  transversale  ,.  ce  fruit  composé  offre  sept  à. 
huit  de  CCS  petites  baies,  dont  quelques-unes  ont  avorté  , 
d*uae  formé  irrégulièremeat  arrondie,  et  enchâssées  autour 
de  Taxe  dans  une  enveloppe ,  qui  reste  quelquefois  adhé- 
reiute  au  fruit ,.  lorsqu'on  en  sépare  la  baie  ,  laquelle  pré-> 
sente ,  outre  cette  enveloppe  extérieuite ,  une  tunique  pro<- 
pre  ,  brune ,  rougeMre,  et ,  dans  son  intérieur,  une  sub- 
stance blanchâtre  qui ,  vue  à  la-loupe  ,  offre  une  apparence- 
cristalline.  Ces  petites  baies ,  d'une  saveur  extrêmement 
acre  et  piquante ,  présentent ,  4  l'extérieur  du  fruit ,  cha* 
cune  une  petite  proéminence,  et  réunie»,   une  série  de^ 
lignes  spirales  très-régulières.  En  comparant  chaque  petite- 
haie  à  celle  du  poivre  noir  et  du  poivreà  queue  ,  on  trouve^ 
entre  elles  de  l'analogie ,  soit  dans  leurs  enveloppes  ,  soit 
dans  leur  substance  intérieure  ;  en  sorte  que  le  poivre  long' 
qui ,  k  la  première  vue ,  parait  si  différent  du  poivre  cu- 
bèbe  et  du  poivre  noir ,  n'en  diffère  que  par  l'agrégation. 
en  un  seul  fruit  de  petites  haies  qui ,  dans  les  deux  autrôs, 
-au  lieu  de  se  réunir ,  ont  resté  isolées  :  agrégation  que  l'on 
remarque  ,  comme  l'on  sait ,  dans,  les  fruits  de  plusieurs 
autres  plantes  de  la  famille  àes  urticées,  tels  que  les  fruits 
du  mûrier ,  e%  de  la  variété  de  Yariocarpus  incisa ,  dési- 
gnée vulgairement  sous  le  nom  d'arbre  à  pain. 

—  Une  certaine  quantité  de  poivre  long ,  réduite  en^ 
poudre  grossière ,  a  été  traitée  à  plusieurs  reprises,  par  de 
Falcobol  à  36®  bouillant ,  qui  a  été  laissé  chaque  fois  en 
contact  avec  le  poivre  assez  long-temps  ,  pour  qu'il  pût  se 
charger  de  toutes  les  parties  qu'il  pouvait  dissoudre.  Cet 
alcohol  avait  contracté  dans  ses  traîtemens  une  saveur 
d'une  acreté  brûlante,  et  une  couleur  rouge  brunâtre.  Les 
înfusiims  aléoholiques  réunis  ont  été  distillés  au  bain-« 
marie  ^  dans  une  cornue  de  verre,,  jusqu'à  ce  que  presque 


54  '  JOURNAL 

toat  Talcohol  eût  passé.  Il  est  resté  dans  la  comne  un  li- 
quide brun  qui  a  été  évaporé  à  siccité  au  bain-marie  :  il  a 
laissé  une  matière  brune  grisâtre ,  visqueuse ,  se  ramollis- 
sant par  l'action  de  la  chaleur ,  d'une  saveur  extrêmement 
acre  et  piquante. 

L'alcohol ,  qni  avait  passé  dans  le  récipient ,  n'avait  pas 
d^odeur  particulière  sensible  \  mais  sa  saveur  était  légère- 
ment acre  :  Teau  versée  dans  cet  alcohol  le  rendait  un  peu 
louche  ^  ce  qui  y  annonçait  la  présence  d'une  petite  quan- 
tité d'huile  volatile,  dont  j'ai  ensuite  constaté  directement 
Texistence  dans  le  poivre  long ,  comme  on  le  verra  plus 
bas. 

Désirant  m'assurer  si  le  poivre  long  ne  contiendrait  point 
une  matière  alcaline  y  ainsi  que  M.  OErstaedt ,  comme  je 
Fai  dit  plus  haut,  avait  annoncé  en  avoir  découvert  dans 
le  poivre  noir,  j'ai  versé  dans  une  partie  des  infnsums  al- 
coholiques ,  avant  de  les  distiller,  quelques  gouttes  d'acide, 
hydroohlortque  ,  suivant  le  procédé  de  M.  Œrstaedt  pour 
le  poivre  noir  ;  j'ai  précipité  la  résine  par  l'eau ,  j'ai  filtré^ 
j'ai  fait  évaporer  l'alcohol ,  j'ai  filtré  de  nouveau  pour  sé- 
parer un  peu  de  matière  résineuse ,  et  )'ai  saturé  l'acide  par 
la  potasse»  Il  s'est  formé  dans  la  liqueur  ,  au  bout  de  quel- 
ques instans  ,  un  très-léger  précipité  floconneux ,  qui  n^é- 
tait  autre  chose  qu'une  petite  quantité  de  la  matière  tenue 
en  dissolution  daAs  l'alcohol  que  j'ai  reconnue  à  son  àcreté. 
Au  reste ,  ce  jprécipité  bien  lavé,  jusqu'à  ce  que  les  papiers 
réactifs  n'y  annonçassent  plus  la  présence  delà  potasse, et, 
dissous  dans  l'alcohol ,  n'a  présenté  aucun  caractère  d'alca- 
^linité.  Après  ce  premier  essai,  j'ai  traité  une  partie  de 
l'extrait  alcoholique  par  de  l'eau  aiguisée  d'acide  hydro- 
chiorique  que  j'ai  tenue  en  ébuUition  pendant  long-temps*^ 
L'extrait  n'a  pas  paru  se  dissoudre  sensiblement ,  et  il  a 
présenté  la  même  acreté  qu'auparavant.  La  liqueur  filtrée 
et  saturée  par  la  potasse ,  m'a  offert  le  précipité  floconneux 
.  dont  j'ai  parlé  plus  haut.  Ainsi ,  ces  expériences  prouveiit 


DE     PHARMACIE»  55 

que  le  poirre  long  ne  contient  pas  plus  que  le  poivre  noir 
de  fibatière  alcaline  Tégëtale. 

—  Après  ces  essais,  f ai  traité' à  plusieurs  reprises,  à 
laide  de  la  chaleur  par  de  Teau  disiillce ,  Textrait  alcoho-» 
lique  :  cette  eau  a  acquis  une  sapeur  légèrement  acre.  Elle 
présentait  avec  les  réactifs  les  phénomènes  suivans  :  nulle 
action  sur  le  papfer  de  tournesol  :  l'infusion  de  noix  de 
galle  y  produisait  un  léger  trouble;  Tacétate  de  plomb 
(  sous-  )  ,  un  précipité*  très- abondant  ;  le  nitrate  d^argeut  y 
un  précipité  abondant ,  insoluble ,.  ou  très-légèrement  so- 
lubie  dans  l'acide  nitrique,  entièrement  soluble  dansFam^ 
moniaque;  Tacide  nitrique  produit  un  léger  trouble. 

J'ai  versé  dans  cette  eau  un  excès  de  sous-acétate  de- 
plomb  ;  )'ai  délayé  le  précipité  dans  de  Teau  distillée  ,  et 
|e  Tai  décomposé  par  l'hydrogène  sulfurée  La  liqueur  ^• 
après  cette  décomposition, évaporée  k  une  douée  chaleur^ 
a  laissé  un  résidu  )égèrement  coloré ,  que  j'ai  reconnu 
pour  être  de  l'acide  malique ,  mà\é  de  matière  oolorlinte  : 
du  moins  il  semblait  avoir  cristallisé  en  petits  mamelcms 
comme  cet  acide  :  dissous  dans  Peau  ,  il  rougissait  le  pa-» 
pîer  de  toiiraesol ,  quoique  je  Teusse  bien  desséché  ^  pour 
en  chasser  tout  Tacide  aeétique  séparé  du  sous-ac^tate  de 
plomb  ;  il  ne  précipitait  point  les  sels  de  chaux  ;  il  ne  for* 
mait  point  de  sur-sel  avee  la  potasse,  comme  l'acide  tar<- 
tarique ,  l'acide  oxalique  ;  enfin  il  formait ,'  avec  le  sons* 
acétate  de  plomb ,  un  précipité  bbinc-jaunâtre ,  facilement 
soluble  dans  nu  excès  d'acide  acétique. 

L'eau  de  laquelle  j'avais  séparé  le  précipité  formé  par 
le  sous*acétate  de  plomb ,  évaporée  k  une  do<ice  chaleur  ^ 
a  laissé  tin  résidu  qui  se  dissolvait  aisément  dans  Falcohol 
à  3o*  ;  qui  se  précipitait  abondamment  par  la  noix  de  galle; 
qui  jouissniten  un  mot  de  toutes  les  propriétés  de  la-matîère 
extractive  ,  trouvée  par  M.  Viiuquelin  dans  les  Cubèbes  , 
et  que  cet  habile  chimiste  a  comparée  an  principe  extrao- 
lîfdes^ plantes  légumineuses. 


56  JOUKNAl 

—  Après  avoir  traité  par  Feau  l'extrait  alçoholiqae ,  jo 
Tai  fait  dissoudre  dans  l'alcohol  k  Taide  de  la  chaleur  :  il 
est  resté  une  très-petite  quantité  de  matière ,  de  nature 
sèche ,  insoluble  ,  soit  i  froid ,  soit  k  chaud ,  dans  Feau  » 
dans  Talcohol ,  et  dans  les  acides  étendus ,  et  brûlant  à  la 
manière  des  substances  végétales  ;  c'était  évidenaunent  du 
ligneux.  J'ai  placé  la  dissolution  alcoholique  dans  une 
étuve  légèrement  chauffée ,  pour  que  l'alcohol  s'évaporât 
lentement,  et  que  le  pipérin  cristallisât,  s'il  y  était  con- 
tenu. Au  bout  de  trois  ou  quatre  jours  ,  j'ai  aperçu  sur  les 
bords  de.  la  capsule ,  qui  renfermait  la  dissolution  ,   plu-^ 
sieurs  petits  cristaux ,  qui ,  vus  à  la  loupe ,  m'ont  paru  des 
prismes  quadrangulaires  courts ,  présentant  deux  faces  pa- 
rallèles plus  larges  que  les  deux  autres  ';  forme  semblable 
à  celle  que  M.  Pelletier  a  observée  sur  les  cristaux  de  pi* 
périn.  Mais  le  petit  nombre  que  j'en  avais  obtenu  m'ayant 
fait  penser  que  tout  le  pipérin  n'avait  pas  cristallisé ,  par- 
ce que  Tévaporation  n'avait  pas  sans  doute ,  été  assez  len- 
te 9  j'ai  fait  redissoudre  dans  l'alcohol  ces  cristaux  et  le 
reste  de  l'extrait  alcoholique  y  et  je  l'ai  laissé   évaporer 
spontanément ,  k  la  température  de  l'atmosphère.  Au  bout 
de  quelques  jours ,  ayaut  décanté  la  portion  qui  ne  s'était 
pas  évaporée ,  j'ai  trouvé  dans  la  capsule  un  asse^  grand 
nombre  de  cristaux  \  mais,  au  lieu  de  se  présenter  sous  la 
forme  que  j'avais  déjà  observée ,  ils  étaient  réunis  ça  et  là 
en  groupes ,  composés  de  petits  cristaux  ,  légèrement  incli- 
nés, divergens,'  très- aigus  ,  qui  m'ont  paru  à  la  loupe 
des  pyramides  quadrangulaires  aiguës,  présentant  sur  leurs 
faces  d'autres  cristaux  plus  petits ,  implantés  sous  la  forme 
de  barbes  de  plume ,  comme  en  l'observe  sur  les  cristaux 
d'hydrochlorate  d'ammoniaque.  Ils  étaient  presque  inco- 
lores ,  et  jouissaient  de  toutes  les  propriétés  que  M.  Pel- 
letier a  reconnues  dans  lé  pipérin.  En  effet,  ils  n'avaient 
qu'une  légère  saveur  acre ,  qui  était  évidemment  due  à 
une  très -petite  quantité  de  la  matière  grasse ,  dont  je  pac 


DE    PHARMACIE.  S'J 

lerai  plas  bas  9  et  dont  il  est  bien  difficile  de  les  priver  en- 
lièrement.  Us  étaient  insolubles  dans  Teau  ,  très-peu  so- 
lubles  à  froid  dans  Téther  sulfurique ,  très-solubles  dans 
Talcobol  ;  ils  se  fondaient  comme  une  résine  ,  par  Taction 
de  la  chaleur.  Mis  en  contact  avec  r«cide  sulfurique  con- 
centré, ilt  acquéraient  promptement  une  belle  couleur 
rouge  de  sang  qu^ils  communiquaient  à  Tacide ,  daàs  le- 
quel ils  paraissaient  se  dissoudre  en  partie  ;  car  Teau  en 
séparait  une  foulé  de  flocon^ ,  en  le  décolorant.  Avec  Ta- 
cîde  tydrochlorique ,  ces  cristaux  devenaient  d'une  asstîz 
belle  couleur  jaune  ,  qu'ils  communiquaient  a  usât  à  Tacide, 
qui  9  mis  en  contact  avec  Veau  ,  paraissait  les  avoir  à  peine 
dissous.  Uacide.  nitrique  leur  faisait  prendre  une  couleur 
jaune  verdâtro-,  qui  devenait  orangée,  et  enfin  rouge. 
Tous  ces  acides  étendus  d^eau  n'avaient  aucune  action  sur 
ces  cristaux. 

Entre  les  divers  groupes ,  on  voyait  une  matière  jau- 
nâtre 9  qui  offrait  des  rudimens  de  cristaux  analogues  aux 
prismes ,  que  f  avais  déjà  obtenus  à  la  première  éva- 
poration ,  et  qui  jouissait  de  toutes  les  propriétés  du  pi- 
périn<  • 

A  chaque  évaporation  des  solutums  de  l'extrait  alcoho* 
lique  ,  on  apercevait  tout  autour  de  la  capsule  ,  une  ma-^ 
tière  brune  qui  recueillie  ,et  privée  ,  autant  que  po&sible  , 
de  pipérîn ,  à  l'aide  de  plusieurs  dissolutions  et  évapora- 
tions  successives,  m'a  présenté  toutes  les  propriétés  de  la 
matière  grasse  du  poivre  noir.  Sa  couleur  était  bruâe  ,  s» 
saveur  d'une  âcreté  brûlante ,  semblable  à  celle  du  poivre 
long ,  qui  la  tient  de  cette  matière.  Elle  se  solidifiait  à 
zéro,  ou  aune  température  voisine  de  zéro  *,  elle  se  fon- 
dait à  une  douce  chaleur ,  elle  formait  sur  le  papier,  à  la 
manière  des  corps  gras ,  une  tache  qu'une  forle  chaleur  ne 
faisait  point  disparaître*  Soumise  à  l'action  du  feu  dans  un 
tube  de  verre  elle  laissait  dégager  un  peu  d'huile  volatile , 
reconnaiasable  à  Qon  odeur  ,  et  dans,  sa  décomposition  eilu 


58  JOURNAL 

ne  produisait  pas  d'ammoniaque.  Elle  se  dissolvait  à  chaud 
dans  la  potasse,  et  en  étaitséparée  par  un  acide  ^  enfin,  mise 
en  contact  avec  Tacido  sulfurique ,  hydrochlorique ,  etc. , 
elle  ne  présentait  aucune  des  propriétés  du  pipérin. 

Le  poivre  long,  après  avoir  été  soumis  à  Taction  de 
lalcohol ,  comme  je  viens  de  le  décrire  ,  a  été  traité  à  plu-» 
sieurs  reprises  par  de  Teau  distillée  bouillante.  J'ai  re-* 
marqué  qu'il  s'était  gonflé ,  et  qu'il  avai(  beaucoup  aug- 
menté de  volume.  Chacune  de  ses  parties  divisées  pa-* 
raissait  entourée  d'une  matière  gommeuse  transparente  4 
qui  offrait  les  caractères  extérieurs  de  la  bassorine,  et 
toutes  ses  autres  propriétés,  comme  on  le  verra  plus  bas.. 
Les  infusums  aqueux  filtrés  ^^  avaient  une  couleur  fougeâ- 
tre  foncée ,  et  une  saveur  légèrement  amère.  Us  présen- 
taient avec  les  réactifs  les  phénomènes  suivans  :  nulle  ac- 
tion sur  le  papier  de  tournesol.  L'infusion  de  noix  de 
galle  y  occasionait  un  léger  trouble  \  le  sous-acétate  de 
plomb ,  un  abondant  précipité  ;  le  nitrate  d'argent ,  un 
précipité  floconneux  assez  abondant ,  soluble  en  partie  dans^ 
l'acide  nitrique  ;  le  nitrate  de  baryte ,  un  précipité  flocon^ 
neux  \  l'acide  nitrique  mi^me  précipité ,  la  teinture  d'iode 
Une  couleur  violàtre.  On  voit,  par-là ,  que  ces  infusums 
ressemblaient  beaucoup  à  ceux  de  poivre  cubèbe. 

Les  infusums  aqueux,  pendant  qu'ils  filtraient,,  ont  lai s^ 
se  déposer  une  matière  grisâtre  ,  qui  a  présenté  toutes  le» 
propriétés  de  l'amidon.  Évaporés  au  bain-marie,  ils  ont 
laissé  un  résidu  ,  fortement  coloré  en  brun ,  d'une  savduff 
légèrement  poivrée,  qui  traité  par  l'alcohol  à  32**.  l'a  co- 
loré. Cet  alcobol  évaporé  à  une  douce  chaleur ,  a  laissé  une 
matière  extractivé ,  précipitable  par  la  noix  de  galle ,  ana- 
logue à  la  i^atière  extractivé  des  cubèbes  ,  dont  j'ai  parlé 
ci-dessus  \  mais  en  différant  cependant  en  ce  qu'elle  conte- 
nait de  l'azote  ,  comme  je  m'en  suis  assuré,  en  la  décom- 
posant au  feu  dans  ua  tube  de  verre,  à  l'orifice  duquel  , 
était  placé  un  papier  de  tournesol  rougi ,  qui  a  été  ramené 


DE      PHAHMàCIE.  59 

an  bleu  ttès-promptetnent.  Cette  expérience  a  été  répétée' 
deux  fois ,  et  a  toujours  donné  les  mêmes  résultats. 

La  portion  du  résidu  desinfusums,  qui  n^avait  pas  été 
attaquée  par  l'alcohol ,  a  été  traitée  par  l'eau  froide,  qui 
en  a  séparé  de  Famidon ,  et  en  a  dissous  une  matière  gom- 

mense  fortement  colorée. 

> 

—  Le  poivre  épuisé  par  Talcohol  et  par  Teau  ,  a  été 
soumis  à  1  ebullition  dans  de  Teau  aiguisée  d'acide  hydro-  ' 
cklorique ,  dans  Tintention  d'en  dissoudre  la  bassorine.  La 
masse  a  paru  diminuer  de  volume  ;  et  de  l'alcohol ,  versé 
dans  la  liqueur  filtrée ,  en  a  séparé  des  flocons  blancs  9 
assezi  volumineux,  qui  se  dissolvaient  aisément  dans  Teau/ 
froide  :  c'était  évidemment  de  la  bassoûïe. 

Désirant  m'assurer  si ,  comme  l'alfWlol  séparé  par.  la 
di3tiUation  des  infusums  alcoholiqugs  l'avait  démontré  ,  le 
poivre  long  contient  de  Thuile  volatile ,  j'en  ai  distillé  après 
l'avoir  pulvérisée  grossièrement ,  une  certaine  quantité 
avec  de  l'eau  ,  dans  une  cornue  de  verre ,  et ,  au  bout  de 
quelques  instans ,  ayant  examiné  le  liquide  qui  avait  passé 
dans  le  récipient ,  il  a  paru  opaque ,  et  a  préjenté ,  à  sa  sur- 
face ,  quelques  gouttes  d'huile  volatile ,  incolore ,  d'une 
saveur  acre,  et  d'une  odeur  désagréable  ,  qu'elle  avait  com- 
muniquée à  l'eau.  Le  poivre  s'était  tellement  gonflé  9  que 
le  résidu  de  la  distillation  ,  contenant  environ  .*à5o  gram- 
mes d'eau  et  3o  grammes  de  poivre ,  versé  dans  une  capsule,» 
avait  l'apparence  d'un  mucilage  de  gomme  adragant ,  ou 
plutôt  d'une  gelée ,  dont  il  offrait  la  consistance  tremblante. 
Mais,  il  différait  du  mucilage  de  gomme  adragant,  en  ce 
qu'il  n'avait  point  de  ténacité  ,  propriété  dont  la  bassorine 
est  dépourvue ,  comme  l'on  sait.  Il  me  semble  que  cette 
grande  quantité  de  bassorine  contenue  dans  le  poivre  long 
est  remarquable.  On  sait  que  M.  Pelletier  a  trouvé  aussi 
cette  matière  dans  le  poivre  noir ,  mais  pas  en  aussi  grande 
quantité.  Le  résidu  de  la  distillation,  filtré  et  évaporé,  m'a 


6o  jaUANilL 

offert  le$  substances  que  j'avais  dëjà  obtenues  des  inftisums 
aqueux. 

— -  Une  certaine  quantité  de  poivre  long ,  décomposée 
dans  une  petite  cornue  de  verre ,  a  fourni  du  carbonate 
d'ammoniaque  y  sel  que  M.Poutet  a  aussi  obtenu  de  la  dé- 
composition  du  poivre  noir.  C'est  le  sel  volatil  que  Lémery 
dit  être  contenu  dans  le  poivre  long. 

Cette  même  quantité  de  poivre  long ,  incinérée ,   m*a 
donne  des  sels  insolubles  composés  d&  carbonate  et  pbos-  s 
phate  de  chaux,  de  quelques  atomes  de  fer  et  de  magnésie,, 
et  des  sels  solubles  composés  de  carbonate ,  de  sulfate  et 
d'hydrpchlorate  de  potasse. 

—  En  résumé ,  il  résulte  de  l'analyse  chimique  du  poi- 
vre long ,  que  c^^Éf^  est  composé  : 

1*.  D'une  matière  résineuse  cristallî sable  (pipérin)  ; 

a^.  D'une  matière  grasse  ,  concrète  ,  d'une  âcreté  brû- 
lante ,  à  laquelle  le  poivre  long  doit  sa  saveur  ; 

3".  D'une  petite  quantité  d'huile  volatile  ;     . 

4**.  D'une  matière  extractive,  presqu'analogue  à  celle  que 
M.  Yauquelin  a  trouvée  dans  les  cubèbes ,  et  dont  elle  dif^ 
fère ,  parce  qu*elle  contient  de  l'azote  ; 

5®.  D'une  matière  gommeuse  colorée  ; 

6^  D'amidon  ; 

7^.  D'une  grande  quantité  de  bassorine  ; 

S".  D'un  malate  ,  et  de  quelques  autres  substances 
salines. 

Aussi  cette  analyse  du  poivre  long ,  qui  offre  les  plus 
grands  rapports  avec  celle  du  poivre  cubèbe,  par  M.  Vau- 
quelin,  et  qui  est  presque  entièrement  identique  avec  celle 
du  poivre  noir ,  par  MM.  Pelletier  et  Poulet ,  est  une  nou- 
velle preuve  ajoutée  à  celles  qu'ont  données  jusqu'ici 
toutes  les  analyses  végétales ,  de  la  vérité  de  ce  principe 
remarquable,  que  Linné  a  si  bien  exprimé  dans  sa  dis- 
sertation sur  les  propriétés  des  |>lantes  (  Amœn.  Acad.  ), 
en  disant  ;  Plantœ  quœ  génère  conveniunt ,  etiam  virtutit 


\ 


DE    PHARMACIE.  6l 

tionueniunt  >  elc.  ;  principe ,  que  notre  savant  botaniste  De- 
candolle  a  surtout  développé ,  avec  un  si  grand  talent , 
dans  son  important  Essai  sur  les  propriétés  médSccAes  des 
plantes  y  comparées  avec  leurs  foinie  s  extérieures^  etc.  ,  ou- 
vrage digne  de  son  auteur  ,  et  que  ne  sauraient  trop  étudier 
les  jeunes  pharmaciens  ,  dans  leur  cours  de  matière  médi* 
cale  et  de  botanique ,  ainsi  que  tous  ceux  qui  se  livrent  à 
l'étude  de  la  médecine  ,  ou  de  quelqu'une  des  branches  de 
cette  science  immense. 

ANALYSE 

Des  deux  sources  de  la  pêcherie  à  Enghien  Montmorency  ; 

Par  M.  Frehy,  membre  de  l'Académie  de  médecine^ 

ATépoque  où  Fourcroy  publia  sou  travail  sur  l'eau  sul* 
fureuse  d'Enghien  ,  on  ne  connaissait  qu'une  seule  source 
de  cette  nature  dans  le  canton,  elle  fut  l'objet  de  ses  re- 
cherches; cependant  le  rapport  des  garde-chasses  du 
pays  qu'il  consigne  dans  son  ouvrage ,  et  l'odeur  sulfureuse* 
qui  émane  de^lusieurs  endroits  de  l'étang  de  Saint-Gra- 
tien  lorsqu'on  plonge  une  perche  dans  le  sol  qu'il  recouvre, 
semblaient  faire  présager  que  plusieurs  autres  sources  sul* 
fureuses  devaient  exister  dans  cette  partie  du  village.  De- 
puis quelques  années  cette  présomption  s'est  vérifiée ,  et 
maintenant ,  indépendament  des  sources  sur  les  quelles 
M.  Peligôt  a  formé  son  bel  établissement,  il  en  existe  deux 
autres  qui  alimentent  les  bains  établis  par  M.  le  colonel 
de  Trobriant. 

D'après  l'ordonnance  royale  du  18  juin  1828,  aucun 
établissement  d'eaux  minérales  ne  peut  être  autorisé  que 
d'après  une  analyse  faite  par  un  homme  de  Fart  ;  M.  de 
Trobriant  s'éiant  pourvu  à  cet  effet  près  de  l'autorité  ,  M.  le 
préfet  de  Scine-et-Oise  m'a  confié  ce  travail  au  mois  de 


6a  JOURNAL 

juillet  18^3  ;  je  lui  ai  fait ,  au  mois  de  février  suivant ,  un 
rapport  d'après  lequel  Fantorisatioa  demandée  par  M.  de 
Trobriant  lui  a  été  accordée  par  son  excellence  le  ministre 
de  riiitérieur  ;  je  prie  TÂcddémie  de  me  permettre  de  lui 
présenter  les  recherches  et  les  résultats  sur  les  quels  j'ai 
basé  ce  rapport. 

Les  deux  sources  sont  situées  sur  une  partie  du  village 
d'Enghi en-Montmorency  qui  est  connue  sous  le  nom  de  la 
Pêcherie ,  à  quelques  centaines  de  pas  de  rétablissement 
Peligot.  Elleà  sont  séparées  de  Tétang  de  Saint-Gratien  par 
la  chaussée  qui  mène  d^Argenteuil  à  Enghien  ;  a  Tune 
d'elles  on  puise  Teau  destinée  aux  buveurs ,  l'autre  alimente 
les  bains  ^  nous  désignerons  la  première  par  ÏEaupourbois^ 
son  et  la  seconde  par  TE  au  des  bains. 

La  source  de  l'eau  pour  boisson  existe  dans  un  bassin 
dépendant  du  jardin  de  Tétablissetnent  qui  sert  de  décharge 
â  l'étang,  ce  bassin  contient  presque  toujours  de  l'eau  qui 
filtre  probablement  de  l'étang.  La  source  est  couverte  par 
une  cage  en  pierre  de  taille ,  et  l'eau  qu'elle  donne  est  ame- 
née au  moyen  d'un  <2P>^<ltiit  en  plomb  de  trois  mètres  de 
longueur ,  dans  un  petit  bâtiment  qui  renferme  un  puisard 
où  l'on  remplit  les  bouteilles. 

L'eau  des  bains  résulte  de  plusieurs  petites  sources  qui 
sourdent  près  de  la  chaussée  sous  le  bâtiment  ou  est  logé 
le  directeur  de  rétablissement  \  on  a  adapté  à  chacune  d'elles 
des  tuyaux  en  fonte  qui  se  réunissent  dans  un  centre  com- 
mun ,  et  Teau  qui  en  résulte  est  dirigée  par  un  conduit  en 
maçonnerie  de  trente-quatre  mètres  de  longueur  dans  l'in- 
térieur de  l'établissement;  là,  elle  est  reçue  dans  une 
grande  cuve  en  bois  fermée  par  un  couvercle  également  en 
bois  5  une  pompe  la  puise  dans  celle-ci  pour  l'élever  dans 
une  autre  cuve  ,  où  elle  est  chauffée  par  la  vapeur ,  et  di- 
rigée ensuite  suivant  les  besoins  de  l'établissement. 

D'après  un  examen  préliminaire  fait  sur  les  lieux,  le  29 


1>E     PHARMACIE.  63 

juillet  i8îi3^  l'eau  (Je  ces  deux  sources  présente  les  proprié- 
tés suivanteis. 

Elles  ont  Tune  et  l'autre  une  saveur  et  une  odeur  sulfu- 
reuse extrêmement  prononcées*^  l'eati  pour  boisson  est  tout- 
à-^fait  limpide  au  puisard ,  celle  pour  bains  est  légèrement 
nébuleuse  k  la  surfaee  de  la  cuve  couverte  qui  la  reçoit  \ 
Teau  pour  boisson  exposée  à  l'air  pendant  une  heure  n'é- 
prouve aucun  changement  sensible ,  tandis  que  celle  des 
bains  ne  tarde  pas  à  se  troubler. 

On  a  pris  sur  les  lieux  même  la  température  et  la  densité 
de  Tune  et  l'autre  source. 


Eau  des  bains. 

Densité 100075. 

Température ,  celle 
de  l'atmosphère  étaiit 
à 19°  i5<» 


Eau  à  boire. 

Densité 10006 

Température ,  celle  de 

l'atmosphère  étant 

à  .....  •     ij*  i3.5 

L'eau  pour  boison  rougît  faiblement  la  teinture  de  tour- 
nesol ,  cette  propriété  est  beaucoup  plus  sensible  avec  celle 
des  bains. 

L'une  et  Tautre  sont  sans  action  sur  le  sirop  de  violettes, 
sur  la  noix  de  galles ,  sur  l'hydrocyanate  de  chaux  et  sur 
l'acide  hydroohlorique ;  l'acide  nitrique, détermine  seule- 
ment un  très-léger  précipité  dans  l'eau  des  bains. 

L'une  et  l'autre  forment  avec  l'hydrochlorate  de  baryte  un 
précipité  insoluble  dans  l'acide  nitrique;  avec  l'eau  de 
chaux  un  précipité  qui  se  redissout  dans  un  excès  du  réac- 
tif ou  de  l'eau  minérale  ;  avec  l'acétate  de  plomb  un  préci- 
pité noir  abondant  ;  avec  l'oxalate  d'ammoniaque  un  préci- 
pité insoluble  dans  l'acide  nitrique  en  excès  ;  avec  l'am* 
moniaque ,  la  potasse  et  les  sous-carbonates  de  ces  deux 
bases ,  des  précipités  plus  abondans  dans  l'eau  des  bains  que 
dans  l'eau  pour  boisson. 

Lorsqu'on  fait  bouillir  ces  eaux,  celle  des  bains  seule- 
ment prend  une  couleur  verdâtre  très«^sensible  *,  par  une 


64  JOURK AL     . 

(âbolliiion  prolongée,  elles  perdeni  leur  odeur,  elles  ces-» 
sent  de  noircir  racëtate  de  plomb,  elles  ne  rougissent  plus 
la  teinturie  de  tournesol ,  elles  ne  précipitent  plus  par  Teau 
de  chaux  ,  elles  abandonnent  un  précipité  qui  ne  se  redis- 
sout qu'en  partie /dans  les  acides ,  et  le  nitrate  d'argent  y 
détermine  un  léger  précipité  soluble  dans  Tammoniaque. 

Ces  essais  indiquent  donc  que  les  eaux  de  la  Pêcherie 
contiennent  des  acides  carbonique  ,  hydrosulfurique  , 
sulfurique  et  hydrochlorique ,  de  la  chaux  ,  de  la  magné- 
sie, et  une  substance  qui  se  précipite  avec  Iqs  carbonates 
lors  de  VébuUi tion  de  Teau . 

Après  cet  examen,  on  a  puisé  à  Tune  et  l'autre  source  des 
quantités  suffisantes  d'eau  pour  servir  à  des  recherches  plus 
précise  des  substances  qu'elles  contiennent  et  de  leur  quan- 
tité ,  au  moyen  des  expériences  de  laboratoire  suivantes. 

Un  volume  déterminé  d'eau  a  été  introduit  dans  une  cor- 
nue munie  d'un  tube  engagé  sous  une  cuve  hydro-pneuma- 
tique ,  cette  eau  portée  à  l'ébullition  a  été  maintenue  dans 
cet  étatjusqu'à  ce  qu'elle  ne  fournisse  plus  aucun  gaz,  ce  qui 
a  duré  près  d'une  heure;  celle  des  bains  seulement  a  pris 
cette  couleur  verte  qu'on  avait  déjà  observée  à  Enghien  (i), 
qui  n  disparu  avec  l'ébullition  ;  en  même  temps  il  s'est  dé- 
posé dans  la  cornue  un  précipité  gris  blanc  qui  ne  s'est  ma- 
nifesté que  lorsque  l'eau  a  commencé  à  bouillir.  Après  le 
dégagement  du  gaz  ,  l'eau  a  été  décantée,  le  précipité  a  été 
recueilli  et  son  poids  déterminé.  On  a  reconnu  qu'il  ne  se 
dissolv9it  pas  en  entier  dans  l'acide  hydrochlorique  ,  que 
la  dissolution  s'opérait  avec  eflFervescence  5  qu'elle  était  lé- 
gèrement colorée  ,  qu'elle  contenaitdufer ,  delà  magnésie 
et  de  la  chaux  ,  dont  les  quantités  ont  été  successivement 
appréciées  par  l'ammoniaque,  le  sous-carbonate  et  l'ôxalate 
de  cette  base  \  on  a  a0ecté  à  chacun  d'eux  la  quantité  né- 
cessaire d'acide  carbonique  pour  les  convertir  en  carbonates. 
•  *  ■v 

(1;  Que  M.  Vauquelin  attribue  â  du  sulfure  de  fer. 


t)E      PHARMÀCTE.  ()5 

Quant  à  la  substance  insoluble  dans  Tacide  hydroclilorique^ 
elle  présente  tous  les  carRClèrés  d'une  substance  végétale  lé- 
gèrement azotée  ;  sa  quantité,  qui  est  presque  impondérable 
dans  cette  circonstance  peut  cependant  être  évaluée  dans 
ces  eaux  ainsi  que  nous  le  démontrerons  plus  tard. 

Le  mélange  gazeux  recueilli  dans  cette  expérience  se 
compose  d'azote ,  d'acide  carbonique  et  d'acide  hydrosul- 
furique  ;  on  a^déterminé  le  voïiime  deVazote,  en  $bsbrbant 
les  deux  acides  par  une  dissolution  de  potasse  ^  et  on  s'est 
réservé  d'apprécier  le  volume  de  ces  derniers  par  des  te- 
cberches  ultériieures. 

On  a  continué  l'évaporation  de  Teau  décantée  à  l'air  li- 
bre ,   on  a  remarqué  que,  pendant  cette  évaporation  ,  elle 
manifestait  toujours  une  odeur  légèrement  sulfureuse  et  en 
mêiiie  temps  une  odeur  de  légumes  bouillis  qui  avait  déjà 
frappé  les  chimistes  qui   ont  analysé  les    eaux  d'Efigliîeu. 
Le  résidu  séc  de  l'évaporation  a  été  traité  à  cbâud  par  Tal- 
cobol  ;  la  dissolution  colorée  en  jaune  a  laissé  déposer,  par  le 
refroidissement  quelque?  traces  de  soufre  en  aiguilles  ;.  lors- 
qu'elle provient  du  résidu  de  l'eau  pour  boissop,  elle  con-r 
tient  de  l'bydrochlorate  de  magnésie;  celle  de  Vç^w  des 
bains  contient  en'outre  des  hydrochloratés  de  soude  et  de 
chaux  ^  et  l'une  et  l'autre  quelques  traces  d'hypo sulfites. 
Le  résidu  insoluble  dans  l'àlcohol  a  été  traité  à  froid  par  une 
petite  quantité  d'eau  qtii  a  fourni^par  l'évaporation  des  cris- 
taux de  sulfate  de  magnésie  ;  enfin  ce  que  l'alcoliol  et  l'eau 
n^ont  pas  dissout  est  formé  de  $u,lfote  de  chaux  et  de  siljçp. 
qu'on  a  séparés  par  l]acide  hydrochloriqué  ,  qui  dissout  le 
sulfate  de  çhaùx  sans  attaouer  la  silice. 

Quelques  recherches  ont  paru  nécessaires  pour  recon-, 
naître  m  les  eaux  d'Enghien  contiennent  des hjdrosulfates; 
à  cet  effet  on  a  évaporé  A  l'air  libre  jusqu'à  siccité  un  volume 
de  ces  eaux ,  on  a  remarqué  qu'aloi;s  le  résida  contenait 
iiiie  bien  plus  grande  quantité  d'hyposulfites  que. lors  de 
Tévaporation  sans  le  contact  de  l'air  5  on  a  vu  ensuite  que^ 
XI*.  ^rmêe.  -^■^  Février  18 2  5.  5 


•66  JOURNAL 

lorsqu'on  fs^hsih  bouillir  ces  eaux  airec  une  petite  portion 
d*acidc  sulfurique,  l'acide  hydrosulfurique  se  dégageait  en 
très-peu  de  temps  ;  qtie  cette  couleur  verte  remarquée  dans 
leau  des  bains  ne  se  manifestait  pas  ;  que  sur  la  fin  de  l'é- 
vaporation  ilnese.d<*gageait  aucune  trace  d'acide  sulfureux  ; 
que  le  résidu  sec  n'était  pas  coloré  fen  jaune  5  qu'il  ne  con- 
tenait pas  de  soufre V et  qu'on  y  trouvait  une  plus  grande 
quantilé  de  sulfate  de  magnésie  ;  enfin  l'exîstencfc  des  hv- 
drosulfates,  complètement  démontrée  par  ton  tes  Ces  obser- 
vations ,  B  été  confirmée  de  nouveau  eu  employant  comme 
l'a  fait  M.  Henry,  le  protosulfate  de/er',  qui  détermine  dans 
les  eaux  d'Engbîcn  un  précipité  noir  très-abondant. 

Tous  les  sels  qui  existent  dans  ces  eaux  ayani  çté  recon- 
nus,  on  a  déterminé  leurs  quantités  en  appréciant  celle  des 
bases  et  des  acides  dans  la  dissolution  alcoholique  et  a- 
queuse  ,  et  en  «les  composant  d'après  leurs  proportions 
connues.    ' 

L'évaluation  des  bases  et  celle  des  acides  sulfurîqùe  et 
tydrochlorique  ne  présente  rien  qui  ne  soit  parfailerpent 
^connu ,  mais  nous  avons  pensé  que  les  moyens  que  nous 
avons  employés  pour  déterminer  les  gaz  acide  carbonique 
€t  bydrosulfurîque  devaient  être  préseules  d'une  manière 
particulière.  *  .        ^ 

Les  auteurs  recommandent  de  recevoir  le  gaz  acide  car- 
bonique dans  une  dissolution  d'ammoniaque  et  d'hydro- 
chlorate  de  chaux  ;  M.  Vogel  a  déjà  signalé  les  inconvéniens 
de  ce  procédé,  qui  ne  donne  qu'au  bout  de  quelques  jours 
le  précipité  de  carbonate  de  chaux  ^  •nous  ajouterons  aux 
observations  de  ce  savant  chimiste  que  c'est  en  vain  qu'on 
voudrait  rectifier  ce  procédé  en  faisant  bouillir  la  li- 
queur pour  déterminer  une  plus  prompte  et  line  plus  cer- 
taine précipitation  du  carbonate  calcaire  :  ce  niode  d'opé- 
rer sera  toujours  défectueux  ,  parce  qun  dans  cette  circon- 
stance ,  il  se  volatilise  une  certaine  quantité  de  carbonate 
d'atDtaomaque.  Cest  donc  dans  une  dissolution  de  baryte 


l 


a 


DE      PHA^RMACtE.  ^'J 

que  nous  ayons  reçu  Tacide  carbonique  ;  mais  nâus  ne 
nous  sommes  par  bornés  à  le  faire  passer  daus  un  seul  yaser, 
car  nous  ayons  remarqué  que  lorsque  l'appareil  ^  i^oqiipQ-v 
sait  de  quatre  éprouvettes,  il  sd  précipitait  encore  de$ 
quantités  notables  de  carbonate  dç  baryte  dans  la  troisièn^e, 
bien  que  les  deux  premières  présentassent  une  pression  de 
60  centimètres  et  que  les  liqueurs  fussent  encore  ftlcalines 
après  la  précipitation  du  carbonate. 

Le  poids  de  raci de  carbonique  a  été  déduit  poupTu^?  et 
Fautre  source ,  de  plusieurs  expériences  difTérant  très^'peu 
entre  elles  y  représentées  pour  Feou  pour  boisson,  par  une 
moyennede  ig^'^i^S  de  carbonate  de  baryte  et  poufT^iau  des 
bains  par  sgr-^og  dumémeael.   . 

Si  on  dissout  ce  carbonate  danslacide  hydrocfalorique, 
on  remarque  que  la  dissolution  ruVst  pas  complète ,  qu'elle 
contient  des  flocons  de  celte  substance  organique  qui  a 
déjà  été  indiquée  lors  de  la  précipitation  des  carbooj»te^  par 
Tébullition  de  Teau;  cette  matière  jouit  donc  de  la  pro- 
priété de  se  yolatiliscr  avec  TacSdQe/trbonlque  4^14  avec  Teau 
en  japenij  ;  quoi  qu'on  en  obtienne  que  très-peu ,  on  a  ce-* 
pendant  pu,  en  dissolvant  leearbdiiate  de  baryte  d#  pliH 
sieurs  expériences ,  en  recueillir  uue  quantité  assez  pon- 
dérable pour  y  en  la  joignant  è  ce  qu'on  a  rcçucilii  de  i^cau 
portée  à  rébuUicion  9  déiermioer  celle  que  cJtiaqup  litc^c 
peut  contenir^ 

Nous  nous  sommes  également  attachés  à  évaluer  aVçc  le 
plus  grand  soin  Tacide  kydro&ulfnrique  contenu  dans  ces 
eaux.  Avant  d'adopter  le  pr<^cédé  indiqué  plus  bias,  nous 
avons  remarqtié  qu'il  était  impossible  dedéiterminej;'  oxac* 
tement  la  quantité  d'acide  hydros.uifurique,  en  se  contentant 
de  faire  bouillir  l'eau  et  d'en  i^cevoir  les  produits  gazeux 
dans  unfi  dissolution  métallique  9  lés  eau^t  d'Ej<(^bieU ,  comme 
nous  l'avons  établi  plus  haut,  contiennent  des  hydivDsulfriles , 
L'acide  de  ces  sels  ne  se  dégage  pas  totalement  par  Tébul- 
litiou  ;  et ,  soit  en  raison  de  l'air  qu'elles  peuvent  coulenir , 


€8  V  JOURNAL 

comme  semble  l'indiquer  Tazote  qu  elles  abandonnent  par 
rëbullition  ,  soit  encore  parce  qu'on  est  obligé  de  laisser 
une  certaine  quantité  d'air  dans  la  cornue  dans  laquelle 
on  opère ,  en  raison  de  la  dilatation  de  Teau ,  il  est  certain 
que  les  résidas,  provenant  d'une  eau  dégazée  par  la  simple 
ébuUition,  contiennent  des  traces  d'iiyposulfites  qui  pro- 
viennent probablement  de  la  décomposition  des  hydro- 
sulfates. 

L'acétate  de  cuivre,  indiqué  par  M.  Desfosses  pour  L'a- 
nalyse des  eaux  sulinreuses,  ne  peut  être  employé  toutes  les 
fois  que  ces  eaux  contiennent  du  carbonate  acide  de  chaux, 
car  on  a  remarqué  que  le  sulfure  qui  en  résulte  contient 
toujours  du  carbonate  de  cuivre  ,  et  il  suffit  de  verser  de 
l'acétate  de  enivre  dans  une  dissolution  de  sur-carbonate 
de  chaux  pour  obtenir  un  précipité  de  carbonate  cuivreux  ; 
on  pourrait  peut-être  s'opposer  à  cette  décomposition  en 
employant ,  comme  l'indique  M.  Desfosses ,  de  l'acétate 
acide  de  cuivre  ;'ïnais  alors  on  peut  craindre  la  réaction  de 
Tacide  sur  le  sulfure  ^  car  il  est  certain  que  l'eau  acidulée 
laissée  pendant  quelque  temps  en  contact  dans  un  vase 
clos  avec  du  sulfure  de  cuivre  contient  de  l'acétate  de 
cuivre. 

On  a  pensé ,  d'après  l'insuffisance  de  ces  procédés ,  qu'on 
arriverait  à  un  meilleur  moyen  d'évaluation  de  l'acide 
hydrosulfurique  des  hydrosUlfates ,  en  décomposant  ces 
derniers  par  un  acide  plus  puissant  ajouté  à  l'eau  sulfu- 
reuse ;  on  a  donc  femployé  l'acide  sulfurique  concentré  dans 
le  rapport  de  cinq  grammes  par  litre  d'eau  ;  on  a  opéré 
dans  une  cornue  à  laquelle  était  adapté  un  appareil  com- 
posé de  trois  éprouvettes ,  ce  qui  est  indispensable  pour 
recueillir  tout  lacide  hydrosulfurique  dégagé,  et  on  a  reçu 
celui-ci  dans  une  dissolution  de  sulfate  de  cuivrç ,  qui  a  été 
préférée  k  celle  de  l'acétate  de  plomb ,  dans  la  crainte  que 
quelques  traces  d'aride  sulfurique  volatilisé  avec  l'eau  ne 
fussent  une  cause  d'erreur. 


PE     PHABMA6IE.  69 

Mous  avons  toujours  opéré  sur  deuxilues^^  chaque 
espèce  d^eati  ;  quatre  expériences  out  '  donn^  les  propor-* 
tions  suivantes  de  deuto-sulfure  de  cuivre  : 


Eau  pour  boisson. 


gram. 

0, 

22 

0, 

21 

0, 

22 

0, 

20 

I 


Eau  des  bains» 

gram. 
O,  34 
o,  34 

o,  3o 
o,  33 


On  a  conclu  de  la  moyenne  de  ces  quatre  résultats ,  qui 
diffèrent  si  peu  entre  eux ,  les  quantités  diacide  hydro* 
sulfurique  énoncées  au  tableau  ci -joint ,  pour  un  litre  de 
chaque  espèce  d'eau  ;  on  a  pris  pour  la  composition  du  sul- 
fure de  cuivre  les  nombre  cuivre  100 ,  soufre  54* 

De  tout  ce  que  nous  avon»  énoncé ,  il  résulte  donc  que 
les  eaux  de  la  Pêcherie  contiennent  par  litre. 


Eau  pour  boisson. 


SOBSTANCES  GAZEUSES. 


Gaz  azote.  ..........  o>o3o 

-—  Acide  carbonique.  .^  .  .  o,a6o 
—  Hjdrosulfurique 0,039 


SUBSlAirCBS   FIXES. 

Hydrocblorate  de  magnésie.  o,oq8 

Ujdrosulfate  de  chaux.  .  •  .  0,104 

Sulfate  de  magnésie.   .  o,  i3 

de  chaux.  .  .   .  o,ag 

Sou»-carbonate  de  magnésie.  0,06 

de  chaux.  .  •  0,34 

de  fer.    .  .  .  o,oo3 

Silice. 0,06 

Matière  régétd- animale.    .  .  o,o3 


1,045 


Eau  des  bains. 


SUBSTANCES  GAZEUSES. 

grammw. 

Gaz  azote o,oa6 

—  Acide  carbonique.  .  .  .  0,463 
— •  Hydrosulfurique o,o57 


SUBSTANCES   FIXES. 

Hydrochlorate  de  soude.  .  . 

de  magnésie. 

Hydrosulfate  de  magnésie.  . 

de  chaux.  .  .  . 

Sulfate  de  magnésie 

de  chaux.   • 

Sous-carbonate  de  magnésie. 

de  chaux.  •  . 

de  fer.    .  .  . 

Silice 

Matière  végéto-animale. .  .  • 


0,017 
0,10 
o[ie5 
o,dp9 

0,0^4 
i,a8 

0,169 

o,3aa 

o,o35 

o,o3 

0,045 


a,3o6 


On  pourrait  être  étonné  de  ce  que  deux  sources  voisines 


70  JOÛltHàt 

Fuae  de  Tftntre  diffèrent  si  sensiblement  par  les  propor- 
tîonstl'acidecak'boniqtie  et  d'scidehydrosblfuriqae  qu'elles 
contiennent ,  niais  on  concevra  facilement  cette  différence 
s^on  se  rappelle  la  position  de  la  source  pour  boisson  au 
milieu  d'un  bassin  qui  contient  presque  toujours  de  Teau 
non  sulfureuse  dont  quelques  portions  filtrent  probable- 
ment dans  la  source  qu'elles  entourent. 

Là  quantité  de  sulfate  de  chaux  contenue  dans  Teau  des 
bains  peut  aussi  pavai tre  extraordinaire  ,  mais  il  n'y  a  pas 
de  doute  que  cette  quantité  n'est  produite  que  par  le  con- 
duit en  maçonnerie  que  cette  eau  doit  traverser  pour  arri- 
ver dans  Tîntérieur  de  rétablissement.  D'après  nos  obser- 
vations ,  le  propriétaire  a  dû  y  faire  substituer  un  conduit 
en  zinc ,  et  faire  réparer  la  cage  en  pierre  de  taille  qui 
entoure  la  source^^oar  boisson. 

Nous  n'indiquons  pas  ,  dans  ces  recherches  ,  si  une' cer- 
taine portion  de  l'acide  hydrosuif urique  trouvée  dans  ces 
leaux  est  libre  ;  nous  supposons ,  dans  l'exposé  des  résultats , 
qu'il  est  combiné  toqt  entier  avec  les  bases  ,  parce  qu'après 
avoir  apprécié  la  quantité  de  ces  dernières,  nous  avons  trouvé 
qu'elles  saturaient  exactement  tous  les  acides ,  excepté  l'a- 
cide carbonique;  cependant,  comme  il  a  pu  se  glisser 
dans  l'évaluation  des  sels  destinés  à  les  constater  quelque 
erreur  provenant  dé  ce  qu'ils  n'auraient  pas  été  suffisam- 
ment desséchés ,  nous  pensons  qu'il  existe  dans  les  eaux 
d'Ënghien  une  certaine  quantité  d'acide  hydrosulfurique 
libie  ou  formant  des  sur-^els  \  notre,  opinion  à  cet  égard 
est  bas«^e  sur  l'odeur  extrêmement  sulfureuse  de  ces  eaux , 
sur  ce  que  le  proto-sulfate  de  fer  ne  leur  enlève  qu'en 
]>ariîe  cette  odeur  ,  et  sur  ce  que  la  liqueur,  d'où  s'est  pré- 
cipité le  siilfure  de  fer,  précipite  encore  en  noir  par  l'acétate 
de  plomb* 


DE    P»  A. A 91 A  CI  E. 


7* 


i'%'Mij%'xw%'%^  %  Bi^mfcwmj%%^^^%%.  ttWfcift%/ÉV%iv 


VÉSICATOIRE  A  BORDS  ADHÉREÎ^S; 

•    •  • 

La  diâicuUé  qu'on  éprouve  dan»  certains  cas  de  con- 
tenir, au  moyen  de  bandages  , .les  emplâtres  vésicans,  soît 
à  cause  de  la  dîreclion  des  parties  siar.  lesquelles  on  les 
applique  ,  ou  à  cause  de  l'état  des  màUdès  qui  ne  permet  ' 
pas  de  leur  faire  prendre  les  attitudes  convenables  ,  et  les 
accidens  connns  qui  résultent  du  déplacement  de  ces  sorte» 
de  topiques ,  pi'ont  fourni  Tidée  de  couvrir  la  peau  d'un^ 
préparation  agglutinative  avant  d'y  étendre  le  mélange 
épispastique ,  et  de  conserver  aux' bords  des  emplâtres  une 
assez  grande  étendue  pour  qu'ils  puissent  servir  à  fixer 
eux-mêmes  les  yésicatoires ,  çans  le  secours  des  appareils 
propres  à  ce  genre  de  pansement. 

Indépendamment  des  circonstances  particulières  qui 
peuvent  engager  à  faire  usage  des  êmplàires  à  bords  adhé- 
rens  ,  leur  fixité  peut  encore  les  rendre  préférables  dans 
tous  les  cas  ordinaires  ,  parce  qu'en  maintenant  le  vésica- 
toire  sur  le  lieu  où  il  a  été  placé ,  il  n'arrive  pas  que  l'é- 
piderme  soulevé  se  déchire  et  permette  à  la  sérosité  de 
s'écouler  :  on  sait  qu'après  cet  accident  l'épiderme  affaissé 
se  ««attache  à  la  plaie ,  et  qu'il  est  alors  bien  plus  difficile  et 
plus  douloureux  de  l'enlever. 

P  réparation  é  ' 

Le  choix  de  peaux  bien  préparées  ,|  fit  doni  la  surface 
interne  ne  soit  pas  recouvçrte  dViU3  trop  grande,  quantité 
de  duvet ,  est  une  condition  nécessaire  pour  que  l'applica- 
tion de  la  coi^che  agglutin^tivç  soit  exacte  \  pour  qu'elle  aie 
trouve  plus  rigoureusement  remplie ,  je  fais  passer  les 
peaux  au  cyli»^re  et  je  les  coiipe  par  bandes  dont  la  lar- 
geur est  proportionnelle  à  celle  d'un  sparadrapîer.  A  Paide 


T7>  jouhwÂl 

de  cel  instrument  je  couvre  les  bandes  du  mélange  suivaal 
C[ue  je  fais  foudre  au  bain-marie  : 

Diachjlon   gommé '.     4  psii'lies. 

Poix  blanche a 

Térébenthine 2 

Cest  sur  la  peau  ainsi  disposée  d'avance  que  Ton  étçnd , 
^  la  manière  accoutumée  ,  le  mélange  vésicant ,  en  se  con- 
formant à  toutes  les  grandeurs  et  à  toutes  les  formes 
prescrites ,  ne  donnant  que  peu  d'épaisseur  à  la  couche 
emplastfque  ,  et  conservant  aux  bords  une  largeur  relative 
'  à  la  grandeur  de  l'emplâtre. 

Comme  tous  les  mélanges  épispastîques  destinés  à  for- 
mer vésiçatoîre  dilTèrent  entre  eux  selon  les  modifications 
que  chaque  pharmacien  trouve  convenable  de  leur  fairç 
subir ,  malgré  l'importance  qu'il  y  aurait  pour,  l'uniformité 
d'action  à  suivre  une  formule  unique,  celle  du  Codex  ,  par 
-^.exemple,  si  elle  donnait  un  produit  qui  eut  les  qualités 
désirables  ,  je  joins  ici  la  composition  du  mélange  empla- 
stique  dont  je  me  sers ,  parce  que  je  crois  qu'il  présente  les 
avantages  qui  doivent  se  trouver  réunis  dans  un  médica- 
luent  de  cette  nature  ,  savoir  : 

I**.  D'ôtre  malléable  ; 

2°.  De  prendre  en  peu  de  temps ,  ce  qui  prévient  les 
^ccidens  dont  l'absorption  peut  être  la  cause  ,  Iç  séjour  du 
principe  vésicant  sur  là  peau  étant  trop  prolongé  ; 

3^.  De  ne  pas  s'amollir  ni  s'étendre  sur  la  partie  ou  il 
est  fixé  ; 

4**.  De  ne  pas  contracter  d'adhérence  avec  l'épideriine  y 

5^.  Enfin  ,  de  pouvoir  être  appliqué  plusieurs  fois. 

M.  le  D'.  Louyei*  Villarmay  ,  dans  un  travail  où  il  a  eu 
pour  objet  dé  considérer  les  vésicaioires  dans  leur  emploi 
et  dans  leur  préparation ,  a  donné  un  grand  nombre  de 
formulespbur  obtenir  des  mélanges  vésicans ,  ay^nt  en  vue 
toujours  de  rassembler  en  eiix  Içs  caractères  ci-desstis 
inondés. 


DE     PHARMACIE.  73 

M:  Boullay ,  dont  le  jugement  éclairé  dans  tout  ce  qui 
a  rapport  à  la  pharmacie  se  trouve  fortifié  par  Thabitude 
constante  de  bien  faire ,  a  consigné  dans  le  Journal  de 
pharmacie  des  observations  et  des  réflexions  très-intéres- 
santes sur  le  mémoire  de  M.  Villermay  ;  il  a  aussi  ajouté 
les  recettes  de  plusieurs  pharmaciens ,  en  indiquant  les 
propriétés  respectives  les  plus  recommandables  de  leurs 
produits ,  et  a  terminé  sa  notice  en  proposant  dé  nouvelles 
formules  mieux  en  rapport  avec  les  connaissances  fournies 
par  les  analyses  de  MM.  Thouret ,  Beaupoil  et  Robiquet 
sur  le  principe  actif  des  cantharides. 

Toutes  ces  préparations  ayant  un  même  principe ,  doi- 
vent avoir  ensemble  une  analogie  plus  ou  moins  grande  : 
c*est  l'expérience  seule  qui  les  recommande. 

Mélange  emplasiique  pour  uésicatoire. . 

Poix  noire.    .....  .^ 1 

Résine.    ..,....,.,.....  r  4  oi^^^^ 

Onguent  basilicum.  • .  •  J 

Cire  jaune '.  .    3  onces 

Cantharides  (poudre  impalpable). .  .  .    8  onces    . 

Huile  essentielle  de  lavande q*s*,s,j 

Faites  selon  Fart. 

De  t  origine  de  la  salsepareille  rouge  (fimsse  salsepareille); 

Par  J.-J.  Vire  Y. 

Depuis  jquelque  temps  les  droguistes  ont  reçu  soit  par 
TAngleterre ,  soit  de  quelques  contrées  d'Amérique  uiie 
racine  longue  et  traçante  comme  la  salsepareille  ;  mais  avec 
un  épidermerougeâtre,  foliacé,  et  dont  le  bois  ne  présente  pas 
cette  partie  médullaire  ni  la  féculence  si  remarquable  dan& 


74  jaURNAL 

la  vraie  salsepareille  (i)«  La  mènie  racine  tortueuse,  roûde, 
a  été  adressée  de  la  Martinique  à  notre  confrère  Pelletier. 
D'après  Tindication  quelle  était  la  racine  de  Y agtwe .tnexi- 
cana  ^nous  avons  fait  plusieurs  recherches  à  ce  sujet*  Noua 
avons  vu  en  effet  que  y  il  y  a  des  agaves  à  racines  tubéreuses, 
d'autres  ont  des  racines  traçantes,  l^emaguey  des  Mexicains^ 
surtout  (^furcrœa  odoraUi  de  Ventenat),  a  fleurs  jaunes  « 
d'agréable  odeur,  présente  de  longues  racines  tenaces ,  res* 
semblant  très-bien  à  celte  fausse  salsepareille,  et  employées 
même  a  fair^  des  qordes ,  selon  divers  voyageurs.  CeXta 
plante  est  d'ailleurs  trp&-estimée  par  ses  feuilles  qui,  rouies, 
fournissent  une  filasse  très-forte ,  et  par  la  sève  sucrée  qu'on 
retire  de  la  tige.  Cette  sève,  susceptible  de  fermentation 
vineuse,  donne  une  boi^on  enivrante,  très-usitée  au  Mexi- 
que sous  le  nom  de  pukjue. 

L'usage  médical  n'a  point  encore  montré  les  propriétés 
de  cette  prétendue  salsepareille  qui ,  appartenant  à  la  fa^ 
mille  des  asphodèles ,'  ainsi  que  les  aloës ,  doit  offrir  de 
tout  autres  qualités  que  les  racines  de  smUax  donnant  la 
vraie  salsepareille  et  la  squine.  Cette  nouvelle  espèce  est 
d'ailleurs  très«facilé  à  distinguer ,  même  de  la  salsepareille 
glaise  qui  vient  de  plusieurs  espèces  Haralia ,  et  d'une  salse-^ 
pareille  fauve  quefoui'nîtla  bîgnqnia  echinata ,  L.  Plusieurs 
racines  traçantes  sont  ainsi  mêlées  mal  à  propos  dans  le  com- 
merce, et,  plus  que  jamais ,  le  pharmacien  a  besoin  de  se 
livrer  à  l'étude  de  la  matière  médicale  pour  les  reconnaître. 
Sans  cela  le  médecin  est  trompé  nécessairement  dans  les- 
effets  thérapeutiques  qu'il  attend  du  médicament  ordonné 
à  un  malade. 


(i)  M.  Sl^bane  Robinet  annonce  qaUl  a  fait  dés. essais  sulr  nn^  salse- 
pareille rouge  jelleparattdilT^rentej^  celle-ci,  au  rapport  de  M.  Pelletier^ 
et  n''étre  qu'une  varie'te'  de  IVspéce  ordinaire  du  sniilax  sarioparilla. 


s 


/ 


* 


BB     l'flARMAGlE.        '  yS 


Pommade:  stibiée  d'EnouARD  j£K»£&  (i). 

^   Émétique  en  poudre  âne 3  ij 

Cérat  de  blanc  de  baleine  non  lavé.   .  .  •  six 

Sucre  blanc  pulvérisé •   •  .  •  3  j 

Cinabre,  ou  sulfure  rouge  de  mercure ,  gr.       v 

iVIèlez  exactement  pour  former  un  onguent. 
U  Remploie  de  la  même  manière  que  la  pommada  stibiée 
d'Autenri^th ,  en  frictions  y  pour  exciter  des  éruptions  ar- 
tificielles à  la  peau.  L^addition  du  sucre  empêche  ce  cérat 
de  devenir  rance ,  sdpa  le  dopteur  Parry.  J.*J.  Y. 


\ 


.  •  .  ■  -  / 


Emplâtre  émétîsé  du  docteur  dé  Lespotassb. 

%  Emplâtre  de  résine  de  pin  (de  la  pharmaeo* 

pée  prussienne)  •  ............  ^  j 

Késine  de  pin.  .••..•..* 5  It 

Térébenthine  de  Venise*    .•••..•••    3  ii} 

Ces  substances  étant  liquéfiées  ensemble  sur  un  feu  doux, 
on  y  mêlera  : 

Tartre  émétique.   .*••..• 8 j  â 

Cette  composition  s'applique  dans  les  cas  de  congestic^s 
soit  au  cerveau ,  soit  sur  diverses  régions  du  corps  ,  dans 
les  affections  de  la  poitrine ,  les  rhumatismes  articulaires  ^ 
elle  excite  aussi  des  éruptions  artificielles  â  la  peau. 

J.-J.  V. 


■<■ 


(i)  Célèbre  aiiteui:  de  la  decouTerte  de  la  vacciae. 


V. 


\ 


^6  JOURNAL 

BIBLIOGRAPHIE. 

Ëlémehs  des  sciehges  hàturelles,  par  A.  M.  Constant 
Dumerilj  de  rAcàdénue  royale  des  sciences  de  Tinstitut 
de  France  ;  professeur  de  physiologie  à  la  faculté  de  mé- 
decine ;  des  sociétés  pbitomalhique  ,  d^hisloire  naturelle 
de  Paris,  etc. ,  etc. ,  ouvrage  prescrit  par  arrêté  et  statut 
de  rUniversité  pour  renseignement  dans  les  collèges 
royaux;  primitivement  composé^  d'après  Tinvitation  du 

'  gourernement,  pour  servir  à  renseignement  dans  les 
Lycées  *,  augmenté  et  refait  en  grande  partie  en  faveur 
des  jeunes  gens  qui  se  destinent  à  Fétude  des  sciences 
d'observation  ,  et  surtout  à  celle  de  la  médecine. 

Troisième  éditiou,  considérablement  augmentée.Deux 
vol.  iu-S"*. ,  avec  33  planches  eu  taille-douce ,  brochés. 
Prix  9  i6  francs.  A  Paris ,  chez  Déterville ,  libraire ,  rue 
Hautefeniile ,  n^.  8. 

Dans  les  éditions  précédentes  connues  sous  la  titre  de 
Traité  éléhtèntaire  â^ histoire  naturelle  ,  M.  Duméril  avait 
déjà  très-bien'  développé  les  principes,  de  cette  science, 
pour  le  règne  animal  surtout.  On  devait  attendre  d'excel- 
lentes choses  du  savant  ami  de  M.  Cuvier.  Il  avait  suivi , 
pour  la  classification  des  végétaut ,  la  méthode  naturelle  de 
M.  de  Jussieu ,  et  pour  tous  les  êtres  organisés  la  progres- 
sion ascendante  ,  ou  des  plus  simples  aux  plus  composés. 
Cette  troisième  édition  ajoute  aux  avantages  précédens  des 
notions  de  physique,  de  chimie,  pour  le  règne  minéral ,^ 
et  d*anatomie ,  de  physiologie  pour  les  animaux  et  les  vé- 
gétaux. Cest  dire  que  Touvrage  est  complet  et  forme  les. 
meilleurs  élémens  des^  sciences  naturelles  qu'on  ait  eu 
France ,  et  peut-être  à  l'étranger.  Nous  ne  doutons  pas  de 
leur  succès ,  et  c'est  ce  que  les  élèves  en  médecine  ou  en 
pharmacie  peuvent  consulter  avec  le  plus  de  fruit.    J.  -J.  V.. 


DE    J>HÀRMACIE»  ^-J 


Nouvelle  womenclatuhe  chimique  ,  d'après  la  classifi- 
cation adoptée  par  M.  Thériard ,  ouvrage  spécialement 
destiné  aux  personnes  qui  commencent  Tétude  de  la 
chimie,  et  à  celles  qui  ne  sont  pas  au  courant  des  nou- 
veaux noms  ;  par  J.^B^  Caventou^  pharmacien  ,  membre 
titulaire  de  Tacadémie  royale  de  médecine,  des  sciences 
de  médecine  et  de  phafrmacie ,  du  département  de  la 
Seine ,  correspondant  djs  l'académie  royale  des  sciences 
de  Bordeaux ,  de  la  société  des  pharmaciens  de  l'Aile* 
magne  septentrionale ,  et  de  plusieurs  autres  aicadémies 
et  sociétés  savantes ,  nationales  et  étrangères  ;  seconde 
édition',  revue,  corrigée  et  augmentée;  un  vol.  în-8". 
Prix ,  broché ,  6  fr.  ;  et  port  franc  par  la  poste ,  7  fr. 
5o  cent.  A  Paris ,  chez  Méqurgnon-Marvis ,  libraire-édi- 
teur, rue  du  Jardinet,  n**.  i3,  quartier  de  l'Ecole  de 
Médecine. 


Traité  élémentaire  de  physique  ,  par  C.  Dêtpretz ,  pro- 
fesseur'de  physique  au  collège  rpyal  de  Henri  IV,  répé- 
titeur de  chimie  à  l'École  royale  polytechnique ,  membre 
de  plusieurs  sociétés  savantes.  Un  très-fort  vol.  ia-8**. , 
avec  i4  planches.  Prix ,  broché,  10  fr.  5o  c.  ;  et  port 
franc  par  la  poste  ,  i3  fr.  A  Paris,  chez  Méquîgnon- 
Marvis,  libraire  -  éditeur ,  rue  du  Jardinet,  n**.  i3, 
quartier  de  l'Ecole,  de  Médecine. 

EXTRAIT.  ' 

L'aateur  «''est  partie ulit^rem en t  propose  de  donner  un  tableau  de  toutes 
les  parties  de  la  physique.  En  négligeant  tout  ce  qui  à  la  rigueur  peut 
^tre  considéré  comme  étrnnger  à  la  sci^ce ,  en  sacrifiant  les  omemens 
a  la  concision  du  style,  il  a  pu  insérer,  dans  un  volume  d^ail leurs  assez 
fort,  tout  ce  qu'il  importe  le  plus  de  connaître  dans  la  the'orie  et  dans 
les  applications.  Pour  mettre  son  ouvrage  à  la  portée  d^un  plus  grand 
nombre  de  personne» ,  M.  Desprctz  â  été  fort  sobre  de  mathématiques  : 
quelques  formules  algébriques  étaient  in4i8pen8ables  pour  concevoir  'la 


7» 


«OVllTAI. 


/ 


construction  des  machines  d^oplîque ,  la  loi  de  la  dilatation  des  gaz,  etc. , 
M.  Despretz  les  a  placées  dans  des. notes  â  la  soile  du  text«4 

Ce  traité  renferme  beauccMip  de  matières  qu'on  ne  rencontre  pas  dans 
les  autres  ouvrages  «Hémentaires  de  phjsiqire ,  et  pour  lesquels  il  fallait 
recourir  à  des  recueils  de  mémoires.  L'autedr  j  a  inséré  plusieurs  ex- 
traits dee  traraux  qui  loi  ««nt  ]|ropres ,  sur  la  coaductibiHté  des  corps 
pour  la  chaleur ,  les  forces  élastiques  ,  la  chaleur  latente  et  la  densité 
des  Tapeurs  ,  la  respiration  ,  les  causes  de  la  chaleur  dans  les  animaux , 
travaux  couronnés  il  y  a  deux  ans  par  F  Académie  des  sciences. 

Des  détails  sur  la  météorologie ,  la  tempo'ature  du  globe ,  la  produc- 
tion  du  Iroid  artificiel  ^  etc. ,  donnent  un  n^uvc;^  intérêt  à  cet  ouvrage. 

J.  P, 

DlCTIOfflTAlRB  DE  CHIMIE  GÉIIÉBALE  ET  MÉDICALE  ,  par  P.  Pellctaià  (lls  ,  prO- 

fesseur  de  phjsique  a  la  Faculté  de-  médecine  de  Paris ,  médecin  du 
roi  ,  ehevàlier  de  Tordre  rojal  dt  la  liégion-d'Hannenr ,  membre  de 
plusieurs  sociétés  savantes  françaises  et  étrangères,  -r-  Chez  Gabon  , 
libraire  ,  rue  dç  l*École  de  Médecine  ,  n®.  lo. 

Le  Dictionnaire  de  Chimie  f^énéraUs  et  médicale  que  vient  de  publier 
M.  Pelletan  fils,  est  un  livre  utile  ;  il  est  composé  de  deiix  volumes  de 
près  de  iftoo  pages.  La  grande  justification  ,  la  i^etitesse  dn  caractère  et 
la  concision  du  style  ont  piermis  à  Fauteur  de  réunir  dans  ce  petit  espace 
plus  de  deux  mille  huit  cents  mots  qui  présentent  toute  la  synonymie 
chimique  et  les  faits  principaux  qui  se  rattachent  à  cette  science. 

L'ouvrage  se  éîstingae  par  sa  ntétbode.  Indépendamment  de  IWdne 
alpluLbétiqne  général  ^  on  trouve  tous  Içs  composés  d'un  métal  â  la  suite 
du  nom  de  ce  métal,  ce  qui  facilite  beaucoup  l'étude  et  les  recherchés; 
Fauteur  a  aussi  traité  avec  étendue  les  mots  généraux,  comme  sets,  sul" 
/ures  f  sulfatés ,  etc. 

La  préparation  ,  les  ,  usages  ph^ritiaceutiques  ,  les  doses  et  les  efiets 
médicamenteux  ou  vénéneux  de  chaque  substance  sont  indiquas. 

Les  articles  sont  principalement  rédigés  dans  le  sens  médical ,  et  les 
médeoins  liront  avec  intérêt  les  mots  Air^  Atmosphère ^  Calorique, 
Chaleur  animale  ;  enfin  l'ouvrage  contient  «n  grand  nombre  de  tableaux 
d'une  utilité  reconnue. 

Dans  ce  travail,  déjà  fort  étendu,  quelques  mots  ont  été  oubliés  et 
quelques  renvois  omis  ;  il  ne  tardera  pas  an  reste  a  ne  plus  se  trouver, 
au  niveau  de  la  science ,  mais  l'auteur  doit  pnbliér  en  temps  convenable 
un  petit  supplément,  et  le  Traité  de  physique  médicale  qu'il  vient  de 
puUier  tend  à  compléter  l'ensemble  des  connaissances  de  cet  ordre  qui 
sont  nécessaires  aux  médecins. 

Dans  Fétat  actuel,  le  Dictionnaire  de  Chimie  de  M.  Pelletan  nous  paraît 
un  ouvrage  que  les  pharmaciens  peuvent  colnsulter  avec  fruit.  Les  élèves 
peuvent  aussi  en  faire  un  livre  d'étude  en  suivant  l'ordre  de  lecture  qui 
ae  trouve  à  la  fin  du  second  volume. 


RE     PflXRMAGIE.  79 

« 

RÉPOBSE  A  M.  CHEVREUL,  PAR  M,  CAVENTOU, 

« 
LoAsQUE  j^aî  publié  la  lettre^  on  je  réclamais  la  priorké 

de  la  découverte  de  racidificatioii  des  corpus  gras  fttir  Tacide 
sulfurique  concentré,  j^étais  loin  de  m'dttemlre  à  la  réfu- 
tation que  M.  de  Chevreul  vient  d'en  fcûre  et  de  rendre  pu- 
blique :  ce  chimiste  poavait^  ce  nous  semble  ^  avoir  pbis 
de  ménagemens  vis-à-vis  de  quelqu'un  qui  ^e  croyait  de 
bonne  foi  dans  sbu  droit,  en  le  défendant,  et  qui  s'y  croit 
encore  plus  fermement  aujourd'hui  ;  serait-c0  uue  compen- 
sation qu'aurait  voulu  m'offrir ,  dans  sa  réponse ,  ce  savant 
estimable  d'ailleurs  sous  tant  de  rapports  ? 

M,  Chevreul  parait  avoir  été  blessé  de  ceUe  expression 
dont  je  me  suis  servi  a  son  égard  :.  Qu^  cesi  à  lajîn  de  son 
travail  quil  a  eu  Vidée  ae  la  possibilité  du  nouveau  moyen 
if  acidification^  il  semble  avoir  vu  dans  cette  phrase  une  at- 
taque à  ^  délicatesse.  Telle  n'a  pas  été  cependant  mon  in- 
tention. Personne  ne  repd  plus  de  justice  que  mof^  sous 
ce  rapport,  à  M.  Chevreul ,  mais  est-ce  ma  faute  si  l'arran- 
gement des  matières  dans  son  livre  fait  naître  cette  pensée  ? 
Je  p'ai  point  accusé  M.  Chevreul  d'^ivolr  omis  à  dessein 
de  me  citer  *,  je  n'avais  communiqué  verbalement  mon  ob- 
servation qu'à  l'académie  royale»de  Médecine ,  à  la  société 
de  pharmacie ,  oit  il  ne  vient  point 4  il  ne  pouvait  donc  en 
avoir  eu  connaissance.  Mon  seul  but  a  été  de  rappeler,  que 
ma  découi^erte  (pour  me  servir  de  l'expression atfeeiée  qu'il 
me  prête  )  datait  avant  la  pubIica|ioil  de  son  onvxage.  .  ' 

M.  Chevreul  cite ,  à  la  vérité,  que.,  le  8  mai  iSiS ,  il  a 
présenté  une  note  à  l'Institut ,  où  il  dit  :  a  Qu'en  les  modi' 
n  fiant  plus  ou  moins  (les  suppositions  qu'il  vient  de  faire 
»  sur  la  saponification  ordinaire) ,  elles  conduisent  à  faire 
»  concevoir  la  possibilité  que  des  corps  tels  que  l'oxigène 
»  et  certains  acides  très  -  difierens  des  alcalis ,  produisent 


8o  JOURNAL    DE      PHAnMACtEi 

»  cependant  sur  les  graisses  des  changemens  analogues;  )) 
et  il  ajoute  :  «  Que  ces  suppoàitions  étaient  nécessaires  pour 
»  prévenir  les  objections  ,  etc. ,  etc....  »  On  aperçoit  bien 
dans  ces  restrictions  le  coup  d^œil  étendu  du  chimiste  pro- 
fond et  exercé  ;  mais  on  ne  remarque  aussi  que  des  suppo^ 
sitionsy  qui  ne  peuvent  marcher  avant  les  faits  dont  j*ai 
donné  connaissance  en  182 1. 

M.  Chevreul  croit  devoir  auàsi  prendre  fait  et  cause  pour 
M*  Braconnot  ;  il  rappelle  que  ce  chimiste  avait  remarqué  : 
a  Que  le  suif  traité  par  la  moitié  de  son  poids  d'acide  sul- 
»  furique  concentré ,  est  changé  en  une  matière  qui  a  une 
»  grande  aptitude  à  se  combiner  avec  les  alcalis  ;  »  et  il 
conclut  de  la ,  que  M.  Braconnot  pourrait  bien  réclamer 
quelque  chose  dans  ma  décous^crte  ;  cela  serait  vrai ,  dans 
le  cas  où  M.  Braconnot  aurait  dit  que  dans  cette  circon- 
stance le  suif  était  converti  en  matière  acide ,  Ta-^t-il  an- 
noncé ?  Si ,  à  ce  prix  ,  on  était  en  droit  de  revendiquer  la 
priorité  de  l'observation  des  faits,  il  faudrait  contesteV  à 
Priestley  la  découverte  de  Toxigène  •  à  Davy ,  celles  des 
oxides ,  des  métaux  ,  des  tartres  et  alcalis  ;  à  Serturner  Id 
morphine ,  etc. ,  etc. 

Il  me  serait  facile  encore  d'entrer,  peut-être  avec  quel- 
ques succès ,  dans  la  discussion  établie  par  M.  ChevreUl , 
pour  restreindre  la  conclusion  que  j'ai  tirée  de  mes  obser- 
vations ,  mais  cela  m'a'  paru  inutile  sur  un  objet  auquel 
j'attachais  moins  d'importance  que  M.  Chevreul  ne  lui  en  a 
donné ,  et  sur  lequel  je  déclare  ne  plus  revenir,  quoi  qu'il 
arrive.  Le  public  a  les  pièces  sous  les  yeux ,  il  jugera.  Je 
me  permettrai  cependant  de  faire  observer  que  ces  réfli^- 
xions  de  M.  de  Chevreul  auraient  mieux  figuré  dans  une 
leçon  de  chimie  que  dans  ses  remarques  sur  ma  lettre  k 
M*  Boullay. 


BULLETIN 

DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE 

DE  PARIS  \ 

■ 

néaigé  par  M.  Henrt  ,  secrétaire  général ,  e(  par  une 

Commission  spéciale. 


EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL 

»  •  - 

De  la  séance  du  iSjfeVrier. 

M.  le  dociear  Rayer  fait  hommage  à  la  Sociélé  d'un  ou- 
vrage ayant  pour  titre  :  Ifistoire  de  T épidémie  de  Suette- 
MiUaire  ^  cpii  a  régné  en  1821  dans  les  ddpartemens  de 
rOîse  e^  de  Seine-fet-Ôise/  ^ 

M,  Fé€^  dépose  sur  le  bureau  Ja  seconde  lîyraison  de 
son  ouvrage  sjar  les  Cryptogames.  La  Sociiké  adresse  des^^ 
remercîmena  à  TaUteur.   ;  ;  .  ; 

M.  Gbéi'eâu;  réclame  la  mention  dans  le  Bulletin  de  la 
Société  du  rapport  verEal  qu'il  a  fait ,  en  octobre  dernier, 
sur  rouvï:aêe  de  M.  le  docteur  Barbier,  professeur  à  Aiiièiis' 
et  que  la  Société  a  entendu  avec  beaucoup  tTin^térèt. 

M.  Bpudet  oncle  ,  commissaire  près  TAcadémie  des 
sciences ,  rend  le  compte  suivant  :  :     *. 

L'Académie ,  sur  l'invitation  du  ministre  de  la  marine , 
nomme  des.commissaires  pour  examiner  un  nouveaii moyen 
qui  doit  mieux  que  ceux  employés  jusqu'à  présent  conser- 
ver potal?le  l'eau  dont  on  approvisionne  les  vaisseaux^. 

M.  Gaymard.communique  des  observations  sur  les  mol- 
lusques du  genre  Bifore  et  Beroë.  On  savait  que  «es  ani- 
maux vivaient  également  sous  le  cercle  polaire^  et  sous 
XI*.  Année.  — Féyrier  i9ikS.  6 


Sa  BULLETIN    DES   TRAVAUX 

Téquateur ,  qu'ils  existaient  en  très-grande  quantité  dans 
les  différentes  mers,  et  y  fournissaient  une  nourriture  abon* 
dante  k  un  grand  nombcc  de  poissons.  On  savait  que  pres- 
que invisibles  pendant  le  jour  à  cause  de  leur  transpafeQce, 
ils  rendaient  quelquefois  pendant  la  nuit ,  à  raison  de  leur 
phosphorescence ,  la  surface  de  la  mer  toute  lumineuse  ; 
mais  la  délicatesse  de  leur  organisation  et  Timpossibilité 
de  conserver  en  vie  ces  animaux  une  journée  entière , 
avaient  empêché  lès  naturalistes  de  pousser  aussi  loin  quMls 
le  désiraient  leur  examen  ;  c'est  ce  que  M.  Gaymard  a  pu 
faire  à  bord  d*un  vaisseau  qui  Ta  tran'sporté  sur  toutes  les 
mers. 

M.  Thenard  lit  un  rapport  fait  par  M.  Yauquelin ,  sur 
un  procédé  imaginé  ,  après  vingt  ans  de  recherches  ,  par 
feu  M.  Garille ,  pour  dessaler  Teau  de  la  mer,  et  sur  lequel 
stoyen  leministre  de  la  marine  désirerait  avoir  l'opinion 
deVÂcadémisv   -.  >    v      .    :   .     ;  :      ,     ' 

Il  fiât  résulté  de  l'examen  fait  par  des  commissaires 
BOmmés  à  cet  effet,  que  M"**,  vwve  Garillé- â  complète- 
ment: échoué  dans  Texposition  desoû  procédé  >*  et^  quelle 
n'a  o&Ft  aux  èlèamiQatéurs,<a«i  lieu  d'eau  de  mér  dessiirlée, 
que  l'eau  douce  qui  avait  servi  à  laver  Ift  teiYe  doïit  elle 
ae  servait  pour  opérer  dans  un  long  tube  k  fihration  de 
Vem  lié  merv,  -o  ",.'..':    ■ 

,  r  Ai.; /Cblini communique  les  nouvelles  lumières  qtt'il  s'est 
procurées  fiuir  la  fermentation-.  En  examinant  les  difféi*entes 
substances  qui  ont  pu  lui  servir  de  ferment,  il  a  reconnu 
que  toutes  les  matières- azotées  paraissaient  jouir- dé  cette 

propriété.       '  '  ' 

..  M jiHenry  fils 'dépose  sur  lé  bureau  l'analyse  d'un  calcul 
urinaive  lue  à  l'Académie.  Ce  travail  est  renvoyé  à  la  corn- 
mission  de  rédaction,  avec  l'analyse  d'une  eau  sulfureuse 
des  sources  de  la  Pêcherie  qu'il  a  également  déposée. 
-  LaSoeiét^reçoitun  mémoiredeM .  Amblartdel'Ardèche, 
sur  un  rédpient  pour  l'extraction  par  distillation  des  huiles 


DE    LA    SOCIÉTÉ    DE    PHARMACIE.  83 

essentielles. — -MM.  Delo&dre  ,  Boudet  et  Bussy  sont  nom- 
més commissaires  pour  rexamen  de  ce  mémoire. 

M.  Soubeiran  dépose  également  sur  le  bureau  une  note 
sur  la  crème  de  tartre  soluble. 

M.  Derosue  ,  au  nom  d'une  commission ,  lit  un  rapport 
sur  le  règlement,  et  expose  les  motifs  de  divers  change- 
mens  qui  y  après  discussion,  ont  été  adoptés  par  la  Société. 

ANALYSE 

D*une  eau  sulfureuse  des  sources  de  la  Pêcherie ,  à  En- 
ghien ,  près  Montmorency j  et  quelques  considérations  à 
ce  sujet. 

Par  m.  Hez^ry  fils, 

Pharmaoîen  ;  Membre  adjoint  de  l'Académie  royale  de  médecine , 
Aide  à  la  pharmacie  ceqtrale  des  hôpitaux  civils  de  Paris* 

■ 

Il  existé  à  Engbien,  outre  Teau  sulfureuse  de  la  Source 
du  Roi,  deux  autres  sources  sulfureuses  dites  de  la  Pêcherie^ 
Fune  servant  à  Tusage  des  bains^  et  l'autre  employée  pour 
boisson  5  c'pst  l'eau  de  cette  dernière  que  j'ai  analysée. 

Ces  deux  sources ,  situées  à  3oo  pas  environ  de  l'éta- 
blissement de  M.  Peligot ,  sont  exploitées  par  M.  le  colonel 
Trobriant^  elles  sont  placées  le  long  de  la  cbaussée  qui 
conduit  à  Argenteuil  et  près  de  l'étang  de  Saint- Gratien. 

La  source  d'eau  employée  pour  boisson  se  trouve  dans  un 
bassin  dépendant  du  jardin  de  l'établissement  d'où  elle  est 
portée  dans  un  petit  bâtiment  au  moyen  d'ukîe  conduite 
d'abord  en  maçonnerie  ,  mais  aujourd'hui  en  zinc  ,  et  là 
on  la  conserve  dans  un  puisard  pour  l'expédier  comme  il 
convient ,  soit  stu  dehors ,  soit  pour  les  besoins  des  malades 
de  l'établissement  (i). 

(i)  M.  Fremy,  pharmacien  à  Versailles ,  sVtait  occupe,  quelque  temps 
avant  moi ,  de  l'analyse  de  Teau  des  deux  sources  de  la  Pêcherit,  Après 


/ 


84  BULLETIN    DES    TRAVAUX 

En  /:ommeDçant  ce  travail ,  il  importait  de  s'assurer  st 
cette  eau  est  semblable  ou  au  moins  analogue  i  celle  prise 
à  la  Source  du  Roi ,  et  si  les  quantités  d'hydrogène  sulfuré 
soit  libre ,  soit  combiné  s'y  trouvent  dans  une  proportion 
différente. 

Nous  devions  aussi  chercher  à  donner  de  nouvelles  preu- 
ves à  l'appui  d'une  opinion  émise  au  sujet  de  la  Source  du 
Roi ,  celle  de  la  production  de  l'acide  hydrosulfurîque  par 
l'action  de  l'acide  carbonique  libre  par  les  hydrosulfates 
contenus  dans  cette  eau  minérale ,  bien  assurés  d'avance 
que  la  nouvelle  eau  de  la  Pêcherie ,  remise  entre  nos  mains, 
renfermait  un  ou  des  bydrosulfates  et  de  l'acide  carbonique 
libre. 

Voici  plusieurs  caractères  qui  nous  ont  d'abord  frappés 
dès  le  commencement  de  nos  essais. 

L'eau  de  la  Pêcherie  est  d'une  limpidité  parfaite ,  ainsi 
que  celle  de  la  Source  du  Roi ,  tant  qu'elle  est  privée  du 
contact  de  l'air  ,  car  la  lumière  n^  lui  fait  éprouver  aucun 
changement  ;  exposée  au  contraire  à  l'action  de  l'air ,  die 
se  trouble  dé  plus  en  plus ,  devient  blanchâtre  en  laissant 
déposer  du  soufre  et  des  sous-carbonates  terreux  ;  elle  ver- 
dit alors  progressivement  le  sirop  de  violettes,  et ,  après  un 
contact  prolongé ,  elle  le  décolore  sensiblement,  effet  qu'on 
ne  remarque  point  quand  cette  eau  est  dans  un  vase  exac- 
tement rempli  et  bien  bouché.  ' 

Soumise  à  l'action  de  la  chaleur ,  elle  dégage  d'abord 
quelques  bulles  d'acide  hydrosulfurique  ,  devient  de  plus 


la  terminaisod  de  mon  travail ,  que  des  circonstances  particulières  m^a- 
vaient  force  de  ne  point  publier,  je  priai  mon  collègue  de  me  commu- 
niquer ses  résultats,  et  je  lui  fis  passer  les  miens;  je  dois  à  Tobligeance 
de  M.  Frémir  plusieurs  observations  très-justes  sur  mon  travail,  et  j'au- 
rais vivement  dësirë  de  réunir  nos  deux  mémoires  comme  nous  Pavions 
d'abord  pensé,  si  la  conduite  de  nos  deux  travaux,  et  si  la  manière  de 
les  envisager  ne  nous  eût  point  empêchés  de  les  fondre  ensemble  con- 
venablement. 


DE    LA    SOCIÉTÉ    DE    PHAKlttAGIE.  85 

en  plus  alcaliae ,  et  ne  laisse  écliapper  beaucoup  de  gaz 
hydrogène  sulfuré  que  lorsque  rëbuUition  est  depuis 
long- temps  en  «ictivité  et  qu'il  se  '  dégage  aussi  de  Tacide 
carbonique.  On  sait  que  le  sous-carbonate  de  magnésie 
verdit  le  sirop  de  violettes  ;  aussi  nous  pensons  que  ce  sel 
qui  se  forme  alors  est  la  cause  du  changement  de  couleur 
dans  ce  réactif. 

Après  une  longue  ébullition  ,  elle  conserve  upe  odeur 
de  haricots  bouillis  (  comme  Tcau  de  la  Source  du  Roi , 
ainsi  que  lavait  remarqué  MM«  Fourcroy  et  Vauquelin , 
dans  leur  belle  analyse  à  ce  sujet)  et  précipite  sensible- 
ment en  noir  par  les  sels  métalliques  de  plomb ,  etc. 

Nous  observerons  que  dans  beaucoup  d'essais  ayant 
pour  but  de  recueillir  l'hydrogène  sulfuré  et  l'acide  carbo«» 
nique ,  il  s^est  presque  constamment  présenté  un  phéno- 
mène digne  de  remarque  ;  savoir  que  plus  la  quan|;ité 
d'acide  carbonique  dégagé  était  grande  ,  plus  aussi  celle 
de  l'acide  hydrosulfurique  produit  était  considérable;  dans 
le  cas  contraire ,  moins  il  se  dégageait  de  gaz  acide  car- 
bonique, plus  l'eau  retenait  d'acide  hydrosulfurique  en 
combinaison  avec  une  base.  C'est  ce  que  nous  démontrait 
le  protosulfate  de  fer  neutre ,  n'ayant  lui-même  aucune 
action  sur  de  l'eau  hydrosuif  urée  pure.  Ce  fait  semblera 
contradictoire  avec  notre  hypothèse  de  la  mise  en  liberté 
de  l'acide  hydrosulfurique  à  l'état  d'hydrosulfate  ,  par 
l'action  de  l'acide  carbonique  qpi  le  remplace  eu  s^ unis- 
sant avec  les  bases  de  ces  hydrosulfates  ;  nous  devons  l'a- 
vouer ,  il  nous  embarrassa  long- temps  ,  et  nous  aurions 
même  encore  de  la  difficulté  k  nous  en  rendre  raison  ,  si 
Texpérience  suivante  ne  nous  en  donnait  pas  une  sorte 
d'explication  :  c'est  qu'en  faisant  passer  dans  une  eau  con- 
tenant un  liydrosulfate  un  grand  courant  d'acide  carboni- 
que, la  décomposition  bien  sensible  de  cet  hydrosulfatc 
ne  s^opère  que  lorsque  le  gaz  carbonique  se  dégage  en 
{grande  abondance. 


^  , 


86  BULLETIN    I>ES    TRAVAUX 

Disons  aussi  que  Feau  de  la  Pêcherie  ,  pendant  TéBuIli- 
tion,  n'a  pas,  comme  celle  de  la  Source  du  Roi,  pris  diverses 
nuances  yerdàtres  plus  ou  moins  tranchées ,  et  qu'il  ne  s'en 
est  pas  visiblement  séparé  de  matière  grisâtre,  floconneuse, 
organique  nageant  au  milieu  du  liquide. 

Exposée  à  Tair ,  Feau  de  la  Pêcherie  se  décompose,  et 
Thydrosulfate  qu'elle  retient  passe  en  partie  à  l'état  d'hypo- 
sulfite  ;  il  se  dépose  aussi  du  soufre  ;  si  on  verse  alors 
quelques  gouttes  d'acide  sulfurique  ou  hydroch1orique,il  s'y 
forme  un  autre  dépôt  de  soufre  provenant  de  l'hyposulfite. 
En  évaporant  la  liqueur  a  siccité,  on  obtient  par  Faddition 
de  l'un  ou  l'autre  de  ces  acides ,  un  dégagement  de  gaz 
sulfureux.  Celte  décomposition  à  l'air,  qui  a  lieu  en  quel- 
ques jours  pour  un  ou  deux  kilogrammes  d'eau  ,  est  bien 
plus  lente ,  lorsqu'on  a  saturé  par  Feau  de  chaux ,  l'acide 
carbonique  libre ,  et  la  petite  quantité  d'acide  hydrosul- 
furique  déjà  mise  en  liberté.  Il  parait  que  la  présence 
de  l'acide  carbonique  tend  alors  à  réunir  son  action  sur  les 
hydrosulfates  à  celle  de  Fair  ;  dans  le  second  cas,  l'air 
opère  seul ,  et  la  décomposition  est  bien  moins  rapide. 

Ces  premières  données  étant  exposées ,  il  nous  restera 
k  prouver  la  présence  d'hydrosulfates  dans  cette  eau.  Nous 
rapporterons  ensuite  quelques  essais  qui  peuvent  appuyer 
Fopinion  que  l'acide  hydrosulfurique  y  est  combiné  avec 
la  magnésie ,  et  se  dégage  par  Faction  continuelle  de  Facide 
carbonique  libre  sur  ce  seh 

Pour  ce  qui  regarde  les  caractères  physiques  de  Feau  de 
la  Pêcherie  ,  déjà  noiis  avons  dit  qu  elle  est  limpide ,  privée 
du  contact  de  Fair,  et  qu'elle  conserve  son  odeur  sulfureuse 
après  une  longue  ébuliition. 

Cette  eau  est  donc  transparente ,  sans  couleur  ,  d'une 
odeur  et  d'une  saveur  sulfureuses  très-prononcées  5  on  y 
retrouve  aussi  un  peu  d'amertume ,  quand  la  saveur  d'hy- 
drogène sulfure  a  disparu. 


<    DE   LA.  SOCIÉTÉ   DE    PHARUÀCIE.  87 

Nous  ajouterons  que .,  comparée  à  Téau  distillée  ,  elle 
pèse  i,o6o4à  I  à  .i5<».  tempéc»  cepitigr;       '     (•      ^ 

£e  papier  et  la  teimute  deîàitrnèsoHbtïi  rougîfe.        * 

Le  sirop  de  inolettes  ii'é|)r6tt\re  3e  changemeut  qu'avec 
le  contact  prolongé  de  l'air  jîl  ver(fit/  "'   *    '*   '' 

Le  papier  imprégné  d^abéîate'  tfé|  'pTomb  noircît. 

La  teinture  de  noix  c/e^ttffè  n'éproaVe  aucun' cbangement. 

Le  chhrureSquid&ftéèij^ite'nn^evL  die  sdufre ;  mais' en 
petite  quantité,  surtout  quand  il  se  forme  dé  Facide  sulfu- 

Ueau  de  chaux ,  VeaUi  de.  baryte  produisent  des  préçi- 

•.  ^  .  '         •  / 

pites.  .  ;•.:,:..'  „.   ..    .  1  .  .  . 

Le  sapon  en  dissolution  précipite  en  blanc* 

Z^a/co&o/ rec^//!e  donne  un  léger  précipité.     . 

Le  protosulfate  defer^  n'ayant  à  .part  aucune  tclioxrsur 
l'acide  hydrosulfurique  pur^  précipite  de  suite  en  noir 
l'eau  de  la  Pêcherie. 

Le  protosulfate  de  manganèse  précipite  en  blanc  ,sjalç  ad 
bout  de  quelque  temps ,  et  de  suite  à  Taide  de.1^,  chaleur. 

Le  sulfate,  le  nitrate  et  F  acétate  de  cuiVn?  précipitent 
en  noir  brun.  .     ,.:,..    ^ 

Le  nitrate  d! argent  y  donne  un  mélfingê  dp  sulfyj*e  et  4e 
traces  de  chlorure  venant  de  k  décompo§iiion,du|^hj4it>r 
chlorate  contenu  dans  cette  eaU;  car,  au  moyiçnd£;ramr 
moniaque ,  on  parvient  facilement  à  séparer  le  çhloruj'e 
du  sulfure  du  même  métal*  ... 

Le  nitrate  çt  T acétate  de  baryte  indiquent  des  .sp^lfates. 

Z'â/umo/iia^utf  annonce  la  magnésie»  •     •  .     t  1 

Le  phosphate  neutre  de  soude  décèle  là  chetiuxel  la.jgia- 
gnésie  ;,car  la  liqueur,  séparée  du  premier  précipité  par 
le  filtre  ,  traitée  par  TammoDiaque»  donne  un  défiôt  llo- 
conueux.  ». 


88  BULLETIN    DES    TBAVAUX 

Le  hi^carhofuAe  de  potcase  décèle  aussi  la  chaux  et  la 
magnésie  ;  en  effet  la  liqueur  filtrée  précipite  beaucoup 
'  par  r^bullition, 

I^oxàUxte  éC ammoniaque  forme  un  précipité. 

Le prussiate ferrugineux  dépotasse  n'indique  pas  de  fer, 
même  dans  le  produit  évaporé  ;  du  moins  nous  n  avons 
pas  obtenu  de  teinte  bleuâtre, 

V acide  sulfurique  ne  précipite  du  soufre  que  lorsque 
Teau  a  été  exposée  quelque  temps  à  Fair. 

Il  se  dégage  par  divers  acides  une  odeur  hydrosulfu- 
reuse plus  intense  sans  dépôt  de  soufre. 

Les  sels  de  mercure  font  un  précipité  noir  dans  cette  eav. 

.  Vacide  arséideux  donne  un  précipité  jaune  léger ,  plus 
sensible  par  Faddition  d'un  acide. 

La  potasse ,  la  soude  occasionent  des  précipités  blancs 
abondans. 

Le  sulfate  de  zinc  donne  lîeu  à  un  trouble  blanchâtre. 

Dans  le  produit  des  sels  obtenus  par  l'évaporation  com- 
plète de  Teau ,  il  s'est  charbonné  une  matière  organique 
dont  la  trop  petite  quantité  n^a  pas  permis  d'examiner  la 
nature;  seùlemenion  observe  qu'elle  ne  donne  aucune 
odeur  sensiblement  ammoniacale. 

On  voit  déjà  que  cette  eau  contient  de  l'acide  carboni- 
que,' des  >  sous-carbonates ,  de  l'acide  hydrosulfurique 
iîbre^'  el 'surtout  combiné ,  des  acides  sulfurique  et  hydrp- 
chloriqué  en  combinaison  ,  de  la  chaux  ,  de  la  magnésie 
et  une  matière  organique. 

Des  expériences  à  part  n'y  ont  point  démontré  l'exi- 
.  stence  de  phosphates  ou  de  nitrates  \  d'ailleurs  ces  der- 
niers sels  n'auraient  pas  pu  exister  avec  les  hydrosulfates. 
^Nous  avonâ  d'abord  évalué  la  proportion  des  gaz  parles 
moyens  connus ,  en  les  recevant  dans  des  solutions  d'hy- 
drochlorates  de  chaux  et  d'ammoniaque^  d'hydrochlorates 
de  baryte  et  d'ammoniaque  9  puis  en  faisant  bouillir  légè- 


DE    LA    SOCIETE    DE    PHARMACIE.  89 

rement^  le  sous-carbonald  de  chaux  obtenu  nous  repré- 
sentait la  quantité  d'aciiie  carbonique  libre  ;  Vacide  hydro* 
sulfnrique  dégagé  de  sa  combinaison  fut  évalué  au  moyen 
d'un  sulfure  métallique  formé  »  soit  en  faisant  passer  ce  gaz 
à  travers  une  solution  de  plomb,  de  cuivre  ou  d'argent  » 
soit  en  versant  dans  Teau  elle-même  une  solution  de  ce 
genre  ;  et  dans  cette  précipitation  du  sulfure  parle  nitrate 
d'argent  y  nous  avons  traité  celui-ci  par  l'ammoniaque  en 
excès,  qui  a  enlevé  très-bien  les  sulfates  et  chlorures  d'ar- 
gent sans  attaquer  le  sulfure  de  ce  métal,  comme  il  a  été 
d^à  indiqué  plus  haut. 

Nous  observerons  que  toutes  les  fois  qu'on  a  expulsé  le 
gaz  au  moyen  de  la  chaleur  on  a  eu  soin  d'ajouter  dans 
Veau  bouillie  une  dissolution  métallique ,  pour  achever  de 
séparer  le$  parties  d'acide  hydrosulfurique  échappées  au 
premier  traitement,  et  qui  existaient  encore  dans  le  liquide. 

Plusieurs  expériences  nous  ont  donné  des  résultats 
très-approximatifs  ou  semblables ,  dont  on^  a  déduit  une 
moyenne  ;  ainsi  pour  un  kilogramme  d'eau  ,  par  le  sulfure 
de  plomb ,  on  a  eu  : 

Sulfure 0,5 

BeprësentaDt  ' 

Soufre.  .  .  .  .\  5 

Hydrogène  .  ../  ^»°^^- 

Par  une  autre  expérience  : 

Sulfure  de  plomb.  .  •  .       o',a56 

Sulfure  d'argent  •  ...      0,16 
Représentant 

i«.  Soufre  o,o34  1   .«,  Soufre.  •   .  -0,0571  

a».    Id.      o,oa3  /  *~  Hydrogène. .  o'oo3/  —  ^'^ 
Par  une  autre  encore  : 

Sulfure  de  cuivre.  .0,189 
Représentant 

Soufre    .  .  .    o,o63  ^ 
Hydrogène  ..  o,oo34/  =0'<>^4 

Enfin  par  le  nitrate  d'argent,  et  Tammoniaque  en  excès,  ayant  séparé 

les  sulfates ,  chlorures ,  etc.,  on  a  eu  : 

Sulfure  d'argent.  .  .     o,5 

D'où         Soufre.  •  .  .     o,o64>  "^h    i       ^  ir       /? 

„    ,       ,  '     ?>  :i:  Hydrogeue  suif.  0,067 

Hydrogène.  .    o,oo3i         •'       o  ' 


90  BULLETIN    DES   THAVAUX 

Nous  ne  rapporterons  pas  d^aiitres  essais,  qui  tous  se 
•ont  assez  bien  rapprochés,  et  dont  on  a  eu  pour  moyenne  : 
Hydrogène  sulfuré,  o,o64  (i). 

Le  sous<^arbonate  de  chaux  de  plusieurs  expériences 
fut  égal  aussi  à  un  terme  moyen  représenté  par  o,588  , 
donnant  acide  carbbuique,  o,a54* 

Enfin ,  en  chaufTant  Fean  de  la  pêcherie  danft  un  vase 
Bien  rempli  ainsi  que  son  tube ,  et  absorbant  par  la  pétasse 
les  gaz  faydrosulfurique  el  carbonique  dégagés ,  on  obtient 
un  résidu  gazeux  reconnu  par  le  phosphore  et  l'hydrogène 
pour  être  seulement  de  l'azote  ,  comme  on  Tavait  remar^ 
que  déjà  dans  la  Source  du  Roi. 

Il  était  pour  un  kilogramme  d*eau  deolî<:-,oi6  à  zéro 
temp.,  à  0,76  pr«  atm.,  ce  qui  fait  en  poids  og'-,oio. 

Quant  aux  substances  fixes ,  on*  les  a  obtenues  en  éva- 
porant à  sîccité,  par  une  chaleur  ménagée,  une  quantité 
assez  considérable  de  l'eau  qui  nous  occupe  ;  nclus  en-avbns 
retiré ,  pour  10  kilogrammes ,  9  gr.  58,  ou  pour  un  kil. , 
ogr.  968. 

Avant  d'apprécier  la  proportion  des  matières  qui  com- 
posent ce  résidu ,  nous  avons  fait  à  part  plusieurs  essais. 

D'abord,  dans  les  sels  enlevés  par  Talcohol  rectifié,  il  s'est 
trouvé  une  quantité  notable  de  soufre  reconnaîssable  par 
son  insolubilité  dans  l'eau ,  et  par  la  manière  dont  il  brûlait 
sur  les  charbons ,  en  répandant  l'odeur  d'acide  sulfureux 
qui  lui  est  propre  5  odeur  qui  s'était  manifestée  déjà  vers 
la  fin  de  1  evaporation.  De  plus,  il  existait  dans  ces  matières 

(i)  M.  Fremy  annonce  avoir  trouve  une  bien  moindre  quantité  d'a- 
cide hydrosulfurique.  Pignore  si  cela  vient  de  la  différence  de  nos  pro- 
cédés poor  obtenir  ce  gaz,  ou  plutôt  de  l'époque  ou  nous  avons  opéré 
■sur  Peau  sulfureuse;  car  je  ne  pense  pas  que  les  quantités  d'acide  hydro- 
sulfurique y  soient  toujours  constantes,  surtout  diaprés  quelques  essaie 
nouveaux  faits  à  diverses  époques  sur  les  eaux  de  la  Source  du  Roi,  eï 
dans  lesquels  j'ai  obtenu  des  résultats  asse:^  différenSy  sous  le  rapport  de 
la  proportion  de  cet  acide.    ' 


*       :     DE    rJL   {SOCIETE    DE    PHAR^IAGIE.  Qi; 

salines  UD  peu  d'acide  hydrochlonque  combiné  a  la  soude 
(car  leur  saveur  ^tait  sensiblement  salée)  ,  de  la  magnésie 
et  de  Tacide  hyposulfureux  sans  doute  combiné  avec  cette 
base  (puisque  lammoniaque  liquide  y  formait  un  précipité 
floconiieux ,  et  que  le  bicarbonate  de  soude  né  produisait 
rien  à  froid  )  ,  de  plus  que  Tacide  sulfnrique  ou  l'acide  hy* 
drocblorique  versés  dans  la  solution  deâ  sels  enlevés  par 
Talcoliol,  en  dégageaient  de  laci de  sulfureux ,  en  même 
temps  qu'il  se  déposait  un  peu  de «oufre. 

Nous  dirons  en  outre  que  le  soufre  paraissait  mêlé  de 
traces  d'une  matière  orjganique  grisâtre  qu'il  a  été  impos- 
sible d'apprécier.  ,        '        " 

Lés  substances  sur  lesquelles  l'alcohol  avait  été  sans  ac-^ 
tion,  furent  traitées  par  l'eau  qui,  par  l'évaporalion ,  se. 
colora  en  bi^un  jaunâtre ,  et  laissa  une  asse^  grande  quantité 
de  matière  brune  presque  insipide ,  insoluble  dans  l'éthep 
et  Talcobol ,  se  détruisant  et  se  charbonnant  par  l'action 
d'une  chaleur  plus  forte ,  mais  sans  dégager  d'odeur  sensi- 
ble,  soit  bitumineuse,  soit  ammoniacale.  Cette  matière 
organique  détruite  ainsi ,  il  fut  alors  plus  facile  d'essayer  les 
autres  sels  dissous  par  l'eau.  Us  étaient  seulement  composés 
de  sulfate  de  magnésie  mêlé  de  quelques  traces  de  sulfate 
de  chaux  que  l'alcohol  très-afiaibli  précipita  promptement., 
Nous  dirons  tout  à  l'heure  comment  nous  avons  reconnu 
les  quantités  de  ces  substances,  soit  eu  les  isolant  directe- 
ment, soit  en  les  évaluant  à  l'aide  d'autres  composés' qu^ 
nous  avons  formés ,  et  capables  de  donner  les  proportions 
d'acide  ou  de  base  renfermées  dans  chaque  liquide  soumis 
aux  essais. 

Le  résidu  tout*-à-fait  insoluble  contenait  des  sous-car- 
bonates de  chaux  et  dé  magnésie ,  du  sulfate  de  chaux  et 
de  la  silice  sans  ôxidè  de  fér,  6u  du  moins  nous  pensons 
que  les  traces  qui  pouvaient  y  exister  n'étalent  qu'acciden- 
telles ,  et  provenaient  des  opérations  accessoires  à  l'analyse.- 

Au  moyen  de  Facide  acétique  faible  ,  on  put  enlever  les 


\ 


92  BULLETIN    DES   TBA.VAUX 

sous-carbonates  terreux  ;  puis  les  acétates  '  dissous  dans 
Talcohol  et  évaporés  a  siccité ,  furent  traités  à  Taide  du 
bi«-carbonate  de  soude  ou  de  potasse,  ou  du  phosphate 
neutre  de  soude ,  ayant  soin  d'ajouter  alors  de  Tammonia- 
que  dans  la  licpieur  filtrée  et  privée  de  phosphate  de 
chaux. 

On  apprécia  ainsi  les  deux  spus-carbonates.  Le  sulfate 
de  chaux  restant  chaufifë  un  peu,  fut  traité  par  Tacide  hy-* 
drochlorique  qui  n'attaqua  point  la  silice ,  puis  à  Taide  d'un 
sel  de  baryte,  la  quantité  d'acide  sulfurique  fut  évaluée, 
et  donna  la  composition  du  sulfate  calcaire  ;  le  reste  lavé  ' 
et  séché  fut  pesé  ^  il  était  d'un  blanc  grisâtre ,  soluble  dans 
la  potasse  caustique ,  et  s'en  précipitait  sous  la  forme  de 
gelée  par  l'addition  d'un  acide  étendu ,  ou  bien  par  Té- 
vâporation  \  après  avoir  saturé  Ik  potasse ,  il  donnait  un 
magma  gélatineux.  On  ne  parvint  point  avec  du  sulfate 
acide  de  potasse  à  produire  d'alun  ^  ce  n'était  donc  pas  de 
l'alumine ,  mais  de  la  silice. 

Pour  connaître  la  quantité  des  matières  fixes ,  on  prit 
d'abord  une  proportion  donnée  du  résidu  de  l'évaporation 
à  l'air  libre ,  soit  9,58  ;  on  enleva  par  l'alcohol  les  selsso- 
lubies  dont  le  poids  fut  déterminé.  Le  soufre  séparé  pen- 
dant la  concentration  et  Faddition  de  l'eau  fut  lavé ,  pesé  et 
séché.  Le  mélange  d'hydrochlorate  de  soude  et  d'hypo* 
sulfite  magnésien  bien  reconnu ,  on  évalua  la  quantité 
d'aOide  hydrochlorique  par  le  nitrate  d'argent,  et  on  ar- 
riva à  là  composion  de  lliydrochlorate  ;  le  reste'  était  de 
l'byposulfite. 

Ainsi ,  sels  solubles  dans  l'alcohol  igi'*,645. 

Soufre o,3o5 

Sel  marin V    0,22    ^ 

Hyposulfite  de  magnésie.  .  .  .^  .     1,12 

1,645 


'     DE    LA   SOCIÉTÉ   DE    PHARMACIE,  €)5 

Les  sels  enlevés  par  l'eau  distillée  pesaient  i ,  19, 
Ils  donnaient  une  perte  de  o,25  pour  la  matière  organi- 
que, et  le  reste  contenait  : 

Sulfate  de  magnésie.  ...    0,73 

de  chaux. .  ....    o,ai 

Matière  organique  .  »  .  .    0,^5 


La  quantité  de  magnésie  donna  la  composition  de  son 
sulfate. 

n  n'y  avait  dans  les  sels  ni  phosphates  solubles ,  ni  au^ 
cunes  traces  d'hydrochlorates. 

Le  résidu  entièrement  insoluble  pesait  6,^4^* 

Après  avoir  enlevé  les  sous*carbonates  par  les  moyens 

ii^diqués ,  il  resta  un  poids  de  i ,  1 35. 

Les  acétates  de  chaux  et  de  magnésie  ,  séparés  des  autres 

substances  par  Falcohol,  et  évaporés  pour  chasser  Talcôhol 

et  l'excès  d'acide ,  donnèrent  au  moyen  du  bî-carbonate 

de  potasse , 

Sous-carbonate  de  chaux.....  4)000. 

de  magnésie.  1,61. 

Après  avoir  fait  bouillir  la  liqueur  filtrée  ou  bien  après 
y  avoir  ajouté  un  peu  de  potasse  caustique. 

La  silice  séparée  du  sulfate  de  chaux ,  enlevé  par  Vacide 
hydrochlorique ,  fut  lavée  et  séchée  avec  soin  5  elle  pe- 
sait o,5i ,  et  Vacide  sulfurique ,  précipité  par  un  sel  bary- 
tique  donna  un  poids  représentant , 

Sulfate  de  chaux  o,4* 

Il  y  avait  donc  eu  une  perte  de  o,2St5. 

En  résumé ,  Teau  de  la  Pêcherie ,  évaporée  à  Vair  y  conte- 
nait après  la  décomposiiioui  de  Thydrosulfate  ^  comme 
nous  allons  le  dire;  savoir  :  .  ^ 


Q^  BULLETIN    DES    TRAVAUX 

< 
Pour  10  kilogrammes  tPeau* 

gr. 

Soufre o»3o5 

Hydrocblorate  de  soude 0,22 

Uyposulfite  de  maG;nésie. i,»a 

Sulfate  de  magnésie o,73 

Sulfate  de  chaux o>6i 

Sous-carbonate  ^de /chaux  ...h. ^,00 

^-«— — ~>  de  magnésie  ', 1,61 

Matière  organique '. o,a5 

Silice »,5i 

Perte o,2a5 

9,580 
Ou  pour  un  kilogramme. 

gr. 

Soufre  • o,o3o5  '       * 

Hydrbcklorate  de  sonde 0^022 

Hyposulfite  de  magnésie 0,112 

Sulfate  de  magnésie 0,078  * 

■— ^  de  chaux.  .  .  ; 0,061 

Sous-carbonate  de  chaux  •  *  «,• o,4oo 

.—   .         —  de  magnésie 0,161 

Matière  organique o,025       ' 

Silice o,o5î 

Perte .•  •  •  •  o.oaïS 

0,9580 

La  présence  de  Thyposulfite  de  magnésie  dans  le  résidu 
de  Tévaporation  de  Teau ,  était  la  suite  de  la  décooiposi- 
lion  de  Thydrosulfate  de  cette  base  ^  car ,  on  se  rappelle 
que ,  dans  Texamen  de  cette  eau  par  les  réactifs ,  on  n'obtint 
pas  d^indice  dliyposulfite  ,  si  ce  n'est  après  une  exposition 
prolongée  à  Tair  atmosphérique.  Nous  pensons  d'après  cela 
que  Teau  de  la  Pêcherie  renferme  un  hydrosulfate  de  ma* 
gnésie. 

Continuons  à  ce  sujet  de  rapporter  les  expériences  qui 
nous  portent  à  admettre  la  présence  de  ce  seldans  cette 
«au ,  et  sa  décomposition  par  l'acide  carbonique  libre. 

On  sait  d'abord  que  les  proto-sulfates  de  fer  et  de  man- 
ganèse sont  sans  action  sur  l'eau  hydro-sulfurée  quand  ils 
ont  été  préparés  avec  soin,  tandis  qu'ils  précipitent  les 


DE    LA   SOCIÉTÉ    DE    PHARMACIE.  gS 

hydrosulfates  y  e0et  que  nous  avons  remarqué  pour  Feaù 
minérale  de  la  Çource  du  Rq!  .  Âyan(  ver$é  diins  im  vase  cod*« 
tenant  looo  grammes  de  Teau  à  analyser,  une  quantité 
suffisante  de  pirotosulfate.  de  manganèse  bien  pur  et  privé 
de  fer  par  le  succinate  d'ammoniaque  9  nous  avons  chauffé 
Fappareil  a  une  chaleur  douce  prolongée  ;  il  ne  s'est  dégagé 
que  o  g' 0095  d'acide  hydrosulfnrique  représenté  par 

.  Sulfure  de  plomh  formé  0,068 

Le  sulfure  ëtant  compose  de. 

Soufre 15,54 

'     Plomb 100 

En  chauffant  Teau  au  bain-marie ,  sans  aucune  addition 
de  solution  .métallique ,  nous  avons  eu , 

.    Hydrogène  sulfuré     0,0094 
représenté  par 

Sulfure  de  plomb       0,068 
et  nous  n'avons  pas  obtenu  sensiblement  d'acide  carbo- 
nique li))re. 

.  Pour  constater  si  la  quanûté  d'hydrogène  sufuré  o,oog4 
trouvée  dans  cette  eau  était,  comme  nous  le  pensions,  com-* 
binée  avec  la  magnésie  ,  et  si  la  production  de  ce  gaz  pro- 
venait de  l'action  de  l'acide  carbonique,  sur  l'hydrosulfate, 
nous  avons d'fibord,  au  moyen  de  l'eau  de  chaux,  saturé  tout 
cet  acide  carbonique ,  et  précipité  les  sous-carbonates  de 
chaux  et  de  magnésie.  La  liqueur  filtrée  contenait  beau- 
coup de  magnésie  ]  elle  donna  de  plus  par  un  sel  d'argent 
uneqnaiititédesulfure  d'argent  0,5  contenant  soufre  0,064 
pour  hydrogène  o,oo3  ^  ce  qui  donne ,  Hydrogène  sulfuré, 
0,067.  Les  deux  sous-carbonates  recueillis  et  lavés  pesaient, 
après  leuir  dessiccation,  i  jgramme.  Séparés  à  l'aide  du  mode 
qui  a  été  décrit  plus  haut ,  ils  étaient  composés  de 
Sous-carbonates  de  chaux         0,97 

-^ i-r- — de  magnésie         o,o3. 

Et  les  o,o3  de  sous-carbonate  de  magnésie  représentent , 

Magnésie 0,013 

qui  exigeraient ,  hydrogène  sulfuré.     .   .  •  0,01 3 

pour  leur  saturation ,  nombre  peu  différent  de  celui  donné 


9(?  BULLETIN    DES   THAVAUX 

pour  Tacide  hydrosulfuriqae  libre  .  .  .  0,0095 
ou •,'..• 0,0094 

En  retranchant  ensuite  de  0,97  la  quantité  de  sous-carbo- 
nate de  chaux  formé  par  Tacide  carbonique  libre  o,i^54 
(qui  est  de  o,584);  on  a 

0,97 — 0,584  =  0,386 
peu  différent  du  sous-carbonate  de  chaux  trouvé. 

Dans  Teau  évaporée  à  Tair ,  on  a,  eu  au  contraire, 

Sous-carbonate  ;le  magnésie  o,  161 , 
toujours  pour  1000  gr.  d'eau  employée. 

Nous  pensons  donc  que  cette  petite  quantité  d'acide 
hydrosulfurique  libre  0,009  était. déjà  produite  par  la 
décomposition  de  Thydrosulfate  magnésien. 

Voyons  maintenant  s'il  existe  dans  leau  une  quantité 
de  magnésie  capable  de  saturer  entièrement  tout  Facide 
hydrosulfurique* 

Après  avoir  évalué  la  quantité  d'acide  sulfurique  en 
combinaison  au  moyen  de  l'aoétate  acide  de  baryte,  qui  ne 
pouvait,  comme  le  nitrate,  transformer  les  hydrosulfates  en 
sulfates ,  on  a  eu  pour  kilogr.  d'eau 

Sulfate  de  baryte. 0,37 

Pour  acide  sulfurique .  0,09 

Nécessaire  à  la  saturation  de  la  chaux.  .  .  .  0,024 

Et  de  la  magnésie.  '• o,0!&5 

Peu  différent  en  effet  de. o,o83 

d'acide  sulfurique  des  deux  sulfates  obtenus,  eu  observant 
surtout  la  difficulté  d'avoir  des  produits  aussi  privés 4*</£^u. 
que  le  veut  la  théorie. 

Nous  avons,  par  un  sous-carbonate  alcalin^  précipité, 
la  magùésie  et  la  chaux  à  l'état  de  sous-carbqnate ,  et  le 
précipité,  lavé  et  séché,  puis  séparé  comme  ci-dessus,  s'est 
trouvé  composé  de  sous-carbonate  de  chaux ,  0,48  \  de 
magnésie,  o,-244*  ^^^  0,244  ^ous-carbonate  contiennent, 
magnésie ,  o,  1 1  :  or  ,  en  déduisant  la  quantité  o^025  unie 
à  l'acide  sulfurique  ,  on  aura  o,  11  —  o,025  =  o,o85  ma- 
gnésie ,  qui  demandent  hydrogène  sulfuré  0,07,  pour  leur 
complète  saturation.  Or  ce  nombre  est  peu  éloigné  de  0,066 


DE    LA.    SGGt£T£    DE    PHARMiLClE«  Q^ 

et  0,067,  si  Ton  veut  surtout  songer  à  rimpossibilité  d'ob- 
tenir ]a  magnésie  calcinée  assez  sèche  pour  arriver  i  des 
résultats  très-exacts. 

On  peut  donc  admettre  alors  facilement  que  Tacidehy- 
drosulfurique  se  trouve  tout  entier  combiné  avec  la  magné-* 
sie ,  et  que  Facide  carbonique  libre  tend  à  décomposer  cet 
hydrosulfate,  puisque  la  quantité  diacide  hydrosulfurique 
est  en  rapport  avec  celle  de  la  magnésie  du  sous-carbonate 
formé  après  Tévaporation  de  Teau  à  Tair. 

En  faisant  passer  dans  1000  grammes  d*eau  un  grand 
courant  d'acide  carbonique  bien  pur ,  et  ayant  par  ce 
moyeu  chassé  tout  Tacide  hydrosulfurique ,  Tcau  éva- 
piorée  donna  deux  sous-carbonates  terreux  dont  la  pro- 
portion fut  presque  la  même  que  ci-dessus.  Celui  de 
magnésie  était  un  peu  augmenté ,  o  gr.  26 ,  parce  que  sans 
doute  il  ne  s'était  pas  fof iné  'd^hyposolfite  comme  dans  Té* 
vaporation  à  Fair ,  où  cet  agent  avait  réuni  son  action  à 
celle  de  Tacide  carbonique  sur  Thydrosulfate. 

Un  kilogramme  d'eau  de  la  Pêcherie  serait  donc  com- 
posé ainsi  : 

Gaz  azote  : 

Enyolume, o  lit.  016  /  J*""?' *"   ^ 

V  F.  0,70 

En  i>oîds o        010 

Gaz  acide  carbonique  libr-e  : 

En  Tolume o  lit.  198 

En  poids 1  .  .  .    o        a54 

(  Ce  gaz  aoide  «arliontqae  est  représenté  par  o,584  de  sous-carbonatc 
calcaire.  ) 
Il  faudrait  ajouter,  je  crois ,  en  suivant  nos  idëes, 

Acide  carbonique -f  ®  ^''-  *"< ^ 

to       080 

venant  du  sous-carbonate  magnésien  ,  o^tCi,  produit  pendant  Pévapo- 

ration  à  Tair  libre  et  par  Faction  de  cet  acide  carbonique  sur  Thy* 

drosulfate. 

lie  sottSHsarbonalie  de  magnésie  existant  prindtivement  dans  l'eau  , 

kit ,  coiftiiM  on  «ait  1  de  d,o3^  i^  de  o,  1 6  i  après  cette  <évapofatkn. 

A1ot8>  en  tout,  acide  carboniqae.  .  .  .  <l^  '  \^, 

logr.334  \ 

Gaz  acide  bydrosolfuriqne  combiné  i 

En  ToloevB.  ...............    o  Ut.  o^o 

En  poids o       064 

XP.  Année.  —  Février  i8a5.  *] 


98  .  BULLETIN    DES   TRAVAUX 

Ou'doDC  il  ny  aurait  eu  de  libre  que  ,•  ■  , 

En  volume o  lit.ooQ 

En  poids o      016  enriron. 

Substances  fixes ^ 

•         *      * 

Hydrocblorate  de  soude '.  o,oao5 

_  Uydrosulfate  de  magnésie 0,119 

Sulfate  de  magnésie. .':  .  0,0780 

———de  chaux .   .  .  é 0,0610  ♦ 

Sous'carbonate  de  chaux 0,4000 

Silice 0to5io 

Matière  organique o,o35o 

Perle • ".  .  .  o,o2a5 

0,7720 

On  voit  quici  la  proportion  des  sels  est  un  peu  moins 
considérable,  et  cela  peut  se  concevoir,  puisqu^il  n'est  pas 
fait  mention  du  sous-carbonate  de  magnésie ,  du  soufre  et 
et  de  rbyposulfite  que  Faction  de  Tair  et  de  Tacide  carbo- 
nique aurait  formé  dans  le  premier  cas. 

On  trouvera  sans  doute  une  assez  grande  diiSTérence 
dans  lès  quantités  de  matières  salines  que  M.  Fremy  et 
moi  nous  indiquons  pour  l'eau  de  la  Pêcherie  5  je  croîs 
cependant  pouvoir  en  rendre  un  peu  raison,  en  observant 
ici  que ,  d'après  ma  manière  de  voir ,  je  n^admets  point 
sensiblement  de  sous-carbonate  de  magnésie  dans  Teau  en- 
core intacte  y  comme  j'ai  cherché  à  le  démontrer  ;  que  de 
plus  la  décomposition  de  l'hydrosulfate  magnésien  par 
l'action  de  l'air  et  de  l'acide  carbonique  libre  ne  doit  pas 
fournir  des  quantités  constantes  de  sous-carbonate  et  d'hy- 
posulfite ,  à  moins  que  les  circonstances  de  l'évaporation 
ne  soient  bien*  semblables  j  ce  qui  est  presque  impossible; 
ajoutons  que  Thyposulfite  de  magnésie  a  pu  former  aussi 
un  peu  de  sulfate ,  et  qu'enfin  le  sulfate  de  chaux  trouvé 
en  très-grande  proportion  par  M.  Fremy,  provient,  comme 
il  l'a  présumé  lui-même ,  de  la  conduite  en  majçonnerie  par 
où  s'écoulait  l'eau  sulfureuse  lors  de  son  analyse,. et  que 
depuis ,  sur  ses  observations ,  les  administr^teuir&  de  l'éta- 
blissement ont  remplacée  par  un  tuyati  de  zinc. 

Je  crois  pouvoir  ici  revenir  un  moment  sur  Tanalyse  de 


DE    LA   SOCIETE    DE     PHARMACIE.  OQ 

l'eau  de  la  source  du  Roi ,  que  j'ai  publiée  au  mois  d*ôc- 
tobref  i8s^3 ,  Journal  de  Pharmacie  y  et  devoir  y  faire  une 
légère  observation .  ' 

On  se  rappelîe ,  et  on  peut  le  voir  page  4^^  ^^  49^  ^^^ 
numéro^  d*octobre  die  ce  journal ,  qu'en  indiquant  les.  ca- 
raclires  chimiques  des  bases  combinées^  avec  Tacide  hypo- 
sutfureux  ,  dans  le  produit  de  Févaporation  de  cçlte  eau  à 
Tair,  nous  avions  établi  que  la  magnésie  s'y  trouvait  très- 
pjédQjninap te  par  rapport  à  la  chaux,  d'où  nous  avions 
conclu  la  proportion  d'hydrosulfate  de    magnésie  plus 
grande  que  celle  de  l'hydrosulfate  cie  chaux..  Nous,  ayions 
observé  aussi  que ,  dans^  la  décomposition  de  cette  eau 
d'Enghien ,  au  moyen  d'un  ^rand  courant  d'acide  carbo- 
nique bien  pur  ,  il  ne  s'était  pas' fait  d'augmentation  sensi-^ 
ble  dans  la  quantité  de  sous-carbônate  de  chaux ,  tàindis 
que  celle  du  sûus-carbonate  de  ^  magnésie  était  plus  que 
doublée  5  elle  fut  en  effet  de  o  §r.  082 ,  o  gr^  078 ,  o  gr.  08 
(p.  493),  les  hydrochlorate  et  sulfate  de  magnésie  n'ayant 
pu  êtrç  décomposés  en  carbonate^  Or,  en  calculant  la  com-» 
position  de  ce  sous-carbonate  de  niagi;iésie  obtenu  d'après 
le  mode  ci-rdessus  j^nnoncé  ^  on  trouve  que  la  magnésie  s'y 
rencontre  dans  la  proportion  de  o,o38  (  le  sous-rGarbonai^e 
se  .compose  de  27,665  d'acide,  25x84  magnésie  d'après 
M.  Thenard)  „  quantité  presque  nécessaire  à  la  saturation 
de   l'acide    hydroôulfuTique    o])tenu ,   puisque  ^    d'aprèsL 
M.Thenard,  L'acide  hydrosulfurique  42,486  exige  25,84  ^^ 
magnésie  pour  être  transformé  en  sel  neutre  :  on  aurait  eu, 
effet  magnésie  o,o38 ,  acide  hydrosulfurique  0,062.  Ne 
serait-il  pas  probable  alors  que  cette  eau  contint,  comme 
celle  de  la  source  de  la  Pêcherie ,  un  hydrosulfate  de  ma- 
gnésie, et  seulement  quelques  traces  d'hydrosulfate  calcaire? 
Nous  penserions  aussi  que  ces.  deux  eaux  sulfureuses  ont 
une  grande  analogie  ,  et  si  nous  venons  à  comparer  les  ré- 
sultats obtenus  après  l'évaporation  de  ces  eaux  à  l'air  et 
ceux  voulus  par  la  théorie ,  on  aurait  : 


■»  4 

j  ^ 


lOO        BULLETIN  DES  TRAVAUX 

Produits  après  févaporation  de  teau  à  Tair  libre. 

Eau  iulfarûuâe  de  ià  sçÊO^e  du  JSflU  âulfiireuse  J«  la  source  de 

'  Moi.  la  Péclterie, 

Soafr^ ,  .  r  .  ,  .  .  .  ^  Soufre  .....  ^ o,o3o5 

Hjposalfite  de  magnésie. .  •  l  ^  ^i  HjposuMite  de  'magtiëtie;    o.ira 

■  I  de  chaux  (  des  |    *  ^  Hydroçhlorate  de  soude.  .,    o^oaa  . 

traces) J  Sulfate  de  magnésie.  .  .  .    0,073 

Bydrochlorate  de  soqde.  ,  .  o,o5  Sulfate  de  chaux.  .  .  i  .  .    o^ooi 

— — — ^ — de  magnésie.  .  0,1  Sons-carbonate  de  chaux.     0,400 

Sous-carbonate  de  cnaux  .  .  o,33  .  -     ■    ■■  .—  ■■de  magnésie.    0,10c 

■  —  '■    de  magnésie.  o,o38  Silice.  .  .- .* .  .    o,o5f 

Salfate  de  chaux o,45  Matière  ^égéto-animale .  •     o>o^5 

'  de  magnésie o,io5  Perte.  , ,  ,  .  .  .    Q,oaa5 

Silice  ..• o,o4 

Matière  yégéto  -^  animale  et)       s 

perte.  ...» .j'"»®4 

Et  d'après  la  ihéoriè  (  r). 

.Azote  à  o  t.  0,76  p.  1°  j;  ^;?  Asiote •  *      •  "f  «i:  lit 

ci»l  '     '^     logr.014  ^ogr.oiq 

1^ I Acide earbmiique.  .  {^g^  ^3  Acide  carbanitpie.  ,  .  .  {ogr.is^ 

S  JPlas.  acide  carbon,  L  ,   ^,3^  Plnsracidecarb.dusoûs-   fo  1.  o^o 
:<     teT/^iâi;;^]....,,      carb.magnésienformé.io6r.o8o 


2.1     formés (ogr.o^a  ,    ,^^^ 

'/aurait  fol,  oia     Ou  dont  il  n^  aurait  de  <  ogr.oi6 


1.  040    Acide  hydrosnlfurique  ,    iogr.064 

fo  I.  00^ 


c 


|:l Acide  hydrosuif ur.  {^'oS 

*  I  Ou  dont  il  n'j  aurait  fol,  oia        ^  .      ^ 

de  libre  que  .  .  .    (ogr.  018      libre  que (^environ 

Hjdrochlorate  de  sonde    o,o5  jfy drochlorate  de  soude.  .  Q,oan5 

■■■   *  de  magnésie    o^io  Hydrosulfate  de  magnésie.  o,tif) 

Hydrosuif,  de  ma-            *}  Sulfate  de  magnésie  .....  0,07^! 

^       gnésie 0,101  f^    *         ■■■         de  chaux Q,o6i 

^  I-.-......  de  chaux           t  *     '  Sous-carbonate  de  chaux.  o,4oo 

0  /    (des  traces)  .  .  o,oi6j  Silice .  .  ,  .  o,o.5f 

§  \ Salfate  de  magnésie.  .  .    0,1  oS  Matière  végéto-animale-.  .  o,oa5o 

pj  j-          de  diaux  ..-  •  •    o>45  Perte.  ...........  0,0235 

g  fSous-carbon.  de  chaux.    o,33 

Silice  ..........    o,o4 

Perte  et  matière  végéto> 

animale 0,04 

<i)  Nota,  On  doit  faire  attention  que  les  erreurs  typographiques  des 
câtcuts  de  la  page  491*  ont  été  rectifiées  plus  tard  en  janyier  i8a4,  page 
48;  qae  de  plus,  la  présence  du  sous-carbonate  de  magnésie  dans  le  pra- 
aatt  des  substances  contenoes-primifivement  dans  cette  eau  ,  est  une  er« 
renr  d'après  notre  prçpre  opinion  \  aussi  nous^  nous  empresson»  de^  la 
signaler  et  de  la  rectiuer  aujourd'hui*  Nous  ajouterons  aussi  à  Pacide 
carbonique  libre  celui  qui  résulte  d^  la  formation  du  sona-carbonate  de 
niagnésie  par  la  décoqpipoaitioa  de  Vhydrosiilfate ,  d'aprèsi  les  raisons  ci-^ 
dessns  indiqiiées, 


BE    LA    SOCXISTE    DE    PHAAIKIAGIE.  101 

Sur  la  matière  cristallfne  dû  gérofle  ^  par  M.  Lodibert. 

J'ai  retiré  du  géro£|e  une  matière  cristallisée  que  j'ai 
riionneur  de  vous  présenter  dans  Tétat  où  elle  se  trouve 
au  moment  que  Faction  de  Talcohol  la  sépare ,  et  semble  la 
pousser  à  la  surface  du  calice  et  des  pétales  non  encore 
développés  de  cette  fleur,  et  sur  laquelle  il  vous  sera  facile 
de  remarquer  sa  cristallisation  irradiée.  C'est  au  hasard  que 
je  dois  de  l'avoir  obseryée,  car  je  n'ai  lu  dans  les  auteurs 
de  pharmacologie  qui  me  sont  connus  rien  qui  pût  mç 
faire  penser  que,  si  elle  a  été  vue  ,  elle  ait  été  bien  indi- 
quée. Trommsdorff,  qui  a  fait,  après  Lewis,  Cartheuser 
et  Neumann ,  l'analyse  du  gérofle ,  parle  bien  d'une  résine 
qui  s'y  trpuye  à  six  centièmes  \  mais  la  manière  dont  il  Ta 
obtenue,  ses  caractères  physiques,  je  ne.  parle  pas  des 
caractères  chimiques,  ne  les  ayant  pas  étudiés,  me  font 
penser  qu'il  n'y  a  pas  identité  entre  la  résine  extraite  par 
Trommsdorff,  et  la  matière  cristallisée  que  vousiives  sous 
les  yeux» 

Un  de  mes  collègues  au  Val-de-Grâce  désirant  appli* 
quer  une  embrocation  vivement  excitante  sur  les  membres 
d'un  officier  depuis  long-temps  grabataire ,  par  suite  d'un 
rhumatisme  contre  lequel  divers  moyens  avaient  été  exé- 
cutés sans  succès  ,  je  lui  proposai  une  solution  alcoholique 
de  savon  animée  par  les  huiles  volatiles  dç  gérofle,  de  sas- 
safras, de  sauge,  de  thym,  et  Fambre  gris.  L'usage  qu'en 
fit  le  malade  fut  suivi  d'un  mieux  qui  engagea  à  la  conti- 
nuer; mais  l'huile  de  gérofle  que  je  possédais  étant  épui- 
sée ,  je  crus  pouvoir  la  remplacer  en  saturant  des  princiT 
pes  solubles  du  gérofle  l'alcohol  à  4o  destiné  à  la  solution 
du  savon.  Je  fis  ,  en  conséquence  ,  une  teinture  très-char- 
gée,  je  me  servis  du  gérofle  de  Cayenne  *,  je  n'y  vis  aucun 
de  ces  points  cristallisés  qui  attirèrent  mon  attention  lors- 
que ,  préparant  de  nouveau  cette  teinture ,  j'eraployai  le 


102        BULLETIN  DES  TRAVAUX 

géroflé  dît  anglais ,  parce  que  la  compagnie  anglaise  de» 
Indes-Orientales,  le  fournit  à  TEurope.  Ce  géroile  était 
très-odorant  et  légèrement  givré  ;  je  crus  même  que  cet 
aspeôt  était  dû  au  taie  dans  ]equel  il  aurait  été  roulé  pour 
affaiblir  la  teinte  brune  du  géroile  de  Guyenne.  Je  le  mis 
dans  un  entonnoir  de  verre  ,  j'y  versai  par  filet,  comme 
en  arrosant ,  Talcohol  à  4o  avec  lequel  je  devais  le  ineltre 
en  macération.  Ce  lavage  en  détacha  des  particules,  mica- 
cées gagnant  le  fond  de  Falcohol  ;  elles  étaient  en.  si  petite 
quantité  ,  qu^après  les  avoir  séparées  par  le  filtre ,  je  dus 
me  contenter  de  reconnaître  par  le  frottement  entre  le& 
doigts  si  c'était  du  talc  ;  cet  essai  suffit  pour  me  donner  Tns- 
surance  que  telle  n  était  point  la  nature  de  ce  léger  dépôt.. 
Le  gérofle  fut  introduit  dans  un  vase  avec  Falcohol  de  la- 
vage ,  et  laissé  à  la  température  de  Tatmosphère,  1 2^  Réau- 
mur.  Le  lendemain  ,  la  surface  de  cette  fleur  présentait  de 
petits  cristaux  blancs  ,  très-déliés  et  rayonnans.  L'insolu- 
bilité ,  ou  du  moins  le  peu  de  solubilité  de  cette  matière 
dans  le  liquide  alcoholique  et  à  la  température  où  il  se 
trouvait-,  s'indiquait  par  sa  présence.  Je  ne  risquais  ri ei> 
d'attendre  pour  la  séparer,  d'autant  plus  que  la  quantité  en 
augmentait  chaque  jour.  Lorsque,  après  une  quinzaine,  je 
je  m'aperçus  qu'elle  restait  la  même,  je  la  recueillis  sur 
un  filtre.  Elle  était  en  quantité  telle,  qu'il  devenait  possible 
de  la  soumettre  à  quelques  essais  pour  en  reconnaître  la 
nature,  paraissant  s'approcher  de  celle  des  substances  aux- 
quelles notre  collègue ,  M.  Bqnastre  a  donné  le  nom  de 
sous-résines. 

La  manière  dont  cet  habile  expérimentateur  a  traité  ce 
sujet,  me  faisait  une  loi  de  lui  remettre  cette  matièi^ 
blanche  cristallisée ,  et  alors  fortement  imprégnée  de  l'o- 
deur du  gérofle  ^  persuadé  d'ailleurs  qu'en  tout  élat  de 
choses,  il  la  manierait  mieux  que  je  ne  pourrais  le  faire. 
Je  désirais  lui  laisser  le  soin  de  vous  en  faire  connaître 
l'existence)  et,  après  en  avoir  étudié  la  nature  ,  de  lui  asv 


tf 


"DE    LA    SOCIÉTÉ    DE    PHAKMACIE.  lo3 

signer  le  nom  qui  lui  convient  \  je  l'en  avais  prié ,  son  ex- 
trême délicatesse  a  exigé  que  du  moins  je  vous  entretinsse 
de  ce  que  le  hasard  m'a  montré.  J'ai  donc  remis  en  macé- 
ration du  gcrofle  anglais  dans  l'alcohol  à  36  et  à  3i  ;  j*ai 
encore  obtenu  de  cette  matière  cristallisée  9  quoique  le 
dissolvant  fui  plus  aqueur,  et  que  lé  gérôfle  fût  beaucoup 
moins  givré  que  celui  employé  la  précédente  fois.  C'est  de 
cette  simple  opération  que  je  vous  offre  le  produit;  mais 
vous  dire  ce  qu'il  est,  c'est  une  question  dont  la  solution 
est  de  droit  réservée  à  M.  Bonastre ,  et  sur  laquelle  il  ne 
tjtrdera  pas  à  vous  satisfaire  avec  le  talent  que  vous  lui  con^ 
naissez. 

Note  de  M,  Bonastre  ,  swr  cette  substance. 

Là  substance  particulière  dont  il  vient  d'être  donné  lec- 
ture n'existait  peut-être  point  dans  le  gérofle  que  M.  Trom^ 
msdorff  soumit  à  l'analyse.  Il  est  vrai  qu'à  l'époque  où  il 
fit  cette  analyse ,  on  ne  fecberchait  pas  avec  autant  d'inté-* 
rct  et  une  curiosité  aussi  suivie  ces  substances  cristallisa- 
blés  des  végétaux  ^  soit  qu'on  veuille  les  ranger  parmi  les 
alcalis  organiques  ou  bien  parmi  les  substances  sous-rési- 
neuses. 

Quoi  qu'il  en  soit ,  cette  substance  fut  aperçue  pour  la 
première  fois ,  à  ma  connaissance  ,  par  M.  Baget  ^  qui 
m  en  remit  environ  un  décigramme.  Je  le  retrouvai  en- 
suite dans  le  gérofle  de  Bourbon,  mais  en  très-petite  quan*' 
tité.  Les  recherches  que  nous  fîmes  depuis  ppur  nous  en 
procurer  de  nouvelle  furent  tout-à-fait  infructueuses.  Je 
le  désignai  provisoirement  sous  le  nom  de  caryophyllin 
ou  caryophylline.  ' 

>M.  Lodibert,  notre  collègue,  servi ,  compote  il  le  dit, 
par  le  hasard ,  et  n'ayant  aucune  connaissance  de  l'essai  de 
M.  Baget  Y  la  découvrit  de  nouveau,  et  eut  l'avantagé  de 
spécifier  le  gérofle  qui  la  produisait  plus  particulièrement  : 
c'est  le  gérofle  des  Moluques ,  dit  gérofle  anglais.  Celui 
de  Bourbon  en  contient  beaucoup  moins ,  et  le  gérofle  de 
Cayenne  n'en  contient  point  du  tout» 


I04     BULLETIN  DES  TRAVAUX ^  ETC.' 

On  pourrait  inférer  de  là  que  la  température  dn  paya 
on  croissent  les  géroffiersînfloe  beancoop  sur  la  formation 
de  cette  subslance,  puisque  les  pays  où  la  température  est 
sèche  et  cliaude  en  donnent  beaucoup ,  tandis  que  les  gé* 
rofiiers  qui  sont  cultivés  à  Cayenne,  où  la  température 
est  chaude ,  il  est  vrai ,  mais  humide ,  n^en  contiennent 
point.  Le  gérofle  de  Bourbon  tient  le  milieu  entre  les  deux. 

Nous  avons  obligation  à  M.  Lodibert  de  nous  avoir  remi» 
une  nouvelle  quantité  de  cette'  substance  cristalline  pour 
pouvoir  l'examiner.  Il  nous  annonce  aussi  qu'il  a  obtenu 
du  même  gérofle  une  huile  fixe  ,  verte,  acre,  aromatique. 

La  caryophylline ,  ou  matière  cristalline  du  gercée,  est 
une  substance  blanche ,  brillante  ,  satinée ,  et  présentant 
pour  forme  régulière  des  cristaux  globulaires ,  radiés,  di- 
vergens  ;  elle  est  sans  saveur  et  sans  odeur,  surtout  quand 
elle  ne  retient  plus  d'huile  essentielle  ;  elle  est  un  peu  rude 
au  toucher,  mais  n'a  point  Tâpreté  et  la  sécheresse  des 
sous-résines  élémi ,  alouchi ,  etc.  ;  aussi  n'est-elle  point 
phosphorescente  par  le  frottement.  Elle  n'est  soluble  que 
dans  lalcohol  bouillant  et  Téther.  Les  alcalis  caustiques  la 
dissolvent  en  très-petite  quantité  à  froid;  encore  est-il 
probable  qu'elle  retenait  un  peu  de  résine  soluble. 

L'acide  sulfurique  concentré  la  fait  passer  à  une  couleur 
rouge  coquelicot  qui  noircit  peu  après.  Mise  sur  le  feu 
dans  une  capsule  en  verre ,  elle  fond  à  la  manière  des  ré- 
sines, et  se  volatilise  sur  les  bords  du  vase  ,  en  formant  un 
bourrelet  composé  de  petites  aiguilles  excessivement  déliées 
et  très-blanches. 

La  caryophylline  appajrtient  par  sa  cristallisation,  son 
aspect ,  et  ses  autres  propriétés  chimiques  a  la  classe  des 
sous-résines  ;  et  effectivement.,  M.  TrommsdorjflTa  trouvé 
sur  i,ooo  parties  de  gérofle  60  de  résine  soluble  parti* 
cuiière.  Cinq  cents  grammes  de  gérofle  des  Moluques 
ont  donné  environ  quinze  grammes  de  cette  substance 
cn^ftUine. 


s=± 


PABIS —  IMPRIMERIE  DE  F^ ,  RUE  RACINE ,  N«.  4 ,  PLACE  nEL'ODEOK. 


JOURNAL 

DE   PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES. 


'  ■    ■  Il  I        I       ■     I  ■■  I  ■  i    I  ■  I  ■■    ■  ■  «^   n       ,    I  ■        I t  ■    'J  n    t  ■ 

*       1  .  ■  '  / 

N".  III.  —  1 1*.  Année.  —  Mars  i8î5. 


«M«w»Atfa 


RECHERCHES  SUR  LE  GENRE  ffi/ÎZ7/)0; 

Par  MM.  Pelletier  et  Huzakp  fils  (i). 

On  entend  assez fréquemmentdes  personnes  se  plaitidr^î 
dWop  acheté  des  saibgsiieS'qui  n'ont  poiâtimôrda,  ou  qui 
ontoccasionë  des  bles^oresdouloureuseaiefidoiftgues  à  guë^- 
rir«  Des  plaintes  adi;ea6ëes.  à  Si^^le  ppélef)de  ^Ucc  otit 
engagé  ce  magistrat  à>  ccmisiiker  Ae  conseii  ^de  «aldhrité  à  cet 
égard  ,< et  nous  avons»  iété  lofalargés  par  leConseîij^M^^ette- 
tier  et.moi ,  de  recherchejriquellesétaieiitie&  sangsues  qui 
ne.fllardaieiit  point  ^^e^  qnslleB  létaient  lidles.cjiiiS'  ocoasio- 
naient'de»  plaies  doul^urensesiet  longues  èguédv;  «  •        t 

liEcms  avons  trouvé  que  dans  les  deux  espèces  jde^aiiigsuQS 
employées  ûrdinairement^ia  ^rise  et  la  verie  (àirudo  sa»^ 
guisuga   medicinaUs  et  hirudo .,sa79ffH^uga  pfficinaUs  de 

(i)  ^  ti«àvaii ,  clû  à  M.  VLtnxtA  fits  tiniqncmeiit ,  di<ët^'80Omi$  »a  juge 
ment  ck  TAcad^mie  royale  ^^m  sciences  de  l'Institat  ;  les  couôlttsioas  de 
MM.  Latreille  et  Dume'ril,  commissaires,  proposant  à  ]'Acad«mie  de 
âécidef*  que  ee  mémoire ,  (fwiintéret$e  légalement  les  méàétpini  et  les  natu- 
ralistes^ soi^  inséré  parmi  cet^dÊ  ées  saPans  étrangefn  ,  ont-^të  adaptées 
et  signées  par  M*   Cuvier^  0ecriét»iFe  perpétuel  :  jaitrier  rSaJI. 

(  iVdZe  du^  Redaclenr.  ) 

lA^.  Année. — 'fWfetr*  ï8a5.  8 


^  1 


I06  JOURNAL 

M.  Sàviony  (i);  hirudo  sanguisuga  medicinalis  eihirudo , 
provincialis  de  M.  Cauena  (2)  ^  il  y  a  des  individus  qui  ne 
mordent  pas  dans,  des  circonstances  qu'il  ne  nous  a  pas 
toujours  clé  possible  <le  deviner  (3).  Nous  avons  trouvé 
nussi  que  quelques-uns  produisaient  des  blessures  doulou- 
reuses 9  longues  à  guérir  ,  dans  les  circonstances  sui-* 
Vantes  : 

1*.  II  est  des  personnes  d*un  tempérament  faible  Ou 
d*une  coustilulion  telle  que  les  plus  petites  plaies  sont  tou- 
jours chez  elles  accompagnées  d^accidens ,  de  sorte  qu'une 
écorchure ,  une  simple  coupure  sont  toujours  loag-temps 
à  guérir,  et  se  compliquent  souvent  de  phlegmons  doulou- 
reux et  même  considérables.  Les  personnes  les  plus  ro- 
bustes se  trouvent  aussi  amenées  momentanément  au  même 
état  par  le  fait  d'une  maladie  sporadique ,  et  dans  ces  deux 
cas  les  morsures  des  sangsues  déterminent  quelquefois  les 
accidens  dont  on  se  plaint-;    ^ 

a^.  La  cicatrisation  de  la  petite  plaie  occasionéepar  la 
nlorsure  s'accompagne  souvent  d*un  prurit  extrêmement 
incommode  ;  quelques  malades  peu  patiens  se  frottent ,  :se 
grattent ,  les  edfans  surtout  :  la  plaie  eât  irritée  ,  elle  s'en- 
flamme ,  s'envenime  ^  comme  V<m  dit  ordinairement ,  et  la 
guérison  en  devient  d'autant  plus  longue  k  obtenir  ; 
-  3^.  Enfin ,  il  est  des  personnes  extrêmement  sensibles  ^ 
que  la  morsufe  des  sangsues  fait  souffrir  si  cruellÊsnent 
qu'elles  ne  peuvent  s'empêcher  de* tourmenter  ces  animaux , 


(t)  Système  des  sinneUdes ,  principalement  de  celles  des  côtes  de 
l'-£gypte  et  de-  la  Syrie ,  par  Jules^César  Safignjr.  In-fol. 

(3)  Monographiedu  genre  hirudo,  par  le^professeur  Hyaciathe  Cafena. 
JHemarie  â&lla  reale  Academia  délie  scienxedi  Torino,  ln-4°.Tom.  XXV* 
Torino,  i8ao.     . 

(3)  On  sait  «{^^elles  ne  mordent  pas  géne'ralement  quand  elles  sont 
gorgée$  de  sang  et  pendant  les  p/amier»  temps  qu'elles  mettent  à  ea 
dige'rer  une  p»rtie.  Elles  refusent  encore' de  mordre  aux  e'poques  oà 
elles  sc^icpoûillent  de  leur  ^piderme  ,  époques  où  il  en  périt  quelque»- 
unes  et  où  elles  sont  évidemment  danê  un  état  de  iiouffrance.. 


DS     PHÀRMAGIS.  IO7 

de  les  arracher  des  plaies  qu'ils  oot  déjà  faites,  ou  de  les 
en  détacher  au  moyen  d'eau  salée ,  de  vinaigre  ,  d'huile  , 
qu'elles  yersent^ur  eux.  Or ,  lé  médecin  Vitet  (i)  a  re- 
marqué ^  et  nous  ayons  vu  après  lui ,  que  lorsqu'on  tour- 
mente les  sangsues ,  surtout  lorsqu'on  les  presse  entre  les 
doigts )  ou  lorsqu'on  leur  jette  du  sel,  du  vinaigre,  ou 
toute  autre  substance  acide,  alcaline  ou  spiritueusô  sur  I0 
corps  ,  elles  epèrent  une  espèce  de  vomissement  ;  il  a  re- 
marqué que  les  matières  contenues  dans  leur  canal  ali«> 
mentaire  ont  quelquefois  une  odeur  de  substance  animale 
en  putréfaction.  Le  même  phénomène  s'est  présenté  une 
fois  à  nous ,  à  l'ouverture  d'une  sangsue  verte.  On  sait  que 
des  matières  animales  en  putréfaction ,  mises  en  contact 
'  avec  une  plaie ,  en  retardent  au  moiïis  la^guérison.  Nous 
pensons  donc  qu'en  tourmentant  les  sangsues  en  succion  , 
on  les  force  quelquefois  à  rejeter  sur  la  plaie  les  matières 
contenues  dans  leur  estomac ,  et  que  leurs  piqûres  devien- 
nent encore  par  cette  autre  cause  plus  longues  et  plus  dif» 
ficiles  i  guérir. 

De  ces  données  il  résulte  que  les  sangsues  employées 
communément  à  Paris  ne  mordent  pas  quelquefois ,  et 
quelquefois  aussi  qu'il  y  a  telle  de  leurs  morsures  dont  la 
cicatrisation  est  beaucoup  plus  longue  qu'elle  ne  l'est 
tMrdinairement. 

Cela  posé  >  il  restait  â  examiner  s'il  y  avait  d'autres  es- 
pèces que  l'on  pût  confondre  avec  celles  qui  sont  ordibai-* 
rement  employées,  et  il  fallait  voir  si  ces  espèces  pou- 
vaient occasioner  plus  particulièrement  les  accidens  dont  il 
s'agit.  Nous  avons  trouvé  que  l'espèce  appelée  en  France 
sangsue  de  che^^al  se  rencontrait  quelc^uefois  dans  le  com- 
merce mêlée  avec  les  espèces  grise  et  verte  j  nous  avons 
trouvé  quo  c'était  elle  que  l'on  accusait  surtout  de  pro- 


■fe^ 


I   I  II  < 


(i)  IVaité  de  la  Mdgsue  médicinale,  par  Louis  Fitet ,  etc.  In'8^  ,  fîg. 
Paris  f  .Ï809. 


JIO  J0URKAL 

elles  nageaient  d^ms  Veau  ou  s'arrêtaient  sur  les  parois  du 
seau,  jamais  sur  la  peau  :  quelques-unes  ont  été  écrasées. 
Nous  en  avons  mis  à  sec  dans  le  pli  du  paturon ,  elles  ne 
s'y  soQt  pas  attachées  davantage. 

Nos  expériences  étaient  bien  propres  à  faire  droire  que 
ces  aunelides  ne  mordaient  point.  D'autres  recherches  nous 
6nt  prouvé  que  leur  manière  de  se  nourrir  était  différente 
de  celle  des  sangsues  vertes  et  grises. 

Nous  avons  mis  des  lombrics  terrestres  dans  le  bocal 
des  annelides,  dits  sangsues  de  cheval  ;  le  simple  contact 
des  lombrics  avertit  ces  fausses  sangsues  que  c'est  une 
proie  ;  elles  se  retournent  sur  eux  avec  une  promptitude 
surprenante  ,  elles  les  saisissent  avec  leur  disque  ou  leur 
ouverture  buccale,  et  elles  les  engloutissent,  c'est  l'ex- 
pression propre,  de  manière  à  en  faire  disparaître  jusqu'à 
plus  de  deux  pouces  de  longueur ,  s'ils  ne  sont  pas  trop 
gros.  Si  elles  les  prennent  par  le  milieu  du  corps  ,  elles 
ploient  cette  partie  et  avalent  les  deux  côtés  à  la  fois  *,  si 
les  vers  sont  trop  gros ,  elles  finissent  par  les  couper  à 
l'endroit  saisi  ,  et  elles  n'en  font  disparaître  qu'un  côté. 

Une  fois  nous  avons  trouvé  dans  le  rectum  d'une  de  ces 
sangsues  des  corps  durs  qui  paraissaient  être  de  nature 
osseuse  ou  cornée  ^  une  autre  fois  nous  y  avons  trouvé  une 
vertèbre  entière  et  des  opercules  de  poissons.  Nous  pensons 
que  ces  débris  appartenaient  à  l'épinoche ,  qu'on  trouve 
communément  dans  les  ruisseaux  d'une  eau  peu  courante. 
Nous  avons  eu  plusieurs  fois  l'exemple  que  ces  aunelides 
se  dévorent  entre  eux  :  un  de  ceux  qui  furent  blessés  par 
le  pied  de  la  jument  sur  laquelle  nous  essayions  de  les 
faire  mordre ,  présentait  quelques  lambeaux  qui  ont  éié 
saisis  par  un  autre  ,  quoique  le  blessé  fût  bien  vivant  ;  un 
de  ces  mêmes  aunelides  a  été  pris  par  la  tète  par  un  autre 
dé  même  grosseur  ,  et  est  resté  avalé  ainsi  en  partie  plus 
de  vingt-quatre  heures  :  il  est  mort  sans  pouvoir  se  débar-r 
rasser  ;  l'aunclidc  vainqueur  n'r  quitté  prise  que  pour  se 


DE.    PHARMACIE»  III 

jeter  sur  des  ^  lombrics  que  nous  venions  de  nnëttrc  dans  le 
bocal.  La  ^rlie  avalée  de  la  sangsue  vaincue  n  avait  encore 
subi  aucune  altération  dans  le  corps  de  Tautre  au  bout  de 
Tingt-quatre  heures  :  une  autre  fois  nous  avons  mis  le 
groupe  d'un  annelide  avalé  ainsi  en  partie  par  un  autre 
dans  un  bocal  à  part.  L'annelidé  avalé  est  disparu  entièfe- 
ment.  Une  autre  fois  enfin  nous  avons  vu  un  corps  noi- 
râtre sortir  par  Tanus  d'un  de  ces  annelides  :  ce  corps ,  qui 
est  resté  plus  de  trois  jours  à  sortir  entièrement ,  s'est  trouvé 
être  le  corps  d'un  autre  annelide.  La  partie  antérieure  jus- 
qu'aux organes  génitaux  manquait,  mais  ces  derniers  or*- 
ganes  et  le  reste  du  corps  étaient  bien  reconnaissables. 

Les  sangsues  médicinales  au  contraire  n'ont  pas  touché 
aux  lombrics  ;  nous  n'avons  trouvé  dans  leur  canal  intes* 
tinal  que  du  saiig.  Jusqu'à  présent ,  nous  ne  nous  sommes 
pas  aperçus  qu'elles  cherchassent  à  s'attaquer  entre  elles  ^ 
nous  avons  vu  quelquefois  les  plus  petites  attachées  sur  les 
plus  grosses  par  leur  disque  y  mais  nous  ne  les  avons  pas 
vues  s'attacher  par  Touverture  buccale. 

Mais  ce  qui  confirme  d'une  manière  péremptoire  que  les 
espèces  dont  il  s'agit  sont  destinées  à  se  nourrir  d'une  ma- 
nière diverse ,  c'est  la  difi*érence  remarquable  qu'on  trouve 
dans  la  conformation  du  canal  intestinal. 

Nous  n'avons  point  remarqué  de  différence  entre  le  canal 
intestinal  de  la  sangsue  médicinale  grise  et  celui  de  la 
sangsue  médicinale  verte  (i)  ]  nous  allons  le  comparer  à 
celui:  de  l'annclide  dit  sangsue  de  cheval  :  nous  ne  croyons 
pas  que  ce  dernier  ait  encore  été  examiné  (2). 


(])  P^itet  et  Thomas  ont  décrit  ce  canal  intestinal  :  le  premier,  dans 
son  ouTrafçe  déjà  cité;  \t  second ,  >]bins  son  Mémoire  pour  serrir  à  l'his- 
toire naturelle  des  sangsues,  în-8*.,  fig.  Paris,  i8t)6.  Morand  Arant  eux 
Tarait  déjà  écrit  dans  l'histoire  de  l'Acadéinie  royale  des  seien«es,  année 
'7^9»  page  189. 

(3)  Quand  ceci  fut  écrit,  nous  ne  connaissions  pas  la  l^ote  sur  u/^ 
mnnelide  ttun  f^tni'û  nom^eau,  par  M*  Duirochet^  insérée  dans  le  Bulle- 


119  JOURNAL 

1°.  Dans'les  sangsues  médicinales  on  volt  sdnvent ,  qaiatid 
Fanimal  est  vivimt ,  au  fond.de  l'ouverture  buccale ,  sur  la 
&ce  qui  correspond  au  dos ,  ou  à  la  face  ÎQterne  de  la  lèvre 
supérieure ,  deux  espèces  de  mamelons  séparés  par  u»  sil- 
lon. Nous  n'avons  point  remarqué  cette  particularité  dans 
l-anneiide  dit  sangsue  de  cheval  ; 

a^.  I^s  formes  des  mâchoires  et  des  dents  sont  très- 
différentes  » 

Les  mâchoires  des  sangsues  médicinales  sont  très-sortes 
en  comparaison  de  cdies  de  l'autre  annelide.  Les  individus 
des  premières  espèces ,  longs  de  cinq  centimètres  dans  leur 
élat  moyen  de  dilatation,  présentent  des  mâchoires  aussi 
gro.'Ses  que  celles  d'un  annelide  dit  sangsue  de  cheval ,  de 
quinze  centimètres.  M.  Caréna ,  qui  a  si  bien  décrit  ces 
mâchoires ,  ne  nous  parait  pas  avoir  insisté  assez  fortement 
sur  celte  différence  de  grosseur  très-^remarquable. 

Dons  les  sangsues  médicinales  récemment  mortes ,  les 
mâchoires  sont  enfoncées  en  partie  entre  des  plis  de  la 
membrane  qui  tapisse  la  bouche  ;  elles  sont  rapprochées 
par  leur  extrémité  postérieure  et  divergent  par  l'antre ,  de 
manière  à  se  présenter  presque  en  forme  de  fleurs  de 
lis.  (Fig.  I ,  A.) 

Dans  l'annelide  dit  sangsue  de  cheval ,  les  mâchoires  ne 
sont  point  enfoncées  dans  des  plis  dé  la  membrane  qui  ta-  ^ 
pisse  la  bouche  ;  elles  paraissent  portées  sur  des  plis  de  la 
membrane  qui  tapisse  la  seconde  cavité  intestinale  ,  et  au 
Keu  d'être  convergentes  par  une  esti^émité ,  elles  sont  dis** 
posées  régulièrement  sur  une  ligné  transversale  sur'  l^ 
sphincter  qui  ferme  la  cavité  buccale.  {Fig*  5  ,  A*) 

tin  de  la  Société  phiijomatique ,  en  mars  i3i7  i  page  i3o  ,  et  que  M.  &u-: 
meril  sous  a  fait  connaître^.  C'est  évidemment  le  même  annelide  :  on 
peQt  voir  dans  le  rapport  de  M.  Dumeril  en  quoi  sa  description  dijQTére 
de  la  nôtre.  Nous  ne  connaissions  également  pa»  l'ouvrage  de  James 
Rawl  in  s  Johnson  (A  treatis^  ont  hc  médicinal, leech,  etc.  London,  i8i6), 
qui  a  décrit  les  mœurs  de  ce  même  annelide  ,  et  dit  un  mot  de  son 
canal  intestinal. 


.    DE     PHARMACIE^  Il3 

3^« .  Les  de&ts  que  Ton.  remarque  sur  ces  mâaehoûres  y  et 
que  Ton  ne  peut  apercevoir  qu'»  la  loupe  et  au  microscope ,. 
9oiit)  xians  Itô  sangsues  médicinales  grises  ou.  vef tes,  de 
petites  pointes  très-aiguës  disposées  en  une  lîgiie  courbe  qui 
ressemble  assei&  bien  à  une  scie  demi*cîrculaire  ;  peut-être 
y  tt-t-il  soixante  ou  soixante-dix  de  ces  dents  sur  chacune 
des  trois  mâchoires,.  (  Fig.  a  et  3.  ). 

Dans  l'hirudo  dite  sangsue  de  cheval ,  au  contraire  ,  les 
dents  forment  sur  la  mâchoire  une  petite  bande  saillante 
divise  dans  sa  lopgueur  par  un  sillon  unique  ,  et  dans  sa 
largeur  par  d'autres  sillons  qui  nous  ont  paru  être  au 
nombre  de  huit  ou  neuf ,  en  sorte  que  cette  bande  ou  por- 
tion des  mâchoires  forme,  sur. deux  rangs,  dix-huit  ou  vingt 
mamelons  qui  sont  beaucoup  plus  gros  que  les  dents  des 
sangsues  médicinales  y  mais  qui  ^ont  obtus  à  leur  sommet. 
ÇFig.  6  et  7  -)  M.  Caréna  dit  qu'il  y  en  a  quatorze  sur  chaque 
rang  ou  vingt-huit  en  tout.  Sur  quelques  individus  couser-' 
rés  dans  une  liqueur  spiritueuse ,  ces  mamelons  avaient 
pris  une  teinte  noirâtre  ,  en  sorte  qu'on  les  distinguait  à 
l'œil  nu  sur  les  mâchoires  •,  mais  on  était  obligé  d'avoir  re- 
cours à  la  loupe  pour. les  compter,  et  jamais  nous  ne  les 
avons  trouvés  bien  distincts. 

Dans  quelques  individus  ils  se  sont  séparés  des  mâchoires 
par  la  macération  dans  de  l'eau ,  ou  de  l'eau-de-vie  éten- 
dtie  ,  et  ils  se  présentaient  en  forme  de  petite  bande. 
(,Ffg.  5 ,  l.Xi). 

.Après  la  mort,  les  mâchoires  s'effacent  bien  plus  promp- 
tement  que  dans  les  sangsues  médicinales. 

Sur  les  annelides  que  nous  comparons ,  les  mâchoires 
sont  contenues  dans  une  première  partie  du  canal  intestinal 
qu'on  peut  ap|>eler  la  bouche ,  et  qui  nous  a  paru  de  même 


(i)  C'est ,  nous  pensons ,  un  semblable  accident  qui  a  porte'  M.  Savigny 
à  croire  que  dans  quelques  individus  de  son  espèce  Hœmopis  nigra  il  y 
avait ,  outre  les  trois  mâchoires ,  un  petit  crochet  mobile. 


Il4  JOlïï^NAL 

grandeur  et  de  même  forme  à  peu  prés.  Cette  iBoadie  est 
terminée  par  un  bourrelet  ou  sphincter. 

^.  Dans  les  sangsues  médicinales  ,  ce  spkineter  forme- 
une  ouverture  très-étroite ,  à  travers  lacpeUe  les  instru- 
mens  les  plus  fins  ne  sont  introduits  qu  avec  difficulté  et 
qui ,  après  la  mort ,  ne  laisse  souvent  pas  écouler  le  sang' 
contenu  dans  le  canal  intestinal.  (^Fig,  i  ,  E.  ) 

Dans  l'espèce  dite  sangsue  de  cheval ,  cette  ouverture  est 
fort  large ,  le  sphincter  n'est  pas  rétréci  ou  du  moins  ne 
Test  que  très-peu  «  et  on  ne  l'apercevrait  point  si  la  mem^ 
brAoe  ne  changeait  pas  de  couleur  et  ne  devenait  pas 
épaisse  et  fortement  plissée  dans  le  sens  de  sa  longueur. 
(F/^.5,E.) 

5**.  Cette  membrane  ,  qui  est  très-forte  et  blanche ,  ta- 
pisse une  seconde  cavité  que  Kitet  appelle  Tœsophage  (i), 
et  qui  est  terminée  postérieurement  aussi  par  un  sphincter 
très-distinct.  Dans  les  sangsues  ^lédicinales ,  cet  oesophage 
est  peu  éteodu ,  et  le  sphincter  forme  encore  une  ouver- 
ture assez  étroite.  {Fig:  8  ,  A.  )  Dans  l'autre  espèce  cette 
cavité  est  très* grande  ,  trois  et  même  quatre  fois  plus  que 
dans  les  autres.  {Fig*  la,  À.  )  Le  sphincter  qui  termine 
cette  cavité  est  bien  marqué  :  quoique  l'ouverture  qu'il 
entoure  soit  plus  grande  que  dans  les  espèces  médicinales , 
il  en  rétrécit  un  peu  le  passage.  (  Fig.  la  ,  B.) 

6"".  Une  troisième  cavité ,  la  plus  considérable  de  toutes^ 
est  la  suite  de  la  seconde.  Dans  les  sangsues  médicinales , 
elle  s'étend  de  B  en  £  ^fig*  8 ,  où  elle  se  divise  en  deux 
cavités  qui  vo]|it  se  terminer  vers  le  disque  eu  Z  Z  ,  sans, 
ouverture  visible ,  et  que  l'on  a  appelées  des  cœcum. 

Cette  grande  cavité  est  interrompue  par  des  brides 
(Jig*  8  ,  n  D  d)  qui  forment  des  chambres  dont  on  distingue, 
toujours  facilement  sept  ou  huit ,  souvent  davantage ,  et  de 
chaque  côté  desquelles  on  trouve  une  ouverture  aboutis-* 


(t)  VoyQz  son  ouvrage  déjà  cité,  page  aa. 


DE    FHARMA.CIE.  Il5 

saM  à  une  espèee  de  cul-de-sac  disposé  devant  en  arrière 
(Jig*  8  ,  c  c  c  )  :  dans  ces  ctûs-de-sac ,  qui  sont  au  moins  au 
nombre  de  quatorze  à  seize ,  on  troure  toujours,  dans  Tani*- 
znal  fraîchement  tué,  du  sang  noir ,  peu  liquide  et  gluant  ^ 
les  derniers  sont  les  plus  profonds.  Morand  en  a  parlé  , 
Thomas  les  décrit ,  f^itet  les  a  appelés  les  estomacs  de  la 
sangsue ,  et  il  en  a  compté  treize  de  chaque  c6té,  ou  vingt- 
six  en  tout  ;  ils  ont ,  dit-il ,  lafoime  de  panier  à  pigeon. 

La  membrane  qui  tapisse  cette  cavité  oii  estomac  com* 
plexe  est  fixe ,  transpareute.et  ne  change  pas  de^nature  dans 
les  cœcums^  la  cavité  de  ceux-ci  est  aussi  interrompue  par 
quelques  brides  ,  mais  ces  brides  sont  moins  fortes  et  n'ont 
point  de  culs-de-sac  comme  la  partie  antérieure. . 

Dans  Tespèce  dite  sangsue  de  cheval,  cette  cavité  est  bien 
différente  :  elle  ne  se  divise  point  en  deiùL  conduits  posté- 
rieurs ,  elle  se  termine  aux  deux  tiers  postérieurs  du  corps , 
en  3  yfig*  12;  elle  n'offre  point  de  culs-de-sac  latéraux;  la 
membrane  qui  la  tapisse  est  très-transparente  ,  et  elle  offre 
quelques  plis  sans  direction  fixe ,  longitudinaux  le  plus 
fiouvent ,  qui  semblent  seulement  destinés  à  lui  donner  la 
facilité  de  céder  aux  divers  mouvemens  et  extensions  du 
corps  de  Tannelide  *,  elle  contient  dans  toute  son  étendue , 
au  lieu  de  sang ,  une  pulpe  blanchâtre  assez  liquide. 

^®.  Nous  venons  de  voir  que  la  troisième  cavité  du  canal 
intestinal ,  celle  que  Ton  appelle  estomac ,  se  divisait  ^  dans 
les  sangsues  médicinales ,  en  deux  cavités  que  Ton  avait 
nommées  les  cœcums  :  à  Tendroit  où  cet  estomac  se  divise 
ainsi  ,  supérieurement  aux  cœcuips  ,  le  long  du  dos ,  corn-* 
mence  une  quatrième  cavité  longue  ,  très-étroite ,  qui  oc- 
cupe plus  dé  la  moitié  de  la  longueur  du  tiers  postérieur 
du  corps ,  et  dont  la  membrane  assez  épaisse  et  d'un  rouge 
brun  est  striée  obliquement  d'une  manière  régulière  très- 
remarquable  (Jig>  8,  H).  Une  seule  fois  nous  avons  cru 
trouver  que  cette  cavité  communiquait  avec  la  précédente. 
Nombre  d'autres  fois  nous  avons  cherché  cette  communi- 


Il6  JOU.KHilL 

calion  sans  la  trouver ,  et  hous  n'avons  pas  pu  faire  passer, 
par  injection,  dé  Teau  dans  cette  cavité;  nous,  doutons 
donc  que  celte  communication  existe.  Nous  avons  regardé 
long-temps  cette  cavité  comme  un  organe  creux  particulier 
dont  Tusage  nous  était  inconnu  ;  mais  son  analogie  avec  un 
orgune  qui  se  trouve  dans  lannelide  dit  sangsue  de  cheval , 
au  même  endroit ,  et  qui  fait  évidemment  partie  du  canal 
intestinal ,  nous  fait  croire  que  la  cavité  dont  il  s*agiten  fait 
également  partie  dans  les  sangsues  médicinales  {t). 

Dans  Tespèce  dite  sangsue  de  cheval ,  une  quatrième  ea«* 
vite  fait  suite  aussi  k  l^estomac ,  mais  elle  communique  avec 
cet  organe  par  une  ouverture  constante  entourée  d'nn 
sphincter  très-fort.  Cette  quatrième  cavité  est  largtB ,  sa 
membrane  intixme  est  trè^rforte  ^  jaune ,  et  trè»-plis$ée  y 
mais  d'une  manière  toute  irrégulière  (voyes^t^.  la  ,  H). 
Elle  contient  presque  toujours  un  liquide  épais  d'une  coup- 
leur jaune. 

8^.  Dans  les  deux  genres  d'annelides  dont  il  s'agit  on  le*- 
marque ,  sur  le  dos ,  à  la  partie  postérieure  près  du  disque, 
luie  petite  ouverture.  Cette  ouverture  communique  dans 
une  cavité  que  Ton  a  con^parée  au  rectum.  Dans  les  sang- 
sues médicinales  ,  ce  rectum  (^r-  8  et  1 1  )  est  placé  sur  les 
csecum  à  là  suite  de  la  cavité  précédente  ,  ayec  laquelle  nous 
n'avons  pas  trouvé  de  communication  apparente. 

Dans  l'annelide  dit  sangsue  de  cheval ,  au  contraire  ,  les 
injections  passent  à  travers  toutes  les  cavités  jusque  dans 
le  rectum  et  sortent  par  l'ouverture  extérieure.  Quelque- 
fois nous  avons  pu  suivre  la  communication  au  moyen  de 
ciseaux  très->pointus.  Un  sphincter  sépare  seulement  le  rec- 
tum et  la  troisième  cavité  ^  il  est  souvent  si  étroit  qi^'om 


(ly  Tbomas  dit  positivement  (  page  44)  <iu®  Festotnao  cle  ces  èaogsaes 
fla«  divisa  eu  trois  oaviUa.  Celle  du.  jnilieq  serait  la  cayitë  dô|it  aoos  par- 
lons ici.  Nous  croyons  que  Vitet  a  appelé  cet  organe  le  grand  canal 
excrémentiel ,  tandis  qull  a  appelé  le  rectum,  dont  nous  parlerons  plus  / 
loin  y  sac  excrementiei. 


pourrait  croire  qu'il  n*y  e^  a  pas.  Les  dûiix  faits  rapportée 
page  iio  nous  font  croire  que  les  divers  sphincters  ou 
ourertures  qui  sépareni  les  cavités. peuvent  se  dUater  mo^ 
mentaaém^t ,  pour  laisser  passer  les  eorps  qui  n'ont  pas 
pu  servir  d'aliment  à  Fanuelide»..  . 

Telles,  sont  les  différences  que  pnâseoate/ le  canal  in-o 
testinal*  .  >    .  '  ^  ,      . 

.  Les  sangsues  mëdicinales'^tant  propices  à  sucer  le  ^ng, 
il  ne  nous  paraît  pas  étonnant  que  l'autre  annelide ,  dont 
les  organes  de  la  digestimt  sont  si  différens,  me  ^e  nourrisse 
pas  de  laméme  manière.  La  fermetés  dents  en 'Scie  courbe 
dés  premières  est  trés^^couvenable  pour  ineider'  la  pefati , 
tandis  que  les  dents  en  mamelons  obtus  du  second  animal 
paraissent  bien  peu  propres  à  Un  pareil  usage. 

Mais  ^  dira-t-^n,  il  existe  cependant  un  annelide  qui 
s'attache  aux  jambes  des  bœufs  et  des  chevaux  ,  qui  sucé 
lô  sang  de  ces  animaux  et  qui  paraît  àite  atttre  qu'ùtie  des 
sangsues  médicinales  ordinaires  -,  quelle  e^t  donc  cellei-ci  ?  ' 

'Voici  ce  (|ue  nous  pouvons  répondre  a  cet. égard. 

n  a  appelé  sangsue  de,  cheval  un  annelide  noir  sur  le 
dos  et  quelquefois  sous  le  ventre ,  plus  ordinair^oçkent  ver^ 
dâtre  dans  cette  partie  et  tacheté  souvent  alors  de  noir. 
Or ,  nous  trouvons  une  variété  de  la  sangsue  médicinale  ^ 
laquelle  cette  descriptiou  convient  sou^  jloaa  les  rapport^ 
Ses  mâchoires  et  son  canal  intestinal  sonltol^aleiiient  sem- 
blables à  ces  mêmes  ipj^ganes  de  la  sangsue  médicinalei 
Quelquefois  elle  se  trouve  dans  le  comi^erçje* mêlée  avec 
la  Variété  commune^  à  bandes.- £n  l'examinant  superâ- 
ciellement^  elle  parait  toute  noire  en  dessus;  mais  ,  en  la 
regardant  bien  attentivement ,  on  remarque  sur  le  dos  de 
quelques  individus  lés  traces  des  bandes  qui  distinguent  la 
sangsue  médicinale.  .Lia  macération  fait  apercevoir  cesban*- 
des  dans  quelques-uns  de  ceux  où  on  ne  les  voyait  point 
tandis  qu'ils  vivaient  pi  y  en  a  d'autre^  où  l'on  ne  peut  pas 


/' 


Il8  lOUBHAL 

les  distÎDgner  quelque  moyen  qu'on  emploie  (Jig.  i5  )  (i); 

On  sait  que  la  couleur  des  aiiîhianx  est  très-variable ,  et 
qu'elle  change  souyent  avec  les  localités.  Il  ne  serait  donc 
pas  surprenant  que  la  sangsue  médicinale  acquit  cette  cou-* 
leur  noire  foncée  dans  quelques  marais ,  mares  ou  ruis^ 
seaux  Taseux  ^  peut-être  aussi  les  individus  noirâtres  dont 
nous  parlons  appartiennent-ils  à  une  variété  de  la  sangsue 
médicinale  \  Thistoire  de  ces  annelides  est  loin  d-étre  par^ 
faite. 

n  nous  semble  donc  que  la  seule  apparence  extérieure  a 
fait  confondre  cette  variété  de  la  sangsue  médicinale  avec 
une  espèce  toute  différente  qui  ne  suce  point  lé  sang  des* 
animaux. 

Les  caractères  anatomiques  que  nous  venons  d'exposeï* 
,  ne  sont  pas  les  seuls  qui  distinguent  les  espèces  desangsues  * 
il  en  est  quelques  autres  purement  extérieurs  que  l'habitude 
de  voir  apprend  à  saisir  ;  leur  énumération  terminera  cette 
description  comparative. 

Les  sangsues  médicinales  et  leurs  variétés ,  quand  elles 
sont  fortes  et  en  santé  (il)  ,  se  mettent ,  se  contractent  en 
forme  d'olive  lorsqu'on  les  lire  de  l'eau ,  et  présentent  sou- 
vent une  résistance  assez  forte  à  la  pression  des  doigts. 
L'autre  annelide  est  allongé  et  ordinairement  flasque  5 
quelques-uns  présentent  de  la  dureté ,  mais  ils  se  retour- 
nent seulement  en  anneau  dé  la  tête  au  disque  ,  sans  se 
mettre  en  forme  d'olive.  Ces  annelides ,  vers  le  Second 
quart  environ  de  la  partie  antérieure  du  corps ,  «elle  ou  se 
trouvent  les  organes  génitaux ,  sont  plus  renflés  et  plus 

(1)  M.  Henry,  de  la  pharmacie  centrale  ,  eut  la  complaisance  de  noa$ 
faire  donner  de  ces  sangsues  qu'on  avait  mises  à  part  et  qu'on  regardait 
comme  des  sangsues  de  cheval  ;  quand  nous  les  reçûmes,  sur  heaucoup 
il  était  impossible  de  distinguer  ces  bandes  du  dos.  Au  bout  de  deux 
mois  de  séjour  dans  un  bocal  où  l'eau  était  renouvelée  souvent ,  on 
voyait  assez  facilement  ces  bandes  sur  le  plus  grand  nombre. 

(a)  Nous  voulons  dire  par  là  toutes  celles  qui  ont  le  canal  intestinal 
conformé  de  la  même  manière. 


DE     PHARMACIE.  II9 

^consislans.  Ce  renfleinenf  est  surtout  marqué  après  la 
iiil>rt  par  une  espèce  de  pression  au-dessus  et.  au-dessoui 
(Ji§.  16  et  17). 

Les  sangsues  médicinales  adhèrent  beaucoup  plus  for- 
tement par  leur  ouverture  buccale. 

Par  rapport  à  la  couleur ,  le  fond  de  la  robe  est  très- 
variable  dans  les  sangsues  médicinales  et  dans  Tespèce  dite 
sangsue  de  cheval  ^  .on  en  trouve  depuis  le  vert  clair  et  le 
vert  grisâtre  jusqu'au  noir  foncé  :  le  dos  est  généralement 
beaucoup  plus  obscur  que  le  ventre  :  celui-ci  présente  sou- 
vent des  taches  brunes  ^  très-irrégulières  en  grandeur  et 
variées  e]i  position.  Le  fond  de  la  robe.n'ofire  donc  aucun 
•caractère  distinctif  extérieur. 

Mais  il  n  en  est  pas  de  même  des  bandes  qu'on  remarque 
sur  le  corps.  Dans  la  sangsue  médicinale  grise  (hirudo 
jangmsuga  medicinalis  de  M.  Savigny  ,  hintdo  medicinalis 
de  M.  Caréna),  on  trouve  le  plus  ordinairement  quatre 
iNindes  bien  distinctes  sur  le  dos ,  deux  de  chaque  côté 
(Jig*  19).  Ces  bandes  sont  quelquefois  interrompues  par 
des  renjQemieps  réguliers  distribués  de  cinq  en  cinq  an- 
neaux. Outre  ces  bandes  on  remarque ,  excepté  dans  la  va- 
riété presque  noire  dont  nous  avons  parlé  plus  haut  9  une 
autre  bande  d'une  couleur  moins  fpncée  que  le  reste  de 
la  robe ,  et  qui  fait  la  séparation  du  dos  d'avec  le  ventre. 
Cette  bande  marginale  est  bordée  elle-même'  de  deux  lignes 
assez  ordinairement  d'un  brun  foncé ,  l'une  sur  le  dos  j 
l'autre  sous  le  ventre  (Jig»  i^)*  / 
^  L'autre  sangsue  médicinale ,  vulgairement  appelée  sang- 
sue verte  (  hirudo  sanguisuga  officinaUs  de  M.  Savigny  » 
hirudo  provincioMs  de  M.  Caréna)  9  ressemble  beaucoup  à 
la  précédente.  Mais  la  seconde  bande  du  dos  est  moins 
tranchée ,  et  elle  se  joint  à  la  bande  marginale  par  des 
teintes  transversales ,  en  sorte  que  les  c6tés  ps^raissent  por- 
ter une  séria  de  facettes  qui  s'étendent  de  la  tête  au  dis- 
que (^Jig*  20  )  ;  nous  avouerons  que  souvent  il  nous  a  été 


© 


^ 


X20  JOUBMAL 

Crès-<l]fficîle  de  distinguer  si  une  sangsue  donnëe  ëtâit  de 
la  variéié  verte  ou  de  la  variété  grise-^  la.  Couleur  généta- 
lement  plus  verte  dans  la  première  n'est  pae  constante  , 
nous  en  avons  eu  de  couleur  jaun&tre-fauve  (Jig>  120). 

Enfin  y  dans  une  variété  de  la  sangsue  médioinale  doiit 
on  n'a  pas  encore  jpaiié ,  nous  croyons ,  les  bandes  sont 
remplacées  par  des  ligues  de  points  noirs  régulièrement 
disposés  de  cinq  en  cinq  anneaux  ;  la  rangée  la  plus  au  mi- 
lieu du  dos  est  parfois  à  peine  distiBcte.  Ces  {>ointa  sont 
souvent  réunis  par  une  bande  jaunâtre  qui  forçie  alors  les 
deux  lignes  longitudinales  du  4os«  On  trouve  «fcsez  eom- 
munément  cette  variété  m^lée ,  dans  le  commerce ,  a¥ec 
les  sangsues  médicinales  ordinaires  ;  elle  est  généralement 
noire  et  n'est  pas  très*grosse.  Nous  en  avons  rencontré  des 
individus  dW  très-beau  vert  (fig.  18  )  ,  d  autres  d'un  vert 
très- foncé  et  de  dimensions  très-grandes.  Ncrus  n'avoue  pu 
connaître  de  quel  piys  venaient  ces  Sfingsues  ;  nous  avons 
eu  tout  lieu  de  croire  qu'elles  venaient  de  -New^Yorek ,  aux 
-États-Unis.  ^ 

-  Dans  Tannelide  dit  sangsue  de  cheval  il  n'y  a  «pas  de 
-bandes  longitudinales  continues  -sur  le  dos  (fi^>  f^^)  9 
•comme  dans  les  sangsues  médicinales  ;  ^n  rett^arque  seu- 
lement dans  les  variétés  peu  fotic^ées  en  couleur  de  petites 
mouckctures  très-irrégulières  ,  brunes  ,  qui  peuvent  pre- 
'Senter  pai*fais ,  il  est  rtki ,  Tai^eet  de  bandes 'l'érs^ueTa^- 
nélidesâraccourcit,  mai  s  ces  bandes  sont  toujours  inter'> 
rompues  et  assez  irrégulièratuent  disséminées  Astns  l'état 
ifitoyen  de  dilatation  de  ranimai.  La  figure  t^  reptésente 
un  individu  où  ces  tacbes  avaient  le  plus  l'apparence  de 
bandes.  Les  points  noir$  que  l'on  a  appelé  yêuit  forment 
encore  une  difTërence  quand  on  peut  les  apercevoir.  Dans 
la  sangsue  médicinale ,  ces  points  sont  placés  comme  on  les 
voit  dans  la  figure  i3  ;  dans  l'autre  annelide ^  iU'  oilt  la  dis- 
tribution itiarciuée  dans  la  figure  i4  (i)*  La  loupe  est  le 


i^* 


(i)  Voyez  aussi  le  Mémoire  déjà  cité  de  M.  Caréna.  ' 


Saornal  d^I^aarmaCL^--    mars  zSaô 


ANATOMIE    DES    SANGSUES. 
Genre'    ffù'iulo . 


■■    V 


■  \ 


r 


^/eitmal  de  Pharmacie .    mars  tSaS , 


SAXGSrES . 
Genre    ffù'ii_<{o . 


»^^  ■•■"  ■— f^ 


Jimnial  Je  Phamuu.-ie 


SANGSUES  . 
Genre"   HiruJo  ■ 


plus  30UTent  indispensable  pour  les  aperce?oir  dans  1« 
première  ;  dans  le  second  ,  on  les  voit  souvent  à  Tœil  nu  : 
dans  tous  les  deux  la  macération  .les  fait  distinguer  plus 
facilemeât* 

Le  bal  que  nous  nous  ëtioiis  propose  était ,  comme  on 
Ta  vtLj  de  rechercher  quelles  sangsues  produisent  des 
morsures  douloureuses  et  longues  à  guérir  ,  et  ensuite 
quelles  étaient  celles  qui  ne  mordaient  pas  et  que  Ton 
pouvait  confondre  avec  celles  propres  aux  saignées.  Le 
travail  que  nous  avons  entrepris  à  ce  sujet  nous  ii,pix>iivé 
qu'une  espèce  qui  passait  pour  faire  des  morsures  doulou- 
reuses était  précisément  celle  qui  ne  mordait  pas.  Comme 
on  en  trouve  cependant  quelquefois ,  dans  le  commerce  , 
des  individus  mêlés  avec  ceux  dé^  bonnes  espèces  ,  nous 
avons  donné  les  signes  anatomi^ues  et  les  signes  extérieurs 
les  plus  propres  à  les  distinguer  les  uns  des  autres» 

Peut-être  trouvera-t-on  plus  tard  que  toutes  les  annelides 
qui  sucent  le  sang  ont  les  ïnàchôirès  et  le  canal  intestinal 
semblables  à  ceux  des  sangsues  médicinales  (i),  tandis  que 
les  autres  ont  ce  canal  conformé  différemment* 

En  attendant  nous  proposons  d'éter  à  Tannelide  dite 
sangsue  de  cheval  le  nom  de  sangsue  et  les  épithètes^a/ig'ia* 
sorba  et  sanguisuga^  et  de  l'appeler  Azruéio  9orax\  ainsi 
que  Johnson  Tavait  déjà  proposé  àV^nt  nous. 


(i)  Déjà  na  fait  vient  à  Tappui  de  ceite  conjectare.  La  petite  hirudo 
troarée  en  Amérique  dans  Tocil  d'un,  héron,  qui  paratt  par  conséquent 
propre  à  sucer  le  sang ,  et  qui  a  été  remise  à  l'Académie  de»  sciences  par 
M.  Percy,  avait  la  partie  postérieure  du  canal  iotestinal- divisé  en  deux 
cœcums  comme  la  sangsue  médicinale  :  les  ''  paroU  de  la  fiartie  anté- 
rieure de  ce  canal  s'étaient  agglutinées»  et  il  ne  nous  a  pas  été^ possible 
de  les  examiner. 


XI*.  Année.  —  Mars  iSaS.  9 


l%%  JOURNAL 

•   Î-.  '  '  '  •     '  •      . 

,       \  .     •  .  .    ».       . 

ÈX'PLICATIO»  DES  FIGURES. 

10^,  I.  Intértenr-de  Ift  bouche  de.  la,  âai^yve  nëdioiaaW ,  ooaâdërahlc- 
'  ment  grossi  ,  et  tu  ,  la  paroi  inférieure  étant  incisée  et  écartée» 
^.  Lefl-troi^  mâchoires.' 

£\  Le  splmuiter  qutforaw  la  bôache  et  commence  Foesophage. 
Ç.  L'œsopha^e^ 

JPi^.  a.  Mâchoire  de  la  sangsue  médicinale  rua  à  la  loupe  arec  aet  deo- 
'  telures  ou  dents. 

Fig\  3;  lAiSme  mâchoire  vue  au  microscope. 

Fig.  4*  Ooupe  de  la  même  mâchoire  dans  le  sens  de  son  épaisseur. 

Fig\  5.  Intérieur  de  Ih  bouche  de  l*annelide  ,  que  nous  avons  proposé 
.d'apipeler  hirudo  porax  aulieude  «angsue  de  chèvftl ,  considéra- 
blement  grossi ,  et  vu ,  Iji  paroi  .inférieure  étant  incisée  et  écartée. 

A,  Les  trois  m|!ichoires  portées  sur  le  sphincter  £. 
'  È,  Sphincter  qui  termine  la  bouche. 
C  CN&sophage. 
i.  Les  dents  ou  mamelons  ce  séparant  de  la  mâchoire.. 

Fig*  6.  Mâchoire  de  Vhirudb  thorax  me  à  la  loupe ,  dans  un  sens,  et  pré- 
sentant  ses  dents  ou  mamelons. 

Fig,  7.  Même  mâchoire  Tue  dans  un  autre  sens ,  dans  celui  de  Iskjig,  5. 

Fig.  8.  Sangsue  médicinale  de  moyenne  grandeur ,  ouyerte  dans  sa 
longueur  et  dans  le  milieu  de  la  face  inférieure  ou  du  rentre. 

A.  OEsophage. 

B.  Commencement  de  Testomac. 

'    .  £.  Endroit  où  Tesifàmac  se  divise  en  deux  cœcnms. 
Z  Z.  Gœcum  qui  ae  termine  en  dbque  iK. 
D  D  D.  Brides  transversales  qui  divisent  Pestomac  en  compar- 

fimens  ou  chambres.  ~ 
C  Ç  couvertures  de»  sacs  de  Pestomac  qui  se  trouvent  deux  à 

deux  dans  chaque  compavtiment  ou  chambre. 
^f.  IL  Cavité  striée.emspiràle  qui  se  trouve  à  la  bifurcation  de  Tes-  ' 

tomao  »  ou  à  Foii^ne  der  ocscums ,  entre  ces  mêmes  cœcums 

et  au-dessus.  > 

0.  Kectum  dont  Tourerture  extérieure  est  sur  le  dos  près  le 

disque. 
K.  Organes  génitaux. 

Fig»  9.  Coupe  transversale  et  grossie  de  la  sangsue  médicinale  au  milieu 
de  Pestomac. 
A  A.  Parties  de  la  membrane  interne  de  Pestomac  qui  forment 
les  compartimens  ou.  chambres. 


DE     PHA.RMÀCIE.  1^3 

JP'ig,  10.  Autre  section  transversale  e^  grossie  du  corps  île,  la.iangsae 
médicinale,  en  H  fjîg*  8» 
Ab  Vaisseai^  strié.  «    i  i*'; 

Z^.  «Le9  cœcums. .  .  .. 

I^,  II.  Auti»  seotion  trans^eivale  et  grossie  du  oéfps  dé  la  sâogtoe  mé- 
dicinale ,  en  0 ,  Jig.  8.  *  '-  »  '  \  '     « 

o.  Rectom.  .  -i  .;   .j  >..;(•-. '>:'t   .  .. 

J?^..'^scœqom«i.-  /  ".  •.  ..  ..Wv- 

i^V^.  ».  Atmeli^è  y'hituào  ^ùtéoè ,  â«  ittd^irtie'grattdettf  .^"bàtéffe  dans 
«a  IttUgUetff' et  à^ûêlé  xttlUeh  dtf'lréfit^ <AC1  dé  ^fbdéii&féHkire. 

•  A.'OËsppliage.  .  ';'."''  '"."."'!!.  ".;.''- 
B.'CbrtQ^èncement  de  l'efstoMaé.  ^'  '  *  .  s:  >.  ii 
Z;  Tfermiilaisondérestonîâc.':'    •  '  *  '  '     \         ;     *' 

H.'  Ca^t^  à  la  suite  de  Vestôtnafc  <iont  elfe  est  séparée  par  un 
*        '  spEinctér  assez  étroit.       '  '    ,   '  '  ' 

Dans  cette  figure ,  le  rectum  de  l'annelide  n'est  point  ouvert  | 
Jla,plju;9,p)  est  indiqua y:â  lA.uiite.dAJft.cAiviU  H^pardvwi^to*' 
gées  de  points  qui  vont  jusqu'au  disque, 

K  K.  Organes  ^nkâàx:     •  ;  .    .'! 

Fig,  i3.  Manière  dont  sont  placés  sur  la  lèvre  supérieure,  dans  la  sang- 
sue médicmale  ,'leâ  poiofts  nèi^'qti^bn  appelle' yeux. 

Fig,  14.  Manière  dont  sont  placés  fur^iaièvre  supérieure ,  dAnsPAinido 
uoraxy  les  points  noirs  qû^on  appelle  yeux. 

Fig..  i5.  Sangsue  xUiédioitiale.jiôkre.iOa  vocfr  ïeà  tracer  desibatude^' dor- 
sales qui  distinguent  ezlérieurement  cette  ann/e^46,'deja  éui*f 
'^vàndé ,  ngdré  i6l  mais  quelquefois  ces  bandes  ne  sont  point  aj^er-, , 
cevables.  '        »>        -      ^ 

•  Fig,  16.  AnneUdequençm««ifo«W']^TopoaéiJ?i|lVtlér  AifWot'or^ 

de  sang^sue  ^e  cheval^  et  qup  Ton, confond  souvent açec  celle<re- 

Fig.tf,  Autre  %k^do  voraie  ,'dlî  cofuVenr  Verte ,  avec  i^  éaclièfs'  irrégu-^ , 
4ièves,  bntve»,  sur  l»idQS/f!n.foi«ie  4ie  Itgixdl 'KlAKîtudinâles ,  ' 
. mfdss  in^çrrompue^  >^ce  auitdUlingAe  ce^r  espèce^  àp^  lÛA^s.deift  bain  * 
des.  iQngituqjLna^les  non  intetrompues  de  la  sangsue  méduanale. 

/'ï^.'TOi^SatijgSue  ïttéaidnale  ourûne  dès  lignes  dorsale^^  longitudinales 
estreotfittfc^îpàrdtfs'pftiftts^ilbiMS'-ètltf  secV>nc(é^  Ugné  pa#  des' 
points  jaunâtres  de  cinq  en  cinq  an;aeaux.'£lle  est  d'un  beau  vert 
clair.  On  en  trouVe  de  oruÀcs  peu  foncées  en  couleur  :  quelques- 

•  u^s^^to^a^eb^noir^  'O^vletf  jpoiqts^spnlt  àprâevisib^',  d'âbtres 
_  T  çnpnd'u»  v,ert  tr^:fowî^,,p^^quj5i^irt  ily  enia  de^pt^jbuit . 

'  '  "    I>6\ices  âclonguéur  dans  leur  état  moyen  d'extension . 


laA  JOURNAL 

Ft^,  ip.  SangtQA  m^dioiiule  de  i;rand«ur  naturelle ,  o&  les  bandes  qui 
dittingtient  la  sangsue  médicinale  sont  bieainarqaëes.  Il  se  trouire 
de  ces  sangsues  qui  ont  jusqu^â  neuf  et  dix  pouces  de  longueur , 
dans  un  ëtat  moyen  d'extension.  C'est  probablement  la  Tarie'të 
sanguisuga  de  Linnée  ,  celle  dont  il  disait  :  h  JYorlandit  medici- 
màU$.  inêtar  adhihita ,  oruorU  adeè  éi^ida ,  ta  not^ûm  tanguime  $t 
uitd  prifars  equum  dieuntur. 

Fîg,  ao.  Petite  sangsue  médicinale  de  la  yarie'të  appelée  hirudo  iangut- 
suga  offUinaliê  par  M.  Savignjr,  hirudo  prùwineialU  par  M.  Caréna , 
•t qu'pn  ^sigae  dans lecoinnierce 40us  le  niom de 9angmi9  verte , 
]iarc.e^qi)'^lU  est  ordinaireiMnt  plm  ¥erte  que  la  aangniiB  méàicu 
nale  commune ,  appelée  sangsue  grise;  elle  est  anssi  ordinairement 
beaucoup  plus  grosse,  et  aouyent  de  quatorze  a  quinze  centimètres 
de  longueur  dans  un  état  mqyen  d^extension.  On  Toit  qu'elle 
n'est  pas  toujours  rerte.  J'en  ai  possédé  par  le  commerce  quatre 
ou  cinq  individus  jaunâtres  ou  fauyes  comme  celui-ci  «  je  ne  sais 
pas  d'où  ils  Tenaient. 

>  ■  .  ,     > 

EXPÉRIENCES 

Sûr  Veau  minérale  ^ÏJEnghien^ 

••  '  '  •      •  Par  M.  VAtjQÛELiir.  *"  *';  '  "  '  "  '  ■ 

Dësitant  avoir  si  dans  Teau  minérale  d'Enghien  ra(;îde 
hydrosiilfuriqtfe  est  à  Téiat  d'hydrosulfate ,  j'ai  fait  les  ex- 
përiénces  suivantes  : 

».-  Première  expérience.  •'      • 

Tai  m^té^Iané  une  solution  di^;  carbonate  dç  ^^iMMi^ii^el- 
ques  gouuea  de  protosujfate  defeïr.,.l/B  mélange jç^s^/^év^nn.^ 
laiteux ,  ensuite  des  flocons  jaunâtres  se  sont  mamfestés  ; 
ce  qui  confirme  ce  qu'on  savait  déjà ,  savoir ,  queié'dtfrbo- 
natede  <cliàux  décompose  le  proto&iiliate.defer^/â^^^^  taet 
alors  de  Peau  hydrosulfurée  dans  <;a  mélan^ge  ,il  deyi^i 
noir  ^  et  il  se  forme  un  dépàt  de  la.méme  couleu^i».  /i  u . 

Deuxième  expérience»  .  .     -*  •■ 

J'ai  mêlé  ensemble  &  peu  près  des  quantités  égk\és  de 
dissolutions  de  carbonate  de  chaux  acide  et  d  eau  hvdro* 


Dfi     I^IIARMACIE.  It5 

lulfurëe  très-forte  »  et  j'y  ai  mis ,  ayant  gii*eUe  ne  se  tron- 
blàt ,  quelques  gouttes  de  proiesalfate  de  fer  ;  à  Fittstant 
même  le  mélange  est  devenu  d*un  noir  très-intense  ^  et  il 
s'est  fait  un  dépôt  abondant  de  la  même  couleur. 

.  Conclura-t-oh  de  cette  expérience  que  Taeide  hydrosul-^^ 
fbriqiie  a  décomposé  le  carbonate  de  chaux  et  a  formé  de 
rhydrosulfete  calcaire ,  lequet  k  aon'  touF  a  décomposé  le 
protosùlfafte  de  fer  ? 

Mais  Ton  sait  d'un  autre  côté  que  le  earbonate  de  ferv 
lorsqu'il  est  encore  humide  y  est  décomposé  par  l'acide  hy- 
drosulfurique.  Or,  Von  peut  dite  que  quand  on  met  dan» 
un  mélange  de  carbonate  dé  chaux  et  de  protosulfate  de 
fer  de  l^acide  hydrosulfud^ue  ,-)e  sulfate  de  fer  est  décom<^ 
posé  par  le  carbonate  de  chaux  èl  couvert!  en  carbonate 
de  fer,  et  que  ce  dernier  est  décomposé  à  son  tour  parFaeide- 
hydrosulfurique.^ 

Troisième  expérience. 

J'ai  fait  un  mélange  de  parties  égales  d'une  dîssolatibnr 
de  carbonate  de  chaux  très-forte  et  d'eau  hydrosulfurée 
aussi  très-concentrée  :  je  n'ai  point  obserréde  diminution ,' 
dans  l'odeur  ,  plus  grande*  que  celle  qui  devait  résulter  de 
l'extension  de  l'eau  hydrosulfurée.  J'ai  mis  ce  mélange 
dans  une  capsule  ,  et  aussitôt  je  l'ai  placée  sous  le  récipient 
de  la  machine  pneumatique  oâril  y  avait  une  autre  capsule 
pleine  d'acide  sulfurique ,  et  le  vide  a  été  fait  le  plus  exac-" 
temcnt  qu^  a  été  possible.  J'ai  fait  jouer  la  machine  jusqu'à 
ce  que  reffervescence,  qui  a  eu  lieu  d'abord  aveeviolenee, 
eut  cessé ,  et  ensuite ,  comme  le  vide  se  conservait  à  trois 
ou  quatre  lignes  pendant  long -temps,  on  ne  pompait 
plus  que  tous  les  quarts  d^heure.  Au  bout  de  soixante  heures 
les  quatre  cinquièmes  environ  du  liquide  étant  évaporés , 
nous  avons  retiré  la  capsule  et  examiné  le  résidu  qu'elle 
contenait.  Nous  avons  remarqué  i*.  que  sur  \e&  parois  et 
le  fond  de  la  capsule  il  y  avait  un  sédiment  de  carbonate 


fi6  jounwAi' 

4e  çbaox  qtii*6>U  dissous  avec  etkjcyjçsc^^  d^ns  Fiiciâe 
muri^tîqiie  et  9$ns  aucune  odeur  sulfureuse  ;  2*^9  queTe^u 
ii*a¥»it  ni  odeur  ni  saveur  sulfureuse  ^  i^.  qu  elle  pré^ipi-* 
tait  le  sulf^iU^  de  fer  4*sJK>rd  en  blax^c ,  qui  pfus^itl^ç^tàt 
au  J4^Rie*,  ifu^flle  ne  poircis^it  pullemeut  r^éutç:4e 
plomb  ni  (le  nitrate  d'argeut  ^  mais  lef  précipitait  e^  blai^c  ;• 
çepeqdâQt  ce  deriiier  devient  noir  au  bout  d'uk^  certain 
temps  ^  5^,  Tacide  oxalique  y  démontrait  encore  la  préèen^ce. 
du  oarbonate.de  chaux.  . .  .     x      " 

Si  J|:*4Qide.hy4^osulfuriqi|e.ppavait  décomposer  le  carbo- 
nate 4e  ohfmx ,  nous  auriot^  trouvé  Une  quantité  notable 
d'by^^^iuHMe  de  cette  base  i»ns  la  liqueur  (c^r  uou^  ne 
pepBOii^pas  qû$  ce  sel  so$t.  décomposé  dans  I0  vide  )%  et 
Viow  r\y  ei^  avops  pas  rex^^outcé*  La  couleur  Doice  qu'a 
prisQ  le  précipité,  d'ailleurs  CQtt. petit ,  formé  par  cct^^  eau 
dans  la  dissolution  d'argent ,  peut  provenir  d'uu  peu4'by'* 
posulfite  ,  formé  par  le  contact  de  Tair  \  car  quoique  nous 
ayons  entretenu  le  vide  le  mieux  que  nous  avons  pu ,  cepen- 
dant il  rentrait  toujours  |m.pe\i  d'air  pendant  la  nuit  v  j'ai 
remarqua  ça  fSet  q\ie  le. mélange  delà  dissolut! pu  de  car-<* 
bonate  deçbaux.  et  d'acide  bydrosulfuriquei  se  trouble, 
beaucoup  plus  .promptemPAt  p^r  le  contact  de  l'air  que  la 
solution  d!aci^eliyd|*osuIf\iiri<Iue  seule  \  cepejgidapt  celle-ci 
se  trouble  aussi ,  et  j'ai  observé  fqu'il  s'y  forme  n^pie  de 
Vaçîd^  sulfurique  9  et  c'est  ce  qu'on  observe  à  la  source  des 
eauxsulfureuses,  .      *    .  . 

Lu  le  «3  mars  i8a5,  à  rAcadëraie  d%  médecine,  section  4e  pha.rmacie« 

Sur  un  sel  réfrigérant'^  par  M.  Vauqueeih. 

J'ai  ap^lysé.  un  sel  apglais  ;,;5u  voici  la  comppsîtjion  : 
.    Sur  iQo  parties  j  i"*  ]\Iuriîite,de  potasse*.  .  .  5j, 
,.  3%  Muriate  d'ammoniaque,,  ...   .   • ..  ,,  .  ,  .3a. 

,    ; /S^  Nitrate  de  posasse» xo 

.  ve,pj8l^  mis.  dans  quatre, parties  4'eau  et  agité  prompte-* 


,  V  DE     PlfAllHAiCIE.  tùq 

mçnt^  a  fait  descendre  ic.thei^nfpn^i^tr^  d<i  ]lé^uututd(3  20 
à  5  au-dessus  de  zéro.  .  ,v        '  ; 

Pour  savoir  si  notre  ana^pe  était  e^cte.,  iito^â  en  avons 
composé  un  d'après Jes  proportiouÀ  in4i^ué64  p^-^essns ,  et 
Fayant  mis  avec  la  même  quantité  d'eau ,  nous  av.ons  obtenu 
\xn  résultat  absolument  semblable. 


k  «  w»«*«w«  *twy%/vww%iVtHMWv*t^tw/t^vm 


œRRESPONDANCE. 

On  a  récçQitnentfait  des  r6bhQrol\es  sur  la  pu^ro^éketri" 
cité  (  ou  celle  que  développe  la  cbaleur)  dans  des  cristaux 
de  sels  produits  par  Tart.  Celle  des  minéraux  était,  comme 
on  sait  ^  ançîe.njQeçQ,eDt  connue  ;.,, 
Dans  la  Tourmaline ,  d'après  les  observations  de  Lémery • 

Topaze. Cahton. 

A'xinite.  .  .  .  .  .  .  .v  .  •  .  ...  .    Brard. 

Boracîte. 
Mésôtype. 

Prehnite y Hatiy. 

.  .       Oxyde  de  zinc. 
Sphène. 

En  1817  ,  le  docteur Brewster, d'Édimbourg^a recoaau 
également,  à  Taide  de  la  membrane  interne  de  Yarimdo. 
phragnûtes  yla  présence  de  la  pyro-électricité  dan«  les  mi- 
néraux suivans  :        ' 


«  .   .  • 


La  sco^ési^.  .  .)   m^o^pe 
La  mésolite.  .  )   de  Haûy, 
La  mésotype  du  Groenland , 
Le  spatb  calcaire , 
Le  diamant , 
X'orpimen t  j  aune  , 
L'analcimey    • 
L'amétbyste , 
Le  béryl  jaune , 
Le  sulfate  de  baryte , 


Le  sulfate  de  strootiane  , 

Le  carbonate  de  plomb  , 

La  diopside  , 

Le  spath  fluor,  rouge  et  bleu, 

Le  quartz, 

L*îdocrase, 

Le  mellite , 

Le  soufre  natif, 

Le  grenat , 

La  dicbroïtô. 


L^  poudre  de  tourmaline  est  elle-même  électrique. 


I^S  JOURIVAL 

Votd  les  «utrefl  tels  qui  ont  offert  des  rignes  de  pjn 
âectricité ,  à  un  degré  considérable  , 

Le  lAitrate  de  potasse  et  de  soude  , 
L'ftcide  tartriqne» 

jé^  un  degré  plus  faible  ; 

«   L^oxftlate  d^ammontaque ,      iLe  prussiate  de  potasse  f, 


Le  chlorate  de  potasse , 
Le  sulfate  de  magnésie  et  de 

soude  y 
Le  sulfate  d'ammoniaque, 
de  fer , 
de  magnésie , 


Le  sucre , 
L'acétate  de  plomb  ^ 
Le  carbonate  de  potasse , 
L*acide  citrique , 
Le  deutocblorure  de  mer- 
cure% 


Note  sur  la  réponse  de  M.  Fée  à  T article  du  Journal  de 

pharmacie  ^  signé  André. 

Nous  ne  croyons  pas  devoir  répondre  aux  personnalités- 
dont  Dous  atons  été  Tobjet*,  le  Journal  de  pharmacie  ne  peut 
s'ouvrir  à  ces  basses  plaisanteries;  mais  l'article  de  M.  Fée 
contenant  des  assertions  scientifiques  essentiellement  fausses, 
noue  ne  pouvons  pas  les  passer  sous  silence.  II  nous  accuse, 
par  -exemple ,  d'avoir  compilé  Wahl  et  Lambert ,  et  d'avoir 
fait  entièremept ,  d'après  les  ouvrages  de  ces  savans ,  nos 
recherches  sur  les  quinquinas  ;  nous  nous  permettrons  d'as- 
surer à  M.  Fée  que  ,  probablement ,  par  ihadvertance ,  il 

a  dit  la  chose  qui  n'est  pas  exacte Il  suffira  ,  pour  s'en 

convaincre ,  de  comparer  notre  article  avec  les  travaux  de 
ces  botanistes ,  et  l'on  verra  que  nos  recherches  sont  véri- 
tablement originales  ,  eu  sorte  que  nous  prions  M.  Fée  de 
prouver  le  contraire  par  des  citations.  J.^J.  Vihet.  ' 


V^     PHABMÀCIEé  lOiSbis 


lwWMW^^^w(%^W^^(%^^%%^%É^^'^ 


ACADÉMIE  ROYALE  DE  MÉDECmE. 
SECTION  DE  PHARlMACIE. 

i 

-     PRIX. 

ti' Académie  royale  de  médecine  ,  section  de  pharmacie, 
propose  pour  sujet  du  prix  qui  sera  décerné  en  i8a6  ,  la 
question  suivante  : 

a  Hecherclier  par  f  expérience  siks  d^érentes  substances 
des  sécrétions  se  troui^ent  toutes  fotniéeS  dans  h  sang  de 
thommé  et  des  animaux  carnivores  et  herbivores^  >> 

* 

Les  anciens  regardaient  le  sang  comme  la  source  com^ 
mune  où  la  nature  puisait  toutes  les  matières  qui  consti- 
tuent lés  éttes  organisés. 

Plus  tard ,  on  a  pensé  que  le  sang  n'en  contenait  que 
les  élémens  ^  qui  ensuite  étaient  rassemblés  et  élaborés  par 
les  divers  organes. 

Dans  ces  derniers  temps ,  les  belles  expériences  dé 
M.  Brande  sur  le  principe  colorant  du  sang,  et  de  MM.  Du- 
mas et  Le  Royer  sur  Fexistence  de  Furée  dans  le  sang  des 
imimaux  auxquels  lea  reins  avaient  été  enlevé^,  semblât 
donner  quelque  crédit  aux  opinions  des  anciens.  ' 

L*Âcadémie  pense  :  i^.  Que  c^est  principale^oaient  dans 
le  cas  de  maladie  cheai  Thomme  où  les  fonctions  des.  or- 
ganes sont  suspendues ,  troublées  ou  ralenties ,  que  Ton 
parviendra  plus  aisément  à  résoudre  la  question  ; 

a®.  Qu'à  Fexemple  de  MM.  Dumas  et  Le  Royer ,  c'est 
après  avoir  enlevé  aux  animaux  certains  organes  dont  la 
privation  n'entraîne  pas  une  mort  prompte ,  qu'il  convient 
d'examiner  le  sang  ^ 

3**.  Qu'une  analyse  préliminaire  approfondie  du  chyle 


tester  JOURNAL    DE    PHARMACIE. 

des  animaax  herbÎTores  el  carmyores  /ponirait  être  d'un 
grand  secours  pour  arriver  à  une  connaissance  plus  par- 
faite 'j 

4*".  Enfin ,  qu'il  serait  t^ile  4*«xftniinér  le  sang  lorsqu'a- 
près  avoir  parcouru  toutes  les  parties  du  corps ,  il  revient 
au  cœur  pour  passer  aux  poumons ,  et  après  qu'il  a  reçu 
Tinfluence  de  Tair ,  et  rentre  dans  les  artères.  L'on  pour- 
rait voir  alors  si  le  premier  contient  de  l'acide  carbonique 
ou  de  l'oxide  de  carbone ,  et  si  le  dernier  renferme  de 
Toxigène  libre. 

L'on  pourrait  aussi  chercher  les  rapports  qu'il  y  aurait 
entre  a  nature  du  chyle  et  celle  des  alimens  qu'on  aurait 
donnés  aux  animaux.  Ce  serait  peut-ètce  le  cas  de  ré* 
péter  l'expérience  de  M.  Magendie,  en  nourrissant  les 
animaux  carnivores  avec  des  substances  privées  d'azote. 

Le  prix  sera  une  médaille  d'or  de  la  valeur  de  mSle 
francs. 

Les  ^némpires  relatifs  a  cette  question  seront  écrits  en 
français  ou  en  latin  ,  et  devront  être  remis  au  secrétariat , 
rue  de  Poitiers ,  n^,  8 ,  |^  Paris ,  en  la  forme  ordinaire  , 
avant  le  I''^  juillet  1826. 

D'après  Tartîcle  gi  du  rè^ement,  les  membreà  itono^ 
raireis  et  titulaires  de  T Académie  sont  seuls  exclus  des 
concours, 

(Oii'rendt'a  compte  plus  tard  de  la  séance  jjûÈliquei 
aiintielle  dû  îî^G  mars  1825 ,  et  des  autres  sëatnçlès  dé  1î^ 
$ëctiod  de  phafrmacie.  ) 


k  %»**l4lW  ■»»r»m%WlK*W%t  >«»f>  «WXWW  %<■%»•«»%  «%• 


BULLETIN 

DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMAOE 

DE  PARIS  ; 

Rédigé  par  M.  Hebrt  ,  secrétaire  général  ^  «t  par  un» 

Commission  spédaie. 


EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL 
De  la  séance  du  iS,  mars, 

M.  Limouzm  Lamotbe  adresse  à^la  Société  des  obser- 
▼atioos  sur  le  projet  de  loi  relatif  aux  écoles  secondaires  ^ 
aux  chambres  de  discipline  ,  etc. ,  présenté  à  la  Chambre 
des  Députés. 

La  Société  ayant  chargé  une  commission  de  lui  sou- 
mettre des  observations  sur  ce  projet ,  et  le  travail  étant 
terminé ,  la  lettre  de  M.  Limousin  Lamotbe  est  renvoyée 
%  la  commission  du  Bulletin.  Le  même  adresse  à  la  Société 
un  numéro  du  Journal  Jt agriculture  de  son  département. 

M.  Tassart ,  pharmacien  en.  chef  de  Phôpital  Saint- An- 
toine ,  présente  à  la  Société  des  expériences  pour  évaluer 
la  quantité  de  nitrate  de  potasse  rendue  par  les  organes 
sécréteurs  après  que  ce  sel  a  été  introduit  dans  Testomac. 

M.  Recluz  adresse  des  observations  sur  la  préparation 
des  huiles  fixes. 

M.  Boudet  oncle  ^  commissaire  près  l'Académie  des 
sciences ,  rend  le  compte  suivant  : 

M.  le  comte  de  Lacépède  fait  un  rapport  très-honorable 
sur  V Histoire  naturelle  du  genre  humain ,  par  M. .  Yirey. 

M.  Geoffroy  Saint-Hilaire ,  dans  un  mémoire  sur  le  cro- 
codile fossile  trouvé  dans  les  environs  de  Gién ,  examini? 


l3o         BULLETIN  DES  TRAVAUX 

avec  le  plus  grand  soin  les  parties  osseuses  de  cet  animal  , 
et  reconnaît  qii*elles  di£G&rent  sensiblement  de  celles  des 
crocodiles  et  des  lézards  qui  existeàt  mainlenant.  Il  en  con- 
clut que  l'animal  fossile,  n'ayant  que  de  l'analogie  avec  eux,^ 
doit  être  rangé  parmi  les  animaux  dont  la  race  est  éteinte  y 
et  il  le  désigne  sous  le  nom^e  Téleosaurus. 

M.  Poisson  lit ,  au  nom  de  MM.  Chaptal  et  d'Arcet ,  un 
rapport  dont  les  conclusions  adoptées  sont  que  le  mémoire 
de  M*  Chevreuse  ,  sur  le  charbon ,  mérite  l'approbation  de 
l'Académie. 

Dans  ce  mémoire  ,  M:  Cbevreuse  reconnaît  que  les  pro- 
priétés qu'on,  voit  varier  dans  les  différens^  charbons  dé- 
pendent eu  grande  partie  de  la  température  à  laquelle  on 
a  opéré  leur  carbonisation ,  que  ,  par  exemple ,  les  char- 
bons faits  à  haute  température  sont  très-bons  conducteurs 
de  Félectricité  et  dç  la  chaleur  j  tandis  que  les  charbops 
faits  à  basse  température  sont  très-mauvais  conducteurs  <le 
ces  deux  agens  naturels. 

M.  Arago  rend  compte  d'expériences  très-curieuses^  qui 
ont  pour  but,  i"".  de  faciliter  les  moyens  d^évaluer  beaucoup 
mieux  qu'qn  ne  l'a  fait  jusqu'à  présent  rinteo  site  magnétique 
de  la  terre  ;  t!*,  de  mettre  très-proiBptement  au  repos  une 
aiguille  aimantée  en  mouven^entsans  changersa  direction , 
et  pac-là  de  rendre  possible  des  observations  magnétiques 
sur  un  vaisseau  lors  même  que  la  mer  est  agitée. 

La  Société  entend  ensuite  la  lecture  d'an  mémoire  de 
M.  Bonastre  sur  le  piment  de  la  Jamaïque. 

M.  Henry  fils  commence  la  lecture  de  l'analyse  de  la 
racine  d'une  espèce  de  patate  cultivée  aux  eijivirons  de 
Paris.  L'abondance  des  travaux  ne  permettant  pas  de  la 
continuer ,  M.  Henry  indique  les  résultats  de  son  ana- 
lyse- ,       . 

Mp  Fée  dépose  sur  le  bureau  un  travail  de  M.  Coville- 
Baux ,  pjiarinacien  à  Vérsîiîlles ,  sur  les  champignoi?$  indi- 


DE  f.X  90CLETé   DU    PHARMACIE.  |:3l 

La  Société,  iavitç  IVL  Fée  à  Iai.rend.«^e  çonxpte  4^  ce 
travail.  ,,     ^ 

A|«  Godefroy  Ut  des  réflexions  sur  une  mixture  brési- 
lienis,e,  (  remède  secret) ,  débitée  par  un  pharmadea  dr 
Pari^u-  ,. 

., jyi.  Marchand-  fait  connaitre  les  moyens  qui  sopiem* 
ployés  pçur  reconnaître  les  sophistications  4^  baume  de 
copahu. 
^  M.  Plancbe  annonce  qu41  publiera  dans  la  procliaine 
féançe  un  travail  sur  cet  objet. 

M,  Robjnet  présente  à  la  Sociétâ.la  salsepareille  envoyée 
par  M«  Pope,  négociant  anglais  y  pour  de  la  salsepareille 
rouge.  Cette  racine  n^est  pas  celle  qu'il  a  analysée  ;  elle  lest 
d'una. qualité  très-inférieure,  et  pourrait  être  cops}dfrée 
con^no.^  ifline  salsepareille  çaraq^e.  de  médiocre  qualité^ 

MM.  Bqullay  et  Heni^'y  présentent  M*  Tassart  pour  memr 
bre  résidant, 

M*  Idt  est  admis  membre  correspondant. 


ANALYSE 

•  ■  »   ■  '  .  ■ 

Ifun  ealaul  très^volumiflcux^  estmit  de  la  i^essie.  d'une 

femme  d^^ngers ,  départenmat  de  Maineret-'Loirè  ; 

» 

r  ' 

,  Par  M^  Henry  fils  , 

Phaiiniacien  *,  membre  adjoint  de  PAcadémie  royale  de  mëdecioe  ,  etc. 
(Lue  à  l*Acadtoie ,  section  d^  pharmacie ,  le  39  janvier  i&aS.  ) 

Il  y  a  quelques  mois ,  M.  C.  P,  OUivîer ,  d'Angçrs ,  doc- 
teur en  médecine  ,  mon  anjii ,  me  remit  .environ  111? e  pnce 
ou  six  gros  d^une  poudre  jaune  provenant  de  la  section 
transversale  d^un  calcul  extraordinairement  yolumine^ix  , 
extrait,  par-  M.  le  docteur.  Jjâroche,  de  la  vessie  d'un^ 
femme  habitant  la  Ville  d'Angers.  Il  me  confia  qn  m,ème 


l3i  BULLETin    DES  rRA.TAtrX 

temps ,  pendant  l'espace  de  quelques  heures ,  ce  calcul  , 

doDt  je  pus  prendre  les  caractères  physiques. 

Il  ^taît  d'un  gris  jaunitre  à  sa  surface,  d'une  forme  oToIde 
légèrement  déprimée  sur  trois  faces ,  ce  qui  lui  donnaît  un 
aspect  cordiforme.  Il  pesait  ta  oncea  a  gros  a  grains.  A 
l'intérienr ,  il  présentait  peu  de  couches  concentriques  dis- 
tinctes, et  ^tait  presque  entièrement  d'un  jaune  conge&tre 
comme  les  calculs  formés  d'acide  urique. 

Sans  entrer  ici  dans  les  détails  pathologiques  de  la  mala- 
die ,  nous  dirons  que  la  personne  qui  avait  sabî  ropératîoii 
était  âgée  de3i  ans,  qu'elle  paraissait  avoir  îâté  incommodée 
depuislong-tempsparcecBlcul,puisquedè8ràgedeiSà  i6 
ans  elle  avait  ressenti  dans  la  vessie  des  douleurs  atroces  qni 
n'araient  fait  que  s'accroître  jusqu'au  moment  oà  elle  fiH 
opérée.  L'extraction  de  ce  monstrueux  calcul  fut  faite  avec 
beaucoup  de  peine  et  k  l'aide  de  teneties  a;fant  la  ferme 
d'un  petit  forceps.  La  malade  a  conservé  depuis  cette  épo- 
que une  fistule  qui  parait  l'incommoder  beaucoup ,  et  tout 
fait  craindre,  d'après  le  dép6t  abondant  de  ses  urines,  ^u'it 
ne  se  forme  par  la  suite  un  nouveau  calcul  dans  la  vessie ,  . 
si  cette  fistule  vient  k  «e  fermer. 

Cette  malade ,  appelée  Marie  Leroy,  est  la  même  dont 
M.  Proust  a  analysé  avec  tant  de  soin  et  avec  sa  sagacité 
ordinaire  les  urines  avant  l'extraction  de  la  pierre.  Nom 
reviendrons  tout  à  l'heure  sur  ce  dernier  sujet. 

Désirant,  pour  ma  propre  satisfaction,  de  connaître  la 
composition  de  ce  calcul,  invité  d'aillenrsà  eu  faire  l'aioalyM 
par  M.   OIlî"''*''  -  îf^  fis  A  «4^  itiiii>t  nn  nMu>E  arttid  nomlire 
d'essais  que , 
que  d'autres 
du  même  tra 
faire  craindi 
cherches  ;  je 
bientôt,  indi 
s^élre  occupa 


DE   LA    SOCIETE    DE    PHARMACIE.  l33 

«n  soin  tout  partkaliQr  ]es  urines  de  la  malade  opérée , 
«nrmc  pensé  que  Texamen  chimique  du  calcul  qu'on  venait 
d'extraire  lui  serait  confié  à  juste  titre,  mais  qu'il  avait  été 
troaipé  dans  son  attente ,  soit  par  un  malentendu ,  soit  par 
toute  autre  cause.  On  m'annonça  de  plus  qu'il  se  plaignait 
beaucoup  de  cette  circonstance.  L'arrivée  de  son  intét*es* 
saut  mémoire  i  cette  occasion  me  donna  bientôt  la  confir- 
mation de  tout  ce  qu'on  avait  avancé.  Dans  ce  mémoire , 
intitulé  ,  Tissai  sur  une  des  causes  qui  peuvent  amener  la 
formation  du  calcul ,  il  rapportait  une  foule  d^expériences 
curieuses  sur  les  urines  de  Marie  Leroy  ,  avant  et  après 
Textraction  de  la  pierre.  Il  se  plaignait  vivement  qu'on  lui 
eût  enlevé  les  moyens  de  compléter  ses  premiers  travaux  et 
de  faire  l'analyse  de  ce  calcul ,  à  l'occasion  duquel  il  s'était 
déjà  livrée  dé  si  savantes  reclierclxes.  Je  me  crus  alors  très- 
hedrèux  t}é  pxxsséder  encore  une  certaine  quantité  de  la 
poudre  qui  m'avait  été  remise  ;  je  la  lui  envoyai  de  suite  en 
presque  totalité  ,  en  lui  communiquaht  à  la  fois  le  résultat 
de  mes  faibles  essais ,  le  priant  de  l'etaminer  et  de  m'éclai<» 
rcr  de  ses  sages  avis ,  quoique  mon  intention  ne  f&t  pas  de 
les  faire  connaître.  Je  tenais  d'autant  plus  au  jugement 
d^un  si  habile  maître  que  ,  diaprés  la  lecture  de  son  mé- 
moire sur  les  urines  de  Marie  Leroy  et  les  inductions  qu'il 
avaiit  tirées  de  leur  examen  sur  la  formation  du  calcul, 
j«  ne  pouvais  me  dissimuler  que  ines  résultats  offraient  une 
grafide  concordance  avec  les  idées  qu'il  avait  émises.  Je  ne 
tardai  pas  A  renesiroir  une  répbtise  de  notre  illustre  compa-* 
triote;  il  eut  là  bonté  de  m -adresser  ses  remercimens  ,  et 
j'-eua  escore  la  douce  satisfaction  d'obtenir  son  approbation 
sur  moir  travail  ;  il  m'engagea  beaucoup  à  le  publier  sous 
moq  nom,  ne;Çomptant  plus  s'occuper  de  cet  obje^  peur 
sa  party.et  pji^onora.de  quelque#.j^^3  avis,    .      >      - 

Encouragé' par  cette  approbatipp  ,,et  ayant  encore  a  ma 
dl||M>ÂipQn,une; petite  qu^nt^té^d^  U  pou:dre  9  je  repris  mes 
es^is  \  et  après.avoir  répjét^iq^ejqites  en^périences.  Isur  dea 


l34  BUI^LETÏW   DES    TRAVAUX       *' 

'       ■       ■ 
points  pen  édàirèis  ,  je  me  propôskî  de  hasarder  la  publi- 
cation de  mon  travail.       1  '  * 

Pendant  que  je  ni*occupais  de  ces  nouvelles  recherclies  , 
on  m^antionçait  que  M.  Chevreul  S'Occupait  alors  de  cette 
analyse  :  aussi  /mesurant  là  distance  qui  me  séparait  de 
cet  illustré  chimiste ,  fàVais  encore  cetlé  lois,  renoncé  à 
mon  projet  de  publication  :  mais  depuis  ,  n'ajant  riejj;^.  vix 
paraître  à  ce  sujet ,  je  me  aécidai  de  nouveau ,  et  cest  ce 
travail  que  j  ai  l'honneur  de  présenter  à  la  section  de  phar- 
macie de  r Académie  royale  dé  médecine  ;  heureux  si  plus 
taird  mes  résultats  se  trouvent  confirmés  par  dés  mains  plus 
habiles  que  lés  miennes.     .  . 

J'ai  cru  devoir  recherchçr  dans  le  calcul  la  préseitcç  de 
plusieurs  substances  qui  se  rencontrent  rarenjent  ,^  çdle  de 
Toxide  cystique ,  par  exemple  ^  et  bien  que  l'aspect  dUrCal-*- 
cul  que  j'avais  eu  entre  les  mains  pendant  quelques  hçuce» 
m'eut  indiqué  par  sa  couleur  rouge-grisàtr^jetsa  ^surface 
lisse  être  plutôt  un  composé  d'acide  urique  et  de  phqspl^ate 
calcaire  ou  ammoniaco-magnésien  y  substances  ^ssez  cofoi- 
munes  dans  ces  sortes  de  concrétions  de  la  yessie ,  savant  de 
suivre  entièrement  l'analyse  )'ai  fait  plusie^ira  ^gcpér^e^çes 
préliminaires  que  je  dois  annoncer  ici.  ,  ;,.-:,: 

D'abord  y  je  traitai  par  U  potftsae  une  pajrUe  '  de  kripoa^ve 
et  j'ajoutai  dans  la  di5sol^t4iE>ii  {dd^Une  une  «evtaino'qvan* 
ti(é  ^'aci4e.  ^çétiqH6«  he^d4^(^'(^vméi  d'MÎdetttviq%M<  et 
d'oxi^e  cysûq^e  (  si.ce  ex>rp6,eût,&i&is|:é) ,  Iden  tavé  àiTisaii 
distillée,  fut  jçepria,p«^çJk'«çidQ.hydr4»îhl<5riijtt^>  jét^ki-Irr 
queur.  acide,  fîltr^^  •i^'jifldj.i^^  ^-^ft^^  l'adftitibB'  ém  «oas^ 
carbonatQ  a'amjnpQiaque  ^  aucune  trace  de  cët.oxideu  \. 

i(5«f  ,ï8do  la  poudre.  dMéte  câlcîttés  fortëîiicnt-S  P«r 
dans  un  creuset  de  pltttikiéd4»à't*l|ltBi'épi^é^¥èéèoibfétair 
deickgSf'^^dâ'  éa  y  cotnpi^a^  fiussi  la  iriràèWâ  décom- 
poser irApfèffi.  l'action,  prolongée  déjà  chaleur  v'ié  ferètiset 
c«meiiAiteaaf  jfièfiidil  biajËt^  y  ât^à^  ^  tëUchét  \  pesàiilf  6, t , 


Il 


BE    LA    SOcrÉTé    DE    PHARMACIE.  l35 

« 

carie  creuset  donnaun  poids  égal  h  109;  1 5  (î).  Celle  tna-* 
tière  ne  yerdissait  point  le  sirop  de  violettes,  né  formait 
point  de  précipité  avec  la  dissolution  d'hydrochlorate  de 
potasse  ni  de  coloration  rouge.  Dissoute  presque  toute 
.  entière  dans  Tacide  nitrique,  elle  indiqua  par  Toxalaté 
d'ammoniaque  la  présence  d'une  grande  quanti  té*  dé  chaux , 
et  la  liqueur  acide  rendue  nelitre  donna  avec  llammoniàque 
en  excès  des  flocons  blancs  ;  avec  le  nitrate  de  baryte,  un 
léger  précipité  blanc  soluble  dans  un  excès  d'acide ,  et 
avec  le  nitrate  d^argënit  un  troublé  jaunâtre*  sale  ,  soliible 
aussi  dans  racide  nitrique  et 'dans  rammoniaquje.  Cétait 
probablement  un  phosphate.  Le  vase  dé  platine  avait  été 
aussi  taché  en  brun  ,  saiîs  doute  par  un  peu  de  phosphore, 
mis  à  nu.  '  ^ 

La  portion  non  attaquée  par  Tacide  nitrique  était  en 
très-pètiie  quantité  5  on  peut  l'évaluer  à  environ  o,o3  5  on 
la  fit  dissoudre  dans  l'acide  sulfurique  pur ,  et  la  dissolu- 
tion concentrée  convenablement  fut  rendue  neutre  par  la 
potasse  ou  l'ammoniaque  \  on  y  versïwalors  du  bi-carbonate 
de  sonde,  et  par  une  légère  ébuUitîon  il  se  forma  dans  la 
liqueut  quelques  flocons  blanchâtres  que  nous  pensons  être 
de  la  magnésie.  D'après  ce  résultat  nous  la  regardons  com- 
me provenant  de  quelques  traces  de  phosphate  ammoniacô- 
magnésien  ,  sel  qui  existe ,  comme  on  le  sait ,  très-souvent 
dans  les  calculs. 

D'après  le  second  essai ,  on  pouvait  déjà  penser  que 
l'oxalate  de  chaux  H^existe  pas  dans  le  calcul  que  nous 
analysons.  Pour  nous  en  convaincre  davantage  ,.no'us  avons 
fait  bouillir  long-temps  avec  du  sous-carbonate  dé  potasse  la 
poudre  bien  porphyrisée  \  la  liqueur  étant  filtrée  fut  traitée 
par  une  certaine  (^antité  d'acétate  de  pfomb  \  '  mais  dau$ 
le  précipité  blahc  obtenu  ,  lavé  à  l'eau  froide  et  décomposé 

par  un  grand  excès  d'acide  hydrosiilfurique ,  on  ne  trouva' 

'  ■  •      »  •         •     • 

(1)  La  tase  nette  du  creuset  de  platine  ëtait  log, 65. 


N 


\ 


t 


l36  BULLETIIt    DES   TRAVAUX        . 

point  diacide  oxaliqae ,  car  les  eaux  concentrées  ne  fi^m:- 
nirent^iucane  trace  de  cet  acide* 

Lorsqu*on  traite  la  poudre  par  une  eau  alcaline  à  i  aide 
d^une  douce  chaleur,  on  dissooit  presque  tout*  il  reste  seu- 
lem^it  une  petite  quaniité  de  aubstance  grisâtre  flocon- 
neuse qui  y  après  sa  calcinatjon  ,  contient  Le  phosidiate  de 
chaux  et  un  peu  de  phosphate  ammoniaco-magnésien  d'a- 
.  près  des  essais  semblables  à  ceux  exposés  plus  haut*  La 
matière  unie  à  ces  sels  ,  et  que  la  chaleur  avait  d4compo- 
^ée  ,  ^tait  probablement  semblable  à. celle  que  fournit  le 
mucus  de  la  vessie  et  qui  sert  à  lier  entre  eux  les  élémens 
des  calculs. 

Enfin  j  en  traitant  la  poudre  par  la  potasse  caustique  ou 
la  ehaux ,  à  Taide  de  la  chaleur  ,  et  recevant  dans  Tacide 
liydrochlorique  les  gaz  dégagés  ,  on  a  obtenu  deThydro- 
cUorate  d'ammoniaque ,  d  où  ce  dernier  alcali  ùii  facile** 
ment  enlevé  à  Tétat  de  gaz  au  moyen  d'une  quantité  conve- 
nable de  chaux  ou  de  potasse.  Il  était  très-senjsifcle  d'abord 
i  Todorat  et  aux  papiers  réactifs. 

La  quantité  de  phosphate  ammoniaco -magnésien  n'ayant, 
été  déjà  reconnue  dans  la  poudre  que  <x>mme  infinin^ent 
petite ,  il  était  à  supposer  que  Tammoniaque  proy«naî€ 
plutôt  d'une  petitje  quantité  d'urate  ammoniacal  existant 
dans  la  poudre  et  décomposé*  Il  s'agissait  donc  de  recher* 
cher  ce  sel  dans  son  analyse  entière. 

4g>^-,5  de  poudre  bien  pulvérisée  dans  un  mortier  d-agate 
furent  traités  successivement  par  l'éthor  sulfurique  et  laU 
cphol  rectifié  bouillans.  Ces  deux  dissolvans  enlevèrent 
des  proportions  très-faibles  de  substances  de  nature  orga- 
nique. 

Par  le  premier ,  on  obtint  une  certaine  quantité  de  ma- 
'  tière  brunâtre,  onctueuse  au  toucher  ,  répandant  I!odeur. 
de  l'urine ,  et  donnant ,  par  la  décomposition  au  feu  ,  des 
produits  fétides  ;  elle  fut  évaluée  à  0,02. 

Par  le  second ,  on  recueillit  une  matière  à  peu  près  sem* 


V 


DE    hA.    SOCIETE     DE    PHABBIACIE.  l3f 

blable  ,  pesant  0,06.  Elle  était  de  couleur  brune  ,  ne  don- 
nait point,  à  l'aide  d'un  excès  d'acide  nitrique  ,  des  cristaux 
de  nitrate  d'urée  ,  mais  se  décomposait  par  l'action  du  feu 
en  laissant  un  résidu  d'hydrocklorate  de  soude  sensible  au 
goût  et  aux  réactifs  ,  et  pesant  environ  o,o4. 

Le  résidu  ne  pesait  plus  que  494^'  ^^  '^  fît  bouillir 
pendant  long-temps  dans  l'eau ,  il  devînt  rougeâlre.  La 
liqueur  était  très-acide.  Filtrée  cbaude,  et  refroidie,  elle 
déposa  des  cristaux  blancs  micacés,  bien  reconi^s  pour  de 
Tacide  urique  ,  au  moyen  surtout  de  l'acide  nitrique  et  de 
l'ammoniaque  qui  les  trànsfortpa  en  purpurate  ammoniacal 
rouge.  Le  liquide  restant  toujours  acide  ,  évaporé  à  isiccité, 
66  prit  en  masse  composée  de  petites  paillettes  blanches 
nacrées  qui  ,  triturées  avec  la  chaux  pure  ,  dégagèrent 
sensiblement  de  l'ammoniaque.  tTne  portion  calcinée  donna 
quelques  traces  de  chaux ,  mais  la  liqueur  ne  verdissait 
point  le  sirop  de  violettes.  Il  est  prpbable  que  cet  effet  te-' 
nait  à  la  présence  d'un  peu  de  phosphate  calcaire  dissous* 
dans  la  liqueur  que  l'acide  uriqûe  rendait  très-acide. 

H  serait ,  je  pense  ,  difficile  d'apprécier  exactement  la 
quantité  d'uraie  ammoniacal  dans  cette  circonstance ,  à 
cause  de  son  mélange  avec  l'acide  urique  qui  fay prisait  sans 
doute  sa  solubilité  ;  mais  on  peut  le  regarder  comme  un 
sel  acide  ,  et  comme  tel  lui  donner  le  nom  d'urate  acide 
d'ammoniaque  J 

En  pesant  la  poudre  ainsi  traitée  par  l'eau  ,  et  cbnvenar 
blement  desséchée ,  elle  donna  4» ïQ;  elle  avait  donc  per- 
du OjtiS ,  et  cette  perte  était  sanis  doute  le  poids  de  ruraie 
acide  d'ammoniaque  que  nous  venons  de  signaler,  en  uégli-* 
géant  les  traces  de  phosphate  de  ch^ux  entraîné.  '  '  ^ 

Ces  4>T9  de  poudre  furent  mis  à  digérer  dans  Tâcîde' 
hydrochlorique  pur  jusqu'à  ce  qu'il  fût  sans  action  sur  elle-  ' 
Il  n'y  eut  aucune  effervescence  ;  et  après  avoir  rapproche 
le  liquide  à  siccîté ,  on  obtint  une  'Ratière  briinâtre  pè^' 
sant  0,3  qui,  calcinée ,  perdit  environ  5  centièmes  dé  soii 
XP.  Année.  —  Mars  182  5.  10 


l38        BULLETIN  DES  TRAVAUX 

poids  en  se  charbonnant  visiblement.  L*acide  hydrochlo- 
riqae  avait  donc  enlevé  anssi  une  sorte  de  substance  orga- 
nique brune. 

Le  sel  blanc  non  décomposé  ,  dissous  dans  Tacide  niiri* 
que ,  fut  reconnu  pour  du  pbospbate  de  chaux  à  Faide  de 
Toxalate  dVmmonîaque  ,  du  nitrate  de  baryte  et  du  nitrate 
dWgent.  Pour  en  déterminer  la  proportion ,  on  le  convertit 
en  oxalate  de  chaux  après  avoir  neutralisé  Tacide  et  en  y 
versant  de  l'oxalate  d'ammoniaque.  Le  sel  obtenu  peinait  0,3; 
et  calculé  à  ^8  de  base  sur  cent  d'après  Thomson,  il  repré- 
senta o,a5  de  phosphate  calcaire,  ce  dernier  sel  formé 
de  80  de  chaux  pour  100  d'acide.  On  trouva  aussi  quelques 
traces  d'oxide  de  fer  dans  les  sels  dissous  par  Tacide  hydco- 
chlorique  ,  mais  peut-être  n'étaient-ils  qu'accidentels  et  la 
suite  des  diverses  expériences. 

Enfin  le  résidu  sur  lequel  l'acide  hydrochlorique  avait 
été  sans  action  fut  mis  en  contact  avec  la  potasse  en  em- 
ployant le  concours,  de  la  chaleur.  Il  pesait  3,8o  ;  il  y 
avait  eu  déjà  une  perte  de  0,09.  La  potasse  ne  laissa  que  o»  1 5 
de  substance  non  dissoute  qui ,  calcinée  et  décomposée ,  ne 
fournit  que^^quelques  traces  grisâtres  de  phosphate  ammo- 
niaco-magnésien.  La  présence  de  la  magnésie  dans  ce  ré- 
sidu en  a  fait  conclure  cellç  du  phosphate  double.  Les  3^65 
enlevés  par  la  potasse  étaient  de  l'acide  urique  pur  que 
l'on  précipita  en  flocons  blancs  micacés  ,  se  décomposant 
par  la  chaleur  en  produisant  des  produits  Jeddes  ammo- 
niacaux ,  et  formant  avec  l'ammoniaque  et  Fi^cide  nitrique 
un  purpurate  (caractère  de  l'apide  urique).  Çc^s  flocons 
blancs  micacés  recueillis  ,  lavés  et  séchés  ,  pesaient  3,2.  U 
y  avait  donc  eu  une  nouvelle  perte  ,  ce  qui  n'est  pas  éton- 
nant ,  puisque  d'après  les  expériences  de  M,  Pi^onst  il  est  * 
reconnu  que  l'acide  urique  traité  par  la  potasse  éJ^*o^ye.. 
une  décomposition  partielle,  et  par  conséqueAtperd  de  spr| 
poids  au  fur  et  à  mesure  qu'il  est,  n^is  eu^  eo^Uqt  .avec  oct 
agent.  Il  n'y  avait  pas  de  çilicç;diin9  Upoudre  an^y/sdç. 


•     I  » 


DE    LA^  SOCIETE    DE    PHAKAIAGIE.         iSg 

Eh  résumant  ce  qtil  vîenl  d'être  dit ,  on  pçut  .condupe 
que  Iqs^SI'-^S  de  la  poudre  dtt  calcul  eîlx'ait  de  la  vessie 
de  Marie  Leroy  sont  composés ,  savoir  !  ' 

De  matière  organîqti6  brune,  onctueuse  au  toucher  ;    gr. 

dksoute  par  Téther  sulfurique •  î  .  •  .    0,02 

De  mAtière  bmne  organique  à  peu  pris  semblable 
-  à  la  précédente ,  enlevée  pat*  Talcohol  rectifié.  •  .  '  0,0a 
De  matière  organique  brune ,  assez  analogue  à  la  ré^ 

sine  de  Furme^  réparée  par  Tacide  hydi'ôcMorîqae.  o,()5 
De  ïii'atièk*e  fibreuse  provenant  dti  mucus  dé  la  véssîe  -, 

insoluble  "dans  la  potasse  et  servant  de  Kén.au^     ^ 

élément  dm  calcul.  • '.  .  /  /  .-.  .^'    o,t 

De  pbospbate  de  cbatt^x:.  .  ;  .4  .  1  .  -i  .  .•  .'  .  .  •  '■.  ''d,25 
Be  pbosphateammonia^O^diagnédieai, de» traces;  .  •    0,63 

DVirate  acide  d^ammoni«N}^Ci ^V  :  .  ..V  -   d,ftS 

•  (L'acide  nrique  qui  le  tenait  en  dîss/eist  compté".  )  *  ' 
D'kydrochlorate  dc'-soudte,  des  trafeesi  *.''/.  .  .  ;  o,<>4 
Dé  peroxîde  de  fer  ?  dès  ti?a=cé$.  .  ;•.'  î  .  '.'*•.  r  0^,0^^' 
Diacide  ui^ique ,  y  cottïpfîâ'la  'perte  ëpt^ob^^e  par  Ta'  -     - 

potassef. .  .".  .  .  .  .  ;  .  .  .  V  v\3,65' 

Pferte  réelle.     .  .  .  ....  .'.  .  .  .'.  \.    0,09 


Et  par  r«xpérïaft€Oy  perle ,  o-,64  (  l'acide  ayant  été  dé- 
composé et  ne  pesant  plus  que  3, a). 

M.  Proust  a  trouvé  dans  lés  urines  de  Marie  Leroy, 
avant  et  aprè»  Ipp^ration  qu'elle  a  wb%t, ,  les«  substances 
suivantes  : 

Acide  urique ,  et  surtout 

Urate  d  ammmooiaqfLe  9  'î* 

Pbjqsj^ate  da .  chaux ,. 

Pbospbi^te  double  dç  soude  et  Aammonwiqug  >  . 

Muriate»  de  sou^  ^t  de  potasse  ^ 

Des  traces  de  magnésie , 


i4p.  BULLEïIW    des    TRAVAUXt 

Uû  peu  de  sous-carbonate  de  chaux  formé  par  la.  rëac- 
tioa  dvL^^ous-carboniite  .  d  amiuoniîlque  sur  le  pho9r 
phate  calcaire , 
Nul  indice  d*oxalate  et  de  sulFaie  de  chaux. 
.  Or,  il  a  prouvé  dans  Fintéressant  mémoire  que  nous 
avons  cité  p)us  haut  que  l'urée  et  Tacidc  urique  99  djéoom- 
posent  spontanément  pour  doiiuer  naissance  à  du  ^0U;S- 
carbonate  d!ammonîaque  et  à  de  rammoniaqdç  qui  préci- 
pitent le  phosphate  de  chaux  tenu  jeu  di^solutio^^  pai!  ut^.çxcés 
d'acide,  et  saturent^  au  moins  en  partîp ,  les  acides  uriqu^  çT 
phosphorique  ^e  J'urine.  Il  n'est  pas  étrange.  c^W^d^. prou- 
ver dans  le  calcul ,  dés  substance?  que  le^  expérie^çp^  de 
M,  Proust  devaient  y  faire  spupçonçe]?tX!a€&dQUnqu^  re- 
connu dans  r^rioe,  presque  entièi;eg^ç^  combmé,9^Yf^  l'i^n)€ 
iponiaque ,  provient  du  séjour  ^aQs  do^t^  plus^pt^o|ig4  dO! 
l'acide  etde  l'uiçécqui  se  sppt  décQû^j^sés  ^n  grande  par- 
tie ,  et  ont  fornié  l'urate  an).moniacal  tenu  en  dissoluMou;  à 
l'aide  de  la  chaleur  naturelle  .d^  l'itrinej.  .     .    :  •. 

Je  suis  donc  porté  à  croire  ^  d^près  le  beau  travail ,  de 
notre  illustre  compatriote  IMt.  Proust ,  sur  les  urines  de  la 
malade  dont  j'ai  analysé  le  calcul ,  que  si  mes  essais  ne  sont 
pas.  emièrement  l'expression  de  la  vérité,  ils  doivent  en 
être  au  moins  une  approximation  assez  probable. 

ANALYSE 
<     Z)'im  '  liquide  retiré  de  T abdomen  j 
Par  M.  DuBLAHG  jeune. 

Un  très-«grand  nombre  de  recherches  faites  par  des  mé- 
decins et  par  des  chimistes  habiles,  sur  la  nature  du  liquide 
des  hydropiques  , -prouve  assez  l'intérêt  que  cette  étude 
offre  à  la  science  ,  et  le  zèle  qu'on  a  mis  à  bien  s'instruire 
dans  cette  partie  de  la  chimie  animale  \  aussi  resle-t-il  peu 


DE    LA    SOCliTiâ    D£    PHARMACIE.  14^ 

de  cho^e  à  apprendre  sur  1a  cpiôposition  dé  ces  liqueurs 
limpides  qu  on  trouve  en  collections  considérables  dans  de 
grandes  capacités.  Tous  les  trait<^s  écrits ,  ex  professa ,  sur 
rhydropisie  ,  les  livres  de  médecine  ,  ceux  de  chimie ,  et 
Spécialement  les  Tablieaux  de  John  ,  dont  on  doit  une  ex- 
cellente traduction  à  nôtre-laborieux  collègue ,  M.  Robinet, 
en  fournissent  des  exem^éâ  à  letlrè  lecteurs; 

Mais  on  n^est  pas  si  avancé  dans  la  connaissance  des 
principes  constituans  et,  de  leurs  proportions  àTégard  de 
certains  liquides  qui  .s'accumulent  dans  les  cavités .  natu- 
relles ou  artificielles ,  qu^nci  ces  produits  d'une  exhalation 
morbide  s'éloignent  par  l.eurs  propriétés  de  la  nature  de 
ceux  qui  ont  été  si  souveut  étudiés ,  c'est-à-dire  j  quand 
ils  n'out  plus  les  qualités  apparentes  de  la  sérosité;  qu'ils 
en  diffèrent  par  leiir  cpuleuit  y  par  leur  cfonsistance.  Les 
circonstances  dans  lesquelles;  ces.  liquides  se  présenteni 
sont  plus  rares  ,  et  conséquemu;ieut  plus  rares  aussi  sont  les 
occasions  de  les  étudier. 

Ayant  été  chargé  de  faire  Tânalyse  d'une  îîqiîeur  retirée 
de  l'abdomen ,  dont  l'aspect  particulier  parut  fort  remar- 
quable aux  médecins  qui  pratiquèrent  la  ponction ,  f  ai  cru 
utile  d'en  publier  les  ré^t^tn^  fKirce  <qpebeftueoup>d'ob-* 
servations  semblables,  rapprochées  de  considérations  tirées 
de  l'ensemble  des  sympt6mes  pathologiques ,  conduiraient 
peut-être  à  éclairer  l'étiologie  de  Thydropisie,    .- 

Examen  • 

■  r      * 

^-  .    •  •  • 

•      •        '    !  '  , 

Caractères  physiques.  -*-  ]:iaf)iqiteti:r  étai«t  claire  et 'lim- 
pide ^  elle  avait  la  consistan<;e  du  blanc  d'œuf  et  moussait 
par  l'agitation.  ,    ; .,.  •'  i 

Propriétés  chimiques.  —  Un  papier  de  tournesol  rougi ,' 
plongé  dans  la  liqueur ,  était  ràméi^é  au  bleà  ;  la  potasse 
et  la  soude  en  dégageaient  une  légète  odeur  d'ammoniaque  ^ 
la  chaleur  et  l'alcohol  la  coagulaient  en  masse. 


i4a  BULf^BTIIf   DEâ    TIUVAUX 

L'analyse  y  a  démontre  pour  cinq  cents  parties  : 

Albumine^  .«•...•,.•••  i4^  » 

Chlorure  de  sodium*. •>  x  4  * 

Oxîdd  do  socjiiup.  «  »  .  <^  •  •  «  •  »  7 

Gélatine  ou  alkuiame  altérée^  •  •  i  ^ 

Eau.  *  » ,  »  *  t  •  •  •  •  35e  9 

Ammoniaque ,  à^$  iraçeà.    -  .  .  .  

5oo  » 

On  voTt,  parce  qid  prëeéde ,  qtie.Ia  qaandté  d'albumine 
tronvëe  dans  ce  liquide' est  beaucoup  plus  considérable 
que  celle  qu'on  rencontre  dans  le  sang ,  dans  le  blanc 
d'œuf,  et  même  dans  la  liqueur  dés  phlictènes. On  peut  pen- 
ser, d'après  ropînîon  de  Fdurcroy  et  celle  de  Nysten  ,  eu 
égard  à  cette  proportion  ;  que  ie  liquide  devait  se  trouver 
contenu  dans  un  oiï  plu^teurs  kistés,  et  l'issue  funeste  de 
la  maladie  pendant  laqûeifé  il  s'e&t  accumulé  prouve  qu'on 
tel  caractère  doit  donner^  dé  grandes  inquiétudes. 


"NOTÉ" 


t 
I 


M       »     ,     .     .S 


Sur  T  opium  de  Perse^iirë^  dw  London  médical  Rèpository; 

•  jf        t  •    I 

La  Perse  eii  le  viéritktle  pays  des  drogues  médicinales. 
Les  pavots  y  croissent  en  abondance  et  sont  toujours  four- 
nis d'un  suc  plein  de  force  et  abondant.  C'est  de  là  que 
vient  la  supériorité  de  Toplum  de  Perse  ,  que  les  naturels 
du  pays  appdlcnt  Afe^on^  ou  Abe^oon,  Il  mûrit  en  juin. 
On  l'extrait  en  pratiquant  des  incisions  aux  tètes  des  pavots  ; 
il  en  découle  un  suc  visqueux  que  Ton  recueille  avant  que 
le  soIqII  ^'ait  donné  sur.  la  plante%  Ceux  qui  récoltent  et 
préparent  l'opium  deviennent  maigres ,  pales  et  siy els  à  des 
tremblemens»  Les  boulajAg^s  répandent  des  semences  de 


DE    LA    SOCIÉTÉ    I>Ë    THAKMACIE*  l43 

patôts  6ur  le  pain  pour  exciter  au  sommeil,  que  les  Persans 
regardent  comme  salutaire  après  le  repas.  Ils  trouvent  que 
l'extrait  de  pavots  donne  des  songes  agréables  et  plonge 
dan«  une  espèce  d*enchantement.  L'effet  s*en  fait  sentir  «ne 
heure  après  et  dure  pendant  plusieurs  heures ,  selon  là 
force  de  la  dose  qui  a  été  prise  5  mais  il  s'ensuit  après  y 
comme  on  sait ,  un  engourdissement  général. 


RAPPORT 

Sur  plusieurs  cahiers  des  Archives  de  ïa  Société  des  phar^ 
maciens  de  T Allemagne  septentrionale;. 

Par  M.  H.  Robiitet. 

La  Société  m'a  renvoyé  plusieurs  cahiers  des  Arthives^ 
de  la  Société  des  pharmaciens  de  V  Allemagne  septentrionale. 
Elle  verra  par  les  extraits  suivans  que  j'en  ai  traduits,  quels^ 
avantages  nous  pourrons  retirer  d'une  telle  correspondance^ 
et  combien  il  est  à  souhaiter  qu'elle  s'établisse  d'une  ma- 
nière durable.  Les  articles  contenus  dans  ces  cahiers  m'ont 
offert  une  lecture  agréable  ou  instructive  ;  mais  vous  sen- 
tirez sans  peine  qu'il  serait  impossible  de  vous  les  trans- 
mettre sans  exception ,  j'ai  dû  faire  un  choix  en  m'attachant 
de  préférence  à  ceux  qui  contenaient  des  faits,  et  surtout 
des  faits  d'un  intérêt  pratique.  Tantôt  j'ai  traduit  simple* 
ment  les  textes  originaux  \  tantôt  j'en  ai  fait  des  extraits 
lorsqu'ils  m'en  ont  paru  susceptibles ,  j'aurai  soin  d'indi- 
quer ces  différens  cas. 

M.  Brandes  tire  les  conclusions  suivantes  d'un  travail 
qu'il  a  entrepris  sur  les  semences  du  croton  tiglium  ,  se- 
mences dont  on  extrait  l'huile ,  connue  en  Angleterre , 
sous  le  nom  de  Croions  oiL 

1».  Ces  semences  contiennent  un  acide  particulier ,  très- 


/ 


l44  BULLETIN    DES    TUA  VAUX 

volatil,  prpbablemeut  très-analogue  à  Tacide  jntrophiique, 
jouissant  des  propriétés  les  plus  violentes  et  qu*on  pour- 
rait nommer  acide  crotonique  ; 

2\  Il  résulte  de  plusieurs  expériences  contenues  dans 
ce  mémoire ,  que  la  présence  d\in  alcaloïde  dans  la  se- 
mence de  croton  n'est  pas  invraisemblable  :  cependant , 
des  recherches  nouvelles  seraient  nécessaires  ,  mais  elles 
offrent  une  difficulté  notable  dans  le  danger  que  court  la 
santé  de  Fopérateur ,  qui  ne  saurait  les  continuer  un  cer- 
tain temps  sans  être  gravement  incommodé  ; 

3**.  Les  semences  de  croton  contiennent ,  d'après  Tana*- 
lyse  de  M.  Brandes , 

Une  huile  volatile , 
De  l'acide  crotonique , 
Un  alcaloïde , 
Un  principe  colorant. 
De  la  stéarine  ^ 
De  la  icire  , 
Une  sous-résine , 

Une  substance  analogue  à  rinuHne  , 
De  la  gomme , 
Du  gluten , 
De  l'adraganthine , 
De  l'albumine , 
De  l'albumine  coagulée , 
De  Tamidon  , 

Dû  phosphate  de  magnésie  et  quelques'  autres  sub- 
stances insignifiantes  ; 

4*.  Les  propriétés  actives  de  l'huile  de  croton  paraissent 
devoir  être  attribuées  à  l'acide  que  contient  celle-ci. 


DE    LA.    SOCIÉTÉ    DE    PHARMilCrE.  14^ 


Examen  (Tune  substance  rouge  extraite  d'un  carbonate 
de  magnésie  du  commerce  ,  par  M,  Horst  ,  de  Cologne, 

De  la  magndsîe  fournie  par  un  droguiste  de  cette  ville  , 
et  ne  laissant  soupçonner  par  son  aspect  extérieur  la  pr^*- 
sence  d'aucune  substance  hétérogène ,  parut  avec  une  cou- 
leur rouge  lorsqu'on  vînt  à  la  calciner.  A  cette  vue  ,  tout- 
à-fait  nouvelle  pour  moi ,  je  soupçonnai  que  la  magnésie 
contenait  de  l'oxide  de  fer ,  mais  il  ne  fut  point  possible 
d*en  découvrir.  L'acide  nitrique  et  l'acide  sulfurique  ajQTaî- 
blîs  formaient  avec  la  magnésie  calcinée  une  solution  rosée 
claire  ,  qui  devint  blanche  au  bout  de  quelques  jours  ;  mais 
Vacide  nitrique  concentré  de  i,25  de  pesanteur  spécifique 
étendu  de  partie  égale  d'eau  ,  donna  une  solution  qui 
déposa  une  quantité  de  flocons  ;  ceux-ci  répandaient  une 
odeur  de  raifort.  L'acide  muriatique  de  i,i3o  de  pes.  spéc. 
étendu  de  partie  égale  d'eau  se  comportait  de  même.  Les 
flocons  furent  recueillis  ;  deux  gros  de  magnésie  calcinés  en 
avaient  fourni  cinq  grains.  La  liqueur  dont  on  les  avait  sé- 
parés n'était  point  altérée  par  l'acide  hydro-sulfurique. 
Les  flocons  eux-mêmes  étaient  insolubles  dans  l'acide  mu- 
riatique. Dans  une  partie  non  filtrée  de  la  solution  muria- 
tique de  la  magnésie ,  contenant  les  flocons  rougeàtres,  on 
fit  passer  un  courant  d'acide  hydro-sulfurique  ;  les  flocons 
disparurent  sur-le-champ  et  la  liqueur  devint  claire.  L'am- 
moniaque et  la  solution  de  potasse  n*avaient  d'action  sur 
la  substance  rouge  ,  ni  à  chaud  ni  à  froid.  Celle-ci ,  chauflee 
dans  une  cuillère  d'argent ,  a  coloré  une  partie  en  rose. 

Soixante  grains  de  carbonate  de  magnésie  furent  calcinés 
avec  dix  grains  de  salpêtre.  Le  résultat  n'avait  plus  de 
couleur  rouge.  La  substance  qui  lui  donnait  lieu  avait  donc 
été  dissipée  par  l'action  oxidante  du  nitre. 

Les  alcalis  purs  et  les  acides  concentrés  ne  paraissant 


îij6  UUMJÎTIN    DES    TRAVAUX 

]in8  nvotr  d^action  sqp  la  substftnee  wyugc  ,  ja  la  tr.illaî  par 
]^acîde  nitrique  eoncentré ,  additionné  de  quelques  gouttes 
d'acide  mu ria tique  ;  la  dissolution  eut  lieu  en  quelques 
minutes  ;  Tean  faisait  prendre  à  ta  liqueur  une  couleur 
jaunâtre ,  et  la  potasse  en  précipitait  une  certaii>e  quan-* 
tité  de  nuigncsic.  Elle  donnait  un  précipité  blanc  par  Tadr 
diiîon  du  nitrate  de  plomb.  Une  partie  fut  mêlée  avec  de 
raride  muriatique  et  du  sulfate  d^ammoniaque  ;  de  Facide 
sulfureux  fut  dégagé  ,  et  par  des  éyaporatioQS  et  additions 
successives  de  sulfate  d'ammoniaque  j'obtins  une  substance 
grUàtrequi,  recueillie,  répandait  une  odaur  de  raifort  quand 
ou  la  projetait  sur  des  charbons  ardens. 

Les  expériences  que  j'ai  faites  sur  cette  substance  me 
portent  à  la  reconnaître  pour  du  sélénium  ;  il  est  probable 
qne  la  haute  température  à  laquelle  avait  été  soumfse  la  ma* 
;;i>ésic  avait  désuni  la  combinaison  du  sélénium  avec  elle 
k  Tétat  de  séléniate  ,  de  séléniure  d^oxide  ou  de  séléniure 
métallique. 

Comme  on  nV  point  encore  trouvé  de  séléniate  de  ma» 
gnésie  dans  la  magnésie ,  on  se  demandera  naturellement 
d'où  le  sélénium  aura  pu  provenir.  La  chimie  n'a  encore 
que  des  données  vagues  sur  le  gisement  du  sélénium  ^ 
c'cpeudant  il  ne  serait  pas  improbable  que  les  eaux  sa- 
lines desquelles  on  extrait  la  magnésie  eussent  passé  dans 
leurs  cours  souterrains  sur  quelque  fossile  sélénifère  ,  ou 
bien  qu'il  provint  de  l'acide  sulfurîque  employé  pour 
<lîssoudre  quelque  magnésie  brute.'  Quoi  qu  il  en  soit , 
cotle  apparition  singulière  et  nouvelle ,  pour  moi  du  moins> 
du  sélénium  dans  une  magnésie  du  commerce  ,  mérite 
de  fixer  Tattention  des  médecins  et  des  pharmaciens. 


^  Parmi  les  articles  qui  sont  contenus  dans  deux  autres 
iinniéros  des  mômes  Archives  de  la  Société  des  pharmaciens 
de  VAUemague  septentrionale ,  j'ai  cru  devoir  indiquer  les 
suivans  comme  ayant  rapport  à  la  pharmacie. 


^  P£  JLK   80GIÉTB    DE    PHAEaiKGlE.  l47 

Dans  le  premier ,  M.  BucfaoU  anaonce  avoir  répète  le 
procédé  du  docleujr  Zeive  pour  I9  ptirification  de  Taleoliol 
de  graia ,  au  moyeu  du  chlorui'e  de  chaux*  Ce  procédé  lui 
a  parfaitejuent  réussi.  L'alcofaol  avait  acquis  uue  qualité 
très-supérieure  à  celle  qu^il  avait  avant  la  puri6catioa  ;  ou 
pouvait  remployer  pouf  composer  Teau  de  Cologne,  ce 
qui  eut  été  impossible  à  cause  de  son  odeur. 

Le  même  pharmacien  assure  que  le  procédé  indiqué  par 
feu  notre  collègue  Cadet  de  Gassicourt ,  pour  conserver 
les  œufs,  lui  a  donné  les  résultats  les  plus  avantageux. 

M.  Buchncr  >  frappé  de  tôu»  les  ineonvénens  attachés  à 
remjdoi  des  eaux  distillées  dont  la  conservation  est  di£Eicile 
«t  le  renouvellement  souvent  impossible ,  s'est  efforcé  de 
trouver  un  mode  de  préparation  qui  pût  y  obvier  •,  celui  qui 
parait  lui  avoir  réussi  et  dont  les  produits  peuvent  se  cou-  \ 
jerver ,  plusieurs  années  même  ,  est  le  suivant  :  après 
avoir  distillé  une  eau  quelconque  avec  tous  les  soins  qu'exige 
cette  opération,  il  la  reversé  immédiatement  dans  le  cucur- 
hflte  aprè^  avoir  nettoyé  celle-ci  ,  et  procède  k  une  nou- 
velle distillatîoik  qui  doit,  s  opérer  lentement  et  sans  ébul- 
lition  5  lorsque  l'eau  qiii  distille  devient  trop  faible  il  arrête 
l'opération  et  conserve  seulement  le  premier  produit  dans 
des  flacons  bien  bouchés,  hes  eaux  de  fleurs  d'orange  ,  de 
tilleul ,  hyssope ,  muguet ,  valériane  9  mélisse  ,  menthe  , 
ainsi  préparées ,  sont  restées  en  bon  état  pendant  quatre 
années. 


Rapport  sur  une  notice  de  M,  Bosson  ,  ayant  pour  objet 
la  relation  des  phénomènes  qua  offerts  une  trombe  aé^ 
rienne. 

Eu  parcourant  attentivement  la  notice  de  M.  Bosson ,  on 
ne  peut  se  refuser  à  y  trouver  beaucoup  d'intérêt ,  et  mal- 
gré la  fi*cquence  du  phénomène  dont  il  l'entrelieni  ,  nous 
en  avons  rarement  des  historiques  aussi  complets.  Nous 


\^ 


148        BULLETIN  DES  TRAVAUX 

l'cgrettons  beaucoup  qu'il  nous  soit  impossible  à^én  don- 
ner un  compte  détaillé ,  mais  nous  pensons  que  ce  serait 
nous  éloigner  du  but  de  ce  journal ,  et  nous  nous  bornerons 
seulement  à  présenter  les  conclusions  de  Tauienr  sur  les 
phénomènes  qui  ont  accompagné  la  trombe  dont  il  rap- 
porte les  effets  avec  tant  de  soin.  Toutefois ,  j'ai  cru  devoir 
signaler  un  des  phénomènes  singuliers  du  passage  de  cette 
trombe  et  indiquer  à  ce  sujet  uue  opinion  de  M.  Bosson 
qui  me  semble  offrir  un  intérêt  marqué.  A  la  suite  de 
Tévénement ,  on  a  remarqué  que  parmi  les  arbres  qui  s'é- 
taient trouvés  dans  la  direction  de  la  trombe  plusieurs 
offraient  le  phénomène  d'une  nouvelle  floraison*  En  s'ap* 
puyant  sur  l'opinion  du  savant  Lamarck ,  M.  Bosson  attri** 
bue  ce  fait  à  diverses  causes  qui  se  sont  trouvées  réunies  : 
la  privation  des  feuilles ,  l'élévation  de  température  ^  l'hu- 
midité de  Tatmosphère  et  leur  coïncidence  avec  la  sève 
d'août. 

Si  nous  passons  maintenant  aux  conclusions  de  l'au- 
teur ,  voici  celles  qui  m'ont  semblé  les  plus  importantes  : 

i^.  L'action  de  la  trombe  s^est  manifestée  dans  un 
vallon  ; 

2°.  Sa  direction  a  toujours  été  la  même  malgré  les  co^ 
teaux  et  les  vallons  qu'elle  a  franchis  ; 

3*^.  L'élévation  du  terrain  rendait  ses  effets  plus  re- 
marquables j 

4**  Chaque  fois  qu'elle  a  rencontré  des  hauteurs  de 
forme  conique  elle  an  a  fait  le  tour  ; 

5°.  Elle  a  traversé  la  rivière  de  la  Vcgre  sans  en  suivre 
le  cours  ; 

6*^.  Elle  a  développé  de  la  chaleur  à  un  très-haut  degré  y 
k  tel  point  que  quelques  personnes  en  ont  éprouvé  une 
sensation  analogue  à  celle  de  la  brûlure  ^ 

7®.  Elle  a  manifesté  tous  les  autres  phénomènes  qui 
signalent  une  trombe  terrestre  ^  en  présentant  un  amas  de 


Î)E    L4  SOCIÉTÉ    DE     PHMIMACIE.  1.49 

vapeurs  semblable  à  une  forte  imée  de  forn^e  conique , 
faisant  entendre  un  bruit  korrîble  ,  lançant  des  éclairs, 
répandant  une  odeur  rappelant  celle  de  la  foudre  et  jetant 
tout  à  Tentour  une  grande  quantité  d'eau. 

Il  n'escpas  inutile,  je  crois,  de  remarquer  quMl  existe  dans 
ce  rosnmë  une  complication  de  faits  qui  ne  permettent  pas  do 
saisir  la. cause  de  ce  phénomène ^  quelques-uns,  qu'on  ponr-* 
rait  attribuer  à  Télectricité ,  sont  contredits  par  d'autres 
qui  paraissent  dus  à  une  action  toute  mécanique  ;  au^i^î 
nous  adopterons  le  sage  principe  de  M.  Bosson  :  F^ideant  * 
doctiores. 


m;*»mn|rtwii%Tilvifi1lTir>mVll''n**i~mTi — ii — rn  *Ammti%  *«««•««  v«%%*^%««««a«a  »«v««a  ^m^mm 


NOTE 

'      ■  • 
» 

Sur  la  crème  de  tartre  soluhle;  par  M.  S'oubeiran  ,  phar- 
macien en  chef  de  Thàpital  de  la  Pitié* 

M.  Lartigues  a  inséré  dans  le  Journal  médical  de  la 
GiVowde.,  et  a  fait  remettre  à.  plusieurs  pharmaciens  de? 
JParis  ,  un  petit  mémoire  de  quelques  feuilles ,  dans  lequel 
il  donne  une  analyse  de  la  thèse  que  j'ai  présentée  l'annéo 
dernière  à  TEcole  de  pharmacie.  IVL  Lartigues  a  bien  voijla 
présenter  ce  travail  d'une  manière  favorable  ,  ®'  j<2  m'ho- 
nore du  suffrage  d'un  pharmacien  aussi  distingué.  J'espère 
qu'il  voudra  bien  ne  voie .  dans  les  réponses'  que  je  vais 
faire  à  quelques  observations  critiques  que  le  désir  que  j'ai 
d'éclaîrcir  les  faits  qui  lui  ont  paru  douteux. 

Je  pense  t  dif  M.  Lartigjies  9. que  le  procédé  proposé  par 
M.  Soubeiran  est  inadmissible  en  pharmacie.  Si  M.  Lar- 
tigues v«ut  bien  le  répéter ,  il  pourra  s'assurer  qu'il  fournit 
un  produit  très-soluble.  Beaucoup  de  pharmaciens  ont 
adopté  ma  formule  y  et  je  puis  affirmer  à  M.  Lartigues  que 
depuis  qu'elle  est  connue  on  n'en  emploie  pas  d'autre  k  la 


\JO  BULI^ETIN    DES    TRAVAUX 

phannack}  centrade  y  et  qu'elle  a  coQstamBieiit  réussi.  Oa 
eo  prépare  k  chacpie  fois  de  boit  à  seize  kilogrammes» 

L  opératian  u  est  m  faiigaote  ni  difficultueuse.  Il  suffit , 
vers  la  fio  de  l'évaporatîon  ,  de  remuer  sur  les  côtés  de  la 
bassine  la  pellicule  c|ui  se  fàrme  à  la  surface  de  la  matière, 
ce  qjkki  est  beaucoup  moins  pénible  que  d'agiter  la  masse 
tenace  qui  se  produit  lorsqu'on  se  sert  du  procédé  du 
Codex. 

M.  Lartigues  parait  croire  que  la  transforo^atioa  de  la 
crème  de  tarue  soluble  en  matière  insoluble  est  fréquente* 
Qu'il  se  rassure.  J*ai  répété  cinquante  fois  peut-être  cette 
opération  ,  et  ce  singulier  phénomène  ne  s'est  présenté  que 
deux  fois.  Il  était  trop  intéressant  pour  le  passer  sous  si-* 
lence  :  mais  tout  fait  croire  qu'il  se  renouvelle  rarement , 
et  d'ailleurs  il  est  extrêmement  facile  de  rendre  au  produit 
sa  solubilité  en  le  tenant  quelques  inslans  dans  l'eau  bouil* 
lante. 

«  ■  *  ■ 

Je  devais  à  la  vérité  de' dire  que  k  formule  que  je  don- 
nais pouvait  ne  pas  réussir  constamment.  Il  est  aisé  d'en 
connaître  la  cause.  La  crème  de  tartre  cristallisée  est  un 
tartratç  double  dans  lequel  l'eau  remplît  les  fonctions  de 
base  par  rapport  à  la  moitié  de  l'acide  tartriqué.  L'élimina-  . 
tion  de  cette  base  est  facile  quand  on  présente  a  la  crème 
de  tàrtré  un  alcali  énergique.  Il  en  est  tout  autrement  avec 
l'acide  borique  dont  les  propriétés  électro-posîtivcs  sont 
plus  faibles  que  celles  de  Teau*  Il  faut  donc  compenser  par 
la  masse  diacide  bdriquc  .là  faiblesse  de  son  affinité  *,  el 
comme  la  cômbinaisou  ne  se  fait  que  peu  à  peu,  Févapo^ 
ration  doit  durer  assez  de  temps  pour  que  toute  la  crème 
de  tartre  puisse  être  rendue ^ol'uble.  En  opérant  sur  de  pe- 
tites masses ,  le  liquidé  sera  aînene  plus  t6t  à  celte  consis- 
tance épaisse  où  Tévaporation  de  lacide  borique  se  fait, et 
le  produit  pourra  être  mêlé  de  crème  de  tartre  ordinaire. 
Il  est  clair ,  d'après  cela ,  que  celai  qui  préparera  une  livre 
de  crème  de  tartre  solubl'e  devra  augmenter  la  quantité 


DE    LA    SOCIETE    DE    PHARMACIE.  l5l 

d^eau ,  taudis  qu'en  opérant  sur  plusieurs  kilogrammes  cm 
pourra  peut-être  diminuer  et  la  proportion  d'eau  et  celle 
d'acide  bqrique.  La  difficulté  lient  ici  à  la  nature  même 
des  choses  ^  qu'il  n'est  pas  en  notre  pouvoir  de,  changer^ 
J'ai  donc  eu  raison  de  dire  que  mon  procédé  devait  ré^usûv 
le  plus  constamment)  et  non  pas  qu'il  réusâii^ait  ioujourâ« 

M.  Lartigues  se  prononce  contre  la  néeefisàtâ  d'avoir*  une 
crème  de  tartre  soluble,  maischimiqueofeentoB  ne  pouvait 
^tndîer cette  matière  sans  l'avoir  pure  ^  ei  il  était  indispen- 
sable de  l'obtenir  a  cet  état«  La  question  ,  sôus  le  point  de 
Tue médical,  se  réduit  à  ceci  ;  Est*il  plus  JtvRDtagemc  de 
Êûre  boire  à  un  malade  une  dissolution  limpide,  ou  nne 
Uqueur  chargée  de  n^atières  pulvérulentes  en  sutpensTo»? 
Au  reste  ^  la  petite  note  qi^e  M.  le  doeÈetu-  Ballj^  a  bîeu 
voulu  me  remettre  doit  rassurer  toutes  les  personnes  <jui 
pcnrraicut  craindre  que  la  crème  de  tartre  art  perdu  ses 
propriétés  purgatives  à  mesure  qu'elle  a  acquis  de  la  so- 
lubilité. 


JfTcfte  sur  les  propriétés  médîeales  de  la  crème  de  tarlro 

* 

soluble  ;par  M.  le  docteur  Bai-ly  ,  médecin  en  chef  de 
l'hôpital  de  la  Pitiés  etic. 

La  crème  de  tartre ,  rendue  soluble  par  le  procédé  de 
M.  Soubeîran  ,  possède  une  propriété  laxalive  plus  pro- 
noncée que  celle  qui  était  autrefois  employée.  Pour  obtenir 
quelques  effets  de  l'une  et  de  l'autre  il  faut  en  administrer 
une  once  dans  les  hôpitaux ,  où  les  organes  résistent  davan- 
tage à  l'action  des  médîcamens,  A  cette  dose ,  celle  de 
M.  Soubeiran  procure  de  cinq  à  huit  évacuations.  J'ai 
observé  que  cette  quantité ,  prise  dans  un  verre  d'eau  , 
jH*ovoquait  quelquefois  un  effort  »givi  de  vomissemcn r ,  ee 
^-giii  ne  nuis.ail  paa  è  ^efie^.  purgatS^.  Lès  mafades  ne  s^^aui 
^presque jamais  plaints  d^coHquesi^x'e^  alors  un  laxatif  fort 


iSa     BULLETIN  DES  TRAVAUX,  ETC. 

commode  et  fort  sûr*  Il  est  beaucoup  moins  infidèle 
que  Tautre  ;  il  est  aussi  moins  dégoûtant ,  car  la  solution 
est  complète ,  et  il  ne  reste  rien  au  fond  du  verre.  L'exa- 
men comparatif  m'a  prouvé  que  la  crème  de  tartre  soluble, 
préparée  selon  la  formule  du  Codex  ,  laissait  constamment 
un  dépôt  fort  considérable ,  ce  qui  dievait  nuire  nécessai- 
rement à  l'effet  purgatif.  L'acidité  de  celle  qui  est  rendue 
totalement  soluble  se  corrige  facilement  et  sans  îhconvé- 
ni^it  par  un  corps  doux.  Dès  que  le  procédé  de  M.  Sou- 
beiran  me  fut  connu  ,  j'employai  la  crème  de  tartre  ainsi 
préparée  â  Tbôpital  de  la  Pitié.  Plusieurs  centaines  de  ma- 
lades ,  soumis  d'une  manière  suivie  à  l'action  de  ce  médi- 
cament en  1824  9  donnèrent  sur  les  résultats  une  certitude 
qu'il  serait  difficile  aujourd'hui  de  révoquer  en  doute. 


ERRATA. 

Page  96,  ligne  87 ,  au  lieu  de  complète  saturation  ,  lisez  :  simple  sa- 
turation. 

Page  98  ,  ligne  6 ,  au  lieu  d'bydrosulfalte ,  lisez  :  sous^^hydrosuffate 
de  magnésie. 

Page  100 ,  ligne  27  ,  a«.  eolonne ,  Eau  de  ta  Pêcherie  ,  au  lieu  d'hy- 
drosulfate  de  magnésie  0,119,  m«£tes  :  8ous-hydro6ulfat«  de 
magnésie. 


T  ■        '  ' 

'-  '  I    I  I  ■■..»■         I      III  I       I     .  ■  I    '        it  ■  I  »    I     I   I   I    m    I       II  I  «    ^  I    I    É  I 


PARIS.— IMPRIMERIE  DE  FAIN,  RUE  RACINE,  n».  i, 

PLACE  DE  l'odÉOST. 


JOURNAL 

DE   PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES. 


N°.  IV.  —  11%  jinnée.  —  Avril  iSaS. 


I»i  wn— 


ANALYSE 
D^un  calad  urinaire^  de  nature  ferrugineuse  (i); 

Par  J.-B.  BoussiKOAULT. . 

Un  médecin  distingué ,  le  docteur  Roalin ,  me  remit  der- 
nièrement un  calcul  des  reins  qui  avait  été  rendu ,  i  Bogota , 
par  M"*.  G... ,  attaquée  de  la  gravelle.  G>mme  les  pro- 
priétés physiques  de  ce  calcul  ne  pouvaient  être  rapportées 
à  aucune  de  celles  des  concrétious  urinaires  connues ,  je 
.  crus  devoir  Texaminer  avec  soin. 

Le  calcul  soumis  à  Tanalyse  pesait  ig'*,oi ,  il  avait  à  peu 
près  le  volume  d'une  noisette  ;  sa  foriae ,  asse<  irrégulière , 
présentait  cependant  sur  quelques  points  une  structure  la- 
melleuse  ;  sa  couleur  n'était  pas  uniforme  et  passait  du 
jaune  d'ocre  au  l>rnn  foncé  \  enfin ,  par  son  faciès ,  il  sm 
rapprochait  beaucoup  de  certaines  variélib  de  mines  de 
fer  limonefuses*  Sa  pesanteur  spécifique  fût  trouvée  égale 

Chauffé  au  feu  du  chalumeau ,  il  ne  dégagea.  pa3  d  odeur  9 

*  '  ■    Il    ■■!  ■■  I  ■       ■      ■         ■  I  I     «I     ^1  ^  '1      I  , ,    II.    , 

(1)  Adreuëe  pw  le  célèbre  M.  de  Humboldt,  au  Jfuraal  da pharmacie* 


.XI*.  Année^  — *  Avril  1825. 


r  #1      I    i 


'      4 


> 


« 


l54  JOUKNA.L 

,  .  .  .  •  ;,• 

expose  k  la  flaf&me  dësoxidante ,  il  prit  Un  aspect  un  peu 
mélalloïde  et  devint  attirable  à  raimant* 

A  froid ,  le»  aei.des  n'eurent  aucune  action  sur  lui  :  ré- 
dûit  en  poudre  et  traité  par  une  dissolution  de  potasse  caus- 
tique ,  il  ne  sembla  pas  s'y  dissoudre  sensiblement  ;  Talcali 
saturé  par  l'acide  acétique  laissa  déposer  quelques  légers 
flocons  qu'on  prit  d'abord  pour  de  i'acideurique.,  maia  qui 
examinés  furent  reconnus  pour  de  l'alumine.     " 

Cent  parties  de  ce  calcul  calciné  au  rouge ,  dans  un  creu- 
set de  platine ,  ont  perdu  10,89.  Le  calcul  calciné  fut  ré- 
duit en  poudre  très-fine  ,■  dans  le  mortier  d'agatbe  ;  cette 
poudre  était  rouge  et  très-rude  au  toucher  ;  le  mortier  dans 
lequel  on  l'avait  porphyrisée  se  trouva  dépoli. 

og'^-jGa^  calcul  calciné  et  eh  poudre  furent  traités  par 
la  potasse  caustique  au  creuset  d^argent  ;  après  le  refroi- 
dissement ,  on  délaya  la  masse  dans  Teau ,  celle-ci  ne  se 
colora  pas  ;  après  avoir  ajouté  de  Tacide  hydrocblorique 
de  manière  à  opérer  une  dissolution .çoftiplètç»  on  évapora 
à  siccité  ,  puis  on  reprit  par  Tç^P.  qui  laissa  la  silice  non 
dissoute  :  cette  silice  bien  layéepesa^jimmédiatepoient  après 
sa  calcinatïon ,  oSE*>ii^.      ^        ,' 

On  versa  dans  la  liqueur  privée  de  silice  ,  de  Fammo- 
niaque  qui  occasiona  un  a1;H>ndant  précipité  d'oxide  de 
fer  \  oa  recuèiîUt  ce  précipité ,  et ,  après  Tavoir  bien  lavé , 
on  le  fit  bouillir  dans  une  dissolution  de  potasse  caustique, 
on  filtra  pour  séparer  l'oxide  de  fer:;. bien  lavé  à  Feau 
cbaude  et  calciné  ,  il  pesa  OnC*,!^:^.  On  ajouta  jà  la  liqueur 
filtrée,  qui  devait  oontenir  Talumine ,  nue  disisolutiçii  d'hy- 
drocklorate  d'ammoniaque;  il  se  fix  eu  eSçt  un  précipité 
de  cette  terre;  bien  lavée  et  calcinée  ^  elle  pesa  oS^-,  16. 

La  liqueur  de  laquelle  on  avait  précipité  le  fer  etJVlja- 
mine  par  l'ammoniaque  fut  concentrée  ;  /essayée  par  le  phos- 
phate d'ammoniaque,  elle  n'avait  pas  la  propriété  €crwant&^ 
ce  qui  îûdiquait  l'absence  de  la  magnésie.  L'acide  oxalique 
y  décela  la  présence  de  la  chaux  ;  on  précipita  cette  terre 


DE    PHARMACIE.  x55 

par  le  carbonate  de  potasse  ;  le  carbonate  calcaire  hiet^  ^ayé 
et  bien  privé  d^eau  par  la  dessiccatioD  pesaoCiioéqurya- 
lent  à  oS''-,56  dc.chaux. 

Il  restait  à  rechercher  Tacide  phosphorique ,  on  pouvait 
raisonnablement  supposer  qu'il  existât  dans  une  concrétion 
de  cette  nature  \  à  cet  effet  on  fit  bouillir  une  certaiue  por- 
tion du  calcul  réduit  en  poudre  avec  de  la  potasse  causti- 
que dissoute  dans  de  Feau ,  on  cvapor^  à  sec  et  Ton  chauffa 
au  rouge  ;  après  avoir  ajputé  de  Teau  au  résidu  on  filtra,  et 
Talcali  fut  saturé  par  l'acide  nitrique  ;  on  versa  alors  dans 
la  liqueur  de  Teau  de  chaux  qui ,  au  bout  de  queUpii^  temps^  - 
y  fit  naître  un  très-léger  précipité  qu'on  reconnut  pour  un 
mélange  d'alumine  et  de  chaux. 

On^-fiik  du  calcul  calciné  ont  donc  donné  A  l'analyse  : 

Oxide  rouge  de  fer* •  •  .  .     0,^70 

Alumine 0,160 

Silice.  .   .   « 0,120 

Chaux .'  .  .  .     o,o56 

.  '  0,606 

Point  de  manganèse ,  poiut  de  magnésie  ni  acide 
phosphorique. 

En  admettant  que  la  perte  au  feu  soit  due  au  dégage-^ 
ment  de  Teau ,  le  calcul  soumis, à  l'analyse  aura  la  compo- 
sition suivante  : 

Oxide  rouge  dç  fer.  ,  .  - 0)388x         .. , 

Alumine.  .•...•••.....••'•..     o,a3oo 

.  Silice '  •  •     0,1725 

Chaux.  ..••,.........•....     o,o|Bo2 

Eau. 0,1089 

Perte '.  •..     p,o^o3,    .  . 

I,Ô00O 

Cette  analyse  n'était  pas  encore  terminée  qu'on  m'ap-' 
porta  des  graviers  qui  venaient  d'être  rendus  par  là  malade; 
le  plus  volumineux  d'entre  eux  a  la  grosseur  d'un  pois  , 


' 


X5ô  JOURNAL 

tous  ensemble  pèsent  26  grammes.  Quelques  essais  ont 
indiqué  qu  ils  ont  à  peu  près  la  même  composition  que  le 
calcul  analysé ,  ils  ont  d'ailleurs  le  même  aspect ,  et  on 
pourrait  facilement  les  confondre  avec  certaines  mines  de 
fer  en  grains. 

Bogota,  dans  la  république  de  Colombîa  ,  i*'.  août  iB^^. 

Nous  publions  cette  note ,  qui  nous  a  été  communiquée  par  H.  de 
Uumboldt,  diaprés  le  désir  de  M.  le  docteur  Boussingault.  Kovs  enga- 
geons cependant  le  docteur  Roulin  d'examiner  de  nouveau  si  cet  mati^res- 
oiit'été  véritablement  rendues  par  les  voies  urinalres. 

{JYou  des  Bédaeteurs.) 

NOTE 
Sur  Thmle  ess^tielle  du  Thuya  occidentalisa 

Pae  m.  Bon astee. 

Au  nombre  des  arbustes  verts  formant  la  pépinière  d'essai 
du  bois  de  Boulogne  ,  le  thuya  d'Occident  se  fait  surtout 
remarquer.  Cet  arbre  forme  plusieurs  allées  où  il  est  alter-^ 
né  tantôt  par  la  sapinette  noire ,  obieB  nîgra ,  tantôt  par  la 
sàpinette  blanche ,  abies  alba ,  Mich.  Le  reste  de  la  pépi« 
uière  est  principalement  formé  par  le  {Mn  des  Landes  ^ 
pinus  maritima  ;  le  pin  sylvestre  ou  de  Riga ,  et  le  pin  de 
Corse ,  pinus  Làricio. 

Le  Thuya  d'Occident ,  qui  fait  le  sujet  de  cette  note  y 
est  originaire  du  Canada  et  le  plus  anciennement  connu  \ 
c'est  un  arbre  assez  élevé  :  il  donne  dans  le  pays  quelques 
grains  d'unie  résine  jaune  qui  a  beaucoup  de  peine  à  dur- 
cir j  et  qui  par  cette  raison  ne  peut  être  employée  pour 
les  vernis. 

Ses  feuilles  sont  très^aromatiques  ;  macérées  dans  Faxon- 
ge  j  elles  forment  un  onguent  employé  contre  les  douleurs 
et  contre  la  plique  de  Pologne. 

Toutes  le^  tentatives  que  j'ai  faites  pour  me  procurer  la 
résine  de  cet  arbre  ayant  été  infructueuses  ^  et  ses  feuille» 
répandant  une  odeur  forte ,  j'ai  pensé  que  la  distillation 


DE     PHARIKACIE.  l57 

userait  le  lÂoyen  cTen  obtenir,  le  principe  arjomaticpie  si  ^ 
comme  il  paraissait  probable  ,  ce  principe  était  du  a  une 
huile  essentielle.. 

Je  distillai ,  au  mois  de  mars  1824  9  une  livre  de  feuilles 
dé  Thuya  occidentalis ,  coupées  ïneniies  et  non  contusées. 
La  distillation  se  fait  facilement  ;  néanmoins  il  faut  mettre 
beaucoup  d  eau  9  car  elles  sont  sujettes  à  s^attacher  au  fond 
de  la  cucurbite  et  à  donner  au  produit  l'odeur  d'empy* 
reume.  Le  liquide  qui  passa,  dans  le  récipient  étaît^  surnagé 
par  de  Thuile  essentielle^  .     .  ;.  , 

Cette  huile  essentielle  a  po^r  t^racHèrerdtètre  £iuide>^ 
transparente,  plus  légère  ^jnéTe^;  sa  couleur  est  le  jatrne 
clair ,  tirant  un  peu  sur  le  ivecL  Une'seccmde  dsstiUatioii 
ne  lui  enleva  pas  sa  couleur  9  elle  la  diminua  aeulsment  un 
peu.  Son  odeur  est  forte  saîis^  ètvè  désagréable  v  d'nepent 
mieux  se  rcôinparer  qu'à  celle  idé  la^tanaisie.  Sa  saveur  est 
forte  9  un  peu  camphrée  et  d'une  'certaine  àcrété^^ellercse 
dissout  bien  dans  lalcohol  et  dafns  ^éther ;  Tàcidesulfu^ 
rique  concentré  la  brunit  et  la  charbonne  ^  racidenîtri«[ue 
du  commerce  ne  l'enflamme  pas,  il  fonce  davantage  sa  conf- 
ient ;  l'acide  mùriatic^ue  la  trouble  et  augmente  son  odeur; 
Tacide  acétique  en  dissout  •  enviroir  le  dixième,  de  son 

poids.  '     •  ■  :    :.:   '.!''  :  •  ,-...••• 

Depuis  près  d'un  an  que  cette  huile  essentielle  a  éié 
retirée  elle  n'a  paa  changé  decoulsiur^eUe  est  restée  par- 
faitement claire.  La  totalité  de  cette  huile  a  été  de  uu^ios 
sur  la  livré  de  feuilles  en^ployées^i). 

(i)  PlasieartfméiiieciQs^  à^Édimbonrj;  »  à^Berlin ,  M.  Ihifelattd et d^-àu- 
tres ,  ont  fait  usage  de  cette  sorte  d^haiie  volatile  contre  les  vers ,  à  Tin- 
teneur,  avec  beaucoup  de  succès ,  à  la  dose  de  quelques  gouttes  en 
cleosaccharum.  Elleneparatt  pas  contenir  soit  de  Facide  gallique  ,  soit 
tm  piincipè  astringent  f  celui-ci  peut  ^gdflment  agir  cbmtije  vermine» , 
puisqjA^oa  emploie  en  cet^e  qualité,  plusieurs  toniques  et  astringens , 
Tecorce  de  la  racine  de  grettadîer ,  la  noix- -de  galles  >  etc.  D^ailleurs  les 
huiles  volatiles  deis  arbres  conifères  ,  comme  Tessence  de  tercbenthinq , 
sont  très  anthelmintiques.  *-    (Note  del.-J«  V.) 


l58  iOVANAL 


■*»#»<IWWHW*  W»»»W»»%%«»1 


OBSERVATIONS 

\  •  ... 

.  •  k  •  • 

Sur  Femphit  CQmmç  réactifs  ^  du  bicarbonate  de  potasse 

et  du  carbonaiA  Janunomaque  ; 

Par  M.  DuLONG,  pbarmacieù  à  Âstafort  (Lot^t-Garonne). 

La  série  de  rediercfaes  auxquelles  je  me  suis  livré  pour 
reconnaître  et  séparer  les  diverses  sul^stanced  contenues 
dans  une  eaù  minérale^  toIa  mis  à  même  de  faire  les  obser- 
vations suivantes  3ur  remploi ,  comme  réactifs ,  du  bi-car- 
bonalc  de  potasse  et  d»  carbonate  d'ammoniaque» 

Ou  indique  >  comme  moyen  propre  à  reconnaitre  si  une 
eau  minér^ie  coudent'  des  •  sels^^nagnési^is  autres  que  le 
oarbonat)ey>de.fàire.bon{mr  cette  eau,  de  la  filtrer  si  elle 
s'est  troublée ,  de  la-  laisser  refroidir  ,  d'y  verser  du  bî-* 
carbonate  de  potasse,  de  laiUtrer  de  nouveau  pour  séparer 
leearboBàtè  de  chattx.qéi  se  sera  précipité,  et  de  faire 
bouillir  uoe  seconde' fois.  Si  elle  se  trouble,  ce. sera  un 
^dice  certain  quelle ocoxàieut  des  sels  magnésiçus  autres 
que  le  carboiiaite.  Cependant,  d'apr&s  les  expériences  sui- 
vantes ,  )e  crois  pouvoir  assurer  que  ce  procédé  peut  in-» 
duire  en  erreur*  ' 

.'Désirant  me  coutaincre  si ,  comme  ou  le  prétend,  et 
comme  ciela  doit  être ,  le  procédé  que  je  viens  (f  indiquer 
est  exact,  si  le  bi-carbonate de  potasse  préci)ptte  toute  la 
-obaux  d'une  dissolution  saline^,  j'ai  versé  un  excès  de  ce 
bi-earbonate  dans  Une  dissolution  d'un  sel  calcaire,  La 
liqueur  s^est  troublée  après  quelques  instans  de  contact  et 
le  trouble  a  augmenté  peu,a  peu.  Lorsque  j'ai  vu  qu'elle 
était  redeveuue  claire ,  par  suite  de  la  précipitation  du  car« 
bonate  de  chaux ,  je  l'ai  filtrée ,  et  Tayaut  soumise  à  l'ébut* 
lition  elle  s'est  troi^)lée  assez  fortement ,  quoique  je  fusse 
bien  certaid  f|ue  le  sel  calcaire  que  j'avais  employé  ne  cou* 


D£.  PHAaniACiE«  iSg: 

f(e;Balt,pâ$  :dê  magnésie  ,  po^isque  ce  sel  était  da  chlorure 
de  calcium  foadu.  J'sii  dit  que  j^ai  filtré  la  liqueur  lorsque 
l'ai  vu'qu elle  était  redjsveque  claire,  parce  que  dans* une 
de  ce8^.e:¥|xérieuces  V^yaiQt  filtj*ée  quelques  temps  après  avoir 
été  piise. en,  contact  avep  le  bi-carbonate ,  et  lorsque  j'ai  cru 
m'aperceyoir  que  le  trouble  u'augmentait  phis,  ^Me  Vest 
troublée  de  nouveau  ,  ce  qui,  pf^ouye  que  raçtiqu  du  bi- 
carbonate de  potasse  sur  un  sel  calcaire,  est  très-lente ,  ce 
que  d'jiilleurs  j*ayais  rein|irqué  dans  d'autres  circonstances» 

J!ai  obtenu  les  résultats  qui  font  le  sujet  de  cette  obser'- 
yation^  soit  que  .j'aie  filtré  la  liqueur  aussitôt  qu'elle  s^étaic 
éclairçie  «  soit  que  j^aie  attendu  jusqu'au .  lendemaifi .,  et 
quelle  que  fût  la  quantité  de  «el  calcaire  que  je  misse-  en 
contact  .avec  le  bi-carbojiate.    • 

Il  paraît  donc  ,  d'après  ces  expériences  ,  que  le  bi-car- 
bonate de  potasse  ne  précipite  pas  touxe  la  chaux  d'une 
dissolution  ,  sans  doute  parce  qu'il  s'y  forme  du  bi-carbo- 
uate  de  chaux  9  soluble,.^  l'exemple  du  .bi-carbonate  de 
magnésie.  *       * 

Après  avoir  constaté  ces  résultats  plusieurs  fois  »  j*aî 
voulu  m'assurer  si  le  carbouate  d'ammgjaiaqoe  (sous )  n'of* 
frirait  pas  un  réactif  plus  certain  que  le  bi-carbonate  de 
potasse  pour  précipiter  toute  la  chaux  d'une  dissolution  , 
et  ensuite  pour  séparer  la  chaux  de  la  magnésie  ,  ce  dont 
au  reste  je  ne  doutais  presque  pas  j  d'après  les  expériences 
de  M»  Longchamp  {Annak$  xh^chmiç  e^ÂQ^hysique  , 
tome  lâ),  d'après  lesqu4&lleft  il  résulte  que  le  carbonate 
d'ammoniaque  (  sous  )'précîpîte  toute  la  chaux  d'une  dis- 
solution sans  eu  précipiter  la  Qiaglixésie.  J'ai  donc  fait  dis* 
soudre  dan«  l'eau  distillée  du  cWorure  de  calcium  fondu , 
et  j'ai  versé  dans  la  dissolution  un  excès  de  carbonate  d'am- 
moniaque. Il  s'est,  fait  aussitôt  un  abondant  précipité,  et 
lorsque  la  liqueur  est  davenae  claîre  je  l'ai  filtrée  et  je 
l'ai  fait  chauffer  jusqu'à  ébullitiou  ;  elle  ne  s'est  troublée 
que  d'une  manière  pre^e  insensible.  Même  résultat ,  soi^. 


\ 


N. 


l6o  JOURNAL 

quej*aie  filtré  la  liquènr  dès  qn*ellé  s*ëtakëc1aircie,  Mil 
qiie  j'aie  attendu  jusqu^aa  letidemain.  ' 

raî  donc  pensé,  diaprés  ces  expériences,  que  le  earboiiâte 
d'ammoniaque  serait  plus  propre  que  le  binsarbcHiate  de 
potasse  i  faire  reconnaître  rexistèiicé',  dans  une  csau  inî- 
ùérale  ,  de  sels  magnésiens  autres  que  le  carbonate,  et  qu^il 
devait  être  ,  comme  Tavail  annoncé  M.  Longchamp  ,/ni^ 
réactif  exact ,  propre  i  séparer  la  chaux  de  la  magnésie. 

Pour  rii*en  assurer ,  j*ai  mêlé  dans  une  certaine  quantité 
d*eau  distillée  de  Thydrochlorate  de  chaux  et  du  sulfate  de 
magnésie  ;  j'ai  versé  dans  la  dissolution  un  excès  decarbo-^ 
nate  d'ammoniaque ,  il  s^est  bientôt  formé  un  précipité  y 
mais  j^aî  remarqué  que  Faction  du  sel  ammoniacal  sur  le 
mélange  de  sels  de  magnésie  et  de  chaux  n'a  pas  été  aussi 
prompte  que  stir  le  sel  calcaire  seul  ;  lorsque  la  liqueur  a 
commencé  à  s*éclaircîr ,  je  l'ai  filtrée ,  et ,  y  apm  versé  de 
Toxalate' d'ammoniaque  ,  il  s  y  est  produit  un  fort  trouble 
qui  y  a  démontré  la  présence  de  la  chaux ,  quoique  le  pa- 
pier de  tournesol  rougi  et  le  sirop  de  violettes  y  annon- 
çassent un' excès  de  carbonate  ammoniacal.  Je  dis  que  l'oxa* 
late  d'ammoniaque  "y  a  démontré  la  présence  de  la  chaux  y. 
car  on  sait  que  ce  réactif  ne  précipite  la  magnésie  que  très- 
lentement  ,  et  qu'il  n'occasîone  point  de  trouble  sensible 
dans  une  dissolution  magnésienne ,  même  après  plusieurs» 
heures  de  contact ,  ainsi  que  je  m'en  suis  convaincu  (i). 

'il  I  I  II  ■  —— — ^^^— I— 1^«^  I         I        maâmmmmmm^m^mmh^Êmm^mmm 

(i)  Je  croit  deyoir  rapporter  ici  une  observation  que  j*ai  faite  en  pré-» 
pftrant,  avec  du  carbonate  de  magnésie  du  commerce,  un  sel  magnésiea 
pour  constater  Taction  de  Toxalate  d^ammoniaqaesur'ce  sel.  Ayant  dis- 
sous ce  earbonate  dans  racide.hj^rochlorique,  et  ayant  Yersa  dans  la 
dissolution  de  Toiialate  d^ammoniaque ,  j^ai  vu  d^abord  arec  surprise  s'y 
produire  sur-le-champ  un  trouble  très-proconoë  ;  maisj^ai  bientôt  pensé^ 
-que  ce  trouble  derait  provenir  d%jn  peu  de  (carbonate  de  chaux,  mêle'  au 


n'y  a  produit  aucun  trouble,  Tai  cru  devoir  faire  cette  obserration  pojar 
que  ceux  qui  répéteraient  ces  expériences ,  en  employant  de  Pacide  hydro- 
chloriqae ,  n'attribueat  point  à  la  magaésie  im  trouble  qui  n*eftt  produit 
^ue  par  la  chaux» 


DE  phâhmacie.  x6i 

Tayoue  que  ce  résultat  nf a  beaucoup  ëtonné  9  d^abord 
ps^rce  qu^il  ne  s'accordait  point  avec  celui  que  j'avais  obtenu 
avec  le  sél  calcaire  seul ,  et  ensuite  parce  que  je  connais- 
sais ,  comme  je  Tai  déjà  dit ,  les  expériences  de  M.  Long« 
champ  sur  l'emploi  du  carbonate  d'ammoniaque  pour  sé- 
parer la  chaux  de  la  magnésie  ;  emploi  récommandé ,  d^^ 
près  ces  mêmes  expériences ,  dans  le  traité  d'analyse  de 
Thenard.  Aussi ,  craignant  de  ma  part  quelque  inadver- 
tehce  qui  m'eût  conduit  à  un  résultat  différent  de  celui 
déjà  obtenu  par  un  chimiste  qui  a  donné  tant  de  preuves 
de  talent  et' de  zèle,  notamment  dans  son  important  travail 
sur  tîncertitude  que  présentent  quelques  f'ésultats  de  fana" 
Ijrse  chimique  (^Annales  de  ch.  et  de  physique  j  tome  23),  je 
me  suis  empre$sé  de  répéter  avec  le  plus  grand  soin  les 
expériences  que  je  viens  de  rapporter  en  employant  les  sels 
de  chaux  et  de  magnésie  en  plus  ou  moins  grande  quantité , 
et  parfaitement  purs ,  de  même  que  le  carbonate  d'ammo- 
niaque. Tantôt  j'ai  filtré  la  liqueur  dès  qu'elle  commençait 
k  s'éclaircir ,  tantôt  je  l'ai  filtrée  une  ou  plusieurs  heures 
après ,  l'oxalate  d'ammoniaque  y  a  toujours  produit  un  fort 
trouble  ;  taiitôt  enfin  je  ne  l'ai  filtrée  qu'au  bout  de  vingt- 
quatre  heures  ,  et  alors  le  trouble  ne  m'a  point  paru  tout- 
à-fait  aussi  prononcé  ;  mais  j'observe  que  si  l'on  voulait 
négliger ,  ce  qui  ne  serait  pas  tout-à-fait  exact ,  la  quantité 
de  chaux  dénoncée  par  Toxalate  après  avoir  attendu  vingt- 
quatre  heures  pour  filtrer,  il  se  présenterait  une  autre  cause 
d'erreur  puisqu'il  se  précipite ,  au  bout  de  ce  temps  ,  un 
peu  de  carbonate  de  magnésie ,  comme  M.  Longchamp  l'a 
constaté.  Au  reste ,  je  suis  bien  porté  à  croire  que  ce  trou- 
ble moins  prononcé  a  pour  cause  l'action  particulière  du 
carbonate  d'ammoniaque  sur  la  formation  de  l'oxalate  de 
chaux  ,*action  que  j'ai  observée  dans  le  cours  de  ces  expé- 
riences ,  et  qui  explique ,  je  pense ,  l'erreur  dans  laquelle 
est  tombé  cet  habile  chimiste.  Ayant  filtré  la  liqueur  envi- 
ron une  heure  après  -f  avoir  versé  le  cai1)onate  d'ammo* 


102  JOURMAL    . 

niaquOi  Foxalate  y  a  produit.ua  fort  troubla  ^  quoique  le 
papier  de  tournesol  rougi ,  ramené  assez  promptement  au 
J>leu  par  la  liqueur,  y  annonçât  un  excès  de  carbonate 
ammonmcâl.  Ayant  voulu  verser  dans  cette  même  liqueur 
filtrée  un  plus  grand  excès  de  carbcTnate ,  il  ne  s^y  est  point 
produit  de  précipité  ,  même  après  plusieurs  heures  de 
contact  9  ainsi  que  je  devais  m'y  attendre  puisquelle  en 
contenait  déjà  plus  qu  il  n'en  avait  fallu  pour  précipiter 
toute  la  chaux  qui  avait  pu  être  précipitée  ;  mais ,  chose 
remarquable ,  Voxalate  d^ammoniaque  n'y  a  d'abord  rien 
produit,  ce  n  est  qu'un  instant  après  qu  il  a  commencé  à  la 
trouble^  ;  mais  le  trouble  a  été  beaucoup,  moins  prononcé 
qu'avant  d'y  avoir  ajouté  un  grand  excès  de  carbonate  am- 
moniatal,  à  tel  point  qu'on  aurait  pu  presque  sans  erreur 
négliger  la  petite  quantité  de  chaux  que  l'oxalate  y  annon- 
çait alors  si  on  eût  eu  à  la  séparer.  Il  parait  donc  ,  d'après 
cette  expérience ,  que  ce  grand.excès  de  carbonate  s'était 
opposé  en  partie  par  une  cause  quelconque  a  Taetion  dé- 
composante de  l'oxalate  d'ammoniaque  sur  le  sel  calcaire. 
C'est ,  je  n'en  doute  point ,  avec  ce  g]rand  excès  de  carbor 
nate  que  M.  Longchamp  aura  examiné  la  liqueu#.  et  qu'il 
aura  cru  devoir  négliger  la  petite  quantité  de  chaux  que 
l'oxalate  d'ammoniaque  y  aura  démontrée. 

Ce  n'est  qu'après  avoir  répété  toutes  ces  expé|:iences  plu- 
sieurs fois  j  toujours  avec  le  même  soin  ,  qUe  je  crois  pou- 
voir assurer  que  le*  carbonate  d'ammoniaque  n'est  point 
^n  réactif  exact  propre  à  séparer  la  chaux  de  la  ma- 
gnésie. 

Ayant  fait  les  mêmes  essais  avec  le  bi-carbonate  d'am- 
moniaque de  potasse,  la  liqueur  ne  se  troubla  d'abord  nul- 
lement j  ce  ne  fut  qu'après  quelques  instans  qu'il  se  mani- 
festa un  léger  trouble ,  qui  alla  en  augmentant  jusqu'à  un 
certain  points  La  liqueur  filtrée  contenait ,  comme  je  m'y 
attendais  ,  beaucoup  de  ohaux. 

D'aprèa  ces  expériences ,  je  pensai  que  Toxalate  d'am- 


BE     PHAAMACIE. 

siiolitaqDe  serait  plus  propre  &  séparer  exadem^t  la  diaux 
de  la  magivésîe  en  raisqn  de  sa  grande  affinité  pour  la  çfaanx^ 
de  Fhisblubilité  de  Toxalate  calcaire,  et  de  la  solubilité  de 
Toxalate  de  magnésie.  Je  mêlai  donc  ensemble,  comme 
ci-dessus  ,  une  certaine  quantité  de  sels  de  chaux  et  de  ma^ 
gnésie  dissous  dans  l'eau  ^  joTersai  dan«  la  dissolution  de 
Toxalate  d  ammoniaque ,  jusqu'à  ce  que  la  liçpieur  cessât 
de  se; troubler  par  ce  réactif  ;. je  fiUrai ,  je^lavâi  avec  soin 
le  précipité  d'oxalateicalçaire  ,  ^9  pour  m'assurens'il  n'a-» 
vait  pas  entraîné  de  la  magnésie,  je  lé  décomposai  en.  La 
faisant  bouillir  assez,  longîtémps  avec  un  excès  de  :carbo^ 
nate  de  potasse  9  suivant  le  procédé  de  M.  Dulong.  Lepré-^ 
cipitérésiultant  de  celte  décomposition  se  di^solvit  entière*^ 
ment  aV.ee  efTervescence   dans  liacide  hydrochloriqui^  : 
quelque^  gouttes  d'ammoniaque  ou  l'eau  ée  chaux ,  versées 
dans  là  dissolution' ,  tlj  annoncërept  la  présence  :que  ck 
-quelqiiesatomesâe  magnésie,  présence  à  laquelle  je  devais 
m'attendre  d'après  les  expériences  de  M  «  Longcfaamp^  dont 
-j'ai  déjà  parlé,  sur  Tincertitude  de  quehptes  résultats  de 
î analyse  chinùque^  expériences  d'après  lesquelles  ce  chi-»- 
miste  a  reconnu  que  toutes .  les  fois  quun  sel  insoluble  se 
forme  au  niùieu  dun  liquide  U, entraîne  une  portion  quel' 
conque  des  substances *au  milieu  desquelles  il  s* est  formé  ^ 
inais  la  quantité  de  magnésie  que  j'y  ai  reconnue  était  si 
petite  qu'elle  peut  être  négligée  sans  erreur  bien  sensible. 
'Ayant  versé  du  carbonate  de  potasse  dans  la  liqueur  sur- 
nageant le  précipité  d'oxalate  calcaire ,  j'ai  vu  avec  quelque 
surprise  qu'elle  ne  se  troublait  point  ou  qu  elle  ne  se  trou- 
blait qu'à  peine  \  mais  l'ayant  soumise  à  l'action  de  la  cha- 
leur elle  s'est  bientôt  fortement  troublée,  et  après  l'avoir 
portée  à  l'ébullition  j'ai  recueilli  le  précipité ,  et  je  l'ai  fait 
dissoudre  dans  l'acide  hydrochlorique.  L'oxalate  d'ammo- 
niaque ,  comme  je  devais  m'y  attendre  ,  n'y  annonça  point 
la  présence  de  la  chaux* 

Toutes  ces  expériences  ont  été  répétées  plus  d'une  foi», 


l64  JOURNAL      ' 

•t  ont  loiqoan  produit  les  mêmes  résultats.  Je  crois  donc 
pouvoir  en  conclure  que  Toxalate  dVmmoniaque  offre  dans 
8<^  emploi  y  comme  réactif  propre  à  séparer  la  chaux  de 
la  magnésie ,  une  exactitude  que  n^offre  point  le  carbonate 
d'ammoniaque  proposé  pour  le  même  objet. 

Ainsi ,  lorsqu'on  youdra  constater  si  une  eau  minérale 
contient  des  §eU  magnésiens  autres  que  le  carbonate  ,  il  ne 
faudra  point  employer  comme  réactif ,  ainsi  qu'on  Fa  pro*> 
posé ,  le  bi'-carbonate  de  potasse ,  qui  induirait  en  erreur  , 
parce  que  les  expériences  que  je  viens  de  rapporter  ,  dé^ 
montrant  que  ce  réactif  ne  précipite  à  froid  qu'une  partie 
de  la  chaux  d'une  dissolution  calcaire  ou:magi|ésio*calcaire, 
on  attribuerait  à  une  précipitation  de  carbonate  magnésien 
utk  trouble  qui  serait  du  en  entier  ou  en  partie  à  du  car- 
bonate de  chaux»  L'oxalate  d'ammoniaque  sera ,  dans  ce 
cas ,  un  réactif  excellent.  Il  faudra  donc ,  après  avoir  verse 
l'oxalate  dans  Feau  minérale ,  filtrer  s'il  s'est  formé  un  pré- 
cipité,  verser  ensuite  dans  l'eau  filtrée  dil  carbonate  de 
potasse  (  sous)  et  faire  chauffer  :  si  elle  se  trouble  en  pré- 
sentant un  précipité  blanc ,  floconneux  9  ce  sera  un  indice 
certain  qu'elle  contient  de  la  magnésie.  On  observera  que 
^ l'eau,  si  elle  en  contient,  se  troublera  dès  la  première 
impression  de  la  chaleur ,  et  presque  toute  la  magnésie 
sera  précipitée  avant  que  l'eau  ne  soit  portée  à  l'ébuK  . 
lition. 

Lorsqu'on  aura  de  la  chaux  à  séparer  de  la  magnésie  ,  il 
sera  convenable  d'employer  le  même  oxalate.  On  en  ver- 
sera dans  la  liqueur  contenant  ces  bases  jusqu'à  ce  qu'elle 
cesse  de  se  troubler  par  ce  réactif  ;  on  filtrera  pour  sépa- 
rer l'oxalate  calcaire  sans  attendre  jusqu'au  lendemain, 
parce  qu'il  se  précipiterait ,  au  bout  de  ce  temps  ^  un  peu 
d  oxalate  magnésien  ,  comme  M.  Longchamp  l'a  constaté; 
ensuite  on  fera  évaporer  la  liqueur  .fikrée  ,  et  on  calcinera 
le  résidu  jusqu'au  rouge  pour  obtenir  la  magnésie,  ou  bien 
jon  versera  dans  la.  liqueur  filtrée  un  excès  de  carbonate  d^ 


DE     PHARMACIE.  z65 

potasse  (sons) ;  on  fera  chauffer  jusqu^à  râmlKtion ,  et 
Ton  recueillera  le  carbonate  de  magnésie  sur  un  filtrcé  Je 
crois  devoir  fai^e  observer  ici  qu^il  ne  faut  faire  bouillir 
la  liqueur  qu^un  instant  ;  car  j'ai  observé  que  le  précipité 
formé  d'abord  paraissait  se  dissoudre  ensuite  en  partie  par 
Une  ébuUition  un  peu  prolongée ,  par  suite  sans  doute  de 
la  tendance  qu'a  la  magnésie  à  former^  av^e  Tammoniaque 
des  sels  doubles  splublès.  Mais  je  pense  que  lorsqu'on 
n'aura  dans  la  liqueur  filtrée  que  de  la  magnésie ,  il  sera 
plus  exact  de  la  séparer  parla  calcînation ,  comme  je  vien» 
de  le  dire ,  de  peur  qu'il  ne  reste  un  peu  de  magnésie  en 
dissolution. . 

En  résum^  >  je  crc»s  pouvoir  conclure  de  ees  obser*- 
Yations  ; 

Que  le  bi-carbonate  de  potasse  ne  précipite  quHine  pai^ 
tie  de  chaux  d'une  dissolution  calcaire  ou  magnésiot-eair* 
Caire  y  qu'ainsi  il  peut  induire  en  erreur ,  dans  tous  ks  ca» 
où  on  Ta  proposé ,  pour  séparer  la  chaux  de  la  magnésie  ^ 

Que  le  carbonate  d'ammoniaque  (sous)  n'est  pas  un 
réactif  exact  propre  à  séparer  ces  bases  l'une  de  l'autre  ; 

Que  l'oxalate  d'ammoniaque  offre  au  contraire  pour  cette 
séparation  une  grande  exactitude. 

A  propos  de  ces  observations ,  je  croîs  devoir' faire  re- 
marquer une  erreur  qui  se  trouve  consignée  par  mégarde  y. 
comme  je  n'en  doute  nullement,  dans  Y  Histoire  des  drogues 
simples  de  M.  Guibourt ,  et  ailleurs ,  relativement  à  Faction 
du  sous-parbonate  d'ammoniaque  sur  le  sulfate  de  magné- 
sie ,  erreur  qui  m'avait  frappé  il  y  a  déjà  long-temps  aprè» 
avoir  lu  les  expériences  de  M.  Leugcliamp  ^  dont  j'ai  pari» 
ci-dessus.  Il  est  dit  dans  r0|ivrage  de  M.  Guibourt  (article 
Sulfate  de  magnésie  )  que  :  «  pour  êtve  certain  que  le  sal« 
»  fate  de  magnésie  ne  contient  pas  de  sulfate  de  soude ,  il 
»  faut  en  faire  dissoudre  une  certaine  quantité  dans  l'eau  ^ 
»  versier  dans  la  dissolution  un  excès  4®  80us-<carbônat& 
»  d'ammoniaque  qui  en  précipite  tonte  la  magnésie»  filtrer^^ 


l66  JOUKICikL 

»  faire  évaporer ,  etc.  »  On  sent  dans  quelle  erreur  ce  pro« 
cédé  pourrait  jeter  celui  qui  peu  eicpérimenté  le  suivrait 
exactement ,  puisqu'il  ne  remarquerait  aucun  précipité  y 
ce  qui  lui  ferait  penser  que  le  sel  qu'il  examinerait  serait 
tout  entier  du  sulfate  de  soude,  vu  qu'il  est  dit  avec  raison, 
dans  le  même  article ,  que  ce  sulfate  ne  précipite  point 
par  le  sous<H:arli»nate  d'ammoniaque.  Pour  être  entière* 
ment  certain  ,  ce  dont  au  reste  je  ne  doutais  nullement 
d'après  les  expériences  de  M«  Loûgdiamp  ,  que  le  sulfate 
de  magttésien'est  pqint  précipité ,  du  moins  k  froid ,  par  le 
sous-carbonate  d'ammoniaque ,  fai  çiis  ces  .deux  sels  en 
contact  l'un  avec  l'autre  après  les  avoir  fait  dissoudre  dans 
l'eau,  il  ne  s'y  est  point  formé  de  précipité,  ainsi  que  je  m^y 
attendais;  mais ,  ayant  fait  bouillir  la  liqueur ,  il  s'est  bi«n- 
tèt  manifesté  un  précipité  très-aboiadant.  Je  dois  faire  ob- 
server qu'il  est  nécessaire  de  faire  bouillir  la  liqueur  ;  car 
si'on  se  contente  de  la  faire  évaporer  à  une  douce  chaleur 
elle  ne  se  trouble  point ,  ainsi  que  je  l'avais  remarqué  en 
faisant  l'analyse  qui  a  donné  sujet  à  ces  observations  ,  et 
comme  je  m'en  suis  assuré  directement  ]  et  encore  ^  ainsi 
({ue  je  l'ai  constaté ,  et  comme  M.  Longchamp  Tavait  déjà 
observé  ,  quelque  prolongée  que  soit  rébullition ,  il  reste 
toujours  en  dissolution  une  cpiantité  notable  de  magnésie. 
.  Ainsi  il  est  facile  de  voir  que  le  procédé  indiqué  par 
M.  Guibourtdoit  être  rectifié  de  la  manièi^e  suivante  ^la 
dissolution  du  sulfate  de  magnésie  que  l'on  examine ,  mise 
en  contact  avec  le  carbonate  d'ammoniaque  (  sou^  )  ,  doit 
être  évaporée  jusqu'à  siecité  ,  et  le  résidu  calciné  jusqu'au 
rouge ,  dans  un  creuset  d'argent  ou  de  platine ,  doit  être 
traité  par  l'eau  distillée.  S'il  reste  dans  le  creuset  une  ma- 
tière blanche  jouissant  des  propriétés  connues  de  la  magné- 
sie ,  et  si  l'eau  distillée  mise  en  contact  avec  cette  matière 
donne  p&r  un  sel  ^e  baryte  un  précipité  insoluble  dans 
Facide  nitrique,  al  ne  précipite  ni  par  l'hydrochlorate  de 
platine ,  ni  par  le  carbonate  de  potasse  on  de  soude  (sous), 


DE    PHARMACIE.  "        167 

'on. sera  certain  que  le  sel  que  l'on  examine  eei  mèlë  de  «ul-- 
4aie  de  soude. 

Si  j'ai  fait  cette  remarque  sur  cet  article  de  Touvr^ge  de 
M.  Guibourt  /à  qui  Terreur  quil  contient  aura  échappé 
^ar  mégarde,  Çù  nest  uniquement  que  pour  empêcher 
qu'il  ne  trompe  qeuxqui  le  consulteraient. 

EXTRAIT 

Ifune  lettre  adressée  à  M,  Boudet  ,  sur  la  matière  yésicante 
de  îécorcè  de  garoU^  et  ses  diverses  préparations;  '. 

Par  M..C0JUDEFY-D0RLY  ,  pharmacien  à  Crépy  (Oise). 

On  prend  3  liv.  d'écorce  de  garou;  on  la  hache,  on  la  pile 
par  portion  dans  lin  mortier  en  fer ,  en  l'humectant  avec  de 
i'alcohol  y  jtisqu*à  ce  qu  elle  présente  une  masse  soyeuse- 
sans  apparence  d'écorce  (i),  on  la  met  dans  un  bain-marie 
avec  6  iitrêis  et  detni  d*alcohol  à  36  degrés.  On  élève  la  tem-' 
pérature  à  un  degj*é  vôisfin  da  l'ébullîtion,  et  on  laisse 
presque  refroidir,  ce  qui  porte  le  temps  de  celte  iiifusioi\ 
à  environ  2  heures  \  on  exprime  fortèiûent*  On  réitère  une 
'^'.  et  3*.  fois  la  même  opération  avec  de  nouvelles  quantités 
d'aloohol  ^  en  observant  d'en  mettre  un  litre  de  moins  à 
chacune  de  ces  dernières.  La  première  teinture  est  d'un 
*brun  verdâtre  dont  la  masse  parait  rouge ,  la  sieconde  Yest 
beaucoup  moins,  et  la  troisième  paraît  peu  chargée  .Çepen* 
'dant  elle  est  encore  assez  acre  pour  mériter  qu'on  l'ob- 
tiedhe.  Ces  infusions  réunies  et  filtrées  sont  disiillées  au 
bain-marié  pour  enretirer  les  trois  quarts  de  Talcohol  em- 
ployé. On  Ole  le  bàîn-imarîedu.feu  ,  on  laisse  refroidir  u^ 
instant ,  et  lorsqu'on  voit  quela* matière  verte  est  bien  sépar 
rée  diiliquidg  rouge  ,  on  verse  le  tout  sur  un  filtre.  Pqyi|i;* 
' ■'  ■  ' ■  I  "■"■'  '  '  «"  '  ■■f"i  il  II  '  •^f^'V'^j'  '■■  I ]  *  ^ 

(t)  Si  on  Teutj&iirf  la  pamin^de  de  garou  par  lé  procéda  ordinaire^ 
cette  manière  de  diviser  Pëcorce  .facilite  beaucoup  la  solution  du  prin* 
cipe  vésicant  daûB  là  grfli»8e,  et  abrège l'opëlAtion. 


i68  JotruMAL 

qne  cette  filtration  s'opère  bien ,  il  faut  qu'il  y  ait  encore 
environ  deux  litres  de  liqueur.  Ce  qui  reste  sur  le  filtre  est 
de  la  résine  verte  presque  pure  qui  est  la  partie  active. 

On  continue  l'évaporation  du  liquide  filtré  jusqu'à  ce 
qu'il  n'en  reste  qu'environ  un  quart ,  et  qu'en  laissant  re* 
froidir  un  instant  et  soufflant  dessus  ^  on  aperçoive  une  pel«- 
licule  se  former  à  sa  surface  ;  alors  on  laisse  refroidir  en- 
tièrement. Au  bout  de  quelques  heures  »  il  s'est  formé  un 
précipité  abondant  d^  matière  résineuse  brune,  un  peu  fria- 
ble. On  jette  l'extrait  liquide  qui  sttmage  ^  cette  partie  ne 
retient  pas  de  principe  acre  ;  elle  a  une  saveur  d'abord  su-* 
crée,  puis  un  peu  acerbe.  La  partie  résineuse  précipitée  re-* 
tient  au  contraire  beaucoup  de  résine  verte;  elle  est  amère  et 
d'une  saveur  acide  assez  prononcée.  On  met  cette  résine 
brune  dans  un  flacon  avec  deux  ou  trois  onces  d'éther  sulfu* 
rique,  qui  acquiert,  par  l'agitation,  unecouleur  verte  qui  de- 
vientde  plus  en  plus  intense.  On  traite  de  la  mèmemanière, 
mais  avec  un  peu  moins  d'étber,la  résine  verte  restée  sur  le 
filtre  ;  elle  se  dissout  presque  toute  entière.  On  réitère  ces 
opérations  avec  de  nouvelles  quantités  d'éther  jusqu'à  ce  qu'il 
n'acquière  qu'une  faible  couleui*«  On  réunit  les  teintures 
éthérées  et  on  évapore  à  une  très-douce  chaleur  de  bain- 
marie ,  ou  on  distille  ,  si  l'éther  qu'on  a  employé  en  mé- 
rite la  peine.  On  évapore  jusqu'à  ce  qu'il  ne  reste  qu'envi- 
ron une  once  et  demie  de  résine  verte,  c'est-à*-dire  jusqu'à 
l'instant  où  on  ne  sent  plus  d'éther. 

Ce  petit  produit ,  d'«n  beau  vert  foncé ,  retient  encore 
près  d'un  huitième  de  son  poids  de  résine  brune  *,  on  les 
sépare  en  délayant  le  tout  dans  un  peu  d'alcohol  à  20  degrés 
qui  dissout  la  résine  brime  sans  entraîner  de  résine  verte. 
On  jette  sur  un  filtre  de  papier  fin ,  et  lorsque  l'opération 
est  terminée,  on  ^ève  soigneusement  avec  une  carte  la  ré- 
sine verte  que  l'on  chauffeiégèrement  dans  une  cajpsule  pour 
la  priver  d'humidité.  Les  doses  ci-dessus  m'ont  constam- 
ment produit  huit  gros  et  demi  à  9  gros  de  matière  vésicante. 


DE     PHAK;nAClÊ.  îGt) 

Cette  résine  ainsi  obtenue  est  rrnn  tt*ès-*beau  Vert  fonce. 
EHe  a  la  consistance  du  beurre  et  l'odeur  très-proncée  de  Té* 
€orce  degarôu.  La  moindre  chaleur  la  fend  fluide  ;  elle  est 
plus  pesante  que  Teau  \  elle  n'éprouve  aucune  altération  à 
l'air  ;  j  eh  ai  dans  un  pot  découvert  depuis  près  d'un  au  , 
et  elle  n'a  rien  perdu  de  ses  propriétés.  Elle, est  soluble  en 
grande  partie  dansl'alcohol  absolu  froid  ^  très-solubte  dans 
l'éther  sulfurîque  ,  les  huiles  fixes  et  volatiles  ,  les  grais- 
ses, etc.  Elle  a  une  saveur  extrêmement  caustique,  qui  n'est 
pas  sensible  d'abord,  mais  qui  se  communique  bientôt  de  la 
langue  au  palais  et  à  la  gorge,  ainsi  que  1  a  observé  M.  Vau- 
quèlin  pour  la  daphnine.  Cet  effet ,  très-désagréable  et  te- 
nace ,  peut  être  produit  par  moins  d'un  centième  de  grain. 

Appliqtfée  sur  la  peau,  seule,  ou  en  solution  dans  un  vc- 
hioule  ,  elle  l'irrite  fortement  au  bout  de  six  ,  huit  ou  dix 
heures,  selon  les  individus.  Il  se  manifeste  sur  la  partie 
qu'elle  a  touchée  et  les  environs  ,  une  multitude  de  petits 
boutons  accompagnés  d'une  forte  démangeaison.  Au  bou,t 
de  2^  heures,  ordinairement  ces  boutons  sécrètent  1^  sérosité 
qu'ils  contiennent.  Cette  propriété  de  la  résine  verte  de  ga- 
rou  peut  la  rendre  très-utile  dans  certains  cas  où  il  est  né- 
cessaire d'employer  des  rubéfians  pour  produire  des  effets 
qu'on  n'oserait  tenter  d'obtenir  avec  la  teinture  de  canllia- 
rides.  Un  quart  ou  un  sixième  de  grain ,  divisé  dans  un  peu 
d'axonge ,  peut  produire  l'effet  ci-dessus  sur  une  superficie 
"  de  plus  de  dix-huit  pouces  de  circonférence. 

C'est  sur  cette  propriété  qu'ont  été  établies  les  doses  des 
diverses  préparations  suivantes  ,  dont  elle  fait  la  base. 

Quanta  son  application  comme  vésicatoire,  elle  ne  peut 
guère  être  employée  seule,  son  action  étant  lente  lorsqu'elle 
est  sous  forme  d'emplâtre^  mais,  unie  à  une  petite  quantité 
decaniharides,  elle  donne  un  vésicatoire  dontrelfet  est  con- 
stant et  prompt.  A  cet  effet  je  propose  la  préparation  sui- 
vante. . 

Faites  macérer  pendant  drux  ou  trois  heures  dans  lui 
XK  Année.  —  Avi\l  iS^S.  la 


\ 


170  JOURNAL 

c|.uart  de  litre  d*alcoUol  k  aa  degrés  «  deux  onces  de  cantha- 
rides  en  poudre  grossière  *,  exprimes^.  Faites  une  daui^ième 
macération  avec  la  même  quantité  d'alcohol  au  même  dé^ 
gré  ,  exprimez  ,  réunissez  les  teintures ,  et  filtrez  \  évapo- 
rez jusqu^à  réduction  de  moitié  ;  laissez  refroidir  pour  que 
la  matière  huileuse  verte  se  sépare  ;  filtrez  de  nouveau  et 
évaporez  jusqu'en  consistance  d^xtrait;  traitez  ce  dernier 
à  èhaud  avec  deux  onces  et  demie  d^alcohol  à  36  degrés,  et 
filtrez  pour  avoir  dfim  onççs  de  teinture. 

Taffetas  de  résine  dega/vu  composée. 

Prenez    Teinture  ci-dessus demi-once. 

Sandaraqueen  poudre demi-gros. 

^  Huile  essentielle  de  citron.  ....  6  gouttes. 

Dissolvez  et  ajoutez 

Résine  verte  de  garou.  .  •  1.  .  4^  grafbs. 
Etendez  convenablement  avec  un  pinceau  y  en  quatre 
couches  ,  sur  un  morceau  de  toile^  cirée  verte  de  |  a  aune 
sur  ^  de  large. 

Avant  d^appliquer  ce  vésicatoire  il  faut  frotter  la  partie 
avec  un  peu  d'alcohol  ou  d'eau-de-«vîe.  Celte  préparation 
adhère  bien  à  la  peau ,  et  produit  son  effet  en  8  à  la  heures. 

Pommade  de  résine  inerte  de  garou. 

Prenez    Axonge  récente 10  onces. 

Cire  blanche  lavée  à  Teaubouil.  •  une  once. 

Résine  verte  de  garou demi-gros. 

On  fait  liquéfier  Taxonge  et  la  cire  à  une  très-douce  cha- 
leur ,  ensuite  on  ajoute  la  résine  de  garou  qui  s^y  dissout 
promptemenU 

Je  propose  délaver  lacirea,veoâereau  bouillante,  parce 
que  Tacide  qu  elle  contient  jSajradt  neutraliser  l'action  de  la 
matière  vésicante* 


Pommade  pour  le  papier  vésicant  n^.  x. 

Prenez   Axonge  récente .   .  .  4  onces. 

Cire  blanche  lavée 6  gros. 

Blanc  de  baleine 4  g^^s* 

Résine  verte  de  garou 24  graine 

Procédez  comme  ci-dessus. 


f 


DE      PHA.RniiCIE.  I^l 

Pour  le  papier  n^.  2,  on«e  mel  que  18  grains  de  résîno 
degarou. 

Avec  tin  morceau  de  planche  de  liège  d'environ  3  pouces 
de  long  très -uni,  coupé  en  forme  de  tranchant  arrondi ,  et 
enveloppa  d^un  peu  de  drap  fin  bien  assigetti,  on  étend 
cette  pommade  un  peu  chaude  sur  du  papier  serpente  dont 
on  coupe  chaque  feuille  en  Aenx  dans  sa  longueur  ,  et  que 
Ton  pose  sur  une  planche  bien  unie.  Après  avoir  mis  la 
première  couche  »  on  présente  le  papier  iiu  feu  pour  qu'il 
a'imbibe  de  pommade  :  on  le  remet  sur  la  planche  pour  y 
étendre  une  deuxième  couche,  toujours  du  même  cèté» 
qu'on  chauffe  légèrement  comme  la  précédente;  enfih  une 
troisième  opération  termine  Touvrage*  Pouf  donner  du  lu« 
stre,  il  ne  faut  présenter  cette  dernière  au  feu  qu'en  glissant 
pour  ne  fondre  que  la  surface,  Ca  tour  de  mnin  donne  à  ce 
papier  un  aspect  luisant,  qui  fait  reconnaître  le  côté  qui  doit 
être  appliqué  sur  le  vésicatoire. 

Pommade  de  résine  de  garou  pour  factions. 

Prenez  Axonge  récente  .  •  • !i  onces. 

Cire  blanche  lavée.  .......  2  gros. 

Résine  de  garou.  ........  24  gi*ains. 

Liquéfiez  S.  L. 

Cette  pommade  doit  s'employer  à  la  dose  de  12  ,  24  ^^^ 
36  grains,  selon  l'étendue  des  parties  à  frictionner. 

Teinture  de  résine  de  garou  pour  frictions. 

Prenez   Alcohol  à  36  degrés uneonce  et  demie. 

Ether  sulfurique demi-once. 

Résine  de  garou 24  gniins. 

Dissolvez. 

Pour  être  employée  seule  ou  associée  à  d'autres  substan- 
ces dans  les  linimens. 


1^2  '     iOURBAL 


ACADÉMIE  ROYALE  DE  MÉDECINE, 

Analyse  dos  séances  da  la  section  de  pharmacie ,  du  premier 

tiimestre  de  iSaS. 

'  Plusieurs  dfts  méilioîrcs  lusàrAcadémîc  ayant  succçssi- 
venneiitparu  dans  ce  journal,  soît  en  entier,  soît  par  ex- 
Irait ,  nous  ferons  une  revue  succincte  des  principaux  ob- 
jet» qui  ont  fixé  raitentioii  de  la  section  de  Pharmacie. 

.M.  Guibourt  a  donné  une  note  sur  le  beurre  de  Galam^ 
huile  végétale  concr.ète  ^  blanche  comme  du  suif  en  pain  , 
mais  plus  onctueuse ,  venant  d'Afrique.  Son  odeur  et  sa 
saveur  approchent  de  celle  du  beurre  de  cacao.  Dissoluble 
à  froîd  dans  rjiuîle  de  térébenthine  et  dans  Téther  ,  elle 
Test  très-peu  dans  ralcohôl  même  chaud. .On  croyait  que 
c'était  le  produit  du  palmier  a  voira  (/?Zûi'5  gutno.ensis)^  selon  le 
Dict.  dcsscicuc.  nat.^maisM.  Guibourt ,  d'après  Fexamen 
d'une  pulpe  sucrée  qui  accompagne  ce  beurre  et  les  indica- 
tions fournies  par  M.  Mungo-Parck  sur  le  beurre  de  Bam- 
bouck,  pense,  avec  M.  Vircy,  que  ces  deux  beurres  sont 
les  mcQies ,  pi  produits  p^r  un  {irbre  de  la  famille  des  sapo- 
tées,  du  genre  bassia. 

Dans  une  autre  séance,  M.  Guibourt  montre  que  le  cala- 
tuiis' vents  des  anciens  ,  compare  avec  les  liges  de  chirelta, 
f^entiana  chirayta  de  Roxburgh ,  plante  de  l'Inde  ,  offre 
une  identité  parfaite.  Toutefois  cet  ancien  calamus  exhale 
une  légère  odeur  aromatique  qu'on  ne  remarque  nullement 
dans  lé  cbirelta.  M.  Li'maire-Lisancourt  appuie  l'ofyinion 
de  Tidentité  du  cbirelta  et. du  calamus  verus  des  anciens  , 
par  des  détails  botaniques  exacts  sur  celte  gcntianée-  de 
rinde ,  dont  M.  Yirey  a  donné  le  premier  connaissance 
dans  ce  journal.  M.  Lemaire  ne  trouvant  que  quatre  étami- 
nes  et  quatre  divisions  aux  parties  de  la  fleur  du  cbirelta, 
croit  qu'elle  peut  constituer  un  genre  particulier  Voisin  des 
sivertla.  Enfin  M.  Boutrou,  qui  avait  donné  les  échantil- 
lo:)?  du  calamus  vcrus,  y  a  retrouvé  ,  par  l'analyse ,   les 


\ 


DE.   PHARMA.CIE.  17.^ 

mêmes  principes  que  ceux  inconnus  iIriss  h  s^eniiana  chi^ 
rjayta^  par  MM«  Boissel  ei  Laissaigne  ,  dans  le  Jonrrial  de 
Phtirmàcie. 

Divers acbanAilioi^s  d'oliviers  ay?int été  adressés  dé  Mèzo, 
départ,  de  rHécauIt  ^  à  ISf .  Cheyallier,  on  a.efaargé  M.  Vi- 
rey  de  les  examiner.  Ce  sont  1".  la  variété  dite  desoliveapi* 
choulines,  si  connues  sous  le  nom  de  picbolines  ou  sarurkies, 
qu'on  fait  macérer  dans  de  la  saumure;  20*  Tolive  royale  où 
triparde  ^  .re€onnaiss,able  pi^r  le  volupie  de  son  fruit  puU' 
peux;;  3**.  les  olives  amelau  ou  aioiellon  fort ^ connues  à* 
Aix  ;  enfin  quelques  autres.  A  cet  égard  on  rémarque  que 
les  grosses  variétés  fourni^$esH;  aiie  huile  inférieure  à  celle 
de&  fruits  les  m;Cnn3  pulpeux  ou  les  plus  acerhess ,  tels  qu!cTi» 
offre  Tespèce  sauvage,  surtout  .lorsque  Tarbre  croit  dans 
des  terrains  secs  et  pîerr^jux  ,  et  qu6  ses  fruits  deviennent- 
pourpres  ,  noirâtres.  Les  insectes  a^ssi  attaquent  moins  ces 
derniers. 9  mais,  leur  âpreté  et  le  peu  de  pulpe  qu'ils  con- 
tiennent 1^  rendent  in^pr^p^^^  à  q^^nfire  dans  la  sautn]are/ 

Le  chlorure  de  chaux  en  liqueur  9  pourȎnlever  l'odeur 
infecte  des  fosses  d'aisance,,  k>rsqu'^,p  tes  Qiii'e;»  a  été  em- 
ployé avec  beaucoup  de  succès  par^^M.  Payèn  et  Cheval- 
lier ^  qui  ont rCjni.  utile  avussi  d^<  j^^r  dans  la  fosse  :du  lait 
de  chaux  auparavani.  M.yauquelin  et  M.  Pelletier  but 
montré  toutefois  que  cette  prc^ tique >  était  nuissb.Ié  ,  attendu 
que  la  chaux  vive  fait  dég/tger, du  gaz  ammoniacal  sulfuré,. 

qui  était  en  partie  comjDii;i,4à-'!'<^^^^^^^^^'^^^J*^^'^'*^^^*^'^ 
dans  les  matières.  Il  faut  dotic  se  borner  au  *  chlorure  de^ 

chaux  en  liqueiir,  A  ce  .suj>«t^.  Labarraqùeà  lu;  une  ob 
servation  îutt^ressànjte' sur  Temploi  du  chlorure  de  soude, 
liquide  dorU  il  a  fait  respirçr  lodeui-  à  un  ouvrier  asphyxié 
par  les  émanations  d'une  'fosse  d'aié^nce  ^que  ^on  curait.  Il 
a  eulè  bon)jeurde  rappeler  ce  malheureiix  à  Une  prompte 
santé.  Apparemment  ,  le  chlore  dégagé  de  la  combi-, 
naison  y  détruisjri  jusque  daps  lc;s  /cellules  pulmonaires  le  gaz 
ammoniacal  hy^rO'SulfuréT^ui avaitété inspiré.  M.  Vauque- 
lin  rappeja  p£fi;çiUemei^t^i^.la  vie  trçis  peç^^nesfrappqes 
parle  gdz  hydrogène. sulfuré  (dit.lep/o///i)4c^  fosses  d'ai- 
sance ,  mais  au  u^oyen  du  vii;ijajgr^  radical  re&piré. 

M.  Jîraconnot  atrçaYéun-npuveau  moyen  de  conserva- 
tion dcâi  dubstAncc§  djaim4Lle$,.c;ti  IjÇS  plongeant  daiïs  une  so- 


174  JOUhNAL 

lution  (  chargée  h  3o.  de  rârëomètre  de  Baume  )  d^  sulfate 
de  fer  préàlablem^it  calciné  au  rouge.  Ce  procédé  peti  di- 
spendieux raffermit  et  solidifie  bien  lés  chairs  ,  les  pièces 
anatomiques;  il  produit  même  un  effet  salutaire  sur  les  ul- 
cères de  mauvais  caractèrer;  M.  Vîrej  observe  que  les  lis-' 
sus  animaux  en  sont  colorés» 

Un  nouveau  moyen  d'analyse  végétale  est  proposé  par 
M.  Robinet.  Il  emploie  des  dissolutions  saturées  de  sels' 
neutres  très^solubles ,  tels  que  le  sel  marin  ,  le  sulfate  de 
soude,  etc.  Les  extraits  d^opium ,  ceux  de  quinquina,  traitée 
par  ces  solutions ,  déposent  leur  substance  résineuse  ,  et  ih 
reste  dans  la  liqueur  les  sels  de  morphine  ou  quinine  de  ces 
extraits.  Il  est  facile  de  traiter  alors  par  Talcohol  rectifié* 
ces  liqueurs  salines  qu^on  a  concentrées.  Ensuite ,  par  Té-* 
vaporation  deTalcohol ,  les  seltf  végétaux  cristallisent. 

Un  mémoire  de  M.  Soubeyran ,  sur  les  borates ,  montra 
que  Tacide  borique  agit  comme  base  dans  la  crème  de  tar-' 
tre  solûble  et  dans  d'autres  composés.  MM.  Yauqnelin  et 
Laugier  examinei^nt  ce  mémoire. 

Entre  diverses  substances  de  matière  médicale  présentées 
parM.  Lemaire-Lîsancourt ,  il  relate  comme  cause  des  ex-« 
sudations  de  la  mànne  àesfraxinus  ,  les  piqûres  des  psylles 
et  kermès  ;  mais  ces  insectes  sont  petits  comme  des  puce- 
rons ,  et  M.  Vîrey  faît  observer  que  c*esl  plutôt  à  la  cicadà 
orni  qu'on  doîl  ces  exsudations,  outre  celles  produites  par 
des  entailles  pratiquées  afux  frênes  ornes  dans  les  climats 
chauds. 

EnfiinM»  R<^inet, poursuivant  ses  analyses  végétalçs  d'a-^ 
près  sou  procédé  ,  à  trouvé  dans  Tôpium  la  morphine 
combinée  à  de  l'acide  hydrocyànique  ,  d'après  ce  qu  il  lui 
a  paru,  puisque  les  sels  de  fer  sont  précipités  en  bleu  par  ce 
sel  de  toorphine  :  M.  Pelletier  le  considère  comme  un  cya- 
nure de  morphine. 

La  séance  du  26  mars  a  été  consacrée  â  une  solemnité 
publique,  la  première  qu'ait  offerte  îa  section  de  pharmacie» 
C'était  aussi  pour  la  premièrefofs  que  les  sciences  pharma- 
ceutiques obtenaient  rhonneur  de  se  présenter  parmi  les 
dignités  et  le  rang  d'une  acdr^nie  royale.  11  fallaîr  donc 
y  légitimer  ses  droits  par  le  taMeatl  des  progrès  de  tiotre 
art  qût  fottt  élevé  suc  \k  Itgiredei  atKtres  branches  de  la 


DE     PHARMACIE. 


7 


5^ 


■ 

médedue.  Une  chute  en  ce  genre  eûi  porté  sans  âouté  une 
fâcheuse  impression  à  la  réputation  scientifique  dé  la  Phar- 
macie ,  comme  on  a  paru  le  craindre.  Il  n  en  a  point  été 
ainsi  heureusement,  et  désormais  nous  pouvons  espérer  de 
marcher  sans  trop  de  désavantage  à  côté  de  la  médecine  ^t- 
de  la  chirurgie.  Les  lectures  £iîtes  par  M.  Virey  ,  secré- 
taire de  la  section  «  et  par  M.  Laugier,  ont  été  entendues 
avec  autant  d'intérêt  que  de  plaisir.  Le  premier  a  peint 
à  grands  traits  ,  dans  un  discours  orné  dépensées  élevées, 
d^une  érudition  vaste,  stibstantielle ,  et  d'un  style  clair,  ani- 
mé d^images  ,  les  destinées  des  sciences  pharmaceutiques  ^ 
il  a  retracé  les  causes  de  leurs  progrés  dans  les  âges  mo- 
dernes par  le  concours  de  la  chimie  et  de  Thistoire  ualu- 
relle.  Il  à  fini  par  une  péroraison  brillante  ,  accueillie  par 
des  applaudIssemens.'Le  savant  mémoire  de  M.  Laugier  , 
contenant  des  recherches  chimiques  extrêmement  curieu- 
ses sur  les  diverses  concrétions  du  corps  humain ,  mérite- 
rait sans  doute  une  analyse  particulière.  11  a  fait  voir  , 
par  exemple ,  qu'une  fréquente  notirriture  d'oseille  pou- 
vait contribuer  à  former  des  calculs  muraux  d'oxalate  de 
chaux,  et  il  a  présenté  une  sorte  d'égagropile  végétale  feu- 
trée dans  les  intestins  d'un  homme.  Un  nombreux  audi- 
toire a  témoigné  sa  satisfaction  aux  auteurs.  L'éloge  de  feu 
Cadet  de  Gassicourt ,  prononcé  par  M.  Pariset ,  a  tei*miné 
la  séance  et  enlevé  toits  les  suffrages  par  une  foule  de  traits 
chacmans.  On  ne  peut  peindre  sous  des  couleurs  plus  ai- 
mables un  confrère  dont  nous  sentons  vivement  la  perte. 
Sa  vie  littéraire  ,  ses  destinées  politiques,  sa  carrière  dans 
les  sciences  ,  ont  tour-à-tour  fait  briller  le  talent  singulier 
et  la  spirituelle  éloquence  de  M.  Pariset.  La  séance  était 
présidée  par  M.  Portai  ,  président  d'honneur  perpétuel , 
et  par  M.  Vauquelin ,  président  annuel  de  l'Académie  de 
médecine.  Nousavons  donné  leprogramme  du  prix  proposé. 


^  V%^l»%^|ffK»l^»%%%^^%%»l^W<»%»MM»»»%^lr%%^>M»%  »^^ 


NOUVELLES  DES  SCIENCES. 

I 

Singulier  moyen  de  blanchir  les  perles ,  deuis  TUe  de  Ce^lùn . 

V 

Les  oiseaux  obt  appris  le  moyen  de  décolorer  les  perles 
jaunies*,  on  place  celles-ci  parmi  les  graines  mêlées  de  terre 


l^fi  JOURNAli     OE      PHAAMAGIE. 

«|n'on  jtîlte  à  la  volaillr.  La  poule,  qui  avale  vite  OU  gou- 
luiui'tu  sa  nourriture,  «vale  aussi  les  perles  qu'on  veut  faire 
nianchi'r.  On  n'a  pas  besoin  que  celles-ci  demeurent  long- 
temps dans  Tesiomac  de  Taninial;  une  minute  ou  deux  suf- 
lu.  Alors  on  ouvre  Testomac  delà  poule  et  on  en  retire  les 
])erles  aussi  blanches  qt  aussi  pures  que  lorsqu'on  les  a  , 
Hçur  la  première  fois ,  extraites  de  Thuitre  perlière.  Si  oju 
laissait  trop  long-tempç  séjourner  ces  perles  dans  Testomac 
crnuo  poule,  nul  dôme  qu'elles  n'y  fussent  enfin  dissoutesî. 
(.Y^/Vzf,  Journ.y  January  i8a5,  p.  5i.) 

.De  la  racuie  de  CUiococca  angulfuga. 

Le  savant  docteur  de  Martîus ,  botaniste  envoyé'au  Bré- 
sil parle  roi  de  Bavière  ,  nous  écrit  que  la  racine  de  chio- 
cocca  anguîfuga ,  du  Brésil ,  lui  parait  un  médicament 
doué  de  vertus  très-ejçtraordînaires  \  et  je  suis  sûr ,  ajoute- 
t-il ,  qu'on  en  pourra  faire  Tapplication  à  plusieurs  mala- 
dies les  plus  opiniâtres  ,  comme  par  exemple  l'amaurose  ^ 
1  hydrophobîe,  la  démence  mélancolique  ,  etc.,  avec  suc- 
<îcs.  Cette  plante,  de  la  famille  dès  rubiacées ,  division  des 
i).iccifères ,  est  voisine  des  coffea  ,  des  psjchotrla.  Elle  se 
trouve  dans  la  capitainerie  de  Mînas  Geraes  et  ailleurs.  Sa 
i^acine,  traçante ,  fibreuse  ,  est  couverte  d'une  écorcç  brune 
anneléci  ou  se  détachant  par  apneaux,  qui  recouvre  un  Ipoîs 
blanchâtre  d'une  odeur  faible  de  quinquina  ,  d'une  saveur 
amarescente.  Les  sauvagos  et  les  Brasilîens  vantent  celte 
racine  ("dont'  rioiis  avions  depuis  quelques  années  des  échan- 
tillons avec  ce  détail),  comme  un. remède  excellent  contre 
les  morsures  des  serpens.  On  fait  une  décoction  avec  deux 
onces  de  ces  ra^cines  concassées ,  et  on  la  boit.  C'est  un 
fort  sudorifique  un*  peu  vomitif.  Ce  remède  associé  à  de§ 
ioniques  passe  pour  un  remède  très-efficace  contre  l'hydro- 
])îsie,  pour  rétablir  le  ton  et  l'énergie  du  système  aDsor-* 
I^nt«  '     ■ 

Une  autre  espèce,  la  chiocacca  racemosa  ,  est  employée 
à  la  Jamaïque,  contre  les  rhumatismes  et  la  syphilis,  scIoa 
l^atrik  Brow^ne;  On  se  sert  de  la  racine  également. 

J.-LY. 


BULLETIN 

>   •■  •  ■  ,  ■       •   •  ,    ,   . 

DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE 

DE  PARIS } 

Rédigé  par  M.  Heurt  ,  secrétaire  général ,  et  par  une 

Conunission  spédaJe. 


"■n"^ 


•    EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL 
De  la  séance  du  i5  avrïL 

La'Socîëlé  reçoit  plusieurs  journalix  étrangers  et  natio- 
naux relatifs  à  la  pharmacie  et  aux  sciences  accessoires. 

M.  Dhereims  ^adresse  un  mémoire  contenant  Tanalyse 
de  la  fève  tonka. 

M.  Piepln  ,  élève  en  pharmacie ,  remet  sur  le  bureau  un 
mémoire  sur  les  sangsues. 

M.  R ,  ex -pharmacien  des  hôpitaux,  dépose  une 

noie  traduite  de  la  Pharmacopée  d'Edimbourg  ,  sur  la  lai- 
tue cultivée  ,  et  la  formule  d'un  sirop  de  tridace. 

Ces  difTérens  écrits  sont  renvoyés  à  des  commissaires 
pour  en  rendre  compte. 

M.  Couverchel],  que  des  occupations  et  l'état  de  sa  santé 
retiennent  à  la  campagne  ,  demande  à  ne  plus  faire  partie 
des  membres  résidens  et  désire  rester  correspondant. 

M.  Cadet  de  Gassicourt ,  associé  de  la  Société  ,  réclame 
le  titre  de  membre  résident. 

Lettre  de  M.  Lepère ,  sur  le  remède  intitulé  mixture 
brésilienne. 

Note  du  même  sur  ITiuîle  de  VEuphorhia  latyris^  et 
plusieurs  échantillons  de  cette  huile.  Renvoyé  à  des  com- 
missaires pour  un  rapport. 


178       BULLETIN  DES  TEAVAUX 

M.  Bottckt  (oncle),  commissaire  prè&  F  Académie  des 
sciences ,  rend  le  compte  suirant  : 

M.  Deyeux  annonce  qu'il  a  examiné  le  beurre  de 
M;  0|>oit  ^  et  tie  Fa  pas  ttonvé  aussi  exempt  de  rancidité 
qu'il  devait  l'être  d'après  éa  note.  M.  Opoix  sera  invité  à 
faire  de  nouveaux  efforts  pour  atteindre  le  but  qu'il  s'était 
proposée 

M.  Humboldt  prééetite  el  etpliqvié  une  carte  sur  laquelle 
sont  figurées  les  principales  chaînes  des  montagnes  du 
gtobe  ]  elles  y  sont  rangées  sur  trois  plans  diversement  co- 
loriés 9  d'après  l'élévatiotk  respective  et  rigoareus^ment  cal- 
culée de  leurs  crêtes  ,  et  de  la  plus  considérable  éminenc  e 
qui  domine  chacune  de  ces  cf êtes. 

M.  Auzou  soumet ,  a  l'examen  de  l'Académie ,  le  simu-^ 
lacre  d^un  corps  humain  écorché  ,  fabriqué  ave  une  pâte 
de  carton  et  colorié  comme  dans  l'état  natureL  Cette  pièce 
peut  être  d'une  grande  utilité  aux  professeurs  et  aux  élèves 
qui  étudient  l'anatomie^ 

M.  GuîUemin  a  communiqué  à  l'Académie  des  obser- 
vations sur  le  pollen  de  différentes  plantes.  Il  a  accompa- 
gné ce  mémoire  d'un  tableau  où  chaque  atome  pollénique 
est  représenté  avec  la  couleur  et  la  figure  qui  lui  est  pro- 
pre 9  mais  avec  le  volume  que  le  microscope  a  prêté  pour 
le  rendre  plus  sensible  à  la  vue. 

M.  de  Humboldt  annonce  qu'une  masse  minérale  »  trou- 
vée dans  les  environs  de  Santafé ,  de  Bogota  ,  est  une  véri- 
table aérolithe,  puisqu'elle  estcomposéede  nickel  et  de  fer. 
Cette  masse,  dont  il  présente  un  fragment,  pesait  3,4<^o  1^^* 

M.  Thenard  fait  un  rapport  verbal  et  rend  un  compte 
très-satisfaisant  sur  le  mémoire  de  M.  Collin  ,  dans  lequel 
ce  savant  a  fait  connaître  les  diverses  substances  qui  ont  pu 
opérer  la  fermentation  du  sucre. 

M.  Duméril  lit  un  rapport  favorable  sur  la  pièce  anato- 
mique  de  M.  Auzou  ;  il  en  démontre  l'utilité  pour  les. 
peintres ,  les  sculpteurs ,  et  termine  en  disant  qu'à  l'aide 


DE    LA    SOCIÉTÉ    VR   PUAiV^ikGlE.  t"^^ 

4«  cette  pièce  ranaiomie  pourni  maintenant  faire  iwitie  de. 
Véducation  de  la  jeunesse ,  puisque  pouv  rétudier  on  n'aura  » 
plus  a  vaincre  la  répugnance  qu'inspire  la  dissection  de&v 
corps. 

M*  Arago  donne  lepture  d'un  m^nunre  dans  lequel  IL 
clierche  a  reconnaître  si  Ton  peut  admettre  TexpUcationi 
d<Minée  par  Mariette  du  jdiénomène  atmosphérique  aom* 
mé  halo ,  et  il  a  .effeelÎTement  reconnu  que  ces  cercles  ^ 
que  dans  cerlains  temps  .an  aperçoit  autoue  du  soleil ,  pro* 
viennent  éyidequaent.  d'une  lumière  réfractée  et. non  ré- 
fléchie. 

QI«  GrQoffroy  Saint-Hilaire  ^  dans  un  mémoire  aùr  les 
croçodiks,  soeciipe  surtout  de  ceux  du  Gange  »  qur'on* 
nomme^ai/iaZ^. 

La  Société  entend  la  lecture  .de  ses  tra^vaux* 

AdM.  Pellertn  ei:  Parra  font  un  rapport  sur  un  procédé  ^< 
piroposé  par  M.  Jourdain  «  pour  diilenir  le.  sirop  d'orgeat* 
Les  conclusions  sont  adoptées» 

M.  Baget  lit  un  rapport  sur  le  heurre  que  M.  Ofoi%  àt 
adressé  à  la  Société ,  qu'il  a  examiné  avec  MM.  Godefrqy 
et  Henry.  Le  procédé  de  M.  Opoix  n'ayant  pas  paru  suffi- 
sant pour  conserver  au  beurre  toute  sa  bonté ,  le  secré- 
taire général  est  invité  à  prier  M.  Opoix  de  revoir  son 
procédé. 

M.  Henry  (£3s)  rend  un  compte  avantageuic  des  tableaux 
synoptiques  sur  les  acides  ,  présentés  a  la  Société  par 
M.  Bacon ,  professeur  à  Caen ,  et  démontre  l'utilité  d'un 
pareil  travail  pour  ceux  des  élèves  qui ,  déjà  au  courant  de 
la  science ,  ont  besoin  de  reconnaître  les  caractères  prin- 
cipaux de  ces  corps, 

M.  Hottot  fait  un  rapport  sur  le  mémoire  de  M.  Tas- 
•art  ^  renvoyé  à  la  commission  des  travaux. . 

M»  Boisselfaitnn  rapport  sur  des  préparations  de  hic^n 
et  sur  celle  de  la  ^lée  de  n^ousse  de  Corsé ,  adressées  k  h» 
Smiàté  par  wafmonyne.  Ce  lappor t,  dans  lequel  &L  Boisael 


ïBo  BULLETIN    DES   TRAVAUX 

a  intercalé  plusieurs  formules  suivies  chez  M.  Platicke  et 
dans  son  officine ,  est  renvoyé  à  la-  commission  de  rédaction 
avee  la  note  qut  en  fait  l'objet. 

M.  Planche  lit  une  note  très-intcressante  sur  une  com^ 
binaison  d'ammoniaque  et  de  copahu  j  et  sur  les  moyens 
de  reconnaître  les  sophistications  de  cette  résine  liquidef 
par  Fkuile  de  ricin.  L'ammoniaque  et  Tacide  sulfurique 
sont  les  deux  réactifs  que  l'auteur  emploie  avec  succès. 

M.  Bacon  est  présenté  comme  membre  correspondant. 

MlVf  •  Gidet  de  Gassicourt  et  Tassart  sont  .nommés  mem-» 
bres  résidens. 

On  lit  une  lettre  de  M.  Tessier ,  secrétaire  de  la  Société 
de  Pharmacie  de  Lyon  ,  et  la  copie  d'une  ^pétition  prédeu^ 
téeàla  Chambre  des  Députés. 

L'écrit  dont  se  plaint  M*  Tessier,  dans'sa^lettre,  n'étant 
pas  l'ouvrage  de  la  Société,  M.  le  président -est  invité  à 
adressera  MM.  les  membres  de  la  Société  de  Lyon  Il?s 
observations  sur  le  projet  de  loi  relatif  aux  écoles  secou* 
daireSk 

ANALYSE 

Du  piment  de  la  Jamaïque ,  Myrtus  pimenta  ,  Icosandrie 
monogjnieÇL).  Dicotylédones  poly pétales  y  ordre  vir,^- 
'  mille  des  myrtes  ,  de  M.  de  Jussieu  5    . 

Par  M.   BoHAsTRE, 

Membre  adjoint  de  rÀcadëmie  royale  de  médecine,  sectîoa  de  pharmacie, 

« 

Depuis  quelque  temps  on  examine  avec  un  soin  tout  pàV'i' 
ticulier  les  végétaux  qui  composent. plus  spécialement  une 
même  famille  ,  et,  àous  ce  point  de  vue,  celle  des  myrtes 
n'a  pas  été  une  des  moins  observéï^s.  Au  nombre  des  expé- 
riences entreprises  sur  ces  végétaux  ou  quelques^^uns .  de 
leurs  produîu  ,  on  peut  citeren^  première  ligne,  celâe^r  la 


DE    JaX  SOCIETE    DE    PliilKlklAClE.  l8t 

f^otnme  Kino  de  VEucafyptus  resinifera  (ï)  faîte  pat 
M.  Vau4|ueUii  ;  car  où  rencontrer  nne  famille  de  plantes  où 
M.  Vauquelin  nait  pas  porté'  ses  savantes  investigations? 
2*.  l'analyse  des  girofles  (^)  caTyophyllus  arotnaticus^  paf 
M.  Trommsdorff,  travail  long  et  épineux  ,  et  qui  laisse  si 
peu  à  désirer  ;  3o«  Tanalyse  de  Técorce  de  la  racine  de  gre- 
nadier-sauvage  (3)  punicagranaturrij  par  M.  Mitouart,  dsjns 
laquelle  notre  collègue  a  eitaminé  avec  soin  les  divers 
principes -consùtuans  de  l'écorce  de  cette  racine.  Cette  ra«> 
çioe.  fournit  Thuile  de  Cajeput ,  ^  dti  Melaleuca  leucoden*- 
dron^  et  Ton.  sait  aussi  Tusage  qu'on  fait  habituellement 
dans  nos  provinces  méridionales  des  feuilles  et  des  écorces 
du  myrte  ordinaire ,  mjr^u^commurazV^pOtir  le  tannage  des 
cuirsi  En  général  on  peut  s'apercevoir  que  les  végétant 
qui  .composent  cette  famille  abondent  principalement  en 
acide  gallique  ,  en  tannin  ,  en  huiles  essentielles  dont  quel** 
quesrunes  sont  plus  pesantes  que  Teau ,  ainsi  qu'en  d'au- 
tres produits  immédiiats,  moinsimportans,  il  estvrai,  mais 
qui  ne  laissent. point  que  d'ai^oir  entre  eux  la  plus  grande 
analogie. 

Histoire  naturelle, 

La  plante  qui  fournit  ces  baies  vient  dans  les  Indes  Occi- 
dentales ,•  les  Antilles.  Elle  croît  dans  les. bois  septentrio- 
naux de  la  Jamaïque  y  et  principalement  sur  le  revers. des 
collines.  Lorsque  la  plante  est  fleurie  et  que  ses  fruits  sont 
parvenus  àleur  maturité  ,  on  en  fait  la  récolte,  puis  on  les 
fait  sécher  au  soleil.  Par  leur  dessiccation,  ils  perdentla  cou- 
leur verte  qu'ils  avaient  primitivement ,  pour  en.preiidrc 
une  rouge  claire  ou  brune  ,  et  comme  ponctuée  de  gris. 

Les  fruits  du  piment  de  la  Jamaïque  ,  qui  font  le  sujet 
de  ce  mémoire,  quoique  déjà  connus  par  l'huile  essentielle 

(i)  Annales  de  chimie  ,  lom.  XLYI,  page  Sai. 
(2)  Journal  de  pharmacie  ,  tom.  I ,  page  ^v-^. 
(3.)  Jmtrnal  de  pkarmtjcie  ,  toïn.  X  ,  pu^e  3 Sa. 


l8?  BULLETIN   DES    TRAVAUX 

qu^on  en  retire ,  n'ont  point  encore  ,  je  crois  ^  été  analy^ 
ses»  Ce  sont  des  baies  dispermes  reconyertes  d'ane  coque 
rugueuse ,  séparées  par  une  cloison  à  deux  loges  presque 
égales  et  contenant  chacune  une  amande. 

■ 

jinàfyse» 

Jç  pris  5o  grammes  de  piment  entier  que  je  fis  macérer 
pendant  plusieurs  jours  dans  l'alcohol  à  36  àeg^  Je  m'a- 
perçus bientôt  que  les  coques  exsudaient  nne  matière 
particulière  blanchâtre  ,  floconneuse  qui ,  par  Tagitation  ^ 
tombait  au  fond  du  vase*  Je  réitérai  trûis  fois  la  macé* 
ratioq. 

Le  même  piment  concassé  fut  soumis  i  de  nouvdlea 
macérations  alcoholiques,  mais  aidées  de  la  chaleur  :  je  réu- 
nis cellas-ci  aux  premières,  et  je  les  filtrai.  Ces  divers  trai- 
temens  alcoholiques  avaient  une  savcor  extrêmement  pi«- 
qi:iante  ;  ils  rougissaient  le  papier  bleu  de  tournesol.  Mis 
à  évaporer  dans  un  alambic  et  le  liquidé  réduit  à  64  gram*^ 
mes  I  il  se  déposa»  par  le  refroidissement,  i"*»  une  matière 
verte  d'une  saveur  Acre ,  chaude  et  piquante  ;  2o.  nne  ma-* 
tière  rouge  acerbe  ;  3<>.  une  matière  extractive  colorante  , 
recouverte  d'une  pellicule  brune.  lime  fut  facile  d'aperce- 
voir ,  par  la  différence  de  saveur  ,  que  f avais  obtenu  des 
produits  trop  distincts,  même  pour  les  quantités  relatives, 
pour  n'appartenir  qu'à  une  seule  partie  de  ces  fruits  ,  soit 
des  amandes  on  des  coques.  En  conséquence  je  me  proposai 
de  les  traiter  séparément  ;  je  contusai  60  grammes  de  pi- 
ment entier  que  je  trouvai  formé  de  4o  grammes  d'écorces 
et  de  coques ,  et  de  ao  d'amandes  proprement  dites. 


Les  coques  da  myrtus  pimenia  sont  dures,  ligueuses,  un 
peu  épaisses  ;  leur  couleur  extérieure  est  le  gris  brun ,  à 
l'intérieur  elle  est  d'un  jaune  faible;  leur  saveur  est  forte  , 
piquante ,  plus  aromatique  que  celle  des  amandes.  C'est 


DE    I4*L    SOCIETE    I>K    ?H4îiaïAClE.  l 

dans  ces  coques  que  Ton  trouve  en  plus  grande  quantité 
celte  matière  huileuse  formant  des  stries  ou  des  flaques 
vertes,  dam  laquelle  réside  une  partie  de  Vâcretë  et  de  la 
saveur  piquante  de  ces  fruits. 

a5  grammes  de  ces  coques  contusëes,,  ^passées  h  travers 
un  tamis  de  crin  et  infusées  dans  Talcohol  au  même  degré 
que  ci-dessus  renouvelé) .deux  fois,  ont  été^spriméi  dans 
un  linge,  et  le  liquide  filtré.  L^infusum  qui  pu  résulte  est 
d'un  aspect  vert  pâle,  tirant  un  peu  sur  le  jaune»  Sa  liaveur 
est  infiniment  piquante,  comme  giroflée  ou  cinuf^momée. 
Cet  infusum  passe  facilement  à  travers  le  filtre.  Evaporé 
à  réduction  de  4^  gram.  ^  il  rougit  fortement  le  touraectol; 
versé  dans  une  dissolution  de  deuto-^sulfate  de  fer,  il  la  fait 
pa^er  au  brunverdâtre ,  différence  essentielle,  comme  on 
le  verra  plus  loin,  avec  Tinfusum  alcoholique  des  amaqdes, 
qui  lui  donne  une  couleur  bleue-noire  comme  de  Fenere. 
Néanmoins  plus  ralcôbol  s'affîiiblit  et  laisse  précipiter  une 
matière  extractive  qui  lui  est  propre  ^  plus  aussi  la  çoule«ir 
noire  du  deuto-sulfate  de  ier  augmente  d^intensi té. 

Cet  infusum»  abandonné  à  l'air  pendant^uelques  jours, 
dépose  une  matière  blanche  unie  avec  la  substance  huir 
leuse. 

Par  son  évaporation  presque  complète  ,  on  obtient  une 
nouvelle  quantité  de  matière  huileuse  ,  toujours  soua  for- 
me de  stries  vertes  foncées,  et  encore  mêlée  avec  la  matière 
extractive  brune. 

Les  coques  qui  avaient  été  soumises  a  Taction  de  Talco*- 
hol  froid  le  furent  ensuite  à  celle  de  Falcohol  porté  à  Fébul- 
litiou  et  filtré  immédiatement.  Parle  refroidissement  la  li- 
queur se  troubla  et  laissa  déposer  des  flocons  jaunâtres  ainsi 
qu'une  nouvelle  quantité  de  stries  vertes  dont  la  quantité 
s'éleva ,  pour  tous  ces  traitenjiens ,  de  un  gramme  et  demi 
à  deux  grammes  sur  les  aS  de  coques  employées. 


l84  BULLETIN   BES  tRAVAÛlC 

lïuile  ou  matière  verte» 

Cette  matière  est  d'une  coulettr  re  te  très-belle  et  très*- 
foncëe  ;  elle  a  une  saveur  brûlante  ,  acre  ,  très-piquante. 
Elle  ressemble  beaucoup  à  celle  qu'a  trouvée  notre  collègue, 
M.  Lodibert ,  dans  le  girofle  des  Moluques.  Cette  huile 
pourrait  être  considérée  comme  la  partie  active  du  piment, 
surtout  lorsqu'elle  est  jointe  à  Thuile  essentielle  y  dont  elle 
n'est  peut-être  qu'une  variété  ^  parce  que  cette  huile  essen- 
tielle augmente  encore  sa  propriété  brûlante  déjà  très*pro- 
noncée.  Son  odeur  est  peuagré  able,  comme  rancie,  et  lient 
cependant  un  peu  du  girofle.  Elle  est  plus  pesante  que 
l'eau,  tombe  de  suite  au  fond  de  ce  liquide  sous  forme  d'uu 
globule  ^  elle  est  très-soluble  dans,  l'alcohol  et  dansVéther , 
auxquels  elle  communique  sur-le-champ  une  belle  couleur 
verte. 

Pour  la  séparer  d'avec  l'autre  substance  brune  flocon*^ 
neuse,  on  la  presse  dans  un  papier  gris  ^  l'huile  s'y  incor- 
pore  ety  forme  une  tache  d'un  beau  vert  bouteille;  exposée 
sur  des  charbons  ardens ,  elle  se  volatilise  en  partie ,  mais  le 
papier  n'en  reste  pas  moins  tachée 

On  peut  penser  ,  d'après  ce  que  nous  venons  d'observer, 
que  cette  huile  verte  est  presque  identique  avec  Fhuile 
essentielle  du  piment  Jamaïque ,  mais  que  seulement  sa 
propriété  volatile  est  moindre  que  celle  de  Thuile  essen- 
tielle proprement  dite  ;  et  que,  ne  pouvant  s'élever  dans  la 
distillation  ,  soit  par  Fintermèdi!  de  l'eau  ou  par  celle  de 
l'alcohol ,  cette  huile  reste  au  lond  du  vase  évaporatoire 
mélangée  avec  les  autres  substances  dissoutes,  et  unie 
principalement  à  une  matière  colorante  très-verte  qui  a 
beaucoup  d'analogie  avec  la  chlorophylle. 

Substance  floconneuse.  . 

C'est  colto  substance  que  f  aperçus  en  premier  lieu  eu 
f.iisjiit  luaii'ror  le  piment  entier  dans  Talcohol.  Elle  es-j 


V 

M   lLk   SOCllsrJS    DE    PHARMACIE.  iS^ 

è^Mtï  blanic  sale ,  plus  pesante  que  l*eaa  ;  elle  ae  rencontre  ^ 
dans  les  coqaes  et  dan^  les  amandes  ^  mais  les  coques  en 
eontienneDt  davantage  que  les  amandes.  Elle  m'a  paru  de-^ 
voir  se  rapporter  à  la  partie  concrète  de  Thuile  essentielle 
ou  de  la  résine  du  piment ,  et  y  tenir  lieu  de  la  stéarine 
dans  les  corps  gras,  et  de  la  sons*résine  dans  les  substances, 
résineuses.  Elle  sfe  tedissôUt  facilement  dans  l'aleoliol  ftoid 
et  cbaud,  s^en  sépare  difficilement  ^  ce  qui  est  la  cause  qu^ 
je  n*ai  pu  Tobtenit*  isolée^ 

TnùÉemen^  par  téûier^ 

Les  coques  qui  avaient  été  soumises  à  TaCtiôn  de  ralco-» 
hol  le  furent  ensuite  à  cfelle  de  Téther,  qui  he  se""  colora  que 
fort  peu.  Le  véhicule  évaporé  laissa  encore  précipiter  un 
peu  d'huile  verte.  Cette  solution  éthérée  fait  passer  le  sitl^ 
fate  de  fer  &  une  couleur  verte  peu  foncée  5  versée  dans  ube 
dissolutiop  d^éméiique ,  elle  forihe  Un  précipite  blanchâ- 
tre y  floconneut^  qui  est  long-temps  à  se  former* 

Action  de  T ammoniaque. 

L'ammoniaque  mise  en  contact  avec  les  coques  pul  véri« , 
sces  et  qai  avaient  subi  Taclion  de  Talcohol  froid  et  chaud 
ainsi  que  celle  de  Féther ,  les  augmenta  à  tel  point  de  volu*^ 
me  ,  qu'un  vase  qtiin*en  contenaitque  le.  tiers  de  sa  capa- 
cité fut  rempli  auboutde  dix  minutes.Gette  augmentation 
de  volume  se  répète  assez  souvent  sur  des  substances  de 
cette  nature  ,  c'est-à-dire,  sur  celles  qui  ont  quelque  analo- 
gie avec  les  résines,  le  tannin^  et  ce  qu'on  appelle  matières 
colorantes  ou  extractives.  Si,  au  moyen  d'un  acide  ^  on  nen- 
tralise  Tammoniaque  ,  la  substance  tolorante  se  précipite 
sous  forme  de  flocdhs  bruns. 

Ces  flocons  lavés  et  desséchés  n'ont  point  la  saveur  acre 

Gt  amère  des  coques  ^  au  contraire  ,  ils  ont  une  saveur Tai^ 

ble  et  douce  \  ils  §e  dissolvent  en  partie  dans  Féther,  qui  s^ 

coloré"  en  jaune  clair  ou  verdâtre*  L'autre  pertie,  insoluble 

XI'.  Jnnée.  —  Jml  i8'^5.  i3 


l86  BULLETIN    DES   TIHAVÀUX 

/lans  Féther^  est  touge  foncée*  Celte  seconde^ partie  se  dis*» 
sont  très-bien  dans  la  sonde,  lit  potasse,  et  ces  alcalis  smg^ 
mentebt  encore ,  comme  nons  Favons  dit  pour  rammoni»** 
que  ,  1-intensité  de  la  couleur  brune.  ' 

Distillation  des  coques. 

Je.distilUi  dans  un^  cornue  de  verre  mille  parties  de  co- 
ques de  piment  Jamaïque  ,  bien  contu$ées  et  séparées  de 
leurs  amandes  ,  avec  deux  mille  parties  d'eau.  Le  iic^uide 
résultant  de  cette  opération  était  laiteux,  très-chargé  d'huile 
essentielle.  Celle-ci  tombe  en  partie  au  fond  du  vase  ; 
néanmoins  le  liquide  laiteux  en  est  tellement  surchai^gé 
qu'il  en  retient  toujours  une  certaine  quantité.  Ceti^'  huile 
y  reste  en  suspension  sous  forme  de  globules  transparens 
qui,  au  bout  d'un  certain  laps  de  temps,  finissent  par  se  réu- 
ni r.îï  la  première. 

■  On  remarque  encore  dans  le  liquide  une  substance  blan- 
che ,  opaque  ,  semi-concrète ,  qui  se  dépose  sur  Fhuile  es- 
sentielle. Cette  substance  se  résout  à  dix  degrés  de  Réau- 
mirr,  et,  par  la  soustraction  de  l'eau  au  moyen  d'une  pipette, 
en  une  huile  essentielle  moins  fluidequela  première,  tout 
aussi  blanche ,  et  qui  ,  lorsqu'on  la  penche  sur  une  assiette, 
y  forme  des  traînées  comme  du  mercure  impur. 

L'eau  distillée  ,  Crès-aromatique ,  ne  rougissait  ni  le  pa« 

pier  bleu  de  tournesol,  ni  celui  de  curcuma.  Je  la  remis 

sur  le  marc  et  je  recohobai.  Le  liquide  passa  trçublé  comme 

la  première  fois ,  et  laissa  déposée  une  nouvelle  quantité 

d'huile  essentielle,  moindre  que  dans  le  principe,  mais  tout 

aussi  belle. 

Do  thmte  esser^ielle* 

L'huile  essentielle,  filtrée  à  travers  une  mèche  en  coton^ 
de\^ieni  parfaitement  pure  et  blanche.  Son  poids  était  de 
82  parties  sur  les  1000  de  coques  employées,  et  ce  non 
compris  celle  qui  blanchissait  l'eau  distillée  qui  peut  être 
évaluée  pour  les  deux  distillations  à  dix-huit  parties. 


DE    JLA  JSOCIÊTB    DE    PHARUEACIE.  l9^ 

Cette  huile  é83<inuclle  eat  transfMrente,  presque  «imscou- 
leur  oulëgèremçntatabréô)  plus  pesante  que  Téau,  ainsi  qm 
plusieurs  auteurs  Vavaiem  déjà  observé.  Sa  saveur  est  ftcre, 
brûlante  ,  son  odeur  fragrante  ^  giroflée  ,  sans  être  aussi 
agréable  que  celle  du  girofle^  dont  elle  se  rapproche  cepet^- 
daut  le  plua  -,  elle  est  entièrement  soluble  dan&  1  âlcohol  et 
dans  Tétber  sulfurique.  Si  on ee  imbibe  un  papier  et  qu'on 
Texposç  à  la  çkaleuri  elle  se  volatilise  complètement  sans 
laisser  une  marque  apparente  qui  puisse  di^diqueF  qu'elle 
retenail  un  corps  gras  ou  colosé. 

Décoclum^ 

•,  ,       •      .  f  "    ■  > 

Je  passai  à  travers  un  linge  serré  le  déeoctum  aqueux'  ^ 
il  était  bruxi ,  d'une  odeur  faible,  d'une  aarenr  peqramére^ 
point  piquante  \  il  rougissait  la  teinture  de  tcttrnesoL 

Par  la  teinture  d'idde ,  il  prit  ^  sa  surface  ane  couleur 
bleue  légèâre  ;  ceUie  couleur  disparait  sur^le^hamp. 

Ledeùto-sulfate  de  fer  y  forme  un  précipité  brun  nor- 
ràtre. 

Le  Sous'^aoétate  de  plomb  un  précipité  griajaunâtrek 

La  gélatine  dissoute  le  trouble  au  bout  de  quelques  in^ 
sians. 

Une  iiissolulion  d'émétique  un  précipité  blancbàtiHî  flo^ 
conneux. 

L'hjdroclilorated'étain  un  précipité  faune  ébamoîs. 

Extrait.  j 

• 

En  faisant  ^vsporer  le  déeoctum,  on  obtient  un  extrait 
brun  formé  de  plusieurs  produits  distincts.  Cet  extrait  esit 
d'une  saveur  douceâtre  légèrement  astringente,  attirant  un 
peu  l'humidité  de  l'air.  Si  on  le  met  en  contact  avec  Falco- 
hol ,  celui-ci  se  colore  eh  jaune  brun.  Ce  solùtum  alcoholi- 
que précipite  le  deuto-sulfate  deferen  noir  brun.  L*alc6hol 
évaporé  laissa  pour  résidu  ui^o  masse  brune  ,  comme  rési* 
neuse ,  incristallisable. 


l88  BULLETIN    DES  TKA\:AUX 

La  partie^xtracti^e sur  laquelle l*^1cobol  nayait  pas  eu 
diction  était  d:'un  brun  tlair,  se  dissolvant  bien  dans  Feau. 
Si  ou  ajoute  à  cette  dissolution,  de  Talcoliol  concentré,  elle 
•e  trouble  sur-le-diamp  et  se  sépare  en  flocons  blanchâtres 
qui  viennent  occuper  la  surface  du  liquide;  c'était  une  sub- 
stance gommeuse  ,  mais  encore  unie  à  un  pen  de  tannin. 

Les  débris  fibreux  des  coques  pesaient  encore  55a  par- 
lies  ;  ils  ne  donnaient  plus  de  matière  colorante  par  Téau 
seule;  je  les  fis  bouillir  alors  dans  384  grammes  d'eau,  addi* 
tionnée  de  ^gr.  de  soude  caustique  :  ces  384  gr.  d*eau  fu- 
rent instantanément  absorbés.  Je  doublai  la  quantité  d'eau, 
et,  après  quelques  minutes  d'ébuUition,  je  passai  à  travers 
un  lîoge  fin  que  j'exprimai  fortement. 

Je  recommençai  sur  ces  débris  l'actioÈi  de  l'eau  alcaline 
ainsi  que  l'ébullition  ,  et  j'obtins  une  nouvelle  quantité  de 
liquide  coloré  ;  je  réunis  ces  deux  produits  en  un  seul , 
j*y  versai  assez  d'acide  sulfurique  pour  neutraliser  l'alcali, 
ce  qui  opéra  sur-le-champ  un  précipité  brun,  caillebotéet 
tr es -abondant. 

Le  précipité  fut  jeté  sur  un  filtre  pour  égoutter  ;  je  le  re- 
tirai le  lendemain  ;  il  était  d'un  rouge  brun  ,  ressemblant  à 
de  la  gélatine  humectée.  Lavé  à  plusieurs  eaux^  il  ne  s'y 
dissout  point.  L'alcohol  le  dissout  ep  partie ,  de  même  que 
l'éther  ,  en  s'emparant  d'abord  du'ne  substance  jaune  ver- 
dàtre.  Il  reste  ensuite  un  deuxième  dépôt  rouge  plus  diffi- 
cile à  dissoudre  ,  même  dans  l'éther.  Ce  dépôt  réuni  en 
masse  a  l'aspect  rouge  foncé  de  la  gomme  kino. 

Ce  dépôt  desséché,  mis  sur  des  charbons  ardens,  brûle  en 
répandant  beaucoup  de  fumée  piquante  d'une  odeur  de  li- 
gneux. La  totalité  du  précipité  était  de  Su  parties. 

Amandes.  —  Traitement  par  talcohoL 

Les  amandes  du  Myrtus  pimenta  sont  formées  d'une  pul- 
pe parenchymateuse  rouge  ,  très-acerbe  ;  celte  pulpe  a  To- 
deur  et  la  saveur  du  gîtofle ,   maïs  moins  ferre  que  celle 


PS   LA.   SOCléTé    0E    PHARMACIE*  189 

qu'on  observée  dans  les  çoqnos  ^  qùoiqtiQ  due  aux  mêmes 
principes  y  c*est-à-dlre  à  Thuile  essentielle  et  à  Thuilc  ver- 
te (ï). 

Api^l^s  avoir  bien  séparé  les  coques  je  mis  5bo parties  de 
ces  amandes  en  macération  avec  Talcohol.  Elles  donnèrent 
k  ce  vébicule  une  couleur  rouge  £oncée  et  une  saveur  très •« 
astringente.  Je  réitérai  les  affusions  alcoholiques  jusqu'à  ce 
qu'elles  ne  donnassent  plus  de  matière  colorante ,  ce  qui 
n'arrive  qu'à  la  5*.  ou  6®.  fôîs.  Je  les  réunis  toutes  et  je  les 
filtrai. 

Cette  dissolution  passe  difficilement.  Évaporée  aux  ^j  à 
un  feu  modéré,  elle  se  trouble^  se  sépare  :  i**;  enttn  liquide 
presque  aqueux  9  rouge  et  acerbe^  a*,  en  une  pellicule 
comme  gélatineuse  ;  3**.  en  un  précipité  brun  ;  4**.  en  une 
fiubstancehuileuse  colorée  en  vert  et^semblable  eii  tout  point 
à  celle  qu'on  retire  des  coques. 

Le  liquide  dans  lequel  je  versai  une  dissolution  de  deuto- 
sulfate  de  fer  9  forma  de  suite  un  précipité  noir  comme  de 
l'encre  ; 

Par  la  gélatine  dissoute  un  précipité  aussi  abondant  que 
celui  qu'on  observe  dans  le  même  cas  àvecla  teinture  de  noir 
de  gai  les; 

Par  une  dissolution  d'émétique  elle  se  sépare  immédiate- 
ment  en  âpcons  colorés; 


"•*■ 


(1)  Les  fruits  du  goyarier ,  psidium  pyriferum  et  pomifierum ,  sont  for- 
mas d^une  pulpe  très-astiingeate,  bianclie  ou  coulsur  de-c^aàry  dont  on 
fait  arec  du  sucre  et  de  l'eau  une  limonade  trés-agréable, 

La  jaihrose ,  eugenia  jamhos  ,  des  Grandes-Indes ,  sert  aux  mêmes 
usages  que  les  goyayes.  Les  babitans  du  Malabar  en  font  une  boissotf 
rafratchissante. 

La  grenade  est  connue  par  ses  propriétëf  astringentes,  son  acidité  et  M 
propriété  de  précipiter  en  noir  les  sels  de  fer. 

11  n'y  a  plus  que  les  fruits  du  Syringa ,  PhUadelphus  cçronarius^  sirr 
lesquels  on  n*a  point  de  renseignemens  positifs  ^  ils  pourraient  devenir 
le  sujet  djs  recherches  intéressantes  qui  compléteraient  la  série  des  faits 
analytiques  des  plantes  de  la  fandlle  dei  myries. 


/ 


IQO  BULLETW    DES   TIlAVAUX 

.  Par  le  spus-acéute  <de  plomb  vn  précipité  jaune  ver-« 
datrQ  ; 

Et  par  Fhydrochlorate  d'étainun  précipité  très-abondant 
Ql  bien  plns.foncé  que  celui  formé  parie  soiia-aeétêie  de 
de  plomb. 

a*.  Êi^aporatiçndu  traitement  alcohoUque. 

;  Je  relirai  auriez  bords  de  la  capsule  une  pellicule  qui  s  y 
forma  après  la  séparation  des  autres  substances  «Je  filtrai , 
}e  lavai  le  filtre  avec  un  peu  d*eau  distillée  froide  ;  jo  rer 
cueillis  encore  sur  cefiltjre  unpeud*buile  verte« 

Cette  t!"^  filtration  était  d*un  beau  rouge  et  d*one  astria- 
gence  très-marquée  »  agréable ,  sucrée  et  privée  de  toute 
saveur  |cre  et  piquan|ç«  ^Ue  rougissait  le  papier  de  tourne- 
sol. Je  là  concentrai  en  consistance  d'extrait  presque  aec  \ 
son  poids  était  de  i  ao  parties, 

JSx^raii. 

'  Cet  extrait ,  composé  de  plusieurs  substances ,  fut  redis* 
sout  dansTeau  distillée;  il  s*y  dissolvait  en  grande  partie  ,  â 
f ekceptfon  d*une  substance  rouge  briquetée.  Je  lavai  cette 
aubstancé  k  Peau  bouillante  ;  je  filtrai  de  suite.  Le  liquide 
était  encore  coloré  en  rouge,  moins  foncé  pourtant. Par  le  re- 
froidissement il  s'en  sépara  des  nuages  blanchâtres.  Je  cher- 
chai  à  obtenir  ces  nuages  sur  un  filtre ,  mais  la  plus  légère 
agkatien  que  je  leur  fis-éprourcr  les  redissolTit,  Je  concen-' 
trai  le  liquide ,  et  quoiqu'à  un  feu  excessivement  modéré 
et  appliqué  à  plusieurs  reprises,  je  ne  pus  me  les  procurer, 
comme  je  devais  Tespérer. 

Matière  briquetée. 

Cette  matiè.re  rouge  {ito  foncée  j  insoluble  dans  Teau 
froide  et  bouillante  pesait  22  parties  ;  elle  n^était  ni  gom- 
meuse  ni  résineuse  5,  projetée^  sur  des  charbons  atdens  , 
elle  répandait  des  vapeurs  piquantes  peu  agréables ,  lais-* 
sant  un  charbon  volumineux  d*tin  aspect  plombé. 


DE    LA  SOÇIËTf:    DE     PUAHIUACIE.  .IQl 

L'extrait  sucré  de  la  %°.  évapora  lion  et  qui  ue  contomit 
.plus  d'huile  essentielle  ni  d'huile  verte'  fine,  redissout  dans 
.Teau  distillée,  était  acide  ^  bouilli  avec  Toxide  de  plomb. 
< hydraté  ,  il  se  décolora  complètement.  Je  iîltrai,  et ,  par 
.  le  ra{)prochement  du  liquide ,  j'obtins  une  substance  miel- 
lée, ]iauséa))onde,  douce  et  incristallisable^qui  avait  perdu 
.la  propriété  de  former  des  précipités  par  le  deuto-sulf.  de 
f«r ,  la  gélatine  et  l'émétique. 

.  Cette  substance  miellée,  mise  sur  les  charbons  allumés, 
brûle  bien  en  répandant  une  odeur  de  caramel ,  mais  aussi 
en  donne  unç  autre  qui  est  beaucoup  moins  agréable. 

acides* 

Le  précipité  opéré  par  la  combinaison  de  l'oxide  de. 
plomb  avec  la  matière  colorante  et  l'acide  fut  délayé  dftns 
l'eau  distillée  et  soumis  à  un  courrant  de  gaz  hydrogène 
sulfuré.  Je  fis  bouillir,  filtrai  et  évaporai  ce  liquide  acide  ^ 
mis  à  cristalliser ,  il  resta  sous  forme  d'une  masse  sirupeuse 
non  ersitallinequi,  redi$soute  dans  l'eau  distillée,  pré- 
'  cipitait  encore  en  yért  noirâtre  très-foncé  le  sulfate  de  fer, 

-  et  par  l'eau  de  chaux  fotmait  des  nuages  floconneux  solu- 
bles  dafis  Facide  nitrique.  Je  eonsidérai  cet  acide  comme 

-  de  l'acide  maliquéuni  à  une  certaine  quantité  d'acide  galli* 
que.  Spart. 

Réflexions  siir  ces  acides. 

Je  profiterai  de  Toccasion  qui  se  présente  ici  pour  avoir 
rh^niMur  de  soumeureâ  laSpciété  quelques  oliservatioud, 
qui  ne  sont  pas  sans  importance  pour  l'objet  qui  nous  oc- 

.  oupe  ;  c'est  surtout  au  sujet  des  acides  végétaux  qu'on  ob« 
tient,  à  l'aide  de  traitemensalcoholiques ,  dans  les  analyses 

■  des  substances  végétales.  On  sait  9  à.  n'en  point  douter,  que 
Talcohol  dissout  avec  beaucoup  de  facilité  les  acides  qui  ap- 
partiennent soit  à  des  substances  |rasses  ou  huileuses ,  à 
des  substances  balsamiques  ou  résineuses,  à  des  substances 


lj)a  BULLETIN    DES   TRAVAUX 

exlraciives.  ou  bien  à  celles  qui  coti tiennent  du  taBnîn,  tbus 
produits  immëdints  qui  peuvent  se  rencontrer  dans  le  même 
JfVuit  qu'on  analyse.OVst  ce  que  ^expérience  prouve  chaque 
jour.  Il  devient  donc  évident  qu^on  peut  extraire,  au  moyen 
;de  cet  alcohol ,  les  acides  <déique  et  margarique,  les  acides 
acétique  ou*benzoïque^  les  acides  gaHique ,  malique  ou  au- 
tres, et  même  un  miélange  formé  de  tous  ces  acides  e&sem,- 
ble ,  mélange  qu'il  n'est  pas* toujours  facile  désoler  ensuite. 
Si  Ton  ajoute  à  cela  que ,  arrivé  i  cette  époque^ de  Topéra- 
tîon ,  ^n  n'opère  plus  que  aur  des  quantités  extrêmement 
xninin^s  ,  sur  des  quantités  qui  ont  encore  été  altérées  par 
)a  chaleur  employée  pour  l'évaporation  des  liquides ,  l'on 
se  convaincra  alors  de  la  difficulté  de  donner  une  désigna-* 
tron  spécifique  e\  convenable  aux  acides  yégét{iux  ajnsi  oh^ 
lenus..  . 

Résidu  des  amandes* 

Ifi  résidu  des  amandes  était  formé  de  pellicules.  lég^- 
i:es,  couleur  lie  de  vin^il  pesait  encprç  ija  p*  Bouilli  dat^a 
l'eau,  il  donna  un  décociumpeucoloçé*)  eu  y  ajoutant  de  U 
teinture  d'iode,  il  prit  tme  couleur  bleuâtre  qui  disparut 
presque  aussitôt.  Ledeuto-sulfate  de  fer  précipitait  en  noii:, 
et  la  géktihe  en  flocons,  blanchâtre»  et  approchés  \  pesait 
36  parties,  et  le  résidu  90* 

On  peut  extraire  des  am,andes  ,  au  çioyen  de  l'éther  ^ 
une  petite  quantité  d'acide  galliqueet  de  la  matière  huileuse 
verte.  Cotte  dissolution  éthérée  forme  avec  l'eau  émétisée 
un  précipité  fibconneux ,  et  avec  }es  sels  ferrugineux  un 
précipité  noir. 

La  dissolution  éthérée  des  coques  ne  fait  passer  le  dento^ 
^Ifate  de  fer  qu'aune  couleur  verte  foncée ,  et  le  précipité 
formé  par  l'émétique  est  moins  abondant  et  plus  long  à  a(Q|^ 
forçier^ 


/ 


DE   LA   SOClÉTi    DE    PHARMACIE.  igd 

Distillation  des  amandes. 


soo  parties  d'amandes  distillées  dans  Teau  n'ont  rien  of-  . 
fert  de  rcmarquable.Le  liquide  passa  blanc  et  laiteux  conune 
celui  des  coques ,  mais  la  quantité  d^huile  essentielle  ïut 
moindre.  Ces  25o  p.  ne  fournirent  que  8  p.  d'huile  essen- 
tielle; une  nouvelle  cohobation  n^en  donna  p9s  davantage. 
Du  reste  elle  était  posante ,  blanche  ,  transparent  et  aro- 
matique comme  celle  des  coques.  On  peut  évaluer  de  a  à  4 
punies  la  quantité  dissoute  dans  Teau .,  ce  qui  ferait  de  lo  à 
la  parties  pour  les  a5o  p.  d'amandes  employées  ,  au  lieu 
de  ao  à  25  sur  la  même  quantité  de  coques. . 
>  Si  Ton  ajoute  de  la  teinture  d'iode  au  décoctujn  »  il  lui 
donne  une  petite  teinte  violacée  qui  passe  de  sujite.  Du 
reste  ,  par  Tévaporation  du  liquide  y  on  retire  un  extrait 
qui  ntiire  Thumidité  de  Tair;  il  est  presque  entièrement  for^ 
mé  de  tannin  uni  à  de  la  gomme  ou  du  muci  lage.  Cet  ex-^ 
trait  donne,  comme  on  le  pense  bien,  une  couleur  noire  au 
sulfate  de  fer',  et  des  précipités  très-abondans  par  la  géla- 
tine et  Témétique.  

Incinération. 

Cinq  cents  parties  de  coques  incinérées  ont  donné  uu 
résidu  cendré  pesant  i4  p«  Ce  résidu,  dissout  dans  Fèau  di- 
lillée,  rougissait  lejpapiercurouma;  il  contenait  en  sels  solu* 
blcs  du  sous-carbonate  de  potasse ,  ainsi  qu'un  peu  de  sul- 
fate et  muriate  de  la  même  base ,  et  en  sels  insolubles  des 
carbonate  ,  sulfate ,  et  un  atome  de. phosphate  de  chaux. 

La  même  quantité  d'amandes  na  d#nné  que  9  pour  pent 
de  salin^  composé  en  grandes  partie  des  mêmes  sels* 

Conclusion. 

On  peut  déduire'  de  tous  les  faits  ra[>portés  dans  cette 
analjse  que  mille  parties  du  Myrius  pimenta  sont  dans  les 
proportions  suivantes  : 


\ 


^94  BULLETIN    OKS    TRAVAUX 

Huile  essenlielle  (plus  pesante  que  Veau)  .  .   .    •  .  loo 

— —  verte  (id) 80 

SnbstAtice  flocooneuse  blanchâtre  (ûf) 9 

Elirait  composé  de  tannin ;  ii4 

Jd.  gommeux  encore  uni  au  tannin.    •• 3o 

~    Matière  colorante  soluble  dans  les  alcalis.  .  •  <  >.  4^ 

•  Jd.  Résineuse  soluble  dans  l'alcohol  etTéther  ...  12 

•  Sucre  ou  miellat  non  cristallise  •  •  .  . ,   3o 

Acides  malique  et  gallique  .,..«. 6 

Humidité 35 

Résidu  ligneux  «  ; \  •  .  5oo 

salin , •  i  .  • a8 

Pert&.  .• ,  ,  .  ,  .^ 17 

Fécule  ? 

looa 

r 

Et  mille  parties  d  amandes  du  même  fruit,  dans  les  pro- 
portions ci-après: 

Huile  essentielle  (p&«5 /refonte  fuereoa).  .....  5o 

verte  (/i.).  .  .  , aS 

Flocons  bruns  {14») 3a 

Extrait  composé  de  tannin,  résidu  de  la  distillation.  SgB 

•  — -*  mucilagineux ^  .••••««.  .  7a 

Matière  rouge  briquetée,  insoluble  dans  l'eau.  •  .  89 

■    floconneuse  blanchâtre ^  •  *  •  la 

Miellal  nauséabond  nou  cristallisé \  80 

Acides  malique  et  gallique.  •  •  • •  •  •  i& 

Humidité ,  « •  •  .  ••  3o 

;    R-ésidu  pdUUculem^  •  ^ •  •  160 

—    salin.  •  • •  •  .  •  « 19 

Perte 18 

Fécule? 

lOOO 


t. 


•  i 


DE    Isa    SOCIÉTÉ    l^£    PHARMACIE.  IktjSi 

QUELQUES  OBSERVATIONS  CHIMQUES; 

Par  S.  StratiNgh  ,  £*<?.  />ocf .  -Sferf.  et  phil.  et  professeur 

à  Groningue 

CoQimuoiquées  à  la  Seciete  dç  pharmacie  de  Paris. 

Piatîne  spongieux  et  camphre: 
•  •  '  •« 

La  Société  des  sciences  nati^relleç  et  de  chimie  a  fait 

i9^tion ,  dans  le  u^«  9  de  sop  journal  de  Faïuiée  courante , 
des  eifperiences  curieuses  du  célèbre  Dobereiner ,  sur  Tin- 
candescence  du  platine  sous  forme  spon{;ieuse  (platiini'' 
sponk ,  éponge  de  pleine) ,  produite  par  un  courant  de 
gaz  hydrogène.  Les  expériences  que  j'ai  faites  sont  pn  gé-» 
néral  d'accord,  avec  les  observations  que  lui  et  d'autres  ont 
com^lu^iquces  \  mais  j*ai  en  outre  encore  remarqué  que,, 
lorsqu'on  place  un  peu  d'épongé  de  platine  sur  un  morceau 
de  camphre  et  qu'on  enflamme  celui-ci  jusqu'à  ce  que  le 
métal  rougisse ,  si  l'on  éteint  alors  la  flamme  ^  non-seule- 
ment l'incandescence  du  platine  continue ,  mais  la  colonne 
du  (Camphre  en  est  comme  perforée  et  il  se  forme ,  pendant 
^e  cette  perforation  a  lieu ,  des  stalactites  en  groupes  fort 
beaux  par  les  parties  du  camphre  qui ,  se  réduisant  en  va- 
peur durant  cette  incandescence  continuelle  et  lente ,  s'ac- 
cumulent sous  forme  crinalline.  Lorsque  le  camphre  est 
xnélé  d'une  substance  plus  compacte ,  telle  que  de  la  craie , 
alors  ces  phénomènes  ne  s'offrent  pas  ^  mais  Tincandes- 
cence  du  platine  a  toujours  lieu  quoique  d'une  manière 
^lus  faiUe  et  plus  longue. 

Inflammation  de  phosphore  et  et  iodé. 

D'après  Dobereiner  (A^/>e/t.  du  D^*  Buchner  et  de  M. 
Kartner^  i8a3,  t.  XV,  cah,  III,  p.  4^^)»  on  obtiendrait  une> 
*  fort  belle  inflaçimation ,  accompagnée  depbénonièues  par- 


196        BULLETIN  DES  TAAVAUX 

ticalicrs,  en  arrosant  dans  one  ëproaTette  dix  â  Tingt  grains 
d'iode  avec  autant  d'alcohol ,  et  en  y  ajoutant  cinq  i  dix 
grains  de  phosphore.  Il  se  produirait  alors  un  dérelop- 
pement  de  calorique ,  et  le  mélange  écumant  dégagerais 
des  vapeurs  Manches  d*alcohol  hydriodique  mêlées  de  va- 
peurs violettes  d'iode ,  pendant  qu'en  même  temps  Thydro- 
gène  phosphore  s*élèverait  parmi  ces  nuages  ef  s*enflam« 
merait  â  son  contact  avec  l'air.  Le  résidu  serait  formé 
d'acide  phosphoreux  et  d'alcohol  hydriodique,  qu'on  pour- 
rait séparer  à  l'aide  de  la  chaleur. 

Ayant  plusieurs  fois  réitéré  cette  expérience ,  je  n'en 
fus  pas  entièrement  satisfait ,  les  phénomènes  ne  m'offraient 
pas  tout-à*fait  ce  que  Dobereiner  annonce  ;  mais,  variant 
le  mélange  des  substances ,  je  vis  par  hasard  que  cette 
expérience  était  beaucoup  plus  facile ,  et  non  moins  belle, 
en  mettant  simplement  dans  une  éprouvette ,  un  peu  éle» 
vée ,  quelques  grains  d'iode  et  un  petit  morceau  de  phos« 
phore  suffisamment  sec.  Au  moment  du  contact  de  ces 
substances  il  se  fait  une  inflammation  violente  très-belle  , 
qui  ,  par  le  dévelo|>pement  d'abondantes  vapeurs  blanches 
de  phosphore  et  violettes  d'iode ,  produit  un  phénomtee 
extrêmement  joli  et  curieux.  L'éther  sulfurique  employé 
au  lieu  d'alcohol  ne  m'a  pas  paru  augmenter  ou  embelUr 
cette  inflammation. 

'  Oarijicqtion  du  sucre» 

Je  me  suis  convaincu ,  par  quelques  essais  sur  la  clari- 
fication da  sucre  brut ,  que  la  méthode  vulgaire  par  solu- 
tion dans  l'eau ,  addition  d'eau  de  chaux  et  de  blanc  d'œuf,' 
évaporation  jusqu'à  ce  qu  il  se  prenne  en  masse,  puis  l'usage 
de  le  recouvrir  avec  une  terre  argileuse ,  etc. ,  répondait 
assez  h  Tintention  qu'on  se  proposait ,  mais  qu  elle  était 
très-pénible  et  très-longue.  Par  l'évaporation  du  sirop  ,  le 
sucre  s^altère  et  se  colore  toujours  un  peu  ,  ce  qui ,  suivant 
.  le  procédé  de  Howard  (  le  conseiller  de  Hermsudt ,  tom  III, 


I 
I 
'  /^ 


DE    LA.   SOCIETE    DE    PHARMACIE.  I97 

{lagé  9  )/peiit  être  évité,  en  évaporant  le  sirop  clarifié  dans 
vne  cornue  dont  je  fais  communiquer  4e  col  ^  à  Faide  d'un. 
Cube  de  verre  recourbé ,  avec  la  machine  pneumatique. 
En  faisant  le  vide ,  f  effectue  TébuUition  à  Taide  d'une 
lampe  d'Argand  à  un  très-'bas  degré  de  chaleur,  Téva- 
poration  se  fait  très-promptement  et  sans  aucune  décom- 
position seiasible.  L'avantage  de  cette  manière  d'opérer  la 
réduction  du  sirop  ost  assez  évidente ,  mais  son  application 
en  grand  dans  les  raffineries  exigerait  quelques  modifi- 
cations (i). 

Du  sucre  brut  placé  sous  la  cloche  tubulée  d'une  ma- 
chine pneumatique ,  dans  un  entonnoir  de  verre  dont  l'ou- 
verture inférieure  fut  légèrement  bouchée  par  un  peu  de 
.linge  ,  fut  arro$é  avec  un  peu  d'eau ,  ou  mieux  encore  avec 
un  peu  de  sirop  de  sucre  bien  clarifié ,  et  soumis  alterna- 
tivement à  l'action  de  la  machine  pneumatique  et  à  un  arro- 
sement  souvent  iréitére ,  jusqu'à  ce  que  le  sirop  en  découlât 
.incolore  ^  il  perdit  par  cette  opération  assez  promptement 
sa  couleur  brune  ,  et  devint  d'un  blanc  légèrement  jau- 
nâtre. 

Une  sîmp'e  ébullition  de  sucre  brut  avec  du  noir  animal 
m'a ,  sous  tous  les  rijpports  ,  le  plus  satisfait,  et  quoique  la 
propriété  décolorante  de  ce. charbon  ait  été  confirmée,  de 
nos  jours  ,  d'une  manière  évidente  par  un  grand  nombre 
d'opérations  chimiques  et  économiques ,  et  qu'on  l'ait  sur- 
tout trouvé  efficace  dans  la  purification  du  sucre ,  j'ai  voulu 
néanmoins  m'en  convaincre  par  moi-même  en  faisant  quel- 
ques expériences.  Â  cette  fin  j'ai  mêlé  ensemble  cinq 
parties  de  sucre  brut ,  une  partie  de  charbon  animal  et 
douze  à  quinze  parties  d'eau  ;  le  tout  fut  porté  à  une  légère 
ébullition.  Si  la  liqueur  donne  des  traces  d'acidité  ,  on  y 
ajoute  une  quantité  suffisante  d'eau  de  chaux  pour  la  neu- 


(1)  r,n  lait  cfu*aujourd'i]Ut  il  existe  des  moyens  a8?ez  analogues  d^on;'- 
rcr  en  ^rand  ceUe.evaporation  du  sucre. 


/ 


I9B  BULLS^lI^i    I>£â    TRAVAUX 

traliser  f  et  on  eiiireii«nt  rébmllitioh  pendant  une  demi- 
bcnre  ou  uu  peu  plu«.  Alors  on  passe  i  trayers  une  éta- 
mîne  de  laine ,  et  on  lave  le  résidu  avec  unp^n  d'eau  ^  oh 
bat  dans  la  li(|ueur  uu  blanc  d*œuf,  afin  de  séparer  les 
parties  ténues  du  charbon  qui  y  nagent  ;  on  fait  jeter  cpiel- 
ques  bouillons  et  on  paçse  de  nouveau»  Le  sirop  «obtenu  est 
évaporé  au  bain-marie  jusqu^au  point  de  eristalKsation  ,  et 
alors  versé  dans  un  entonnoir  de  verre ,  préalablement 
cliauffé ,  et  dont  Tôuverture  inttrieure  «  été  fermée  ;  on  le 
couvre  de  la  pâte  ordinaire  d*argile  aussitôt  quil  s^est  pris 
en  masse.  Après  Fentîer  écoi^dâment  d'un  pe«i  de  sirop 
coloré ,  nous  avons  obtenu  y  de  cejtte  manière  ^  un  très*- 
beau  sucre,  incompaiablementsupérieur  à  celui  que  donne 
le  procédé  vulgaire ,  qui  nécessiterait  an  moii>s  deux  ou 
trois  opérations  avant  d'être  parvenu  au  même  degré  de 
blancheur.  Les  entonnoirs  employés  dans  ce  hù%  doivent 
avoir  une  forme  conique ,  afin  qu'on  puisse  retirer  avec 
facilité  la  pyramide  de  sucre  formée  \  ils  sont  tràs-com* 
modes  pour. faire  en  petit  des  expériences  comparatives 
pour  la  purification  de  cette  substance  j  et  laissent  aperce- 
voir le  changement  de  couleur  qu'elle  éprouve.  La  pnrifi* 
cation  par  Tintermède  du  sidfate  de  xino ou  d'alun,  et  par 
l'addition  d'un  lait  de  chaux  ,  ne  me  parait  pm  être  avan* 
tageuse.  La  première  substance  doit  surtout  être  rejetée , 
car,  si  Ton  ne  travaille  pas  avec  la  plus  grande  précantiozl, 
le  sucre  pourrait  bien  omtenir  quelque  peu  de  zinc: 

InDiGO.  —  Sa  solution  dans  t acide  sulfuiique. 

Quoique  la  solution  de  l'indigo  dans  l'acide  sulfurique 
paraisse  bien  simple  et  bien  facile,  elle  offre  pourtant  quel- 
ques difficultés,  parce  que  l'acide  sulfurique  anglais  est 
aujourd'hui  général^nent  employé ,  et  qu'on  ne  pent  plus 
se  procurer  l'acide  fumant  de  Nordhausen ,  particulière- 
ment recommandé  à  cette  fin.  Par  la  trituration  de  l'indigo 
dans  l'acide  anglais  il  se  fait  plutôt  un  délayement  de  cette 


DB    I4A.  SOCIETE    DE    P9ARBIACI&.  }^j 

substance  qn  une  aolûtion  ^  il  ^n  résulte  u«e  matière  char- 
bonnée  qui  colore  très-peu  Teau  en  bleu.  1}  était  dopc 
très-important  d^essayer  «si  ',  ainsi  que  Bucholz  l'avait  an- 
noncé ,  l'acide  sulfuriquo  devenait  plus  propre  à  cset  eflFet 
par  son  ébullition  sur  du  soufre.  Pour  m'en  convaincre , 
j'ai  fortement  chaujSe  pendant  quelques  minutes  un  dixième 
de  soufre  avec  une  partie  du  même  acide  sulfurîque ,  qui 
m'avait  donné  cette  solution  cbarbonnée*  L'acide  devint 
non-seulement  plus  concentré  par  le  dégagement  des  par- 
ties aquexises  ,  mais  il  se  fit  encore  une  désoxidation  par- 
tielle par  la  formation  d'un  peu  d'acide  sulfureux,  qui  pa- 
rait être  essentiel  pour  la  solution  de  l'indigo  ;  celui-ci , 
très-probablement  désoxigéné  en  partie  par  I  acide  sulfu- 
reux ,  devient  plus  soluble  dans  l'acide  sulfurique  non 
décomposé.  La  trituration  de  l'indigo  dans  l'acide  ainsi  pré- 
paré nous  a  donpé  une  belle  solution  complète  et  d'un  bleu 
très-foncé ,  qui  se  mêlait  parfaitement  à  l'eau ,  et  dont  une 
seule  goutte  colorait  plusieurs  livres  de  ce  liquide. 

Je  présume  qu'on  ne  trouvera  point  celte  narration  dé- 
placée y  car  la  solution  acide  d'indigo  est  d'un  emploi  très- 
fréquent  ,  soit  pour  la  préparation  de  plusieurs  substances, 
soit  pour  celle  du  carmin  bleu  ou  autres  couleurs  dont  on 
fait  un  fréquent  usage. 

Décoloration  de  t indigo^ 

L'hydrogène'  sulfuré  décolore  la  solution  acide  de  l'in- 
digo ,  on  celle  des  cuves  qui  s'est  bleuie  par  le  contact  de 
l'air  atmosphérique ,  mais  il  n'est  pas  Je  seul  corps  qui  pro- 
duise cet  effet  ;  la  décoloration  peut  encore  s'effectuer , 
d'une  manière  bien  simple  ,  en  ajoutant  à  la  solution  un 
peu  de  zinc  lorsqu'elle  est  assez  acide  pour  produire  de 
l'hydrogène ,  et ,  en  cas  que  ce  dégagement  n'eût  pas 
lieu  ,  on  pourrait  y  ajouter  un  peu  d'acide  sulfurique.  La 
couleur  disparait  à  mesure  que  le  gaz  se  développç ,  ce 
qui  confirme  que  la  désoxigénation  de  l'indigo  favorise  et 
sa  solution  et  sa  décoloration. 


aOO    BULLETIN  DES  TRAVAUX  9  ETC. 

Sublimation  et  belle  combustion  de  T indigo  é  ; 

La  sublimation  ;  si  belle  de. cette  substance  ,  s^efiectué 
toujours, dans  des  vases  clos,  de  manière  quVn  ne  peut 
suffisamment  Tobserver.  Lorsqu'elle  a  Heu  dans  un  matras 
ou  dans  une  cornue,  les  phénomènes  et  la  couleur  pourpre 
dés  vapeurs  sont  moins  évidens  que  dans  Aes  vases  ouverts, 
parce  que  les  parties  aqueuses, et  huileuses  qui  se  dégagent 
au  commencement,  ne  trouvant  point  d'issue  et  se  ^posant 
sur  les  parois  du  vase ,  salissent  Tindigo ,  qui  se  sublime 
plus  tard.  —  Cette  opération  se  fait  donc  beaucoup  mieux 
en  chauffant  l'indigo  sur  une  assiette  pinte  d'argent  au- 
dessus  de  la  lampe  à  Tesprit-de-vin  d'Argand.  On  couvre 
ensuite  l'assiette  par  un  verre  conique  qu'on  nettoie  de 
temps  en  temps ,  ou  qu'on  remplace  par  un  autre  jusqu  à 
ce  que  toutes  les  parties  aqueuses  et  huileuses  se  soient  dé- 
gagées^ l'indigo  se  dépose  alors ,  sur  les  parois  propres  du 
verre ,  en  vapeurs  d'un  pourpre  foncé  et  sous  forme  de 
groupes  de  cristaux  bleus  cuivrés  ^  il  reste  un  résidu  noir 
charbonné.  Il  est  clair  que  les  vapeurs  dlndigo  se  montrent 
dans  toute  leur  beauté  lorsqu'on  enlève  ,  pendant  Topera-' 
tionf  le  verre  qui  les  couvre,  et  qui  s'oppose  à  leur  dé- 
gagement. 

Nous  avons  encore  observé  que  l'indigo ,  réduit  en  pou-* 
dre  ,  mêlé  avec  un  peu  de  chlorate  de  potasse  (oxi-muriate 
de  potasse),. et  porté  en  petite  portions  sur  une  assiette 
d'argent  chauffée  préalablement  au  rouge  au-dessus  de  la 
lampe  à  esprit-de-vin  ,  produit  une  détonation  et  une  corn- 
bus^on  très-belle*  Les  flammes  clftircs  ,  blanches  et  étin- 
celantes  du  chlorate  de  potasse  Jouant  à  travers  les  vapeurs 
violet-pourprées  de  l'indigo ,  produisent  une  inflammation 
brillante  7  tempérée  par  la  couleur  foncée  des  vapeurs,  que 
rien  ne  saurait  surpasser  en  beauté. 


PaBIS. rMPRiMEPiI6DE)FAT]y«1ll}E  RACINE^  PLACE  DE  l'odÏ^O.N* 


JOURNAL 


^   'i  • 


DE    PHARMAGIE 


■  f     ■     >    # 


DES  SCIENCES  Â'iCCESSbifiES, 

•f  r***  «1 


' '      ' 

'   •  l     toi 

'     '      '  '   '       •'  '    ''l'filM    ?'    ' 

-, :'■  •■;'!  '•'■■•.■.•-'frT, — 

.    ■  N°.  V.  - 

—  1 1®.' udffwrèfer'*^ 

-Mat  ida5i 

• 

'  1  •     .   '    '  >  ^   '  '  >   ' 

îi .'    »  ;•'•■; '   c"    • 

't /-   »  f  '   '■'■'ni  ;'f'  '  T      »  •  !    ♦  I  '  ; 


(;OMPl.E,]VLÇNT 


De  Tanalomie  de  la  sangsiié  ^^ficùiale  et  âèses^  organes 

.  <        •  •  r  >  r  '    ' 

•'       •-     '  '     ••  Par  m:  J.-J.;YïkET,     '    '■    '  '' 

•     , »     •      J  I  1-1  •       '  ».        .J        if .  I<  . ,  >     ,        ^ 

Otï  a  déjà  beaucoup  entréteùii  le  publîc  4^  l*feîsl!oîriB  des 
saogsues,  et  il  resterait  ^eïï  dW  chose  à  dire  si  Ion  avait 
prësën té  l'ensemble  des  of  gàik^s  iiït^Heurs  'dé  cé$  {iriufëlides. 
Ndtii  allotis  réparer  cette  lacune./  '      '  /îj?   -  • 

Notts  nous  sommes  occupée  jadis  de  ranatomie'dë  Vhtnido 
niedicinab's ,  même  avant  dé  connaître  les  travaux  âè  iledi  ^ 
dcPbdpart,  aé'Mlénîà's,"d»^BÏbrand,  déISîfeîènà,:  de 
BèBgiïiatih',  aé'Dtif'ondeau ,  'de  Mangîlï  ,  iiii'^^Ts^t  nos 
feeK6riche^;'iious  avons  ^cobsulcë  ensiiîtfe  èpui^iîemftï^'Cû- 
vîfer,  '*e  Thdmas^  dé^rei;'de  Spix  (i) ,'  dé  Câréiia ^et  sî 

(  1  )  A  natomië  dé  Vhintdù  medicinùiù;  dtfoi  lei  Mitmoliei  d^ V Acadëmie 
royale  de  Bavière ,  atftnée  i8i3.  Iii>4^r^ P^'S*  ift3  «tsec^.  (,ea  allemand). 
Neiis  de'i^UJiiiUèiibs  pas  rouvraîie'île  Clesïvis ,  B^schrçibun^  des  medi" 

XI*.  Année.  —  Mai  i8a5.  i4 


I108  ôbwrmtioDftsefon^  tro!|Tées,cciDferiiiOià  celles  de  ces 
savans ,  néannioins  nous  ajouterons  ici  quelques  parlicala- 
rîtés  nooTelles» 

J  '     Du!syttèrnflm$stufbir6  âe  ta  sangsue. 

Il  consiste  en  deux  ordres  de  muscles ,  savoir  .les  muscles 
circulaires ,  ou  sphincters  doubles ,  annulaires  i  chacune  des 
articulations  du  corp;  |  puis  dçsx9ç$cle.sloi}gitudinau;)E  qui 
sorvent  pour  raccourcir  -et  uééokt  le  corps  en  tous  le»  aetu , 
tandis  que  les  fibres  annulaires ,  en  se  resserrant  successive* 
ment,  font  descendre  les  alimens  dans  le  canal  intestinal ,  et 
sortir  U$  ckicrémonis*  Kou^ièrtmieD  outre  remarqué  combien 
ce  mouvement  contractile  et  souvent  péristaltique  contribua 
k  répartir  le  chyle  dans  tout  le  corps  de  Tanimal  y  comme 
nous  le  dirons  plus  hû  /et  à  ïaii'e  circuler  le  sang  à  défaut 
deccBur,çfiriltfenexi€t^paîj.^    ,.  v    \ 

De  l'appareil  intèstinal.de  la  sangsue. 

« 

L'œsophage ,  les  dentS/,  )e  ^nal  intestinal  de  diverses 
sangsues  ayant  été  fort  bien  décrits  dans  le  mémoire  de 
M.  9agMVà"ûy  y  il  est  IttUtifi^  d*y  revenir  ;  mâtià  nous  ferons 
observer^  oe  qui  n'a  point.^^é  90té  encore  ^.  q[u^  la  tunique 
interne  du  canal  alimei>|^i||reo,u. membrane  muqueuç^  g/^^ 
tricjue;  exaijaLiniJe  à  la:J|9\;pe^  est  comme  tapissée  de  pçtju 
vaisseaux  blancs  qui  sont  de  xérîtabjles  vein^mésaraïquçs^ 
A  mesw^i^u^  l'wijnal  digère  l^^^fng  ou  le^  4^ii|jr^s.alim«ns 
don^  ^  ^(^  wnv^U'ji}»: $af)gsu^  de  aUev^al  suce  i  par  exemple, 
les  pUnorbes  et  le^  builimes.^  ou  d'auti^est  cpquillfges  pour, 
sa  no|iirrUi^?,  ordinaire)  j  l^ chyle  est  ensuiuç  pompé  pi^r 
les  osfutes  fie  ce^'  yaissjç^u}^  blanc^ ,  puis  tri^isqais  par  d& 
petites ^yeinc^^  ijespiralfi^}rfs,de  IV, 
nimaî^ 

^^x^Qrganes  r^sfiini^iri^  de  la  sangsue» 


.,«•.  ./•»r*r 


l)?)!Hk'que^C&tédeTâ]linifl|  il  y  a  environ  4^fqf^6.9i)^TJ^]B^* 
cryptes  ou  petites  bouraea<muf|UQii0^iqfattt.lninA«i«ftai» 


DE    T^AHSIAGIE.  ioS 

oii  tvachëepmque  haperceptib^àVexI^eur»  k  la  ounrga 
du  tetitre»  d^l*  sangsnew  Grabaurseâ  mmt  niaëea.de  ckaiio* 
c6té>  d«i  cof  don  iienreUz t^  lequel  est  placé  aousle  ventcQ  de 
raifîmal.  6otg  a  bicii  iiemarqiié  que  la  «augsuie  iie^fiieeen 
effet  l!eauehangée  d^cxSgëue  (i)  ,  laquelle  pénètre  don^eeé 
tracbées  aquatiques ,  ei  eu  reebort/Ces  tradhéaesôat  tapîèt 
sééa  d^une  metubrane  où^ieuiMUt  ae  ramifiei  lè&'Tatsaeaiuai 
ohylifères  l^leuei  et  laiteux ,  édiauësides  paroâa  du.eaiMlki* 
testinal.  Ccst  ainsi ,  sans  doute,  que  le  chyle  s'y  tYauifoffim 
ea^sâug  par  Faote  de  laTe^oatioui  La  sangsue  peut  néan- 
moins vivre  pcsHlaut  une  oui  deux  keuresious  de  Tb^e^ 
mais  elle  périt quaud  on  l'y  laisse  trop  de  telmps* 

Du  système  sàngàir^  de  la  sangsue, 

A'  cbacuuc  des  trachées  ou  bourses  respiratoires  de  la 
aai^uQ,  prend  u^issance  u^  v^sseau  rougeât^e  ramifié. 
Ces  vaisseaux  sanguins :sQ  ppi;l^i^t).fleich^){j^  côté  de  rani- 
mai ,  à  un  tronc  commun  longitudinal ,  qui  s'étend  de  là 
tète  vers  Tanus.  Ainsi  là  sangsue  présenté  deux  troncs  ar- 
tériels i  un  de  chaque. côt4  4v^  «corps  ^  ay9^t46ift^a^^&cati9ns 
et  bifurcations,  qui  com^muniquent  avec  chAcuue  des  tra^*- 
ehées.ou  bourses  mu^QiAs^.  Çe&deux.  artjèr^  offrent  des 
contractions  lentes , .  des  mouvemens  de  systole  ,  comme  le 
eœur  d'autres  am^maUK',,  miJls.qui  ue.6ont;.^i  réguliers  ni 
isochreuea.  La  liqueur  cotïtenuiedaiis.j^^ce^  vaisseau^ 
ett  un  aang  d'une  oettiievr,Qetidrée;pla|iA(.^e,^ouge  ^  ijl  p»* 
rait  être  distribué  dans  tout  le  corps  ,  de  la  tète  vprs  l'aims^ 
èc  jréparé  par  le  ikyk  qui:^  subi  l^acte  de  la.  i;f$piratiQu. 

Du  système  neiyèux  de  ta  sarfgéue. 

Mangili  (2)  avait  déjà  remarqué  dans  la  sangsue ,  comme 
dfips  Iç  ver  de  terrçi  %  V^n  çor4p?  ?3ippyeii;ç  longitudinal ,  jor- 


■  11..  r"        ^"  .1..  •  p  I^BXV-SOp  _^^i^_.- 

(1)  Diss,  circa  rtspifaiionem  insector,  et  uermiuru,  KodobUdt ,  186  5'. 


2to4  joubuai^ 

tam  «QUim  à^  Donids  ou  de  ganglîoiifl  que  rattimtl.Qffbt  de 
segmeiis  ;  cet  gânglsoiis,  au  nombre  de  a3  ^  d'après  M.  Cm^ 
Vier,  se  sont  numtrës  en  pins  grand  nombre  dans  Bios  xe- 
eherches;  car  noosen  aronscompcë  josqu'à  a8  etdautMS 
fois-  moins.  Ce  cordon  qui  paraît  double,  mais  ittuoî ,  se 
^fuè  i' l'œsophage  qu*il  embrasse  en  forme  de  ciJUer ,  et 
sur  lequel  il  £sit  un  nœud  ou  ganglion  célébrai  avec  plu* 
sieurs-rameaux  qui  se  distribuent  k  la  lèrre  supérieure  de 
la  sangsue*  . 

-  Je  n'ai  pu  bien  (d>serrer  cette  partie;  mais  chacun  des 
ganglions  de  Fabdomen  distribue  deux  paires  de  nerfs ,  une 
de  chaque  c6të  j  qui  se  rendent  aux  trachées  resjMràtoires 
et  aux  muscles  de  chaque  segment  \  leurs  ramifications  sont 
si  déliées  qu*on  ne  peut  pas  les  suivre  loin  \  cependant  plu* 
sieurs  se  distribuent  manifestement  aux  pSrties  sexuelles  ; 
ceux  de  la  tète  paraissent  servit'  à  donner  le  sens  du  gofttet 
peut-être  Fodorat  k  la  bouche  et  &  Tœsophage. 

Des  organes  de  la  génération  des  sangsues  . 

'  Ces  organes  ayant. été  les  nK>ins  étudiés  jusqu'ici ,  nous 
les  décrirons  avec  quelques  détails,  d'autant  plus  que  quel*- 
ques  auteurs  ont  pris  leur  utérus  ou  oviductus  pour  un 
cœur. 

Les  sangsues  sont  toutes  hermaphrodites  ,  ou  mâles  ou 
femelles  en  même  temps  r  elles  ont  donc  les  deux  sexes 
réunis  sur  le  'même  individu,  comme  l'avait  déjà  vu 
Bergmann. 

Au  tiers  antérieur  de  là  sangsue ,  sous  le  ventre ,  sont  si- 
tuées ses  pfirties  sexuçUes.  IjCs  organes  femelles  ou  ovaires 
qui  sont  doubles ,  se  trouvent  placés  plus  haut  que  l'organe 
mâle  qui  est  unique. 

Deux  ovaires  blanchâtres ,  ovales  et  comme  grenus ,  con- 
timant  dans  plusieurs  petits  œufs  inous  encore  uue  liqueur 
blanche ,  épaisse ,  envoient  chacun  un  vaisseau  déférent ,  e^ 
pèee  de  trompé  ito  Fallope,  k  un  canal  vert  replié  qui  se  trouve 


DE     ^tLAl^niÂGIE.  2foS 

placé  entr^  ee.  dé«  <mire..  Ce.t  lWâ.e«i.  TH^o»»»- 
nique  ayéc  un  lacis  compacte  de  Taîtseaoi;  cm  00  orgaiM 
glanduleux  ,  presque  sphériqiie>  Celui-ci  fonvnH  cette  ma- 
tière yerte  propre  à  enéaité  et  à  recottviir'<liaqtt6«9ttf.oa 
cocon  de  ta  Ja^gsue,  à  mesure  que  ceux^i  sortent  des  ovai-- 
res  ec  tieiinent  se  rendre  dans{ceto?iducle  ¥eif  réceurilNf. 
^'orifice  extérieur  de  ce  canail  s'ouvre  sov^^W  Vtoire*:  cW 
une  sorte  de  Tulve:  *'  *     "  '• 

Uorsanemâle,  placé  plus  bas^  présetite'tRi'bcb'<oo'pdH 
qtier  ^bulétix  de  vai»seaut'«û  «f^lrale  i^ï4Mi|ilteuMile 
testibulè*  à  cette  sorte  de  glkiide  adhèi^  Hà  èàuai  e^^dH- 
que  i^ecôurbé  ,  effilé,  poîiÉttl»^  ri^kflé^à^U^qoe  distaneeeii 
forme  de  gland  blandfaiti^;'€^est?lli«e^^plte«{'i(A0»péilihri|^ 
paraît  susceptible  d'extension. et  d^  saillie, hors  du  corps» 

L'accouplement  ne  peut  ayop  l](eu  qu^eUtre  oeux  indi- 
yidus  j  chacun  est  incapable  de  se  féconder  seul ,  non  plus 
que  le  ver  de  terre  qont  Iç^birg^^Q^VcxueU  sopiWnàtô^ùei': 
ainsi  la  fécondation  est  mutuelles  Jcwsque  ces  awfiaMX>a^AP^ 
prpchent  dç  manière  que  la' tècé  de  l'un  eérUôismée  vers 
Fanusde  Tautre-  Bîbîena  èt'MJ' thbtailis  ti'âùhiîélit'  pW 
pensé  qu'ils  pu$sent  se  féconder  4'çpx-!nLèn]^î,,s. ils.  avaient 
connu  la  vraie  disposition  de  leurs  or^ttfièe>jj;éfriia(US* 

*rels  sont  les  priacipaùx  HMii'18^l\)rgïùîsatioti  î^^ 
des  sang^ue^  (i  )«Oo  saU  qne  4<ss<eiipèaes  sç]4;YJiyipajfeS|  dVu,^ 
très  ovipares.  Chee  celles-cif  oo»ii»ela<san^atte>médioiâk]c, 


I  -,  :  .  J 


(t)  Tout  W  noo^  eoaB«U4«laUe  que  Ut  hiioadiillai  — -^çacbêat  ^a 
liÎTer  dans  les  marais,  oous  les  eaux ,  loin  d^e'migrer ,  comme  tant  il'au> 

très  otfQftQX ,  dans  ks  pajs  çhaadff» 

ITy  aurait-il  pas  eu  confusion  parmi  les  anciens  naturalistes  qui ,  les 
premiers^  ont  avancé  aBlte;|iiitftaiADe  otuBcrTa^on  »  en  .^«fondant  içs 
mots  hirundo  arec  le  terme  kirudo  ;  hirundines  et  hirudînes  ;  car  ,  eu 
effet,  les-^'nM^iAeif  ou  sangsues  ae  iaclicnt  bien  adus^ioiioaKL'èBisViii as- 
saut Vuuê  contre  l'autre,  en  biver  surtout  {.mais  les  fUruuéi^f.  ou  hiron- 
delles ne  peuvent  en  aucune  manière  subsister  sous.  Teau  »  même  en 
supposant  qu'elles  s'engourdissent  par  le  froid.  L^expéiieàcft  en  ^  éié 
répétée  par  Jeaner.  .,,...  .     *      :/'   <  *  , 


3o6  jovmiiAi. 

edledke  de  clnDriil,  etc. ,  les  ovales  ooatfeno»  dans  le  c<^ 
ees  40DI  renplb'd'une  mucosité  <pM  sert  poilr  U  novrrilure 
doîeane  rer.  Chcslés  viripares ,  teUee  ^m  les  Uru4^biO' 
êuiaULetÉnù€tiUtm  de  MuUer  (  genire  çhpme  de  Savigiij  ), 
las  endiryoQs  se  développent  dans  le»  œufs  <{oi  séjduroent 
da*srovîdmol«s«  Chex  ces  espèces  »  sans  doote  »  les  aiuieaox 
eursrooinBl'  Iris^^sfanea  sejLiiels  soat  exlen^iUes  ;  csir  U  j 
a  une  dilatation ,  une  sorte  de  grossesse,  à  mesare^ine  1^ 
fbslW's'aioctfQÎSswt»  :.-.:.  ^  . 
'  iLss'SMigsiiie^M  c%A»èimtfKpînt^  à  la  manière»  dn  lomr 
bnclérrcflireel  d!aa|inB$  aipip^dfes^  lenrs  parties  amputées, 
AuewMÀtoffrf.de  y4HiaU9«  yWKar.^aoiqoe  AL  Savigny  ea 
adpicltâ»  ^;  eC  tenues  ^«iMt?  llo^amiilé. 

Explication  êes^ figures  4cs  'organes  sexuels  f  mdte  et  fifneUe  ^ 

4*  (Jrifîfe  dç  l'ovidactas .  canal  vert  par, lequel  sortent  les  œuft  pa  oo- 

'  cons ,  eV  par  lequel  âoit  s*op^rer  iSicte  et  ht  féconêaXwA. 
liyi^héàè^té^iis^iéê^tà  kuAê>àêi  «aè^uix^  secréUnt  la  OMtièfe'Tcrlt 

'  <qwf94»itil^4fQÔiis.ttlep;%s|)rt.^*pNB^^  . 

Ç  C.  I^  deux.OTaires .  doit^l'aii  est  JiaturelloBitiitTeleT^  en  luiat .  l'aa^ 

tre  place  plus  bas  ,  pour, Taire, moins  de  Tolnme,  ;~~ 

i  1  tedrs  tkûsint  S^êi^ns ,  ailalbj^tie^liét  itômp^  de  Ftltopet  , 
0.  CouAmtiàèjianàmi^t—.  a  lit  u  uh  n-    .     ^  )./.'•  = 

£.  Extrémité  4  11  p<^i)i$,  q«i,peat«prtir  hors  du  corps  p^ur  Facto  <U  la 

. ,  fécondation. 
Dl'  Lé'  téstibrtle  f^^m^  ^Pun  ^aqni^de'T^j^nx  rDoWs^eu  ftpirslv: 

,.  I\aotli»t;ic»gt^*.todt;»fvvfm>4ilal9iip«^ea^ir4a  oiiiq  fî^is  iear 
grandeur  ordinaire. 

Appareil  propre  à  la  fabrioàlin^  dçs  eatis^  jfaxeums  » 
^Pto'M.  SMo«m,'phavBecîem>àJBfancy«> . — 


#  «.  -» 


Dans  les  départemèils  où  il  n'existe  pomt  ^  de  fabriqfne 
d'eaùjt  médi<îtiaW,  et  où  dé  semblables  établisssemeiis  ne 
pourrirent  niénie  pas  prospérer,' les  pharmaciens  sont  obli- 
gés de  les  préparer  eux-mêmes  selon  la  formulç  q^  dji*G)* 


J 


"A 


DE     YHAXHiCCIE.  'i'O^ 

à^  0U  des  Éiédédins  ;  quoique  deTQiiVMS  ^  éit>iftir i^Jtetiftt^^ 
tmt^éea^  d'ttD  aittge  plus  f k^éipiënt  ^ieiiv  mm^f^ÉOtantAioii  '«péà- 
variable.,  suivant  la  po|ndttioniou)6s  doèHifiiiett  lebéd^àleà 
soHveiit  opposées  dtos  inéâA^itik  des  diffisPèlMés  ^\hn  ;>èât 
oepejàdanc  trop faîUe  daos<çkaqtt8  officine  potfeiiP,  4abS')^i$t^ 
aiiAiiél  des  ehose»t  c9S*g^^  I^s  pliaritiarîenft  à  BMtifclttr  teui* 
laborâioixe  d^uh  instrument  dîsi^endicax  st'^^rtamnë^ 
cossaire  àla  b<nme  préparotibn  de  cea  eaUic;  ilvovif  e^{l4)f«ià 
lentenkeut,  «î  jamais- cela  arriyait ^iles^YSwe^t «fli^illsmSt'à 
cet  égard.  Ceux  qui  se  décid<»u  àks  prépar^i^/ck  <^e$t  lé 
petit!  BombrO'^  suppléenitipccsqQe'tlKis  awt 'niAnhtnés'de 
com^Feasion  par  dîfféienk  moyens  oeDnttsVpUstsumonil 
pecfeeiîonnës ,  selon  le  ^sni^  du  préparateur  <»  tmiiB-  touk 
incomplets,  fastidieux  et  ne  donnaiitqào  dbs>tûsodliits(fai^ 
blement  acidulé»,  que  d^s  eaux  à peinç  chargées  de  leur 
volume  de  gaz  acide  Carbonique  quand  ce  sont  des  eaux 
^téuséA  ,  ei  ne  remplissant  souvent  que  peu  ou  pofi^liiSn- 
dîçation  ,  le  ,biat  pour  lequel  elles  Oint  été  fir^ç^\^%f,.  „ .  . ,. 
Ces  'ÇètosidératToas,  MèsskMMvVlv  t^isir'd'èn^titîk  &  «es 
tionfrôres  ûei  ii&ptivtemëhs''en\éai''f^ktc&t'W^  tik\^ 

lustruniant  çqniuioa^^  peu  4i§pei)aieux,e)L|prqpre.a  iata- 
brioatîoii  desicaux  gafeeusés,;Ilt'engagen^àlv<>âs'CôB!Mal|lnl- 
quèî*  Faf^areîl  iquî  pouf  *.céUe  faSrîcàlîôh  «rAi'^lî^èo  A^k 
depuis  loùgrtemps,  dans  rptoii,  Jatpratoîre ,  la  maAîne -j^ 
compreasÂon  de]VLPlaBQh«^iaquel^y  quoiqttetrm-pitapiie  à 
cet  u^ge',  est  j  comme  3èraidSç,*tt*tïfrp¥& 
beaucoup  dé  pliarmacîerisl|Ave(|  î  appareil  dont'J^^aî  riià'iî'- 
neur  dç  yom  eqyp^y^r  ci-jaipt,U4ÇAÛ.«Lla  d(5serî|^MP»^  pu 
combine  intimement  le  gax -avec  i'eau  qui^  plvsieîîkrs  betn^es 
après  son  exposition  à  Taîf ,  conserve  encdre  ùneWVteàr  ai-  ' 
grelette.  On  peut,  selon  Wbesoia^  fîn.pr4$pajrerpeu  ou  beau- 
coup (jusqu  a  eent  bouteilles  oimi»  jour  ) ,  ar râlecyreproa- 
di^  à  volonté,  et  selon  Té^fioniimtë ,  cène  préparation 
devenue  très-facile  et  indépendante  de  ITiabfleté  du  ptë- 
parateur ,  dont  le  seul  soin  est  4  ^changer  cfi  bpjacber,  .les 


{I^QJS  .  \t%ii'mm  M  m       •    r« 


^QUKMAI. 


♦  » 


iMMiileîjyip» iiir îsiBSttjne  qur«Ues  «nui  remplids.  E«  (xrificipd 

niëisî|a(k'i3«t<lkp|Mr«il  est  id'èfrà  partout  d'une  éK^ution 
fabil^^li^ii  ^oâneusc  ^  son  invenâoiO!  i)&ih^appariieni;  poin^ 
ellQ  ea<  due  Wuie  ântièi^i  Mi-démemL  Lès  «cascades  ab^ 
fiorlJanteà,  .ojt^^^y  que  ce  savant  a  proposées  poqr  la ieondensa*- 
tipn  daiohlofé  i  exécutées  sur  de  plus  {[randes  dimensions, 
avçc  deia  matières  moins  fragiles  et  moins  obères ,  m'ayant 
pa^Uit^ptroptës  à  la  condensation  du  gaz  acide  carbonique, 
je  te^^:  quelques  expériences  qui.'  furent  suivies  de  suo*- 
cës(i)h  Z^'appsreilquefai  Tlionneur  dé  vous  soumettreesi 
cîslttirdôtttfla  fovme  et' la  grandeuar  m*ont  semblé  les  meilr 
leûresy  et  dôoLje  me  sers  habitueilement.  Si.elle  vous  parait 
le  mériter  ^  je  vous  prie  d'en  insécer  là  description  dans 
"^otpeietcelleat  journal. 


I 


:*     ■     '  :  ■  ■'    '  DescHption.WrùfypaMr:  :    ' 

A>,  ^gw^  1**.  Colonne  ou  tuoe  cylindrique  rertical  d'enTirotn.s  ipétres 
de  hauVeur«ur4  centimètres  de  diamètre,  fait  en'fer-blaijc,  pu  tôle.Yerniey 
ou  mémft  ettKéié';-!^  partré  shpërieure'ett  ouTeHCfVMéneuth  ferm'ëe; 
de»%  'trokK  wppiW^f  de  5 , 0  «lUÎMéMa  d\oa v/nture  «oàt  prolMiués  ,  l^ua 
afi  niyef^ii^J!a,uti;e,^  4ceBti^ètrj»  du,fjE{p4;^i  qes  :troui{,^n^  et 

'^soudés  exactement  a  petits. tuyaux  i.i*  de  mdme  diamètre  que  les  trous  et 
de  quelques  millimètres  dè'lbffgubttr  ;  un  diàpbra^ë  à','  fig>*^»  percé 

'  4e  qpotiits  tro  a  sy  soppôrtë  pa^  arois  :  pieé»  ^  >  est  placé  i  tsimëdiatMleat  au  - 

3dei^ua,4^  ^^7^,u  i  .^(<  poinft  1^  ^  fig^  15%  L^  cette  yde  ]a|«oloQu^  e^  i^mpli 
de  ces  ^petites  houles  en  marbre  de  7  4  ^,  millimètres  de  diaiiaètre  ^  que 

'l'ôiï'èrbiiVépi'i*tolii  dans  ré'c<iinnîércé  8<îùVTe  Aôm'de  cltiquésf^^'  '. 
BV'%-  t^'iVS»<ejcrfUi][dv2<fiieiéi»ift0*Éb  inhitU^àé  4(*  ceèittmi^r^  àe 

;]iumteiirt  »yir$>^e  diapiétre4}l  iy^>*t¥t^U;<^^''9£n^(?s;de  marbre  Mane 
aussi ipur  ^e  possible  ;  un  entonnoir  à  robinet  C  ,  eu  .verre  ou  en  plomb  , 
est  âjusie^  et  luté  ^soigneusement  sur  lecbl  de  ce  vase  ,  qui  est  jîercé  près 

*Ôè  fdà'  *[jtiid'i  porte ^ufn  tiiyà«^  courbe'  buJe  ae  'centimètres  de  leti^ueur , 

.  plnage.  eniièrêwe'ïi J;  danA  un  bâ^^in  f :  ritetipH  d'ejafl  ♦   .    . . 

djd'  df%fig,,^J*, appareil  de  Wpwif»  ÇQip^o^d, f^e- trois  fla.co;>sbitu})ulds 
réunis  et  communiquant  avec  le  tîiHe  A  et  le  vase  B  par  d^es  tubes  en 
élain  g  g  g  é  tïlac&  cbmhàe  là  Agi  !•*'/  iltidique.  î  .  v  '  .  •  i  •  • 

i  (1)  La  n^me  application  a  'peqtrlM'c»  a  e'té  .probablemèijit  i^eone  faite 
pat  difterente»  personnes;  mais  rien  à  cet  égard  n^ayant  été  rendu  pu- 
blic, du  moins  à  ma  connais'sancti  elle  n'^aura  pu  être  connue'  autant 
qu'il  âferàft  ulite  qu'elle  le  fût. 


r 


-  ^ 


*, 

\ 


1 


i 

II 


■4  ♦ 


i 


\ 


I>E     HlARliAGlE.  !10^ 

E,-fi|f.  r*.  IWserroir  désttoé  à  édutenir  et  a  fournir  l'eau  nëcostàire  à 
Tofémiéû,  •  :  vi    t.  .... 

' ^*  Tabe.M^cdttrbë  en  ^taili Ventrant  juste  dans  le  tuyau  i'  et  portant 
«n  petit  tube-droit  de  M^me'in^tal  g'',  Og.  i  et  fig.  6,  entrante  frotte- 
ment on  à  baïonnette. 

fâltWjf  C''e«  Yci're,  'fîgV'5,  «onl  la  partie  inférieure  est  fermée  par 
un  piston  en  bois  garni  de  chanvre  ^^eut  remplacer  Tentonnoir  â  xobi- 
net  G'que'  Ton'  n'a  pas.  toujours  issk  disposition  ;  en  soutenant  plus  ou 
aaoins  le  piston ,  on  peut  faire  o^iler  pins  ou  moins  vite  le  liquide  con- 
tenu dans  fB«Mn  aHoi^..  .;>  i  .  1     "  ': 

g'^' ,  iig.  4  )  représente  un  des  tubes  emplojës  à  la  communication  des 
4âopnf  ;  ilest  l^së  dm  saf  cqufl»^rp  ^  çBaoune  des  de^s-  paijtki  qui  le 
cpmposent  ,•  fixée  solidement  eti  demeure  daps  une  tubulure ,  est  facile^ 
nient  rèiinie  à  l'autre  au  moyen  de  la  gorge  pratiquée  sur  Vune  des  deux  ; 
quelles  gouttes  d'un  mastic  '(  fdiit  â^une  partie  de  «ire  et  quatre  de  ré- 
sine)  a^pj^^i^^et  unie»  ^yto  lin  fer^ebaud  sur  la  jonction  en  oompléteni 
la  réunion  d'une  manié^,  i^ssi  prPJ99pte  que  sOre. 

Xa'ng., 3^  représente  un  tube  en  plomb,  â  double c6url»aréVy propre 
a- remplacer  le -tube  B  et  le  bassin  f.  '  ' 

)Latiwiiijo».4e  toutes  les.  pièces  «stezaotoment  eti  solidemcttt  like  a« 
.m^fnx^.^ticdontj'aif^i;W,  .  ;  ,.    .  .  ;.j  ,.  ,  t.         , 

Manière  d'&pérer.  -^  \ 

l'a^pafeil  disposé  comme  t'i^^i^è  là  figi  t***.,  on  àiet  dans' lé  râer* 
<Totv£.de  Peau  de  ibnitainis  tréf-|Mire,  on  mieux  «ncol-è  de  Tean  distillée; 
on,o>i|Y^^Jeïrobinet  de  façon;  à  laisser  couler  dans  lA  colonne  placéie 
dessons,  l'eau  en  un  filet  défié.  On  remplit  en  même  temps  Ventonnoir  C 
ou  rallonge  €'  si  elle  le  remplace,  d'acide  bydrochlorique,  pumuriatique 
(  étebdù  dé  deux  fois  son  poids  d'ean  },  qu'on  laisse  couler  dan»  le  vase  B 
gouttes  Jk  gouttes  plus  ou  moins  ^précipitées ,  selon  que  l!onTeut  obtenir 
un  dégagement  de  gaz  plus  ou  moins  rapide.  On  a  eu  soin  auparavant 
de  mettre  dans  les  flacons  d  d'  un  peu  de  lessive  .^caline'fàible  destinée 
a  retênir^Facide^  muriatique  qui' pourrait  être  entraîné  par  le  gaz  J  dans 
lederoier.flaooQ  d"  on  met  dei'ean  pure.  Le  gaa  acide  oarboinqae . dif- 

.g9gé  du,  carbonate  de  chaut  dans  le.  vase  B  traverse  .les  fUcotM  *  y  eit 
complètement  lavé  ,  parvient  a  la  partie  inférieure,  de  la  colonne ,  où , 
ne  poiivaQt  s'échapper  par  le  tube  g"  dont  la  courbure  est  reUiplie  d'eau, 

'il  monte  y  parcourt  toutes  les  sî^uosités  que  les  x>etites  bailles'  loi  pré- 

, «entent «^st  rencontré  par  Peau  qui  les  mouille. continuellement,  et 
dans  le  contact  multiplié  â  l'infini,  est  dissous  et  entraîné  avec  elle 
dans  lès  bouteilles  suocessivement  placées  sous  le  tube  g'".  L'hydrocLlo- 
rate  de  chaux  s'écoule  d^ine  maniihre  continue  du  rase  B  dans  le  bas- 
sin F*    '•'        .  I 

,  11  serait ,  je  crois ,  superflu  d'expliquer  comment  en  fermant  ,.ouvFaift 
plus  on  moins  les  robinets ,  on  p<ut  suspendre»  reprendre  ropération  à 


axa  jouAj^iiL 

▼olfctd  et  saut  ptrU ,  IWliver  «t  oUonir  «o  dinîfHUiil  041  MigipMiitiDt 
le  rapport  du  gaz  dégtgë  i  FëconleiDeiit  de  l'eau ,  des  eaux  mniiw  à 
degrés  da  Mtoratidn.  CetU  iMHiipoUtioA  att  de  U  plu»  {ra^pd* 
et  A  la  portée  de  toalt  prapaialttitc  ^ottl  ^tt  mU 


S0R  Li  PBÉPARàTION  DÉS  FLEURS  DE  BEMJOIfT; 

.  ,*.  •  •*  •       •  

X     Par  M.  Faeiubs  ,  pharmacien  à  Pcrpigami* 

Aymat  <m  i  préparer  les  fleurs  de  benjoiti',  j*ai  rouln 
suivre  le  procédé  décrit  dans  le  Codex ^  qui  consiste  àmejl- 
tre  le  benjpia  concassé  dans  lUie  terrine  et  la  reeoatrir 
d*uiie  seocmde  renversée ,  etc.  Malgré  toutes  les  ]^r£ca»timis 
que  jV. prises,  je  n*ai  obtenu  qu'une  très* -petite  qiisp^ 
Uté  u acide  benzoïque  ,  etilm*a  été  impossible  de  VobtMir 
bieablaBC.  En  16 14  nous  avions  déji  fait  la  iiiièaie<obaer- 
▼ation  au  laboratoire  de  M.  Bouriat^  k  Paris,  avec  M.'Helr^- 
nandez. 

L'emploi  d'iu  cône  en  carton  pour  récipieçt^  quolcpie 
.plua  atvanligeiix  ^e  le  procédé  du*  Codex ,  m'a  itduîoàrs 
eSert,  pour  résuhat,  un  mélange  de  cristaux  ttrès-MkUc^'âvec 
d'autres  salis  par  une  substance  ôléeuse. 

J'emploie  aujourd'hui  dans  mon  labonaloivo  avec  un 
succès  complet ,  le  procédé  suivant  pourobtenir  les  fleurs 
de  benjbin. 

Je  prends  une  livre  de  benjoin  XÂrmeny  coocs^ssé  qiie:  je 
naets  dans  un-vase  de  terre  d'une. capacité  dooble  dm  vo^ 
lume  de  benioin ,  je  le  recouvre  d'un  cane  eu  e^ti^n  de 
deux  pouces  dé  hauteur ,  ayant  à  son  extrémité  unie  ouver- 
ture de  deux  pouces  de  diamètre*  Sa  base  est  unie  ais  vase 
avec  des  bandesdepapier  cbUé;  je  surmontcee  cteé^  d^fin 
second,  de  pareil  diamètre' fermé  i  sa  partie  supérieure, 
seuki^ent  avec  un  papier  fo^lé,,  .aûu  de  dannçi;  passage 
aux  vapeurs  qui  ne  se  condenseraient  pas  ;  celui-ci  repove 
sur  le  premier  à  l'aide  d'un  plateau  eu  cartoû ,  ayaut  au 


; 


DE  .PflABMAClE.  !itr 

centre  une  ouverture  qui  coïncide  avec  celle  du  c6ne  infé- 
rieur*  J  assujettis  le  tout  avec  des  bandes  de  papier  colle, 
je  pose  le  vase  sur  un  fotlivietil  ét:|nets  dessous  quelques 
^charbons  incandescens  ;  lors(^ue  je  juge  la  matière  en  par- 
faite fusion ,  te  i^i  s^anmcwoe  par  tme  très^ôrte  tDdeur  i^ 
tueuse  /^^ulanm^  je  cesse  k  feu.  L'apparril  jtuotTéfeoî^i, 
je  le  prends  avec  précauliott  et^le  place  kcHi^iitkleinent 
sur  une  table  ;  je  dëlute  la  base  du  cône  inférieur,  et ,  le 
tenant  toujours  dans  la  même  position,  je  tais  tomber  avec 
la  barbe,  d'une  plume  i^iksif^^istaiux  d'aci^Q  4u]|iér^j|s  i\^e8 
parois,  qui  sont  trè^UUécfi  \:9^x»  f^  déroule  Textrétnité  du 
cône  supérieur  «  j6i^uva|rs».l!^ppttrfil9,e^,d«  la  môoi^  mas 
ntère»  je  détaihe^^  erisiaaK  du?  acfcosd  cône  ^  qui  sont 
bcttus,  1  jereioel»  ceùs*eidén4  |e  vase  ,  Je  renoote  l'appa^ 
reil  et  rMOmAienceropéiatioAi  que  je  réitère  jusqn-àiioalni 
fois.    ■  j  •;  .   ■  .H.-.  . ,.'  .  .  :    ;  -r 

«  J'-obtiena*  icrdînairénienC  pur  ce  ]^rocédé  deux  .  onces 
d'acide  benxoïque  tcès^blan&.et  d'une  exirèoiQ, légèreté,  t 
par  livre  de  benjoin. 

Tai.  nbienu;  L  acide  benjsolque;  4é))arras^  de  toute  sub- 
stance oléagineuse,  en  mettant  du  bèuBJdin  coni^aa^é,,  but 
flaeiDté  d'eau,  dans  un  Jiot  de  feïeKiQe  miitai  de.  son.coavercle 
et  abandonné  à  lui-m&me  p^dapt  tout  l'été»  J'ai  trouvé 
les  paroîê  du  vase  tapissée  en  plusieurs  endroitadegroupep 
de  cristaux  d'acide  benzoSque- d'une  exirème  bUiacbettr 
et  ayant  trèar-peu  d'odeur.  Cçtte  observa(tion,  qui  fut  faite 
en  i8aa  ,  je  l'ai  répétéeen  iSadet  i8!ft4:,  avec  le  même 
fluccèa  :  un  va^e  placé  à  «ôté  contenant  jdu-  b^i^oin  en 
poudre  non  bumec^^  n'a  produit  aucune  trace  d'acide^  Le 
maximum  de  la  température  à  l'endroit  où  étaient  placés 
ces  vases  4ii  élé  de  +  3a'  ^  omtîgrades. 


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JOUKIfAI. 


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RAPPORT 

•  ■  ■  * 

Sur  un  nouvel  emploi  dà. chlorure  JCoxide  de.  Sodium  (i) 
pour  dérinfeder  les  halles  db.  Paris  et,  les  p^erSyqai 
,  seru&U  à  la  pente  du  posons         

Far  M.  Hehet,  chef  de  la  pharmacie  centrale. 

Les  liallea  de  Paris ,  eellfes  surtout  oà  Ton  tend  lé  pois- 
son et  les  issues  de  porc  ,  ethalaieilt  à  «ertaiaès  époques 
de  l'année' une  odeur  telleméiit  putride ,  que  les  habîtnns 
du  voisinage  éprouvaient  des  cmintes  p#ur  leur  santé/ On 
avait  également  remarqué  que  lès  paniers  qui  servent  jouv^ 
neliement  à  la  vente  idiiipoissoa  avaient  à  la  longue ,  et 
malgré  le  lavage  journalier ,  contracté  une  fétidité  tclleaient 
pénétrafite-f  que  le^  poissoa>fra9s  qui  y  séjoumaic  dessus  p 
même  -quélqûes^  instans ,  ^s'altérait  très-prompt^neiot ,  et 
que  pendant  les  chaleurs,  ces  paniers,  amonoelÀ  dans  un« 
dès  travées  de  la  halle  ^  répandaient  au  loin  une  odeur  in- 
fecte» insupportable. 

>  L'administraticm  générale  des  h6pitauic  de  Paris Vqoi  ne 
néglige  rien  de  ce  qui  peut  concourir  au  bîen^^re  des 
habitans  et  à  la  salubrité  publique ,  invita  le  chisfide  ta 
^pharmacie  centrale  k  lui  indiquer  les  moyens  de  désinfcc* 
terces  divers  élfeiblissemen^,  et  principalement  le^  ustcf&- 
siles  d'ésier  qui  y  sont  employés. 

Le  ehëf  de  cet  établissement ,  eonvaincu  par  beaucoup 
d'antécédeds  que  le  moyen  proposé  par  notre  confrèro  , 
M.  Labarraque ,  remplirait  ce  but  utile ,  pria  Fadmiuia^ 
tration  des  hôpitaux  de  Tinviter  à  se  réunir  à  lui  et  à  essaj'er 


(i)  M.  Labarraque  ayant  adopta ,  dans  son  mëmoire,  la  dénominalion 
de  chlorure  d'oxide  de  Sodium  au  lieu  de  celle  de  chlorure  de  80u<^ , 
BOUS  ayons  pense  qu*il  est  jasta  de  la  conserver  dans  oe  rapport. 


DE     PHARMACIE.  aiS 

ri  1V>&  pourrait  parrenii'  à  désinticter  les  paniers  .aux  pois^ 
ions ,  première  cause  de  Todeur  qui  se  répandait  au  loin.  * 

Ces  paniers  sont  des  espèces  de  manettes  plates*,  de  forme 
fonde  ;  ils  étaient  enduits  d'une' eonche  de  matière  gélati-* 
nense.,  tellement  adhérente  ftux  mailles  d*oaier.^  qne.  les 
layages  rôccessifs  ne  pouvaient  la  détacher.  Pour  opérer 
avec  connaissance ,  on  en  fit  apporter  une  certaine  quan- 
tité à  la  pharmacie  centrale.  La  première  opération  se  fit 
dans-cet  établissement  par  M.  Labarraque  et  le  pharmacien 
en  chef;  sur  vingt-quatre  paniejrsiiifeccés  \  on  procéda;  de  la 
manière  suivante  : 

Ôouze  pi^tiiers  furent  mis  à  trfsmper  dans  d®  Teau ordinaire 
pendant  quatre  heures,  afin  de  séparer  la  matière  gélatineuse 
qui  les  couvrait  de  toute  part.  Cette  macération  dans  Teau  fit 
gonfler  tellement  cette  matière  qu'elle  s'est  enlevée  asse^ 
facilement  par  le  frottement  et  à  l'aide  d'un  balai  de  bou-> 
leau.  Ce  premier  lavage  opéré,  on  immergea  les  paniers 
dans  de  f eau  et  on  les  fit  sécher  :  malgré  )e  lavage  exact , 
cç  •  moyen  parut  tout-à*fait  insuffisant  pour  détruire  les 
miasmes  putrides  existant  dans  le  tissu  des  paniers ,  et  qui 
semblaient  avoir  pénétré  les  pores  de  l'osier  ^  en  effet  ils 
continuaient  d'exhaler  la  même  odeur ,  même  après  leur 
exposition  et  .dessiccation  à  l'air  :  on  eut  donc  recours  au 
chlorure  d'oxide  de. sodium.  Pour  obtenir  le  résultat  qu'on 
désirait ,  on  mit  dans  un  baquet  cent  quarante  litres  d'eau  et 
un  kilogramme  cinq  cents  grammes  (  trois  livres  )  de  chlo-* 
rurê  à  12  degrés  de  densité ,  préparé  suivant  Je  procédé 
de  M.  Labarraque ,  puis  on  trempa  les  douze  paniers ,  et, 
au  moyen  d'une  brosse  de  chiendent ,  on  est  parvenu  à  sé- 
parer toute  la  matière  fétide  et  à  la  détruire  complètement. 
Après  un  quart  d'heure  d'immersion  les  paniers  sortirent 
parfaitement  sans  odeur.  C^èst  le  cas  d'observer  ici  que, 
dans  cette  circonstance ,  ce  chlorure  présentait  dans  son 
emploi  un  avantage  de  plus ,  c'est  qu'outre  lé  chlore  il 
contient  assez  d'alcali  pour  saponifier  la  matière  huileuse 


X  ■   ■   -  -  - 

àllf  jaUR'NA:L 

qui  ttTtit  péntoé  Eoëier;  U  est  ]^ceflq[M  Mipcrfia  d  a^M^iv 
qu'une  seooode  expérieoce  tôt  le  mètaû  nombre  4e  panmpt 
«btiac  un  auecès  pareil*  *  '    ^ 

*  On  essaya  de  substituer  le  chlorure  de  cbaûx  au  chlorure 
d'oxide  de  sodium ,  le  vésuliat  fut  le  même  :  cefMendane  f 
comme  le  chlorure  de  soude  est  liquide,  qu^il  est  plus  facSlé 
à  employer  par  le  plas  grand  nombre  d'ouvriers ,  et  -■  qu'il 
saponifie  mieux  que  la  chaux ,  nous  avons  pensé  que  sens 
ces  rapportsil  était  préférable  pour  œtte  désinfection. 

'  On  trempa  un  même  nombre  de  paniers  dans  une  eMT 
alcaline  ;  la  matière  gélatineuse  fut  enlevée ,  mais  Fôdimi^ 
ne  fut  pas  détruite  ;  il  fallut  les  tremper  dans  le  chlorure 
pour  la  faire  disparaître. 

Les  premiers  essais  faits  à  la  f^armacie  céntrate  ayant 
produit  des  résultats  avantageux,  radministrations^stdé-' 
terminée  à  entreprendre  la  désinfection  de  plus  de  six  cents 
paniers  qui  servent  à  la  vente  du  poisson  ,  et  qui  étaient 
comme  abandonnés  à  causé  de  leur  odeur  fétide.     '    "    ' 

En  conséquence,  le  17  août,  M.  Labarraque,  le  chef  dé 
la  pharmacre  centrale  ,  deux  pharmaciens  aides  et  trois 
garçons  de  laboratoire  ont  procédé  en  présence  M.  Duplay^ 
Administrateur  des  hôpitaux ,  de  M.  le  commissaire  de  po- 
lice de  la.hajle,  et  de  MM.  les  inspecteurs  des  marchés,  â  là 
désinfection  desdits  paniers. 

Cent  paniers  avaient  été  mis  à  tremper  pendant  âeux 
heures,  pans  Tespace  de  trois  heures  on  est  parvenu  à  les 
nettoyer  complètement ,  à  les  immerger  dans  trois  cents 
litres  ,d*ea.u  changée  de  trois  kilog^rammes  de  chloruré,  â  les 
frotter  avec  une  brosse  de  chiendent  et  k  les  passer  ensuite 
dans  une  ea,a  ordinaire.  Ce  travail  a  été  continué  jusqu'au 
26  du  mpis  avec  un  succès  parfait. 

Pendant  le  mois  de  septembre ,  on  a  trenipé  tous  les 
jpucs  les  pf niera  quf  avaie?it  «çrri  |e  matin ,  en  e^iplog^ant 
jnoilti;  mQins.dc.chIorureeXPxoins  4eiemps,  de  sorte  fP^.^on 


DE    l^HAIVBIACIE.  3l5 

«tit  esrmia  aifi||mirâlitti  de  Tèfibt  de  ce  inoyen  de  dë$1n- 
fectroii'. 

Plttsieur^^  puTtie»  dé  là  halle  cxfaakrieiit ,  surtout  Tété  ^ 
nae  odeur  fiécide  <t  ëtaleàt  ébàndoRnëes  dans  cette  saison. 

. Bout  remédier ,  auuint  cfue  possible,  à  cet  accident,  on 
avait,  il  eét  v^raî ,  ïaffé  43és  placés  désertes ,  cependant  Todeur 
persistait  toujours;  il  fallût  recourir  à  l'enipldi'â'un  mojen 
phu  désinfectant  y  et  On  apprendra  arec  satisfaction  qu'après 
plusiears  imtiMrsionS'd-eaû,  tétllint  ior  cent  parties  une 
paist^e  de  chlorure ,  im  est  parvenu  k  détruire  là  cause 
des  exhalaisoi|8 'putrides,  et  Ton  pentaujourd'hur  sans  dan- 
ger sëjonrner  dans  cftt  difierentea  parties  dont  Fàpproche 
^Mttl  redontaUe.  ^ 

En  pnUiant  ce  résumé  des  ^ftpériences  faîteé  pour  dés- 
infecter les  halles  et  les  usténailes  de  ta  re^te  du  poisson  ^ 
nous  n'avons  en  d'avtre  but  «[ue  d'appeler  l'attention  des 
pharmaciens  sur  l'emploi  du  chlorure  d^olide  de  sodium^ 
dont  nous  avons  déjà  eu  l'occasion  de  signaler  dans  ce  jour-" 
nal  l'heurense  application  à  la  désinfection  des  atefrers  de 
bojauderie  (i).  Ge  procédé,  si  éminemment conservateiir 
de  t0U|be<  espèce  de  salubrité  atmosphérique ,  ne  saurait  ^tre 
trojp  répandaet  apprécié',  surfont  par  les  persoiines  que 
leur  profession  appelle  à  propager  et  à  diriger  les*  méthodes 
laniflaires. 


.  •■>  « 


APERÇU 

Sur  f extinction  du  mercuro,  adressé  à  J^.  Planche  ^  fiai' 
>  0"    M*  JosEBB  Roèx ,  pharmacien  àiftmefs:  ] 

T^éndant  long-tempS;  lea  chiniistes  ont  discuté.  49if  )a  man 
niére  d'éteindre  le  mercure  ;.  l'opinion  la  pln^  généjralemeM 
admise  était  en  faveur  des  corps  qui  recélaieot,le  plus  d'oxi«^ 
gène  ,  Cels  cjue  la|ra|ss^  ?iigeaée  ou^lp  (}s'««5w4a4ft  mer-. 

( i)  Journal  de  pharmacie ,  tonie  g ,  page  jd3.  —  ( 1 8^3  ) . 


"\ 


cure  ;  qu^lques-muaYaient  indiqué  pofu*  arrihr^  ait  mâme 
but  y  la  térébenthine  ou  le  styrax  liquide ,  sans  donner  des 
raisons  suffisantes. pour  ^é^ruti^p  le' systènle de lears  adver- 
saires. Ainsi  il  restait  convenu  i^n  chimie  que  Toiîgène  jouait 
le  principal  rôle  dans  cette  opération  »  puisque  les  seuls 
corps  que  Ton  indiqtiait  peut,. la  rtfidffâ  pianfaite. étaient 
plus  ou  moins oxigénés.;  •  ;    .;  ,!  >I   • 

M.  Fontanes  ;»  chimiste  distingué  .,>  membre  da  jury  mé- 
dical du  Gard ,  avança  dana  k.derdière  «éameique-  ce  jury 
a  tenue  à.Nîm^^,  que  la. conserve, 4e.  a^aes  avait' la' pra^ 
priété  d'éteindre  le  mercurç.  Cette  remarque  me  parut 
intéressante,  et  me  détermina  k  f^ircrquelques  expériences 
pour  m'assurer  si  toutes  les  conserves  n'avaient  pas  la  même 
pi^priéte ,  après  avoir  obtenu  iiuit  résultat  satisfaisâcntmvec  lé 
moyen  indiqué  par  mon  estitnable  collègue,  remployai  auc- 
cessiyement  laconserve  d'aune*  céllede  cynoriiiodon,  etc. , 
qui  toutes  me  firent  arrivier  au  même  résultat;  je  mi& 
ensuite  en  usage  les  sirops  cuits  à  36  degrés  à  rareevuètre 
de  Baumd ,  les  extraits,  les  buiUM^f  lés  farines ,  les  fécules^ 
les  poudres  végétales  combi&éei^Mec  L'eau ,  et  j'obtins  tou- 
jours uii  résultat  plus  ou  moins  satisfaisant ,  selon  que.  les 
corps,  que  J^ayais  fait  agir  avaient  plus  ou  moins  de  ténacité. 
Par  exempjl^^  les  extraits  ont  mieux  réussi  quelescotiserves  ; 
celles-ci  mieux  que  les  sirops,  ces  derniers  mieux  que  lea 
huiles,  les  farines  mieux  que  les  fécules,  et  enfin  les.  pou- 
dres végétales  moins  bien  que  les  fécules.  Ces  diverses  ex- 
périences me  conduisirent  à  penser  que  la  présence  de 
Toxigène  n'éiji^t  pas. nécessaire  pour  obtenir  r.extîi^6Ai<m  du 
mercure  ;  pour  nxen  assurer  i  je  fisag^  des  corp?  dépourvus 
de  cet  élément  ;  je  choisis  des  biti^mes  tels  que  le  pétrole 
et  le  nialthe  ,  ayant  néanmoîtis  réduit  le  pétrole  a  une  con- 
ijiétfince  plus  que  sirupeuse^  Le  résultat  étant  à  ma  parfaite 
satiftfàttion ,  je  fui  alors  autorisé  à  penser  que  ma  conjecture 
était  j  ûM  ;  mais  poui^  m'en  assurer  d'itne  manièrie  positive , 
je  voulus  agir  à  Tabri  du  contact  d^Tair  atmosphérique.  Je 


DR     PHARMA.CIE.  2in 

plaçai  le  vase  conteuant  le  mercure  et  le  taalihe  (  réduit  à 
Une  consistance  qui  me  permettait  de  faire  jouer  le  pilon  ) 
dans  le  récipient  de '.la  machine  pneumatique-,  et  après 
avoir  fait  le  vide ,  je  0$  mouvoir  au  mbyeii  d^une  manivelle 
un  pilon  «urmônté  d'une  tige  en  cuivre  jaune  un  peu  cour- 
bée  à  sa  partie  inférieure,  qui  traversait  ^ cloche  et  Ta- 
justage  en  cuivre  dont  elle  était  surmontée*  Cette  expé  rience 
m^aTéussi  tout  aussi  bien  que  les  précédentes  ,  ce  qui  cor- 
robore mon  opinion  et  me  conduit  à  la  conviction  que  Ton 
peut  éteindre  le  mercure satis  le  secours  dé  Foxigène*. 

Note  de  M.  PuLircaB^  sur  le  mémoîré  de  M.  Rotix. 

L'extinction  dn  mercure  dail$  là . conservas  de  roses  con- 
stitue le  procédé  de  la  pharmacopée  4c  Londres ,  le  même 
que  les  rédacteurs  du  Journal  de  pharmacie  proposèrent ,  il  ' 
y  a  quelques  années  ,'dans  leurs  remarques  sur  le  Codex  , 
au  sujet  de  là  formule  dès  piluîes  de  Béloste.  Voyez  Jour^ . 
nalde  Pharmticie^  tom.  Y,  pag;  2i4« 

LHexpérience  ingénieuse  rapportée  par  notre  jeune  con« 
frère ,  M.  Roux ,  de  la  division  du  mercure  dans  lé  vide  au 
moyen  d'un  corps  non  oxigénéf  confirme  ce  qui  n'est  plus 
aujourd'hui  un  sujet  de  doute  pour  le  plus  grand  nombre  , 
quç  le  mercure  dans  Tonguent  mercuriel  y  est  simplemei^t 
divisé  et  non  oxidé.  Ce  point  de  doctrine  a  été  suffisamment 
établi  par  feuBrugnatelli ,  par  les  expériences  de  MM.  Boul- 
layet  Vogel ,  et  semble  se  fortifier  encore  de  ce  qui  se  passe 
dans  la  préparation  de  la  pommade  mercurielle  au  beurre 
de  cacao,  d'après  notre  formule,.  Journal  de  Pharmacie^ 
tom.  I ,  p.  454*  On  observe  eUeS^i  que  pendant  la  prépara- 
lion  de  cette  pommade ,  s'il  arrive  que  le  beurre  de  cacao 
soit  brusquement  refroidi  par  une  cause  quelconque ,  le 
mercure  qui  paraissait  d'abord  bien  divisé  se  montre  tout*' 
à-coup  en  gros  globules.  Pour  les  faire  disparaître  ,  il  ne 
Xr.  Année.  —  Mai  1 8i5,  1 5 


2lb  JOURNAL 

s'agit  que  de  chauffer  légèrement  un  pilon  et  d'agiter  la 
pommade  pendant  quelques  instans.  Or,  je  ne  pense  pas 
que  Ton  puisse  raisonnabrletnent  attribuer  à  1  absorption 
de  Toxigène  une  division  aussi  subite  du  mercure,  lorsque 
huit  jours  de  trituration  ne  suffisaient  pas  pa;*  Taneien  pro^ 
cédé.  V 

La  ténacité  ,  ou  plutôt  la  visèosité  de  certaines  substances 
avec  lesquelles  on  broie  le  mercure  pour  en  opérer  Tex- 
tiuciion  ,  peut  bien  la*  faciliter  ,  mais  ce  n'est  pas  une  con^ 
dition.  nécessaire.  Ainsi',  la  portion  la  plus  fluide  de  rhuilè 
d'œufs  (  Télaïne  )  divise  très-bien  le  mercure  et  plus  promp- 
tement  que  la  térébenthine  -,  et  l'huile  de  ricin  ,  qui, est  plus 
lactescente  que  l'élauie  d'œufs  y  n'est  nullement  propre  à 
oelte  opération.  Il  est  d'ailleurs  d'autres  préparations  phar- 
macciuiques  tm  le  mercure  n'est  pas  plus  ôxidé  qu'il  ne 
Vestdans  Tongoent  mercuriel ,  et  pour  lesquelles  on  se  sert 
comme rfiViVeur  de  substances  sèches  et  pulvérulentes.  Exem- 
ples, *fe  mercure  saccharin  et  le  mercure  crayeux.  Quelques 
pharmacologistes  continuent  »  considérer  le  métal  dans  ces 
préparatiohs  comme  étant  à  l'état  du  protoxide  ;  mais  il  est 
fadle  de  s'assurer  par  l'expérience  suivante  combien  cette 
opinion  est  peu  fondée.  Si  l'on  agite  dans  une  bouteille  avec 
de  r^àu  froide  du  mercuf e  crsLjenxÇfrydrargyrum  cum  cretdy 
Pharm.  Lond.  ) ,  et  que  par  des  décantations  successives 
on  sépare  tout  le  sous-carbonate  de  cliaux  ,  il  reste,  une 
poudre  grise  noirâtre  qui ,  par  simple  imbibition,  aU  moyen 
du  papier  non  collé,  et  sans  aucune  pression  ni  frottement, 
nous  montre  le-  mercure  sous  forme  de  globules.  L'eau 
froide  appliquée  au  mercure  sacchariu  dissout  le  sucre  et 
laisse  de  même  le  mercure  à  l'état  métallique.  On  peut 
aussi ,  comme  l'a  fait  M*  Philîpps  de  Londres  ,  traiter  le 
mercure  crayeux  par  l'acide  acétique  :  le  sous-carbonate 
de  chaux  seul  sera  dissous  ;  le  mercure  restera  intact. 

L.  AvP. 


I 
I 


* 


DE     PHAKI^AGIE.  0       ^IQ 


OBSERVATIONS 

Sur  le  procédé  donné  ^  par  M.  Morin,  pour  marquer  le 
*  Unge  par  un  moyen  chimique. 

» 

<      ParM.  Thômassin,  delVîétz. 

«  ' 

En  lisant  la  recelt/e  donnée  dans  le  Jburnal  de  Pharma- 
cie  (1823)  ,  j'ai  pensé  que  la  quantité  de  nitrate  d'argent 
était  trop  faible  pour  que  les  marques  Faites  sur  le  linge 
restassent  long-temps ,  et  ensuite  que  celle  du  vert  de 
vessie  devait  épaissir  cette  encre  de  manière  à  ne  pouvoir 
pas  écrire  avec  ,•  ce  qui  fut  justifié  par  Texpérience.    ; 

Ayant  opéré  comme  il  est  dit,  f  ai  obtenu  une  encre  tel- 
lement épaisse,  qu'il  était  impossible  de  faire  un>  trait  a  vpc 
une  plume. 'Cependant ,  après  avoir  marqué  du  linge  ,  je 
12^1  le3sîvé  plusieurs  fois ,  et  les  cf^ractères  ont  disparu 
presque  entièrement.  ^  ^j 

Ces  raisons  m'ont  engagé  à  donner  un  moyen  qui  n'a  pas 
été  indiqué  dans  le  Journal  de  Pharmacie.  Les  marques 
que  l'on  fait  sur  le  linge  sont  inaltérables ,  hors  par  les 
agens  qui  détruiraient  le  tissu.  Plus  le  linge  est  lavé ,  plus 
les  caractères  deviennent  poîrs  j  ils  n'ont  subi  aucune  alté- 
ration après  plus  de  deux  cents  lessives  ordinafres.  Un  long 
séjour  dans  l'eau  de  javelle  pure  les  altère  un  peu  5  mais , 
exposés  au  soleil ,  ils  reprennent  presque  autant  de  cou- 
leur qu'avant;  en  les  mettant  en  contact  avec  du  chlore 
gazeux  ,  ils  disparaissent  entièrement ,  mais  reparaissent 
après  leur  exposition  à  l'air  ou  mieux  au  soleil. 

Voici  la  manière  dont  on  s'y  prend  : 

Eau  préparatoire, 

/       *lf^   Sous-carbonate  de  soude  desséché.   .   .  g  j 

Gomme  arabique S  i j 

au. 5  IV 

Dissolvez  S.  L. 


^ 


220      %  JOURMAL 

Encre» 

^  Niirate  d*argent  fonda 3  ij 

Eaa  distillée.' •      3  yîj 

Gamme  arabique •.  •      S3 

DissoWez  et  conservez  dans  an  flacon  bien  boaché. 

Comme  cette  solntion  est  incolore,  on  peut  la  colorer  avec 
nn  pen  d'encre  de  Chine ,  afin  de  voir  les  traits  qne  Ton 
forâie  snr  le  linge. 

On  écrit  avec  Tencre  snr  le  linge,  préalablement  mouillé 
ayec  Peau  préparatoire  et  séché ,  on  on  imprime  avec  un 
cachet  de  buis  ou  d^autre  boas  dnr  ;  pour  cela  on  mouille 
le  trait  dn  cachet  avec  un  pîncean  trempé  légèrement  dans 
Tencre  ,  et  on  Tappuie  sur  le  linge  que  Ton  met  sur  deux 
ou  trois  feuilles  de  papier  posées  sur  une  surface  unie. 
Les  caractères  restent  presque  incolores  ;  il  faut ,  pour  les 
aviver ,  les  exposer  au  soleil  pendant  quelques  minutes , 
alors  ils  deviennent  très-noirs.  On  petit  marquer ,  de  cette 
manière ,  tous  les  effets  de  laine ,  coton ,  fil  ou  peau. 

Pour  plus  de  commodité  on  emploie  ,  au  lieu  de  l'eau 
préparatoire ,  une  poudre  composée  avec  » 

Gomme  arabique. f  j 

Sous-carbonate  de  soude  desséché.  .  .      f  ir 
On  en  met  une  pincée  sur  le  linge ,  et  on  frotte  avec  un 
corps  poli  ;  on  çiarque  ensuite  comme  à  l'ordinaire. 


'* 


^ 


r 


D£    PHARMACIE.      . 


22  1 


/ 

Teinture  volatile  de  gajrac ,  de  Dewbes. 

¥   Résine  de  gayac  pulvérisée.  ......      Syrîj. 

Carbonate  de  soude siij. 

Vlmeni  (myrtus  pimehta)  en  pondre.  .      Sîj. 
Âlcohol  dilué  (eau-de-vie  à  20*").  ...      ttij. 
. .  On  ajoute  .sar  qiia tre  onces  de  cette  teinture  alcol^olique  : 
.^        Ammoniaque  liquide.  *•«.••..•      sj. 

.  Cette  teinture  se  prend  à  la  dose  d'une  cuillerée  a  café 
dans  un  petit  verre  de  vin  de  Madère ,  ou  dans  une  infu- 
sion aromatique  ,  comme  un  renlède  fort  actif  dans  lé  cas 
de  menstruation  difficile.  Toutefois  ,  &*il  y  avait  pléthore 
inflammatoire  ,  ce  remède  serait  plus  nuisible  qu^utile  ,  et 
la  saignée  ou  les  sangsues  seraient  préférables.     J.-J.  Y. 


Table  des  pression^  et  des  températures  auxquelles  diverses 
■r  substances  gazeuses  se  liquéfient^  diaprés  VLvupujsiY  Dayy. 
i  et  M.  Faraday. 


NOMS  DES  GAZ. 


TEMPÉRATURE 

cjsntigrade  et  pressions- 

observées. 


PESANTEUR. 

spécifique  du  liquide, 

celle  de  Peau  e'taot  i . 


L 


ProtojLide   d^azoie. 
Âcîde   muriatique. 

' Carbonique.   | 

Hydrogène  sulfurdi 
'  Ammoniaque.  .  .  . 

Chlore '. 

Cyanogène 

Acide  sulfureux.  . 


-h  7**  ;  5o  a(mospLèpes. 
■+-  lo;  4u  ^ tua osph ères, 
o  ^  ^6  atmosphères, 
-t-  10  ;  1 7  almospli^s. ' 
-♦-  lo;  6,5  atmosphères. 
H-  i5;^  atmosphères. 
-4-  7  ;  3,7  atmosphères, 
-f-    7  ;  5     atmosphères. 


•    o,9 
.    0,76 


.    1 ,4'» 


332  JOURKAL 


^       BIBLIOGRAPHIE 

TwkTTt  éLtvEBTAïKCiiES  sÉACTiFS  ,  leoTS  prépsialioiis ,  IcQ  rs 
emplois  spéciaux  et  leur  application  à  Tanalyse ,  par 
A.  Payen,  chimisle-âianiiCictarî^ , —  et  A.  CheYalIîer, 
pharmacien-chimiste  ,  ^c.  —  Deuxième  édition,  Paris  , 
an  f  8^5.  Un  Tolume  in-S^. ,  a vec  {danches. — -ChesTho- 
mine ,  libraire  ,  me  «le  la  U^-pe ,  n*.  ^8,  et  chex  les 
antenrs,  â  la  pharmacie ,  place  dn  Pont  Saint-Michel, 
n*.  4^. — Prix,  8  francs. 

Alalgré  quelques  obserrations  faites  à  la  première  édition , 
cet  ônrrage  a  été  reconnu  bon  et  utile  ,  en  sorte  que  les 
auteurs,  pour  le  rendre  plus  digne  du  public,  ont  pu  faici- 
lemeut  en  (aire  disparaître  les  imperfections.  Us  j  oui  joint 
beaucoupd^objetsnojiYeaux ,  ou  des  détails  nécessaires,  et 
entre  autres  un  tableau  des  substances  vénéneuses  avec  les 
secours  nécessaires  à  donner  dans  le  cas  d'empoisounement, 
et  les  réactifs  propres  à  faire  reconnaître  la  nature  des  poi- 
sons. Il  ne  s^agit  toutefois  que  des  substances  yénéneascs 
du  régne  minéral*  Les  auteurs  ont  indiqué  pareillement  les 
agens  à  employer  comme  cautérisans  dans  la  morsure  des 
animaux  enragés.  Un  appendice  ajoute  quelques  nouveaux 
faits  aux  procédés  connus  ,  et  une  table  détaillée  facilite  les 
recherches.  En  somme ,  ce  travail ,  susceptible  encore  d*a^ 
mélioratiôns  qu'une  critique  de  détail  pourrait  signaler , 
sera  recherché  et  consulté  avec  fruit.  J.-J.  Y. 


Tàblcàu  syhôftique  des  acides  j  par  Louis  Bacon  ,  profes- 
seur à  Técole  secondaire  de  médecine  de  Caen ,  membre 
de  TAcadémie  royale  des  sciences  ,  arts  et  belles- lettres, 

*  des  sociétés  de  médecine  etlinnéenne  delà  même  ville, etc. 
Trois  feuilles  in-fol.  Prix,  3  |r.  6o  c.  Les  mêmes,  car- 
tonnés ,  4  ^^'  6o  c.  —  A  Paris ,  chez  Louis  Colas  fils , 
libraire ,  rue  Dauphine ,  n**.  32. 

Il  a  été  rendu  un  compte  avantageux  de  ces  tableaux  à 
la  Société  de  pharmacie.  J.-J.  V. 


J 


BE.  l»H^A.RWrACIE.       r  2^3 


L»»%M»»**^»t/^<M<fc%»*^<>«**»*«»fci 


CORRESPONDANCE.      . 

A  Messieurs  les  Rédacteurs  du  Journal  de  Pharmacie.  ' 

Une  omission  sVtant  glissée  dans  Totre  rapport  dei  travaux  Je  î'Aca- 
d^niie  royale  de  médecine  ,  j*ai  Dmnnetir  de  v^ids  adresser  les'rcponses^ 
qHeyai faites  à  MM.Vauquelin  et  P^llejier.     ■> 

i*>.  La  quantité'  de  chlorure  de  chaux  à  employer  sans  Taddition  pri- 
mitive de  lait\de  chau-x  eût  ete'*Urop^grande ,  et  la  dépense  devenue  trop 
coûteuse  eût  fait  irejeter  un  moyen  utile  {  <      .       s 

a^.  La  quantité'  de  chaux  ajoutée  à  Tétat  de  lait  dans  la  fosae  d\iisancc' 
(le  la  maison  de  sainte  de  M.  Dyvernois  (i)  n'a  pas  doiine'  lieu ,  le  fait  est 
constant,  à  un  grand  dégagement  d'alcali  volatil.  Ce  dégagement  fut  si 
peu  considérable ,  que,  trcs-n^alade  dans  le  moment ,  je  restai  au-d^ss.us 
de  Fouvertur^e  de  la  fosse  saûs  être  fatigué  par  l'odeur.  Le  vidangeur  qui  . 
remuait  les. matiçrejs  pour  les  mélanger  à  la  chaux;- et  qui  s'était  ô|ipo8é 
à  l'emploi  de  notre  moyen  ,  n'eût  pas /manqué  de  se.ptévâloir  dq  cet  in- 
convénient s'il  eût  été  'bien  marqué.  Les  habitans  de  la  maison ,  et  par- 
ticulièrement MM.  Bricheteàa  et  Dyvernois,  qui  étaient  près  de  ^ous  , 
ne  s'aperçurent  nullement  des  grands^inconvénienscpi'on  suppose  à  l'em- 
ploi de  la  chaux  ,  inconvéniens  qui  seraient  toujours  moindres  que  ceux 
qui  résultent  de  la  présence  de  Phydrogènc  sulfi^ré  et  des  hydro-sul- 
fates (  l'asphyxie,  etc.;  etc.  ) -;  * 

3'ai  cru  devoir  relever  cette  omission  ,  qui  peut  détruire -«îe  suite  to\it 
le  bon  effet  qu'on  doit  attendre  de  remploi,  de  la  chaux  et  du  chlorure 
de  chaux  ,  procédé  que  Vous  n'avpns  pubtié  k^ue  daiM  Te  bût  -d'Arra- 
cher,  s'il  est  possible  ,  quelques  victimes  auxaccidfens  qui  fr^ippent'Mne 
classe  d'hommesque  le  besoin  seul  peut  conduire  â  exercer  un  état  dans 
lequel  on  renconti'e  le  dégoût  et  quelquefois  une  mort  inattendue. 

Agréez,  etc. ,  A.  ChevaLi.ier. 

Le  célèbre  M.  deHumboldtnous  adresse  une  Instruction 
sur  Thjdro phobie  (2),  du  docteur  Scliallern  ,  qui  constate 
^es  guérisons  fort  curieuses  au  moyen  de  la  racine  de  bel- 
ladonne  ,  du  calooiel  et  d'autres  substances.  Nous  en  ren- 
drons compte,  '  J -J.  V. 

(i)  Deux  boisseaux. 

(1)  Anweisung  der  hunds-wuûi ,  etc.   Von  GoUlieb   von   Schallern.  ^ 
Baireuth,  181  j.  In-ia. 


226  BULLETI^'    DES    tr%AVAUX 

rabaissement  de  tempéraj:ure ,  surtout  sous  un  ciel  pur  et 
calme.  M.  de  Httmboldt  dit  qn'îl  doute 'que  le  rayonne- 
ment seul  ait  pu  produire  le  frbid  ,  attendu  qu^en  Amé- 
rique ,  en  deçà  du  i4**  degré  de  latitude,  il  ne  se  forme 
jamais  de  glace  qu^à  une  élévation  dé  i3oo  toises.     * 

M.  Dulau  de  Saint-Michel ,  qui  a  fait  des  recherches  sur 
la  possibilité  de  rendre  Touïe  et  la  parole  à  des  sourds- 
muets  placés  dans  certaine  conditions  favorables ,  fait  con- . 
naître  à  l'Académie  ses  moyens  d'opérer  et  les  succès  qu'il 
a  déjà  obtenus  sur  plusieurs  individus^ 

L'Académie  des  sciences  nomme  un  candidat  pour  la 
chaire  vacante  de  professeur  d'histoire  naturelle  des  médi- 
camens  à  Técole  de  pharmacie.  M,  Virey  obtient  la  grande 
majorité  des  suffrages  (i)  ;  il  sera  présienté  en  cette  qualité 
au  ministre  de  l'intérieur. 

M.  de  Humboldt  présente  à  l'Académie  un  érhanlillon 
de  platine  retiré  des  sables  aurifères  des.  monts  Ourals,  et 
assure  qu'ôÀ  trouve  dans  ces  mêmes  sables  Y  osmium  ,  le 
paltadium'  élVirutium  j  et. que  ces  trois  métaux  ont  pour 
gangue  dés  substances  volcaniques^ 

'M.  Geoffroy  Saînt-Hilaîre ,  chargé  de  faire  un  rapport 
sur  les  découverte^  zoologiques  faites  pendant  le  voyage  du 
capitaine  Ff-ecynet ,  fait  connaître  dans  les  plus  grands 
détails  les  services  rendus  à  la  zoologie  par  MM.  Quoy  et 
Gaymar.d ,  jeunes  médecins  de  la  marine  ;  il  annorxce  que 
M.  Gaudichaud  ,  qui  les  accompagnait  eu  qualité  de  phar- 
inadcn  et  qui  s'occupait  de  botanique,  va  bientôt  faire 
paraître  son  ouvrage. 

•  ïl  ajoute  que  t'es  trois  jeûnes  gens,' justement  appréciés 
par  ÎHf.  Kérà^dren',  médecin  en  chef  de  la  marine,  ont 
d'autant  tnîeuîf  nvérité  la  recpnnaissahce  des  savans  qu'ils 
se  sont  châi'gé^  ,  dans  l'intérêt  de  la  science  ,  des  fonctions 


'.è,,/  (a       .1..'' 

TT 


t»)  Il  a\ail  déii. obtenu, ,celjjç  des  professçiirs^de  l'École  de  pharmacie 
de  Farii. 


^ 


« 

^ 


DE    LA    SOCIETE    DE    PHAHMACIE.  2^7 

de  naturab'stes  qii*ils  ont  su  allier  f^vec  celles  pénibles  d'of- 
ficiers de  santé  auxquelles  ils  étaient  spécialement  appelés. 

La  Société  reprend  la  suite  de  ses  travaux. 

M-  Bussy  fait  un  rapport  sut  le  récipient  présenté  par 
M.' Amblard,  de  TArdèche,  pôui;  rec^^illir  les  bulles  essen- 
tielles ;  ce  mémoire ,  dontles  conclusions  sont  adoptées  , 
est  renvoyé  avec  le  dessin  de  M.  Amblard  et  sa  descrip- 
tion a  la  commission  de  rédaction. 

M.  Virey  lit  un  rapport  verbal  sur  un  mémoire  relatif 
è  la  chenille ,  nommée  Couqne  ,  nuisible  aux  vignobles  , 
adressa  par  M;. Farines,  pharmacien  à  Perpignan^,  ei  fait 
connaître  les  ravagea  de  cet  insecte'  et  l'avrfntage  que  Fau- 
teur a.  rendu  en  publiant  sa  notice.  Ce  rapport  sera  im- 
primé. ^  '  - 

MM.  Bonastre  et  Chereau  lisent iin  rapport  sur  te  mé- 
moire de  M.  Recluz ,  relatif  i  l'extrâotion  des  bulles  fiicea 
concrètes.  Le  rapport  et  la  note  qui  en  fait  Tobjet  sont- ren- 
voyés à  la  commission  de  rédaction. 

MM.  Hemandez  et  Yîrey  piféséutent  un  rapportsur  un 
moyen  de  conservation  et  de  reproduction  de  sangsues, 
propose  par  M.  Piépln  ,  élève  en  pharmacie. 

M.  Hernandez^lit'des'obtorvatioi^s  sur  les  préparations 
de  Tônguent  mercuriel  dcmble.  Renvoyées  à  la  commis- 
sion de  rédaction. 

M.  Cadet  deGassicourt  communique  à  la  Société  deâ 
observations  sur  une  espèce  de  caoutchouc ,  qui  lui  fut 
remis ,  il  y  a  plusieurs  années ,  pai<  un  voyageur  ineonnu* 
Cette  note,  est  renvoyée  à  la  commlsrion  des  travaux. 

M.  Henry  dépose  sur  le  bureau  les  observations  sur 
Faction  du^  sulfate  de  quinine  sur  di£Pérens  vins ,  etc. ,  lues 
à  Tune  des  séances  de  rAcadémie  royale  de  médecine. 

MM.  Virey  et  Blondeau  présentent  M.  Farines  comme 
membre  correspondant* 


il     »      » •   » 


2a8         BULLETIN  DES  TRAYAUl. 

NOTE 

Sur  une  combinaison  ^ammoniaque  et  de  copahu  ,  et  jur 
.  les  moyens  de  reconnaitre  le  copahu  falsifié  ai^ec  thuile- 
de  ricin; 

Par  M.  Plahche. 

*  •  ■        * 

Dans  Tune  des  dernières  séances  de  la  Société  de  phar- 
macie,  a  Foccasion  d'un  mémoire  de  notre  confrère 
M.  Gnilbeft ,  tonchant  Faetiôn  de  Tammoniaque  sur  les 
résines  et  les  banmes  ,  j'annonçai  qne  j^ayais  réussi ,  il  y: 
a  plusieurs  aifnées,  à  combiner  cet  alcali  avec  le  copahu 
de  manière  à  en  former  un  composé  transparent ,  dans  le- 
quel Todeur  ammoniacale  n'était  pas  sensible.  Je  conserve 
depuis  environ  huit  ans  ce  produit  renfermé  dans  un  flacon 
bouché.  Il  est  beaucoup  plijis  coloré  qu'il  ne  Tétait  au  mo^ 
ment  de  Texpérience  ;  mais  il  a  retenu  la  propriété  de  se 
dissoudre  en  petite  quantité  dans  Teau  qn^il  rend  légère* 
ment  mousseuse  par  Tàgitalion.  La  dissolution  est  décom- 
posée par  les  aeides  faibles  ;  lei  flocons  qui  s'en  séparent 
sont  complètement  solnbles.  dans  ralcohoU  E^fin  il  déga^ 
dé  Fammoniaqué  par  la  potasse.  Les  proportions  d'ammo- 
niaqneetde  copahu  que  j'employai  dans  le  temps,  étaient 
de  sept  parties  en  poids  du  premier ,  et  d'une  partie  d'am-* 
moniaque  a  ao  degrés  Baume.  Je  croîs  pouvoir  considérer- 
ce  produit  comme  un  véritable  savon  de  copahu»  hydraté^ 
à  base  d'ammoniaque  (i).  Cette  combinaison  n  a  pas  encore 
été  essayée  comme  agent  thérapeutique.*  Je  ne  la  mentionné 
ici  que  parce  que  le  mémoire  de  M.  Guilbert,  où  il  n  en- 
est  pas  parlé  «  m'en  a  fourni  Tocca^on ,.  pdurce  qu  elle  se 


(i)  l<€  copahu  forme  aossi  avec  la  magaésie  para  an  composé  «aton* 
naui,  soluble  daoa  Teau  par  une  longue  triiaration. 


^ 

I 


DE   LA    SOCIETE    B£    PHARMACIE.  2^9 

rattacbe  à  Thistoire  chimique,  du  copahu,  et  surtout  quelle 
vient  de  me  fournir  IMdée  d'un  des  bons -réactif s  pour  dé- 
couvrir dans  cette  oléorrésine  Thuile  de  ricin  avec  laquelle 
on  la  falsifie  aujourd'hui  dans  le  commerce.  A  une  époque 
où  Phuile  de  ricin  d-J^Bérique  était  presque  exclusive-' 
ment  employée  en  .médecine,,  et  cru  il  était  fort  difficile  de 
5*en  procureir  ^  à  cause  de  la  rareté  des  communications , 
en  1807 ,  des  'oommerçans  peu  délicats  imaginèrent  de  la 
mélanger  avec  d'autres  huiles^xes  d^une  moindre  valeur. 
J'examinai,  plusieurs^  de  «es  huiles    comparativement  à 
Fhuile  de  ricin ,  reçue  directement  de  File  de  France ,  et 
je  reconnus  que  cette  dernière  était  très-soluble  dans  Tal- 
cohol  ^  qu'au'con traire  celles  que  je  m'étais  procurées  dans 
quelques  maisons  de  Paris  étaient  composées  de  deux 
huilesfixes-^  Tune  très-soluble^  et  Vautre  insoluble.  La 
découverte  de  la  solubilité  de  rkuile  .de  ricin  cbins  l'ai* 
cohol ,  faite  presque  simultanément  en  Allemagne  par  £At 
Rose,  mit  alors  les  fraudeurs  en  défaut.  Mais  depuis 
quelque  temps  ils  ont  su  ^ettre  h  profit  cette  propriété  re- 
marquable de  l'huile  de  ricin,  en  sophistiquant  avec  celte 
huile  un  mààijcenàeïxt  également  jtrès-soluble,  dans  l'esprit 
devin,,  je  veux> parler  du  baume  de  copahu.  Aujourd'hij^ 
que  la  culuitre  dctmin,  devenue  très*-floris$ante  dans*  le 
Midi  de 'la  ï'rancQ,  nous  permet  de  préparer  son  Jimle*  h 
moins  de  frais ,  que  sa  valeur  vénale  «st  infjérieure'  à  celle 
du  copahu,  plusieurs  droguistes,  jaloux  sans  doute  d'ob- 
tenir la  préférence  sur  leurs  confrères ,  en  vendant  celte 
substance  à  un  prix  moins  élevé ,  y  ajoutent  de  l'huile  de  - 
ricin  dans  la  proportion  d^un  quart  ou  d'un  tiers  ^  et  ils 
le  font  avec  d^autant  plus  de  sécurité ,  que  le  copahu  pur 
agit  dans  quelques  circonstances  comme  purgatif.  Déjà  le 
docteur  Ropp  ,  dans  ses  Annales  de  médecine  légale ,  avait^ 
indiqué  Tacide  sulfuriqué  comme  devant  servir  k  faire  re- 
connaître le  baume  noir  du  Pérou,  altéré  par  le  copahu  ; . 
mais  sans  donner  aucun  détail  sur  la  manière  d'ngir  de 


!^3o  BULLETIN    DES    TRAVAUX 

cet  acide  (t)«  M.  Boallay  (a)  ,  dans  ses  notes  sur  le  ta- 
bleau du  docteur  Kopp ,  a  suppléé  en  partie  à  cette  lacune, 
en  annonçant  que  Tajcide  '  sulfurique  étendu  de  trois  par- 
ties d^eau  n^a  pas  d'action  sensible  à  froid  sur  ce  baume , 
'  mais  qu'étant  concentré  à  66  dega^ ,  il  répand  une  pde'ur 
piquante  et  aromatique.  M.  Hatcbétt,  chimiste  anglais , 
dans  ses  recherches  sur  le  tannin  artificiel ,  insérées  dans 
les  transactions  philosophiques ,  a  rangé  le  baume  de  co- 
pahu  au  nombre  des  substances  que  Tacide  sulfurique 
convertie  en  tannin. 

On  voit  par  cet  exposé  qu'en  proposant  aujourd'hui 
ce  même  acide  sulfurique  comine  réactif  pour  le  copahit , 
c'est  moins  un  moyen.nouveau  qu  une  manière  d'appliquer 
convenablement  un  agent  très-^nergfque^  Il  est  ;fi|icile  en 
effet  dé  concevoir  que  Tac  ti (m  de  1  acide  suif uriqUe  doit 
être  extrêmement  variable,  suivant  les  propoiptions  respec- 
tives d'acide  et  de  copahu  qu'on  veut  essayer ,  et  .qu'elle 
doit  l'être  encore  en  liaison  des  masses  sur  lesquelles  on 
opère.  Je  dirai  même  que  la  forme  des  vases  n'est  pa&sahs 
quelque  influence  sur  les  .résultats  de  l'expérience.  Eu 
effet ,  il  m'est  arrivé  plujsieurs  ^ois  de  &ire  agir  dans  deux 
verres  à  essais,  dont  l'iin  était  trèsK^oniquç,  et  l'autre^évasé 
à  sa  base,  des  quantités  respectivement  égalés  d'acide  et  de 
baume ,  et  d'obtenir  ,  dans  le  premier ,  colomtion  du  co- 
pahu sans .  dégagement  de  vapeurs  ,  ^t  dans  le  second  une 
vapeur  très-épaisse  ,  parce  que  l'acide  versé,  opérait  sur 
une  plus  grande  surface. 

Ces  détails  pourront  .paraître  oiseux  à  quelques  per- 
sonnes ;  mais  je  les  prie  de  considérer  qu'il  s'agit  de  mettre 
à  la  disposition  du  plus  grand  nombre  de  celles  qui  se  pro- 
posent d'essayer  le  copahu ,  un  réactif  qui  n'exige  auciins 
tatonoemens ,  et  assez  facile  à  manier  pour  que  les  phé- 


s 

(i)  Bulletin  de  Pharmacie  ,  <ome  If ,  pag^  uGa. 
(i)  Loc.  cit. 


/ 


/ 


PE    LA   SOCIETE    DE    PHAUJKÂCIE.  a3l 

çoniènes  ^oient  appréciables  et  les  résultats  toujotirsunî-^ 
Yoqaes.  Pour  atteindre  ce  but ,  j'ai  cru  (^yolr  l'éduire  à  des 
quantités  minimes  la  matière  à  essayer  et  le  réactif. 

Voici  donc  comment  je  propose  d'opérer.  On  mettra 
dans  une  petite  capsule  de  verre  trois  gouttes  de  baUme  dé 
copahu  pur  et  une  goutte  d'acide  sulfurique  concentré  -yOn 
remarquera  au  point  de  conta(!it  des.  deux  liquides  une 
teinte  jaune,  fajble  d'aboyd,  puis  d'un  jaune  saïraûé  (i);- 
les  deuii:  substances  étant  ^immédiatement  mélangées  avec 
un  tube  de  verre,  la  masse  acqgerraune  certaine  ténacité, 
deviendra  bientôt  d'un  jaune  d'hyacinthe,  et  cons*ervera 
cette,  mènije  couleur  pendant  q^elqu^  temps* 

,   y  oyons  comment  se  comporte  a  vee  le  même  acide  lé  ^O'^ 
pafau  altéré  par  l'huile  de  ricin.    -  n 

Si  l'on  ajoute  à  trois  gouttes  d'ummélange  déTdeuxpat»- 
lies  de  copahu  et  d'une  partie  d'hùilë  de  ricin  ,  une  gouttef 
d'acide  sulfurique,*  on  observera,  comme  dans  la  première 
expérience  ;  une*  teinte  jaune  au  point  de  contact  des  deux: 
liquides  ;  mais  aussitôt  qu'ils  sont  mélangés,  la  couleur 
s'afiaiblit  de  plus  en  plus  ,  puis  disparaît  tôut-à-fait.  La 
masse  ,  moins  consistante  que  la  précédente,  présente  l'as- 
pect du  plus  beau  miel  blanc.  ïl  parait  que  l'huile  de  ricin 
sur  laquelle ,  prise  isolément ,  l'acide  sttifurique ,  à  cette 
dose,  n'a  pas  d'action  bien  marquée  ,  que  l'huile  de  ricin, 
dis-je  ,  enveloppant  en  'quelque  sorte  le  copahu,  Ic' défend 
de  l'action  de  Tacide  ,  ou  du  moins  qu'elle  affaibli t consi- 
dérablement l'énergie  de  celui-ci. 

Disons  maintenant  deux  mots  des  avantages  relatifs  que 
présente  l'ammoniaque  employée  dans  le  même  but  que 
l'acide  sulfuri que.  Nous  avons  déjà  fait  remarquer  que  cet 

^-i        II-  _  —   i-'—  — — ~   - ..  -  ^  .       — . -       — — ^ . 

(i)  Si  Ton  prolongeait  le  contact  clé  Tacicle  du  milieu  du  copahu  pen- 
dant trois  ou  (juatro  minutes  sans  Fagiter ,  la  couleur  jaune  passerait 
au  roqge  sanguin.  La  niémc  remarque  est  applicable  au  copahu  fàlsiHe    ^ 
par  l'huile  de  ricin.  i    , 


1    ^ 


a32  XUUJEXIN    DES   TRAVAUX. 

alcaK  se  cbmbii^e  avec  le  copahu  sans  en  troubler  la  trans<- 
pareace.  Il  suffira  donc  d'ajbuter  une  goutte  d'ammo- 
niaque k  trois  gouttes  de  copahu  et  d'agUer  ce  mélange.  Si 
celui-oi  ^  dans  lequel  on  observe  de  prime  abord  quelques 
stries  blanchâtres  ,  s'éclaircit  bientôt  ^  le  copahu  est  pur. 
Si  ,  au  contraire  ,  en  continuaîu  de  1  agiter  avec  le  tube  ^ 
il  blaucbit,  le  copahu  contient  de  Thuile.  de  ricin  ;  car  ceux 
que  leur  dupidité'porle  à  fraudei;  ainsi  Içs  médicamens , 
sont  trop  éclairés  dans  ce  genre  d^ndustrie  pour  employer 
toute  autre  huile  fixe  qui  ne  serait  pas  soluble  dans  Tal- 
cohol* 

Je  dois  prévenir  toutefois,  que  Tammoniaqùe  exige  dans 
'  son  emploi. quelques  précautions  dont  TomissioE)  pourrait 
-  itiduiiHe  en  erreur*  Ainsi  »  en.  hiver  par  exemple.,  on  peut 
sans  inconvénient  faire  l'essai  dans  une  capsule  ,  et  à  Tair 
libre.  En  été  ,  au  contraire,  ou  seulement  lorsque  le  ther-^ 
momètre  marque  lo  degrés  auT-dessustle  glace ^  le  copahu 
le  plus  pur  blancliit  av^c  Taihmoniaque  ,  et  l'opacité  du 
mélange  persiste;  à  plus  forte  raisou.quand  la  tempéirature 
est  plus  élevée  :  on  conçoit  qu'alors  le  gaz  ammoniac  se 
dissipe  promptement  ;  il  ne  reste  que  de  l'eau  très- faible- 
ment alcalisée  ,  laquelle  a  la  propriété  de  fornier  un  mé- 
lange blanc  opaque^vec  le  copahu  pur,  comme  avec  celui 
qui  contient  de  l'huile  de  ricin.  On  devra  doue  de  préfé- 
rence ,  surtout  en  été  ,  faire  l'essai .  dans  une  petite  bon-- 
teille  bouchée  ,  en  quintuplant,  si  l'on  veut ,  les  quantités, 
mais  conservant  toujours  les  proportions  que  nous  avon&  * 
indiquées. 


\ 


DE    LA   SOCIÉTÉ    DE    PHARMACIE.  ^33 


ANALYSE 

De  la  racine  ê^ime  espèce  de  patate ,  cultivée  aux  environs 
de  Paris  ,  qui  parait  être  ta  patate  rouge  ^ 

Par  M.  Hbhiit  fil»  y 

Pharmacien ,  membre  adjoint  de  PAcadémie  royale  de  médecine ,  etc. 

La  patate  ou  batate ,  convolvu^  batatas ,  ipomœd  ha" 
tatas  j  convoluubis^  radice  tuberosa  esculenta (^iàmWLe  des 
liserons),  est  une  plante  originaire  de  Tlade ,  qui  croit 
très'bien  en  Amérique ,  aux  Antilles ,  à  Saint-Domingue , 
et  que  Ton  est  parven^,  avec  de^  soins  particuliers ,  à  na- 
turaliser en  Espagne ,  en  Portugal ,  et  même  dans  les  par- 
ties méridionales  de  la  France  \  avec  quelques  succès.  Les 
caractèreS| de  cette  plante  sont, 

Tige  herbacée  ,  longue ,  rampante ,  de  six  à  huit  pieds  , 
pouvant,  comme  les  tiges  traçantes,  prendre  racine  de  dis- 
tance en  distance  ; 

Feuilles  pétiolées ,  glabres  ,  orditiairement  hastées  ou  à 
Uois  lobes ,  à  cinq  nervures  5 

Fleurs  en  faisceau  ou  presque  en  ombelle  ,  pédoncules 
axillaires  ; 

Corolle  monopétale  blanche  &  Textérieur,  purpurine 
intérieurement  ; 

Racines  fusiformes  charnues,  chair  blanche ,  quelque- 
fois jaunâtre ,  épiderme  mince  et  rougeàtre  comme  celui 
de  certaines  espèces  de  pommes-de-terre. 

On  trouve  dans  le  Dictionnaire  d'histoire  naturelle, 
tome  3 ,  page  59 ,  et  dans  celui  des  sciences  naturelles , 
tome  37 ,  page  43 1  les  moyens  de  cultiver  cette  plante  et 
les  soins  qu'elle  exige  poi^r  être  n^turidisée  chez  nous.  On 
y  trouve  aussi  des  documens  curieux  sur  sa  culture  et  son 
emploi  comme  idiment.  ^ 

XP.  Année.  ^Mai  i8a5.  16 


*z 


!234  BULLeriM    DÈS  TBAVAUX 

M.  Parmentier  avait  déjà  fait  qnelcpies  essais  sur  la  mit 
cîne  de  la  patate ,  partie  de  cette  plante  la  plus  intéressante 
pour  Féconomie  générale ,  puisque  cVst  elle  qui  est  usitée 
particulièrement  comme  substance  alimentaire;  mais,  com- 
me il  s^était borné  à  annoncer. qu^elle  renferme  de  rami- 
don ,  du  sucre  et  une  matière  eztractÎTe ,  ayant  eu  i  ma 
disposition  une  certaine  quàntiM  de  racine  de  patate  ré- 
coltée aux  environs  de  Paria  par  les  soins.d'un  cultivateof 
habile  et  instruit  y  j*ai  eu  le  désir  de  rechercher  si  elle  ne 
ccMitiendrait  pas  quelque  autre  substance,  et  j'ai  tenté  de 
déterminer  d'ailleurs  lea  quantités  relatives  des  matériaux 
qu'on  y  avait  déjà  rencontrés» 

Lorsqu'on  coupe  trsnaversadement  une  racine  fraîche  dé 
patate>  on  est  frappé  d'une  odeur  vireuse  qui  se  dégage  ; 
odeur  bien  plus  développée  si  on  la  mâche  crue ,  malgré 
la  sayenr  sucrée  ^  mêlée  d'un  peu  d'amertume  qu'on  peut 
y  distinguer  facilement.  Lorsque  la  racine  a  été  cuite ,  au 
contraire ,  on  n^éptoaVé^  plus  la- même  sensation  ;  la  saveur 
sucrée ,  douceâtre ,  agréaMe  et  privée  d'atnertume  est  la 
seule  qu'on  puisse  y  remarquer.  On  sait  que  la  pommè-de- 
terre  crue  à  quelque  éhose  d^analogue,  et  qu'elle  offre  les 
mêmes  caractères  que  celle^  lorsqu'elle  est  cuite.  Pour 
mTassui^  si  la  patate  y  toprès  sa  eiiisson ,  ne  fournirait  plus 
les  mêmes  principes  ,  j'ai  fait  quelques  recherches  que  j'ai 
rhonneur  de  coinmuniqtler  k  la  Société. . 

C'est  au  moyen  de  Talcohol ,  de  l'éthôr  siilfnrique  y  dé 
l'eaii  froide^ que  j*ai  ientévde' séparer  les  parties  solubles  de 
cette  racine  ::  •  . .  t       .      - 

I*.  Après  avoir  râpé  une  quantité  déterminée  de  cetrie 
racine;  je  l'ai  tavée  à  jgfrande  éau  sur  un  tamis  de  soie  Jus* 
qu'à  ce  que  la  fibre  blanchâtre  qui  restait  sur  le  tamis 
cessât  dçtftmmir  au  liquide  IVinidon  qu'elle  recelait.  Cet 
aiiiidon  déposé ,  lavé ,  fut  pesé  après  son  entière  dessicca- 
^n  à  b' chaleur  de  Fécuve  ^ 

a*.  Le  liquide  qui  surnageait  la  fléculè  àmylatée , -sdd- 


f 


DE    LA  iiOGlÉTÉ    BE    PHAIIMACÏE.  i3iï 

mis  à  Tébiillition  y  donna  beaucoup  d^albumine  coagulée , 
qui  fut  recueillie  sur  un  filtre  pour  eu  d^rminer  le 
poids. 

Gelle-ci ,  comme  Falbumine  dont  elle  offriiit  totU  les  ca« 
ractères,  donnait  beaucoup  de  carbonate  d'ammoniaque 
par  sa  «décomposition  au  feu  ; 

3'.  Le  liquide  d*où  Falbumine  avait  été  très-exactement 
séparée,  évaporé  à  la  chaleur  du  bain-marie  en  consistance 
d'extrait ,  fut  traité  par  l'alcohol  rectifié  5 

,  4°'  L'alcohol ,  chargé  de  tout  ce  que  contenait  de  soluble 
l'extrait  ci -dessus,  laissa  pour  résidu  inattaquable  une 
petite  quantité  d'une  substance  brune  presque  sans  saveur 
rougissant  la  teinture  d'iode  ,  n'offrant  par  la  potasse  sili- 
cée  qu'un  louche  peu  sensible  et  précipitant  en  blanc  par 
l'acétate  de  plomb.  Cette  matière ,  qui  ne  semble  point 
offrir  d'intérêt ,  provenait  sans  doute  de  l'altération  que 
dut  subir  la  fécule  lors  de  sriii  contact  avec  l'eau ,  qui  fut 
prolongé  pendant  un  assez  long  espace  de  temps,  car  nous 
ne  pensons  pas  que  ce  soit ,  comme  dans  le  macis ,  une  ma- 
tière de  nature  gommeuse. 

L'alcohol  qui  avait  refusé  de  dissoudre  cette  matière ,  et 
à  Vaide  duquel  on  avait  traité  la  substance  extractive  dont 
il  a  été  question  précédemment ,  fut  soumis  à  une  douce 
évaporation  pour  obtenir  les  parties  solubles  qu'il  avait 
enlevées.  Le  résidu  aiait  une  saveur  décidément  sucrée  : 
il  était  coloré  en  brun.  Cette .  coloration  était  due  à  une 
substance  extractive  que  l'éther  lui-même  ne  put  enlever. 
U  fut  impossible  d'obtenir  le  sucre  qu'il  contenait  à  l'état 
cristallin  ou  au  moins  pulvérulent ,  et  parmi  les  divers 
moyens  tentés  pour  parvenir  ji  ce  résultat,  nous  citerons 
le  suivai\t  : 

On  l'a  traité  par  l'acétate  de  plomb  et  l'hydrogène  sul- 
furé ^  on  a  saturé  exactement  l'ozcès  d'acide  acétique  par 
l'ammoniaque ,  puis  év9poré  à  siccité  et  repremnl  Ife  tûut 


a36  BULLETIN    DES   TRAVAUX 

s 

par  l'aloofaol  à  38^ ,  puis  exposant  à  Pair  libre }  on  n'a  pn^ 
réussir  à  obtenir  des  cristaux  desucre* 

Mais  cette  matière  décidément  sucrée  a  été  facilement 
transformée  en  alcohol  par  la  fermentation  à  Taide  d'une' 
petite  quantité,  de  levure  de  bière ,  et  cette  alcoholisation  si 
facile  n'a  rien  d'étonnant  lorsqu'on  s^  rappelle  que ,  qpmme 
l'a  indiqué  Parmentier  (et  comme  je  l'ai  aussi  moi-même 
remarqué  ) ,  la  patate  pilée  ,  mise  dans  les  mêmes  circon- 
stances ,  fournit  directement  de  l'alcobol  après  quelques 
jours  de  fermentation.  C'est  pour  cela  que  quelques  peu- 
plades d'Amérique  ^  qui  connaissent  très-bien  cette  pro- 
priété, savent  en  retirer  ainsi  une  sorte  d'eati-de-yie  qu'elles 
aiment  beaucoup. 

Au  surplus ,  le  sucre  obtenu  de  la  patate  avait  une  très- 
légère  ameirtume  dont  l'éther  sulfurique  me  parut  le  dé- 
pouiller en  se  colorant  lui-même  légèrement  en  jaune. 

Il  est  incristallisable  et  rappelle  assez  la  saveur  de  la  ca- 
rotte. Mis  sur  les  charbons  ardens,  il  se  décompose  et  brûle 
en  répandant  une  odeur  de  caramel. 

La  partie  parenchymateuse  de  la  patate ,  dépouillée  d'eau, 
de  la  fécule ,  du  sucre ,  etc. ,  fut  pesée  après  son  entière 
dessiccation  ;  elle  contenait  quelques  sels  à  base  de  chaux 
insolubles. ,  mais  eu  petite  proportion. 

Par  ce  premier  mode  d'analyse ,  presque  entièrement 
mécanique ,  on  voit  que  la  racine  dé  patate  se  compose 
d'eau ,  de  parenchyme ,  d'amidon ,  d'une  matière  sucrée , 
de  quelques  substances  salines. 

Pour  évaluer  la  quantité  d'eau  contenue  dans  la  patate 
fraîche ,  un  poids  donné  de  cette  racine  coupée  par  tran- 
ches minces  fut  exposé  à  une  chaleur  d'étuve  à  3o  degrés. 
Après  la  dessiccation  complète ,  on  a  trouvé  que  l'eau  exis- 
tait dans  la  racine  fraîche  dans  la  proportion  de  73,121 
pour  100. 

Jusqu'ici  rien  ne  m'avut  indi()ué  la  nature  de  la  malière 
particttUèreàlaqadle  me  parait  due  l'odeur  YÛreuaè  qu'ex- . 


DE    LÀ   SOCIÉTÉ    DE    PHARMACIE.  237 

hàle  la  patate  fraîche  coupée  transversalement.  Je  repris 
donc  un  autre  mode  d'analyse  qui  pouvait  m'éclairer  à 
ce  sujet. 

Une  quantité  donnée  de  racine  fraîche  ,pilée  fortement 
dans  un  mortier  de  marbre,  a  été  soumise  à  Taclion  de 
r^ther  sulfuriqueà  froid.  Après  plusieurs  jours  de  contact, 
le  liquide  s'est  coloré  en  jaune  et  a  fourni  par  Tévaporatioa 
«pontanée  ,  comme  aussi  par  une  douce  chaleur ,  une  cer- 
taine quanti  téxle  matière  jaunâtre ,  grasse  au  toucher  ^  sans 
saveur  sensible  ou  très-légèrement  amère ,  d'une  odeur 
faiblement  maïs  manifestement  vireuse,  brunissant  à  l'air  ^ 
tachant  le  papier  à  peu  près  à  la  manière  des  corps  gras  , 
et  se  fondant  très-^facilemcnt  au  feu.  L'éther  bouillant  avait 
/«nlevé  cette  même  ma tière« 

L'alcohol ,  mis  de  la  même  manière  en  Contact  avec  la 
patate ,  a  donné  le  même  réâiuUat  -,  seulement ,  à  mesuré 
que  l'évaporation  du  liquide  alcoholique  avait  lieu ,  cette 
matière  en  se  séparant  venait  nager  à  la  surface  sous  la 
forme  de  flocons  jaunâtres  insolubles  dans  l'eau,  facile qoent 
fusibles  et  d'une  odeur  sensiblement  vireuse,  et  formant  sur 
'  le  papier  une  tache  comme  les  corps  huileux. 

La  propriété  la  plus  remarquable  de  cette  substance^ 
«nlevée  par  l'alcohol  et  Téther ,  est  de  se  colorer  en  brun- 
rougeàtre  par  Ja  potasse ,  la  soude  et  l'ammoniaque  ,  et  de 
prendre  soit  avant,  soit  après  ce  traitement,  un^  teinte  vert- 
bleuâtre  par  les  acides  sulfurique  ,  nitrique  et  hydrochlo- 
rique  particulièrement.  M.  Cadet  de  Gassicourt  (Félix ) 
n'a  pas  indiqué ,  dans  son  analyse  du  jalap  et  du  mechoacan, 
plantes  de  la  même  famille  que  la  patate ,.  de  substance 
•semblable  a  celle  que  je  viens  de  décrire^  peut-être  exis- 
terait-elle dans  ces  racines  fraîches  (i).  Au' reste,  cette  «ùb- 


(i)  Je  crois  devoir  rappeler  à  ce  sujet  la  matière  brune  que  j^ai  trouvée 
-dans  le  tanguin  de  Madagascar  {Journal  depharriacie  /janvier  i8^4)>  ^^ 
à  laquelle  j'ai  improprement  donnii^  le  nom  d«  tanguine ,  puiscfu^elle  e&t 


238        BULLETIN  DES  TBAVAUX 

stanœ  colorantt  àoit  ètie  ooqibinée  ayec  le  paraichjiiiis  , 
et  c*est  elle  qui  loi  donne  la  ooolear  jaane  après  la  caissoa 
de  la  patate  sans  eau.  Cependant  elle  ne  semble  plus  alors 
être  solnble  daqs  l'éther  ;  j'ignore  poarqnoî ,  mais  la  patate 
coîle  n'efl  ofTre  plqs  de  traces  par  laciion  de  ce  menstme.' 

L'alcohol  j  après  la  séparalîon  de  la  matière  jaune  colo- 
rante ,  donne  par  révapontion  au>  bain-marîe  la  matière 
sucrée ,  poisseuse ,  incristallisable ,  mâlëe  d*un  peu  d*amei>> 
tnme.On  la  trouve  aussi  dansle  suc  de  la  patate  piléeayec  une 
petite  quantité  d'eau  et  exprimëe.Ce  suc ,  dont  la  couleur  est 
d'un  brun  verdâtre ,  est  très-a<âde.  U  laisse  déposer  de  la  fe* 
cule,  et  par  l'ébullition  fournit  de  l'albumine  qui  se  coagule; 
puis,  à  l'aide  du  filtre ,  les  deux  substances  étant  séparées,  si 
l'on  fait  évaporer  le  liquide  à  une  douce  duleur ,  on  obtient 
i  part  la  maûérosuerée ,  mais  l'étber  ne  lui  enlève  rien  de 
la  substance  colorante  jaune*  Elle  reste  unie  au  parenchyme 
exprimé ,  et  on  l'y  retrouve  facilement.  Ce  même  liquide, 
séparé  de  Talbumine ,  précipite  encore  en  blanc  par  Faco- 
hol ,  effet  dû  non  à  de  la  gomme ,  mais  à  quelques  traces 
d'albumine  échappées ,  ou  peut«6tre  aussi  à  quelques  sels  à 
base  de  chaux  (surmalaie),  par  exemple,  dissous  par  un 
excès  d'acide ,  mais  insolubles  dans  l'alcobol.. 

Au  surplus  ^  l'eau  froide  n'attaque  point  assez  sensible- 


à  peine  Tën^neuse,  et  que  Tod  pourrait  encore ,  comme  on  me  Fa  observe 
arec  raison ,  attribuer  le  peu  d'énergie  qu'elle  possède  à  la  j>réaeiice  de 
quelques  traoes  de  la  substance  ç|if  falUsable  à  laquelle  la  dénomi^lioa 
de  tanipuioe  serait  sinon  propre ,  dit  moins  plus  convenable. 

Cette  matière  brune  y  comme  nous  Tavons  dit ,  possédait  â  un  haut 
degré  la  propriété  de  brunir  par  les  alcalis  et  de  verdir  par  un  grand 
nombre  diacides  ,  mais  elle  n*était  pas  sol'uble  dans  Féther  comme  «telle 
delapatdte.  Qq  stit  qu'elle  a  été  depuis  trouvée  par  M3ff.  Pelleter  et 
Caventou  dans  les  upas,  et  qu'ils  l'ont  regardée  comme  une  substance 
colorante  proprê^au  genre  strycbhôs.  lé  pense  qu'ils  ont  grandement 
raison  de  croire  que  cette  substance  n'est  qu'une  matière  colt^antQ  ^  et 
je  crois  qu'elle  pçutse  reoceotror  aussi,  daps  beaucoup  d'autres  yégétaux 
avec  des  pDopriété»  «s«es  àiialogpes  q|i|(|»qu«  pourtant  un  peu  varia hle&« 


DE    bA   SOCIETE    DE    PHÀRBIACIE.         iSg 

pmol  ce  {Précipité  pour  laisser  croire  que  ee  soit  de  la  gom-  / 

me,ou  du  moÎAs  cette  sukstanee  ne  s*y  trouverait  qu*en  très* 
petite  quantité. 

.  Par  la  distillation  avec  Veau ,  la  patate  ne  donne  dans  le 
produit  que  quelques  petits  globules  jaunâtres  huileux  qui 
aurnagait  le  liqbide ,  lui  communiquent  momentanément 
pne  odeur  Tireuse  qui  se  dissipé  par  rëbulHtiôn.  Il  est  pro- 
bable c{ue  c^est  à  une  sorte  dé  matière  huileuse  Ttolatile  que 
la  patate  ^ic  son  odeur  Tireuse,  puisqu'elle  la  perd  par  la 
cuisson,  et  que  le  produit  de  la'  distillation  semble  aussi 
par  son  éTaposution  appuyer  eetfé  assertion.  J-ai  été  arrêté 
dans  mes  recherches  par  la  trop  petite  proportion  de  ma- 
tière obtenue.  8erait*ce  u^  espèce  d'huile  volatile  qui 
eervirait  epi  quelque  sorte  de  dissolvant  à  la  parde  qui  co- 
lore en  jaune  la,  patate  après  sa  euisson  ,  et  qui  s'en  sépare 
par  ractiohi  de  la  chaleur',  et  alors  rend  celle-ci  insoluble 
dans  rétheretTalcohol  comme  il  a  été  dit  plus  haut?  c'est 
ce  que  je  ne  saurais  affirmer. 

.  U  est  ^  essentiel  d'dbsérver  que  là  etdsson  n^à  ^pas  déve- 
loppé dans  la  patate  la  formation  d'une  plus  grài!iflé^ùantité 
4e  si^^re-  încristallîsable .;  eMè  l'a  seulement  tetaâïà  d'une  sa- 
Yeuf  pluapronôncéeetplusagréablé.  Gë  phénomène  établit 
etncoreqndque  analogie  entre  é\Uf  et  la  ponime^dé*tefrre ,  qui 
perd  par  la  cuisson  toute  son  odeur  vireuse  ,'  èfc'dàbt  la  sa- 
Teuf  âeriect  laussi  bienpiil^  agi^éàble.  Ces  faits  n'ont  rien 
qui  puisse  surprendre  ou  arrêter  beaucoup  rattention  des 
hMenn.  "'''    '  *•  ^.' 

U  résulterait  donc  d^à  dé  cés'esfeais,  ^  '  ; ''  '  ^^ 
.  i»"*.  Que  la  patate  confient  bôàûcotip  dé  sùère  incHstaîTi- 
sable,  delafécnle^amylaDée  ,  douce  au  touc1ier,'ptus  (le 
73:pour  leo  d^eau,  une-lftatièi^'cdloramc  jaune,  soluble 
dans ïétfaer  et  l'alcohol  reetifié  ^tinie  sans  doute  a  une  nia- 
Hèrè  huileusedfune  odê^r' viréûse  assez  désagréable ,' qui 
peutf  se  TolàtiHser  par  l'actioïi  de  la  chaleur,;  de  ^lus  uh  pa- 
i^endiy]he%bt«ut  entre 'léënifâilles  dttqucl^stot  répandus 


s4o  BUtLETIff^  DES   TRAVAUX 

tous  les.priocipes  iipnt  nous  parlons.  ;  un  acide  libre  et  ded 
sels  dont  je  déterminerai  plus  tard  la  nature  ; 

7>^*  Que  la  matière  qui  se  colore  en  jaune  par  la  cuisson 
devient  alors  insoluble  dans  Téther  et  Talcoholv  <iue  dans 
son  état  primitif ,  elle  jouit  de  la  propriété  de  faire  une-taché 
grasse  sur  le  papier ,  de  se  précipiter  en  bleu  yerdàtre  par 
de  certains  acides ,  et  de  devenir  soluble  et  brune  par  la 
soude ,  la  potasse  et  l'ammoniaque  ; 

3^.  Que  par  la  cuisson ,  on  prive  la  patate  de  Todeut*  Vi- 
reuse  dont  elle  est  empreinte ,  lorsqu'elle  est  crue ,  et  que 
cette  odeur  parait  due  à  une  sorte  d'huile  xolatile,  in8<^uble 
.dans  Feau  ; 

4''«  Enfin  que  la  proportion  de  matière  sucrée  n'est  point 
augmentée  par  la  cuisson ,  que  seulement  el}e  dévient  plus 
agréable.  L'eau  seule  de  la  pi|tatese  dissipant  en  majeure 
partie ,  comme  elle  en  faisait  avant  la.cuisson  le&  ~9  ^^ 
matière  sucrée,  plus  condensée  sous  le  même  volume  de^ 
racine  ,  doit  offrir  une  saveur  plus  prononcée. 

Je  passe  à  l'examen  de  l'acide  libre  et  dès  sels  que  cou- 
dent la  patate. 

C'est  dans  Içs  liqueurs  alcoholiques  et  aqueuses  qui  ont 
servi  à  séparer  les  substances  que  je  viens  d'indiquer  ,  c'est 
dans  le  jMtrenchyme  épuiaé  que  j'ai  du  chercher  aies  trouver 
et  à  les  reconnaître. 

Le  suc  frais  de  la  patate ,  très^adde ,  a  été  soumis  aux 
expériences  suivantes  ; 

La  liqueur  provenant  de  Févaporation  de  l'alcohol  qui 
avait  enlevé  l'acide  libre  et  les  sels  solubles  a  été  traitée 
par  Thydrate  de  plomb*  Le  précipité  formé ,  recueilli  et 
lavé  a  été  décomposé  par  \in  grand  excès  d'hydrogène 
sulfuré,  puis  le  tout  évaporé  au  baio-marie  donna  un 
liquide  très-acide,  non  cristallisahle,  se  desséchant  comme 
un  vernis  sous  la  lorme  d'un  enduit  brunâtre  ^  zie  précipi-^ 
tant  pas  sensiblement  par  Vacétate  neutre  de  plomb ,  mais 
beaucoup  par  le  soua-ac^tate  de  c&  même  niétà}  >  formant 


/ 


DE   tk  SOCIETE    DE   PHikUMACIC.  ^4^ 

avfc  l'eau  de  chaux  un  louche  i  peine  YisîUe.6t  un  préci- 
pité blanc  ityec  le  nitrate  de  baryte,  lorsque  cet  acide  végétal 
eut  été  saiuré  exactement  par  la  potasse. 

II. avait'  manifestement  une  grande  ressemblance  avec 
Tacîde  malique,  et  je  pense  que  c'était  bien  ce  même 
iicide(i)* 

De  tous  les  sels  solubles  que  Talcohol  avait  enlevés  ,  aur 
tun  ne  donna  signe  de  la  préfteiiëe  de  Tacide  acétiqne  en  les 
décomposant  par  Facide  sulfurique ,  ni  de  Tacide  nitrique 
par  le  cui\^re  et  Taeide  sulfurique  ,  ni  enfin  d'odeur  de 
tartre  brûlé  lorsqu'on,  vint  à  calciner  une  partie  de  ces  seb 
non  altérés^  Le  résidu  charbonné  était  très'-alcaKn  ,  ver- 
dissant le  sirop  de  violettes  et  conienaut  beaucoup  de  po^ 
tlisse  indiquée  par  le  muriate  de  platine,  plus  un  peu  d'acide 
hydrochlorique  aussi  uni  k  la  potasse;  mais  Toxalate  d'am- 
4Bontaque  n'y  démontra  point  l'existence  d'un  sel  à  base  de 
chaux.  Je  pense  que  le  sel  formé  par  l'union  de  tapotasse 
a  un  acide  organique  était  du  malaie  dépotasse  dissous  par 
un  excès  d'acide ,  ou  du  malate  acide  de  potasse.    ' 

J'avais  aussi  obtenu  un  sel  de  plomb  soluble  dans  la 
liqueur  traitée  par  Thydrate  de  ce  métal  dont  le  précipité 
avait  été  séparé.  Quelques  essais  ont  fait  reconnaître  encore 
IVcide  malique.  On  sait  en  efiet  que  cet  acide  forme  avec 
lie  plomb  un  sous-^1  insoluble  et  un  sel  acide  soluble. 

Quant  à  l'existence  de  Tâcide  acétique ,  qu'il  a  été  im- 
possible de  démontrer ,  il  pourrait  se  faire  que  cela  tint 
aux  très-petites  quantités  de  résidus  salins  sur  lesquels  j'ai 
répété  les  expériences. 

En  examinant  ensuite  les  matières  enlevées  par  l'eau  dis- 
tillée, froide  ou  chaude,  mise  en  contact  avec  la  racine 
déjà  traitée  par  l'alcohol  et  l'éther  ,  j'ai  trouvé, 


(i)  Ou  sait  d^ailleurt  rinsaffisancc  des  moyens  chinbl^ues  pour  prou- 
ver bien  rigoareiiscment  TexisteDce  de  cet  acide  et  de  quelques  autres 
semblables  dans  lès  analyses  végëtales. 


1%  Qoelqqet  traces  noaTell^  àe  inurinie  de  pouslepur 
rhvdrçchloriite  de  platine  et  le  nitra^te  d'argent  v 

2^.  Une  quantité  notable  de  phosphate  de  potaase  ; 

3®. .  Queltiiaea  traces  même  peii  pro^noocées  d*im  9ul&te  \ 
.    4^*  Xe  n'ai  rencontré  aucun  sel  à  ba^e  de  diaus. 

Voici  le  procédé  que  j'ai  suivi  pour  reconnaître  la  pré- 
sence du  phosphate  :  ^ 

Le  produit  de  VévaporaUon  calcitié,  n'indiquant  point  d« 
^sfonnés  arec  un  acide  végétal,  fut  traité  par  Veau  ;le 
nitrate  d'argent  versé  dans  la  liqueur  donna  un  prédpité 
blanc  de  chipjriure  et  du  phosphate  présumé.  Ce  damier  a 
ëçé  enlevé  par  Tacide  nitrique  j  et.ea  saturant  trèss-exacie- 
:ment  la  dissolution  acide  par  rammotniaque,  on  fit  pat«ilre 
le  précipité  blanc  jaunâtre  qui  le  représentait.  Le  nitrate 
de  baryte  donna  aussi  quelques  traces  de  phosphate ,  car 
il  troubla  trëa*sensiblemeat  le  liquide ,  et  le  précipité  était 
•soluble  dans  un  excès  d*acide« 
'   Il  restait  k  examiner  la  satute  des  matières  insolubles^ 

Une  certaine  quantité  de  patate  râpée  >  épuisée  par  l'eau 
et  fiéchée,  fut  traitée  par  raeide-hydrochlori que  ;  elle 
xlonua  une  liqueur  acide  jauile  dont.la  coloralioa  était  due 
i  uiie  portion  d'oxide  de  fer. 

Par  FanHuoniaque  en  excès ,  elle  .précipitait  dc8:£Looons 
blanchâtres  et  -légèrement^PQUgi^atrcrs^  Le  précipité  ofit^t&f 
pant  Toxide  de  fer  fut  calciné  for.len^ent  ^  il  se  décoipppsa 
en  partie  et  laissa  de  la  chaux  viye  r.ççonuue  par  lesréapùfs 
et  provena,nt  4^un  sel  végétal  diépomposé  p^^  Taction  diu 
feu  ;  une  autre  partie  fut  traitée  par  Tacide  nitrique  pur) 
puis  la  liquçur  saturée  presque  «xactemçot  par  raiQ.ii|0- 
niaque,  donna  avec  la  baryte  quelques  trace^  de  précipité  i 
avec  le  nitrate  d'argent,  un  troublç  jaunâtre  sen^jbIe^,Mais 
cette  même  liqueur  avec  un  grand  excès  d'ammoniaque 
donna  un  précipité  floconneux  offrant ,  à  après  tous  ces  ca- 
ractères, et  au  moyeu  des  réacûfs  ,;uu  phosphate  a  base  de 
chaux. 


\ 


DE    LA   SOCIETE    DE    PRABJtfA€I£.  ^43 

Dans  la  première  liqueur  nâtrique  saturée  ^*i'ai  rersé  de 
la  dissolution  d'acétate  neutre  de  plomb.  Le  précipité  ob* 
tenu  lavé  et  fondu  au  chalumeau  donna  un  globule  Léger  » 
vitreux,  jaunâtre  ,  en  refroidissant  semblable  à  celui  que 
pnésentele  phosphate  de  plomb  :  seulement  il  ne  me  parut 
pas  avoir  pris  la  forme  d'un  dodécaèdre  \  mais  ce  caractère 
ïïk\&t  pas  toujours  facile  à  obtepir ,  surtout  si  Ton  n'a  pas 
la  main  bien  exercée  k  te  genre  de  manipulation  as3ez  dé- 
licate. Je  n*en  regarde  pas  moiAs ,  d'apr^  tons  ces  carac- 
tères ,  le  résidu  comme  composé  ^  ' 

i^,  D'oxide  de  fer  et  peut-'ètre  d'oxide  de  manganèse 
{  qu'il  importait  trop  peu  de  rechercher  )  \ 

a"*.  D'un  sel  végétal  à  base  de.chaux  (  peut-être  la  base 
était-elle  combinée  à  deux  sortes  d'acides  composés  )  ^ 

3^.  De  sous-phosphate  de  chaux  i' 

4**.  Je  n'ai  trouvé  que  des  traces  d'acide  sulfurique. 

Après  avoir  calciné  très*fortement  la  patate  ,,  avoir  enlevé 
par  l'eau  les  sous-carbonate  ,  muriate  et  phosphate  de  po- 
tasse ,-et  à  l'aide  de  l'acide  hydrochlorique  les  sous-phos- 
phate de  chaux ,  l'oxide  de  fer  et  la  chaux  provenant  des 
sels  végétaux  décomposés,  j'ai  obtenu,  à  l'aide  de  la  potasse 
caustique  et  par  l'addition  d'un  acide  ,  quelques  traces  de 
silice. 

Il  ne  me  restait  plus  enfin  qu'à  rechercher  la  nature  de 
l'acide  végétal  ou  des  deux  acides  composés  (la  chose  ne 
me  paraissant  pas  impossible  )  ,  unis  à  la  chaux.  J'ai  opéré 
de  la  manière  suivante. 

» 

La  patate  épuisée  par  l'alcohol  et  l'eau  fut  soumise,  à  l'aide 
d'une  douce  chaleur  ,  àl'àclïon  de  l'acide  nitrique  elèndu.. 
La  liqueur  a  pris  uile  couleur  jaune  due  à  la  réaction  de« 
l'acide  sur  l'çxide  de  fer  ,  d'une  part,  et  sur  la  mâtiëre  vé- 
gétale qu'il  altère  toujours.  Filtrée,  concentrée  et  traitée 
par  l'ammoniaque  en  excès ,  elle  a  donné  un  dépôt  jafunà- 
tre  abondant  qui  a  été  recueilli  et  lavé  suruii  filtre.  .La 
liqueur  filtrée  ,  évaporée  i  uUe  douce  chaleur ,  presqu  à 


s 


^44  BULLETIN    DES  TRAVAUX 

mâtê ,  ne  donna  qn^nne  substance  Tégëtale  bnnie  prove- 
nant sans  doute  de  Faltération  de  la  patate  par  Facide.  EUê 
■e  fonçait  en  brun  par  les  alcalis ,  se  décolorait  un  peu  par 
les  acides ,  ne  contenait  ni  fer  ni  chaux  ,  donnait  seule* 
ment  un  précipité  grisâtre  par  Tacélate  de  plomb.  Comme 
elle  ne  m'offrait  rien  autre  cbose  de  particulier ,  je  repris 
le  précipité  formé  par  Tammoniaque  ;  et  négligeant  Toxide 
de  fer  et  les  sous»phosphates  de  chaux  précédemment  re- 
connus, je  dirigeai  mes  recherches  dans  Tintention  d'obtenir 
les  acides  végétaux  isolés. 

Le  précipité  fut  dissous  dans  l'eau  aiguisée  d*acide  acé- 
tique :  c'était  lé  moyen  d'attaquer  le  moins  possible  le 
phosphate  ;  je  yersai  dans  cette  liqueur  saturée  par  Fammo- 
niaque  de  Facétate  de  plomb.  Le  précipité  blanchâtre  ré* 
sultant  de  la  décomposition  des  sels,  bien  lavé  à  l'eau  froide , 
fut  soumise  un  courant  d'acide  hjdrosulfurique  pur.  Après 
avoir  séparé,  par  le  filtre,  le  sulfure  de  plomb,  et  dégagé  par 
la  chaleur  l'excès  de  soufre  et  d'hydrogène  sulfuré,  il  resta 
une  liqueur  fortement  acide  qui ,  évaporée  en  consistance 
sirupeuse ,  refusa  de  cristalliser ,  se  décomposa  au  feu  ,  sans 
dégager  d'odeur  pyro-tartarique ,  mais  laissant  beaucoup 
de  charbon.  Elle  ne  fut  pas  altérée  par  le  nitrate  de  plomb 
et  le  nitrate  dVrgent  ;  elle  ne  se  troubla  ni  par  l'eau  de 
chaux  ni  par  l'eau  de  baryte  ;  mais ,  saturée  par  la  potasse , 
elle  précipita  plus  ou  moins  sensiblement  les  réactifs  sui- 
vans. 

Nitrate  de  baryte  précipité^ 

d'argent  (  à  peine  ) , 

de  chaux ,  lentement  et  en  petite  quantité  , 

Acétate  de  plomb ,  précipité  blanc ,  en  partie  soluble 
à  chaud. 
Je  pense  que  c'est  encore  de  Facide  malique. 
D'après  tous  ces  essais  qui ,  pour  être  nombreux ,  laisse- 
root  peut-être  encore  quelque  chose  à  désirer,  je  crois 


DE   LA   SOCIÉTÉ    P£    PHARMACIE.  ^4^    . 

pouvoir  établir  amsi  la  composition  de  la  racine  de  cette 
patate  cultivée  aux  environs  de  Paris. 
Sur  loo  parties  ,  elle  contenait  : 

Amidon. .••...     i3,3 

Eau. ^ 73,1» 

Albumine •  •      0,9a 

Matière  sucrée  incristallisable •       3,3 

Matière  vireuse  volatile ,  évaluée  à.  •  •  •     .  o,o5 
Substance  soluble  dans  Téther ,  se  fondant 
facilement  comme  une  matière  grasse,  se 
colorant  en  vert  bleuâtre  par  les  acides 
nitrique ,  sulfurique  et  hydrocblorique.       1^12 

Parencbyine  sec.    . 6)79 

Acide  malique.    .  ,  • 

Malate  et  acide  de  potasse.  • 

Phosphate  de  potasse. 

Muriate  de  potasse 

Sulfate  de  potasse  9  des  traces . 

Sous-phosphate  de  cbaux.  i,  ••.....  ^   z, 4 

Malate  de  chaux 

Silice • P  ' 

,  Oxide  de  fer  et  peut-être  de  manganèse,  des 

traces.  , 

Perte 


/ 


100,00 

Je  ne  doute  pas  que  la  patate  cultivée  dans  les  pays  mé- 
ridionaux ne  contienne  une  bien  plus  grande  quantité  de 
matière  sucrée  et  moins  d'eau  ;  aussi  je  me  propose  d'en 
examiner  plus  tard  différentes  espèces  récoltées  dans  lès 
pays  chauds ,  et  j'en  rendrai  compte  à  la  Société  si  les  ré- 
sultats méritent  d'attirer  son  attention. 


^^       •     mnxiRnv  des  tkataux 

NOTE 

Sur  UM .  nouveau  composé  de  ty amure  de  mercure  et  de 

potasse^ 

Par  MM.  CAnxor  et  Eugèhe  PoDBvnr, 

Nous  avons  Thonn^nr  d^exposer  sommairement  à  la  So- 
ciété de  pharmacie  les  propriétés  d'an  composé  nouveau 
que  nous  avops  obtenu  en  concentrant  convenaolement  une 
dissolution  faite ,  à  parties  égales  en  poids ,  de  chromate  de 
potasse  et  de  cyanure  de  mercure.  Ce  composé  est  jaune , 
il  cristallise  en  aiguilles  lamelleuses,  est  inaltérable  à  l'air , 
soluble  dans  Teau  ,  plus  à  chaud  qu^à  froid.  Sa  saveur  est 
styptique ,  mercurielle.  Versées  dans  la  dissolution  ,  la 
potasse ,  la  soude ,  Tammoniaque  ne  lui  font  éprouver  au- 
cune altération  ;  mais  il  est  décomposé  par  les  sels  des 
espèces  de  chaux ,  baryte  ,  strontiane  ,  fer  et  plomb ,  etc. , 
et  par  ceux  des  genres  hydrosulfate ,  hydriodate ,  et  peut- 
être  Mssi  par  les.sulfoTcyanates  alcalins. 

Les  acides  minéraux  ^  concentrés ,  en  dégagent  de  la  va-  - 
peur  hydro-cyanique* 

Soumis,  à  1  état  anhydre  ,  à  Taction  du  feu  dans  un  tube 
fermé  par  Funé  de  ses  extrémités ,  il  se  décompose  avec 
flamme ,  en'  donnant  pour  produits  de  Tacide  carbonique, 
de  Toxlde  de  carbone,  du  cyanogène  et  de  Tazote  qui  se 
dégagent ,  et  du  mercure  qui  se  volatilise.  Il  reste  dans  le 
tube ,  avec  quelques  globules  de  mercure ,  une  masse  noire 
spongieuse ,  formée  de  charbou  non  consumé ,  d'oxide  de 
chrome  et  d^oxi-cyanure  de  potassium. 

Si  Vo9  chaufib  cette  masse  noire  dans  un  creuset ,  au 
contact  de  l'air,  on  obtient  du  chromate  de  potasse,  Toxide 
de  chromer  Tacidifiant  aux  dépens  de  Foxygène  de  Tair ,  en 
vertu  de  la  tendance  plus  forte  de  la  potasse  pour  Tacide 
chromique  que  pour  le  cyanogène  auquel  elle  est  unie* 

De  tous  les  chromâtes  alcalins ,  celui  de  potasse  est'  te 
seul  que  nous  soyons  parvenus  à  combiner  au  cyanure 
de  mercure. 


nS    l'A    SOCÏ&TE    BB    PHABlIACtË.         ^4^  • 


^  • 


NOTE 

Sur  un  récipient  pour  Textraction  par  distillation  des  huiles 

plus  légères  que  teau  ; 

I^ar  M.  Amblàrd  ,  de  FArdêcKe. 

Ce  récipient  est  représenté  parla  figare  i'*.  de  la  planche 
et*  devant. 

n  doit  être  en  verre. 

Il  se  compose  de  deux  pièces ,  préaentées  fig.  i  et  a* 
La  première  de  ces  pièces ,  fig.  i  ^  est  un  tube  droit  c$ 
cylindrique  dont  Tun  de  <:es  bouts  Â  est  resserré  de  ma* 
nière  k  présenter  un  cane  raccourci  et  tronqué  ,«t  une  petite 
ouverture ,  pour  donner  passage  à  l'eau  fournie  par  la  dis- 
tillation. Ce  tube  porte  une  embase  ou  couvert  à  sa  partie  B. 

La  deuxième  pièce ,  fig.  a  ,  est  un  vase  étroit  dans  fa 
forme  d'une  éprouvette  à  pied.  Le  fond  Â  en  est  coneoïde 
ou  parabolique  ;  à  sa  partie  supérieure  B  on  a  pratiqué  un 
hee  recourbé  pour  donner  issue  à  Teau ,  qui  dans  l'opéra- 
tion accompagne  l'huile. 

Cette  dernière  pièce  reçoit ,  comme  on  le  voit  fig.  iT*.  ^ 
le  tube  premièrement  décrit.  Ce  tube  s'y  enfonce  sans  tou- 
cher le  fond ,  afin  de  ne  point  intercepter  l'écoulement  de 
l'eau  de  distillation,  et  s'y  trouve  comme  suspendu  par  l'em- 
bafie  B ,  fig.  a ,  ^ui  sert  de  couvert  à  ce  vase. 

Cet  instrument  ainsi  disposé  se  place ,  comme  les  autres 
récipiens ,  sous  le  bec  de  l'alambic  ou  du  serpentin.  Le  li- 
quide qui  distille  tombe  dans  le  tube  »  l'huile  s'y  arrête  et 
1  eau  s'évacue. 

On  pourait  encore  y  ajouteb  un  entonnoir  également  en 
verre ,  dont  la  douille  serait  recourbée.  Cet  entonnoir,  pré- 
senté fig.  3  ,  aurait  l'avantage  d'écarter  une  des  causes  de 
la  division  de  l'huile  en  adoucissant  la  chute  du  produit  de 
là  distillation. 
'  L^auteur  de  cette  faible  production  ne  cherchera  point,  par 


948  BlTLI«EtlN   DES   TRAVAUX ,  ETC.' 

une  comparaison ,  a  déprécier  le  récipient  florendn  dmit 
on  s^est  servi  jas«mlci  ;  c*est  k  tous  ,  Messieurs ,  et  à  Tex- 
périenee  i  jager  de  celai  qui  doit  être  préféré  ;  mais  si  Ton 
doit  se  proposer  dans  une  distillation  le  moins  de  perte 
possible ,  cette  condition  semUe  être  mieox  remplie  dans 
celai  qnHl  a  llionneur  de  voas  présenter  :  la  forme  resser* 
rée ,  pen  spacieuse  et  droite  de  la  partie  destinée  à  receroîr 
le  produit  de  l'opération ,  met  les  particoles  huileuses  dans 
les  circonstances  les  plus  farorabies  pour  être  en  contact 
les  unes  arec  les  autres,  et  par  suite  se  réonir.  Cette  mteae 
partie  pouvant  s^enlever,  donne  le  moyen  de  transvaser 
très-facilement  Thuile  sans  avoir  besoin  de  pipette  :  pour 
cela  on  boache  son  orifice  avec  le  pouce ,  et  s*il  était  trop 
grand,  on  le  diminuerait  avec  un  bouchon  percé;  alors  Tair 
ne  pesant  plus  sur  le  liquide ,  on  la  retire  en  ayant  soin  de 
la  tenir  dans  une  position  verticale ,  parce  que,  comme  on 
le  sait  très-bien ,  en  le  penchant  Fair  s'introduirait  et  dé- 
terminerait le  liquide  à  tomber  ;  on  place  ce  tube  sur  le 
flacon  ou  vase  destiné  à  contenir  le  produit ,  on  lève  le 
pouce ,  et  rhuile  coule  ;  mais  comme  il  y  a  un  peu  d'eaa 
dans  le  fond ,  selon  que  la  distillation  a  été  plus  ou  moins 
prolongée  avant  de  placer  le  tube  sur  le  vase ,  on  laisse 
tomber  l'eau  en  levant  le  pouce  et  le  baissant  promptement 
k  la  dernière  goutte  ;  ensuite ,  au  moyen  d*un  petit  instru- 
ment en  forme  de  piston ,  fig.  4»  composé  d^un  bouchon 
de  liège  dans  lequel  est  plantée  tme  tige  en  bois ,  on  fait 
couler  jusqu'à  la  moindre  particule  qui  aurait  pu  rester 
attachée  aux  parois  du  vase* 

Ce  petit  instrument  peut  être  employé  non-seulement  à 
la  distillation  des  huiles  légères ,  mais  en  général  dans  tous 
les  cas  où  il  s'agit  de  la  séparation  de  liquides  de  densités 
différentes. 


Paris.  —  iuprimeaie  de  faui,  rue  racine,  place  de  l'odéon* 


JOURNAL 

DE    PHARMACIE 


■  •s 


Et 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES. 


N".  Vl.  — lis  Année.  —  Jum  i8aô 


NOTE 

Sur  la  crislalîisation  ■de  ta  qtùniae  et  sur  sa  présence  dans' 
les  décoctions  et  les  extraits  aqueux  de  quinquina  >  lue  à 
la  section  de  pliafmàcie  ^Académie  royale  de  médecine)^ 

Par  M.  J.  PELLsriERk 

A  la,tête  des  caractères  qui  doivent  servir  et  établir  l'exi- 
stence d'un  principe  immédiat  des  végétaux  où  d'une  com- 
binaison définie  qu'ils  auraientcontractéc,  se  trouvent  placé» 
la  cristallisation  et  les  caractères  physiques  qui  en  dépen- 
dent. On  ne  peut  suppléer  à  l'absence  de  ces  propriétés  que 
par  des  considérations  fondées  sur  une  foule  d'expériences 
et  sur  les  procédés  les  plus  délicats  de  l'analyse.  Toutefois 
si  la  propriété  de  cristalliser  n'avait  pas  été  reconuue  jiis- 
qu'ici  dans  la  quinine ,  du  moins  plusieurs  de  ses  comJ;^!:: 
naisons  avec  les  acides  avaient  offert  un  système  constant 
de  cristallisation  et  même  des  fermes  déterminées.  Eh,  cela 
la  conscience  du  chimiste  se  trouvait  çn  repos  ^  mais  so^ 
esprit  pouvait  n'être  pas  encore  pleinemem  satisfiiît  :  aussi 
dans  bien  des  circonstances  avais-je  cherché  à  obtenir  U 
XI*.  Année. '">' Juin  iSaS.  ij 


2B0  JOURNAL 

qttinine  cristallisée.  Enfin ,  après  avoir  reconnu  les  causes 
qui ,  dans  la  plupart  des  ca&,  s'opposent  à  sa  cristallisa* 
tion,  suis-je  parvenu  à  l'obtenir  en  cet  état.  Ces  causes 
sont  le  peu  de  solubilité  .d^  la  quinine  dansTeau  «,  sa  solu- 
bilité au  contraire  fort  grande  dans  Talcohol  ;  Textrême 
solubilité  de  la  quinine  quand. elle  retient  de  Talcoholf ,  et 
la  propriété  qu'a  l'eau  de  la  précipiAr  de  sa  solution  alco- 
hoUque  sous  forme  d'une  matière  résinoïde^  de  telle  sorte 
qu^en  abandonnant  à  *elle-mème  une  solution  de  quinine 
dans  de  l'alcohol ,  même  à  38  degrés ,  il  arrive  un  iaoment 
où  l'alcoholest  trop  aqueux  pour  retenir  la  quinine  ^ui 
se  précipite  avec  r aspect  résineux.  Pour  obtenir  la  quinine 
cristallisée ,  il  faut  donc  éviter  ces  inconvéniéns  *,  on  y  par- 
viendra en  la  dissolvant  dans  de  l'alcohol  à  4o  ou  4^  degrés, 
et  en  abandonnant  la  dissolution  dans  un  endroit  froid 
sans  être  Immide ,  tel  qu'une  chambre  haute  ou  un  grenier 
dans  l'hiver.  C'est  jJar  ce  moyen  que  j'ai  obtenu  la  quinine 
cristallisée  en  houppes  soyeuses  ,  formées  de  filets  qui ,  au 
microscope  ,  pai?aissent  être  des  prismes  allongés  dont  je 
n'ai  pu  exactement  reconnaître  la  forme  (i).  La  propriété 
de  cristalliser ,  loin  de  rapprocher  la  quinine  de  la  ciucho- 
nine^  tend' au 'Contraire  à  faîre^dîstingùer  ces  deux  sub- 
stances, puisque,  si  l'on  avait    pii  supposer  que  la  qui-^ 
Aine  était  dé  la  cinchonine  encore  impure ,  et  par  ceja  même 
non  cristallisable ,  on  serait  maintenant  privé  de  cet  argu- 
ment pour  être  forcé  de  comparer  les  deux  crisialiisatrons 


U€[ueur  filtrée  passe  limpide ,  mais  pai«  le  refroicTissèment  la  qulbinè  se 
«ép^pe,  eij  laçief  pu  feuillets  noir*,  et  foriie  dep  rsnttfiaal&tta  au  desivoûtés 
a*un  tel  etfet  j  c'est  une  véritable  cristallisatijoii  aqueqse.  Ce  pl^tfnomâp^ 
metè  ôbécrVë- Sabord  liâr  M^  Roblquet,  mon  collègue,  qui  ntfn-seuiement 
me  n^péll^  <Jette?  b)«tt>fation;  dont  ÎV  m'avait  parie'',  mais  veut  bien 

ê 


*•-*-- 


€t  acquérir  par  là  une. nouvelle  preuve  de  la  iitoQ->îdeiitité 
deceç  deux  bases  sali^ables,  dont  Içjs  sels  d'ailleurs  prér- 
sentent  tant  de  difTérencè  dans  leur  système  respectif  de 
cfistallîsa^on.  k      .     . 

Coptinuapt  de  nou^  occuper  de  la  quinipe^  il  est  un  autf  e 
objet  sur  lequel  je  me  permettrai  d'appeler  Fattentiou  de 
VAcadémie  ^  c'est  sur  l'état  dans  lequel  la  quinine  se  trouve 
dans  le  quinquina  >  et  sur  sa  présj^nce  danjs^  les  décoctions 
et  les  extraits  aqueux  de  cette  écorçe. 

Après  tous.les  détails  qui  se  trouvent  sur  ce  point.dans  le 
Mémoire  que,  conjointement  avec  M.  Cayentou ,  j'ai  publié 
en  1820  sur  ce  sujet,  je  croyais  n'^ivo^r  plus  à  revenir  sûr 
ce  point  ;  mais  la  publication  d'un  Mémoire  4^  M,  Gue- 
rette,  pharmacien  en  chef  de  l'hôpital  militaire  deToulouse, 
m'impose  l'obligation  de  revenir  sul*  cette  nKiti^rè. 

Dans  les  b^pitaux ,  et  surtout  dans  les  hôpitaux  mili- 
taires, on  emploi es^beaucoup  de.  quinquina  à  faire  des  dé^ 
coclions  employées  non-seulement  poui;  Tusage  interne  ^ 
mais  encore  pour  laver  les  plaies«  Jadis  ces  résidujs  du  quin«- 
quina  qui  avait  subi  l'action  de  l'eau  bouillante  étaient 
jetés  comme  inutiles., M.  Guerette  ,  phariuaci^n  en  chef  d^ 
Vhôpital  de  Toulouse,  crut  pouvoir  en  tirer  parti ,  et  pensa 
avec  raison  que  ces  résidus ,  traités  par  les  méthodes  ordi- 
naires, pourraient  encore  donner  du  sulfate  de  quinine. 
L'expé^^ience  le  confirma^  bientôt  dans  son  idé^ ,  et  il  eut  le 
plaisir  d'obtenir  ainsi  des  masses  assez  considérables  de 
sulfate  de  quiniile  au  profit  de  l'administration  dont  il  pre* 
nait  les  intérêts  d'une  manière  aussi  judicieuse.  L'exposé 
de  ses  expériences  iai^  la  base  d'un  niémoire  qu'il  vient  de 
publier.  Lorsque  nous  n'avions  encore  qu'une  idée  vagiie 
de  son  mémoire ,.  nous  avons  donné  à  M«  Guerette  tôud 
les  éloges  que  ce  travail  noiis  paraissait  et  nous  parait 
encore,  souâ  uïi  céçlain  point  de  vue,  devoir  mériter- 
et  bien  que  ,  page  120 ,  tom.  7  du  JoumJt  de  Pharmacie 


nous  en  ayons  dit  assise (i)  pour  qa*on  èii  (lut  eonclure  quo 
le  ({uina  épuisé  par  T^au  froide  retenait  presque  toute  la' 
quinine  ,  nous  neu.  déclarons  pas  moins  que^nous  aurions 
cru  qqe  par  des  décoction^  ,  c'est-à-dire  par  l'action  pro-- 
longée  de  l'eau  bouillante  sctr  ces  écorces.,  on  aurait  pu 
leur  enlever  beaucoup  plus  de  quinine- que  réellement  on 
-en  retire  d'après  lés  expériehces  de  M.  Guerette.  Mais  ce 
pharmacien  noqs  parait  aller  trop  loin  lorsqu'il  assure , 

l*^.  Que  l'extrait  de  quinquipa  obtenii  par  l'évappralion 
des  décoctions  aqueuses  ne  contient  pas  de  quinine  ; 

a^.  Que  le  quinquina  épiiisé  par  L'eau  contient  autant  de 
quinine  ,  et  peut  ^produire  sensiblement  autant  de  sulfaXe; 
que  celui  qui  n'a  pas  été  soumis  k  l'actiou  de  l'eau. 

Pour  établir  sa  première  assertion,  M.  Guerette  se  fonde 
sur  ^ne  expérience  consignée  page  6  de  son  mémoii*e  *,  elle 
consister  traiter  la  matière  extractive  des  décoctions  de 
quinquina  par  l'acide  sulfuriqae  très-étendu  et  par  le  char<- 
bon  animal ,  comme  pour  avoir  du^  sulfate  de  quinine. 
M.  Guerette  n'a  obtenu  qu'une  matière  visqueuse  qui  n'a 
pas  cristallisé.  Ayant  répété  cette  exjpérience  ,  je  n'ai  pas 
obtenu  de  résultat  plus  heureux ,  pas  de  cristaux  de  sulfate 
de  quinine;  mais  je  me  suis  bien  gardé  d'en  tirer  les  mêmes ^ 
conclusions  :  l^âi  pensé  que  la  quinine  pouvait  être  mas- 
quée et  comme  enveloppée  par  la  matière  gômmeuse  et 
Texcès  d'acide  quiuique  mis  à  nu  par  l'acide  sulfuriqite  ç 
je  n'ai  point  dès  lors  désespéré  d'en  obtenir  du  sulfate  en 
isolant  pour  ainsi  dire  la  gomme  à  l'aide  d'un  procédé  plus 
analytique.  J'ai  préparé  avec  une  livre  de  kina  calissaya  un 
extrait  aqueux  à  l'éjlat  niou  ;  je  l'ai  traité  par  l'alcohol  à  36"*, 


Jk;.. 


(i)  «  Quant  au  sel  de  Lagaraie ,  préparé  par  mace'rStioti  à  froid^^eloii 
la  me'thodede  Tinveoteur ,  il  est  formé  de  qùinat&de  chaux ,  de  gomme, 
de  matières  colorantes  ,  et  coatleat  très-peu  de  sel  cincbonique  ;  car , 
bien  que  ce^dernier  sel  soit  par  lui-même  assez  soluble  dans  l'eau  froide, 
il  est  tellement  déf^du  dans  le  quinquina  ,  par  la  matière  rouge  inso- 
luble et  par  la  raatfêregraèse  insoluble,  que  IVau  TatU^uê  â  peine,  etc.  » 


^ 


DE      PU  A  î\  M  ACTE.  à*53 

d*al;>ord  a  froid,  puis  à  chaud  *,  apiris  cinq  bu  six  traitetnens, 
Textr^it  avait  perdu  toute  son  amertume  et  partie  de  sa  cou- 
leur ;  C'était  alors  un  mélange  de  gomme  et  de  quitiate  de 
chaux.  Les  liqueurs  alcoholiques  colorées  et  très-amères 
ont  doUné  par  Févaporation  une  matière  brune  grumeleuse 
qui ,  reprise  par4  eau  bouillante,  n*3  laissé  qu'une  matière 
insipide  et  résinoïde.  La  lixjuet^r  aqueuse  a  été  versée  sur 
de  la  magnésie  caustique ,  et  exposée  quelques  instaos  à  une 
température  de  iqo  degrés.  Filtrée  ;  elle  contenait  d»  qui- 
nate  de  m^gujésie^  et  le  précipité  magnésien ,  repris  par 
Talcohol  bouillant ,  a  donné  une  quantité  de  quinine  qjui  a 
fourni  quatorze  grains  de  sulfafe  de  quinine  par  la  méthode 
ordinaire.  . 

Il  est  donc'démorttfé,  par  celte  expérience,  que  l'eau 
bouillante  entève  au  quinquina  une  certaine  quantité  de 
quintne  à  l'état  deqiiinate  àcMe.  La  quinibe  qui  reste  dans 
l'écorce  nous  paraît  y  être  alors  à  Tétat  de  soiis-sel ,  peu  so- 
luble  dans  Teau  ,  m^is  trèsrsoluble  dans  les  liqueurs  acides. 
C'est  i  la  présence  de  la  quinine  qui  se  trouve ,  quoiqu'en 
petite  quantité,  dan&les  extraits  de  quinquina  que  l'on  doit,  ^ 

selon  nous ,  rapporter  les  propriétésTébrifuges  de  ces  mé* 
dic^mens. 

M.  Guerette  ,;n'admettant  point  de  quinine  dans  les  jap- 
traits  aqueux  de  quinquina  ,  a  du  être  porté  à  {>enser  qtie 
Le  quina  épnisQ  pa^  Feau  devait  produire  autant  de  sulfate  , 
de  quinine  que  le  quina  i^ier^é.  Quelques  expériences  l'ont 
de  plos  confirmé  dans  cette  opinion.  Nous  croyons  cepen- 
dant avoir  trouvé  ce  qui  a  pu  en  cela  l'induire  ed  erreur  : 
le  quina  épuisé  par  l'eau  ,  traité  par  la^méthode  ordinaire , 
donne,  ainsi  que  Je  démontre  M.  Guerette,  un  sulfate  de 
quinine  beaucoup  plus  beau  et  blanc  dès  la  première  cris*- 
tallisation  ;  celui  obtenu  par  le  procédé  ordinaire  est  pfus 
coloré.  Pour  le  purifier  ,  il  faut  le  redissoudre-,  et  aloi's  on 
en  perd  beaucoup  quand  on  opère  en  petit*  H  y  a  donc  en 
quelque  sorte  balwice'eijtrc  le»  résukatii  obtenus  par  Ifis 


a54  ,         JOURNAL    ^ 

deux  méthodes  ;  mais  en  opérant  en  grand  Tavantage  res- 
terait à  l'ancien  procédé.  Du  reste,  MM.  les  commissaires 
de  la  Spciété  de  médecine  de  Toulouse,  dans  un  tableau 
annexé  à  leur  rapport  sur  le  mémoire  de  M.  Gùeriette,  ont 
consigné  des  faits  qui  démontrent  évidemmelfit  que  les  dé- 
coctions aqueuses  enlèvent  au  quinquina  une  portion  de  sa 
quinine.  En  effet^,  nos  honorables  confrères,  MM;  Duprat , 
Ricart ,  Tarbe^  et  Magnes  Labeur  nous  donnent  les  ré- 
sultats suivans  : 
Un  kilogr. ,  ou. deux  liv.  quina  vierge  a  fourni  , 
Sulfate  de  quinine  pur.  .....     a  gros  demi. 

Sulfate  de  quinine  et  cinchonin.  .     demi-gros. 

.  •     • 

r^  ,  Total.  .  .  ....     3  gros. 

tin  kilôgr.  quina  épuisé  par  3  décoctions  a  fourni  : 

Sulfate  de  quinine.    • i  gros  demi. 

Sulfate  de  quinine  et  cinchonin.  •     demi^gros, 

^  Total 2  gros. 

Différence  d'un  gros, un  tiers  entre  les  deux  produits. 

On  voit  par  la  que ,, contre  Tàssertion  de  M.  Guerette  y 
le  quina  épuisé  par  des  décoctions  donne  moins  de  sulfate 
de  quinine  que  le  quina  vierge  ;  sa  méthode  ne  peut  donc 
n^heureusement  pas  contribuer  à  la  diminution  du  prix 
de  cemi^dicàment,  puisque  d'une  part  l'extrait  obtenu  serait 
aux  dépens  d'une  partie  du  sulfate ,  et  que  de  l'autre  les 
fabricans  de  sulfate  de  quinine  n'auraient  pas  le  débouché 
de  la  dixième  partie  de  l'extrait  de  quinquina  qu'ils  obtien- 
draient par  cette  méthode. 

Le  mémoire  de  M.  Guerette  contient  encore  quelques 
assertions  qui. né  nous  paraissent  pas  mieux  fondées;  par 
exemple ,  il  croit  que  la  quinine  n'est  pas  tottte  formée  dans 
le  quinquina ,  qu'elle  est  le  résultat  de  l'union  de  principes 
acides  et  alcalins  ;  k  l'appui  de  cette  opinion  il  cite  des 
phrases  isolées  extraites  de  savans  mémoires  ,  mais  il  nous 
semble  faire  une  fausseapplication  ou  tirer  dés  conséquences 


/ 


'r 


DE     PHARMtÂcCIE^  bâtS 


/ 


forcées.  Quant  à  ses  propres,  expécietices  ^  nous  croyons 
quW  n  en  peut  rien  conclure  :  par  exemple,  ayant  des  eaux 
mères  incristallîsables  proyenant  de  cinq  opérations,  de  sul- 
fate de  quinineainsique  des  substana^s  insqufiuses ,  produits 
de  décoctions  aqueuses  et  d^ extrait  alcoholique  y  M.  Guère tte 
réunit  toutes  ces  tnatières,  y  mit  de  Peau  acidulée  et  du 
charbon  animal,  et  en  obtint  du  su;Ifate  ^  il  en  conclut  que 
là  il  s*est  formé  de  U  quinine ,  parce  que^d'uii  côté  il  y  &  i 
dit-rl ,,  des  principes  analogues  aux  acides  et  de  Tàutre  des 
principes  analogues  aux  alcalis  dont ,  selon  luî,, la  réunion 
constitue  la  quinine......  Mais  il  fallait  d'abord  clémontrer 

la  composition  de  la  quinine ,  isoler  ces  principes  alcalins 
et  acides ,  faire  voir  que  leur  réunion  produisait  l,a  quinine^ 
et ,  pour  des  choses  si  délicates ,  éviter  surtout  rem|>loi  des 
eaux  mères.  Pu  reste  ,  on  sait  que  leé  eaux  m^res  du  sul- 
fate de  quinine ,  après  avoir  séjourné  des  tnois  entiers  dans 
un  vase  sans  donner  dé  cristaux,  en  fournissent  quelquefois 
presque  sur-le-champ  par  Fagitation  ou  le  changement  de 
vases.  D'autres  fois  on  détermine  la  cristallisation  en  y  jetapt 
une  pincée  de  sulfate  déjà  cristallisé  ,.etc. ,  etc,  . .  . 

En'  résumé ,  il  suit  de  ces  observations  : 

1^.  Que  la  quinine  est  cristallisable^  et  qu^  la  cristalli- 
sation ne  dépend  que  de  certaines  circonstances  ;        . .      , 

2**.  Que  cette  base,  salifiable  wdM5  parait  toujours  exister 
dans  les  quinquma  à  Tétat  de  combinaison  avec  l'acide 
quinique  ;  ... 

3^.  Qu'on  la  retrouve  dans  les  décoctions  et  les  extraits 
aqueux  de  quina  ^  . 

4*.  Enfin  que  le  quina  épuisé  par  l'eau  bouillante  con- 
tient moins  de  quinine  que  le  quinquina  vierge,' et  que  cette 
méthode  n  est  pas  avantageuse  en  raison  de  la  moîn^dre  quan* 
tité  de  sulfate  de  quinine  qu'elle  produit. 


q56  joueval 

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■  • 

ESSAI  D'AXÎALYSE 
De  Feaudela fontaine  salée  deSaSes  (Basses-Pjrénées)(i); 

Par  H.  Pomsm  ^  pkamiacieii. 

En  donnant  la  notice  snr  cette  eaa  salée ,  j^aorais.du  faire 
la  description  des  coaches  des  terrains  qni  environnent  de 
plus  près  cette  fontaine  ;  mais  cela  parait  d^antaot  pins  dif- 
ficile qoe  personne  ne  connaît  positivement  jusqu'à  présent 
la  direction  des  filets  d'eau  qui  sourdent  de  toutes  parts  dans 
le  bassin ,  et  que  cette  source  jaillit  au  centre  d*unc  ville 
dont  la  population  s'élève  à  environ  huit  mille  habitans* 
n  sera  facile  de  reconnaître  qu'elle  sort  d'un  terrain  ax-' 
gilo-mameux,  par  la  petite  géologie  que  je  fais  dts  environs 
de  la  ville. 

JLe  territoire  de  Salies  est  généralement  composé  d'argile 
et  de  marne  :  tantôt  ces  deux  terres  sont  confondues  et 
mêlées  ensemble»  tantôt  elles  forment  des  couches  distinctes 
et  séparées  \  aussi  il  est  peu  de  propriétaires  à  Salies  qui 
n'aient  leur  marni^re. 

A  l'est ,  et  tout  près  de  la  ville  ,  on  trouve  quelques  car- 
rières de  plâtre  au  nord  ;  on  en  voit  encore  avec  des  cris- 
taux de  gypse  ,  au  pied  d'ui^  côté ,  et  pour  ainsi  dire  dans 
la  ville. 

Dans  le  temps  de  sécheresse  ,  et  lorsque  Teau  de  Salies 
qui  traverse  la  ville  est  arrêtée  pour  l'utilité  des  usines ,  on 


{i)  Le  baron  de  Diétrich  a  donn^ ,  dans  sa  Dcterip-  dts  gUcs  de 
merai ,  desjorges  et  saUae»  des  Pyrénéen  >  Paris  1781 ,  iii-4*.  Seopnde 
partie ,  p.  4^9^  >  saiv. ,  des  dêTeloppemens  plus  dètaillés^sor  TextractioB 
da  sel  de  cette  source  ^  il  cb  désirait  oDe  analyse  chimi(|oe.  II  &it  obcer- 
▼er  qu*îl  existe  aossi  -à  Gaajac ,  non  loin  d'Oiiès ,  one  source  salée  et  drs 
couches  d*a$plialte,  d^oà  Ton  extrait  le  bitume  dit  de  Caapenne.  I>ès  16C7 
le  JçmmÊl  desSavmms  avait  parlé  de  la  footaûie  de  Salies,  sur  laqiielle 
il  BUDMiuait  beaucoup  de  rcnscigncmcns.  J.-J.  V. 


D«    PHABlttÂClE.  257 

aperçoit  dàsa  le  lit  de  ce  ruisseau  et  clans  son  trajet  vers  * 
le  N.-0«  ,  des  sources  d'eau  salée  qui  sourdent  à.trayers  le 
plâtre  ,  Targite  et  la  marne.  En  suivant  la  rive  droite  de  ce 
ràisseau ,  on  trouve  de  la  tourbe  à  un  quart  de  lieue  de  la 
ville.  Plus  loin ,  et  sûus  la  même  direction  ,  sont  deux 
sources.d'eau'a|lée  ,  quoique  faibles ,  et  deux  (barrières  de 
plaire  considérables.  Â  Castagnède ,  -village  à  environ  trois 
quarts  de  lieue  et  à*  la  gauche  de  ces  dernières  ,  existe  une 
superbe  carrière  de  plâtre ,  remarquable  par  une  crevasse 
qui  la  sépare  ,  et  dont  les  parois  sont  eiftièrement  couvertes 
de  gramds  cristaux  de  gypse  qui  ont  pour  gangue  du  plâtre 
plus  comittun.  Enfin  il  7  a  encore  k  Test  une  autre  sourcç 
d'eau  salée  marquant  neuf  degrés  au  pèse^sel  :  celle-ci  est 
située  dans  la  commtlne  d-Oras,  au  delà  des  collines  qui 
séparent  le  territoire  de  deux  communes.  Elle  fournit  envi* 
ron  quatre  tonneaux  d'eau  salée  tous  les  jours  ,  de  la  conte- 
nance de  trois  cents  litres  chacun ,  que  le  propriétaire  vend 
cinq  ou  six  francs  chacun.  Â  Saint^-Jean-Pied -de-Port ,  â 
l'est  de  Salies  ,  et  à  six  myriamètres  de  distance  se  trouve 
encore  la  fontaine  salée dH^mcille  (i),  dont  j'ignore  le  de- 
gré. On  trouve  aussi  dans  les  environs  de  Salies  plusieurs  , 
carrières  de  sable ,  parmi  lesquelles  il  y  en  a  une  qui  le 
fournit  très-blanc  et  qui  pourrait  être  employé  avec  avan- 
tage pour  la  fabrication  du  verre. 

L'époque  de  la  découverte  de  cette  source  si  abondante 
et  si  riche  se  perd  dans  la  nuit  des  temps  :  elle  est  due  , 
suivant  la  tradition  ,  à  un  sanglier  qui  aurait  été  poursuivi 

''       ,    ■'.        ■  ■        '      '  — ^ ' 

r  (1) .  CeUe»fontaine  d^Aincille  est  dituëe  vers  Test,  sur  je»  montagnes  des 
Pyrénées,  â  trois  lieues  de  Saint-Jean-Pied-de-Port,  qaoique  cependant 
elle  ne  soit  pas  sur  la  plus  élevée.  Le  sel  qu'^elle  fournit  est  pareil  à  celui 
de  Salies,  mais  elle  est  peu  abondante.  Sur  la  même  ligne ,  et  au  delà  des 
fiantet- Pyrénées  qui  séparent  la  France  et  TEspagne  ,  on  trouve  dans  la 
partie  espagnole  une  mine  de  sel  gemme  qu'ion  exploite  avec  beaucoup 
de  succès ,  dont  le  sel  introduit  en  France  par  contrebande  est  vendu  ^^ 
vi)  prix.  Cette  Concui^rence  avec  celui  de  Salies  est  très-nuisible  aux  io^ 
ttirèts  d»  gouvernrment  et  à  la  vente  de  celui  de  Salies. 


a58  JOURNAL 

et  blessé  mortellemeoL par  des. chas^eard  dans  le.bois  qai 
couvrait  jadis  lé  sol  sur  lequel  la  ville  de  Sali(^  est  bâtie. 
Il  ne  resta  cepepdant  pas  sur  le  coup ,  il  continua  sa.n^rchç* 
Parvenu  au  crepx  où  se. trouve  Teau  salée ,  il  s'y. vautra jel 
mourut  peu  après  sur  le  bord  de  ce  creux.  Les  chasseurs 
ayant  suivi  sa  piste  retrouvèrent  le  sanglier  couvert  d'un 
sel  .blanc  cristallisé  sur  lui  par  levaporation  de  son  dis- 
solvant. 

D'dprès  la  même  tradition  (i)  ,  cette  découverte  aurait 
amené  la  fondation  de  la  ville  :  cela  paraît  encore  très^.vrai'^ 
semblable.  Une  source  d'eau  salée  pouvant  devenir  une 
brsinche  de  commerce,  dut  engager  lès  hommes  à  coustruii'e 
des  maisons  .dans  lés  environs ,  et  les  fabriques  nécessaires 
à  l'exploitation  et  à  la  confeqtion  de  leur  seL 

La  réussite  des  premières  personnes  qui  s'établirent  dut 
en  engager  d'autres  à,  former  de  nouveaux  établissemens. 
Le  nombre  des  habi tans  dut  augmenter ,  et  de^là  la  forma-i- 
tion  de  la  commune.qui  sans  doute  tire  son  nom  (SaUes) 
du  sel  auquel  elle  doit  son  origine. 

Les  part -prenans  ont  des  rcglemeiMi  entre  eux  qu'il 
serait  trop  long  de  décrire,  ce  qui  in'éloignerait  de  mon 
sujet.    .  .^  , 

Je  passerai  aussi  sous  silence  la  distribution  de  l'ean  et  la 
contenance  des  mesures  employées,  ainsi  que  la  mainière 
d'épurer  Teàu' avant  de  la  délivrer  aUx  fabricans.  Il  tue 
suffira  de  dire  que  ce(te  fontaine  est  peut-être  la  plus  pré* 
cieuse  qui  existe  sur  le  globe ,  soit  par  la  qualité  du  sel 
qu'elle  fournit ,  soit  par  la  quantité  qu'on  en  retire ,  et 
qu'elle  donne  environ  trois  ou  quatre  cent  mille  francs  de 
revenu  par  an  au  gouvernement ,  suivant  le  nombre  d'ex- 
tractions qui  se  font.      ,  '  , 


■  II»** 


'  ,  (i)  Cette  tradition  parait  avoir  quelque  probabilité'  en  ce  qae  la  ville 

«Salies  avait  un  sanglier  pour  armoiries  ,  avec  cettç  devise  béarnaise  : 
jrou  fCy  eri  mourt-,  arres  ny  bibere  (c'est-à-dire  )  Si  je' n'y  étais  pas 
mort 4  personne  n'y  vivrait. 


DE    'PHAKMACIE.  ^Sq 

Au  rapport  des  habkans  de  Salies,  cette  fomainè'na 
dimjniié  eh  rien  yqupîqû'oxploitée  depuis  plusieurs  sièqles, 
nip'ar  la  quantité ,  ni  par  là  qualité  de  son  sel,  ce  qili  fait 
présumer ,  avec  ce  que  nous  avons  dit  plus  fa^ut^'  que  la 
mine  de  sél  gemme  qui  lui  donne  naissance  doit  être  iné^ 
puisable  et  d'une  étendue  considérable.     *     < 

.  Cette  fontahie  constitue  un  superbe  bassin,  de  forme  irré^ 
gulière ,  situé  au.  centre  de  la  ville ,  près  la -placée  publique 
dite  dû  Baya.  L'eau  y  est  rieteuùe  d'une  part  par  le  mù|: 
de  celte  place  %  de  l'autre  côté  et  vis'i-^vîs  par  la  muraille 
de  deux  maisons  qui  se  trouvent  en  £^ce  ;  des  degrés  d^ 
pierre  cpii  prennent  naissance  au  nireatt  du  sol  de  la  place, 
et  qui  conduisent  jusqu'au  fond  du  bassin ,  en  fdrmeiit  les 
extrémités.  Le  sol  de  ce  réservoir  est  garni  des  planches 
qui  y  sont  plaëées  j3epuis|un  temps  immémorial ,  et  elles 
sont  aussi  saines  que  dans  le  uiomént  qu'elles  y  furent 
mises.  Une  très-haute  barrière  de  fer  en  fér^le  les  extré- 
mités ^  et  empêche  qu'on  ne  puisse  s'y  introduire  pour 
prendre  de  Teau  que  les  jours  indiqués  par  un  des'ntô* 
gistrats.  '^  .  ' .     .         - 

Plusieurs  sources  d'ciau  salée  jaillissent  dans  le  réservoir, 
mais  qui  n'ont  pas  le  mén^  degré.  On  remarque  que  la 
squrce  principale  9  qui  est  séparée  des,  autres  par  toute  l'é- 
tendue d'un  des  côtés  du  bassin ,  marque  de  23'  l  à  ^4  de- 
grés au  pèse-sel  de  Baume.  Cette  eau  est  presque  saturée , 
et  la  source  qui  la  fournit,  est  peut-être  une  dés  plus  Satu- 
rées qui  soient  au  monde.  Le  mélange  de  ces  sources  con- 
stitue upe  eau  de  19  à  2k>  degrés,  et  c'est  dans  cet  état  qu^on 
la  délivre  aux  fabricans.  ' 

Ceux-ci  font  leur  sel  d'une  manière  très'^simple ,  mais 
pas  aussi  étonomique  ;  cependatit  si  l'on  remarque  que  la 
chaleur  qu'ils  perdent  d'une  part  est  employée  à  sécher 
le  sel  en  passant  par-dessous  l'endroit  qui  le  contient ,  on 
ne  blâmera  pas  autant  qu*on  a  coutume  de  le  faire  leur 
manière  de  travaillera 


a6p  jov^y  ki^ 

Poûi^ faille  le  tel  ^  ils  font  évaporer  Feaa  dans' des  poètes 
de  plomb  doat  la  eonstruction  serait  très-bien  entendue  si 
elles*  étaient  assez  grandes  ;  mais  elles  n'offrent  qu*enYi« 
ron  g^  centimètres  de  longueur  sur  87  de  largeur,  et  1 1  cen- 
timètres de  profondeur  ou  4  ponces.  Ils  les  placent  sur  la 
même  ligne  au  nombre  de  trois  ou  quatre  dans"  le  foyer  ^ 
soutenues  a  cinq  ou  six  pouces  au-dessus  du  sol  par  dé  grôs^ 
ses  pierres  ou  par  un  peu  de  maçonnerie  placée  aux  quatre 
coins  de  la  poêle.  Les  poêles  étant  remplies  d'eau  ,  on  les 
fait  bouillir  jusqu'à  ce  que  (d'après  leur  expression )  elle 
se  caille.  Parvenue  k  ce  point ,  on  enlève  le  sel  avec  une 
pelle  de  bois  »  faite  n  la  manière  d'un  râteau  ,  et  on  le  jette 
sur  UQ  pldn  incliné  du  c6te  des  poêles ,  qui  occupe  tonte 
l'étendue  de  la  cheminée  «et  par-dessous  lequel  la  chaleur 
et  Ja  fumée  s'échappent  en  séchant  le  sel.  Le  bord  inférieur 
de  ce  plan  avance  vers  la  partie  postérieure  des  poêles  ,'et 
à  ces  bords  qui  se  trouvent  à  peu  près  k  un  mètre  de  hau^ 
teur ,  sont  pratiquées  des  échancrures  auxquelles  sont  sus- 
pendues des  bandes  de"  vieux  Ti'ngë ,  terminées  en  pointe 
vers  la  partie  inférieure  ,,«t  tombant  perpendiculairement 
sur  les  poêles.  C'est  le  long  de  ces  linges  qu^un'e  partie  des 
eaui  s'écoule  en  retombant  dans  les  poêles ,  et  que  les 
sels  déliquescent,  m,èléis  au  muriate  de  soude ,  cristallisent 
en  forme  dé  stalactites. 

C'est  ce  sel  qu'an  appelle  tarràcq  dans  le  pays,  et  qui 
est  d'une  qualité  bienJnférieure  à  Faulre,  quoique  quelques 
personnes  pensent  qu'il  est  meilleur  k  cause  de  son'  goût 
piquant  et  de  son  amertume  ,  qui  soui  dâs  à  la  présence  des 
sels  déliquescens.  C'est  avec  ce  sel  que  l'on  fait  de  mau- 
vaises salaisons,.  .  :  ^ 

On  croit  communément  à  Salies  que  cette  fontaine  four- 
nit par  jour  ^4  comptes  d'eau  salée,  chaque  compte  ou  part, 
36  sacs  de  sel  du  poids  de  â5  kilogr'^  chacun  ,  etc. 

L'eau  vue  en  masse  dans  le  bassin  parait  d'utie  couleur 
safranée ,  rouss&tre  ,  qu'elle  doit  à  une  substance  f^xtrac^* 


DE     PHARMACIE.  l6t 

tÎYje  et  à  une  terre  oçràcée  qu  elte  charrie.  Ces  substances 
se  précipitent  par  le  repos  au  fond  du  bassin  ,  et  dans  les 
rési^rvoirs  des  fabricans  :  c'est  là  quelle. subit  encore  une*- 
altération  sensible  par  Taction  simultanée  de  Voxide  de  fer 
et  de  cette  substance,  qu'elle  forme  un  dépôt  d'une  couleur 
trè$^noire,  que' les  fabricans  ont  bien  spin  de  ne  pas  re-' 
muer  lorsqu'ils  puisent  Teau  dans  leurs  réservoii's  pour  la 
mettre  dans  les  chaudières  à  évapôratipn. 

Un  litre  d'eaa  a  passé  très-clàir  à  travers  un  âltre. ,  en  j 
abandonnant  o,  lo-  de  celte  substance  ocracée. 

La  pesanteur  spécifique  de  cette  eau  marquant^o  degrés 
à  Varéomètre  de  Baunié,  est  de  1 164^  celle  de  Teau  distillée 
*    étant  looo, 

.  Cette  eau ,  mise  en  contaqt  avec  un  peu  de  sirop  de  vio- 
lettes, devient  légèrement  verdàtre,  phénomène  qui  Ilii  est 
commun  avec  toutes  les  eaux  chargées  des  principes  salins 
et  terreux. 

Un  litre  de  cette  eau  évaporée  à  siccité ,  avec  leaména- 
gemens  convenables.,  a  laissé  un  résidu  d'un  sel  très-blanc    . 
qui,  bien  desséché  jusqu'à  ce  qu'il  n'adhérât  plusauk  mains, 
a  pesé  a, 35  v  mais  lorsqu'on  travaille  en  grand,  on  peut  bien 
en  retirer  davantage.       ' 

Lprsqu'oafait-évaporer  cet|e  eau  pour  se  procuTer  Feau- 
mère,  et  quon  la  précipite  par  du  sous-carbonate  de  po-* 
tasse ,  on  obtient  une  terre  blanche  au  magnésie.  Si  l'on 
fait  évaporeir  cette  liqueur  ainsi  précipitée ,  avec  les  pré- 
cautions nécessaires ,  on  obtient  up  hydrochlorate  de  po- 
tasse foriçé  par  l'acide  qui  était  uni  à  la  magnésie  avec  la 
potasse. 

Voulant  savoir  combien  cette  eau  pouvait  contenir  de  - 
magnésie  ,  j'en  ai  précipité  i,5qo  avec  du  sous-carbonate 
de  soude  pur  \  le  précipité  que  j'ai  obtenu  étant  bien  lavé 
et  bien  séché  a  pesé  2,00  qui  me  représentent  3, 00  d'hy- 
drochlora^te  de  magnésie  ,  ou  un  peu  plus  seulement  que 
cette  quantité  d'eau  contient, 


) 


Cette' terré,  dissoute  par Tacide  sulfuriij^e  très-étendu 
d'eau  i  forme  du  sulfate  de  magnésie  en  évaporant  cette 
dissolution  avec  ]es  précautions  requises. 
r  Lorsqu'on'  fracture  les  cristallisatîona  ,  d'une  certaine 
quantité  d'eau  ,  on<^serve  que  les  dernières  conûennent 
toujours  une  petite  quantité  de  sulfate  de  soude»    • 

Enfin  oette  même  quantité  d'eau  ayant  été  précipitée  par 
le  muriate  de  baryte ,  a  donné  un  dépôt  du  poids  de  6,95 
de  sulfate  de  baryte.,  ce  qui  représente  environ  4)00  de 
sulfate  de  soude  ;  mais  comme  Tacïide' oxalique  et  l'oxalate 
d'ammoniaque  la  louchissent  un  peu ,  cette  eau  peut  con- 
tenir encore  du  sulfate  dfr  chaux  que  je  porte  par  esti- 
mation à  0,^5. 

Il  résulte  des  expériences  ci*  dessus  que  l'eau  salée  de 
Salies  tient' eit  dissolution  les  sels  snivans  dans  les  propor- 
tions ci-^'après  indiquées  : 

Cblorure  de  soude.  ....«••.     Q^^oS 

Chlorure  de  magnésie.* i^oo 

Sulfate  de  soude  (  3cc  ) •       4»^^ 

Sulfate  de  chaux.  .  •  • o,q5 

Total.    ........  100,00 

'  D'apr&  cettç  analyse ,  on  voit  que  la  ville  de  Salies  peut 
s'enorgueillir  de  posséder  un  seL  des  plus  purs  que  Ton 
connaisse  ^  jodoisajoutek*  qu'ilest  d'une  blancheur  éblouis- 
sante, d'un  grain  extrèmemetit  sec  et  très*fin ,  ne  laissant 
rien  dans  la  bouche  de  l'amettume  et  de  Tàcreté  des  sels 
déliquescens  après  la  dégustation.  C'est  ce  qui  le  rend  trèfr* 
propre  pour  être  servi  sur  nos  tables ,  et  ce  qui  lui  douue 
la  supériorité  sur  tout  autre,  sel  pour  les  salaisons  (  dites  de 
Bayonne)  ,  quoiqu'on  les  prépare  à  Salies. 

^  Du  schlot. 

On  appelle  schlot  dans  les  salines  Ce  dépôt  de  crasse  sa- 
lée qui  se  dépose  au  fond  des  chaudières  par  Tévaporation 


y^ 


DE    PHARMACIE.  203 

des  eaux  chfirgéês  dS  sel  marin.  A  S^Hes/ou  rni'lui  a  donné 
le  nom  kéàri}aîs;é/V^arnu/ur&^/  il  se  foi^me  à  la  manière 
d'une  iacrustation  iqui  adhère  au  fond 'des  ch^udièk'es,  et 
do^t  on  la  détacbe  à  coups  de  petits  itiaillcts^ ,  sous  la  forme 
des  plaques  blanchâtreâ*  Ce' dépôt  est  un  des  premiers  pro- 
duits , qui  se  présentent  lorsquVu  fait  évaporer,  le^  eaux' 
pourien  rei^îrer  le  sel  marin^   •  • 

Dans  les  grandes  salines  de  la  Lorraine,  on  sépare  cia  dé-* 
pôt  avec  le  plus  grand. soiu ,  afin  que  la  pureté  du  sel  sôit 
portée  à  un  plus  ^ut  degré  de  perfection  :  c'est  ce  quW 
appelle.  sçhljOier.        •  • 

A  Salies  cette  précaution  devient  inutile,  soit  que  le 
principe  s'y  trouve  en-pélite^quàntité,  soit  parée  que  toutes 
les  yingt-quatro  heures  on  enlève  les  poêles  pour  eii  dé- 
tacher le  scblol  et  y  remettre  de  nouvelle  eau  salée. 

Pour  connaître  l«s  parties  constituantes  du  schlxyt  de  Sa- 
lies ,  j'en  ai  pris  une  certaine  quantité^  duquel  j'ai  séparé 
le  mujfiaie.  de  soude  qui  s'y  trouvait  en  état  de  mélange  eu 
Tagitant  sur  un  crible.  Ofeux  cents  grammes  de  schlot  ainsi 
prépai^és  ontété.  dcsséehés  à  la  température  de  8b  degrés. 
Le  schlotB perdupar  ce  traitement  4 pour  loo  :  cette périé 
doit  être  attribuée  en  plus  grande  partie  à  deTeau  ihter- 
post^e ,  et  à  Veau'  de  cristallisation  du'  sel  marifi  qui  s'y 
trouve  encocre  à  l'état  do«  mélange ,  parce  qu'il  décrépite 
tin>pmi(  àriU  manièiie  du  sel  marin  qui  n'y  est  pas  dans  l'é^ât 
^anbjjfdrev  ' 

Cçnt  grammes  de  schlot  ainsi  desséché,  et  réduit  eta  pou- 
diie  fiae^ ;.OA;t:étémis  à  bouillir  pendant  trois  fois  dans  de 
l'alcohol  s  P^*s  lessivés  avec  le  nièmeThenstrûé  pour  lùî 
^idèVf9rles:se,ls'déliqu€flfÊens.  Lés  liqueurs  réunies  ont  été 
distillées  jusqu'à  sîccité  dans  une  cornue  de  verre.  Le  ré- 
sidu d^pbé  dé  la  cornue  s'est  trouvé  du  poïdâ  de  7 ,6o  ; 
cçl.uircv»  soumis  de  nouveau  à  l'action  d'une  petite  quan- 
tité d'aleohol  froid  ,.luia  abandoniré  !i,5o  d'un  sél  piquant 
qui  a  été  .reconnu  pour  de  riiydrôchlorate  de  magnésie 


a64  JOURNAL 

pur  à  son  inaltération  par  Taclion  de  foxalate  de  potasse  , 
par  sa  déliquescence,  par  le  précipité  lanugineux  que 
Tammoniaque  y  formait,  et  par  Taction  du  nitrate  d^argent. 
Pendant  Tévaporation  de  l'alcohol  qui  tenait  ce  sel  en 
dissolution,  il  sV.$t  présenté  une  quantité  de  flocons  jau- 
nâtres qui  voltigeaient  à  là  surface  du  liquide  ,  et  qui  ont 
acqiiis  une  couleur  «plus  foncée  et  plus  volumineuse,  à  îne* 
sure  que  l'alcohol  se  volatilisait. 

L'évaporation  a  été  continuée  jusqu'à  siccité,  avec  les 
ménageniens  et  les  précautions  convenables ,  dans  un  p^ tit 
évaporatoire  de  verre  d«m  le  poids  tn'ëtait  connu.  Cett^* 
opération  finie,  Tévaporatoire  a  été  retiré  du  feu ,  bien  net-* 
toyé  et  pesé  de  nouveau  :  son  poids  s'est  trouvé  augmenté 
de  2,5o.  Exposé  aux  influences  deTair  atmosphérique,  ce 
résidu  en  attirait  fortement  rhumidité  et  se  résolvait  en* 
liqueur ,  à  l'exception  d'une  substance  noiràtra ,  poisseuse, 
prise  aux  parois  du  verre ,  et  insoluble  dans  Teau ,  la  blan* 
chissant  à  la  manière  des  gommer-résines,  et  s'attachant  aux 
doigts.  Cette  substance  qui  avait  un  goût  très-piquant  (que 
Ton  doit  attribuer  à  la  présence  momentanée  de  Thydro-' 
chloi^ate  dé  magnésie  ) ,  mise  sur  les  charbons  ardens,  iais^ 
sait  dégager  une  fumée  olan châtre  accompagnée  d'une 
odeur  de  cire  brûlée,  approchant  de  celle  du  succin.  Enfin, 
d'après  toutes  les  propriétés  qui  la  caractérisent ,  elle  doit 
être  considérée  comme  une  substance  végéto-bitumineùse 
dont  son  insolubilité  dans  Teati  m'a  procuré  le  moyen  de^ 
la  séparer  par  Iç  lavage  k  l'eau  distillée  de  toujt  le  sel  avec 
lequel  elle  se  trouvait  mêlée.  Le^poiâs  de  mon  évaporatoire 
m'a  fait  connaître  que  qelui  de  cette  substance  était  de  o,35. 
L'alcohol  qui  la  tenait  en  dissolution  était  d'une  couleur 
très-foncée  d'eau-'de^-vie  vieille. 

Le  schlot,  traité  par  l'alcohol  auquel  ila  abandonné  a,5o, 
A  élé  desséché  et  brassé  à  plusieurs  reprises  avec  une  égale 
quantité  d'eau  distillée  froide  dans  un  flacon  de  verre.  Cette 
eau  était  versée  chaque  fois  sur  un  filtre ,  et  cette  opération 


DE    PHARMACIE.  l65 

ft  étéconlinûée  juscpi'à  ce  que  le  schlot  n^ait  plus  rièot  fourni 
a  Veau.  Cette  eçu  filtréâ  a  été  un  peuirOubiée  par  rammo- 
nîaque(i)  j  ce  qui  m'iodiquerait  qu'elle  tient  un  peu  de 
sulfate  de  magnésie  en  dissolution. 

Cette  eau^yant  fourni  un  précipité  considérable  par 
l'action  du  murîate  de  baryte  ,  a  été  trailée.par  cristallisa- 
tion pour  en  retirer  le  sulfate  de  soude^  Quoique  cette 
manière  de  procéder  ne  soit,  pas  la  plus  exacte  à  cause  du 
peu  de  sel  marin  qui  peut. se  trouver  mêlé  avec  le  sulfatd 
de  soude  ou  sel  de  Glauber  ,  elle 'est  né>inmoins  la,^  plus 
méthodique*  En  conséquence  j'ai  fait  évaporer  plusieurs 
fois  et  cristalliser ,  ayant  la  précaution  de  séparer  avec  soin 
le  muriate  de  soude  qui  se  précipitait  par  Tévaporation  à 
chaque  cristaliisatfon.  C'est  de,  cette  manière  que  j'ai  ob^ 
tenu  35,90  de  sulfate  de  soudé  bien  cristallisé  et  bien  sec. 
J'avoue  qu'on  peut  en  retirer  davantage  en  travaillant  sur 
de  plus  grandes  quantités  à  cause  des  pertes  qui  sont  infi- 
niment pi  u$  sensibles  qu'en  traitant  de  petites  masses. 

Après  avoir  réuni  le  muriate  de  soude  que  j'ai  retiré,  de 
ces  divers  traitemens  ,  et  Tavoir  bien  séché  ^  je  l'ai  trouvé 
du  poids  de  5 1, 00. 

t£n  fracturant  (2)  les  .cristallisations  de  ce  sel  dans  un 
tonnoir  de  verre  pour  en  dégager,  autant  que  possible  , 
au  dé  saturation  et  le  sulfate  de.  soude ,  j'ai  obtenu  un 
petit  cône  de  sel  très-dur  et  très-compacte,  dont  la\  saveur 
paraissait  plus  franche ,  et  ,ne  laissait  après  elle  rien  de 
l'amertume  des  sels  étrangers  au  muriate  de  soude  pur  ; 
en  ùu  mot ,  ce  sel  est  de  la  plus  grande  pureté  ;  on  remarque 


(1)  Je  pense  que  la  iQ'igoë^iQ  c(ui  se  trouve  dans  cette  dissolatibn  a 
échappé  à  Taction  de  Talcoho),  puisqqe  par  la  cristallisalion  oa  ne  troure 
pas  de  su  Ifate  de  magnésie.  , 

(3)  Ce  moyen  pourrait  être  rais  en  usage  par  les  liàflirchands  de  sel  ^ 
ils  épargneraient  la  dépense  de  leurs  sacs  ,  qui  ipst  considérable  :  ils  ob- 
tiendraient un  autre  avantage  bien  pluji  prëcieux  encore ,  c'est  qne  le  sel 
n'attirerait  pas  rbumidite  et  supporterait  miemle  transport. 
XI*.  yinnée, -^  Juin  i8î5.  '    18 


}à66  JOURffAL 

même  qae  le  sel  qui  forme  la  base  du  cène  a  quelque  cliose 
de  plus  fiu  et  de  plus  frtoc  que  celui  de  la  poiate. 

Enfin  le  schlot  épuisé  par  Talcofaol  et  par  Teau ,  et  qui 
ne  pesait  plus  que  27,80 ,  s'est  présemé  sous  la  forme  d'une 
poudre  blanche ,  accompagnée  de  quelques  traces  d'oxide 
de  fer  ;  mais  ce  résidu  n^est  pas  du  sulfate  de  chaux  pur  ; 
Tacide  mumtique  faible  eu  a  dissous  une  partie  avec  dé-^ 
gagement  d'acide  carbonique^  et  lui  a  enlevé  ^<,oo  de  son 
poids.  La  chaux  et  la  magnésie  qui  étaiefit  unies  à  l'acide 
carbonique  ont  donc  été  dissoutes  par  l'acide  muriatique  , 
ainsi  que  le  peu  d'oxide  de  fer.  Il  reste  donc  a3,3o  de  sul* 
fate  de  chaux. 

'  La  solution  par  l'acide  hydrochloriqne ,  filtrée  et  préci<^ 
pîtée  par  l'oxalate  de  potasse  nentre ,  a  donné  lieu  à  un 
dépôt  pesant  1,20,  qui  doit  représenter  2,4^  de  carbonate 
chaux  et  1,60  de  carbonate  de  magnésie. 

Le  résidu  du  schlot ,  insoluble  dans  Talcohol  et  dans 
l'eau  ,  est  donc  composé  de  sulfate  de  chaux  ,  des  carbo- 
nates dechaux  et  de  magnésie,  a?eQ  quelques  traces  d'oxide 
de  fer. 

-    Il  résulte  des  expériences  qui  ont  éié  faites  pfécédem^ 
ûient ,  que  100  grammes  de  schlot  de  Salies  contiennent^^ 
i^.  Dans  la  solution  afcoholique  :  ^B 

Hydrochlorate  de  magnésie 2,1 5 

Substance  végéto-bitumineuse.    .  .  .       o,35 
2®.  Solution  aqueuse  : 

Hydroéhlorate  de  soude 5r,oo 

Sulfate  de  soude  cristallisé  (35,9o).  .     i7>^  sec 
3*.  Résidu  ;  « 

Sulfate  de'  chaux*.  .  .  .  • 23,30 

Carbonate  de  chaux '      2,4o 

■    ■    ■  -     de  magnésie. .  .  ^  .   .  •  •       1^60 
Perte  et  oxide  de  fer.    . i^25 


Total, 


100,00 


V 


DE      PHARMACIE.  ^67 

Ce  zBbéinoîi^e  fat  feit  en  f  8*5  ^  quelque  tetfaps  îtprès  là 
découverte  fie  4'i©de  par  CdurK)!»^  L'atialogî^<iui  me 
■cmbldt  derWr  etmer  ett»«  les*  éàw*  mé^^^  *$  soudes 
dofit  ce  i^hÂrnÎMe  le  iretvrait  et  celles  dtjk  sél  dé  Salles  ,  me 
donna  l'idée  èe le  chercter  dail^cés  dei^îèreâ.  Depiiis  lors 
nous  aTons'Vu  que  celle  subâtatïce  a  été  trouvée  danà  les 
eaux  mères* dfi«, salines  de  Halle ,  en  Tyrol"  et  dâiîié  c^les 
ée  Salua  «  en,  Pf émont. 

Cette  déocniverte  dÊfvaît  nécessairement  réveiller  mon 
attention  et  mâ^fairb  reprendre  quelques  è^tpetreiicés  pdtiK 
eherèher  le«  bydriédates  daws  le^'ewux  mèrëà  de  là  éalîne^ 
de  Salies.  Je  vais  remdre  ooinple  d'ùlie  ôénle  qui  nie  donne 
queique  espoir  de  trouver  ce  principe  daÉts  les  eaux  mères 
de  Sftltesy  remette  nt-à  tin*  autre  «ïoûient  dfem'assurer  si  la 
csooleur  vi<rf)ett©  qae  j'aî  oblentie  dépend  bien  posTtiyement 
de  Taciidn  qui  existe  etiifeTiodéjet  l'amidoii  ,  ou  bien  $î 
eîle  doit  être  attribuée  â  un  tô^nôfmencémerirdé  carbonisa- 
tion de  l'amidon  par  les'vajpèurs'dte^racjîde  sulfurîque. 

Du  sel  retiré  des  eaiix  mères  évaporées  jusqu'à  siccité 
fut  niis'da'iis'unè'fiolè  à  médecine  avec  3e  l'acide  sulfiirique, 
il  se  dégagpîy  aussitôt  des  vap&urs.blancbes, appartenant  aux 
liydrochioratcs  ,  mais  en  même  temps  j'observai  quelques 
gouttes  d'eau  de  belle  couleui:  violètte'<gui  tombaient  d'un 
morceau,  de  bois  couvert  de  pâte  d'amidon  que  j'avais  placé 
dans  l^^nt^rîeoflr  du.  goulot  devfa  fiole^'^t  kjui-  donnèrent 
au  m^iàniger  une  belle  couleur  v'iplette.  Cette  expérience 
ne  serait  poînt/flouteuse  si  nous  ne  savions  pas  que  l'acide 
snlforique'  produit  un  effet  ptesqae  analogue  sur  ra^midoii 
et  les  substances  végétales^  •  .  « 
•  Je  vais  i^endre  carnpte  datis- ce  moment  de  la  dfécoui^erle 
d'un-  sutfv  prinaipe  ignoré  jiiagu'^à  présent  datis  nos  eaîY^ 
mères  de  Salies.  Dans  mon  analyse  ,  j'avais  cru  inutile  de 
signaler  les  réactifs  qui  avaient  été  sans  action  sur  l'eau  sa- 
lée; c'est  pourquoi  je  n'avais  pa^. parlé  du  chlorure  de  pla- 
tine qui  n'avait  pà^  produit  Ift  plus  petite  altération  snr  l'eau 


l6H  JOURNAL 

salée  ;  mai»  je  fas  surpris  bien  agréablement  lorsqu*après 
avoir  bien  concentré  les  eaux  mères ,  les  avoir  laissées  re- 
froidir SL^tai  de  les  filtrer,  l'immersion  de  quelques  gouttes 
de  ce  cblorure  y  produisit  un  précipité  abondant  d^nn 
jaune  citron  qui  gagna  le  (bnd.du  verre«  Enfin  cette  eau 
mère ,  après  en  avoir  encore  séparé  par  la  concentration 
du  sel  marin ,  mise  à  cristalliser ,  fournit  par  refroidisse- 
ment une  crislallisation  de  forme  cubique  très-brillante 
d'hydrochlorate  de  potasse.  Nul  doute  que  ce  ne  soit  ce  sel, 
puisque  ces  cristaux  ,  essayés  par  Tacide  sufrarique ,  don- 
nent des  vapeurs  qui  blanchissent  à  Tapproche  d^un  bou- 
chon trempé  auparavant  dans  Fammoniaipiey  et  que  dissous 
dans  Teau  ils  précipitent  en  jaune  par  le  chlorure  de  pla- 
tine,  et  qu'ils  laissent  <ilans  la  bouche  un  goul  amer  et  désa- 
gréable. Cette  expérience  nous  avertit  que  la  potasse  existe 
vraisemblablement  dans  plusieurs  corps  qui  ont  été  analy- 
sés ,  et  dans  lesquels  elle  n*a  pas  été  indiquée  pour  avoir 
négligé  les  précautions  nécessaires. 

DU  BAUME  ÀRACOUGHINI  DE  LA  GUTANE; 

Par  M.  J.-J.  ViiiEY. 

M.  Guilbert ,  pharmacien  de  Paris ,  nommé  professeur 
adjoint  d'histoire  naturelle  des  médîcamens  à  Técçle  de 
pharmacie  (i),  ayant  besoin  de  connaître  plusieurs,  drogues 
qui  lui  sont  peu  familières,  telles  que  la  substance  vulgai- 
rement désignée  sous  le  nom  d^aracouchini ,  ou  apacow* 
chini  ^  à  Cayeitne  et  parmi  les  sauvages  Galibis  de  la 
Guyane,  il  m*a  paru  convenable  d'ajouter  aux  renscigne- 


(i)  Snr  \<\  désignation  de  S.  Ex.  le  ministre  des  affaires  ecclésiastiques, 
S.  Ex.  le  ministre  de  rioténear  l'a  préféré  aux  candidats  pre'sentés  par 
l'École  et  piir  l'Académie  des  scieQces  de  l'institut. 


DE      f»HVl\  MAGIE.  l6g 

mens  que  je  lui  ai.  donnés,  d'après  les  échantillons  qu'il 
mV  remis  ,  le^  détails  suivans  :  . 

L'arbre  qui  pr<edult  ce  baume  appartient  à  la  famille  des 
térébinthacées  ,  de  ta  division  des  balsamiers  ou  amyrîdées.^ 
c'est  l'iciqui^:  balsamlfère  ,  icéca  aracuchini ,  déqfit  par 
A|ibiet  *(  jPfaw/.  de  la  Guyane  -,  p.  343, 6g.  1 33  ),  a  feuilles 
ternées  efpinnées.  IF  croît  surtout  près  dje  la  rivïère  de 
Gourou*  Son  écorce  entamée  laisse  découler  une  sorte  de 
térébenthine  Limpide ,  balsamique ,  d'une  teinte  rougeàtre  , 
regardée  comme  ûu  puissant  vulnéraire  ^  on  l'a  reçoit  dans  / 
de  petites  calebasses  ou.couis  (du  creseentia  cujete)\  où 
elle  se  solidifie.  Les  sauvages  mêlent  ce  baume  avec  Thuile 
amère  du  caràpa  guyanensîs ,  et  y  délaient  aussi  du  rocou 
(fécule  ccdorante  du  bixa  orellana)  o\x  an  çbica  ,  ^cule 
de  Hgnonia  chica  »  également  rouge ,  pour  se  peindre  la 
peau  et  se  parfumer  le  corps,  même  les  cheveux.  Cette 
onction  les  garantit  de  la  piqûre  des  moustiques  et  de  la 
trop  grande  humidité  du  climat.  M.  Gu)4bcrt  nous  ayant 
fait  encore  d'autres  demandes  sur  des  .objets  de  la  matière 
nlédicale , .nous  pourrons  en  entretenir  également  le  public 
si  le  sujet  en  vaut  la  peine. 

1  • 

è       BIBLIOGRAÏ>HIE. 

4 

« 

Spécimen  matériœ  medicœ  BrasUienàù ,  exhibens  plantas 
médicinales quasin itinere per Brasiliamannis  i8 17-1 820, 
jussu  et  auspicils  Maximiliani  Josephi  I ,  Bdvatiœ  régis 
augustissimi  ^  suscepto  observav^it  Dr,  C.  F.  P.  de  Mar- 
Tius  ,  etc.  Fascic.  I.  Cum  tob,  IX. —  In-4^.  i8a4' 
Municb. 

Quoique  ce  sujet  que  traite  le  savant  docteur  de  Marti  us 
se  rencontre  eu  beaucoup  dé  points ,  nécessairement ,  avec 
celui  de  notre  honorable  botaniste  Auguste  de  Saint-Hi- 
laire,  chacun  d*eux  présente  néanmoins  des  faits  intéres- 


370  JOURNAL 

sans  qui  leur  $oot  propres.  Donnons  une  idée  du  fasci- 
cule du  docteur  Mardus,  qui  traite  spécialement  des  racines 
vomitives  que  présente  Le  Brésil. 

S.  M.  le  roi  de  Bavière  ,>en  envoyant  dans  cette  contrée 
MM.  Spix  et  de  Martius ,  leur  avait  dit  qu'i/  serait  iusez 
satisfait  poun^u  que  leurs  reclierches  devinsse^  utiles  ^ 
genre  humain.  Ils  ont  rempli  ce  noUe  désir.  M.  de  Mar- 
tius donne  ,  avec  une  très-bonne  figure ,  la  descriptîoD 
exacte  du  véritable  ipéçacuanha  de.  Pison  et  &'Jbrcgrave  , 
connu  d'abord  par  le  dessii^  et  les  caractères  spécifiques 
de  Brotero  dans  les  Transactions  de  la  Société  linnéenne 
de  Londres,  tome  YI,  page  iSj  ,  §ous  le  nom  de  Callicocca 
ipecacuanha.  Bern.  Ant,  Gomez  a  revendiqué  ses  droits  à 
la  découverte  de  cette  plante  précieuse,  c^mme  nous  l'a- 
vons dit ,  en  citant  son  M^moria  so^re  a  ipecacuanliafusca 
(loBrasil\,  ou  Cip6  dos  nossas  boticas»  Lisbonne  y  i8oi. 
Polit  iii-4°-  C'est  le  Cephœli^  ipecacuanha  de&  botanistes 
actuels  ,  et  nous  çn  avons  donné ,  d'api^ès  Tauteur  ,  la  des-^ 
cription  dans  \eJournc4complémentfuredu  Dictionnaire  des 
Sciences  médicales,  toxu,  YI ,  p.  33.5.  Cette  racinç  açqUiept 
chaque  jour  plus  de  valeur  par  sa  rareté  cr^is^ajiile;.  AuJQUi:^ 
d'hui  les  sauvages  Purîs  et  les  Coroados  (ainsi  nommés  à 
cause  de  leurs  cheveux  tondus  en  couronne)  vont  recueil- 
lir ces  racines  dans  les  forêts  éloignées ^  près  du^^uveXipo- 
10,  dans  la  province  de  Minas.  On  raconte  que  les  chiens 
sauvages ,  nommés  Guaras,  ont  les  premiers  fait  connaître 
là  propriété  vomitive  de  celle  plante  ,  que  les  Brasiliens 
emploient  comme  panacée  contre  presque  toutes  leurs  ma- 
ladies. Un  habitant  des  rives  du  fleuve  de  Saint-François , 
aj;>t*ès  avoir  donné  4o  doses  de  ce  remède  à  sa  femme  ma- 
lade ,  s'étonnait  de  n'avoir  pu  la  guérir  ;  et  les  doses  s*éiè- 
vent  dopuiis  24  jusqu'à  60  grains  .ça.  nou4ffç-  îM^  yai;i[6tés 
d'ipécacuanha  gri3-rouge  se.  trouveat  avec  \^  brun  cj^uis  les 
mêmes  bottes  de  ces  racine^  recueillies,  enaenible^  il  n'est 
donc  pas  vrai ,  con\me  Ta  imaginé  M,  JVIérat,  quela  pi:emîèrc 


DE     BHABMA.CIE.  T^'Jl 

croisse  au  Pérou  et  l'autre  au  Brésil.  Rarement  on  y  mêle 
les  racines  de  richardsonïa  scab^ra  yX>\x  celles  d^ionidium ,  et 
de  quelques  fougères  \  les  sauvages  même  ne  se.  irompçnt 
jamais  sur  ce  point. 

M.  de  Martius  iraiie  ensuite  de  la  richordsoma  scahra^ 
o\x  brasiliensîs  de  Gomcîz.,  dont  nous  avions,  donné  d'après 
ce  dernier  la  description  et  une  figure  faîte  sur  nature. 
M.  de  Martius  cite  une  autre  espèce,  richardsonïa  emetica  , 
puis  le  po/^ça/apoaj'a,  aussi  émé tique,  les  ionidlurn  ipecà- 
cuanha  ,  et  breuicaute  et  iirticœfoîium  ,  dont  il  ôfTre  les 
figures  et  les  descriptions.  Des  plantes  non  moins  intéres- 
santes sont  le  chiocôcca  anguifuga  et  le  densifolia  \,  d&  la 
farnille  des  rubîacées  baccifères  ,  voisines  des  coffra  et  des 
psychotrîa  ;  leurs  racines  très  -  vomitives  passent  pour 
un  remède  fort  efficace  contre  la  morsure  des  serpeiis  véni- 
"loieux  et  cotrlre^d'autres  maladies  graves  :  nous  en  avops 
déjà  parlé  dans  le  Journal  de  Pharmacie  d'avril  iSaS.  Les 
caractères  du  genre  sont  coilnus  et  décrits  dans  la  PentQn- 
driç  monogynie  de  Linné.  Voici  ceux  dés  espèces  :  ^ 

Sp.  I.  Chiococca  anguifuga  y  foliis  ovalis  ,  acuminatîs , 

glabris  5  racemis  pauiculatis  ,  axillaribus  ,  foliosis. 
,  Martius,  fascic.  J  ,  p.  X7.  Icott.5  et  riidiçis.tab.  9, 

fig.  20,  2U  ,  ^  . 

Sp.  2.  Chiococca  dentsifqlia,  <,  ioliisfiubcprdatis  ,  ovaijs  , 

Acutis,  glabris;  raçemi*  sia?plicibug,.axillaribu5  , 
♦filamentis  dense barbatis.  Martius,  ibid.  Tab.  6. 
Ces  racines  causent  des  vouiissemens  très-violens^a/C'- 
compagnie»  de  spasmes  effrayans  et  dje  suev^rsf  abondantes 
avec  des  purgations  fortes  ;  mais  ces  effets ,  -qui  paraisseçit 
dangereux  ,  sont  suivis  du  calme  de  1§  santé  après  les  pre- 
mières secousses. 

Lesmédecins  duBrésilontfoui^nià  M.  de  Martiu$la  racii[ie 
d'une  autre  rubiacée  qui  jouit  de  propriétés  analogues  ; 
c'est  la  Maneitia  cordifolia  (  foliis  cord^^p^ovatis  açutis  y 
peduuculis  axillaribus  uniiloris ,  caule  vol^bili  herbaceo), 


tX'J2  JOURNAL 

figurée  planche  7  par  rautcur.  Mutîsa  étdbli  ce  genre,  déjà 
décrit  par  Aublet. sous  le  nom  de  Nacibea* 

On  ne  rencontre  pas  de  Psychotria  emetica^  ni  à^Ionidium 
parviflorum  aux  lieux  parcourus  par  M.  de  Martin  s. 

Les  figures  très-bien  lithographiécs ,  dans  la  patrie  de  la 
lithographie  y  représentent  aussi  les  diverses  racines  vomi- 
tives du  Brésil. avec  leurs  couleurs  naturelles.  On  peut 
dire  que  cette  dissertation  du  docteur  de  M artius  est  extrê- 
mement intéressante  et  sera  recherchée  par  tous  les  amateurs 
de  la  botanique  médicale.  J.-J.  Viuey. 


4««  ^  .«%«««  Wtk«%t<%ft4«««»«M 


Familles  hatueelles  nu  récite  avimal  ^  exposées  succinc- 
tement et  dans  un  ordre  analytique ,  avec  T indication  de 
leurs  genres;  par  M.  Latreille  ,  membre  d«  Tlnstitut  ^ 
Académie  royale  des  scienées ,  etc.  Un  vol.  in-S"*.  Paris , 
1825.  Prix ,  9  fr.  Chez  J.-B.  Bailtière,  libraire ,  rue  de 
TEcoIe  de  Médecine,  n"*.  i\^  ^i  chez  Baudouin  frères  , 
rue  de  Vaugîrard  ,  n*.  36. 

De  jour  en  jour  la  méthode  naturelle ,  c'est»-à-dîre  la  dis- 
tribution classique  des  étrés  diaprés  leurs  plus  grands  rapr 
ports  d\'inalogie  entre  eux,  reçoit  de  brillans  perfection- 
nemens  :  elle  nous  dévoile  surtout  Tadmirable  harmonie 
qui  préside  à  leur  organisation  et  manifeste  leurs  proprié- 
lés  ,  leurs  habitudes  physiques  ou  morales  mieux  que  tant 
de  systèmes  arbitraires  ou  artificiels  dé  classification.  M.  La- 
treille ,  le  premier  entomologiste  actuel  de  PEurope ,  sans 
contredit ,  était  en  position,  par  ses  fonctions  de  professeur 
suppléant  de  M.  Lamarck  au  Jardin  des  Plantes ,  et  par  sa 
coopération  au  savant  ouvrage  de  M  Cuvier  (  le  Règne 
animal ,  distribué  diaprés  son  organisation  )  ,  de  traiter  ce 
sujet  avec  toute  la  profondeur  qu^il  exige.  Nous  croyons 
surtout  que  ses  travaux. sur  la  grande  division  des  iiisectes 
«t  autres  animaux  articulés  seront  désormais  classiques.  Tl 


DE     PHARMACIE.  i^S 

a  dùproGter  des  dëcouvertes  modernes  des  zoologistes,  et 
il  les  cite  avec  honneur,  car  il  est  trop  riche  de  son  propre 
fonds  pour  s'approprier  les  oeuvres  d'autrui.  ^ous  aimons 
irendre  justice  à  ces  savans  véritables  qui  enrichissent  je 
domaine  de  l'histoire  naturelle,  et  nous  nous  glorifions 
d'une  amitié  qui  n'a  pas  besoin  de  la  flatterie  pour  témoi- 
gner nos  hommages  à  de  grands  talens.  Les  médecins  et 
pharmaciens ,  jaloux  de  se  tenir  à  la  hauteur  de  la  science , 
ne  sauraient  suivre  un  meilleur  guide  que  celui-ci. 

J.-J.  V. 

CORRESPONDANCE. 

Lettre  dm  docteur  Louis  Frank  (i),  médecin  de  S,  M. 
l'Archiduchesse  Marie-Louise  ,  à  Parme  ,  à  M,  J.-B. 
Cawentou ,  à  Paris, 

Parme  ^  iSaS. 

Tandis  que  vous  tous  étiez  livr^,  sur  ta  véritable,  origine  et  la  nature 
de  V huile  de  croton  tiglium,^  à  des  recherches  si  intéressantes  et  si  utiles , 
j'ai  pensé  i[ue  Vous  pourriez  apprendre  avec  un  égal  intérêt  que  M.  )e 
docteur  Charles  Caldérini ,  à  Milan  ,  déterminé  par  des  motifs  ^nalogut^s 
aux  Totres ,  a  Touiù  rechercher  si  Phuite  des  graines  de  Veuphorbia 
lathjrris  ne  pourrait  pas  être  substituée  â  celle  du  croton  ùgl^um.  Après 
Tavoir  essayée  sur  lui-même,  ensuite, sur  quatorze  malades  à  Thôpital 
civil  y  aflectés  de  fièvres  gastriques,  et  sur  un  grand  nombre,  d'autres 
personnes ,  il  s*est  cru  autorisé  à  tirer  les  déductions  suivantes  : 

i^.  Que  Tiisage  de  Phuile  de  Veuphorbia  lathyrii  est  d'une  grande  im- 
portance ,  puisque  son  action  purgative  est  sûre ,  héroïque  et  prompte  : 
en  considération  de  la  petite  dose  à  laquelle  on  Fadmini^tre,  elle  pe:it 
tenir  le  premier  rang  dans  la  classe  des  purgatifs  les  pi  us  efficaces  :  elle 
fie  laisse  cependant  pas  d'être  un  remède  agréable,  puisqu'elle  ne  pro- 
duit ni  vomissement ,  ni  colique  ,  ni  douleur,  ni  tenesme  ,  et  dans  \e% 
dysenteries  même  accompagnées  d'irritation  intestinaèk  elle  purge  aussi 
opportunément  que  la  pulpe  de  tamarin. 

1^,  Que  son  action  purgative»  eu  égard  à  la  petite  doseâ  laquelle  elïe 


{i)  Ce  Mv«nt  médecin  vient  ,dc  mourir  d'aa  squirrhe   an  pylore,   convoie  «OM  l'apprend 
\m  |»o(effs«ur  Bréra. 


374 


JOURNAL 


agit,  nVst  pas  bien iafërieure  à  celle  de  riiuile  de  croton  t^/ûun, quelle 
mérite  au  contraire  de  lui  être  [ircfere'e  ^  poisque  son  usage  ne  produit 
aucun  symptôme  désagréable  ^  tandis  que  rhùile  de  croton  est  acre  et 
irritante. 

3«.  Que  k  dose  de  cette  huile  à  administrer  a»x  adultes  peut  ^trê^^ 
terminée  de  quatre  à  huit  gouttes  »  8ui#tnt  les  circonstances  et  la  nature 
de  la  maladie,  qu^un  médecin  prudent  sait  très-bien  apprécier.  Aux 
enfans  de  deux  à  trois  ans,  je  leur  faisais  prendre  avec  succès  des  ta- 
blettes coD tenant  trois  gouttes  d'huile.  Quant  aux  sujets  trés-irritables , 
je  leur  prescrivais  jusqu^à  huit  gouttes  sous  forme  d'émulsion  rendue 
agréable  au  palais  des  malades  ,  par  Taddition  de  quelque  once  d^eau  de 
citron  et  de  sirop  dVcorces  d'oranges.      "" 

4°.  Qu'il  e«t  facile  de  radministrer  même  aux  malades  qui  prennent 
difficilement  des  remèdes,  comme  aussi  à  ceux  qui  sont  attaqués  de  con- 
vulsions ,  du  tétano.  d'apoplexie  et  de  détire.  Un  phafmacien  pourra 
facilement  donner  le  chano^  à  un  malade ,  d'une  manière  quelconque  , 
pour  six  ou  huit  gouttes  de  cette  huile ,  puisqu'elle  n'a  ni  odeur  ni  s-i- 
Teur.  En  la  faisant  prendre  ayec  du  sucre ,  du  sirop  ,  ou  même  avec  un 
morceau  de  mie  de  pain  ,  on  sera  plus  certain  de  son  eire|%  car  s'il  faiU 
la  combiner  avec  d'autres  substances  pour  eu  faire  d6s  pilules ,  des 
émulsions ,  etc. ,  on  ne  peut  pas  préciser  exactement  quelle  quantité 
d'huile  se  perd  dans  la  préparation  ;  ce  qui  doit  cependant  être  pris  en 
considération  lorsqu'il  s'agit  d'un  remède  a  prendre  en  peu  de  gouttes. 
D'ailleurs ,  j  c  pense  que  dans  le  mélange  c^tains  médicamens  perdent 
un  peu  de  leur  propriété  particulière.  Tout  le  monde  sait  que  l'huile  de 
ricin ,  administrée  en  forme  d'émolsion  est  moins  active  que  prise  dans 
sa  pureté.  Les  maniaques  peuvent  la  prendre  dans  la  nouititureou  la 
boisson  ,  et  peut-être  qu'ail  serait  facile  de  leur  en  humecter  la  langue 
avec  un  pinceau. 

Pour  purger  les  enfatis  ,  je  serais  d'avis  qu'on  fît  des  dragées  qui  con- 
tiendraient quelques  gouttes  de  cette  huile. 

Les  onctions  faites  au  nombidl  «lanquèrent  leur  eflet. 

5®.  11  importe  beaucoup  que  l'huile  de  Yeuphorhia  soit  fraîche,  et  on 
doit  recommander  sérieusement  au  pharmacien  de  ne  pas  expédier  de 
l'huile  qui  soit  passée  à  l'état  de  rancidité  ,  même  à  un  léger  degré ,  ce 
dont  on  peut  s'apercevoir  aussitôt  par  l'altération  de  la  couleur  et  par 
le  goût  piquant  qu'elle  a  pris  ;  dans  ce  cas,  elle  a  une  action  drastique 
et  acre  qui  détermine  des  coliques  au  bas  ventre.  Au  reste ,  administrée 
dans  sa  fraîcheur^  elle  a  la  propriété  .de  produire  sans  douleur  le  mou- 
vement péristalt^lie  du  canal  intcstisal.  Jusqu'à  présent  je  ne  lui. ai 
pas  reconnu  d'autre  action  que  la  purgative. 

6*\  Qu'enfin  l'emploi  de  cette  huile  surpasse  les  limites  de  la  plus  stricte 
économie  recherchée  par  nu  directeur  d'hôpital;  car,  avec  une  once 
(  576  gouttes  )  ,  a  raison  de  six  goutte?  par  dose  ,  on  peut  purger  96  ma- 


DE      PHARMACIE.  ^  S'^S 

lades.  Le  maximunK  du  prix  de  Fonce  pouvant  être  un  f^aç|c,,  p<^iit^Q|i 
mieux  que  de  purger  un  malice  av^ec  un  remède  qui  im  coûte.  pjK  ^a 
tfbntime?  Toutefois.,  saiis  s^arréter  ^  Teconomie ,  il  faut  tj^ioisir  le  meil- 
leur moyen  j  or ,  si  Tamouf-propre  ne  me  trorajie  pji»,  il  me  semble  que 
Fhuile  de  Veuphorhia  lathyris  possède  des  qualités  partiouIièi;ci9  qai  lui 
méritent,  dans  plusieur»  circonstances ,  la  pre'ference  sur  les  aqtres  pur- 
gatifâ.  Il  ne  me  resie  qu^à  me  flatter  de  Tespoir  que  cet  arguqaeot  puis&e 
mériter  l'attention  des  mc'decins  ,  et  qu'à  de'sirer  qu0  d'autrM  s'ep  occu- 
pent avec  impartialité  pour  y  faire  des  additions ,  des  corrections  ,  et 
remplir  \e  vide  que  mon  insuffisance  n''a  pas  manqué  de  laisser. 

Un  tel  médicament  peut  être. .fort  utile  p<)ur  U  tœnia  ,  les  aiTeç.tions 
hypocondriaques,  bystéralgiques  et  mé^e  d«i^s  les  coliques' sî^buF- 
rales.  ,       .  ^ 

T^Q  conviendrait-il  pas  anssi^ans^les  ascits^,  g  de,<)  doses  répétées ,  par 
préférence  aux^  solutions  salines  {  c^r  >  daiKr  f^e  eas ,  les  m«ilWui«  pralir 
ciens  recommandent  d^introduire.dana  la  inapbin«  le  .moins-  de  fluides 
possibles  ? 

Agréée,  Monsieur  et  estirliable  coHègae  ,  é\x;. ,  etc. , 

Signé,  LoDis  Faank., 


V 


mf^^Ê^^        I       I   m^^i^mmm^i^f^mmÊÊmm^mmm^Ê^Êmmt 


Nouvelles  obsen^ations  sur  tadwité  purgative  de  rhuih  de 
Gataputia  ;  par  M.  Louis  Frdnh. 

Ma  lettre  ,  adressée  à  M.  Caventou  ,  était  déjà  cachetée  lorsqu^il  me 
parvint  le  Journal  de  chirurgie  pratique  de'M.  Cannella  ,  de  Trente ,  ddns 
lequel  j'at  trouvé  des'dutres  notions  «ur  l'usage  de  l'huile'de  Veuphorhia 
lathyris  ,  desquelles  voici  le  principal  abrégé ,  qui  fera  suite  â  celle» 
contenues  dans  la  lettre. 

MM.  les  médecins  Lupis  et  Cannella  ,  connaissait  l'habitude  de  la  plu- 
part des  babitans  des  Alpes  septentrionales  ,  que  dans  les  embarras  d'es- 
tomac ils  sont  dans  l'usage  de  prendre  avec  succès  ,  en  raison  de  Tâge, 
de  dix  à  quinze  grains  êCeuphorbia  lathyris  ou  de  sa  racine  desséchée  , 
aÛQ  de  procurer  au  besoin  le  vomissement,  ils  lurent  avec  empressement 
les  expériences  du  docteur  Calderini,  sur  l'huile  de  cette  plante ,  dont 
on  présenta  un  aperçu  dans  le  premier  cahier  de  ce  journal ,  pages  6) 
et  63. 

Ces  médecins  réitérèrent  de  stiite  ces  expériences  dans  l'hôpital  civil 
et  militaire  de  Sainte-Claire,  ce  Trento,  dont  ils  avaient  la  direction/ 

Après  quelques  recherches,  la  saison  étant  propice,  ils  se  procurèrent 
une  petite  quantité  de  graines  de  ces  plantes ,  desquelles  graines  ils  ob- 
tinrent deux  espèces  d'huiles ,  Tune  grossièrement  dépouillée  de  sa  pre- 
mière enveloppe  sans  être  filtrée ,  l'autre  après  en  avoir  été  débarrassée 


H'JÔ 


JOVfkHkL    DE     PHA.KMACIE. 


passée  par  le  filtre,  ctcherclicrent  ainsi  à  duoncr  plus  dVtendae  à  leurs 
tf  pciiCBces. 

Apres  «Toir  administré  la  première  qualité  de  cette  huile  à  aS  indivi- 
dus «  atteints  de  différentes  maladies  hypersthéniques  et  fa  jpostbéniques  , 
qui  se  présentaient  sons  diiRîrentes  formes ,  et  compliquées  dVmbarras 
gastriques,  de  constipation  et^e  Ters,  dont  il  serait  trop  long  de  rap- 
porter ici-lliistoire ,  ils  condorent  qu'on  pooTait  la  donner  depuis  deux 
jusqu'à  cinq  gouttes. 

Ils  firent  usage  de  la  seconde  qualité  de  cette  huile  sur  17  individus 
qui  se  trouyaient  dans  les  mêmes  dispositions  maladives  que  ceux  ci- 
dessus  indiqués ,  hoi»  la  complication  fermineuae.  Les  effrts  qulls  en 
obtinrent  furent  en  grande  partie  les  mêmes  quVn  eut  le  docteur  Caldé- 
linî.  Us  observèrent  seulement  que  le  vomissement  ae  manifesta  sans 
aucnne  angoisse  ehe»  six  des  malades  exppsés  â  leurs  expériences,  et  que 
non-seulement  les  gardes-robes  étaient  proroqnées  par  cette  huile  à  la 
dose  de  qnatm  à  huit  gouttes  ;  mais  qu'elles  pouvaient  l'être  surtout  dsns 
les  diathèses  hypostbéniques  de  deux  jusqu'à  cinq  gouttes. 

On  l'administra  dans  cet  hôpital  sous  différentes  formes  :  tantôt  o»  la 
preserivit  sous  forme  de  pilules  unies  »la  mie  de  pain  et  à  la  gomme  ara- 
bique ,  tantôt  édoleorée  simplement  avec  du  sucre ,  tantôt  combinée  â 
une  émnlsion  arabiqao  ou  en  jnlep ,  enfin  versée  sur  nn  morceau  de 
sucre.  An  moment  des  visites ,  elle  fut  plus  souvent  donnée  mêlée  à  du 
bouîBon  gras  et  même  à  l'eau  simple  j  on  remarqua  que,  prise  ainsi-,  die 
agissait  d'une  manière  plus  prompte  et  décisive. 

On  d<Ht  remarquer  aussi  que  dans  des  cas  on  ne  peut  pas  la  donner  à  Fin- 
térienr.  On  l'appliqua  è  l'anus  à  la  dose  de  .sept  gouttes,  incorporée  dans 
vn  gros  et  demi  de  beurre  de  cacao,  ce  qni  procura  ,  dans  le  <»vt  in- 
tervalle d'une  benre,  deux  gardes-robes  qni  ne  laiaèrmt  pas  d^être 
^OGOVpagnéçs  de  quelque  chaleur. 


BULLETIN 

DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE 

DE  PARIS  ; 

I 

Jtédigé  par  M.  Henry  ,  secrétaire  généraF^  et  par  une 

Commission  spéciale. 


7= 


■  I   « 


EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL 

De  la  séance  flaiS,  juin. 

La   Socî<^té   reçoit  plusieurs  journaux   nationaux    et 
étrangers* 

M.  Lartigoes  adresse  une  réplique  aux  obserrations  de 
M.  Sôubeâran  sur  la  crcme  de  tartre  soluble. 

IVL  Dulong  remet  sur  le  bureau  l'analyse  de  la  racine  de 
bryone ,  et  des  observations  sur  celle  d'arum. 

M.  Boodet  oncle ,  commissaire  près  Tlnstitut  ^  rend  le 
compte  suivant  :        ^ 

M.  le  docteur  Gondret. indique  la  cautérisation  de  la 
partie  occipitale  du  crâne  faite  par  le  cuivre  incandescent 
ou  rammoniaque ,  comme  moyen  curatif  de  la  cataracte  et 
de  la  goutte  sereine. 

M.  de  Mirbel  décrit  les  découvertes  botaniques  faites  par 
M.  Gaudicbaud ,  pbarmacien  ,  aux  iles  Malouines. 

M.  Frey^net  communj^^ue  les  observations  qu'il  a  faites 
sur  le  pendule  pendanV^on  voyage  autour  du  monde. 

M.  Pouillcl  lit  un  mémoire  sur  l'électricité  des  gaz  ;  il 
démontre  que  Yolta  a'est  trompé  en  attribuant  réiectricité 
de  l'atmosphère  aux  vapeurs  qui  s'élèvent  de  la  terre.  Ce 


278  BULLETIN  DES  TRAVAUX 

savant  a  trouvé  dans  Faction  chimique  que  les  plantes  exer- 
cent sur  Foxigène  de  Tair  une  source  d électricité.... 

M.  Arago  fait  part  du  changement  *isubit  dVne  couleur 
d'un  brun  foncé  en  jaune  très-clair,  qu'il  a  vu  s'opérer  chez 
des  cailiéïéôns  actuelle  menl  à  Paris, 

La  Société  reprend  la  suite  de  ses  travaux. 

MM.  Marim,  BlondeauetDauzel  font  un  rapport  sur  la 
préparation  dun  sirop  de  thridaee ,  proposé  par  M.  H;... , 
ex-pharmacien  des  hôpitaux  civils.  — -  Renvoyé  à  la  com- 
mission de  rédaction. 

MM.  Boullay,  DuretetBoulron-Charlard  font  un  rapport 
sur  l'analyse  de  la  fève  topka^  présenté^  par  M.  d'Héreims, 
pharmacien  à  Saint-Ômer. 

M.  Robiquct  observe  que  ^stns  un  travail  adressé  à  M.  Biot 
par  un  chimiste  américain ,  toutes  les  propriétés  cristallines 
djB  l^.fè^T^tookar  sont 'décrites/  « 

MM.  Henry  ,  Virey  et  Heller  lisent  un  rappon  mt  la 
Jletire  de  M.  Brossât, T^^^tire  au  mémoire  sur  lésrsangsues, 
par  M.  d'Héreims.  -r  Renvoyé  à  la .  caoftmiisauMai  -  àé  ré- 
daction.' 

Rapport  de  M^M.  Duret,  Guibourt  et  Dublanc^  sur  les 
moyens  d'obtenir-  Thuile  d'euphorbia  latli/ris^y  présentés 
par  M.  Lepère. 

M.  Fée  fait  un  rapport  verbal  sur  leè  champignons  de 
M.  Covilbeaux.  .  .  •        . 

M.  Blondeau  lit  iine  note  sur  la  décoloration  des  sucres 
par  le  charbon  animât  pour  la  préparation  des  siropsv  — 
Le  même ,  rappelant  un  fait  sur  lequel  M,  Robinet  avait 
fixé  ratteftilîon  de  là  Société  dans  une  séance  précédénde, 
insiste  sur  l'incertitude  qui  existe  dans  la  préparation  du 
sirop  diacbde,  et 'prouve  par  plusieurs  exemple  que',  d'une 
part  j  beaucoup  de  médecins  entendent  par  sirop  dîacode  le 
sirop  d'opium.^  que  ,  d'une  autre ,  peu  de  pharmaciens  pré- 
^ffentcemédica'aienl  suivant  la  form4^i!edu  Codex ^  c'est-à- 
'dh*c  ,  avec  le*  tèce»  de  pavots*  M»  Blondeau  manifeste  le 


DE    ÎA    SOCIÉTÉ    DE    l^HARMACIE.  1ï*jg 

dësîr  de  donnet  la  plus  grande  publîrftë  à  ces  observations^,  ♦ 
pour  que  MM.  les  médecins  désigneïit  par  la  suite ,  d'une 
mantère  précise ,  le  siropjju'ils  désirent  presôrij^e.. 

M,  Robinet  andonce  qu'il  présentera  sous  peu  untrarâil 
sur  Vextrait  de  pavots. 

M.  Boudet  oncle  fait  un  rapport  vferbal  sur  quelques   * 
numéros  du   Journal  dt Agriculture    de   M.    Limouzin-* 
Lamothe. 

MM*  Durosîer  et  Soubeiran  communiquent  leurs  obser- 
vations sur  le  travail  de  M.  Dulmy  ,  relatif  à  l'analyse  de 
l'eau  de  Lassère.  —  Reb  voyé  à  la  commission  de  rédactîoii . 

M.  Guîbburt  communique  une  lettre  de  M.  Brandes  . 
relative  à  la  présence  de  Tacidé  muriatîque  libre  dans  Tal- 
mosphère  des  salines. 

M.  Bussy  lit  une  observation  sur  le  dépôt  qùî  se  formé 
pendant  la  concentration  de  l'acide  sulfurique  ;  il  le  regarde 
comme  un  pur  sulfate  anhydre. 

Après  iayoir  entendu  les  rapports  de  MM.  Henry  fils  , 
Soubeiran  et  Fée  ,  la  Société  admet  à  runânimitë  membres 
correspoiidans  MM.  Lfecaùu  fils;  Diilong  et  Covilbeaux. 

M.  Henry  fils  dépose  sur  le  bureau  utie  note  relative  ait 
moyen  de  reconnaître  les  aliéi'ations  du  baume  de  copahu. 
—  Renvoyé  à  la  cotnmîssîon  de  rédatîtîon. 

M.  Lecanu  remet  lîanalyse  de  la  racine  d'bermodacte. 

M.  Laubert  demande ,  eu  raison  de  sa  santé  et  à  cause 
de  son  séjour  à  la  campagne  ,  d'être  porté  sur  la  liste  des 
membres  honoraires. 

Faits  pour  servir  à  Vhistoire  de  riTrane^ 

Par  M.  L.  R.  LEcijïu. 

Les  expériences  dont  je  vais  avoir  l'hoilheur.  de  faire 
connaître  k  la  Société  les  principaux  résultats  ,  sont  loin 
de  présenter  un  ensemble  aussi  satisfaisant  que  je  l'aurais 


a80  BULLETIN    DES    TRAVAUX 

» 

.  désiré.  Mais  j'ai  cra  devoir  ne  pas  les  prolonger  davan* 
Uge  en  apprenant  par  Ja  lettre  de  M.  Berzelius  à  M.  Du- 
long ,  que  M.  Arswedson  se  disposait  à  publier  Thistoire 
complète  de  Turane ,  et  ce  motif,  du  moins  jeTespère, 
pourra  servir  d'excuse' à  Vimperfîection  démon  travail. 

Mes  premiers  essais  ont  eu  pour  objet  de  chercher  à  me 
procurer  Turane  k  Tétat  métallique ,  et  la  facilité  avec  la- 
quelle on  obtient  les  oxides  dans  un  grand  état  de  pureté 
n  dû  nécessairement  me  faire  tenter  leur  réduction,  elle 
lavait  été  par  divers  chimistes  ,  entre  autres  par  Klaprothy 
au  moyen  du  charbon  \  mais,  comme  ce  corps  a  Tînconvé-* 
nient  de  fournir  souvent  au  lieu  de  métal  pur  un  véritable 
carbure ,  j'ai  pensé  â  me  servir  d'hydrogène^ 

M.  Thcnard,  en  parlant  de  l'extraction  des  métaulc  san?^ 
usages  ,  conseille  d'employer  plus  souvent  qu'on  ne  le  fait , 
ce  moyen  de  réduction  ,  et  j'ai  plusieurs  fois  eu  l'occasion 
d'en  recônnaitre  les  avantages  ;  c'est  ainsi  que  les  plus  gros 
cristaux  de  sel  oligiste  dont  la  réduction  ne  pourrait  être 
opérée  par  le  charbon  dans  un  fourneau  ordinaire  où  la 
température  n'est  pas  assez  élevée  pour  les  faire  entrer  en 
fusion ,  sont  complètement  réduits,  et  jusqu'au  centre  par 
un  courant  d'hydrogène.  On  pourrait  même  dans  quelques 
circonstances  tirer  parti  de  la  forme  demi-spongieuse  qu'ils 
présentent  alors. 

J'ai  donc  placé  davis  l'intérieur  d'un  tube  de  porcelaine 
chaufl'é  AU  rouge  et  communiquant  par  l'une  de  ses  extré-* 
mités  avec  un  appareil  d'où  se  dégageait  iin  courant  de 
gaz  hydrogène  une  certaine  quantité  d'oxide  d'urane  ob- 
tenu de  la  calcination  du  nitrate  \  il  s'est  formé  de  Teau  , 
preuve^idente  de  désoxigénation  ;  et  le  courant  de  gaz 
ayant  eœ  entretenu  jusqu'à  l'entier  refroidissement  de 
l'appareil ,  pour  éviter  la  rentrée  de  l'air,  on  a  fini  par  ob- 
tenir une  matière  pulvérulente  entièrement  difierente  de 
Voxîde  employé  ,  et  que  je  crois  pouvoir  considérer 
comme  de  Turanc  à  Tétat  métalliqne.  En  eOet ,  les  acides 


t  9 


DE    LA    SOCIETE    DE    PHARMACIE.  a8l 

muriatiqueet  sulfurique,  qui,  dans  un  état  moyen  de  con- 
centration, dissolvent  ses  oxides  avec  une  extrême  faci- 
lité ,  paraissent  même  à  Taide  de  la  chaleur  sans  action  sur 
celte  matière  ;,  d'autre  part ,  On  ne  peut  supposer  qu'elle  , 
soit  un  sous-oxidé ,  pùîsqu alors, une  portion  aurait  dû  se 
dissoudre  dans  Tacide ,  en  sô  suroxigénant  aux  dépens  4e 
l'autre  portion ,  ainsi  que  cela  a  lieu  pour  le  prx)tox]de  de 
cuivre  par  rapport  à  l'acide  sulfurique ,  pour  les  sous- 
oxides  de  zinc  et  de. plomb  résidus  des  oxalàtes  calcinés  : 
et  nous  avons  dit  qu^elIe  ne  se  dissolvait  nullement.  Le 
réactif  le  plus  sensible  en  pareille  cîrcobstance  ,  le  prus- 
siate  ferrugineux  de  potasse  ,  n'indique  tpême  en  aucune 
manière  la  présence  de  ce  métal  dans  la  llqiieur  acide. 

Ççst  ici  Ib  cas  d'observer  que  si  Klaproth  prétend  que  le 
prussiate  d'urane  n'a  pas  l'aspecjL  floconneux  du  prussiate 
de  cuiyre  ,  c'est  que  sans  doute  il  se  sera  servi  pour  Tob** 
tenir  d'une  dissolution  acide,  du  nitrate  ou  du  sulfate  qu'on 
ne^peut  guère  amener  à  un  état  parfait  de  neutralité  ;  car, 
en  les  remplaçant  par  le  muriale ,  Je  prussiate  est  très-flo- 
con o  eux  ,  et  cesse  de  l'être  par  l'additiot^  d'une  goutte 
d'acide, 

L'urane  ,  ainsi  obtenu  dans  un  grand  état  de  division , 
né  jouit  pas  de  l'éclat  métallique  ,  il  ne  paraît  pas  même 
susceptible  de  l'acquérir  parle  frottement  comme  l'argent 
réduit  de  l'oxide  \  mais  il  a  cela  de  commun  avec  le  co- 
balt réduit  de  l'oxalate ,  le  cérium*  réduit,  par  le  charbon , 
et  plusieurs  autres  métaux  qu'on  n'obtient  guère  qu'à  l'état 
pulvérulent*  Il  serait  aisé  de  le  lui  faire'prendre  en  le  fon- 
dant dans  un  bon  creuset  à  une  haute  température,  il  serait 
même  bien  plus  facile  alors  de  l'obtenir  en  culot ,  qu'en  se 
servant  de  charbon,  entre  lequel  les  molécules  métalliques 
disséminées,  ne  peuvent  se  réunir  que  ^ifficilenient. 

L'acide  nitrique  concentré ,  à  la  température  ordinaire  , 
dissout  l'urane  avec  la  plus  grande  facilité  \  il  se  dégage 
d'abondantes  vapeurs  rutilantes ,  ett  Ton  obtient  un  deuto- 
XP.  Année,  — Juin  i8a5.  19 


r^Sa  BULLETIN    DES    TRAYAUX 

nitrate  ;  il  est  probable  qu*on  obtiendrait  un  proto  en  se 
servant  d*acide  étendu  ^  et  s'opposant  à  la  production  de 
chaleur  que  détermine  la  combinaison* 

L*açide  muriatique,  Facide  sulfurique  pur,  ainsi  qi^e 
nous  Tavons  dit  ci-dessus ,  sont  sans  action  sur  lui  ;  mais 
Tacide  sulfurique  du  commerce  en  exerce  une  très-^en- 
sible  ,  sans  doute  ,  à  raison  de  Tacide  nitrique  que  Ton  y 
ajoute  quelquefois  pour  le  blanchir. 

.  Ce  métal  ne  parait  pas,  ainsi  qu^on  Ta  déjà  observé,  avoir 
une  grande  affinité  pour  le  soufre;  j'ai  vainement  essayé  de 
Ty  com))iner  ;  en  traitant  par  ce  combustible  Foxide  ou  le 
métal  lui-même^  Ie,produk  de  la  calcination  du  mélange' 
opéré  sans  le  contact  de  Tair,  pour  ne  pas  brûler  le  soufre^ 
chauffé  de  manière  à  chasser  Texcès  de  soufre  ,  traite  par 
racine  nitrique  pur,  indique  bien  au  moyen  des  sels  solu- 
bles  de  baryte ,  la  présence  de  Tacide  sulfurique ,  mais 
d'une  manière  si  faible,  quon  doit  Tattribuer  à  la  présence 
de  quelque  peu  de  soufre  interposé. 

Cest  une  preuve  de  plus  que  Tordre  d^affinité  des  mé- 
taux pour  le  soufre ,  n'est  pas  toujours  le  même  que  leur 
ordre  d'affinité  pour  Toxigène  ,  puisque  cç  métal ,  si  faci- 
lement ôxidable,  ne  peut,  dans  lescirconstances  ordinaires, 
se  combiner  avec  le  soufre.  Le  ziac  est  dans  le  même  cas; 
bien  que  son  sulfure  naturel  soit  des  plus  abondans  ,  on  ne. 
peut  qu  avec  peine  le  former  artificiellement,  si  bien  quon 
obtient  du  métal  sensiblement  pur  en  calcinant  son  sulfate 
avec  du  charbon ,  et  non  pas  un  sulfure ,  comme  cela  a  lieu 
pour  la  plupart  des  auti^es  métaux.  Si  Temploi  duzinc 
était  moins  borné  ,  si  les  calamines  ne  pouvaient  plus  suf- 
fire à  son  extraction,  il  serait  sans  doute  possible  de  tirer 
parti  de  son  sulfure ,  car  la  séparation  du  soufre  offrirait 
bien  x^oins  de  difficulté  qu'on  n'en  rencontre  dans  le  trai- 
tement des  sulfures,  de  cuivre  et  de  plomb. 

L'urane  absorbe  rapidement  Toxigène  à  l'aide  de  la  cha- 
leur ,  et  donne  naissance  à  un  oxide  d'un  vert  assez  in- 


DE    LA  SOCIETE    DE     PHARMACIE.      *     283 

teiise.  Dans  Toxigène  la  combustion  a  lieu  avec  un  çrand 
dégagement  de  calori(|ue  et  de  lumière  ,  mais  même  dans 
ce  cas  il  reste  vert ,  et  ne  passe,  pas  à  Tétat  d'oxigënation 
pins  avancé  qui  constitue  Toxide  jaune  ;  cet  oxide  est  très- 
soluble  dans  les  acides,  et  lorsqu'on  Ten  précipite  au  moyen 
d'un  alcali,  il  paraît  à  l'état  d'hydrate  d'un  blanc  verdâtre  ; 
mais  bientôt  il  absorbe  l'oxigène  de  l'air,  devient  jaune  ^  çt 
se  convertit  complètement  en  peroxide. 

Ainsi ,  sous  ce  rapport,  l'urane  offre  de  l'analogie  avec 
le  fer  qui ,'  brûlé  au  sei^  de  l'oxigène ,  passe  seulement  à 
Tétat  de  deutoxide  ,  tandis  que  son  protoxide  ,  par  l'inter- 
mède de  FeaU ,  passe  à  l'état  de  peroxide. 

Le  deutoxide  ,  qu'on  obtient  pab  la  calcination  du  ni- 
trate est  jaune  orangé ,  inaltéra(ble  par  la  chaleur,  bien  que 
quelques  chimistes  aient  avancé  le  contraire.  Je  l'ai  pen- 
dant long-temps  tenu  exposé  à  la  chaleur  d'un  fourneau  à 
réverbère  surmonté  d'un  long  cône ,  sans  qu'il  ait  paru 
changer  d'aspect ,  sans  .qu'il  ait  diminué  de  poids;  cette 
propriété  permet  de  l'employer  avec  quelque  avantage  dans 
la  peinture  sur  pbrcelairle.  Il  ne  parait  pas,  comme  on  l'a 
prétendu,  jouer  le  rôle  d'acide  par  rapport  aux  bases  salî- 
fiables  énergiques.  Du  moins  ,  lorsqu'on  le  calcine  avec  la 
potasse  et  la  soude  ,  et  qu'on  vient  a  traiter  par  l'eau  le 
produit  de  la  calcination ,  on  dissout  tout  l'alcali ,  et 
l'oxide  reste  sous  forme  de  poudre  de  couleur  jaune  serin, 
dont  le  poids  est  égal  à  celui  de  l'oxide  primitivement  em- 
ployé ;  la  liqueur  n'indiqua  pas  non  plus  la  présence  de  la 
plus  petite  quantité  d'oxide.  Diverses  expériences,  plus  bu 
moins  analogues,  ont  conduit  au  même  résultat. 

La  couleur  jaune  serin,  qu'il  a  présentée  dans  l'expé- 
rience précédente,  celle  qu'il  présente  lorsqu'on  le  précipite 
au  moyen  d'un  alcali  de  ses  dissolutions  acides,  paraissent 
d'ailleurs  dépendre  de  son  extrême  division  ,  et  non  d'une 
véritable  combinaison  ^puisque  ,  s'il  formait  alors  uti  vé- 
ritable hydrate ,  le  vide  sec  ,  à  plus  forte  raison  une  tem- 


^84  BULLETIN    DES    TRAVAUX 

përalure  de  i€o^,  devrait  en  séparer  Teau,  et  lui  rendre  sa 
teinte  orangée  qu'il  présente  lorsqu'il  est  obtenu  par  la  cal- 
eination  du  nitrate ,  ce  qui  n'a  pas  lieu. 

Le  deutoxide  $e  dissout  avec  facilité  dans  Tacide  nitri- 
que 9  mais  le  sel  qui  en  résulte,  probablement  neutre  par 
sa  composition  lorsqu'il  a  été  convenablement  préparé  , 
rougit  toujours  le  papier  de  tournesol;  le  deuto-nîtrate 
très-acide  refuse  de  cristalliser,  et  par  Tévaporation  com- 
plète de  sa  dissolution,  on  l'obtient  en  masse  amorphe  d'un 
beau  v^rt ,  que  l'air  ne  tarde  point  à  faire  tomber  en  déli- 
quescence. 

Le  deulo-nitrate  ,  le  plus  neutre  possible ,  est  au  con- 
traire  susceptible  de  cristalliser  :  par  une  évâporation  con- 
venable il  laisse  déposer  sous  forme  de  prismes  à  4  pans  , 
aplatis,  et  terminés  par  un  sommet  dièdre,  de  gros  cristaux 
d  un  très- beau  jaune  *,  le  plus  ordinairement  cependant  il 
cristallise  en  lames  qu'on  ne  peut  mieux  comparer  qu'à 
celles,  du  nitrate  acide  d'argent. 

Ces  cristaux  dans  l'air  ordinaire  ,  le  thermomètre  mar* 
qufvnt  de   i5  à  20**^,  ne  paraissent  pas  s'altérer. 

Projetés  sur^es  charbons  ardens,  ils  se  fondent ,  puis  se 
décomposent  en  activant  la  combustion  presqu'à  l'égal  du 
nitre. 

Le  deuto-sulfate ,  ainsi  que  le  deuto- nitrate ,  n*est  ja- 
mais neutre  au  tournesol  *,  il  cristallise  difficilement ,  mais, 
sans  présenter  de  formes  déterminables  ;  ses  cristaux  sont 
tantôt  verdâires  ,  tantôt  jaunes,  et  le  passage  du  vert  au 
jaune  dans  le  même  solide  ,  sans  que  le  cuivre  y  soit  pour 
quelque  chose ,  vient  à  l'appui  de  ce  que  dit  M.  Haûy,  dans 
son  traité  de  minéralogie,  de  l'urane  d'Autun,  a  que  ce  pas- 
sage du  jaune  au  vert ,  dépend  d'un  léger  changement 
dans  le  degré  de  ténuité  des  particules  réfléchissantes  ,  et 
noii,<îômme  le  pensait  Klaproth,  delà  présence  du  cuivre.  » 
D'ailleurs,  l'analyse  de  l'urane  d'Autun,  par  M.  Laugier , 
a  constaté  l'absence  du  cuivre,  autant  du  moins  que  je  puis 


DE    LA    SOCIETE    DE    PHARMACIE.  285 

me  le  rappeler ,  car  je  n*ai  pu  trouver  dans  les  Annales  de 
chimie  son  ijitéressant  mémoire. 

Le  deuto-murîate  peut  s'obtenir  sensiblement  neutre  par 
Tévaporation  complète  de  sa  dissolution.  Par  une  évapo* 
ration  convenable  ,  il  fournit  quelques  petits  cristaux  ai- 
guilles et  irès-déliquescens. 

Le  deuto-carbonate ,  comparable  sous  le  rapport  de  la 
couleur  au  plus  beau  chromate  de  plomb  jaune,  peuts'ob- 
tenir  par  la  voie  des  doubles  compositions  y  en  ajant  soin 
cependant  de  ne  pas  ajouter ^un  excès  de  sous-^carbonate 
qui  lé  redissoudrait.  Le  sous-carbonate  d'ammoniaque  sur- 
tout le  dissout  avec  une  grande  facilité.  Cette  dissolution 
ammoniacale  ^  lorsqu  oîi  la  soumet  à  Faction  de  la  chaleur  ^ 
ne  tarde  pas  à  laisser  précijpiter  le  carbonate  d^urane  sous 
forme  de  poudre,  mais  lorsqu'on  rabandonne  à  elle-même, 
elle  fournit  des  cristaux  jaunes,  transparens,  de  carbonate 
ammoniaco  d*urane.  . 

Tels  sont  les  résultats  de^es  expériences  •,  j'aurais  vi- 
vement désiré  d'étudier  mieux  que  je  ne  Taifaitces  divers 
composés,  de  déterminer  la  composition  des  oxides,  de  re- 
chercher s'il  en  existe  réellement  six  parfaitement  distincts» 
ainsi  que  Fadmet  Bucholz  ,  ou  si  quelques-uns  d'entre  eux 
ne  doivent  pas  être  considérés  comme  de  simple^  mé- 
langes ,  ainsi  que  la  théorie  des  proportions  définies  peut 
le  faire  supposer^  mais,  il  m'a  fallu,  ainsi  que  j'ai  eu 
l'honneur  de  le  dire  ci-dessus ,  renoncer  k  ce  dessein  \  et 
il  me  reste  à  faire  observer  que  j'ai  cru  ne  pas  devoir 
passer  sous  silence  diverses  expériences  déjà  faites  j)ar 
Richter ,  Bucholz  etKlaproth  ,  en  raison  du  peu  d'accord 
qu'offrent  entré  eux  les  travaux  de  ces  divers  chimistes. 


\ 


3i86  BULLETIN    DES   TRAVAUX 


EXTRAIT 

D*un  mémoire  de  MM.  Laugibr  et  Boudet  jeuncy  sur  le 

mémoire  précédent* 

La  société  se  rappellera  peut-être  que  M.  Lecanu ,  an- 
cien préparateur  du  cours  de  M.  Thenard  ,  a  adressé  Tan 
dernier  une  note  contenant  des  expériences  sur  Turane. 
Elle  chargea  M.  Boudet  jeune  et  moi  de  lui  en  faire  un 
rapport.  M.  Lecanu  fils  proposait  l'emploi  du  carbonate 
d'ammoniaque  pour  séparer  Turane  des  corps  étrangers 
avec  lesquels  il  se  trouve  mêlé  dans  la  mine  nommée  par 
les  minéralogistes  pech-blende.  Nous  répétâmes  ses  expé- 
riences ,  et  nous  annonçâmes  à  la  société  que  ce  procédé 
pouvait  être  employé  avec  avantage. 

M.  Lecanu  a  continué  ses  recherches  sur  Turane  >  et  le 
résultat  de  son  travail  est  l'objet  de  la  nouvelle  note  qu'il  a 
récemment  communiquée  à  la  société  ,  qui  nous  a  chargés 
M.  Boudet  et  moi  de  lui  en  rendre  compte. 

LVxpérience  qui  a  particulièrement  fixé  notre  attention 
est  celle  qui  a  pour  objet  d^opérer  la  réduction  de  Toxide 
d'urane  au  moyen  du  gaz  hydrogène.  Nous  l'avons  répétée 
en  employant  l'appareil  dont  M.  Lecanu  fait  usage  ,  et 
nous  avons  obtenu  les  mêmes  résultats ,  avec  cette  diffé- 
rence  que  la  portion  de  métal  réduite  était  tout  au  plus  la 
sixième  partie  de  Toxide  soumis  à  l'expérience.  M.  Lecanu 
ne  spécifie  pas  la  quantité  dont  il  a  obtenu  la  réduction. 

Sa  portion  réduite  était  une  poudre  noire  qui  n'avait  pas 
l'aspect  métallique  comme  l'observe  M.  Lecanu  ;  cepen- 
dant il  y  a  lieu  de  croire  que  cette  poudr^  n'était  autre 
chose  que  le  métal  lui-^même.  On  sait ,  d'après  le  mémoire 
publié  par  M.  Yauquelinen  1808  sur  l'urane,  qu'il  n'en 
existe  que  deux  oxides ,  le  peroxide  qui  est  jaune  ,  et  le 
protoxide  qui  aune  couleur  verdâtre.  Cela  posé  >  la  poudre 
noire  est  le  métal  lui-même ,  ou  bien  il  fiiudrait  admettre 


DE    LA    SOCIETE    DE    PHARMACIE.  287 

Texistence  d'un  troisième  oxide ,  que  les  chimistes  ii*ont 
poiut  encore  positivement  signalé.  Les  oxides  jaune  et 
verdàtre  sont  solubles  sur-le-champ  dans  les  acides,  aux- 
quels ils  communiquent  leur  couleur  ^  la  poudre  noire 
provenant  de  la  réduction  par  l'hydrogène  ,  n^est  pas  dis- 
soute par  les  acides  hydro-chlorique  et  sulfurique.  Dans 
Tétat  où  elle^st ,  il  faut  qu'elle  s'oxide  peur  y  devenir  so- 
lubie  :  c'est  un  motif  de  plus  pour  présumer  qu'elle  est  à 
l'état  métallique.  D'ailleurs  la  réduction  de  l'oxide  d'urane 
par  l'hydrogène  ,  à  l'aide  de  la  chaleur ,  n'a  rien  que  de 
très-conforme  à  la  théorie  et  aux  expériences  tentées  par 
les  chimistes  sur  la  réduction  des  métaux.. 

C'est  faire  beaucoup  sans  doute  que  de  réduire  un  métal 
à  l'état  pulvérulent  ;  mais  cç  n'est  pas  tout ,  il  faut  s'assurer 
encore  si ,  à  l'aide  de  quelque  fondant  et  d'une  chaleur  plus 
forte ,  on  ne  réussirait  pa&  à  réunir  ses  molécules  divisées 
en  une  masse  homogène  ou  culot  ^  et  nous  invitons  M.  Le* 
canu  à  le  faire  pour  compléter  son  expérience. 

L'auteur  a  fait  de  vains  efforts  pour  xinir  par  la  voie 
sèche  la  poudre  métallique  d'urane  avec  le  soufre  :  le  pro- 
duit de  la  calcination  chauffé  de  manière  à  chasser  l'excès 
de  soufre  et  traité  par  l'acide  nitrique ,  fournit  à  peine  des 
traces  d'acide  sulfurique  ;  l'auteur  s'occupe  ensuite  des  oxi* 
des  d'urane  \  il  en  distingue  deux  ,  le  vert  et  le  jaune  :  en 
cela  il  est  d'accord  avec  M.  Vauquelin.  U  établit  entre  ces 
oxides  d'urane  et  ceux  de  fer  une  analogie  qu'il  prouve  par 
des  faits  :  ce  rapprochement  n'est  pas  sans  intérêt. 

L'expérience  suivante  prouve  que  le  deutoxide  jaune 
d'urane,  très-soluble  dans  les  acides  ,  inaltérable  par  la  cha- 
leur rouge ,  n'est  nullement  propre  à  jouer  le  rôle  d'acide 
par  rapport  aux  alcalis ,  quoique  quelques  chimistes  l'aient 
prétendu.  Si  l'on  calcine  cet  oxide  avec  la  potasse  ou  la 
soude ,  et  qu'on  délaie  la  masse  obtenue  dans  l'eau  ,  l'bxide 
se  sépare  entièrement  de  la  dissolution  alcaline  qui  n'in-* 
dique  point  par  les  réactifs  la  présence  de  l'oxide. 


a88  SinXETIN   BES   TRAYA.UX 

L^sintear  termine  la  soie  par  rexamen  des  seb  d*iRaiie 
^a^il  a  formés  de  tontes  pièces,  oa  qall  aobiennspar  dovfcie 
décomposition;  mais  il  ne  donne  qne  qndqoes  caractères 
dgà  connus ,  comme  il  en  convient  Ini-mème. 

Néanmoins  les  faits  qu^il  expose  rdatiFement  i  ces  sek  , 
et  surtout  cenx  qui-  précèdent  Tezamen  de  ces  compiMés 
et  qui  ne  laissent  pas  que  d*ètre  nombreux,  pourront  serrir 
utilement  à  Thistoire  de  Turane* 

Nous  croyons  devoir  proposer  i  la  société  de  faire  des 
remercdmens  à  fauteur  de  la  communication  qn*il  a  bien 
▼oulu  lui  en  donner ,  et  de  FinTÎter  a  continuer  de  loi  faire 
part  dn  résultat  de  ses  travaux. 

RAPPORT 

Sur  101  mémoire  relatif  à  la  chenille  nommée  Conque,  imr- 
sible  aux  vignobles,  adressé  par  M.  Fabihes  ,  pharmacien 
à  Perpignan ,  fait  par  M*  J.-J.  Yir£t  jàla  Société  de 
pharmaciede  Paris, 

On  doit  des  éloges  aux  pharmaciens  qui  ,  trop  éloignés 
des  secours  offerts  par  les  grandes  villes ,  manquent  de  fa'* 
cilités  pour  les  rechercbes  chimiques  ,  mais  qui  se  livrent 
à  des  observations  d'histoire  naturelle  non  moins  utiles  à 
la  vie  sociale.  Tel  est  M.  Farines,  qui  s'est  occupé  de  Tes* 
pèce  d'insecte  la  plus  nuisible  peut-être  h  la  vigne  ;  il  évalue 
en  eflTet  la  perle  et  le  dégât  causés  dans  Tes  vignobles  pré* 
cienx  de  Rivesaltes  et  Ses  environs ,  par  cet  insecte ,  pour 
la  seule  année  18249  ^  i3,ooo  hectolitres  de  vin. 

D'après  une  note  fournie  par  IVI.  Godard ,  le  natura* 
liste  de  France  le  plus  instruit  peut-être  sur  la  classe  des 
papillons ,  l'insecte  serait  la  pyralis piUerana  de  Fabricius» 
tortrix  pUleriana  de  Hnbner.  Toutefois ,  on  voit  que  *la 
description  de  M.  Farines  donne  trois  bandes  brunes  sur 


DE^  LA    SOCIÉTÉ    DE    PHARMACIE.  289 

les  ailes  ^  sur  un  fond  jaune  ,  à  sa  pyrâ1e>  tandis  que  la 
figure  d'Hubner  que  j'ai  consultée  ne  présente  que  deux 
bandés  brunes  sur  tin  fond  verdâtre  ;  il  se  pourrait  donc 
que  la  conque  se  rapprochât  plutôt  de  l'espèce  dite  Pyralis 
vitana  décrite  par  M.  Bo^c  ,  en  1786 ,  dans  les  Mémoires 
de  la  Société  d'agriculture  de  Paris  (i).  De  plus  ,  là  pilh' 
rana  se  rencontre  sur  le  stachys  sylyaticq ,  plante  labiée 
d'odeur  fétide,  tandis  que  selon  M.  Farines  sa  pyrale  refuse 
toute  autre  feuille  que  celle  de  vigne  ou  celle  du  houblon» 
Quant  aux  habitudes  de  ces  deux  pyfales^^  elles  sont  les 
mêmes  ;  toutes  deux  appartîôpnent  à  l'ortte  des  torlriees  y 
ou  rouleuses  de  feuilles ,  de  là  rient  probabletnent  le  nom 
de  couque ,  parce  qu'elles  forment  une  sorte  de  coque  avec 
la  feuille  de  la  vigne. 

Au  reste  ,  que  la  couque  soit  la  pyralis  pillerana ,  ou  la 
ffitana,  les  manœuvres  de  Tune  et  de  l'autre  n'en  sont  pas 
moins  nuisibles  :  elles  enlacent  de  leur  soie  les  feuilles  et 
les  grappes  naissantes  de  la  vigne ,  de  manière  à  les  étran- 
gler, pour  ainsi  dire ,  ou  d'intercepter  le  libre  cours  de  la 
sève  ,  ce  qui  empêche  le  développement  du  raisin.  M.  Fa- 
rines pense  touieCpis  que  la  liqueur  visqueuse  dégorgée 
par  cette  chenille  sur  les  feuilles  est  caustique  et  produit 
leur  dessèchement  ;  il  a  expérimenté  sur  lui-inéme  que 
cette  liqueur ,  insérée  dans  une  plaie  qu'il  s'est  faite ,  y  dé- 
termine une  vive  douleur  et  de  l'inflammation. 

lia  description  qu'il  donne  du  développement  de  la  cou- 
que ,  des  mues.de  cette  chenille  ,  de  la  mai^jère,  dont  elle 
se  transforme  en  chysalide ,  puis  en  papillon  nocturne ,  et 
dont  les  œufs  sont  déposés ,  soit  sur  les  ceps  de  vigne ,  soit 
dans  la  terre  pour  j  passer  l'hiver ,  enfin  comment  ces  oetifs 
éclosent  au  printemps ,  tous  ces  faits  se  rapportent  fort 
bien  à  ceux  du  ^er-cO(^{ii/i  Ç pyralis  uUana) ^  si  connu  dans 


(i)  Bosc  (l'Antic,  dans  les  "^Ménu  Soc»  d^ûgric,^  part.  2»  pag.  la, 
piancht  IV. 


agO  BULLETIN  DES  TRAYAUX 

le5  vignobles  du'Màconoais  et  du  Beaujolais  ;  on  les  trouTe 
aussi  relatés  dans  le  compte  rendu  des  travaux  de  la  société 
des  sciences  de  MacQn,  pour  Tan  1810  ,  d'après  les  mé* 
moires  de  M.  Bertrand  et  de  M.  Benon.  Ces  auteurs  avaient 
recommandé  contre  cet  insecte ,  outre  Téclienillage  et  la 
taille  au  printemps ,  des  lotions  d'eau  de  chaux  ou  de  savon 
sur  les  ceps.  M.  Farines  a  fait  plusieurs  autres  expériences 
desquelles  il  résulte  que  les  fumigations  de  soufre  brûlant , 
usitées  aux  environs  de  Toulouse ,  ne  peuvent  guère  as- 
phyxier l'insettte  renfermé  dans  sa  feuille  ^  que  la  pluie 
fait  périr  beauVup  de  ces  qpufs  de  py raies ,  que  plus  on 
travaiUe  la  terre  des  vignes ,  plus  on  découvre  à  Tair  de 
ces  œuk  qui  périssent  desséchés  du  soleil ,  que  la  chaux 
éteinte  en  fait  mourir  plus  du  tiers ,  que  le  sel  marin  semé 
sur  la  terre  en  détruit  aussi  beaucoup ,  sans  nuire  sensible- 
ment à  la  vigne ,  mais  que  le  mélange  de  cendres  et  de 
soufre  sublimé  produit  surtout  la  destruction  de  tous  ces 
insectes  :  il  est  vrai  que  ce  dernier  procédé  cause  aussi  quel^ 
que  inconvénient  aux  ceps  de  vigne.  M.  Farines,  en  con- 
séquence ,  préfère  l'emploi  du  sel  marin  qui ,  à  dose  mé- 
nagée ,  ne  nuit  pas  à  la  végétation ,  comme  le  prouvent , 
dit-il ,  les  tierras  salobres  des  environs  de  Barcelonne ,  puis- 
que la  salanque ,  par  exemple ,  fournit  de  plus  belles  ré- 
coltes que  d'autres  terrains  exempts  de  sel.  Enfin  on  peut 
aussi  faire  un  emploi  avantageux  de  la  chaux  éteinte ,  qui 
a  beaucoup  moins  dlnconvénient  pour  les  plantes  que  la 
chaux  vive. 

Tout  en  recommandant  le  mémoire  de  M.  Farines  , 
comme  important ,  nous  pensons  qu'il  convient  d'attirer 
l'attention  publique  sur  cet  objet  qui  réclame  encore  des 
recherches  ultérieures  et  des  moyens  plus  efficaces.  D'ail- 
leurs beaucoup  d'autres  insectes  causent  à  la  vigne  des 
dommages  non  moins  considérables ,  comme  les  becmares 
ou  gribouris  y  des  chrysomèles  ^  des  ciyptocéphales ,  divers 
scarabéides  ,  des'  cochenilles  ^  les  sphinx  celerio  ,  \fitis  , 


DK    LA    SOGI^Té    DE    PHARMACIE, /        29I 

elpenor,  porcelkis ,  labruscœ  j  etc.  •,  le  ptèrophoms  penta- 
dactylos ,  Fabr.  ;  la  phcdcena  omphaciella  ,  Vhemerobius 
uitis^  L.  ;  le  lepisma  botrys  de  Geoffroy  ,  des  apMs ,  des 
thrips ,  des  acarus ,  etc.  Il  semble  que  plus  un*  yçgétal  est 
riche  en  sucs  et,  en  fruits  nourrissans,  plus  il  attire  d'in- 
sectes ,  en  rivalité  avec  les  besoins  de  Thomme.  Cest  à 
Thistoire  naturelle  à  nous  montrer  les  moyens  de  nous 
défendre  de  ces  races  parasites  et  de  leur  funeste  in- 
dustrie (i).. 

J'ai  Thonneur  de  demander  àla  Société  d'inscrire  M.  Fa- 
rines  au  nombre  de  ises  correspondans  et  de  lui  décerner 
des  remercîmens.,  en  l'engageant  à  poursuivre  ses  recher- 
ches sur  cet  utile  objet* 

RÉFLEXIONS 

«Sur  la  mixture  brésilienne  de  M,  Lepère ,  et  résultat  de 
quelques  essais  sur  le  baume  de  Copahu, 

EXTRAIT. 

«  La  Gazette  de  santé ^  du  5  février  présente  année,  publie 
la  formule  ^communiquée  par  M.  Lepère,  pharmacien  à 
Paris,  d'un  médicament  qu'il  débitait  depuis  quelque  temps 
chez  lui  comme  reïnède  secret ,  sous  le  nom  de  mix,ture  bré- 
silienne» Ce  médicament  est  annoncé  comme  la  seule  prépa^ 
ration  qui  offre  l'avantage  de  mas,querr  odeur  et  de  changer  le 
^goût  désagréable  du  baume  decopahu.Ce\^enàantM.  Lepère 
donne  une  seconde  formule  intitulée  ;  Mixture  brésiiieiine 
en  pâte,  dontTusage  est  destiné  aux  gens  délicats  dont  l'es- 
tomac ou  le  palais  ne  peut  se  prêter  à  la.  déglutition  de  la 
première  composition^  que  M.  Lepère  avoue  ,  dans  un  pa- 
ragraphe suivant ,  être  assez  désagréable  à  prendre.  Ces 
préparations  sont  indiquées  comme  spécifiques  pout  la 
guérisou  des  gonorrhées  récentes  ou  invétérées,  M.  Lepère 

(1)  Ainsi  la  pomme  et  d'autres  fruits  sont  dëvore's  4)ar  les  larves  de 
pjrales  ,  de  teignes  et  d'autres  insectes  analogues. 


ags        BULLETIN  DES  TRAVAUX 

signale  comme  cause  de  Tinssccis  de  radmhiîstrtflioii  da 
baume  de  copahu  dans  ces  maladies  ,  sa  sophistication  par 
les  huiles  de  ricin  ou  de  pieds  de  bœufs,  par  la  térében* 
thine  ou  son  huile  essentielle.  M.  Lepère  annonce  qu'il 
n'achète  du  baume  de  copahu  qu'à  des  personnes  qui  le 
reçoivent  directement  du  Brésil  et  insinue ,  sans  pourtant 
l'assurer  positivement,  que  tout  le  baume  de  copahu  .da 
commerce  est  falsifié.  Gela  donne  la  ressource  de  conclure 
que  si  Id  mixture  brésilienne  préparée  chez  un  autre  phar- 
macien n'est  pas  exactement  pareille  .i  celle  qui  se  débite 
chez  M.  Lepère,  on  ne  pourra  attribuer  cette  différence 
qu'à  la  sophistication  du  baume  de  copahu.  » 

Mixture  brésilienne  liquide. 

«  V  Baume  de  la  Mecque ,  dû  commerce , 

réduit  en  consistance  de  manne.  •   .   120  parties. 

Baume  de  copahu  très-pur 36o  parties.  , 

Ext.  pilulaire  de  safran.  ..•.•..        i  partie. 
Faites  selon  l'art. 

Mixture  brésilienne  en  pdte. 

»  '^>  Mixture  brésilienne  liquide lia  parties. 

Baume  de  U  Mecque  en  consistance 

de  manne ^  .....  .  226  parties. 

Faites  selon  l'art. 
»  La  dose  de  ces  médicamens  est  d'une  once  par  jour 
prise  en  deux  ,  ou  quatre  ou  huit  doses ,  à  des  intervalles 
de  temps  égaux  ;  il  en  faut  ordinairement  six  onces  pour 
chaque  traitement.  Ces  formules ,  exactement  copiées  sur 
la  Gazette  de  santé ,  laissent  quelque  choses  à  désirer. 
Quelque  confiance  que  M.  Lepère  ait  dans  les  lumières  de 
ses  confrères  ,  il  aurait  pu  entrer  dans  plus  de  détails  \  il 
aurait  même  peut-être  du  spécifier  ce  qu  il  entend  par  la 
consistance  de  manne ,  et  indiquer  le  moyen  qu  il  emploie 
pour  amener  le  baume  de  la  Mecque  à  cette  consistance. 

>)  Une  second^  difficulté  se  présente  pour  Vexécution  des 
formules  de  M.  Lepère ,  quil  prescrit  dans  sa  mixture  li- 
quide de  l'extrait  pilulaire  de  safran.  Cet  extrait  n'est  pas 
#oluble  dans  lc&  résines  ,  et  pour  qu'il  puisse  faire  partie 


•  -» 


DE    LA    SOCIETE    DE    PHARMACIE.  2^gB 

éd^  la  mîxtnrc ,  il  faut  iiécessaireiÉiéiit  qu'il  sôît  dissous  dans 
ua  véhicule,  aqueux  ou  aleôholiqne.  M.  Lepère  aurait  dû 
indiquer  k  nature  et  la  qualité  de  ce  véhicule.  Je  ne  doute 
pas  que  M.  Lepére  né  s'empresse  de  réparer  au  plus  tôt 
ces  omissions. 

»  M.  Godefroy,  ayant  eu  occasion  de  remarquer  que  des 
pihiles  dans  lesquelles  il  entrait  du  baume  de  copahu  et  du 
savon  médical  se  faisaient  avec  facilité  et  ne  ressuaient 
jamais,  crut  devoir  examiner  l'action  des  alcalis  sur  le 
baume  de  copahu  3  jl  fit  les  essais  suivans  : 

Premier  essai. 

^))  Deux  parties  de  baume  de  Copahu  ei  une  partie  de  les- 
sive des  savonniers  furent  mêlées  ensemble  dans  un  vase  de 
faïence.  Le  mélange  ,  remue  avec  une  spatule  ,  devint  d'un 
blanc  laiteux .  prit  promptemént  de  la  consistance  ,  et  au 
bout  de  deux  heures  était  assez  solide. 

Deuxième  essai. 

»  Cette  facilité  desaponificïition  m'engagea  à  essayer,  avec 
une  proportion  plus  faible  d'alcali  ,  quel  résultat  j'obtien- 
drais ,  mon  but  étant  d*altérer  le  moins  possible  le  baume 
de  copahu  ;  je  mêlai  ensemble  cinq  parties  de  baume  et 
une  de  lessive  des  savonniers ,  j'agitai  le  mélange  ,  il  ne  de- 
viA  pas  aussi  laiteux  que  le  premier ,  et  ne'prit  pas  aussi 
promptemént  de  la  consistance  \  cependant ,  au  bout  de 
trente-six  heures  ,  il  fut  assez  ferme  pour  pouvoir  être  ré- 
duit en  pilules.  Cette  masse  conserve  une  demi-transpa- 
rence ,  et  n'est  pas  aussi  opaqiv^.que  le  savon  médicinal. 

Troisième  essai. 

u'Enfin  je  mêlai  sept  parties  de  baume  de  copahu  avec 
une  partie  de  lessive  des  savonniers  ;  ce  mélange ,  agité 
souvent  dt  exposé  pendant  plus  de  dix  jours  à  l'action  de 
l'air  ,  éprouva  une  teinte  de  saponification  ,  il  prit  la  con- 
sistance de  miel  éjpais ,  mais  il  ne  devint  pas  assez  solide 
pour  être  réduit  é^  pilules.  Il  pourrait  servir  d'excipient 
pour  incorporer  des  poudres. 

»  Ces  différens  savons  conservent  toujours  l'odeur  du 
baume  de  copahu,  mais  elle  est  moins  forte -,  les  pilules 
faites  avec  le  deuxième  essai  ne  se  ressuient  pas  ,  et  elles 


/ 


^94   '  BULLETIN    DES    TRAVAUX 

peuvent  s^aromatiser  avec  des  essences  telles  que  celles  de 
fenouil ,  de  meuthe  ,  d'anis  ,  etc..  J'ai  préparé  avec  un  gros 
du  mélange  et  une  goutte  d'huile  de  fenouil  douze  pilules , 
qui ,  depuis  huit  jours  qu  elles  sont  préparées,  ont  conservé 
leur  odeur  et  n'ont  pas  humecté  le  lycopode  qui  a  servi  à 
les  envelopper. 

Quatrième  essaù 

))  D'après  l'assurance  que  M.  Lepère  a  donnée  de  la  so- 
phistication du  baume  de  copahu  par  l'essence  de  terében- 
thine^j^ai  voulu  savoir  si ,  dans  le  cas  où  l'odeur  n'aurait  pas 
décelé  ce  mélange, l'action  de  la  saponiBcation  pourrait  le 
déceler.  Â  cet  effet,  je  mêlai  quatre  parties  de  baume  Ae 
copahu ,  une  partie  d'essence  de  térébenthine  et  une  de 
lessive  des  savonniers.  J'agitai  le  mélange  qui  répandait 
une  forte  odeur  de  térébenthine.  Ce  mélange  n'eut. pas 
l'apparence  laiteuse  des  essais  n^.  2  ;  cependant  il  y  eut 
bientôt  un  commencement  de  saponification ,  le  mélange 
était  un  peugrumel^,  et  il  parait  que  la  saponification  com- 
mença à  s'opérer  sur  le  baume  de  copahu  au  milieu  de  l'es- 
sence ,  sans  pour  ainsi  dire  que  cette  dernière  y  prit  part. 
Cependant ,  après  vingt-quatre  heures  ,  pendant  lesquelles 
le  mélange  fut  souvent  agité ,  j'obtins  une  masse  assez  fer- 
me ,  mais  cependant  moins  consistante  qu'avec  le  baume 
pur.  L'odeur  de  térébenthine  était  un  peu  affaiblie  ,  Ait 
que  Talcali  eût  réagi  sur  l'essence  ,  soit  que  l'air  en  eut 
dissipé  un  peu. 

Cinquième  essai. 

y>  L'action  que  la  soude  exerce  sur  le  baume  de  co- 
pahu et  la  modification  qu  elle  apporte  à  sou  odeur  me 
firent  penser  que  le  baume  de  la  Mecque  en  consistance 
de  manne  de  M.  Lepère ,  ^  pourrait  être  un  savon  rési- 
neux. Comme  le  baump  dé  la  Mecque  pur  est  assez  rare 
et  que  la  térébenthine  a  beaucoup  d'analogie  avec  ce  bau- 
me ,  à  la  pureté  duquel  M.  Lepère  ne  semble  pas  d'ail- 
leurs attacher  une  aussi  grande  importance  qu*à  celle  du 
baume  de  copahu ,  je  mêlai  ensemble  deux  parties  de  téré- 
benthine et  une  de  lessive  des  savonniers.  La  consistance 
de  la  térébenthine  fait  que  le  mélange  est  difficile  à  opé- 
rer ,  et  on  ne  pourrait  en  venir  à  bout  si  l'on  n'avait  soin 


9         f 


DE    LA    SOCIETE    DE    PHÂKMAGIE.  2g5 

de  remuer  la  térébenthine  dans  le  vase  où.  doit  se  faire  le 
mélange  de  manière  à  ce  que  toute  la  surface  du  verre  en 
soit  enduite.  Le  mélange  uDcfpis  opéré,  la  masse  devient 
blanche  et  le  mélange  devient  plus  liquide  queia  térében- 
thine ne  Tétait.  Il  ne  tarde  pas  à  reprendre  de  la  consistance 
au  bout  de  vingt-quatre  heures  ,  il  est  plus  consistant  et  a 
la  ténacité  de  la  glu. 

Sixième  essai. 

))  Quatre  parties  de  térébenthine  et  une  de  lessive  des 
savonniers ,  mêlées  ensemble  avec  la  précaution  ci-dessus 
indiquée  ,  se  sont  saponifiées  et  ont  acquis  la  même  cou- 
leur et  consistance  que  le  précédent  mélange* 

»  Ces  savons  conservent  Todeur  de  la  térébenthine ,  mais 
modifiée.  On  peut ,  en  ajoutant  peu  à  peu  de  Teaù  et  agi- 
tant vivement ,  faire  absorber  à  ces  mélanges  plus  du  dou- 
ble de  leur  poids.  La  liasse  qui  en  résulte  est  plus  ductile; 
mais,  par  le  repos ,  Teau  se  sépare ,  entraînant  avec  elle  une 
grande  partie  de  Talcali.  Cette  liqueur  séparée  du  savon , 
saturée  par  un  acide ,  lîe  donne  pas  de  précipité  j  ce  qui 
prouve  qu'elle  n*a  pas  dissout  de  la  masse  savonneuse.  ^ 

»  Le  savon  de  copahu  au  contraire  se  dissout  entièrement 
dans  Teau  facilement ,  et  presque  aussitôt  que  la  combi- 
naison est  opérée.  Cette  solubilité  pourrait ,  au  besoin ,  faire 
reconnaître  la  sophistication  du  baume  de  copahu  par  la 
térébenthine ,  parce  que  le  savon  de  térébenthine  étant  in- 
soluble, on  aurait  un  résidu  qui  ne  pourrait  se  dissoudre. 
DjÉprès  ces  faits ,  il  est  constant  que  le  baume  de  copahu 
d^Pommerce  peut  être  pur ,  et  que  Ton  peut  s'assurer  de 
sa  pureté  par  i'alcohol  d'une  part ,  et  d'un  autre  côté  par 
son  mode  de  saponification  et  la  dissolution  du  savon  dans 
l'eau.  Il  n  est  même  pas  nécessaire  que  le  savon  soit  solide 
pour  le  dissoudre  ;  on  peut  le  dissoudre  dans  l'eau  un 
quart  d'heure  après. avoir  mêlé  le  baume  avec  la  lessive , 
si  l'on  a  soin  de  remuer  continuellement  le  mélange. 

))  En  attendant  que  M.  Lépère  indique  les  moyens  d'exé- 
cuter ses  formules  qu'il  a  rendues  publiques ,  les  prati- 
ciens pourraient  essayer  l'emploi  du  mélange  n^.'a  ,  feit 
avec  cinq  parties  de  baume  et.  une  d'alcali  ^  on  pourrait 
d'ailleur-s  ajouter  à  ce  savonule  de  l'extrait  de  safran ,  des 
essences ,  etc. ,  selon  qu'on  le  jugerait  convenable.  » 


agô 


BULLETIN    HZS   TRAVAUX 


NOTICE 

Sur  la  sangsue  (officinale ,  sa  reproduction  aux  AntiHes^  etc.  ; 

V 

Par  M.-J.  AcHÀno,  pharmacien  du  roi  à  la  Martinique  , 

Communiquée  à  la  Socié^'  de.pharmaicie  de  Paris,  par  M.  Gauthier,  phar- 
macien de  S.  A,  R.  Madame. 

On  trouve  à  la  Martinique  ,  et  sûrement  dans  les  autres 
lies  de  cet  archipel ,  une  petite  sangsue  qui  n*a  rien  de 
commun  avec  celle  dont  la  thérapeutique  retire  partout  de 
si  grands  avantages-,  il  y  a  aussi  plusieurs  espèces  de  ces  pe- 
tites sangsues  indigènes  dont  la  principale  se  rencontre 
fréquemment  sous  les  paupières  et  dans  les  fosses  nasales 
du  crabier  des  montagnes  (^ardea^i^irescens)  ^  et  dont 
M.  Guyon,  chirurgien-major  des  troupes  de  la  lV|artini- 
que  ,  a  donné  la  description  (i). 

On  avait  paru  croire  que  ces  sangsues  indigènes  pour- 
raient remplacer  pour  l'usage  de  la  médecine,  celles  qu'on 
fait  venir  de  France  à  si  grands  frais.  Mais  les  essais  qu'on 
en  a  fait  à  diverses  époques ,  et  notamment  ceux  que 
M.  le  docteur  Le  Fort,  médecin  du  roi,  a  vainement  tentés 
dans  ces  derniers  temps ,  ne  laissent  désormais  aucun  es- 
poir à  cet  égard  ^  et  mettent  hors  d^  doute  que  ces  sortes 
de  vers  ne  mordent  point  sur  la  peau  de  l'homme.       Jj^ 

Venu  à  la  Martinique  en  i8l4,  je  ne  tardai  point  à  W^ 
percevoir  combien  il  était  difficile  de  conserver  dans  ce 
pays  les  sangsues  que  nous  apportons  d^Europe.  Jen'ima- 
ginais  alors  d'autres  moyens  pour  cçla  que  de  les  garder 
dans  de  l'eau ,  de  changer  de  teinps  en  temps  cette  eau,  et 
d'y  mêler  du  chien-dent ,  de  là  paille  sèche ,  de  la  mie  de 
pain  ,  etc. ,  etc.  Tout  était  inutile  ;  elles  mouraient  quel- 
quefois par  centaines  en  peu  d'instants,  cela  surtout  dans 
les  temps  orageux  et  lorsque  les  ven^s  étaient  au  sud.  Le 
temps  n'a  fait  que  me  confirmer  ces  premières  observa- 
tions ;,  et  j'ai ,  en  outre  ,  remarqué  que  ces  animaux  sont 


(i)  VoyeK  le  cahier  de  là  Revue  encyclopédique^  mois  de  janvier  i8aa« 


PE    LA    SOCIETE.  DE    PHÀHiUACIE.  a^J 

niQÏns^ujeU  a  périr  au  bout  de  huit  à  dix  mois  de  colonje  \ 

que  lorsqu'ils  y  arrivent.  ...  :,  l 

Enfin ,  après  bien  des  essais  et  des  tàlonnemens  înfruç-, 
tueux  ,  je  m'arrêtai  aux  moyens  qui  ont  le  plus  de  rapport 
et  d^analogîe  avec  les  lieux  et  milieux  danslesquels  lès  sang- 
imes  naissent ,  croissent  et  se  multiplient  en  Europe  ,  et  je 
com.men€ai.  vers  la  fin  de  iSaa,  de  concert  avec  M.  le  doc- 
teur Le  Fort,\une  série  d'expériences  dont  je  me  contente- 
rai dé  relater  dans  ce  motneiitles.  pHiKnpalës^ 

Je  plaçai  au  fond  d'un  grand  vase  de  terre  vernissé  ,  de. 
la  contenance  de  5o  à  60  litrçs^  iJne  quantité  4'argil^  decé 
pays  ,  en  consistance  de  pâte  molle  ,  de  manière  à  ce  qu^il 
y  en  eut  environ  dix  centimètres  d'épaisseur.  Je  choisis 
parmi  les  sangsues  que  je  venais  de  recevoir  deux  cents  drs 
plus  grosses,  ayant  soin  qu'il  s'en  trouvât  de  grises  et  de    . 
5irertea(  celte  dernière  variété  en  plus  grand  nombre  )  ,  et 
après  les  avoir  mises  dans  le  vase  ,  Je  couvris  ce  dernier  ' 
d'tine  forte  toile ,  ayant  soin  d  y  verser  un.  peu,  d'eau  tons 
les  deux  ou  trois  jours  afin  d'entretenir  Targile  dans^  le 
même  élat  d'humidité.  M'étant  aperçu  au  bout  deqiiielque 
temps  que  ce  moyen  réussissait  parfaitement  à  la  conserva- 
tion des  sangsues ,  puisque  je  n'en  perdais  que  quelques- 
unes  par-ci  par-là,  je  divisai  dans  des  vases  garnis  d'argile 
les  autres  sangsues  que  j'avais  jusqu'alors  tenues  dans  l'eau,' 
et  plusieurs  mois  s'écouièrcbt  sans  que  j'éprouvasse  de 
pertes  sensibles.  En  visitant  mes  vases  ^bus  .les  trois  jours, 
j'y  trouvai  tantôt  une,  tantôt  deux  et  quelquefois  trois  sang- 
sues qui  étaient  venues  mourir  à  la  surface  de  Targîle  ,  et 
presque  jamais  je  n'en  ai  trouvé  dans  riniérîeur  où  je  fouil- 
lais de  temps  en  temps. 

Il  pàrattque  lorsque  les  sangsues  sont  malades  elles  vîen- 
k  la  surface  de  l'argile  pour  y  respirer  plus  à  l'aise,  et  c'est 
H  qu'elles,  meurent  le  plus  ordinairement ,  ee  dont  je  ne 
cesse  de  me  convaincre  jo^rneUement. 

Mais  un  objet  qui  m'était  échappé  ,  et  dont  la  lecture  du 
Journ.  desscienc.  nicd.x  du  moîs.d'ayril dernier,  par  M.  le 
Noble ,  médecin  en  chef  de  l'hospice  de  Versailles ,  m'a 
fait  apercevoir  ,  c'est  celui  de  cocons  en  tout  conformes  à 
ceux  décrîls  par  ce  médecin  ,  que  je  trouvais  quelquefois 

XP.  Année,  — Juin  i89.5.  î40 


«. 


398  BULLETIN    DES   TAAVAirX 

aa  miliew  et  même  à  la  snrfaca  de  Targile ,  et  que  Reje- 
tais ,  crovant  qii^ils  étaient  formés  par  qaelqnes  insectes  qui 
s'étaient  introduits  dans  mes  réservoirs;  et  comme  j'en  ayai^ 
onvert  plusieurs  dans  Fintérienr  desquels  je  n^avais  troavé 
qu*uiie  matière  gélalineuse  et  line  eau  sanguinolente  «  il  B9 
mVtait  jamais  venu  à  Tidée  qœ  ces  œufs  (1)  fusseni  pjro«^ 
duits  et  travaillés  parlessaB^ues,  quej*avaiatodijoars  cvoei 
vi vi  pares,  d'après  ce  qm'en  ost  dit  les  aolenra  même  lies  pku 
mîôdemes. 

'  Jen'ens  donc  rien  deplos  pressé,  après  avoir  lu  Farticle 
de  J^I,  Koble  ,  que  d'aller  visiter  mes  réservoirs ,  et  j'eus  I4 
satisfaction  de  trouver  trois  œufs  dans  l'ar^le.du  premier 
vase  qui  m'avait  servi  d'essai  prioiitîf.  M.  le  docteur  Le  Fort 
vint  les  examiner»  et ,  en  sa  présmce,  ces  œufs  fureBt  pli» 
ces  avec  soin  dans  un  bocal  &  demi->p)ein  d'eau,  et  tomb^ 
rent  an  fond  au  bout  de  quelques  minutes  (■  c'était  le  aq 
juillet  dernier).  Je  m'aperçus  ,  au  bout  de  x5  jours ,  que 
rcxtrcmité  d  un  de  ces  œufs  s'allongeait  en  forme  de  ma-- 
meloa ,  et  le  surlendemain  je  vis  en  sortir  par  cet  endroit 
un  filament  qui  paraissait  se  mouvoir,  Je  retirai  l'œttf  de 
l'eau ,  et  Tayaut  ouvert  avtsc  soin  par  le  DM>yen  de  eicesMix 
très-pointtts,  j'en  retirai  trois  sangsues  trèè-}»etites  de 
couleur  de  chair,  transparentes,  ayant  dans  lenr  plos 
2;rand  allongement  trois  centimètres  de  longueur  et  grosses 
à  peu  près  comme  une  forte  corde  de  violon  \  la  matière 
^  adhérente  à  rcxtérieur  de  l'œuf  ressemblait  à  de  la  gélatine^  il 
s'y  trovvaitde  plus  une  eau  de  consistanGe  sirupeuse  ,  ayant 
une  légère  odeur  ammoniacale.  Les  deux  autres  ceols  fureat 
ouverts ,  et  je  n'y  vis  qu'une  matière,  à  l'odeur  prës^  en 
tout  semblsble  à  celle  que  j'avais  trouvée  dans  les  œuft 
que  Rejetais  en  premier  lieu- 
Ces  trois  sangsues  furent  immédiatement  après  mises 
dans  l'eau  ,  où  elles  nagèrent  eu  s'allongeant  et  en  se  rac- 

(1)  CVït  ainsi  qur  je  nomtnrnii  «lêMNrmûs  les  rocoB9. 


J 


€Oi;ircîssam  à  leur  manière.  Deux,  vivent  encore  ci  n'ont 
pris  qu'un  faible  accroiseçmetit;  ell^  ont  cepeiidaut  aeqaM 
lu,  couleur  verte  de  leur  espèce*  Je  coasérve  dans  ralcohol 
celle  qui  «At  marie  lin  mois; après<,      ,  , 

Depuis  lors  ^.  j^ai.fait  consiraif^  iftne  très-grande  cuve  ea 
tioi&y.  autour  et  ^u-dessuy  de  laquelle  ^*ai,  pratiqué  des  ou- 
verture;» grillée^  où  >ae  trouvant  céuuied  juftqu4  près  tte> 
deux  mille  sangsues^  el  jç  vois  av^o  plakir  qu^elles  y  multi-' 
plient  considérableiSientk  II  e3t  à  dbsecver  quenelles  qui^ 
après  leur  sortie  de  Toetif^  demeurât  dans  Targile^  gros« 
sisseui  beaucoup:  plus  vite  q^e  celles  que  je  conserve  dans 
l'eau.  Cela  tient  peut-être  à  ce  <ju  elles  y  trotjivent  une 
DQurntu^je  plus,  abondante  ,  mfris  plus  prabableoient  un 
abri  efficace  conlte  Tinâttence  nuisible  de  climat^  mais 
eela  n  empècbe  pas  quil  àe  faille  au  moins  ujû^  an  avant  de 
poqvoir  les  faire  servir.  le  fixe  appiroximativement  ce  ter^ 
me  par  Taccroissemeat  de  celles  qui  ont  d^à  près  de  trois 
mois  9  ei  qui  .41'ont  acquis  que  la'  moitié  de  la  grosseur 
qu'elles  avaiept  eu  naissant.^  Quoiqu'elles  coinmenceat  à 
piquer  lapeau^  ell^  ne  souit  pas  asséai  fortes  pour  remplir 
rindication  qu'oa  $e  propose  en  le»  eobplojaal. 

Mainteuaut  que  la  reproductieiâ  des  sangsues  par  les 
QSufB  est  connue ,  1^  question  est  de  savoir  cotomeut  se. 
trouvent  formés  danslargite  ces  mènies  œufs.  Lé  voîeî..    . 

.  La  sangsue  reiïd  d'abord  un  corps  ovoïde.dê  lai  g^s^eac 
d'tin  noyau  d'olive  »  ayant  la  couleur  d»  ti^s.u  mftiseulftîre  ^ 
recouvert  d'unop^licule  ai  mince  que  le  mpiudt^  touebec 
la  détruit  (&):. 

.  Ce  oorps.se  tf  0uve,  îm)xi)édiatéi»eni après  «a  sortie^  recoun 
vert  d'une  bave  d'un  blanc  de  neig^  que  la  sangsue  répand 
tout  autour,  et.  qui ,  en  se  desséchant,  prend  la  consistance 
et  l'aspect  de  l'épcftge  fine. 


'■'     "T 


(i)  Ten  conserve  un  pareil  dan»  Talcohol,  qui  a  été  relire  de  moxi 
i^e'^erroir,  en  présence  de  M.  le  cheyalier  de  Moncroii^,  et  etaminc  par 
MM.  Le  Fort,  hcpey,  Guyon  ,  etc. ,  etc. 


f  ' 


3oO  BULLETIN    DES    TKAVAUX 

Celle  bave ,  avant  d'être  entièreqaeut  desséchée  ,  pfé* 
sente  à  la  loupe  des  mailles  de  forme  bexagone ,  s'entrela-» 
çant  plus  ou  moins  régulièrement.  Ces  œufs ,  ainsi  recoa<« 
vertSy  mettent  le  germe  de  Fanimal  â  l'abri  de  touf  danger^ 
et  ce  n'est  qu'au  bout  de  vingt  à  vingt*cinq  jours  que  les 
sangsues  en  sortent  par  les  petits  trous  pratiqués  aux  deux 
extrémités  ,  que  Iji  nature  semble  avoir  plus  amincis  que 
le  reste  du  corps  de  Tœuf ,  et  qui  se  détruisent  naturelle-s 
ment  lorsque  l'époque  de  Tédosion  arrive. 

M.  Repey,  chirurgien-rmajor  de  la  Vesiàle  j  qui  est 
venu  plusieurs  fois  visiter  mon  vivier  (i),  a  vu  extraire  six 
sangsues  d'un  œuf  qui  était  déjà  percé  à  une  de  ses  éxtré- 
miles,  ce  qui  porterait  à  croire  qu'une  ou  plusieurs  en 
étaient  déjà  sorties.  • 

Le  désir  de  mieux  observer  le  travafl  des  sangsues  et 
d'en  suivre  le  développement ,  m'avait  suggéré  l'idée  d'en 
placer  une  douzaine  dans  un  boeail  de  verre  avec  une  cer-* 
taine  quantité  d'argile  \  mais  au  bout  de  quatre  jours  la  pa- 
roi du  vase  était  tellement  enduite  de  cette  matière ,  qu'il 
était  devenu  impossible  d'apercevoir  ces  animaux  ,  comme 
si  l'instinct  aussi  leur  imposait  l'obligation  de  dérc^r  a  la 
lumière  tous  les  actes^qui  ont  trait  à  la  reproduction.  Quoi 
qu'il  en  soit,  maintenant  que  les  résultats  de  mes  expérien- 
ces sont  bien  certains ,  que  j'ai  trouvé  le  moyen  de  conser- 
ver aux  Antilles  les  sangsues  d*Europe,  que  ce  moyen  de 
conservatibn  est  en  même  temps  un  moyen  infaillible  de 
reproduction  pour  ces  animaux  préeieux,  je  me  fais  un  de* 
voir  d'en  publier  le  procédé  pour  l'utilité  publique,  et  pour 
mettre  les  savans'à  même  de  vérifier  ausâ  un  point  d'hi- 
stoire naturelle  qui  n'est  plus  douteux  pour  moi. 

Fort-Rdjal^  le  a  npvaiJire  i8s3. 


(t)  (Te»!  ainsi  que  plnsienn  persomies  «lat  U  boatê  de  nommtr  fliom 
rmserroir. 


DE    LA    SOCIETE    DE    PHARMACIE. 


3oî 


m%»%»»>%%W»»»»%%»»t»%»  «Mm  »%%%%1^%%»%%< 


USTE  DES  MEMBRES  COMPOSANT  LA  SOCIÉTÉ  p£  PHARMACIE 

DE  PARIS.  ^  Année  i8a5. 

Membres  résidons. 


MM. 

Baget. 
Blondeau. 

Bo^SSEX.. 

BoNÀ$TaE. 
BouDET ,  oncle. 
BouDET ,  neveu. 
Bouii^'On-Làgeangs» 

BOULLAT. 

BouRikf. 

Bouthon-Gharlaild.  ' 
BussY. 

Caillot* 

Cadet  db  Gassigourt. 

Cavektou. 

Cheheau. 

CHEYALLISa. 

Clarioh. 
Dakzel. 

Delokdrs  j  aîné. 
Derosite  ,  atné. 
DdBLAiTG ,  jeune, 
Dorey. 
dubx>zier. 
Faguier. 
Fée. 

GODEFROY, 
GuiART, 


MM. 

GuiBOURT. 

t 

GuiLBERT. 

Henry. 
Henry  ,  fils. 
Hernasdez.  ) 

HaiKQUE  DB  FAULQinE0< 
HOTTOT. 

Labarraqve, 
Lauqie#. 

LeMAIRE  -  LiZ  AUCOIJ^* 

lodibbrt. 

Marchand. 

Martin. 

moringlane. 

moutillard. 

Para. 

Pellerin. 

Pelletier. 

Petroz. 

Planche é 

Raymond. 

Robinet. 

robiquet. 

Séguin. 

soubeiran.  > 

ITassart. 
Vire  Y. 


I*  «#     ^ 


3oà 


BULLETIN    D^   TBAVAUX 

Mtntbres  honoraires. 


MM. 

MM. 

Cadet-De-Vaux. 
Caubet. 
Deluhel. 
Dktsux. 

1 
> 

Laubeet^ 
Mabgueron.. 
Vauqueli». 
2anetti. 

Membres  associés  honoraires^ 

MM. 

1 

MM. 

Ajjbbbt  ,  médecin  du  roi.  * 
O.  Chaptal,  de  ftnslitut. 
Chaussier  ,                Id. 
Dabcbt  )                     Id. 
Desfontaihes  ^         Id. 
Gat-Lus5Ac,              /rf. 

DE  JUSSIBU  y                    Trf. 

Jadelot,  médecin  desen&ns^ 
O^  DE  Laci^edb,  de  rinsdtuU 
Proust  ,                     Id. 

RlFTAUT. 

Thekari^,  de  l*Instîmu 

Welther. 

9 

Membres 

associés. 

MM. 

MM> 

Dumas. 

Fl*VÉE. 
FoUBNSBET. 

Gates. 
Hetlbr. 

Lassaigve. 

MlQTIEL. 

Patrix. 

Payen. 

Roter. 

Membres  correspondons  nationaux. 


MM. 

jibrahoMn ,  r  GhRumont. 
jiccarie ,  iî  Valence. 
Astier^  &  Toulouse. 
Bocon ,  à  Caen. 
Barbier^  à  Amiens. 
Bergeron ,  à  Issoudun. 
Bertrand  y  i  Strasbourg. 
Bertucal ,  à  Dugny. 
Bezu  «  à  Bouibonnc. 


MM. 

BouJbgrtfy  à  fvrettx^ 
Braconnoly  à  Nancy* 
Cap  y  k  Lyon. 
Ctemandoty  à  Arras. 
Courdemanche ,  à  Caen. 
CouuenAelj  k  Groslay. 
Corrioly  k  Clichy. 
Covi&eaux. 
Ddaroehe ,  à  Bergerac. 


HB   LA, .  SOtuÉTK   DB    PHARMÀCIB.         3o^ 


Suite  ies  cùIfTespondant  nationaux* 


MM. 

J^kif^u^j  à  Evreux*. 
Delpech ,  à  Bourg-^Ia-Reine. 
Deschamps ,  à  Lyon. 
DiP€ ,  à  Mont-de- Marsan. 
DubUc  aine  ^  à  Rouen . 
Dulong ,  à  Astafort. 
Duportal,  à  Montpellier. 
JOuprajr ,  au  Havre. 
Ferrary  y  à  SaînvBrieux. 
Fougeron ,  à  Orléans. 
Frémy^  à  Versailles, 
Gàvinety  à  Lyon. 
Germûm ,  à  Fdcamp. 
Gessardy  à  Rouen. 
Godefroy ,  à  Caen. 
Guillemain  ,  à  Rennes. 
Guillérmond  y  à  Lyon. 
Hecht ,  à  Strasbourg. 
Hectot  y  à  Nantes. 
Houton  -  Labillardière  ,  a 

Rouen, 
/iit ,  à  Lyon. 


'     MM. 

Lecustàn  jeune»  à  Tàrbes, 
Idmousm-Lamothè\,  à  Alby, 
Lwréy  au  Mans. 
-Co^e ,  à  Bordeaux. 
Magnes ,  à  Toulouse. 
Massonfour ,  à  Naney, 
Melurson ,   à . 
Mérat'Guillot  »  à  Auxerre. 
Mercier  y  au  Puy. 
Moulïllard\  à  Commercy. 
Oppermann ,  â  Strasbourg. 
Opoix  ,.  à  Provins. 
Pûyssé\  à 
Pefif  ,  à  Corbefl. 
Poutei  y  à  Marseille. 
Prempain ,  à  Argentan. 
Ragon, 

Reynard ,  à  Amiens. 
Rezat\  à  Rémi  remont» 
Robert ,  à  Harfleur. 
Salaignac  \  à  Rayonne. 
5ai^e ,  à  Saint-Pianc^rt* 


«/uZÊia - Fontenelle  »  à  Nar-  ^SeruUas ,  à  Metz. 


bonne. 
Lapostolle ,  à  Amiens. 
Lartiguà  y  à  Bordeaux. 
fjaudfii ,  à  Bordeaux. 
Lecantus  ,.à  Orléans. 
Leçanu  ,  fils. 


Spielmann ,  à  Strasbourg. 
jtessier ,  à  Lyon. 
Fergne  ,  à  Martel  (Lot). 
FUiajan ,  à  Marner  s. 
Willetj  à  Nancy. 


r 

Membres  correspondons  étr^gers. 


MM. 

JBaap ,  à  Vevay ,  en  Suisse. 
Benhoff\h  Rureroonde. 
Branacs ,  à  Saizuften. 
Gi/ifii ,  à  Turin. 


MM. 

CoUadon ,  à  Genève. 
Dandolo ,  à  Véré ,  pr.  Milan. 
Fernandès  ^  à  Madrid. 
Fodera ,  à  Palerme. 


i  . 


3o4 


BULLETIN   DES    TRAVAUX  y  ETCé 

Suàe  des  correspondons  éirangers. 


MM. 

Garriga^  i  Madrid. 
Geiger ,  à  Heidelberg. 
Hermstœdt ,  à  Berlin. 
Kimhoff^  à  St.-Péiersbourg. 
Lamveremberg ,  à  Amstcr* 

dam. 
Lansbergj  à  Aix-la-Chapelle. 
Laifiniy  à  Tarin; 
Lerojer ,  à  Genève. 
Lewenaa ,  à  Vienne. 
LowitZj  à  Sain^Pétersbourg. 
'^Madon ,  à  Genève. 
Monheim^  à  Aix-la-Chapelle. 
Moretd ,  à  Milan. 
iVcffj  d*Esenbeck^  à  Bonn. 
Ortéga ,  à  Madrid. 
P/fl/î ,  à  Kiel. 
Peschier^  à  Genève. 
Person ,  en. Allemagne. 


MM. 

Picpenbnngj  k  CartitrarJC  ^ 

en  Hes^. 
P repetit ,  an  Sénégal. 
Prescot  y  à  Londres.  . 
PuUy ,  à  Naples. 
Schaub,  à  Hesse-Caasel. 
Schurery  à  ^Berlin. 
Strating^  à  Groningne. 
Schumaclier  ^  âCoblentz. 
Taddey ,  à  Florence, 
Trommsdorff  y  à  Erfart. 
f^an^Mons ,  à  Bruxelles. 
Verhert ,  à  Anvers. 
yesirumb  ,  à  Hameln. 
^.  f^ogel ,  à  Munich. 
yogel  y  à  Rosiock. 
TVormaer ,  à  La  Haye. 
Tf^urtzery  à  Bonn. 


ARTICLE  tg   DU  TITUE  a  DU  RÈGLEMENT. 

Les  associés  libres  et  correspondans  sont  invités  à  en- 
voyer à  la  Société  leurs  observations  pai*ticulières ,  des 
extraits  d^ouvrages  nouveaux ,  des  rapports  des  séances 
des  sociétés  savantes  auxcjuelles  ils  peuvent  assister ,  enfin 
à  mettre  la  Société  au  courâat  des  progrès  de  Tart  phar- 
maceutique. 

H  ERRATA. 

Page  318,  ligne  i3  ,  au  lieu  de  lactescente  ,  lisez  :  Hntescente. 
Ligne  ao  de  la  même  page  ;  du  protozide,  lijtez  :  de  protosyde. 
Page  336 ,  ligne  6 ,  S.  tMichel ,  Usez  :  S.  Mibe). 


PARIS.  —^IMPraMERIE  Dfe.  FAIW,  RUE  RACINE,  PLACE  DE  L*0Dé0^. 


JOURNAL 

DE   PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 


N".  VII.  —  iv:  Année.  —  Juillet  iSaS. ^ 


as 


ANALYSE 

Des  racines  de  dompte-uenin  ; 
Par  H.  FENEtrLi.E|  pharmacien  à  Cambrai^.' 

La.  découverte  âe  rëmétine  dans  Fipécacuanha  par 
M.  Pelletier  >  celle  plus  récente  du  même  principe  dans 
plusieurs  violettes  par  M.  BouUay  ,  m'ont  déterminé  à  faire 
des  recherches  sur  les  racines  de  dompte-venin  ,  ancienne- 
ment employées  comme  vomitif  et  dans  Fljiydropisié. 

M.  Pelletier  ,  sous  le  nom  d'ipécacuanha  Liane ,  a  déjà 
analysé  les  racines  du  cynanchum  ipécacuanha  ,  apparte- 
nant comme  le  dompte-venin  à  la  famille  des  apocynées  • 
îl  y  a  rencontré ,  entre  autres  substances ,  un  corps  qu'il  a 
regardé  comme  identique  avec  la  matière  active  de  Tipéca- 
cuanha  5  mais ,  à  cette  époque ,  ce  célèbre  chimiste  avait 
décrit  >  sous  le  nom  d'émétine  ,  un  principe  coloré  qu'il 
reconnut  ensuite  (  voyez  Ann.  de  ch.  et  de  pky. ,  tom.  24  \ 
pag.  180  et  suw.  )  pour  une  combinaison  d'un  corps  pré- 
sentant à  un  haut  degré  les  réactians  alcdines  d'un  acide 
et  d'une  matière  colorante» 

XP,  Année.  — Juillet  i8a5.  ar 


3o6  JOURNAL 

Depuis  ranàlysedont  nous  venons  de  parler,  aucunes  ex- 
périences, que  je  sache  du  moins ,  n'ont  été  faites  sur  ce  vé- 
gétal. Dans  le  travail  dont  je  vais  rendre  compte  Recherche 
à  prouver^  qu'il  n^  a  pas  similitude  eiitre  la  matière  vomî- 
trice  de  l'ipécacuanha  et  celle  de  Tasclépias. 

*  Analyse. 

f 

Les  racines  de  dompte-venin  qui  ont  servi  à  mes  essais 
étaient  sèches  ;  elles  ont  été  lavées  avec  soin ,  pour  enlever 
un^e  portion  de  terre  qui  adhérait  è  ses  fibres ,  et  ensuite 
contusées  dans  an  çiortier. 

i*.  On  a  fait  bouillir  pendant  quelque  temps ,  à  plusieurs 
reprises ,  une  certaine  quantité  de  racines  avec  de  l'eau  dis* 
tillée  :  la  liqueur  filtrée  bouillante  s'est  troublée  par  le 
refroidissement  *,  elle  a  laissé  déposer  une  substance  d'une 
teinte  jaune  sale,  que  nous  avons  trouvée  formée  xi'amidon, 
autre  corps  sur  lequel  nous  aurons  occasion  de  revenir. 

La  liqueur  essayée  par  les  réactifs  se  comporta  comme 
il  suit  :  elle  rougissait  le  papier  de  tournesol ,  précipitait 
abondamment  l'acétate  et  le  sous-acétate  de  plomb  ,  donnait 
des  dépôts  avec  l'oxalate  d'ammoniaque  et  le  nitrate  d'ar* 
gent ,  ainsi  que  des  précipités  floconneux  avec  l'alcohol  et 
l'infusion  de  nois  de  galles^  La  potasse  caustique  avivait  la 
couleur  de  cette  décoction  ,  l'acide  nitrique  la  troublait;  la 
solution  de  gélatine  n'indiquait  rien ,  enfin  l'acide  annonçait 
la  présence  de  Tamidon ,  et  l'action  était  plus  sensible  dans 
celle  qui  n'avait  point  été  filtrée. 

%^.  Pour  isoler  les  divers  principes ,  nous  avons  com- 
mencé à  précipiter  de  suite  par  l'acétate  de  plomb  \  le 
précipité  pris  sur  un  filtre  fut  ensuite  décomposé  par 
l'hydrogène  aulfaré ,  et  nous  nous  assurâmes  que  nous 
avions  a  faire  à  de  l'acide  malique  et  i  du  malate  de  chaux. 
Le  liquide,  d'où  le  dépôt  précédent  avait  été  extrait, 
fut  privé  de  son  excès  d'acétate  de  plomb  par  un  nouveau 


« 


DE    ÏRARMACIE.  ^qh 

courant  d'acide,  hydroiulfuriqae ,  et  évaporé  à  une  dopco 
chalepr.  On  traita  cet  extrait  par  de  l'alcohol  d'une  densité 
4e  o,8a4  ;  celui-ci  laissa  indissouie  une  matière  brunâtre 
insipide ,  inodore  ,  soluble  dans  l'eau ,  se  transformant  ei 
acide  oxalique  par  l'acide  nitrique ,  et  dont  la  nature  ert 
celle  du  mnqueux. 

La  solution  alcoholique  fut  distUlée  et  ensuite  mise  à  sic- 
cité  ;  reprise  par  l'eau ,  elle  abandonna  une  espèce  de  ma- 
tière résineuse ,  dont  l'existence  avait  été  reconnue  dans  le 
précipité  da  la  décoction  citée  plus  haut ,  combinée  avec 
1  amidon.  Ce  corps  qui  isolé  est  peu  soluble  dans  l'eau 
le  devient  au  contraire  à  l'acide  des  autres  prindpea  •  et 
comme  il  est  fusible  ,  il  se  sépare  pendant  l'évaporation  'et 
paraît  à  la  surface  du  liquide  avec  un  aspect  incisé.  Pour 
étudier  ses  propriétés ,  je  le  traiterai  par  là  magnésie  cal* 
qinée,  et  le  dépôt  par  l'alcohol  ;  mais  la  liqueur  n'offrit  pa. 
d  mdice  d  alcalinité  ;  desséchée ,  cette  substance  recouvrait 
la  capsule  à  la  manière  des  vernis.  Sa  couleur  est  brune  • 
elle  est  insipide ,  inodore ,  translucide  ,  fuisible  à  environ 
65'  du  thermomètre  centigrade  ;  mise  sur  les  charbons  rou- 
ges, elle  se  détruit  avec  flammes ,  en  répandant  une  odeur 
assez  agréable ,  sans  laisser  de  résidu.  Chauffée  en  vase 
clos  ,  elle  donna  Jes  mênïes  produits  que  les  matières  végé- 
tales. Elle  se  dissout  dans  l'alcohol ,  l'éther  et  les  huiles 
volatiles;  l'eau  en  prend  environ  rfr- Xes  réactifs ,  comm» 
1  acétate  et  le  sous-acétate  de  plomb  ,  l'infusion  de  noix  de 
galles,  le  sulfate  d'alumine  neutre  ,  le  pcotochlorure  d'é- 
tain  ,  ne  précipitent  pas  sa  dissolution  aqueuse.  U  potassa 
caustique  et  le  souj-carbonale  de  soude  ne  paraissant  pas 
la  dissoudre.  L'acide  nitriqrie  la  change  partie  en  matière 
jaune  ,  partie  en^cide  oxalique» 

La  solution  aqueuse  de  l'extrait  alcoholique ,  évaporée  et 
reprise  par  l'eao  k  plusieurs  fois ,  pour  isoler  cette  espèce 
dé  corps  résinoïde ,  était  foncée  en  couleinr  j  elle  avait  une 
saveur  amère  très-prononcée,  et  une  odeur  nauséabonde  : 


/ 


3oii'  .     JOURNAL 

elle  fui  traitée,  comme  Tindique  M.  Pelletîer^ouvrage'cîté) , 
pour  obtenir  Fémétine  pure  ;  le  produit  de  |la  dissolution 
alcobolique,  qui  était  peu  considérable ,  offrit  une  réaction 
alcaUne^il  ne  précipitait  qu'à  peine  Tinfusion 'de  noix 
de  galles  ,  mais  bien  Foxalate  d'ammoniaque.  Jugeant  que 
la  propriété  alcaline  était  due  à  de  la  potasse ,  j'en  fils  cal-^' 
ciner  dans  un  petit  creuset  de  platine  ,  à  la  chaleur  d'une 
lampe  à  esprît-de-vin  *,  la  substance  s'incinéra  difficilement  y- 
et  j 'obtins  dies  traces  évidentes  de  potasse  et  de  chaux. 

D'après  ce  qui  précède  ,  voyant  que  la  matière  vomitive 
de  l'asclepias  n'était  pas  analogue  à  celle  de  l'ipécacuanha  , 
j.e  pris  tous  mes  produits  ,  c  est- à-dire' les  eaux  dô  lavage 
de  la  magnésie  qui  élafent  colorées  et  amères  \  et  le  corps 
obtenu  par  l'alcohol  (qui  se  trouvait  de  même  nature)  ,  que 
je  mis  en  digestion  avec  de  l'acide  sulfurique  faible  \  je  sa* 
turai  ensuite  par  la  magnésie  ajoutée  en  excès ,  et  je  traitai 
par  le  charbon  animal  ;  la  liqueur  filtrée ,  desséchée  à  la 
ohaleur.  du  bain-marie  ^  fut  réfpfrise  par  l'alcohol  à  96"*  aréo- 
mètre centigrade ,  qui  laissa  les  sulfates  de  magnésie  , 
de  cotasse  et  de  chaux  ;  enfin ,  en  abandonnant  la  solution 
alcoholiqucàFévaporation  spontanée,/obtinsune  substance 
saline,  sans  rudiment  cristallin ,  d'une  saveur  amère ,  d'une 
couleur  jaune  pâle  qui  attirait  l'hqmidité  de  l'air.  Dan$ 
cet  état  9  prise  à  la  dose  de  trois  grains ,  elle  occasiona 
bientôt  un  makise  général ,  suivi  de  nausées  et  de  voniis- 
^raens  \  à  une  dose  moindre ,  on  éprouva  une  légère  irri- 
tation à  l'estomac  ,  qui  fut  suivie  de  sueurs  et ,  au  bout  de 
duelque  temps,  d'une  évacuation  alvine* 

Ses  propriétés  chimiques  ne  sont  pas  très-saillantes  ;  elle 
neparaît  pas  renfermer  d'azote;  elle  est  parfaitement  soluble 
daiis  l'eau ,  l'alcohol  et  l'éther  alcoholisé  ;  elle  ne  présente 
aucun  signe  d'alcalinité.  Sa  solution  aqueuse  ne  précipite 
pas  l'acélalç  de  plomb  neutre ,  mais  le  perchlorure  de  mer- 
cure ,  l'infusion  de  noix  de  galles  et  le  sous-acétate  de 
plomb  y  occasîonent  des  dépôts  ;  le  précipité  par  Tinfu- 


i,  .    j 


^DE     PHA.RMACÎE.  809 

sîon  de  noix  de  galles  ne  se  fait  poîiit  instamanémczit  ^îl  m'a 
semblé  que  les  solutions  de  perstilfate  de  fer  et  de  cuivre 
prenaient  par  son  contact  une  teinte  plus  foncée.  L^acide 
nitrique  transforme  ce  principe  en  acide  oxalique  avec  un 
peu  de  matière  jaune.  L'acide  sulfurique  le  cbarbonne. 

3**.  Les  racines  épuisées  par  l'eau  le  furent  successi- 
vement par  Téiher  et  l'alcoliol  ;  ceux-ci  dissolvaient  de  la 
matière  résinoïde  ,  un  peu  de  substance  vomitive .,  da 
malate  acide  de  potasse  et  un  corps  gras  de  consistance 
presque  cireuse ,  de  couleur  jaunâtre ,  qui  par  la  potasse  se 
saponifiait  avec  facilité,  l^n  décomposant  le  jsavon  par  un 
acide ,  les  acides  gras  qu'on  obtint  étaient  incolores ,  tandis 
que  la  liqueur  séparée  par  le  filtre  contenait  du  principe 
amer  ; 

4°*  J®  fis  distiller  une  portiop:  d'^sclepias  avec  4e  l'eau , 
le  produit  était  odorant  et  un  peu  louche  ;  il  précipitait  le 
spu«-acide  de  plomb,  il  imprégnait  la  bouche  d'une  saveur 
acre,  il  contenait  certainement  de  Thuile  volatile,  indi-* 
quée  à  l'avance  par  Todeur  de  la  racine. 

5^.  On  a  fait  macérei*  des  n^mes  racines ,  non  encore 
soumises  à  l'action  d'aucun  agent ,  dans  de  l'eau  distillée  ; 
la  liqueur  filtrée  était  brune,  et  elle  présenta  cela  dé  sin- 
gulier de  se  troubler  par  l'ébuUition  et  de  reprendre  sa 
transparence  par  le  refroidissement ,  fait  que  j'ai  constaté 
sur  le  même  liquide  à  plu^urs  reprises  et  a  des  jours  dif- 
férena*  Il  fut  évaporé  à  consistance  d'extrait ,  la  potasse  y 
décela  la  présence  de  l'ammoniaque ,  mais  les  acides  sulfu- 
rique ou  phosphorique  n'accusèrent  pas  celle  de  l'acide 
acétique. 

6**. .  L'illustre  Schéele  a  annoncé  que  les  racines  de 
dompte-venin  contenaient  de  l'o^talate  acide  de  potasse  et 
de  l'oxalate  de  cb»ux  ^  je  n'ai  pu ,  ipalgré  m^s  recherches , 
reconnaître  le  premier  sel  ;  le  second  fut  trouvé  à  la  manière 
ordinaire  recommandée  par  ce  chimiste. 

70.  Des  racines  d'asclepias ,  traitée^  par  lesagens  dési^ 


•    s 


3lO  jaURNA]> 

gnës  ci-dessos,  furent  mi  ses  en  ébuUitioa  avec  une  solution 
de  soQs-carbpnate  de  soude  pendant  une  demi-heure  ;  après 
ce  temps ,  on  jeta  le  tout  sur  un  filtre*,  le  liquide  qui  pas- 
sait était  bruQ ,  il  formait  avec  les  acides  un  précipité  co- 
loré gelàtïneux;  Tinfusion  de  noix  de  galles  donnait  lieu  à 
un  précipité  qui  se  redissolvait ensuite;  Talcohol  le  coagu- 
lait ainsi  que  le  sucre  ,  les  sulfates  de  potasse,  de  cuivre > 
d'alumine  neutre,  les  eaux  de  chaux  et  de  baryte  ,  etc.  La 
solution  d'iode  avec  Taddi lion  d'un  acide  ,  occasionfiit  upi 
précipité  bleu  |  c'étciit  de  Tamidon  mêlé  à  l'espèce  de  gelée 
découverte  par  M.  Brac<mnot ,  qui  se  trouve  ^  selon  .toute 
apparence,  universellement  répandue  dans  toutes  les  partie» 
des  végétaux  ,  et  à  laquellô  il  propose  le  nom  d'acide  pec- 
tique.  (Voyez  Ami.  de  chim.  et  de  phys.  Février  i8a5  ). 
B^«  Les  racines  incinérées  fournirent  : 
i*'.^  Du  chlorure  de  potassium  ; 
a^  Du  sulfate  de  pousse ,  des  traces  ; 
3*.  Du  sulfate.  ..'•.,.  "j 
4"*.  Du  sous-phosphate.  .  .   |  de  chaux;. 
5*^.  Du  ^ous* carbonate^  •  .  J 
6**.  De  la  silice. 
D'après  cette  analyse,  nous-  croyons  pouvoir  .conclure 
que  la,  substance  vomitive  du  dompte- venin  diilère  de 
rémétine ,  et  que  s'il  est  permis  d'émettre  quelques  conjec- 
tures ^  il  est  â  présumer  quP  le  principe  émétique  des 
apocynées ,  fournissant  des  racines  vomitives ,  comme  l'a^- 
alepias  asthmatica  ,  curassaifica  ^  etc. ,  n'est  point  analogue 
i  celui  de  Tipécacuanha.  .    . 

En  résumant,  les  racines  de  Yasclepias  vincçloxieum 
ont  fourni  à  Tetamen  chimique  : 

I**.  Ufie  matière  vomitive  différente  de  l'écoétine  9 

a".  Une  sorte  de  résine  5        •  , 

3*.  Pumuqueii;x; 

4^.  De  U  fécule  \  , 

5**à  Une  huile  grasse  ,  de  coasisjance  presq.ue  cireuse  \ 


DE     FHAHMACIE.  3tl 

6*.  Une  httile  volatHe  ;  : 

7*.  Une  gelée  (aoide  pecliquede  M.  Bràçdnàbt)  ; 
8*.  Du  ligneux  y 

9^.  Des  malateft  de  potasse  et  de  chattx  -, 
lo"".  Silice  j  oxalate  de  cbatix  et  autres  ^s  hiiiiëî^nt. 


REMARQUES 

Sur  tiisage^  du  récipient  donné  par  M^  AiiBLARai  ftoar 
TeMractiQn.  des  huiles  essentielles  plus  itères  queteaaj 

Par  M.  DuBLAifc  jeune-  r 

n^st  nife  qu'un  instrument  rëunisêô  «sses  de  perfectiÀ 
pour  satisfaire  à  toutes  les  conditions  autqueUés  son  usage 
le  destine ,  aussi  Ton  doit  savoir  gré  aux  personnes  qui 
s'appliquent  A  l'amélioration  de  ceux  qui'  sont  employés>| 
ou  à  Tinvention  d'intrumens  nouveaux  propres  &  remplacer 
arèc  avantage  ceux  qui  laissent  quelque  chose  à  désirer. 

Personne  n  ignore  que  le  vase  qui  sert  à  obtenir  les 
huiles  esseutielles  ^  et  que  Ton  nt>mme  florentin,  à  causis 
de  son  origine ,  est  employé  depuis  long-tçmps  comme  ré- 
cipient dans  la  diftillationdes  eaiix  aromatiques  dont  on 
veut  séparer  Tkuile.  On  peut  reprocher  a  cet  instrument 
de  retenir ,  adhérente  aux  parois  de  sa  capacité  I»  plus 
large  ,  une  certaine  quantité  d'huile  qui  ne  pefH  se  réunir 
à  la  surface  du  liquide  à  cause  de  la  direction  trop  ellip* 
tique  des  parois  de  ce  vase  ;  mais,  en  donnant  à  ce  récipient 
une  figure  plusrégulfèrement  ëonique,  on  réparerait  faci- 
lement cette  défectuosité  primitive. 

M.  Amblard  à  présenté  à  la  Société  de  pharmacie  la 
description  çt  le  dessin  d'un  récipient  destiné  à  remplacer 
eelui  dont  on  s'est  servi  jusqu'ici.  L'exécution  de  cet  in- 
strument est  ingénieuse  y  et.son  application  peut  être  par- 
fois utile;  mais  puisque  M.  Attdylard,  lui-même  ,  eh  ap- 


3ia  JOUKNAL 

pelle  à  rexpërience  du  scia  de  démontrer  le  mérite  de  son 
invention ,  c'est  encore  rendre  hommage  à  son  désintéres- 
sement en  rapportant  des  expériences  qui  impliquent  né- 
gation (ponr  les  cas  indiqués)  désavantages  proposés. 

M«  Amblard  nous  enseignera  sans  doute  une  manière  de 
faire  qu^on  apprend  de  Thabitude ,  et  il  excusera  toutefois 
nos  renmrques  dictées  par  le  désir  d^obtenir  de  lui  des 
renseignemens  nécessaires. 

Un  de  mes  amis,  ayant  fait  fabriquer,  conformément  au 
trait  qui  en  a  été  donné  dans  le  Journal  de  Pharmacie 
(mois  de  mai  i8a5),  Finstrument  de  M.  Amblard  pour 
l'employer  pendant  la  saison  des  fleurs ,  a  distillé  des  fleurs 
d'orangers  pour  en  obtenir  Thuile.  Toutes  les  précautions 
indispensables  pour  le  succès  de  l'opération  n'ai^ient  point 
été  négligées.  L'huile,  sans  doute  trop  divisée  au  moment 
où  elle  arriva  dans  le  tube ,  l'a  traversé  avec  le  liquide  qui 
la  tenait  en  suspension  ,  et  s'est  aUée  réunir  dans  le  vase 
qui  servait  de  récipient  au  tube. 

Informé  de  cet  essai  infructueux ,  j'ai  répété  l'expé- 
rience sur  des  roses ,  et  j'ai  eu  le  soin  de  ne  point  trop  re- 
froidir le  bain  du  serpentin  afin  que  l'huile ,  facile  à  figer , 
ne  fut  point  retenue  dans  les  conduits  qu'elle  avait  à  par- 
'  courir.  Mon  résultat  fut  semblable  à  celui  de  la  distillation 
"précédente  \  l'huile ,  entraînée  au  travers  de  l'entonnoir  et 
du  tube  dans  lequel  il  plongeait ,  s'éleva,  rassemblée ,  à  la 
surfaee  du  liquide  contenu  dans  le  vase  extérieur  qui ,  cette 
fois  ,  était  un  florentin. 

Ce  qui  «'est  passé  dans  ces  deux  circonstances  n'aurait 
peut-être  pas  lieu  si  l'on  agissait  sur  des  substances  plus 
abondamment  fournies  d'hiiiles  essentielles ,  ou  dont  ce 
principe  fût  plus  facile  à  coërcer  •  Nous  avançons  cette  pro- 
position, parce  que  M.  Bussy,  notre  collègue,  qui  a  rendu 
un  compte  avantageux  de  l'instrumient  dont  nous  n'avons 
pas  également  à  nous  louer ,  a  réussi  par  son  usage«n  opé- 
rant sur  des  feuilles  de  menthe. 


DE     PHARMACIE.  3ïâ 

Que  notre  jugement  ne  serve  point  à  influencer  celui 
que  Ton  doit  porter  de  Tinstrument  nouveau  proposé  par 
M.  Amblard  :    ,   . 

Optimus  est  orator ,  qui  docet. 

De   quelques  substances  .  médicamenteuses   et   tinctoriales 

nouv^ellement  usitées. 

> 

DU    CAIîCH  A-LAGUA. 

Le  Cachen-Iaguçn  ou  le  Cancha^tagua  du  Pérou  et  du 
Chili ,  qui  nous  a  été  donné  par  M.  Caventou ,  est  une 
plante  fort  usitée  conîme  stomachique  et  amère  par  les 
Espagnols  américains  -,  elle  est  de  la .  famille  des  Gentia- 
nées ,  et  du  même  genre  «que  noire  petite  centaurée  \  c'est 
la  chkronia  ckilensis ,  Willd. ,  et  la  gentiana  caclienlaguen , 
de  Molina,  ou  gentiana  perusfiana,  plus  petite  que  la  nôtre, 
mais  plus  àmère  et  fébrifuge. 

Aux  Etats-Uni^  on  emploie  la  chîronia  angularis  de  la 
même  manière  ;  on  a  dit^eces  plantes  :  centaurium  minus j 
auro  tamen  mafus  (  Ledélius). 

r 
t 

GOUSSES    ASTRINGENTES    TINCTORIALES. 

Quoique  plusieurs  plantes  légumineuses  offrent  des  fruits 
purgatifs,  il  domine  dans  beaucoup  d'autres  un  priucipe 
astringent  très-développé.  Nous  allons,  en  montrer  un 
exemple  mêoie  parmi  les  cassia,  qui  sont  d'ordinaire  laxa- 
tifs ;  quant  aux  fruits  des  mimosa  ou  des  acacies ,  ils  four* 
nissent  tous  plus  ou  moins  abondfenment  des  principes  as- 
tringens ,  tels  que  Yacacia  vrai ,  le  caté  des  Indiens  et  le 
cachou. 

On  emploie  à  Tile  de  France,  ou  Maurice  des  gousses  dé 
cassia  sophera  ou  cassia  orientalis  ,  sous  le  nom  de  graine 


3x4  jouahal 

de  cassier ,  saroir,  le^  coques  comme  ascriogenies ,  pour 
précipiter  en  noir  les  dissolutions  de  fer ,  à  la  manière  de 
la  noix  de  galles  ;  elles  servent  ainsi  pour  les  teintures  e& 
noir ,  et  on  les  importe  en  France  pour  le  même  objet.  A 
1  état  frais  ,  llntérieur  de  ces  gousses  contient  un  mucilage 
assez  eollant  pour  servir  a  recoller  les  porcelaines  ou  au- 
tres vases  brisés.  Ces  gousses  sont  de  IsL  grandeur  et  de  la 
grosseur  du  petit  doigi  ;  brunes  ,  cylindriques  ,  contenant 
des  graines  brunâtres. 

II  vient  également  des  Indes  orientales  et  de  la  côte  de 
Coromandel ,  de  Gdcutta ,  des  gousses  marginées ,  apla- 
ties ,  contenant  deux  graines  ;  elles  sont  élargies  à  Tendroi  t 
de  la  graine,  et  étranglées  dans  l'intervalle  de  celles-ci; 
elles  ont  un  pouce  de  longueur  environ.  La  ccmleur  est 
brune  cendrée  et  comme  couverte  d'une  cendre  grisâtre» 
La  graine ,  tjui  est  brune  aussi ,  porte  sur  chaque  côté 
aplati ,  une  raie  circulaire  jaunâtre,  ainsi  que  le  rebord  de 
celte  graine.  On  trouve  dans  elles  tous  les  caractères  des 
graines  et  des  gousses  de  mimosa  ou  ^acacia.  Elles  se 
rapprochent  de  celles  du  mimosa  nilotica ,  qui  fournit  la 
gomme  arabique  ,  et  dont  on  tire  aussi  le  vrai  acacia.  Il 
paraît  qu  elles  viennent  de  la  mimosa  cincraria  L. 

Ces  gousses  contiennent  un  principe  astringent  très- 
abondant,  et  sont  beaucoup  plus  capables  que  la  meilleure 
noix  de  galle  de  servir  pour  la  teinture  en  noir;  elles  ea 
donnent  une  magnifique  avec  les  sels  de  ferj  c'est  pourquoi 
on  commence  à  en  importer  en  France  pour  cet  objet» 

J.  J.  VltBT. 


♦ 


DE     PBA.RMAC1E.  3l5 

LETTRE 

.Aldressée  à  Hf.  Bouuat  ,  îun  des  Rédacteurs  du  Journal 
de  Pharmacie ,  relalwement  à  taclion  dm,  sous-acétate 
d ammoniaque  sûr  le  sulfate  de  magnésie  ; 

Pae  m.  GumotrnT. 

Monsieur  et  très -honoré  Qonirère^le  n^.  dWril  du 
Journal  de  Pharmacie  contient  ufi  mémoire  de  IVL.Dulong  » 
phi^rmacien  à  Astafort ,  dans  lequel  il  est  dit  : 

«  A  propos  de  ces  observations ,  je  dois  faire  remarquer 
une  erreur  qui  se  trouve  consignée  dans  V Histoire  des 
if rogues  simples  de  M*  Guibourt,  relativement  à  Taction  d\^ 
sous^carbona te  d'ammoniaque  sur  le  sulfate  de  magnésie^. 
H  est  dit  dans  cet  ouvrage  (article  Sulfate  de  magnésie)  : 

«  Poi^r  è(re  certain  quç  1^  sulfate  4e  magnésie  ne  con- 
»  tient  pas  de  sulfate  de  soude  ,  il  faut  en  faire  dissoudrç 
»  une  certaine  quantité  y  verser  dans  la  liqueur  un  excès 
»  de  sous  •carbonate  d'ammoniaque  qui  en  précipite  touie 
»  la  magnésie  et  forme  du  sulfate  d'ammoniaque  soluble  ^ 
»  filtrer  la  liqueur ,  la  faire  évaporer  dans  un  creuset  d'ar- 
»  gent  ou  de  platine  ,  et  chauffer  au  rouge.  Si  la  liqueur 
»  ne  contenait  que  du  sulfate  d'ammoniaque  »  le  sel  se  vo* 
»  latisera  en  entier  à  cette  température  ;  si  elle  contenait  du 
))  sulfate  de  ^oude  qui  n'a  pu  être  décomposé  par  le  soua* 
»  carbohate  d'ammoniaque ,  ce  sel  restera  au  fond  du  créa-* 
»  set ,  et  il  sera  facile  d'eu  constater  les  propriétés. 

»  On  sait  dans  quelle  erreur  (dit  M.  Dulong)  ce  pro* 
n  cédé  pourrait  jeter  celui  qui ,  peu  expérimenté ,  le  sui- 

V  vrait  exactement ,  puisqu'il  ne  remlirquerait  aucun  pré- 
»  cipité,  ce  qui  lui  ferait  penser  que  le  sel  qu'il  examinerait 

V  serai  t  toutentier  du  sulfate  de  soude.  Pour  être  entièrement 
»  certain  ^  ce  dont  au  reste  )C  ne  doutais  nullement  d'après 


3l0  JOURNAL 

M  les  expériences  de  M.  Loockamp ,  que  le  sulfate  de  ma- 
»  gnësie  n'est  pas  précipité ,  du  moÏDs  à  froid ,  par  le  sous- 
»  carbonate  d'ammoniaque ,  j'ai  mis  ces  deux  sels  en  con- 
»  tact  après  Les  avoir  fait  dissoudre  dans  l'eaa;  il  ne  s'j 
»  est  pas  fonné  de  précipité ,  aiuù  que  je  m*y  atten- 
»  dais ,  etc.  n 

Je  ne  suivrai  pas  M.  Dnlong  dans  le  reste  de  un  expé- 
rience et  dans  le  procédé  qu'il  propose  de  sulflntuer  au 
mien  ;  je  ne  lui  ferai  pas  remarquer  que  faire  bouillir  unc^ 
dissolution  de  sulfaie  de  magnésie  sur  le  précipité  que  le 
sous-carbonate  d'amm6niaque  y  a  formé ,  d'abord ,  est  un 
mauvais  moyen  de  priver  la  liqueur  du  restant  de  U  ma- 
gnésie ,  puisque ,  au  contraire  ,  la  cbaleur  détermine  la  dé- 
composition du  sulfate  d'ammoniaque  par  le  sous-carbonate 
de  magnésie  ,  et  que  le  précipité  fiott  par  dispartdtre  en- 
tièrement (  VMP  le  Mémoire  de  Fourerpy,  j^rm.  de  Chimie , 
tome  2  ,  pages  3^4  ^'  ^9^)-  ^^is  je  crois  pouvoir  lui  dire 
que  le  sous-carbonate  d'ammoniaque ,  à  moins  qu'il  ne  soit 
conservé  dans  un  bocal  de  verre  hermétiquement  fermé  , 
passe  peu  à  peu  à  l'état  de  carbonate  bydraté,  qu'alors  îl  ne 
précipite  plus  à  froid  le  sulfate  de  magnésie ,  et  que  c'est 
peut-être  là  la  cause  de  la  différence  denos  résultats.  Céite 
observation  et  plusieurs  autres,  qui  tendent  à  expliquer  les 
anomalies  que  l'on  a  cru  remarquer  jusqu'ici  dans  la  pré- 
cipitation des  sels  ammoniacaux  par  le  sous -carbonate 
d'ammoniaque ,  font  partie  d'un  mémoire  que  je  compte 
publier  incessamment.  Je  me  borne  donc  à  prier  M.  Dulong 
de  vouloir  bien  répéter  l'expérience  suivante  : 

Prendre  losrammes  de  sulfatede  magnésie  dissous  dans 
)  grammes  de  sou s-earbona te  d'atu- 
rent  et  ncHi  eiOeuri ,  dissous  dans 
1er  les  deux  dissolutions  dans  un 
sunt  pourque  le  mélange  s'en  lasse 
loment  la  précipitation  commence; 
;nt  et  se  trouve  complète  en  quel- 


-  — —    —  g 


DE     PHABlMLACIfi.  3l7 

ques  heures;  mais  il  vaut  mieux  rabandonner  pendant 
vingt-quatre  heures  à  «Ue^mèiilie  ^  alors  la  liqueur  ne  pré- 
cipite plus  par  là  potasse  caustique.  On  la  filtre  ,  on  la  fait 
évaporer  dans  un  creuset  de  platine,  et  on  chaufife  au  rouge  ; 
il  ne  rjBste  ordinairement  qu'une  petite  quantité  d'oxide  de 
fer  et  quelquefois  de  ogi^*,o5  à  ogi*-,  lo  de  sulfate  de  niagné- 
sie  en  partie  décomposé  par  la  chaleur. 

Je  crois  être  resté  dans  les  termes  énoncés  dans  Y  Histoire 
des  drogues  simples  ^  et  n'avoir  pas  commis  une  erreur  eu 
indiquant  un  procédé  aussi  simple  pour  reconnaître  la  pu* 
reté  du  sulfate  de  magnésie. 

Agréez  9  Monsieur  et  cher  confrère  ,  Fassurance  d^Nma 
parfaite  considération ,  etc. 

I 

ACADÉMIE  ROYALE  DE  ^lÉDECINE. 

SECTION  DE  PHARMACIE. 

I 

Analyse  des  séances  du  second  trimestre  de  Tan  i8a5* 

.  L'importance  et  l'activité  des  travaux  5  loin  de  diminuer, 
s'accroissent  sensiblement  et  prouvent  que  les  sciences  phar- 
maceutiques et  chimiques  marchent  avec  ardeur  vers  leur 
perfectionnement ,  plus  encore  que  les  autres  branches  de 
Fart  de  guérir.  Nous  ne  dqnnçrons  toutefois  ici  des  notices 
que  des  objets  dont  il  n'a  point  encore  été  question  dans 
cejoumaL 

M.  Chevallier  avait  fait  voir  de  la  poudre  de  lycopode , 
de  Suisse ,  contenant  de  6  à  10  pour  100  <de  talc  qu'on  eiv 
sépare  au  moyen  de  l'eau  dans  laquelle  celui-ci  se  précipite 
comme  plus  pesant.  Ls^  poudre  de  bois  vermoulu ,  et  aussi 
le  pollen  fécondant  de  plusieurs  arbres,  conifères  se  mêlent 
souvent  au  lycopode* 

Nous  pourrions  entretenir  nos  lecteurs  de  la  savaitte  ana- 
lyse faite  par  JVf.  Vauquelin ,  .d'une  nouvelle  variété  de 


3i8  jounitâL 


% 


wolfrum ,  ou  tûngstate  de  fer  (  schéelin  ferrifére  des  miné- 
ralogistes). Le  minéral  pulvérisé  a  élé  chauffé  avec  de  la 
potasse  caustique  dans  un  creuset  de  platine  ;  il  a  donné  \ 
eu  défalquant  la  silice  et  Talumine  étrangère  à  la  compo- 
sition du  minéral,  fer  20,74^  ,  manganèse  5,^449  et  acide 
tungstique  ^3,5 11  parties.  La  quantité  d'acide  tungstiquo 
s^est  montrée  sensiblement  la  même  partout,  quoique  la  por-^ 
tion  de-manganèse  puisse  être  moindre.  Le  vvolfram  perd  par 
une  forte  chaleur  4o  à  46  pour  loo.  Dans  cette  perte,  l'acide 
ttingstique  y  contribue  pour  3a,9i  ,  le  fer  pour  49^0  ,  le 
manganèse  o,5a.  Les  oxydes  de  manganèse  .el  de  fer  don- 
oantensemble46,945,racidetnng8tiqucdoitètrede73,855, 
ce  qui  se  rapproche  de  Tévaluatioii  de  Berzéliuç  qui  le  porta 
a  'j/\fi66.  Les  analyses  de  ce  dernier  et  celles  de  Bucholz , 
de  Deihuyart,  n'admettent  qu'un  cinquième  d'oxigène  dans 
cet  acide ,  mais  M.  Yauquelin  à  trouvé  que  q|^  acide ,  sou- 
mis à  une  forte  chaleur  ,  perd  jusqu'à  20  et  même  3o  pour 
cent.  Notre  célèbre  chimiste  a  reconnu  que  dans  cette  mine 
de  wolfram ,  le  rapport  de  i  à  3  entre  Toxigène  desr  bases 
et  celui  de  l'acide  tungstique  n'est  pas  exact. 

MM-  Henry  et  Guibourt  offrent  des  observations  utiles 
sur  la  pommade  de  concombres  d'après  le  procédé  de  Baume 
qui  ne  réussit  pas.  Les  parfumeurs  pétrissent  IVixonge  de 
^orc ,  durcie  avec  un  quart  de  suif  de  veau,  dans  le  suc  de 
concombres  ;  on  répète  sept  à  huit  fois  la  môme  opération. 
Le  suc  étant  séparé ,  l'on  fait  fondre  à  un  feu  doux  cette 
pommade.  On  facilite  la  séparation  de  l'eau  et  du  paren- 
ohyme  enproj  étant  un  peu  de  poudre  d'amidon;  on  laisse 
déposer  et  on  passe. 

D'après  les  mêmes  membres ,  la  poudre  d'ipécaonanha  , 
préparée  par  le  triage  à  la  main  de  la  partie  corticale,  serait 
moins  active  que  celle  résultante  de  la  pulvérisation  de 
l'ipécacuanha  brun  ordinaire,  d'où  l'on  sépare  deux  onces 
par  liyfé  de  résidi^  ligneux.  MM,  Bôûllay  et  Boudetsépareni 
quatre  onces  de  ligneux  de  leur  poudre  d^ipécacuanba  pae 


DE    PHARMACIE.  3l9 

livre.  Dans  une  séance  suivante ,  M.  Pelletier  rapporte  que 
les  grosses  racines  de  Tip^cacuanha  gris  lui  ontfoumibeau- 
f^oup  plus  d^éméHne  que  les  petites  racines  et  leur  cheTelu  ; 
les  raciiies  rougeâtrcs  sont  aussi  les  moins  actives  selfon  la 
remarque  de  M.  BouIIay • 

À  regard  du  beurre  de  cacao ,  MM.  Henry  et  Guibour^ 
préfèrent  le  procédé  d'extraction  dé  Jowe  à  celui  de  Dema- 
chy  -,  le  ter  rage  du  cacao  caraque  paraît  rend>^e  ces  semences 
et  leur  beurre  plus  rance  que  dans  le  cacao  des  Iles  ;  celui-- 
ci ,  selon  Baume  ,  fournit  plus  de  I^eurre  d'une  boime  qua^ 
lité.  Pour  prévenir  la  rancidité  de  ce  beurre  due  àFexpo- 
sîtion  à  la  lumière  surtout ,  d  après  M.  Planche ,  M.  Gui^ 
bourt  tient  ce  beurre  dans  des  fioles  à  médecine  boucbéer, 
et  à  Tabri  du  contact  de.rair/u>mme  de  la  lumière. 

M.  Lemaire-Lisancourt ,  qui  s'occupe  avec  succès  de  lût 
matière  médicale  ,.  présente  de  la  gomme  de  Ifucaré  de  là 
Martinique,  ou  de  Tarbrc  Spondias  purpurea.  Il  appartient 
à  la  fa.uiille  des  térébinthacées ,  comme  racajoù  pomme  , 
Cassuvium  occidentale  ,  qui  fournit  une  gomme  également 
brune  et  transparente,  ainsi  que  le  fait  remarquer  M.  Virey. 
MM,  Boudet  jeune  et  Chereaù ,  faisant  un  rapport  sur  la 
distillation  dés  huilqs  saponifiables ,  d'après  un  mémoire  de 
M.  Bressy,  médecin  à  Arpajon,  n'ont  point  obtenu  les  résul- 
tats que  cet  auteur  annonce.  Il  disposait  delà  rhybarbe  sur 
un  diaphragme  ajusté  dans  un  alambic  contenant  de  Teaii 
dansla.cucuibUe.  Cette  eau  vaporisée  par  la  chaleur  pro- 
cure une  eau  distillée  d'adeur  de  raifort ,  mais  n'entraîne 
pas  d'huile,  ai|yi  que  le  dit  M.  Bressy,  quoiqu'une  chaleur 
vive  et  rapide  en  puisse  enlever,  surtout  si  le  diaphragme 
n'est  pas  trop  éloigné  de  la  surface  île  l'eail.  Cependant  si 
Ton  distille  ainsi  de  la  fleur  d'oranger ,  selon  rexpérience 
de  M.  Henry,  on  obtient  une  eau  plus  agréable ,  plus  facilu 
k.  conserver  ,  mata  qui  ne  donne  aucune  huile  essentielle 
de  néroli,  tandis  que.  celle-ci  s'obtient  toujours  quand  là 
fleur  d!orangei^  esi  plongée  dans  l'eau  de  la  cucurbifè. 


# 


t> 


S:20  JOURNAL 

Dans  son  important  travail  sur  la  précipitation  de  la  ma* 
'  tière colorante  des  vins  par  le  sulfa\e  de  quinine ,  M.  Henry 
a  donné  Foccasion  de  plusieurs  remarques  utiles  à  consi- 
gner ici.  Sur  la  demande  de  M.  Virey,  M.  Henry  annonce 
que  le  sulfate  de  cînchonine  produit  également  les  mêmes 
résultats  que  celui  de  quinine.  M.  Laugier  présume  que  le 
tartre  peut  décomposer  aussi  le  sulfate  de  quinine  dans  le 
vin,  effet  vérifié  par  M.  Pelletier ,  qui  a  vu  du  tartraté  de 
quinine  formé.  M.  Pelletier  ajoute  que  Tacide  gallique  ne 
précipite  pas  la  quinine  sulfatée  ,  ce  que  font  le  tannin  ou 
les  matières  composant*  le  tannin  ;  dVilleurs  Finfusum  de 
noix  de  galles  contient ,  selon  la  remarque  de  M.  Gaventou, 
diverses  bases  capables  d'échanga  avec  la  quinine  à  Fétat 
de  sulfate.  M.  Yauquelin  pense  que  ni  la  quinine  ni  la 
çinchonine  ne  sont  décomposées  en  se  précipitant  dans  le 
vin  ,  mais  bien  unies  à  quelque  principe.  Tout  le  sulfate  de 
quinine  n  est  point  d'ailleurs  précipité  dans  le  vin  ;  la  par- 
tie non  précipitée  doit  être  y  comme  le  présume  M»  Pelle- 
tier V  à  Fétat  de  sulfate  acide.  / 

M.  Lemaire-Lisancourt  présente  une  écorce  amère  don- 
née comme  un  nouveau  simarouba  ;  il  présumée  qu'elle  vient 
d'une  malpfglua. 

.  MJM.  Fée  et  Guiboufrt  font  un  rapport  sur  des  écorces 
de  quinquina  adressée^»  par  M.  Baska,  pharmacien  à  Prague^ 
à  M.  Pelletier.  Ce  rapport  avait  été  confié  ^  depuis  plus  d'un 
an,  à  M.  Clarion  qui ,  malgré  son  zèle  prodigieux  et  si 
bien  apprécié ,  n'a  pu  y  apporter  sa  religieuse  exactitude. 
Il  résulte  deis  rëcherches-de  nos  confrères  qpe  les  dénomi- 
nations imposées  par  M.  Baska  sont  souvent  contestables  ; 
il  attribue  le  quinquina  noya  km  portlandia  grandiflora  de 
Jacquin.  Son  quinquina  piton  de  Sainte-Lucie  serait  aussi  le 
même  que  celui  nommé  dernièrement  en  Italie  par  M.  Bré- 
ra ,  quina  bicolor^  écorce  que  M.  de  Humboldt  rapproche 
plutôt  des  cttipar/a  .ou.  d'une  angusture.  Une  autre  espèce 
qui  parait  nouvelle  est  donnée  sous  lé  nom  de  quinquina  de 


# 


DE    FH^ARIKIACÎE.  Siï 

ja  CalHomie.  La  classification  des  qviiaquinas  diaprés  la  cou- 
leur «t  lesibrmes  de  l'épîderme  ,  proposée  par  M.  Ba&ka,' 
ii*est  pas  susceptible  d'exactitude.  M.  Pelletîer ,  qui  prd- 

înetutie  analyse  du  <yuiwaiïcofor,  n'y  a  point  trouvé  de 
quinine. 

iVÎ.  Masuyer ,  professeur  de  chimie  à  Strasbourg  ,  avait 
J>rôposé4'emploî  du  clilorute  de  ôhaùx  (alors  muriaté  oxi- 
géné  )  contre  le  typhus  dans  les  faôpîtftut  ;  il  le  faisait  par- 
semer entre  les  lits  des  malades  leîs  plus  infectés ,  et  dans 
les  amphithéâtres  de  dissection.  Ce  moyen  ayaît  pti^rdùit  les 
effets  hs  plus  avantageux  *,  toutefois  l'application  immédiate 
qu'en  à  &ite  ensuite  A^.  Labarraque ,  à  l'état  liquide .  sur 
les  matières  en  putréfaction  ,  offre  des  résultats  bien  plus 
impôrtans. 

M.  Henry  fils,présente  un  travail  exact  et  intél*essant  sur 
l'action  réciproque  dés  acides  hydrosulfurique  et  carbo- 
tiique  sur  les  carbonates  et  les  hydrosulfates  Contenus  dans 
les  eaux  sulfureuses.  Il  résulte  de  ses  recherches  que  ratcidé 
carbonique  décompose  les  hydroaul&tes  soit  neutres ,  soit 
à' l'état  de,  sous-sels' quand  on  prolonge  son  action.  Cette 
décomposition  s'opère  soit  à  chaud,  soit  à  froid  soils  la 
machine  pneumatique,  soit  par  un  grand  courant  de  gaz 
acide  carbonique  pur.  Les  hydrdsulfaies  neutres  contenant, 
d'après  Bcrzélius,  une  quantité  d'hydrogène  double  de  celle 
nécessaire  à  la  complète  saturation  deToxigene  de  Tôxide 
combiné  Vsoii'^  irès-dédomposables.  Enfin  le  résultat  de  la 
décomposition  de  tous  ces  sels  est  la  production  de  carbo- 
nates el  même  de  bi-carbonale^ ,  et  la  quantité  d'hydrogène 
sulfuré  éliminée  est  proportionnelle  à  celle  du  carbonate 

formé. 

Dans  un  second  mémoire  aussi  remarquable,  M.  Henry 
fils  a  traité  là  question  de  la  décomposition  des  c^rbonate^ 
parVacidé  hydrosulfurique  dans  les  eaux  -  d'Enghien.  Il 
conclut  de  ses  expériences  que,  comme  l'acide  carbonique 
décomposé  touâ  léé  hydrosulfates  sdcalins  et  celui  de  ma- 
XI*.  Année.  —  Juillet  iSaS.  aa 


3)3  lOURHÀL 

gnéiie  ^  de  même  le  gnz  acide  hydrosalfariqae  pelii-  agir 
auati ,  mais  ptas  dificilement ,  sar  les  carbonates  de  potasse 
et  d^  soade ,  snrsatnrês  mi  neatres  ;  il  peut  même  étiminer 
entièrement  Tacide  carbonique  et  le  remplacer  daqs.ses 
combinaisons  ;  mais  il  faut ,  pour  cela ,  un  courant  d^  gaz 
bydrosulfurique  soutenu  pendant  long- temps.  Dans  son 
action  sur  les  bicarbonates  alcalins,  Façide  bydrosulfuricpxe 
forme  d'abord  ui»  bydrôanlfatfi  ^  et  il  y  exista  au^si  un  bi* 
«arb(»iate ,  lequel  n  est  décomposé  que  par  Taction  proloo* 
géè  de  Tacide  hydrosiïdfuFique.  Les  carbonates  de  cbaux , 
de  baryte ,  n^éprouYcnt  que  fort  pea  d*altération  par  cet 
.acide.  Tous  ces  faits  éclaircissent  les  4»nses  qui  font  que 
Teau  sulfureuse  d^Enghien ,  après  sa  sortie  de  là  source , 
ne  contient  souvent  plus  que  des  carbonates  et  perd  sen- 
siblement TbydcQgèiie  ^ulfurq  qi|i  s^^chappe  au  mpment  ou 
elle  sort. 

IVI.  Blondeau  présente  Texamen  d'un  fer  oxidnlé  titani-» 
fere  trouvé  dans  le  département  de  Maine^^t-Loîre.  Les 
résultats  en  seront  consignés  dans  le  Journal.  M.  Laugier 
n  a  trouvé  ni  cbrôme  ni  nickel  dans  cette  mine  quHl  a  lui- 
même  analysée  avec  son  talent  si  remarquable. 

M.  Robinet  continue  ses  intéressans  travaux  sur  renmloi 
des  sels  neutres  dans  les  analyses  végétales ,  et  montre  plu:- 
sieurs  dissolutions  saliue^  qui  refusent  de  prendra  dVutres 
matériaux  en  dissolution.  IVI.  Vanqnelin  fait  anssi  remaiv 
quer  à  cet  égard  que  Tabsence  de  Tair  dans  les  eaux  cbar- 
gées  de  sels  peut  être  une  cause  qui  les  empêche  de  se 
charger  de  principes  colorans.  De  mèmç ,  Tàlcobol  coloré 
des  thermomètres  perd  sa  couleur ,  et  la  reprend  lorsqu^on 
rend  à  cet  alcôhol  le  contact  de  Tair.  . 

Des  profoud/ss  çt  ^vnutçii  recherches  sur  l^miuérfiux  sont 


DE     PH.A'ftittACIE.  323 

hies  par  M.  'Yauqu^eliu  :  telles  s(»»|:.  ce}l|g|$ur  de  nouvelles 
variétés  de  phosphate  de  fer  du  département  de  la  Haute- 
VieuBc'.  L.apremière  examinée  a  doa^é  sur  cent  parties  56,2 
de  peroxyde  de  fer,  6,76  dé  protoxyde  de  manganèse , 
9,!^'(eau.  Total  72,16  ;  d'où  Ton  peut  conclure  que  si 
rien  n'a  été  perdu ,  le  minéral  lioit  contenir  27,84  d'acide 
pbosphoriqtl^  Ce  céUbre.c1;]iiQii3teestmème.dispo^  à  éva- 
luer  à  3q  eentièmea  la  quantité  djacide  phosphorique  du 
minéral.  Si  l'on^  trouvait  q^  30us-phQsphate  dé  Qianganèse 
et  de  fèr  assez  ahondaûiiâeiiiil ,  ce  s'érail  un  /sxcellent  vernis 
n6ir  pour  les  poteries  ;  il;  se  fond  £^oUement  e(  nje$t  .nulle- 
ment malfaisant*  D'autres  tariété^  de  ce  minéral  ont  été 
analysées  depuis  par  M.Vauquelin  ;  elles  ptésentee^t  diverses 
couleurs,  3e  foii4en^  aiçémeotam  chalumeau  ^  l'uc^  Q0ritsUr 
100  parties ,  fer  35-^5  »  manganèse  i6,5  ,  ^cide  4^.  La  pro- 
portion d'acrde ,  dans  ce  phosphate  def  fer  et  de  manganèse  y 
est  à  peu  près  de  un  pour  un  de  base  ;  il  n'y  a  q^ue  des  dif-r 
férences  assez  légères  dftiis  le^  quAÛtités  avec  le  minéral 
préeédemment  analysé^  qjul  était  un  aous-pho»pbate,  celfii- 
oi  est  im  phosphate  de  £er  et  de  mangaojèfev  - 

UnjtttéreBSant  mémoire' de  M!^  Henry  tpère  surleameil- 
leurs  procédés  pour  obtéhirFémétiqtie ,  compare  entre  eux 
ceux  d'Edimbourg ,  de  Lcndrés ,  de  Dublin,  avec  celui  de 
M.  Phiiipps  et  celui  dnCodea:  de  Paris;  M.  Henry,  dési- 
rant cobnaitré  la  quantité  d'oxide  d^aotimoine  contenu  en 
chaque  émétique  ,  a  fait  passer  dans  deux  grammes  de  cha- 
Qun  de  ees'émétiques  à  rëtat  braty  dissous  dans  de  l'eau 
distillée ,  nn  ccoiraat  de  gai  hydrogëne!^  ^^4^^  jusqu'à 
parfaite  décomposition. -Les  pr«dptlé9  obtenus  y  Uvcs  et 
Sjéchéi  k  5o*>,  ont  donné^les  réMjkats  anibans  :  . 

Termf  de  domparaièhn  : 


n 


3^4  JOURNAL  I 

Eméiiqiie  p^fié  iroTs  fois  et  bi«n   cristallbé  ^    il 

contient  : 
Sulfare  d'antimoine.    «...»..«.     i,ô4grànij. 
Émëtiqucs  encore  imparfaitement  pnrifiës ,  ou  d^  pre-* 
mîère  cristallisation  :  ^ 

Énaétique  de  ]a  pharmacopée  de  Londres.  •     0,98 

•  « •   .  ^  •    de  Dublin.  .  .     i  ,00 

,  , d'Edimbourg .     0,9g 

,  ' ^.    de  Paris  (  avec 

le  verre  d'antimoine  ).  .*..*.  b,68 
..••,..  du  procédé  de  M.  Philipps.  .  0,^4 
Ainsi  les  émétiques  de  la  pharmacopée  de  Pari^  et  âe 
M.  Philipps  s'éloignent  le  plus  de  l'état  de  pureté,  d'abord; 
celui  qui  se  rapproche  le  plus  de  0,896  est  le  plus  pur , 
tel  est  celui  qu'on  obtient  en  employant  la  poudre  d'alga* 
roih  ;  il  est  le  plus  dispendieux ,  mais  il  exige  le  moins  de 
purifications  ultérieures. 

Au  reste ,  tous  les  émétiques  bien  purifiés  et  cristalKsés 
contiennent  une  égale  cpiantité  d'oxide  d'antimoine,  comme 
Bergmann ,  Macquer  ,  M.  Thenard  et  d'autres  chimiste» 
l'avaient  observé.  Le  procédé  du  Codex  de  Paris  ne  paraît 
point  être  sans  avantage  à  M.  Robiquet. 

Nous  donnerons  des  détails  sur  le  mémoire  curieux  de 
M.  Conrdemanche ,  pharmacien  à  Caen  ^  relatif  à  la  con- 
gélation de  Veau  d*après  divers  procédés.  MM.  Robiquet  et 
Henry  sont  chargés  du  rapport* 

M.  Tilloy ,  pharmacien  k  Dijon ,.  adresse  aussi  diverse» 

considéral^^^-^^^  ^-Pi^^^^^^^^  ^^  gaz.nitrenx  dans  1» 
&brication  du  sacre  de  betteraves ,  fait  déjà  cité  par  Des-- 

croisilles,  mais  dont  l'explication-  ne  côidicide  pas  avee 

d^antres  observations' dues  à  MM*  Derospe^  Rdb»i^et  ^  etc. 


DE     PttABJMlAC^Ë.  325 

A  €è  sujet  M.  Pelletier  dit  qu'en  trahanl:  par  dfc  l'acïde 
acétique  une  substance  végétale  qui  contient  du  nftr^te  de  -. 
potasse ,  il  a  pbtemi  4^  gaz:  nitceux  ,  et  M.  Vauquelin  fa^t 
ipemarquer  que  cette  production  de  gàz.nitreu^  a  lîeurdanii 
le  suc  de' betteraves  qu'on  chauffé,  avant  de  le  traiter  par 
de  la  chaux  et  de  l'acide  sulfurîque%  ^ 

Nous  passons  sous  silence  une  foule  d'autres  faits  parti- 
culiers de  moindre  importance,  qui  ^  joints  à  ce  que  nous 
avons  déjà  publié  et  ce  quejnous  devons  annoncer  encore, 
remplissent  la  science  ou  de  nouvelles  découvertes ,  ou  de 
,  précieux  développeniens.  Le  cadre  de  nos  journaux. suffit 
a  peine  pour  en  consigner  les  heureux  résultats ,  et  nous 
force  souveAt  d'en  retarder  plusieurs  avec  regret.  Cebrilr 
}ant  concours  dé  travaux,  réunis  à  ceux  non  moins  importans 
de  la  Société  de  pharmacie  de  Paris,  annonce  l^état  prospère 
desâciepces  pharmaceutiques;  elles  le  deviendraient  dayan<> 
lage  surtout  si  le  gouvernement  faisait  ppursuivre  a  vecplus 
d'énergie  le  charlatanisme  et  défendait  notre  art  des  em- 
piéiemens  jet  des  abus  honteux  dont  ilést  la  victime.  Il  f^iit 
tout  le  zèle ,  tout  Tamour  désintéressé  dont  les  pharmaciens 
loïit^preuve  chaque  jour  pour  l'avancement  des  conuai&r 
snnces  les  plus  utiles  à  l'humanité  ,  afin  de  maintenir  U 
pharmacie  dans  cet  état  si  honorable  de  rivalité  av-«c  les 
autres  branches  de  la  médecine.  C'est  un  témoignage  glo- 
rieux qui  ne  leur  manquera  point ,  car  il  est  uniquement 
dû  à  leurs  propres  efforts. 

Plncet  amor  cliemiœ  lauduinque  immensa  cupido, 

IP  .T.  -  J.   VïKKV* 


3i6  •     JOURNAL 


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BIBLIOGRAÏ^HIE. 

r 

Amwbisung  jder  hondswcth  y  etc. ,  Instructiou  surJa  rage 

canine ,  avec  des  expériences  prolongées  relatives  à  .i^ne 

.xbétliode  çurative  et  prophylactique  contre  Tlîjdropho- 

bie  y  par  Gottlieb  de  Schalle&iî  ,  chevalier  ,. docteur  en 

médecine ,  etc.  Un  vol.  in-is.  Bareuth ,  13^4*  k 

L'auteur  de  cet  ouvrage,  que  not|S  devons  à  l'amitié  d*îin 
savant  illusti^e  (i) ,  allègue  une  très-longue  expérience ,  de 
plus  de  vingt  années ,  en  faveur  de  ses  recherches.  Elles 
méritent  donc  une  sérieuse  attention  :  voici  éa  quoi  con- 
siste son  procédé.  D*abord  il  leconmiande ,  comme  tous  les 
auteiïrs ,  Tèmploi  du  cautère  actuel ,  ou  d'un  fer  ronge , 
pour  scarifier  sur-le-champ  le  lieu  de  la  morsure.  Il  se  sert , 
pour  cet  usage ,  d'une  sorte  de  croissant  en  fer ,  à  bords 
recfonrbés  en  dedans ,  et  porté  sur  une  tige  eti  fer.  Dans  le 
cas  où  ce  moyen  ne  serait  pasnpiis  en  œuvre ,  l'auteur  etige 
de  cautériser  avec  le  beurre  et  antimoine  (  protochlorore  ) , 
ensuite  son  grand  remède  consiste  daiis  l'usage  gradué  cha- 
que  jour  ,  matin  et  soir  ,  de  la  poudre  suivante  r^ 

'^jC  Poudre  de  racine  de  bel ladonne.   .   .   .   i  grain 

Sucre  blanc , 3  îj 

Calomélas, -   ^  grain 

Huile  de  cajéput.    •  •   • '  goutte. 

Faites  une  poudre  exacte,  dî visei  en  deux  parties  égales  5 
on  en  prend  une  le  malin  elVautre  le  soir ,  dans  du  sirop 
de  capillaire.  Le  second  jour  pn  accroît  la  dose  dû  racine  de 

V^)  Le  célèbre  voyageur  et  naturaliste ,  M.  le  baron  de  Humboldt. 


DE     FHARMACIE.  3^7 

belladoane  d'un  ^rain  et  demi  de  plus  ,  le  iréÎAiiiae  jour 
d*un  attire  grain  encore  ^  ec  chaque  jour  OÀ  augmente,  d'un 
grain  de  plus  juscpi'à  viûgt  grain»  et  même  davantage,  mais 
en  mettant  des  intervalles  entre  les  (crises  \  les  autres  ingré- 
diens  delà  poudre  restent  toujours  les  mêmes.  Enfin  il  pa- 
rote  certain ,  d  après  Fauteur  ^  que  les  effets  d^  ce  médiea- 
meut  août  trifs-*puissaiis. 

La  plaie^  qui  a  ét^  cautérisée  ,  m  paose  avec  Voegi^ent 
suivant  :  , 

¥    Camphre.  .  1  .....«•.....»•  .  Xijgràifts 
Dissolvez  dans  huile  vol.  de  térébenthine.    3  ij 

Mêlez  à  onguent  basilicum .    ^  i j 

Oxîdé  tôngedèimttnre.  .  .  .  .  Viijgr. 

Canthaiides  ëô  |>6udrè.  .  .  .  .  . '3iv 

Unisses  eiacti^ment  ce&  substaMes. 
On  fait  ensuite  usagià  d'au  âié^a^ge  de, 

On^ent  basilicum*  ....•«•••••  3  parties 

d'altbeea. ......  ^  ......  S  parties 

lorsque  la  plaie  se  eicartrisé. 

La  boissoti  du  malade  se  compote  de  rapbftème  sui« 
vant  ; 

'V'   Herbe  et  fleurs  d'anagaWs  arvensis  ou 

mouron S  iîj 

Racines  de  saponaire.     .  .   .  .   •   1   ^       .  ^ 

— —  de  bardabe ,  •   •   J  * 

.  de  réglisse 3  iij 

Tiges  de  douce-amère. 5  vj 

Semences  d'anis £j  « 

dans  Sf  q.  d'eau.  On  édulcore  s^vec  du  sirop  de  capillaire. 
Dans  les  spasmies  nerveux  qui  peuvent  survenir,  on 
donnera  de  la  mixture  suivante  : 


.\ 


3l8  JOURNAL    DE      BHARMACIE. 

^   Ppudre  de  racine  de  belladonne.  •  •    3   â 
^u  distillëe  de  laiirier-cerîse.  .  ...    S  j  ^ 
Laudanum  liquide  de  Sydenham.  •  •   9j 

Sirop  de  coquelicot §j 

à  prendre  par  cuillerées.  \ 

Nous  n'entrerons  pas  dans  d'autres  détails  si^r  cetl& 
affection  terrible ,  qui  a  déjà  fourni  un  prodigieux  nombre 
d'écrits.  L'emploi  simultané  de  tous  ces-médicamens  parait 
jouir  en  Allemagne  d'une  assez  grande  vogue ,  et  il  méii** 
ferait  d^étre  tenté  en  France.  J.*^J.  V. 

Lesi  discussions  scientifiques  ,  même  avantageuses .  pour 
la  science  ,  doivent  cesser  lorsqu'il  s'y  mêle  des  personna- 
lités q]ii  échappent  aux  auteurs  da&  l'ardeur  des  discus- 
sions. En  conséquence,  nous  n'adniettrons  plus  aucun  ar- 
ticle celfitif  à  la  polémique  qui  s'est  élevée  enti^e  MM.  Yirey 
et  Fée  \  d'autant  plus  que  MM.  Fée  et  Virey  s'étânt  expli- 
qués ,  ce  dernier  a  recotinu  que  l'expression  de  plagiat  ue 
lui  serait  pas  échappée  s'il  avait  eu  une  connaissance  pi^us 
approfondie  du  travs^il  de  son  confrère. 

.     (  JVote  des  Rédacteurs.  ) 


■m 


BULLETIN 

DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE 

DP  PARIS  ; 

Rédigé  par  M.  Heurt  ,  secrétaire  général ,  et  par  une 

Commission  spéciale. 


EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL 

De  la  séance  du  iS  juillet. 

La  Société  reçoit  plusieurs  journaux  de  pharmacie ,  na-» 
tionaux  et  étrangers^  * 

Un  imprimé  ayant  pour  titre  :  Réfutation  du  mémoire 
de  M,  Guerette,  sur  le  sulfate  de  quinine  y  par  M.  Bar- 
nadet ,  pharmacien  à  Toulouse, 

Une  lettre  de  M.  L^rat,  pharmacien  à  Fontainebleau  y 
qui  réclame  la  priorité  d'un  procédé  pour  la  conservation 
et  reproduction  des  sangsues  que  M.  Piéplu ,  -son  élève  ,  a 
préposé  comme  lui  appartenant ,  tandis  qu'il  savait  très- 
bien  Tavoir  vu  mettre  en  usage  dans  ta  pharmacie  de 
M.  Lérat ,  où  il  est  resté  quatre  années. 

M.  Guilbert  fait  déposer  sur  le  bureau  une  traduction 
des  journaux  de  pharmacie  de  l'Allemagne  se{>tentrionale, 

MM.  Dechaleries  et  Chéreau  communiquent  la  suite  de 
leurs  essais  sur  les  cryptogames. 

^  M.  Blondeau  remet  la  note  qu'il  a  lue  à  l'Académie 
royale  de  médecine  (section  de  pharmacie) ,  sur  l'analyse 
d'un  fer  oxidule  tftanifère  des  bords  de  la  Loire.  jCes  diffé^ 
riens  travaux  sont  renvoyés  à  la  commisuon  des  travaux».    ^ 


33o  BUIXETIM    DES    TRAVAUX 

M.  Payen ,  oommûsaire  près  Flntlitiif ,  rcQcl  le  oompte 
ftoÎTant  : 

M.  Thenard  (ait  on  rapport  faTondkl»  sur  un  traTaîl  de 
31.  Longchamp ,  relatif  aox  eaax  minérales. 

M.  Girard  y  directeur  de  l'ëcole  vétérinaire  dTAlfort,  Ut 
un  mémoire  sor  les  hernies  dn  cheYal. 

M.  Panlet  continne  la  lectnre  de  ses  mémoires  sur  les 
causes  de  Télectricité  répandue  dans  Tatmosphère. 

La  Société  reprend  la  suite  de  ses  traranx. 

M .  Lecanu  lit  un  travail  qui  lid  est  commun  avec  M.  Bus- 
sy,  relatif  k  l'action  de  la  chaleur  sur  les  corps  gras,  qn  ils 
ont  présenté  à  l'Académie  des  sciences*  Renvoyé  à  la  com- 
mission des  travaux  pour  le  Bulletin  de  pharmacie. 

M.  Bonastre  lit  un  mémoire  sur  la  coloration  des  huiles 
essentielles  par  Facide  nitrique ,  d'où  il  cherche  à  conclure 
que  cette  coloration  étant  analogue  a  celle  que  forment  cer- 
tains alcalis  végétaux  (  morphine  et  brucine  ) ,  mis  dans  les 
mêmes  circonstances ,  il  regarde  ces  alcalis  comme  la  fixa- 
tion du  principe  amer  actif  et  de  Thuile  essentieDe  sur  une 
sous-résine  quelconque.  Le  même  cherche  à  appuyer  son 
assertion  sur  Topinion  émise  depuis  par  M.  Yauquelin  , 
qui  paraissait  contraire  à  la  théorie  de  l'alcaHnité  des  sub- 
stances organiques. 

A  Foccâsion'  de  ce  trayail ,  M.  Pelletier  observe  que 
M.  Bonastre  avance  on  fait  peu  exact ,  et  que  M.  Yauquelin 
est  loin  d'avoir  nié  Texistence  de  tous  les  alcalis  végétaux. 

M.  Bonastre  eite ,  à  Tappui  de  sa  manière  de  voir,  la  noie 
de  ce  savant  chimiste  sur  le  prétendu  alcali  du  Daphilé^  et 
sur  celui  du  solanum. 

M.  Pelletier  se  propose  de  donner  des  observations  si  le 
mémoire  de  M.  Bonastre  est  imprimé. 

MM.  Blondean ,  Boullay  et  Henry  présentent  M.  Fau- 
ché ,  Tun  des  inspecteurs  généraux  du  service  ée  santé 
près  les  armées ,  comme  membre  résidant. 


DE    LA    SOCSGTE    DE    PfiAamÂCIË.  33l 

MM.  Bacon  (  Louis)  ,  ftrofesseur  à  Caen ,  et  Farines  , 
ph|irmaeien  à  Perpignan ,  sont  nommés  membres  contes- 
pondans* 

MM.  Bâ»TiiUoi^*4iagri[nge  et'Gnian  réclaiûeiH  le  titré 
d'honoraires.  —  Accordé. 

•  ■  *  « 

ACTION  DU  SULFATE  DE  QUININE' 

Sur  diffërèhs  vins ,  et  dbseri^àtions  sur  les  moyens  d^y  recoti* 

naître  ce  sel  ; 

Pai'  M.  H£J!i&Y,  chef  de  la  pharitmacie  ceoitrale. 

Be4àcoup  de  pharmaciens  ont  observé  comme  nous  que 
dîfTérens  vins  rouges ,  mis  en  macération  avec  du  quin- 
quina ,  éprouvaient  une  décoloration -plus  ou  moins  vive 
selon  Feapèce  ou  la  qualité  de  cette  écorce.  Voulant  con- 
naître là  cause  de  ces  effets ,  nous  avons  entrepris  une  suite 
d'expériences  que  nous  croyons  devoir  rapporter  ici,  quoi- 
que déjà  nos  collègues  ,  MM.  Pelletier  et  Caventoti,  dans 
leurs  importans  travaux  sur  les  quinquinas ,  aient  observé 
quelques  phénomènes  semblables.  Nous  avonS  pensé  qu'il 
pouvait  être  utile  de  connaître  ou  de  déterminer  si ,  par  un 
séjour  plus  ou  moins  long,  les  sels  de  quinine  n*éprouvaient 
pas  ,  dans  leur  mélange  avec  certains  corps ,  une  altérationi 
ou  un  changement  qui  rendrait  impossible  tout  moyen  de 
les  reconnaître. 

Pour  parvenir  à  ce  but,  nous  avons  agi  sur  deux  déci- 
grammes  (  4  grains  )  de  sulfate  de  quinine  ^  mêlés  exacte- 
ment avec  cent  vingt-cinq  grammes  (4  onces)  de  vin.  A  cet 
effet  on  biioya  dans  un  mortier  de  porcelaine  le  sulfate 
de  quinine  avec  le  vin ,  on  mit  lé  mélange  dans  un  flacon  y 
et  on  le  laissa  en  repos  pendant  trois  jours. 

Voici  les  résultats  obtenus. 


332  B1XLLETIl<f    DES    TRAVAUX 

yias  rouges  du  Midu 

i*".  Du  Languedoc,  —  Trés-foi|cë  en  eouleur ,  d'une  pa- 
veur forte.,  vineuse  et  alcoholiquê.  Aussitôt  le  mélange  , 
ce  yin  devint,  trouble  et  violacé ,  il  se  précipita  une  espèce 
de  laque  ressemblant  à  de  la  lie ,  et  la  couleur  du  vin  fut 
sensiblement  altérée.  Au  bout  de  trois  jours  on  filtra  ;  le 
liquide  avait  unet^ouleur  pelure  d'ognon ,  une  faveur  très- 
amère  et  un  aspect  opalin.  Le  précipité  recueilli  sur  un 
filtfe  fut  séché  et  traité  convenablement  pour  s'assurer 
s*il  ne  se  serait  pas  formé  de  dépôt  insoluble  de  quinine. 
Traité  par  Talcohol  bouillant,  on  obtint  une  dissolution 
rougeâtife  nullement  amère ,  qui ,  par  une  évaporàtion  mé- 
nagée ,  se  rédtûsit  en  une  matière  sèche  cassante  .d'une 
couleur  de  vin  foncée.  Cette  matière  et  celle  insoluble  dans 
Talcohol ,  traitées  par  de .  l'eau  légèrement  acidulée  ,  ne 
donnèrent  ni  l'une  ni  l'autre  aucune  apparence  de  quinine  ; 
elles  furent  en  partie  dissoutes,  et  les  liqueurs^  quoique  très- 
concèntrées  ,  n'étaient  point. amères.  Ce  dépôt  rougeàtre^ 
calciné ,  brûla  en  répandant  une  odeur  analogue  à  du  tartre 
en  combustion  ;  mais  on  ne  put  découvrir  dans  le  très- 
petit  résidu  qui  se  forma  la  présence  de  la  potasse ,  d'où 
l'on  pourrait  conclure  que  la  matière  qui  s'est  précipitée  par 
l'action  du  sulfate  de  quinine  est  une  substance  colorante 
gommo-résineuse,  si,  par  un  autre  procédé,  nous  n'avions 
retrouvé  la  quinine.  La  portion  de  vin  retenant  la  quinine 
en  dissolution  fut  évaporée  en  consistance  d'extrait;  il  était 
rougeâtre ,  grenu  et  cristallin  :  traité  par  l'alcohol ,  il  s'y 
dissout  en  presque  totalité ,  à  l'exception  d'une  certaine 
quantité  de  tartre.  Ce  nouveau  solutum  alcoholique  donnsi, 
par  son  évapof atîôn  un  extrait  semblable  à  l'autre ,  entiè- 
rement soluble  dans  l'eau.  L'ammoniaque  y  forma  un  dépôt 
très-abondant ,  floconneux ,  d'un  blanc  sale  représentant 
à  peu  près  la  quantité  de  sulfate  de  quinine  employé. 

2"*.  De  Bordeaux»  — Ce  viu  sC  coiiiporta  avec  le  sulfate 


r 


DE,  I.A    SOCIETE    DE    PHABMAGIBé  333? 

de  quinme  «le  la  même  manière  que  celui  daLatiguedocf 
cependant  là  décoloration  et  la  précipitation  étaient,  moins^ 
prononcées^  il  était ,  à  la  vérité ,  beaucoup  moins  chargé  ea 
conleilr  que  celui  du  Languedoc.  Le  dép6t  traité  comme 
éi-dessus,  et  le  vin  évaporé  de  la  même  manière ,  on  eut  les 
mêmes  produits. 

3*.  De  Bourgogne.  —  Ce  vin  ne  fut  pas  sensiblement  dé- 
coloré par  la  même  quantité  de  sulfatede'  quinine.  Il  s'étdit 
cependant  précipité  une  très^petit^  quantité  de  matière 
colorante ,  mais  la  ceulçùr  du  vin  n^en-était  pas  sensible- 
ment altérée  ;  du  reste  il  se  comporta  par  évaporation  de 
la  même  manière  que  ceux  du  Languedoc  et  de  Bordeaux  ^ 
sinon  que  les  produits  étaient  beaucodp  plus  colorés. 

r 

Vins  blancs  du  MidL 

V 

1*.  De  Saùit^  George,  -*^  Ftft  légèrement  ambré  par 
^addition  du  sulfate  de  quinine  ;  il  laissa  déposer  un  ma- 
tière grisâtre  tfès-peu  abondante  et  il  se  décolora, sensiblo- 
ment.  Ce  dépôt  ne  contenait  pa*s  de  quinine ,  et  le  vin  éva- 
poré doniia  le  même  résultat.  ' 

'2®.  De  Bordeaux.  — Ce  vin,  naturellement  très-pâle,  n'a 
subi  aucun  changement  par  ïe  sulfate  ,  et  s'est  comporté*, 
au  reste  ^  par  une  évaporatioa ménagée,'  comme  les  autres 
tins.  '        •  ; 

é^       Vins  sucrés. 

De  Malaga.  -—  Ambré  très^-foiicé  ,  d'uile  saveur  douce 
âmère  sèche  ;  il  se  forma  un  dépôt  très-abondant ,  et  le  vin 
fut  presque  complètement  décoloré.  Le  j^récipité  retenait 
une  certaine  quantité  de  sulfate  de  quinine  très-^sënsible  par 
la  saveur  qu'il  communiquait  à  l'alcohol  mis  en  ébukUitio^ 
avec  lui  é  En  efiet^  le  vin  évaporé  comme  les  précédons  donn^ 
un  dépôt  bien  moin^  abondant  par  l'addition  de  l'ammo-* 
Iliaque.  Il  est  probable  que  le<  peu  de  solubilité  du  sulfair 


334        BULLETI.X  DES  TmATAUX 

dan»  le  Tia  de  Malnga ,  compantiyeweBl  atax  antres  vins , 
tient  i  œ  qa'il  ^Uik  plus  sucré ,  aïoins  ad  de  et  moins 

al 


I}e  Madère, — Légèrement  ambré,  saveur  franclie  amère, 
odeur  aromatique.  Le  sutfate  de  quinine  s^est  dissous  entré- 
rement  ;  au  bout  de  deux  jours  il  s^est  produit  un  précipité 
très-faîble  ,  le  vin  était  un  peu  décoloré,  sa  couleur  était 
opaline,  sa  saveur  très -prononcée  amère  connue rce)l« 
du  sulfate  de  quinine  ]  le  dépôt  ne  retenait  pas  ce  seL 

Il  était  curieux  de  savoir  de  quelle  manière  le  sulfate 
de  quinine  se  comporrait  avec  les  vins  en  les  décolorant  ; 
Texpérience  nous  avait  déjà  démontré  que  le  sulfate  agis- 
sait davantage  sur   le  vin  de  Bordeaux   que  sur    celui 
de  Bourgogne ,  on  fut  donc  conduit  indirectement  à  ex- 
pliquer ce  phénomène  en  mettant  en  contapt  ces  vins  avec 
divers  réactifs, *et  On  remarqua  que  h  teinture  de  n/oix 
de  galle. était  le  moyen  le  plus  sensible  pour  dét^rmi-^ 
ner  la  présence  du  sulfate   de  quinine  en  dissolution', 
comme  MM.  Pelletier  et  Caventou  Tavaiont  indiqué.  En 
efiet ,  si  Ton  verse  quelques  gouttes  d^un  de  ces. vins  dans 
un  verre  d'eau ,  la  saveur  n*étant  pas  même  sensible ,  il 
$e  forme  un  Ipuche  tt^ès-apparentpar  iVddîtion  de  la  tein- 
ture dq  noix  de  galle  :  si  on  ^oute  la  teinture  dans  le  yiv 
sans  retendre  d'eau ,  on  obtient  alors  un  précipité  bl^pq? 
rougeàtre  très-abondant ,  et  si  Ton  continue  d'ajouter  delà 
teinture  jusquà  ce  qu'il  ne  se  forme  plus  de  précipité  , 
ramertume  de  la  liqueur  disparait  entièreni^z^t ,  }e  préci- 
pité obtenu  est  à  pein^  soluble  dans  Valcohcfl ,  et  iQsol^tmpi 
H'est  pasanier*   •  ... 

plusieurs  ohimistés  ^  notamment  M*  Ffaff'CO,  furai^t 
avancé  que*  le  principe  amer  du  quinquina  .^t^ît  -ppé^pît^ 
parla  noix  de  g^ile ,  et  que  la  dis90Ïuiioo.  4^  eiç.  prépipHé 


vu    tfi'SfOQliTi    PE    PHABBIACIE.  335 

n'étfiit.pas  âmère^  Dédirf^iit  savoir  de  qo^Ue  namti?  ét^i^  ce 
précipité  9  dans  xfn^l  étal  s'y  Iroui^nt  la  quiome ,.  ^  qu^s 
étaient  les  ppîpcipel^  de  .1^.  K^inture^  d^  noix  4^  g^Ue^  qui 
agissaient  ainsi  sur  le  sulfate  »  on  fit  quelques  essais,  ^uf  ce 
précipité)  ma\s  cbmme  il  étail^  combiné  avee  un  peu  de  mar 
tiare  eolorâiita  et  les  autres  principes  du  vin  ,  ij  éjait  in- 
dispensable d'agir  Kur  des  substances  plus  puves^ 

A  cet  effet  on  fit  dissoudre  environ  trois  gtammes  de  «air- 
tsitèiàe  quinine  ^î^ns  quatreà  cinq  cents  grammes,  d'eau  dis- 
tillée bouillante.  Ce  soiutum  refroidi  ayant  été  traité  pax' 
la  teinture  de  n^ii^  de  gilies,jil  se  Cprma  sur^e-chanip  uu 
précipité  blanc  jaunâtre^  on  en  ajoutât  jusq#à  oe  que  Ip 
précipité  cessât' d^  se  former.  Le  soiutum  acquit ,  comme 
dans  l'essai  sur  lé  vin  ,  des  propriétés  différentes  :  l'amer-^ 
tùmé  avait  entièrement  disparu ,  la  saveup  était  astringente^ 
il  rougissait  faibléinept  le  papier  de  tournesol  /il  fermait 

Le  nitrate  de  baryte;  un  précipité  blanc  insdliible  diiiè 
l'acide  nitrique  5  '  ■  '   ■  f     .,.  ■  .     '' 

L'iiydroçblorate  de  peroiîde  de  fer ,  une  Hqueuf  bleue 


intense  ; 


L'ammoniaque  ,  un  précipité  floconneux. 

Evaporé  aune  douce  o^aleur,  l'acidité. devînt  de  plus  en 
plus  intense,  et  il  sfi  réduisit  en  une  couche  jaunâtre 
transparente»-  ,    .  ' 

,  L'éfber  n'avait  que  très-peu  d'action  sur  lui  j  cependant  y 
par  1  evaporation  de  ce  véhicule ,  il  restait  dans  la  capsule 
quelques  gouttes  d  une  niatière  extraciive  bruoâtre ,  acide , 
qui.fpnnait  un  précipité  bleu  avec  un  sel  de  peroxyde  de 
ffer ,  ^t  qui  jouissait  des  prQpHé^és  de  l'acide  galliquç, 

L'alcohol  le  dissolvait  entièrement ,  etcesqlut^im  n'etai^ 
pas  amer  ;  par  l'év/^poration  de  ce  véhicule  U  se  convertis- 
sait de  nouveau  eu  une  matière  jawâtre  transparente.  Lé 
précipité  formé  par  la  teinture  de  noix  de  galles  fut  rëcueillî 


336  BtfLLÊTIN   DES  TRAVAUX 

sur  an  filtre  et  layë*|  une  pqrtiou  fat  déchée ,  et  Taoïtre  pot-» 
ûotL  encore  humide  fin  mise  eo  contact  avec  Talcobol.  Lsr 
portion  desséchëe  présentait  les  caractères  saivaiis  :  pondre 
d*un  blanc  jaunâtre ,  insipide ,  inodore ,  s*^rasam  sons  la 
dent  ;  exposée  à  une  température  assez  élevée  ,  elle  brûle 
sans  se  fondre  ^  insoluble  dans  Teaa  froide ,  légèrement  so- 
luble ,  et  se  ramollissant  dans  Feau  bouillante  ;  trës-solnble 
dans  Falcohol  et  en  très-petite  quantité  dans  l'étber,  comme 
nous  le  verrons  plus  tard.  La  portion  de  précipité  encore 
i  l'état  dliydrate  fut  dissoute  en  totalilé  par  ralcohol ,  qui 
acquit  une  couleur  légèrement  ambrée  ^  il  n'était  pas  sen* 
siblement  aAer ,  et  il  précipitait  en  blanc  par  Teau.  En 
soufflant  sûr  sa  surface  il  se  formait  une  pellicule  ;  cette  11- 
qtt€nralcoholique^  évaporée  aune  douce  tempéfatufe  pour 
s'assurer  si  le  composé  était  susceptiblede  cristalliser^  donna 
pour  résultat  une  liqueur  sirupeuse  qui  ^  par  une  concen- 
tration plus  prolongée  $  se  convertit  en  une  matière  cassante, 
friable  et  brillante  ,  semblable .  à  un  solatum  de  gomme 
desséché  ^  ce  qui  présentait  un  aspect  cristallin  « 

L'éthér  sulfurique  bouillant ,  mis  en  contact  avec  celte 
matière,  devint  acide,  et,  par  son  évaporation  laissa  dams  la 
capsule  une.trèsrpetîte  quantité  dVn  liquide  sirupeux  très- 
acide  ,  qui  avait  la  propriété  de  se  dissoudre  dans  Teau  et 
Ae  précipiter  en  bleu  les  sels  de  fer« 

Le  précipité ,  privé  par  Téther  de  celte  petite  quantité 
d'acide,  futredîssous  dans  l'alcohol.  Le  solutum  présentait 
les  mêmes  caractère^  que  précédemment ,  il  n'avait  subi 
aucun  changement ,  étant  de  même  sans  amertume  et  se 
réduisant  par  l'évaporation  en  un  enduit  transparent. 

'  he  solutum  alcoholique  concentré  fut  traité  par  un  peu 
dei  potasse  liquidé ,  dans  l'intention  de  s'emparer  de  l'acide^ 
qui  neutralisait  Tamertume  de  la  quinine.  On  obtint  alors 
un  précipité  blanc  floconneux  qui  ^  recueilli  sur  un£itre 
et  redissous  dans  Talcohol ,  n'avait  aucune  saveur  ^pro-' 
noncée»' 


DE    1.A  SOCIETE    DE     ^HÀAMACtE.  33^ 

Enfin  la  matière  pnl  vérolenie ,  soumise  k  raction  de  Teau 
^eiduléé  par  Facide  acétîqive ,  s'est  diââoiitéf  en  partie ,  inai$ 
Ie'#o/utam  n'était  point  amer.  On  ajouta  dans. celle  dissoc- 
iation bouillante  un  5o/tf£Mm  de  gélatine ,  aussitôt  la  liqueur 
prit  un  ai^pect  laiteux  ,  et  la  matière  pplvâ^ulenle  qui  s*était 
à  peine  ramollie  devint  filante ,  comme  glaireuse  et  inso- 
luble dans  FalcoboL  > 

La  liqueur  laiteuse ,  jetée  sur  un  filtre,  passa  aussi  trou-» 
ble  qu'auparavant;  elle  avait  une  saveur  acide  et  peuamère; 
mais  en  saturant  par  l'ammoniaque  ^  il  se  manifesta  une 
amertume  très-prononcée  ^  qui  disparut  avec  un  emcès  <U 
cette  base  ^  et  il  se  forma  un  précipité  grisâtre  qui  fut  re* 
cueilli  sur  un  fikre  et  traité  par  l'alcolkol  qui  en  sépara 
une  partie^ 

La  portion  insoluble  était  en  flocons  grisâtres  ;  ils  .pa- 
raissaient, être  de  la  gélatine  altérée ,  car  ils.  répandaient 
une  odeur  animaliâée  par  leur  décomposition  au  feu«  La 
liqueur  alcobolique  évaporée  devînt  assez  amère^  par  la 
concentration  ^  et  elle  laissa  déposer  sur  les  parois  de  la 
€»psu^e  une  pellicule  résineuse^  soluble  dans  l'eau  acidulée^ 
•et  lui  communiquant  la  saveur  amère  de  sulfate  de  qui* 
nine. 

D'après  4^  qui  précède  ,  il  paraîtrait  que  la  teinture  al- 
cobolique de  noix  de  galle  n'agit  sur  la  dissolution  de  sul^ 
fate  de  quinine  que  par  la  matière  tannante  qu'elle  contient, 
qfxe  cette  matière  s'unirait  à  la  quinine  de  manière  à  for- 
mer un  tannate  de  quinine  qui  n'est  pas  amer  ^  soit  qu'on 
le  dissolve  dans  l'alcohol  ou  dans  les  acides;  que  ce  préci- 
pité en  se  formant  entraîne  un  peu  d'acide  galiique  libre 
existant  dans  la  teinture  y  tandis  que  la  majeure  partie  de- 
cet  acide  restée  dansJa  liqueur,  avec  l'acidesulfurique  du 
sulfate ,  forme  un  sel  acide  de  (Quinine  qui  n'est  plus  amer  ; 
que  le  meilleur  moyen  de  décomposer  ce  précipité;est  de 
le  faire  bouillir  avec  de  l'eau  acidulée  et  anediseôlution 
XI\  Jnnée.  —  Jmllet  i8a5.  2i3 


338        BULLETIN  DES  TRAVAUX 

de  gélatine  qui  forme  avec  le  tonninimt— mte  inaoliible  > 
tnndis  que  la  qainine  8*unit  à  l'adider'  (Il  eèC  possible  que 
cet  eflet  ironve  son  application  4ans  Textraolion  de  là  qui- 
niuo  de^  certains  quinquinas  ).  Nous  avons  saturé  Tacide 
qui  se  trouve  dans  la  teinture  de  noix  de  galle  »  l'effet  a  été 
le  même.  ^ 

Voulant  nous  assurer  de  quelle  manière  agissait  sur 
le  sulfate  de  quinine  Vacide  gallique  d'une  part^  et  le  tan- 
nin de  l'autre  ,on  mit  de  l'acide  gallique  dissous  dans  l'eau , 
en  contact  avec  un  solulum  de  sulfate  de  quinine  ;  il  ne  se 
forma  pas  de  précipité  même  au  bout  dé  quelques  jours. 
La  liqueur  évaporée  se  comporta  à  peu  près  de  la  même 
manière  que  le  liquide  surnageant  lé  dépôt  formé  par  la 
teinture  de  noix  de  galle.  Le  même  résultat  a  été  obtenu 
avec  de  l'acide  gallique  satUTyé  par  une  base.  D'un  autre 
côté ,  on  fit  une  dissolution  de  caohou  que  l'on  versa 
dans  un  solutum  de  sulfate  de  quinine  ;  il  se  forma  un 
précipité  rougeàtre  jouissant  à  peu  près  des  mêmes  pro- 
priétés que  celui  précédemment  étudié.  La  manière  d'agir 
de  la  matière  tannante  sur  le  sulfate  de  quinine. nous  fit 
penser  que  le  précipité  cpie  l'on  .obtient  en  mettant  ce  sël 
en  contact  avec  le  vin  (  précipité  dans  lequel  nous  n'avions 
pu  découvrir  la  présence  de  la  quinine  ),  pourrait  bien 
avoir  quelque  analogie  avec  celui  obtenu  par  la  noix  de 
galle.  On  le  fit  donc  bouillir  avec  de  l'eau  aciduljîe  et  un 
peu  de  gélatine  ;  le  liquide  filtré  et  saturé  par  l'ammoniaque 
donna  une  liqueur  amère  très-prononcée.  D'après  cela  il 
«tait  évident ,  et  l'expérience  nous  l'a  démontré ,  que  les 
vins  rouges  du  Midi  contenant  plus  de  tannin  que  les  vins 
de  Bourgogne,  doivent  former  u^  précipité  très-abôndant  ; 
et,  en  effet,  le  vin  de  Bourgogne  que  nous  avons  employé 
n'a  pas  été  isensiblemeut  décoloré,  tandis  que  le  vin  du 
I^nguedoc  l'a  été  presque  entièrement.  Il  s'ensuivra  ainsi 
que  plus  un  quinquina  sera  riche  en  quinine  et  plus  il  aura 


/ 


t)Ê    LA    SOCIETE    DE  . PHARMACIE.  33q 

la.proprîëlé  de  décolorer  le  via,  toutes  choses  étant  égales 
d'jailleurs;  et,  en  effet,  un  poî(;Is  égal  de  troiâ  sorleade  qùin-' 
quinas,  savoir,  le, jaunes  \eiC0ith<^ne,étlenbi^a^ont  été 
mis  eu  contact  avep  une  mèmequantité  de  vin  rouge  du 
Languedoc  \  celui  préparé  avee  le  i  quinquina  jaune  était 
très-décoloré  )  celui  avec  le  quinquina  carthagène  Tétait  un 
pep ,  tandis  quei  le  noi^a  >  qui  ne  contient  pas  de  quinine  , 
n'avait  produit  aucun  changement ,  d'où  il  faut  co^clui^  que 
ks  vins  les  moins  colorés  sotii  préférables  pour  la  prépa*' 
ration  des  vins  de  quinquina* 

Nous  avons  ensuite  précipité  dix  grammes  de  sulfate^de 
quinine  par  un  solutum  de  taâfdn  préparé  suivant  le  pro- 
cédé de  M»  Deyeux.  Les  même^  phénomènes  se  manifes- 
tèrent,  la  liiqueur  perdit  son  amertume  5  le  précipité  pos- 
sédait tous  les  caraïïtèràs  de  celui  dont  nous  avons  parlé 
plus  haut.  Traité  par  de,  l'eau  acidulée  et  de  la  gélatine;  on 
obtint  une  liqueur  amère ,  qui  par  Tammoniaque  donna 
un  précipité  soluble  dans  lalcohol ,  et  qui  avait  exk  partie 
les  propriétés  de  la  quinine  ,  savoir ,  sa  saveur,  sa  solubilité 
dans  Falcohol ,  saturant  les  a<:ides,  mais  ne  pouvant  cepen- 
dant cristalliser.  Dans  ces  différons  traitemms ,  il  n'y  à  pas 
de  doute  que  la  quinine  ne  subisse  vue  légère  altération  qui 
r<empèche  de  cristalliser  *,  aussi  ne  faut-il  pas  compter  retirer 
cette  substance  avec  tous  ses  caractères.       . 

.  Nous  avons  également  obtenu  le  même  résultat  avec  le 
tannin  extrait  de  U  goxnmekino*. 

Pour  nous  assurer  si  des  quantités  infiniment  petites  de 
sulfate  de  quinine  pouvaient  être  reconnues  autreiriènf  que 
par  la  saveur ,.  nous  avons  fait  dissoudre  séparément  dans 
Teau  bouillante  deux  pastillés  de  chocolat  contenant  cha- 
cune uti^  3îi**.de  grain  de,  sulfate  de  quinine^  on  fil>trat,ce9 
solutum  \  Ftin .  a)>^n4oniji^  A  lui  -  même,  resta  transjiarent  ^ 
tandi9.quei!|iu4^e^,ç)$inslefqiiel  on  a;vait. ajouté. un  peu  do 
teinture  dcnoÎTC  de  galle  ^forpta  un  précipité  abondant. 


34o  BULLlSfriN*  DES    THAVAUX 

Déjà  M.  Vaaqtielin  avait  iAdH|ùé  que  le  principe  fë-* 
i>rifuge  des  quinquina^  ^^tait  précipité  pa^  ce  réactif  J 
MM.  Pelletier  et  Caventeu  ont  démontré  qae  le  seul  prià^ 
eipe  précîpitable  par  la  nuixdega^Hef  eât  la  cixichomfieetlâ 
quinine.  Les  expériences  précédentes  prouvent  donc  qne 
si  f  par  ce  moyen,  on  peut  retrouver  les  plus  petites  quantités 
de  ces  bases  alcalines ,  elles  ne  peuvent  cependant'  jouir 
de  lettre  propinétés  primitives ,  qU^elles  restent  utiièé  è  une 
matière  qui  les  empêche  de  cristalliser  et  de  f  eparaiti'e  avec 
tous  leurs  caractères. 


NOTE 

» 

Sur  la  pré§9nce  du  persutfiae  défêr  anhydre  dans  lé  tésidu 
de  la  concentration  de  Tadde  sutfuriqué  Ai  cdmttêerce  i 
.  et  sur  la  réaction  de  ïacide  suîfurique  et  des  sulfates 
de  fer  i^  . 

Pair  MM.  À.  BussT  et  L.-R.  Lecahu. 

L'ona  jnsqà'à  eejôdrédnsidéré  comme  sulfate  dèplomB 
le  dépôt  qu*on  rencontré  dans  les  vases  où  s'est  opéi^ée  \ti 
coïK^entratiott  de  Tacide  ê^îfni^iquè ,  et  Ton  attribtiait  sa 
formation  à  la  réaction  de  cet  acide  ^tir  le  plomb  dont  od 
fait  usage  dans  ce  genre  de  fabrication.  Il  en  eàt  cependant 
tout  autrement ,  du  moins  c'est  ce  que  nous  avons  eu  Toe-^ 
casion  d'observer  sut  une  certaine  quantité  de  ce  dépôt  qui 
nous  fat  remise  dernièrement  par  M.  Cartier,  lorsque  nous 
visitâmes  son  bel  établiasémentr  de  Pontoise. 

m 

La  matière  qu  il  nous  remit  était  éotts  foftne  de  niasse 
compacte,  d'an  blanc  légèrement  grisâtre.  Traitée  'pfit 
Teau^  elle  s'y  dissoltttil  complètement ,  et  la  liquetir  pré^ 
sentait 'alors  tons  les  eafaotères  d*un0  dissolution  de  suiftté 
de  fer  au  màxm^im,y  etti  «Orte  que  ce  dépôt  pouvait  èfré 


à 


de  fer  ankydrç. 

.  .Cette  obs^rii^atioa  boh^  fit  nalire  le  désiv  de  tenter  quel*^ 
ques  expériences  sur  raotion  réciproque  de  Tacide  sulfur 
riifue  et  des  âels.4?  fer.  ilN^QUS  allons  rappeler  les  princijpanx 
résultats  que  nous  avons  obleuii9- 

Le  prdto-sulfate  de  fer  cristallisé,  mis  en  contact,  h  la 
te^ipérature  ordinaire  ,  avec  Tacide  sulfuriq^ie  à  66* ,  ne 
tarde  point  à  perdre  sa  teinte  verte ,  îl  devient  parfaitement 
blanc,  et  se  diyise'sans  doute  par  suite  de  la  soustraction' 
de  son  eau  de  cristallisation.  En  même  temps  Tacide  ac* 
quiert  une  belle  teinte  rose; qui  augmente  d'intensijté  et 
passe  au  pourpre.'  Le  liquide ,  trouble  d'abord ,  s'éclaircit, 
et  par  la  décantation  l'on  peut  alors  séparer  Tacidç  coloré 
du  dépôt  blanchâtre  qu'il  surnage  ,  et  qui.n'est  plus  que 
du  pfotQ-sulfate.de  fer  anhydre.  (Le  proto-sulfate  de  fe;r , 
préalablement  desséché ,  communique  a  l'acide  une  teinte 
«emblable  en  s'y  dissolvant.  ) 

Dans  cet  état ,  la  liqueur  rose  tient  en^  dissolution  une 
certainie  quantité  d^  sulfate  de  fer  au  minimum;  elle  offre 
celtf  de  rei^arquable  qu^en  faisant  passer  d'une  manière 
quelconque  le  fer  qu'elle  contient  au  maanmum  d'oxîdatîon^ 
elle  se  décolore  complètement  et  laisse  précipiter,  sous 
forme  de  poudre  blanche  ,  le  sulfate  de  fer  au  maximum 
sans  en  i*etenir  aucune  trace.. Ce  phénomène  se  produit 
instantanément  et  d'une  manière  fort  remarquable  par  J'ad- 
dition' d'une  petitie  quantité  d'acide  nitrique  ;  il  t^ùt  seule-- 
ment  observer  qqe  le  dépôt  ne  s'opère  convenablement 
qu'en  chauffant  légèrement  la  liqueur. 

Il  se  produit  encore  lorsqu'on  prend  la  dissolution  dé 
sulfate  ^  fer  dans  l'acide  sulfurique  et  qu'on  l'expose  à  l'ac- 
tion-de  la  chaleur;  dans  ce  cas  l'oxide  passe  au  maximum 
aux  dépens  de  l'orfgène  d'une  partie  àe  Tacidcj  et  Fpn  a  pro- 
duction d^de  0u1furetiT.  '    ' 


34^  BULLETIN    DES    TKAVAUX     • 

'Lorsqu'on  ajoute  a  ce  liquide  une  certaibe  quantité  d'eau 
avec  assez  de  précaution  pour  que  la  température  du  nië- 
làngene  s'élève  pas  sensiblement ,  sa  teinte  rose  va  toujoars 
en  diminuant  d'intensité ,  et  finit  par  disparaître  quand 
la  densité  de  l'acide  est  suffisamment  diminuée.  * 

Il  résulte  de  ces  expériences  : 

i".  Que  Tacide  sulfurique  à  66*  per.l  dissoudre  le  sulfate 
de  fer  au  minimum  en  se  colorant  en  rouge  ^ 

'  2**.  Que  la  dissolution  de  prOto -sulfate  de  fer  dans  l'acide 
sulfurique  passe  facilement  au  maximum  par  l'addition  de 
l'acide  nitrique  ou  l'aetion  de  la  chaleur  ; 

3**.  Que  l'acide  sulfurique  concentré  ne  dissout  nullement 
le  sulfate  de  fer  au  maximum ,  bien  qu'il  le  (Jissolve  lors- 
qu'il est» convenablement  étendu  d'eau. 

Ces  faits  nous  semblent  expliquer  d'une  manière  satis- 
faisante la  formation  du  dépôt^dont  nous  avons  parlé,  «l 
l'absence  du  fer  dans  l'acide  sulfurique  du  conoimerce^ 

£n  effet,  le  soufre  que  l'on  emploie  à  sa  préparation 
n'ayant  point  été  distillé ,  contient  toujours  une  certaine 
quantiié  de  fer  à  l'état  de. sulfure,  et  ce  sulfure  ,  par  suite 
de  la  combustion ,  converti  en  sulfate ,  entraîné  avec  une 
portion  de  soufre  par  les  ga%  qui  se  forment,  se  dissout  dans 
Vacide  sulfurique  faible,  et  s'en  dépose  par  suite  de  sa  con- 
centration. 

Nous  ferons  observer  ,  au  aujet  de  la  propriété q^ue.pos-' 
sèdel'acidesulfurique  concentré,  de  s'empai'er  dei'eaacou* 
tenue  dans  le  sulfate  de  fer  cristallisé  ,  qu'on  pourrait  s'en 
servir ,  dans  quelques  circonstances ,  pour  dessécher  chv- 
tains  sels,  tels  que  le  sulfate  de  cuivre,  sans  crainte  d'eu 
opérer  la  décomposition, 

Nous  ferons  observer  encore  que  le  dépôt  de  sulfate  da 
fer  provenant  de  la  concentration  de  l'acide  sulfurique  brdir 
naire,  parait  être  extrêmement  propre  à  la  préparation  do 


A> 


DE    X.A    SOCIÉTÉ    DE    PHARMACIE.  34*3' 

Facide  sulfurîque  fumant  vct  que  Fon  pourrait  mellre  à 
profit  Tnction  tout  à  la  fois  oxîgèuante  et  siccative  que  Tacidc 
>ulfurique  exerce  sur  le  sulfate  de  Ter  au  miàimum  ,  poUr 
se.  procurer  aisém^il  une  grande  quantité  de  persulfate  de 
fer  anhydre  propre  à  la  fabrication  de  Faeide  sulfurique  de* 
^ûrdhausen.' 

Telà  sont  les  principaux  résultats  des  expériences  que 
nous  avons  crû  devoir  tenter  pour  nous  expliquer  un  fait 
«jui  se  rattache  à  Tune  des  branches  les  pins  importantes  de 
notre  industrie  manufacturière^  Nous  pensons,  que',  sous  ce 
point  de  vue^  ils  peuvent  offrir  quelque  intérêt. 

DU  CAOUTCHOiUC; 

ft         * 

Par  M.  Cadet- DE -Gas&icouux. 

•w 

Je  ne  me  propose  pas,  en  ce  montent ,  de  présenter  llils- 
toire  naturelle  et  chimique  du  produit  singulier  que  les 
faabitaus  indigènes  de  rAmérique  méridionale  extraient 
également ,  par  incision  ,  du  tronc  élancé  de  Vhevea  guyà^ 
nensisy  ou  de  la  substauce  chai^ue  au' figuier  dJtndeyQt  que 
les  Indiens  de  notre  hémisphère  ont  obtenu  plus  avanta- 
geusement, encore  de  la  tige  grimpante  de  Vurceola  ^  ou. 
d'une  espèce  à^artocarpus  ^  le  jaquier  à  feuilles  erttîères. 
Je  ne  puis  malheureusement,  consigner  ici  que  des  faits 
isolés,  quelques  essais  qui  ne  serviront  en  partie  qu'à  con- 
firmer les  expériences  de  MM.  Fourcroy  et  Vauquclin. 

Il  y  a  plus  de  cinq  ans  qu'un  voyageur  inconnu  mè  rçmit 
un  petit  flacon  à  goulot  aplati ,  renfermant  un  suc  liquide 
laiteux ,  et  doué  d'un  goût  et  d'une  odeur  agréablo ,  qu'il 
me  dit  ^ure  le  produit  végétal  dont  les  Indiens  se  servent 
pour  préparer  la  gomme  élastique.  Depuis  ce  temps  j'avais 
conservé  et  presque  oublié'  cet  échantillon  dans  le  fond 


344  IIVILETIH    DES    TRAVAUX 

4'iinfî  armoire 5  quand  derDièremem,  par  hasard^  «I 
tomba  s<ni3  la  maiap  Uezaminant  4*^ord ,  sansTagUer ,  il 
me  çarvit ,  au  premier  coup  d'œU  ,  n'àroir  éprouvé  d'autre 
altéutiou  qu  une  séparation  de  pjoduîta  immédiats ,  sépa- 
ration analogie  ^  celle  qu  0)1  pouyaît  observer  dans  le  sirop 
d'amandes  confectionné  d'après  Fancienne  niiéihode.  hst 
première  coucbe  était  blanche  ;  ^Ue  remplissait  les  trois 
quarts  supérieurs  du  vase  ;  le  quart  infériçqr  était  ^cupé 
par  un  liquide  transparent ,  trouble  et  jaune  op^in«  Il  est 
bon  de  remarquer  que  le  flacon  n'avait  été  boiiché  qu'avec 
du  liège,  et  que  cette  obturation  non  bermétique  avait  pu 
permettre  ,  dans  un  si  long, espace  de  temps,  soit  un  peu 
d'évaporation ,  soit  une  certaine  influence  de  l'air  atmosphé- 
rique ,  soit  encore  l'une  et  l'autre  de  ces  circonstances*  Je 
débouchai ,  et  voulant  plonger  un  tube  de  ver^e  plein  ^ 
j^éprouvai  une  résistance  de  la  part  de  la  portion  blanche  ; 
en  comprimant  cette  substance  solidifiée  et  moulée  sur 
les  parois ,  je  m'aperçus  qu'elle  surmontait  une  autre  por- 
tion encore  liquide  et  laiteuse.  Pour  séparer  ces  couches 
distinctes ,  j'enlevai  ,  à  l'aide  d'une  lime  fine ,  la  voûte  du 
flacon.  .  , 

La  portion  solidifiée  était  parfaitement  blanche  ,  surtout 
à  sa  face  inférieure  qui ,  molle  encore  et  divisible  entre  le» 
doigts  ,  présentait  l'aspect  et  presque  la  consistance  d'u^e 
crçme  \  le  contact  de  l'air ,  au  bout  de  quelques  hçur^^ ., 
acheva  la  sc^idification. 

L^  partie  <c;orFespond^nte  au,  goulot  et  au- bouchon  était 
empreinte  d*ttn|B  teinte  rougeâtre  ;  par  suite  de  irexposition 
à  Tair  y  cette  teinte  se  propage  lentement  ,  d'abord  à  la  su- 
perficie ,  pu^  ,à  l'intérieur  même  de  la  substancej  de  sorl^^ 
qu  en,  perdant  sa  blancheur,  le  caoutchouc  gagne  de  Ifn 
transparence  »  ce  qu'on  observe  plus  aisément  sur  un  mor- 
ceau d'une  épaisseur  médiocre.  La  masse  ep  question^  con* 
serv^^  p  ai^  qon.1;rai^€  j  pçnd^^t  foct  Joa^^rtemps  dans  1  eau 


PE    lék   SOCIETE  ^£    PilARiHi^CIE.  345^ 

qu'elle  aumage  ^  reste  blanche  -,  Ift  face  supërietitë  ^eule  ^ 
non  immergée  et  par  oùnséquënt  plu^  exposée  à  ractioh  de 
Taiff  y  se  colore  ^  le  produit  de  eetie  altération  «e  détache' 
de  la. masse  par  un  frottement  modéré.,' colore l'eatt  et 
gagne  le  fond  sous  forme  de  0oeOQS  glutineux^  légers  , 
rouge-brnn  ^  translucides ,  sans  saveur ,  presque  sans  odeur 
et  insolubles  dans  lalcohol  absolu. 

L'eau  dans  laquelle  cette  matière  s'est  prcîcîpilée  est  co- 
lorée, douceâtre  et  fade,  visqueuse  et  filtrant  difficile- 
ment; si  Ton  y  verse  de  Talcohol  absolu ,  la  matière  tenue 
en  dissolution  se  coagule  en  petits  flocons  grisâtres.  D^une 
autre  part,  le  sous-acétate  de  plomb  donne  un  prétipité 
blanc.        ^ 

La  matière  glutineuse  bnune ,  extraite  par  la  filtration  , 
traitée  par  l'eau  distillée ,  s'y  dissout  peu ,  même  à  chaud  y 
et  encore  lorsqu'on  seconde  la  dissolution  au.  jcnpyen  d'un 
alcali  afiaifiii. 

Le  dissolûtum  filtré  précipite  en  blanc  parle  sous-acétate 
de  plomb  ;  te  précipité  a  peu  d'intensité  ^  le  même  disso- 
lutum  ne  précipite  point  par  l'addition  de  l'alçohol  ab- 
solu. 

Je  séparai ,  par  décantation ,  une  portion  encore  laiteuse 
de  la  portion  du  liquide  jaune  opalin ,  et  j'achevai  assto 
bien  eette  séparation  à  l'aide  du  filtre  *,  le  liquide  séreux  »^ 
'  beaucoup  moins  épais  ^  passant  le  premier.  Celui-ci  exna- 
lait  une  odeur  faible  ,  mais  pénétrante  et  analogue  à  l'oJeur 
exhalée  par  les  eaux  sures  des  amidonniers  \  elle  rougit  laf 
papier  bleu  de  tournesol  ;  sa  saveur  est  sucrée.  Exposée  à 
une  dialeur  modérée  ,  elle  prend  bientôt  de  la  consistance 
et  devient  grise;  à  l'état  de*  siccité  elle  est  gluante  y  soluble 
dans  Veau  et  dans  l'alçohol  absolu  ;  le  solutum  aqueux  n& 
précipite  pas  celuî  de  sulfate  de  fer. 

La  portion  laiteuse  se  dessèche  assez  promptément  à  l'air ^ 
devient  élastique  \  d'abord  blanche  d)e  passe  au  rose ,  puis» 


N 


346        BULLETIN  OEg  TRAVAUX 

à  la  longue  au  brun.  Le  même  liquide  laiteux  se  délaie  ,  et 
reste  délayé  dans  Teau  distillée ,  sans  coagulatiott  et  sans, 
séparation ,  même  quand  on  laisse  le  mélange  lod g-temps. 
exposé  à  Fair  :  il  passe  constamment  laiteux  après  des  filtra— 
lions  réitérées.,  et  ne  précipite  point  par  Talcohol  absolir... 
Il  y  a  donc  combinaison  véritable  entre  Teau  et  le  liquide 
en  question.  On  pourrait  tirer  partie  de  cette  propriété  dans 
les  arts  pour  travailler  le  caoutchouc  d'une  manière  plus 
commode  et  plus  économique  qu*on  ne  le  fait  ;  c*est  ce  dont 
m*a  convaincu  un  essai ,  très-petit  à  la  vérité ,  consistant  à 
plonger  un  corps  dans  le  mélange ,  et  à  Ten  retirer  pour  le- 
faire  sécber ,  le  replonger  et  le  faire  sécher  de  nouveau  ^ 
'  jusqu'à  ce  qu'il  fût  revêtu  d'une  couche  uniforme  de  gomme 
élastique.  L'ébuUitioo  détermine  la  séparation  progressive 
de  Teau  et  du  caoutchouc. 

r  r 

L'alcohol  absolu  versé  dans  le  liquide  laiteux  pur  opère 
sur-le-champ  une  précipitation  en  séparant  de*la  portion 
séreuse  le  caoutchouc  qu'il'tenait  eu  dissolution.  La  cou- 
leur blanche  du  coagulum  exposé  à  Faction  de  Tair  subit 
les  altérations  que  nous  avons  indiquées. 

Uaddition  de  Félher  sulfurique  pur  4ans  le  liquide  lac- 
liforipe  détermine  la  coagulation ,  mais  il  laisse  le  caout- 
chouc à  demi-liqu4<ie  et  filant  en  partie  :  lagitation  le  divise 
.  en.jine  multitude  de  globules;  si  Fou  verse iilors  tie  Feau 
distillée,  le  caoutchouc  se^unit  à  la  surface  en  masse 
gluante,  filante  et  momentanément  translucide.  Ce  der- 
-Çifer  coagulum  traité  par  Fessence  de  térébenthine  ,  à 
froid  f^  ne  se  délaie  même  pas  ^  à  chaud  ,  il  devient  d'abord 
,  plus  dense  ,  se  colore  en  brun  rou^eâtre ,  finit  par  se  ra^ 
mollir ,  se  dissoudre  en  petite  quantité ,  maïs  en  détruisàut 
son  élasticité. 

Le  solutum  aqueux  de  potasse  è  Falcohol  versé  dans  la. 
matière  lacli forme  lui  don uq  une  couleur  rosée  ^  le  préci- 
pité obtenu  ensuite  par.  Fadditton  de  Falcohol  absolu  four- 


D£    LA    SOCIÉTÉ    DE    PHAHMAGIE.  3^7 

nit  un  caoutchouc  rose  qui  couserve  sa  couleur  dans  Teaû 
et  qui  brunit  à  Tair.  L'ammoniaque  produit  à  peu  près 
le  même  effet  que  le<solutum  de  potasse.  Après  le  traîtè- 
ment  àlcâKn ,  si  Ton  étend'  d'eaii  distillée  le  caoutchouc 
liquide  rose  ,  il  demeure  en  suspension  pendant  un  temps 
indéterminé  ;  Talcohol  absolu  ne  Ten  précipite  plus. 

Les  acides  minéraux  aflàiblis  coagulent  le  caoutchouc 
laiteux  ;  les  mêmes  acides  concentrés  le  décomposent  lente- 
ment. La  portion  icoagulée  parait  plus  pesante  que  Tacide 
sulfpriqué  et  plus  légère  que  Facide  nitrique  ;  la  portion  que 
ce  dernier  dissout  le  colore  eu  jaune  \  cette  dissolution  éten- 
<lue  d'eau  est  transparente  et  claire. 

Le  caoutchouc  blanc  se  comporte  comme  le  caoutchouc 
brun  du  commerce  avec  Tessence  de  térébenthine  et  avec 
Féther  sulfurique.  Exposé  à  la  flamme  d\ine  bougie ,  il 
brûle  avec  une  flamme  vive,  répand  une  odeur  acre  et  fétide, 
ne  laisse;  pour  ainsi  dire  pas  de  charboii ,  mais  il  distille 
continuellement  et  eu  abondance  un  liquidé  brun  très- 
foncé  ,  épais,  glufnt^  non  élastique,  presque  insipide,  sans 
action  sensible  sur  le  papier  bleu  ou  rougi  de  tournesol , 
insoluble  dans  Peau  froide,  surnageant  Teau  bouillante^ans 
s'y  dissoudre,  insoluble  dansTalcofaol,  très-soluble,  au  con- 
traire ,  dans  Téther  sulfurique  môme  à  froid. 

Ayant  exposé ,  d'une  autre  part ,  une  petite  quantité  de 
daoutchouc  blanc  dans  une  capsule  de  porcelaine,  à  la 
chaleur  modérée  d'une  lampe  ,  j'ai  observé  le  dégagement 
d'une  fumée  épaisse,  et  la  formation  de  la  substance  crasse 
et  noire  tout-à-fait  dépourvue  d  élasticité.  Ça  fusibilité  du 
caoutchouc  ne  me  parait  être  autre  chose  qu'une  décom- 
position 5  la  seule  diiTéreuce  qu'elle  présente  dans  cette  se- 
conde expérience,  c'est  que  ,  la  chaleur  claut  moins  forte; 
la  décomposition  a  lieu  sans  dégagement  de  lumière ,  et  que 
la  matière  grasse  est  moins  chatbodnée. 

D'après  ce  qui  précède,  je  serais  cncopc  tenté  de  penser 


348  BULLETIN    DES    TAAVAV^: 

que  l'élasticité  do  caoutchouc  nç^\,  pa$  sf\xi^  4tni?l^i<2«  ^ti« 
Qa  rapport  du  moins,  avec  celle  qpi  rç$i|lf£  dV^^  oQ^b^-^ 
saison  de  gomme' arabique  ou  autre ,  de  ^i|dr/ç  et  4'iÇf|u  , 
dans  une  certaine  proportion  ,  et  quelle  perd  c^tte  pr/o»* 
priété  physique  aussitôt  que,  par  Teffet  d'une  réaction  quel« 
conque ,  die  se  trouve  séparée  des  pro4uitB  ji|nm4difi^  aux* 
quels  elle  en  était  redevable. 

En  résumé  9  M*  Thenard,  dans  son  Traité  de  Chinée , 
donne  une  définition  des  bitumes  applicable  au  caoutchouc; 
«  Cest  une  substance  liquide  ou  solide,  fusible  k  une  faiUe 
»  température ,  qui  i*épand  ,  à  Tétat  de  fusion  artificielle  , 
»  une  odeur  particulière  plus  ou  moins  forjte ,  qqi  br^}e 
m  aisément  et  ne  laisse  qu'un  très-petit  résidu  charbonneux^ 
»  très-léger  et  facijie  à  incinérer.  »  Du  reste  cette  considé-* 
ration  est  déjà  plus  que  confirmée  par  la  découverte  du 
caoutdtouc  minéral dansles  mines  de  plomb  du  Derbysfairc 
en  Angleterre,  et,  en  dernier  lieu,  dans  les  mines  de 
houille  de  Montrelais  (département  de  la  Loire-Inférieure)^ 
matières  reconnues  être  de  véritables  bitumes  dont  M.  Henry 
fils  a  déterminé  la  nature  chimique* 

Du  petit  nombre  dressais  précédens,  il  noi^s  sembla  qu'on 
peut  encore  tirer  les  conclusions  suivantes  :  i^.  M.  Dela- 
borde ,  en  avançant  que  le  suc  de  Yhevea  ,  ramas^  à  l^  fa- 
çon des  sauvages  ,  épaissi  par  la  seule  évapora  lion  4  et  sans 
avoir  été  préparé  à  leur  manière,  dont  ils  font ,  dîsai t-il ,  un 
secret ,  n'a  produit  qu'une  substance  plus  ou  nioins  sem.T 
blable  à  de  la  cire ,  a  émis  une  opinion  hasardée  ^jxr  le 
rapport  intéressé  des  naturels  du  pays ,  et  recueilli  sans 
examen. 

2**.  Il  n'est  pas  exact  de  dire  que  la  couleur  bruue  du  caout- 
chouc et  sa  consistance  proviennent  uniquement  «  comble  î^l 
est  écrit  dans  nombre  d'ouvrages  élémentaires,  de  la  fumée 
épaisse  à  laquelle  on  a  expoçé  cette  substance  en  la  f9i^an^ 
sécher  par  couchas  \  et  ce  n'est  pas  à  la  suie  qui  accompagne 


DK    tk    SOCtÛTÛ  DE    PHAKSIACIE.  349 

cent  des^IccÀtion  qa'on  doit  attribuer  U  vapeur  amniouia- 
cale  dégagée  pair  la  ûombttstioù. 

3^w  Le  caoutefaono  régétal  liquidé  est  mùmp^é  lïnn  bi"- 
tttsre  pâj^ticulier^  de  sucre ,  de  gomme  et  d'eau.  La  éombi*- 
naison  de  ces  produits  iimnédiats ,  dans  de  certaioe«  pro*- 
portions ,  pourrait  bien  constituer  aussi  rélasticité  de  la 
substance  improprement  nommée  gomme  élastique. 

4°.  Enfin  ,  il  serait  à  désirer  quq  la  voie  du  commerce 
nous  livrât  le  suc  cle  lliévée  ;  les  propriétés  de  ce  suc  inr 
diqdent  aisément  les  ressources  qu*il  oârirait  à  plusieurs 
arts,  ' 


•«* 


OBSËKVAtlONS 

.  Sur  la  prép^ation  de  tonguekl  mereuriel  double  ;    > 

y. 

Par  M.  tlERNÀlÂDES. 

Depuis  long-tettips  tes  phàriÉiaciétis  eherdheât  tmïîid;fétl 
d'abréger  la  préparation  de  l'onguent  napolitain  ^  on  a  , 
tour  à  tour,  ptôposé  le.  styrax  ,  la  térébentbine  ,  Tancien 
onguent  mereuriel ,  la  graisse  range  ,  la  pommade  oxigé^ 
née ,  le^  builés  d^œufs ,  d'olives  ,  de  ricin ,  etc.  Toutes  ces 
substances  facilitent  efiectîvement  l'extinction  du  mercure  ; 
l'opération  néanmoins  est  encore  fort  longue ,  et  demande 
plusieurs  jours  lorsque  l'od  opère  sur  deux  kilogrammes. 
Le  mode  de  préparation  que  je  propose  semble,  réunir  le^ 
deux  conditions  que  Ton  cbercbe ,  il  est  simple  et  promptw 

On  chauffe  un  mortier  jusqu'à  soixante -dix  degrés  , 
où  bien  on  l'entretient  pendant  deux  ou  trois  heures  à  une 
tétùj^ératurè  capable  de  liquéfier  la  graisse  ;  on  y  met  alors 
la  tnoitié  dé  celle-ci  cft  la  totalité  du  mercure.  Ou  agite 
fort^ili«iit  ;  k  l'ihstatlt  be  detniei^  se  séparé  en  ^lobuleé  tfés- 


35o  BULLETIN    DES    TR^tfVAUX 

divisés  ,  qui  dûparfiissent  à  mesure  que  le  mélange  se  re* 
froidlt.  On  continue  de  triturer  jusqu'à  ce  qu^on  n'apei-. 
çoive  presque  plus  le  mercure  diiUs  Fonj^ent  en  masse  ; 
on  fait  chaufTer  de  nouveau. le  mortier,  mais  légèrement, 
on  «joute  le  reste  de  Taxonge ,  et  en  deux  ou  trois  heures 
rextinction  est  parfaite. 

La  quantité  de  graisse  à  mettre  d*abord  peut  varier , 
cependant  celle  prescrite  m'a  paru  abréger  suffisamment 
Topération.  En  triturant  parties  égales  de  graisse  et  de 
mercure^  il  s'éteint  très*promptement ,  i^aais  alors  le  mé- 
lange n  a  qu'uxié  couleur  grise ,  plus  faible  que  celle  de 
l'onguent  mercuriel  simple. 

Si  au  lieu  de  mettre  de  la  graiese  on  se  sert  de  l'ouguent 
napoliuin  ancien ,  l'opération  est  plus  tôt  finie  ;  d'un  autre 
côté ,  comme  cet  onguent  se  rancit  facilement ,  je  crois 
qu'il  vaut  mieux  employer  le  premier  que  le  second  pro- 
cédé ,  la  préparation ,  bien  que  moins  prompte  y  l'einporte 
encore  de  beaucoup  sur  le  mode  ordinaire. 


ANALYSE  DE  L'HERMODACTE; 
Par  M.  L.  R.  LECAinr.  ' 

.  Les  botanistes  ne  sont  pas  d'accord  sur  la  place  que  doit 
occuper  dans  leurs  classifications  le  végétal  qui  fournit 
l'hermodacte.  Lés  uns  le  rangent  dans  la  famille  des  iridées; 
d^autres,  au  contraire,  dans  celle  deà  colchicées ,  se  fondant 
principalement  sur  la  ressemblance  extérieure  que  présente 
ce  tube  avec  la  racine  de  colchique.  Il  m'a  semblé  que  la 
chimie  pourrait  aider  à  décider  la  question  en  démontrant 


DE    LA   SOCIÉTÉ    DE    PHAJIMACIE.  35 1 

jians  cette  espèce  de  racine  l'al^sence  ou  la  présence  de  la 
yératrine ,  et  ce  motif  me  l'a  fait  soumettre  à  divers  essai» 
dont  je  vais  avoir  Thonneur  de  communicjuer  les  résultat^ 
à  la  Société. 

L'kermodacte  m'a  paru  formé  : 
D'amidon  qui  la  constitue  en  presque  totalité , 
D*unetrès«pétite  quantité  de  matière  grasse  , 
De  matière  colorante  Jaune  ,    .« 
De  matière  gommeuse  , 
De  malate  acide  de  potasse,  ' 

•     '■   ■    de  chaux  9 
De  muriate  de  potaisse.     ^ 

Il  ne  m'a  offert  aucune  trace  de  vératrine  et  d'inuline , 
autant  du  moins  qu'on  peut  juger  de  l'existence  de  cette 
dernière  substance  par  les  procédés  imparfaits  qu'on  a  con- 
seillés jusqu'à  ce  jour. 

Je  croisjnutile  de  décrire  la  marche  que  j'ai  suivie  j  elle 
est  plus  ou  moins  analogue  à  celle  qu'ont  indiquée  MM.  Pel- 
letier et  Caventou  dans  leurs  belles  recherches  sur  Içs  vé- 
gétaux de  la  famille  des  colchicées ,  et  le  détail  de  mes 
expériences  ne  pourrait  qu'être  fastidieux ,  puisqu'elles 
n'ont  pour  objet  qu'une  substance  douée  de  propriétési  né- 
gatives d'une  utilité  presque  nulle ,  et  ne  présentant  par 
elles-mêmes  rien  de  remarquable. 

Je  me  contenterai  défaire  observer  que  dans  la  recherche 
4es  bases  salifiables  organiques  ,  lors  même  qu'on  n'em- 
ploie pas  Tammoniaque  y  et  qu'on  se  sert  de  magnésie  cal- 
cinée ,  on  peut  être  induit  en  erreur  sur  la  véritable  nature 
des  produits  qu  on  obtient  en  raison  de  la  petite  quantité 
i^c  sous-carbonate  de  soude  que  retient  presque  toujours  la 


n 


35a  BVLLEtllW   Vɧ  tttATAtrS:,  £TG« 

tftaghésie ,  qu'on  ûe  peut  en  séparer  ({tte  très-^difficilemem 
par  le  moyea  deslavdges.  Ce  carbofnatte  desoude,  soit  qn^îl 
se  dissolte  dans  le»  lic[neur8  qu'on  obtient ,  et  leur  com- 
munique par  lui-même  un  caractère  alcalin,  ^oît  que  par 
sa  réaction  sur  quelque  matière  asotée  contenue  dans  le 
végétal ,  il  détermine  la  forniation  d'une  certaine  quiantîté 
d'ammoniaque,  po^rtaiti  faire  attribuer  des  propriétés  alca- 
lines à  des  matières  qui  ne  les  possèdent  réellement  pas , 
si  l'on  n'apportait  à  ses  expérieûcès  toute  l'attentipn  con- 
venable. Il  est  probable  que  la  magnésie  obtenue  en  dé- 
composant le  sulfate  par  le  carbonate  d'ammoniaque  ^  au 
lieu  du  carbonate  de  soude ,  ne  présenterait  aneua  de  ces 
inconvéniens ,  et  que  son  emploi ,  dans  ces  tirconstances , 
deviendrait  préférable ,  bien  que  son  prix  diit  être  plus 
élevé. 


ÉKItA  TA  DU  N\  PRÉCÉDENT. 

Page  a6a  ,  ligne  17  ,  chlorure  de  soude  ,  lisez  :  chlorure  de  sodium. 
Ibid,  .  .  ,  ligue  18  y  chlorure  de  magnésie ,  titez  t  chlolrure  de  magn^ 


f  AaiS.— IMi»RiMERIE  DE  FAIN ,  RUE  RACINE ,  N*.  4, 


JOURNAL 

DE    PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES. 


I    H     I       «il 


N°.  VIIL  — T  11%  Année, —  Août  i8a5. 

'  >•        '         *     ■"'         ■         '  Il       M..      I      .  Il  •   .  ■        I  I     . 

DELA  DISTILLATION  DÈS  CORPS  GRAS; 
Par.  A.  BussY  et  L.-R.  Lecahu.  ,       ' 

Mëmtarela  à  TAcadëmie  des  Sciences  »  dans  là  séance  du  fJQÎUet  (t)« 

Les  corps  gras  ont,'  à  diverses  époques,  appelé  rattentîpn 
des  chimistes ,  et  les  travaux  dont  ils  ont  été  Tobjet  sont' 
aussi  kiombreux  que  varies^  On  doit  à  Le  lièvre,  d^Ârcet  et 
Pelletier  pères ,  sur  leur  emploi  dans  la  fabrication  des  sa-* 
Yons ,  un  mémoire  fort  important  auquel  M*  Colin  a  joint , 
dans  c6s  dernières  années  ,  plusieurs  observations  pleines 
dMntcrèt  ;  à  M.  Deyeux  de  nombreuses  etpériences  sur 
leurs  propriétés  médicales  et  leurs  applicatiods  à  la  prépa-* 
ration  dé  divers  composés  pharmaceutiques.  Berihollet , 
Sennebier  se  sont  occupés  de  déterminer  Tespèce  dMté^ 
ration  quHls  éprouvent  de  la  part  de  la  lumière  et  de  Fair. 

Vogel  les  a  suivis  dans  leur  contact  avec  le  phosphore^ le 

j        -  -  -  ■.-.-.■■--■--■-.-    ^ 

(i)  L* Académie  a  entenda,  dans  la  séance  du  i6  août,  le  rapport 
de  MM.  Thenayd  «t  Vauquelin  ,  quVUe  aY;lit  charges  de  l'examep  de  ce 
mémoire  ;  et  sur  les  conclusions  de  ses  rupporteurs,  elle  en  a  ordonné 
rinserticn  dans  le  recueil  des  davans  étrangers. 

XP,  Année»  '^^  Août  iSîS.  ^4 


S54  J  O  U  li  K  A  t 

soufre  et  plusieusiAuUea  corps.  Plus  récemmem,  MM.  Pou-' 
tet  et  RoiMseau  ont  indiqué  des  moyens  ingénieux  de  re- 
connaître leur  mélange ,  et  M.  Th.  de  Saussure  a  tiré  de 
lexamen  de  leur  densité  ,  de  leur  dilatabilité  par  la  cha- 
leur ,  de  leur  solubilité  dans  Talcobol ,  des  caractères  d'une 
grande  utilité  pour  la"  connaissance  de  leur  composition 
et  de  leurs  propriétés.  Plusieurs  autres  chimistes  ,  enfin  , 
tels  que  Bindheim ,  M.  Chaptal  j M.  Fremy,  de  Versailles , 
oifl  enrichi  lear  histoire  d'observations  pins  ou  moins 
précieuses. 

Mais  les  corp^  gras  ont  plus  particulièrement  encore  fixé 
Tattention  depuis  les  beaux  travaux  de  MM.  Chevreul  et 
Braconnot.  C'est  à  leur  habileté ,  et  surtout  aux  belles  re- 
cherches de  IVL  Chevreul ,  que  la  science  est  redevable  de 
ce  que  Tétude  de  ces  corps  peut  offrir  i  la  fois  de  plus  utile 
et  de  plus  intéressant* 

Cet  habile  chimiste  ne  parait  cependant  pas  s'être  occupé 
de  nouveau  de  Texamen  des  produits  qui  se  forment  dans 
la  distillation  des  huiles  et  des  graisses  ^  en  sorte  q[u'ou  ne 
sait  encore  à  cet  égard  que  ce  que  qous  ont  appris  des 
expériences  a^sez  incomplètes  et  déjà  fort  anciennes.  • 

L'on  sait  que  les  corps  gras  dans  leur  distillation  four- 
nissent de  Teau  ,  de  Tacide  s^cétiqtfe  ,  de  l'hydrogène  car- 
boné y  de  l'acide  carbonique  ^  un  acide  particulier  décou- 
Tert  par  M.  Thenard,  et  pour  fequel  cet  illustre  chimiste 
a  réservé  le  uoo^  d'acide  sébacique ,  long-temps  donné  par 
Crellet  Guyton  de  Morveau  à  fie  l'acide  acétique  altéré. 

L'on  $ait  encore  que  dans  cette  expérience  il  nasse  à  la 
distillation  une  quantité  considérable  de  matière  gréasse  » 
quelquefois  liquide  ,  d'autres  fois  concrète  ,  mais  on  ignore, 
complètement  la  nature  de  ce  produit ,  et  l'on  n'a  point 
encore  cherché  à  déterminer  par  expérience  s'il  est  toujours 
identique  dans  sa  composition ,.  de  manière  à  ne  varier  que 
par  son  état  physique  ,  ou  bien  s  il  est  formé  du  mélange 
de  plusieurs  substances  différentes  et  variables ,  et  ne  coa^ 


1 


DE  >H^RI«[ACIE.  355 

lient  pas  quelqu'un,  des  nombreux  corps  gras  découyërts 
par  M,  Chevreul. 

Cette  question  méritait  qu'on  s'en  occupât,  et  ]e)(  expé-  ! 

riences  dont  nous  allons  avoir  Thoni^euc  de  rendre  comple  { 

à  TAcadémie  pourront  aider  à  la  résoudre.  I 

Nous  avons  distillé  un  grand  nQmbre  de  cpirps  gras  ap-  \ 

partenant  au  règne  animal  et  fiu  ^C!gne  végétal ,  du  suif , 
de  Taxonge,  des  huiles  d'olives  ,  de  pavotst,  d'amandes 
douces  et  de  lin ,  et  les  phénomènes  pbservés  ont  toujours 
été  sensiblement  analogues. 

La  distillation  de  ces  corps  offre  trois  époques  distinctes  ^ 
convenablement  caractérisées  par  la  nature  des  produits 
qu  elles  fournissent ,  et  présente  sous  ^e  rapport  une  grande 
analogie  ^vec  la  distillation  du  succin ,  si  fidèlement  décrite 
par  MM.  Robiquet  et  Colin. 

A  partir  du  moment  où  Tébullition  se  détermine ,  il  se 
forme  »  T>utre  les  produits  gazeux ,  une  quantité  plus  ou 
moins  .considérable  d'acides  oléîqu^  et  margarique  dont  la 
présence  caractérise  essentiellement  cette  première  époque 
jde  la  distillation. 

Plus  tard  Ton  obtient  .dans  le  récipient  une  huile  empy- 
reumî^tique  qui ,  vers  la  Qn  de  Texpérience  ^  ne  contient 
plus  d'acides  gras^ 

Enfin  y  lorsque  la  matière  est  complètement  'distillée , 
Von  voit  se  sublimer ,  ains;î  que  cela  se  remarque  également 
dans  Is^  distilUtion  du  succin,  une  priatière  jaune  rougeâtre, 
.dont  la  prodi^ction  annonce  la  fin  de  rexpériince. 

La  proportion  de  ces  substances  et  de  celles  qui  les  ac- 
compagnent,  et  dont  nous  parlerons  plus  bas ,  varie  singu- 
lièrement suivant  l'espèce  de  corps  gras. employé;  mais 
leur  nature  est  la  même ,  et  leur  formation  est  accompagnée 
de  phénomènes  tellement  analogues  qu'il  nous  suffira  de 
décrire  en  détail  une  distillation  de  ce  genre. 

Par  exemple ,  qu'on  chauÇe  l'huile  de  pavot  dans  un 
appareil  convenable;  l'huile  à  la  température  d'environ  aoo* 


356  JOUBMAL 

laissera  déposer ,  soos  forme  de  flocons  pea  eolorés  ,  une 
matière  mncilagineose  ,  ei  se  décolorera  complètement. 
Bienlât  après  elle  entrera  en  ébnilition ,  laissera  d^a^r 
une  certaine  quantité  de  floides  élasticpies ,  répandra  une 
odeur  tîtc  et  pénétrante  y  distillera  sans  se  colorer,  d^abord 
le  tiers  enriron  de  son  poids  d*an  produit  liquide ,  mais 
susceptible  par  le  refroidissement  de  se  prendre  -en  masse 
solide  de  consistance  uiolle.  A  cette  époque  Thuile  cessera 
de  répandre  Vodeur  insupportable  qu'elle  exhalait  d'abord , 
et  si  Ton  change  de  récipient ,  Ton  n^obtiendra  plus  qu'un 
prodait  encore  liquide  à  o*  non  acide.  En6n  quand  Thuile , 
après  s*être  de  pi  as  en  plus  colorée ,  sera  complètement 
distillée ,  que  le  fond  de  la  cornue  de  verre  commencera  à 
rougir  et  ne  contiendra  presque  plus  que  du  charbon  ,  on 
Terra  se  former  d'abondantes  Tapeurs  jaunes ,  et  dles  Tien- 
dront se  condenser  dans  le  col  de  la  cornue  ou  dans  le 
ballon ,  en  solide  orangé ,  transparent ,  quelquefois  assez 
semblable  au  réalgar  natif. 

'.  Une  opération  bien  conduite  fournit  pour  loo  grammes 
d'huile  9  4  ^  ^  litres  de  gaz ,  i  à  2  grammes  de  charbon,  9^ 
à  94  grammes  de  produit  distillé. 

Observons  que  si  Ton  arrête  la  distillation  i  Fépoque  où 
Todeur  viTe  et  pénétrante  cesse  de  se  dégager ,  où  rhiiîle 
empjreumatique  Ta  se  produire  en  abondance  ,  le  résidu , 
lout-à-fait  différent  de  la  portion  distillée ,  n'offre  qu'une 
masse  homogène  de  consistance  demi-solide  ,  de  couleur 
brune ,  sans  traces  sensibles  d^adides  gras ,  et  ne  renferme 
point  de  matière  charbonneuse  en  suspension ,  car  elle  ne 
commence  à  se  déposer  que  tout  à  la  fin  de  l'expérience  (i)^. 


(i)  Lorsqu'on  ne  veut  pas  recueillir  les  produits  gazeux,  on  peut  très- 
aisément  faire  l'expérience  â  l'aide  d'ane  cornue  munie  d'un  ballon  dont 
la  tubulure  renversée  permet  de  fractionner  les  produits,  en  changeant 
à  volonté  les  vases  destinés  â  les  receyoir ,  .sans  qu'il  soit  besoin  de  tou~ 
cher  aa  reste  de  rapparèil. 


DE     PHARMACIE.  357 

EXAMEN  DES  PRODUITS  DE  LA  DISTILLATiOH. 

Examen  des  gaz. 

Si  nous  examinons  maintenr'»nt  les  divers  produits  que 
nous  nous  sommes  contentés  d'indiquer  ,  nous  verrons. que 
les  gaz  ^  beaucoup  plus  abondans  au  commencement  qu  a 
la  fin  de  Topéralion ,  se  composent  d'une  grande  quantité 
de  gaz  inflammables,  mélange  d'hydrogène  carboné  ejt 
d^oxide  de  carbone ,  pltis  une  certaine  quantité  de  gaz  acide 
carbonique,  qui  va  toujours  en  diminuant  et  finit  par 
casser  de  se  produire  lorsqu'on  arrive  à  la  fin  de  Toperation^ 

Examen  du  premier  produit  de  ta  distillation  .^ 

.  Le  premier  produit  de  la  distillation ,  solide  à  la  tempé-^ 
rature  d'environ  20^ ,  de  consistance  molle ,  de  couleur 
jaunâtre ,  très-odorant,  se  dissout  complètement  dans  l'ai- 
cohol ,  rougit  fortement  la  teinture  de  tournesol ,  se  com- 
bine en  grande  partie  à  l'eau  de  potasse  afraibli,eyde  n^anière. 
à  former  un  véritable  savon.  On  peut  le  considérer  comme 
un  mélange  d'acides  acétique  ,  sébacique  y  oléique ,  mar* 
garique ,  d'huile  empyreumatique  »  d'huile  volatile  odo-^ 
rante,  sans  doute  analogue  à  celle  que  M.  Ghevreula.trou'^ 
vée  dans  les  produits  de  la  distillation  de  la  stéarine. et.  de 
l'oléine  ,  de  matfère  volatile  odorante  non  acide.. 

Séparation  de  Tacide  sébacique.. 

Ce  produit ,  traité  par  l'eau  distillée  bouilla^nte ,  fournit 
t^nliquide  que  rend  opaque  une  ceriaine  quantité  de  matière 
huileuse  interposée ,  dont  le  refroidissement  précipite  une 
substance  "solide ,  blanche  ,  quelquefois  opaque  ,  flocon- 
neuse, d'autres  fois  transparente  et  nacrée. Cette  substance, 
séparée  par  le  filtre,  lavée  à  l'eau  froide ,. est  alors  sans 
odeur  sensible ,  se  dissout  aisément  dans  Talcohol ,  beau* 
coup  plus  dans  l'eau  bouillante  que  dans  l'eau  froide ,  en 
sorte  que  l'eau  saturée  à  100*^  se  prend  en  massa  par  son 


358  JOURNAL 

rerroîdissement.  Sa  dissolution  aqueuse  rougit  fortement 
le  papier  de  tournesol ,  précipite  racétate  de  plomb  ,  ne^ 
trouble  pas  Teau  de  chaux ,  et  présente  ainsi  les  principaux 
caractères  deTacide  sébacique.  S*il  Tarie  dans  son  aspect, 
cette  différence  provient  uniquement  de  quelques  matières 
étrangères ,  car  on  peut  toiijours,  au  moyen  de  dissolutions 
et  de  cristallisations  convenablement  répétées ,  Tobtenir 
parfaitement  cristallisé. 

L^illustre  chimiste  auquel  on  doit  la  découverte  de  cet 
a^ide  ,  après  Tavoir  rencontré  dans  les  produits  delà  di-> 
stillation  de  Faxonge  et  du  suif,  en  suppose  aussi  Texistence 
dans  d'autres  produits  analogues  ;  mais  comme  il  ne  Tavait 
pas  constatée  par  l'expérience ,  nous  avons  cru  devoir  le 
faire  d\ine  manière  précise. 

Examen  de  la  matière  odorante. 

Dans  le  traitement  par  Teau  ,  surtout  lorsqu^on  ne  l'em- 
ploie pas  à  ioo«>  l'on  dissout  avec  les  acides  acétique  et  sé- 
bacique  une  matière  particulière  odorante  et  volatile  qui 
communique  au  liquide  l'odeur  insupportable  qu  exhalent 
Tes  ihatières  grasses  dans  leur  distillation.  Cette  matière 
n'est  point  de  nature  acide ,  car  elle  n'est  point  masquée 
par  la  présence  des  alcalis ,  ainsi  que  M.  Thenard  l'avait 
précédemknent  observé  dans  son  travail  sur  l'acide  séba* 
cique ,  et  notis  avons  de  plus  remarqué  qu'en  sur-saturant 
la  liqueur  au  moyen  de  la  baryte ,  la  portant  à  l'ébuUition  y 
et  recevant  les  vapeurs  dans  de  l'eau  ou  de  l'alcohol ,  on 
fesaic  passer  la  matière  odorante  du  premier  liquide  dans 
le  nouveau  ',  sans  pour  cela  lui  communiquer  la  propriété 

de  rougir  le  tournesol, 

t 

Séparation  de  Facide  margarique. 

I^a  masse  demi-solide  ,  épuisée  par  Teau  distillée  bouil- 
lante ,  jusqu'à  ce  que  les  eaux  de  lavage  aient  cessé  de 
rougir  le  toarnesol  (ce  qui  demande  9  a  lo  traitemens)  , 


•  X)E     PHAIVMLACJH.  ^Si) 

refroidie  9  puis  e.xposi^e  entre  des  feuilles  de  papier  josepL 
i  raction  graduée  de  la  presse,  »  fourni  une  niasse  com- 
pacte ,  solide  j  incolore  ,  wtCtéé  ,  ftisible  a  57*" ,  cristal- 
lisant par  le  tdEioitifssenient  en  larges  aiguilles  naerëes  , 
'iupîHânies  et  parfaitement  blanches.  EUef  ne  cédait  rien  à 
«Teau  ,  se  dissolvait  rapidement  dans  ralcohol  et  l'éther  , 
surtout  a  chaud,  s'en  précipitait  presqu'en  totalité  par  le 
refroidissement ,  leur  communiquait  la  propriété  de  rougir 
le  tournesol,  et  présentait  ainsi  tous  Jes  caractères,  de 
Tacide  tnargarique.  Des  dissolutions  alcoholiques  et  des 
<ïristallisat]oos  multipliées  n'éleVaient  pas  sensiblement  son 
terme  de  fusion ,  en  sorte  qu'il  ne  paraissait  point  *tre 
mélangé  dVcide  stéarique*  -.''-' 

Cet  acide  liiargariqUe ,  obtena  par  simple  pression ,  con- 

•conserve  un  peu  de  1  odeur  piquante  dont  sont  imprégnés 

les  premiers  produits  de  la  di.«^iUation  des  corps  gtas;mais 

on  finit  par  l'en  débarrasser  au  moyen  d'une  longue  expo- 

sitiojn  à lair  ,  ou  de  l'ébullition  atec  l'eau. 

Une  observation  qui  nous  ^  paru  digne  de  remarque , 
c'est  que  celte  matière  fondue ,  mise  en  contact  avec  le  / 
papier  de  tournesol  parfaitement  sec ,  ne  )e  rpugit  nulle- 
ment ,  et  le  rougit  au  contraire  lorsqu'il  a  été  préalablement 
humecté  d'eau  ,  d'alcohol  ou  d'élher.  Cet  effet  nous  fit 
d'abord  supposer  que  la  matière  que  nous  regardions  comme 
de  l'acide  margarique  pourrait  bien  ne  pas  être  acide  par 
elle-n|ême ,  et  11e  devait  la  propriété  de  rougir  le  papier 
de  tournesol  humide  qu'à  la  présence  d'un  corps  étranger 
soluble  dans  Feau  ,  probablement  à  de  Tacide  sébacique  ^ 
mais  noqs  avons  été  convaiiacus  du  contraire  lorsque  nous 
avons  retrouvé  la  même  propriété  de  ne  rougir  le  tour- 
nesol qu'autant  qti'îl  est  humide ,  dans  l'acide  margarique 
extrait  du  savon  ,  et  que  d'une  autre  part  nous  avons  pu 
nous  assurer  que  la  matière  solide  obtenue,  se  combine  inti-  ^ 
menient,  et  à  une  température  seulement  suffisante  pour  en 
opérer  la  fusion ,  avec  les  oxides  incapables  dt  déterminer 


lU 

te 
lir 

4 


DE     ^HâftHACIE. 

■cfiuîdic,  fms  exposée  entre  Jes  feialle^ 
À  facrioa  gnàaée  de  U  pres§e,  »4Mr. 
pacte ,  solide ,  tiwoiore,  utietét.  lu- 
lisaot  por  le  toIioiAMMtt  «  }r 
kMânies  el  paifaitteenl  UatiH 
I'e«u ,  se  dissolrait  ta^dniient 
surtout  a  ciuiid,  s'en  pwcip 
refroidissement ,  leur  com» 
le  tournesol  y  et  présent 
Tacide  margarique.  D' 
«fistalIîsatîouiinilUii 
terme  de  tùAm . 
mélangé  dMie 
Cetacidoif);. 

€(M[i3erFe«n 
les  premier 

«tt*fibHp'' 

•nwm 


(baissait  formé  y  "nouB 
légèrement  afiaibli  ; 


iiî. 


.  surnageait  ralcohol , 
reumatique  non  acide, 
ic  par  les  alcalis  causti* 


jide  oUique. 

orc  a  laissé  pour  résidu  une 

,  très-acide  »  et  presque  coro- 

.  de  potasse.  En  réitérant  un 

alternent  par  Falcohol ,  elFem- 

libli ,  Ton  a  fini  par  obtenir  un 

.u  dans  Teau  de  potasse  faible  y  et 

.  opriétés  de  Facide  oléique. 

le  la  distillation  de  Thuile  de  pavot 

e  les  substances  dont  on  avait  déjà 


^ 


•f* 


tri  que  5 
jue  ;      <  ^  • 

acique  ; 

atile  légèrement  odorante  ; 
èce  d^huile  empyrèumatique  fixe  rèlalîve- 
a  précédente  ; 
natière  particulière  volatile  ,  très-odorante  , 
:ide  et  soluble  dans  Teau. 

.len  du  second  produit  de  la  distillation^ 

Juit  liquide  dont  la  formation  caractérise  In 
époque  de  la  distillation  de  Thuile  de  pavot  9  et 
intUé  peut  équivaloir  au  tiers  de  Thuile  employée, 
^un  vert  léger ,  devient  bientôt  brun  foncé.,  sur- 
ictdeTair ,;  il  nexcite.pas,  comnie  le  premier, 
la  toux ,  mais  répand  une  légère  odeur  empy -^ 


I 


.36o  JOURNAL  ^ 

la  sapomficali.OQ ,  lels  que  la  magnésie  ,  de  inanière  à  fer- 
mer im  véritable  margarate  ,  sans  que  ses  propriétés  et  nop 
tamment  sa  fv^ibilité  se  trouvent  sensiblement  modifiéi». 

Pans  ce  traitement  par  la  magnésie  il  ne  se  forme  d'ail-^ 
leurs  ni  glycérine ,  ni  produit  analogue  ,  en  sorte  qu^on  ne 
peut  supposer  que  le  temps  et  la  température  employés  i 
la  combinaison  ont  pu  déterminer  une  véritable  saponi-» 
fication. 

Examen  dû  produit  liquide  séparé  de  F  acide  margarigue^ 

La  pression  à  laquelle  nous  avions  soumis,  dans  Texpé-* 
rience  précédente ,  le  premier  produit  de  la  distillation  , 
après  avoir  séparé  les  acides  acétique^et  sébacique ,  avait 
fait  suinter  un  liquide  jatine  odorant ,  soluble  en  grande 
partie  dans  Talcohol  froid  ,  rougissant  fortement  le  tour- 
nesol, et  laissant  précipiter  par  un  abaissement  de-tem^/ 
pérature  une  partie  de  la  matièresolide  qu'il  retenait  encore. 
Traité  par  Veau  de  potasse  faible  ,  une  portion  seulement 
s*y  dissolvait,  et  Tautre  venait  nager  à  sa  surface  avec  las-* 
pect  d*uue  buile  limpide  et  |ieu  visqueuse. 

Séparation  de  Thuile  yoîatite.        ,  ' 

Ce  liquide  exprimé  y  chauffé  à  plusieurs  reprises  avee 
une  certaine  quantité  d'eau ,  dans  une  cornue  de  verre 
munie  d'un  ballon ,  finissait  par  perdre  son  odeur ,  et 
Ton  retrouvait  dans  le  récipient ,  à  la  surface  de  Teàu , 
une  couche  d'huile  parfaitement  limpide ,  sensiblement 
incolore  ,  sans  action  sur  le  tournesol.,  incapable  dé  s'unir 
à  la  potasse ,  et  fort  peu  odorante  lorsqu'elle  avait  été  com- 
plètement lavée  pour  la  séparer  de  la  matière. particulière 
odorante  dont  nous  avons  parlé  plus  haut. 

Séparation  de  Thuile  non  acide  ,  non  uolatile. . 

Le  résidu,  séparé  de  cette  huile  volatile  ,  ne  se  dissolu- 
vait  pas  encore  complètement  dans  l'eau  de  polasse.  Pour 


z' 


-  ■     — — i— 


%  DE    PHARMACIE.  36r 

«éparer  le»  deux  liquides  dont  il  paraissait  forme ,  'nou6 
.l'avons  traité  à  froid  par  de  Talcohol  légèrement  a£faibli  ^ 
une  portion  seulement  s'y  est  dissoute. 

La  portion  non  dissoute,  et  qui  surnageait  Talcoliol, 
n^dtait  qu'une  espèce  d'huile  empyreuniatique  non  acide, 
non  sa ponifiable ,  inattaquable  même  par  les  alcalis  causti- 
^quQs  et  concentrés*  * 

Séparation  de  T acide  oîéique. 

Le  liquide  alcobolique  éysiporé  a  laissé  pour  résidu  une 
huile  jaunâtre  ,  d^odeur  faible,  trèà-acide  ,  etpresque  com- 
plètement soluble  dans  Teau  de  potasse.  En  réitérant  un 
certain  nombre  de  fois  le  traitement  par  Talcohol ,  etTem- 
ployant  de  plus  en  plus  affaibli ,  Ton  a  fini  par  obtenir  un 
liquide  soluble  sans  î^idu  dans  Teau  de  potasse  faible ,  «t 
jouissant  de  toutes  les  propriétés  de  Facide  oléique. 

Le  premier  produit  de  la  distillation  de  l'huile  de  pavot 
«e  compose  donc  ,  outre  les  substances  dont  on  avait  déjà 
constaté  l'existence , 

I**.  D'acide  margariqué  5 

2".     oléique  ;      • 

3\ sébacique  \ 

4"«  D'huile  volatile  légèrement  odorante  ; 

5*.  D'une  espèce  d'huile  empyrèumatique  fixe  relative- 
ment à  la  précédente  ; 

6".  D'une  matière  particulière  volatile,  très-odorante  , 
non  acide  et  soluble  dans  l'eau. 

'  Examen  du  second  produit  de  la  distillation^ 

Le  produit  liquide  dont  la  formation  caractérise  l.i 
seconde  époque  de  la  distillation  de  l'huile  de  pavot ,  et 
dont  la  quantité  peut  équivaloir  au  tiers  de  l'huile  employée, 
d'abord. dVn  vert  léger ,  devient  bientôt  brun  foncé.,  sur- 
tout au  contact  de  l'air  ;  il  n  excitapas ,  comme  le  premier, 
les  larmes  et  la  toux ,  mais  répand  une  légère  odeur  empy -^ 


V 


36i  JOUBNàL  • 

reumaiiqutîqiii  n^  rien  de  l'odeur  fétide  de  Thaile  animale, 
de  Dîppel.  Il  ue'  rougit  ordinairement  pas  Ja  teinture  de 
tournesol ,  ou  s'il  la  rougit  parfois  en  raison  d'une  petite 
quantité  d'acide  acétique  »  on  lui  fait  perdre  cette  propriété 
à  l'aide  d'un  ou  deux  layages  \  l'alcohol  ne  le  dissout  qu'en 
très  -  petite  proportion  ,  même  à  chaud  \  la  potasse  en 
dissolution  concentrée  ne  le  saponifie  pas ,  et  ne  parait  nul- 
lement l'altérer.  Lorsqu'on  le  chaufiTe  au  contact  de  l'air , 
il  brûle  à  la  manière  d'une  huile  essentielle  ^  chauffé  en 
vase  clos,  il  se  volatilise  à  une  température  peu  élevée  sans 
laisser  de  résidu  sensible.  L'huile  distillée  parait  analogue 
à  la  première ,  et  contient  seulement  un  peu  d'acide  acé- 
tique. 

On  voit  que  ces  propriétés  établissent  une  distinction  bien 
tranchée  entre  le  premier  et  le  deuxième,  produits. 

Examen  du  troisième  produit  de  la  distillation* 

Le  troisième  produit ,  dont  la  quantité  est  fort  peu  con-' 
sidérable ,  est  solide ,  d'un  rouge  orangé ,  transparent.  Sa 
cassure  est  cireuse,  son  odeur  et  sa  saveur  nulles  \  il  se  fond 
au-dessous  de  loo^,  ne  se  dissout  très-sensiblement  dans 
l'alcohol  qu'à  chaud,  en  sorte  qu'il  s'en  précipite  presque 
en  totalité  par  le  refroidissement.  L'éther  est  son  véritable 
dissolvant. 

Ce  produit  parait  dû  à  la  réaction  des  élémens  de  l'huile 
et  non  à  sa  matière  colorante ,  car  qu  le  retrouve  dans  la 
distillation  du  suif  et  de  l'axonge  ,  qui  ne  contiennent  pas 
de  principe  colorant. 


Ce  que  nous  Venx)ns  de  dire  précédemment  de$  produits 
qui  se  forment  pendant  la  distillation  de  l'huile  de  pavot , 
peut  s'appKquer  presque  exactement  aux  huiles  d'olives , 
d'amandes  douôes  et  de  lin  ,  que  nous  avons  soumises  aux 
inèmes  épreuves  \  on  observera  seulement  qu'avec  ces  huiles 


DE  Pharmacie.  '  363 

là  quantité  d'âcide  margarîque  est  moins  considérable  qu'a- 
vec rhuîle  de  p^çt  (i). 

Si  Ton  opère  à  la  tempéra tui'è  o'rdlnairé  sUr  des  corps  gras 
Solides  ,  tels  que Taxongë  et  le' suif ,  l'on  observera  encore 
des  phénomènes  et  des  produits  analogues  à  ceux  qui  se 
remarquent  dans  la  distillation  des  cotps  gras  liquides  à 
cette  température  *,  mais  là  partie  distillée  diffère  de  celle 
des  huiles  en  ce  qu'elle  est  beaucoup  pliîs  solide ,  et  con-, 
tient  une  bien  plus  grande  quantité  d'acide  margariqùe. 
En  effet,  le  suif  distillé  raj^idenient fournil  de  la  matière 
solide  presque  jusqu'à  la  fin  de  l'opéi^atîon  ,  et  î^on  peut 
obtenir  par  la  simple  pressio'n  plus  des  7^  du  poids  du  suif 
employé  en  acide  ntargariqiie  fusible  à  5  j"*, 

2'  kilogrammes   5ob  grammes  de  suif  ont  donné 

806     •'  •  '  ■■  ^'  '  d'acide  margariqùe  sensi- 
'  blement  pur. 

Il  «eràit  très-facile  d'étendre  k  tous  les  corps  gras  essen- 
tiellement formés  d'oléine  et  de  stéaripe  les  observations 
tque  nous  venons  de  préslnfitbr ,  et  Ton  trouverait  sans  doute 
qu'ils  sont  tous  susceptibles  de  fournir  à  la  distillation  des 
acides  oléique  et  margariqùe  ;  cependant  il  ne  faudrait  pas , 
sur  la  simple  analogie ,  se  hàtei*  de  conclure  que  tous  les 
produits  doivent  être  absolument  identiques.  Nous  avons 
eii  l'occasion  d'observer  que  dans  plusieurs  ci rconstiances 
il  se  présente  des  produits  et  des  phénomc^ies  particu- 
liers qui ,  convenablement  étudiés ,  pourront  par  la  suite 
fournir  de  très-bons  caractères  pour  distinguer  entre  eux 
les  diverses  espèces  de  Corps  gras. 

■  Il  I    I     ■      I  I  ■       «   I  I  I        n         I       f   I      i  I      '  •  II,,.  I       ,  I    i    I   I  I    ■■         I  II  ■ 

(i)  VéUii  solûle  qa^ttS£ecte  le  premier  produit  de  la  distillation  des 
tuiles  a  rappela  à  Tunde  nous,  qiiMtant  préparateur  du  cours  de 
M.  Thenard,  il  avait  vu  un  de  seâ  nombreux  auditeurs,  que  nous  avont, 
'su  plus  tard  étJ%  M.  Dupais^  lui  présenter,  à  Tissue  d^une  leçon,  un  pro- 
daitde  consistance  à  pteu  pfès-8émbla)>!e.  La  personne  qni  le  présentait 
disait  l'avoir  obtenu  en  obajifiant  long-temps  de  l!buib  de  pavot  à  ud^ 
température  inférieure  à  celle  de  son  ébuUition  j  mais  elle  en  ignorait 
complètement  la  nature  et  les  proprie'tës^   ' 


364  louRWÀii 

Si  nous  cherchons  maintenant  k  connaître  les  cause;»  qui 
déterminent  la  production  des  acides  oléi que  etmargarîque 
dans  la  distillation  des  huiles  et  des  graisses ,  nous  voyons 
d^abord  que  les  corps  gras  saponifiables  ont  une.  grande 
tendance  à  ce  genre  d^altération ,  puisqu'il  s^opère  par  le 
contact  des  alcalis ,  par  celui  de  certains  acides  ^  et  parti- 
culièrement de  Tacide  sulfurique  ;  Ton  conçoit  donc  ,  d'a- 
près cela ,  quVne  altération  semblable  peut  avoir  lietk  pas 
Vinfluence  de  la  chaleur»  surtout  si  Ton  fait  attention  qu'elle 
tend  toujours  à  transformer  en  produits  volatils  les  corps 
soumis  â  son  action ,  et  que  les  acides  oléique  et  margarîque 
sont  volatils  par  eux-mêmes  ,  ainsi  qt^' il  est  facile.de  s'en 
assurer  par  l'expérienee*         ^  .   . 

L'oxigène  de  l'air  n'est  pas  d^ailleurs  indispensable  à  la 
production  de  ces  acides^  on  pouvait  déjà  le  supposer  en 
observant  que  leurs  élémbeus  existent  dans  les  corps  qui  lès; 
forment  presque  en  même  propor^ûon  ,  et  de  plus  que  le 
dégagement  de  gaz  qui  a  lieu  dans  tout  le  cours  de  l'opéra- 
tiqn  s'oppose  au  contact  de  l'air -^  mais  pour  ne  laisser  aucun 
doute  à  cet  égard ,  nous  avons  fait  rexpérience  suivante. 

Nous  avons  introduit  une  certaine  quantité  de  suif  dans 
une  cloche  courbe  remplie  d'hydrogène ,  et  nous  l'avons 
chauffé  de  de  manière  à  le  volatiliser.  Il  &'est  dégagé  une 
certaine  quantité  de  fluides  élastiques  »  et  le  produit  qui 
s'est  condensé  à  l'autre  extrémité  de  la  cloche  était  solide , 
cristallin  y  très-soluble  dans  l'alcohol  y  enûn  présentait  tous 
-  les  caractères  de  Tacide  margarique» 

Si  l'on  rapproche  la  distillation  du  succin  de  celle  des 
corps  gras  ^  on  remarque  entre  autres  rapports  que  l'acide 
succinique  se  produit  dans  les  mêmes  circonstances  que 
Facide  margarique.  Ne  pourrait*on  done  pas  supposer,  con- 
tre l'opinion  généralement  admise ,  que  Facile  succinique 
n  est ,  comme  Facide  margarique ,  qu'un  produit  de  l'action 
de  la  chaleur  sur  la  substance  employée  à  sa  préparation^^ 
et  n'existe  réellement  pas  tout  formé  dans  le  succin  ? 


DE     PHARMACIE.  365 

Considérés  sous  le  rapport  de  leur  application  aux  arts^ 
les  résultats  auxcpiels  nous  sommes  parvenus  ofiriront  sans 
dente  quelque  intérêt ,  surtout  si ,  comme  nous  le  suppo- 
sons ,  on  peut  modifier  1  opération  de  la  distillation  des 
corps  gras^  de  manière  à  augmenter  la  quantité  de  produits 
utiles.  Qui  ne  sent  en  effet  Fa vantage  qu*il  y  aurait  à  pouvoir 
substituer  l'aeîde  margarique  au  suif ,  pour  l'éclairage  or- 
dinaire ,  et  à  remplacer  dans  la  fabrication  des  savons  les 
huiles  qu  on  emploie  par  les  acides  dans  lesquels  elles  se 
transforment,  ce  qui  permettrait  au  fabricant  d'employer 
directement  les  alcalis  carbonates,  et  lui  éviterait  ainsi  Tun» 
des  opérations  les  plus  longues  de  son  art  ?  Sans  doute  il 
rejBte  beaucoup  à  faire  pour  obtenir  économiquement  ce 
résultat  ;  mais  lorsqu'on  est  témoin  des  difficultés  que  notre 
industrie  manufacturière  surmonte  tous  les  jours ,  on  peut 
sans  crainte  annoncer  qu'elle  y  parviendra. 

Nous  espérons  que  ces  considérations  pourront  excusier, 
Bux  yeux  dé  l'Académie ,  les  détails  dans  lesquels  nou» 
avons  cru  devoir  entrer. 

ACADÉMIE  ROYALE  DE  MÉDECINE. 

SECTION  DE  PHARMACIE. 

Mapport  de  MM^  Pelletier  et  Guibôùrt  ,  sur  un  mémoùv 
a{yant  pour  litre  :  Recherches  sur  l'emploi  des  sels  neutres 
dans  les  analyses  végétales  et  application  de  cette  mé- 
thode à  Topium  ,  par  M.  Robinet. 

PREMIÈRE     PARTIE.    / 

Messieurs ,  vous  nous  avez  chargés  ^  M.  Guibourt  et 
moi ,  de  vous  rendre  compte  d'^un  mémoire  de  M.  Robinet , 
mémbire  qui  n^est  luinmème  quela  première  partie  et  comme 
le  préambule  d'un  travaâl  qu'il  se  propose  de  voua  sou** 


366  lOURNAL 

meure ,  et  doui  le^  résultau  intéresaaus  tous  sont  dë}à 
connus  par  suite  de  communications  Terliales.^ 

Après  des  coosidératiouA  générales  sur  les  difficultés  de 
Tanalyâc  végétale  et  leurs  cauaea,  considérations  sîdoh 
toutes  nouvelles ,  du  moins  toutes  présentées  d'une  manière 
précise  et  dans  le  but  d'arriver  i  Texposition  de  son  sujcst  ; 
M.  Robinet ,  partant  de  ce  point  que  Taltérabilité  des-  sobr 
stances  organiques  par  la  plupart  des  agens  ehipiiques , 
réduit  k  un  très'petit  nombre  ceux  de  ces  ageqs  qu  on  pfsat 
employer  dans  l'analyse  végétale  pour  séparer  les  principes 
immédiats  sans  exercer  sur  eux  d'affinité  élémentaire  qui 
changerait  leur  nature  ;  M.  Hobinet  appelle  Tattentioa  de 
la  section  sur  les  modifications  que  la  présence  des  «ek 
neutres  produit  dans  Taction  •  dis^vante  de  Teau  sur  le0 
matières  végétales. 

Mais  ,  d'abord  ,  M.  Robinet  pose  en  principe  et  prouve 
par  l'expérience  que  la  plus  ou  moins  grande  di^sp^ubilité 
des  substances  da^s  l'eau  n'est  pas  toujours  ei^  irs^ison  ^^ 
leur  affinité  pour  ce  liquide  j  ou»  i^ice  uersi^^  qu'on .i^q  dpit 
pas  juger  de  l'affinité  de  l'eau  pour  une  substance  végétale 
par  la  facilité  avec  laquelle  leau  la  dissout ,  ni  même  par 
la  quantité  qu  elle  p^ut  dissoudre  à  une  température  don- 
née. Cette  affinité  ,  au  contraire  ,  doit  s'établir  d'après  les 
règles  observées  par  M.  Vî^uqueKn  e%  |^J^.  G^y-^Lussac  pour 
reconnaître  le  degré  d'affinité  des  sels  pour  l'eau. 

M.  Vauquèlin  a  fait  voir  què«i  dans  une  solution  d'nki 
sel  quelconque  on  ajoute  un  autre  sel  »  celui*ci  pourra  , 
en  se  dissolvant ,  séparer  et  précipiter  une  partie  du  jjre- 
mier.  Ce  cas  aura  lieu  si  le«el  ajouté  a  plus  d'affinité  pour 
l'eau  que  le  sel  primitivement  dissout.  Si  le  second  sel  est 
très-soluble ,  mais  a  peu  d'affinité  pour  l'eau ,  il  se  dissou- 
dra en  assea  grande  proportîoi»  sans  exclure  aucune  pordon 
de  l'autre.  Enfin  ^  si  le  sel  ajoutéi  est  peu  soluble  et  n'a 
pour  r^îAuquVne  faible:  affinité  9  il  ne.se  disspudra  dans 
le  liquide  qu'en  petite  quantité  ou  même  point  du  tout»  j. 


"Tf -r-i 


DE     PHARIHACIE.  307 

t)'ua:aiitre  côté,  M-  Gay-Lûs$ac  a. prouvé  que  te  degré 
d^ébullition  d'un^  solutiou  saline  saturée  ne  dépéi^daît  pas 
de  la  quantité  de  sel  dissoute,  mais  de  raffinitédece  sel 
pour  Peau.  La  même  loi  existe  pour  les  substances  végé- 
tales d  après  les  expériences  de  M.  Rpbineti  Ainsi  le  sucre 
et  la  gomme ,  quoique  fort  solubles  dans  Teau ,  ont  pour 
elle  peu  d'affînilé  ,  puisque  ppUr  le  sucre ,  par  exemple , 
nh  sirop  très-cuit  et  marquant  35^  à  Tàréomètre  ^}f}oni  à 
une  température  de  loS."*  cent,.;  tandis  qu'une  solution  de  * 
sel  marin  dans  Teau ,  marquant  seulement  20^ ,  élève  le 
thermomètre  au  même  point*  Or  la  solution  sacrée  cOn-* 
tedait  70  pour  cent  de  sucre ,  tandis  que  la  substance  saline 
ne  contenait  que  33  de  -sel . 

-  Pour  la  gomme ,  résultat  encore  plus  sensible.  Une  eau 
gommée ,  contenant  un  5'.  de  son  poids  de  gomme ,  bout 
B  100^  comme  l'eau  pure.  Son  affinité  pour  Teau  est  donc  « 
très-faible  ;  mais  si  le  sucre  ot  la  gomme  ont  peu  d  affinité 
pour  Teau,  ils  doivent ,  s'ils  sont  solubles  dans  les  solutions 
salines,  s'y  dissoudre  sana  précipiter  le  sel  »  et,  récipro- 
qxtement ,  une  solution  saline  peut  les  dissoudre  comme  les 
dissoudrait  de  l'eau  pure. 

Supposons  maintenant  une  substance  végétale  suscep- 
tible d'élever  de  beaucoup  le  point  d'ébuUition  de  l'eau  , 
elle  aura^une  grande  affinité  pour  Peau  ;  alors ,  mise  en 
contact  avec  une  solution  saline,  elle  précipitera  du  sel  ou 
du  moins  ne  se  dissoudra  qu'en  plus  petite  quantité  que 
dans  l'eau^pure. 

M.  Robinet ,  partant  de  ces  principes ,  a  essayé  l'action 
de  la  solution  de  sel  marin  comparée  à  celle  de  l'eau  4ur 
différentes  substances  végétales.  Il  a  vu  en  général  que  les 
principes  colorans  se  dissolvaient  moins  bien  et  en  moindre 
quantité  dans  l'eau  salée  que  dans  l'eau  pure*  Aii^si,  par 
exemple,  la  cochenille  communique  à  peine. une  teinte 
rosée  à  la  solution  de  sel  marin  *,  la  garance  ne  cède  qil'un 
peu  de  matière  jaune  ^  etc.  L'opium  est  la  substance' qui  a 


368  JOURNAL 

fourni  les  rësnluts  les  plus  singuliers  el  les  plus  intëres^ 
sans  }  mais  comme  ils  feront  le  sujet  d'un  mémoire  partie 
cnlier ,  nons  nous  bornerons  i  dire  que  la  solution  de  sA 
marin  à  i5  degrés  dissout  les  sels  contenus  dans  Topinm  et 
peu  de  matière  colorante ,  de  lelle  sorte  qu'en  évaporant 
la  solution  à  siccité  et  traitan.t  le  résidu  par  Talcohol  on 
obtient  dissout  dans  ce  menstrue ,  et  Ton  en  retire  par  é¥ia-* 
poration  un  sel  i  base  de  morpbine*  L*examen  de  ce  set 
fera ,  comilie  nons  Favons  dit ,  le  sujet  d'un  autre  mé^ 
moire. 

Nous  ferons  remarquer  ici ,  avec  M»  Robinet ,  que  les 
principes  colorans  sont  en  général  ceux  qui  se  dissolvent  le 
moins  dans  Feau  salée.  Ne  serait-ce  pas  parce  qu'ils  sont  » 
du  moins  pour  la  plupart ,  insolubles  dans  l'eau  par  eux- 
mêmes  ,  et  que  quand  ils  se  dissolvent  ce  n'est  que  par  suite 
d'une  réaction  qu'exercent  sur  eux  les  principes  solnbles  qui 
ont  à  la  fois  de  Taflltiité  pour  eux  et  pour  l'eau.  Dans  une 
solution  saline ,  ces  matières ,  obligées  en  quelque  sorte  de 
lutter  contre  le  sel  minéral  dissout  dans  l'eau ,  perdent  leur 
faculté  de  réagir  sur  les  substances  colorantes  auxquelles 
elles  étaient  unies* 

M.  Robinet  a  observé  qu^il  existait  de  grandes  différences 
entre  la  force  dissolvante  des  différçps  sels.  Ainsi ,  par 
exemple ,  si  l'on  traite  de  l'opium  par  une  solution  de  mU"? 
riate  de  soude  marquant  5** ,  par  une  solution  de  sulfate 
de  soude  marquant  10^9  et  par  une  solution  de  nitre  mar- 
quant 17^  9  on  ne  dissaut  pas  sensiblement  plus  de  matière. 
De  même ,  une  solution  de  muriate  de  soude  à  ao®  ne  se 
eolore  pas  plus  qu'une  solution  de  tartrate  de  potasse  a  4o** 
On  découvre  de  suite  la  cause  de  cette  anomalie  apparente 
en  élevant  à  l'ébullition  les  deux  solutions  salines.  L'une 
et  l'autre  marquent  alors  le  même  degré  io5  à  l'aréomètre 
centigrade. 

Le  sucre ,  dissout  dant  l'eau  salée ,  né  fermente  point 
par  l'addition  d'un  peu  de  ferment  ;  mais  M»  Robinet  dé- 


DE     PH^TksyiXClE.  369. 

montre  que  le  ferment  n'est  nullement  soltible  dans  Teau 
salée  ;  et  en  appliquant  cet  axiome ,  corpora  non  agunt  nisi 
sinl  soItUa  9  on  se  rend  facilement  compte  de  ce  fait  qui* 
nous  parait  donner  la  théorie  de  la  conservation  des  sub- 
stances organiques  à  Taide  de  la  salaison. 

Ce  premier  mémoire  de  M.  Robinet  nous  paraît  très* 
digne  des  eucouragemens  de  la  secûoil ,  et  uous^  fait  vive-^ 
nient  désirer  la  communication  de  ceux  dont  il  est  en 
quelque  sotte  le  préambule.  M.  Robinet  a  dans  les  mains 
un  nouveau  moyen  d'analyse;  nous  ne  doutons  pas  qu'il 
n'en  tire  un  grand  parti.  J.  Pelletier  ,  G.  Gtjibouht. 


DEUXIEME    PARTIE. 


Nous  allons  ici  suivre  M.  Robinet  dans  l'application  de 
ses.nouveaux  procédés  à  l'analyse  de  l'opium  ,  et  dans  l'ex^ 
posé  des  faits  nouveaux  qu'il  a  consignés  dans  la  deuxième 
partie  de  son  mémoire.  > 

M.  Robinet  annonce  que  dans  l'exposé  de  ses  expériences 
tt  il  ne  suivra  pas  l'ordre  dans  lequel  elles  ont  été  faites , 
parce  que  cet  ordre  n'est  pas  toujours  méthodique,  qu'il 
préfère  celui  qui  rendra  les  résultats  plus  clairs,  les  amè^ 
nera  d'une  manière  plus  naturelle  et  facilitera  la  vérifica- 
tion des  faits.  »  Toutefois  M.  Robinet  ayant  à  vous  entre*» 
tenir  d'une  méthode  nouvelle ,  a  exposé  des  faitsqui  l'ont 
quelquefois  entraîné  d'abord  dans  des  routes  écartées, 
ayant  à  vous  faire  voir  comment  il  est  revenu  à  la  vérité  , 
pourquoi  il  a  abandonné  telle  manière  ^e  voir  pour  adopter 
celle  que  des  expériences  nouvelles  et  plus  exactes  lui  ont 
fait  adopter,  M.  Robinet ,  disons-nous ,  a  été  obligé  d'en- 
trer dans  une  foule  de  détails  et  de  discussions  qui  peut- 
Être  empêchent  y  du  moins  a  une  simple  lecture  ,  de  saisir 
r«msémble  de  son  mode  d'analyse ,  et  de  concevoir  de  suite 
les  faits  nouveaux  que  présente  ce  travail  vraiment  remar^ 
quable.  Nous  allons  donc ,  avec  autant  4^  concision  qu'il 
nous  sera  possible ,  vous  indiquer  la  marche-  qu'a  suivia 
XI*.  Année^  ^^  Août  1825*  '  %S 


SjO  JOURS'AI 

M.  Robinet  Jans  Tonalyse  de  l'apium  par  rapplicailion  dr 
remploi  des  sololioas  aalineâ ,  et  Vous  exposer  les  bits  nou-* 
Teaux  dont  la  chimie  s*est  enrichie  par  ce  travail. 

analyse  de  Topium, 

M.  Robinet  traiteropium  à  deux  reprises  par  aae  soki* 
lion  de  sel  marin  à  1 5*^  de  densité ,  dans  la  proportion  de 
aix  parties  de  solution  contre  une  d'opium  pour  la  pre- 
mière fois ,  el  quatre  parties  pour  la  seconde  à  la  tempéra- 
ture ordinaire  deTatmosphère. 

.  Les  liqueurs  filtrées  soiit  alors  mises  à  évaporer.  Au  mo-» 
ment  où  le  sel  marin  commence  à  se  déposer  on  voit  sur- 
nager une  matière  brune  huileuse.  Cest  la  combinaison  de  la 
morphine  contenue  dans^Topium  avec  Tacide  qui  la  sature. 
On  pourrait  dès  lors  l'enlever  ;  mais  il  est  préférable  d'éva-* 
porer  le  liquide  pour  obtenir  toutes  les  matières  qu*il 
tenait  en  dissolution'et  qui  se  présentent  sous  forme  de 
masse  salive. 

Dans  cet  état  on  lé  traite  par  de  Talcohol  à  38^  froid. 
Après  une  âig<^^tion  de  quelque^  heures ,  facilitée  par  Tagi- 
tation  ,  on  décante  et  Ton  remplace  l'akohol  chargé  de» 
matières  solubles  4)ar  de  nouvelles  quantités  d'alcohol^ 
opération  qu'on  renouvelle  trois  à  quatre  fois. 

Ce  traitement  par  Talcohol  a  pour  but  de  faire  le  départ 
du  sel  marin  contenu  dans  la  masse  saline  d'avec  les  prin- 
cipes de  Topium  qui  se  trouvaient  d'abord  en  solution 
avec  lui. 

On  évapore  alors  au  bain-marie  la  teinture  alcohpltque 
jusqu'à  ce  qu'elle  soit  eh  consistance  sirupeuse  9  6i\l  aban- 
donne à  elle-même ,  et;  ordinairement  au  bout  d6  deui) 
jours  elle  est  prise  en  masse  cristalline  formée  de  marne** 
Ions  et  d'aiguilles.  On  fait  égoutter  les  cristaux  e^on  le» 
lave  avec  un  peu  d'alcohol  ;  alors  on  peut  le&  redissoudi^ 
dans  une  petite  quantité  d'eau  bouillante  ;  ils  cristallisent 
de  nouveau.  C'est  le  sel  de  morphine ,  ici  qu'il  est  eontenia 


«DE     PHABMAGIE. 


371  ■  '     \ 


daos  ropitxmi,  et  sur  lequel  oous  reviendrons,  ^vec  M*  Ao- 
bjnét. 

On  réunit  les  eaux  nière^  de  ces  cristaux  avec  Teau  mère  . 
alcoholique  de  la  première  cristallisation  ;  on  lai&se  évapo- 
rer à  Tair  libre  ;  à  mesure  que  la  solution  se  concentre  le 
sel  d'opium  est  éliminé  par  ce  qui  reste  de  muriate  fie  soude 
et  qui  suffit  pour  saturer  Teau.  Il  vient  nager  à  la  $urface 
du  liquide  ;  on  l'enlève  et  on  le  £ait  cristalliser  en  le;  re- 
dissolvant dans  Feàu  pure.  En  même  temps,  ou  plutôt  sur 
la  fin  4e  V^vaporation.  et  peu  avant  que  le  sql  marin  ne  se 
dépose,  il  se  fait  au.Cood  du  vase  une.Qri$^lIi$£dion  saline 
sous  forme  d'une  croûte  grenue.  Ce  nouveau  sel ,  examiné 
el  analysé  avec  soin  par  M.  Kobinet ,  s*e^  trouvé  être  du 
méconate  ae^de  de  soude.  On  le  purifie  en  le  redissolvatit  • 
dans  Teau  bouillante  et  laissant  cri^tallî^e)^,. 

Ce  méconate  acide  de  soude ,  bien  nxoîns  soloblë  dans 
Teau  pure  que  le  sel  à'  base  d^  morpl^ine  qui  se  trouvait 
avec  lui ,  se  sépare  cependant  en  dern^j?  de  la,  solution  de  . 
sel  marin ,  parce  que ,  bieii  que  moins  sq}uble.,  ila  cepen- 
daut  pour  leau  plus  d'affinité  que  le,  sel  à  base  de  mor- 
phine. Une  chose  remarquable  que  nous  pouvons  dire  sans 
interrompre  l'exposé  de  la  marche  de  l'analyse ,  c'est  que 
l'acide  méconîque  dans  l'opiuiçi  e$t  uni  à  la  soude  ,  tandis . 
que  l'acide  qui  sature  la  .morphine ,  et  sur  lequel  nous 
reviendrons  ,  est  de  toute  autre  nature. 

,  Après  avoir  ainsi  procédé  à  la  s^aration  des  principes» 
de  l'opium  dissous  dans  l'eau  salée ,  M.  Robinet  revient  au 
marc  d*Qpium.,  c'est-à-dire  à  la  partie  d^  l'opjj^m  non  dis-* 
soute  par  la  solution  saline.  Il  traite  successiyen^eiKt  le 
marc  d'opium  par  Teau ,  par  l'alcohol, froid  ,.par  l'alcohol 
bouillant  et  par  Téther.  Par  l'eau  il  en  retii^e  enoore  une 
certaine  qpanti^é  de  sel  de  morphine  et  de  méconatQ,acide 
de  soude  ^  par  l'alcohol  froid  une  substance  résineuse  sèche 
très*fusible  ]  cette  matière  ,  quoique  obtenue  à  froid ,  une 
fois  desséchée  ne  se  redissout ^plu s  dans  l'alcohol  froid  ] 


3^1  JOURNAL 

elle  est  itt»eluble  dans  Téther,  Par  ralcohol  bouillant  ; 
M.  Robiuet  obtient  une  substance  qui  reste  molle  après 
réraporation  de  tout  Talcohol  et  le  refroidissement.  Cette 
matière  est  celle  que  Bucholz  et  d^autres  chimistes  ont 
improprement  désignée  sous  le  nom  de  caoutchouc;  elle  a 
Fodeur  de  Topium.  M.  Robinet  pense  qu^elle  doit  avoir  de 
laction  sur  Téconomie  animale ,  et  qu'elle  mérite  de  fixer  ' 
l'attention  des  physiologistes.  Par  Téther enfin  M.  Robinet' 
obtient  la  narcotine ,  mêlée  d'abord  avec  nne  substance 
huileuse.  On  peut  séparer  ces  deux  matières  par  de  non- 
Telles  dissolutions  dansTéther,  la  narcotine  cristallisant  par 
le  refroidissement. 

Avant  de  passer  à  Texamen  particulier  des  divers  pro« 
duits  de  l'analyse  de  l'opium,  M.  Robinet  s'occupe  de 
quelques  modification^  dont  est  susceptible  le  procédé  qui  ' 
vient  d'être  décrit. 

Nous  ne  suivrons  pas  ici  M.  Robinet,  parce  que  cette 
partie  de  son  mémoire  doit  être  méditée  par  ceux-là  seu-**  ' 
lement  qui  veulent  répéter  ces  expériences  et  qui  s'occu* 
peut  spécialement  d'analyse  végétale»  Nous  les  renvoyons  à 
la  lecture  du  mémoire  original» 

M.  Robinet  passe  ensuite  à  l'exposé  de  l'examen  des  pro«> 
duits  qu'il  a  obtenus  ;  savoir  :  le  sel  de  morphine ,  le  me- 
conate  acide  de  soude,  la  résine  sèche,  la  résine  molle  , 
l'huile  et  la  narcotine.  Nous  ne  suivrons  pas  M.  Robinet 
dans  l'examen  de  ces  substances  ,  et  nous  n'ajouterons  rien 
k  ce  que  nous  avons  dit  pour  seulement  les  caractériser^  ' 
Nous  engagerons  toutefois  M.  Robinet  à  s'en  occuper  d'une 
manière  toute  spéciale.  Les  substances  n'ont  pas  été  suffi- 
i^amment  examinées,  et  M.  Robinet  lui-même  les  a  un 
peu  négligées  pour  s'occuper  plus  spécialement  des  sels  de 
l'opium  qui'étaient  le  but  principal  de  ses  recherches. 

Du  fnéconaie  acide  de  soude. 

Le  sel  obtenu  par  le  procédé  que  nous  avons  indiqué 
présente  les  caractères  suivâlhs  :  il  est  blanc ,  grenu ,  d'une 


DS      PHARMACIEN  375 

dureté  sablotmeuse.  M.  Robinet  n*a  pu  dëc^rminer  la  foosQ 
géométrique.  Il  est  moins  soluble  dans  Teau  que  le  sel  de 
morphine  qui  Vaccompagne  dans  Topium.  L'alcohol  dé- 
'iflegmé  le  dissout  à  peine  ;  il  peut  servir  à  le  débarrasser 
des  sels  de  morphine,  L'alcohol  un  peu  affaibli  le  dissout 
bien  ;  sa  dissolution  aqueuse  est  acide  et  rougit  fe  tour- 
nesol. 

Il  produit  avec  les  sels  de  fer  suroxidés  une  couleur 
jr0uge  des  plus  intenses;  la  solution  coneentrée  ne  préci- 
pite  nrpar  le  muriate  de  platine ,  ni  par  Tacide  oxaliquej 
la'potasse  et  rammoniaqne  rCj  font  piis  de  précipité.  11  ne 
rougit  pas  par  Tacide  nitrique.)  calciné  il  laisse  du>  sousr 
carbonatede  5e«tde,d'où  M.  Robinet  CAncLut  qu'il  est 
▼éritaUement  formé  d'acide  mécouique  et  de  soude*  D'un 
autre  côté,  M.  Robinet  ayant  trouvé  ,.  ainsi  que  noua 
allons  le  dire  ,  que  le  sel.  de»  m/>rphine  dont  il  a  été  sé^- 
paré  ne  contient  pas.  d'acide  méconique ,  il  est^  amené  à 
eaxoBclure  ^  contre  l'assertion  de  Seriuerner ,  que  l'acide 
méconique  qui  existe  bien  dans  l'opium  n'y  est.pas  combiné 
avec  la  Imorphine  mais  bien  avec  la  soude.. 

Quant  à  nous,  l'opinion  de  M,  Robinet  nous  parait  ttèsr 
prd:>able ,  mais  non  pas  rigoureusement  démontrée..  Il 
pourrait  se  faire  qu'indépendamment  du  sel  de  morphine 
démontré  par  M.  Robinet  y.  et  dans  lequel  la  morphine  est 
saturée  par  un  acide  différent  du  méconique ,  il  eieiste  du 
méconate  de  morphine ,  mais  que  ,.par  suite  de  l'analyse  »  ce 
méconate  eût  été  décomposé,  par  le  muriate  de  soude  d'où 
serait  résulté  du  mécoqate  de  soude.  Toutefois  qette  ma^ 
niëre  de  voir  que  nous  exposons  pour  montrer  que  pous 
n'éludons  pas.  les  objections  qu'on  pourrait  faire  à  M.  Ro- 
)>inet  n'est  qu'hypothétique  v  il  tie  nous  parait  même  pas 
probable  qu'une  base  aui^i  fort£  et  un  acide  aussi  énergique 
puissent  se  séparer  pour  donner  lieu  à  de  nouveaux  sels. 
D'ailleuirs ,  pourquoi  rautrç  sel  de  morphine  n'aurait-il  pas 
été  décompose  ?  Ou  reste  il  suffira  à  M.  Robinet  de  mettre 


374  JOURÏfAL 

en  note  à  «on  ménloire  ai ,  lorsqu  il  a  svhstiiné  le  mtraitè 
de  potasse  et  le  snlfate  de  magnésie  au  muriate  de  sonde 
pour  obtenir  le  sel  de  morphine ,  il  a  aussi  obtenu  du  me- 
conate  de  soude ,  ce  que  nous  n*avons  pas  trouvé  exprimé 
'd'une  mamère^positivedans  son  mémoire. 

Du  sel  de  ntorphine  contenu  dans  topùun  et  obtenu  par  ïf' 

procédé  ùuUqué. 

M.  Robinet  consacre  une  grande  partie  de  son  mémoH*e 
À  Fétude  de  ce  sel  et  à  là  détermination  de* lacide  qu'il 
contient.  Une  propriété  singulière  de  ce  sel  est  de  devenir 
d'un  bleu  intense  parle  contact  des  sels  de  fer  ftûeosidés. 
Cette  propriété  fit  soupçonner  à  M.  Robinet  qu'il  emme- 
nait soit  de  l'acide  gallique ,  soit  de  l'acide  bydrocyanique. 
De  là  une  longue-série  d'expériences  que  M.  Robinet  rekte 
dans  son  mémoire  ;  nous  ne  les  rapporterons  point  ;  nous 
nous  contenterons  de  conclure  avec  lui  que  l'acide  combiné 
â  la  morphine  n'est  point  de  l'acide  gallique ,  car  il  ne  pré- 
cipite pas  en  rouge  les  sels  de  titane,  ce  que  font  les  gal^ 
lates  et  même  le  gallate  artificiel  de  morphine  ;  ({ue  ce 
n'est  pas  de  l'acide  hydrocyanique  ,  parée  que  cet  acide  , 
d'après  les  recherches  de  notre  collègue  M.  Robiquet  et  les 
propres  expériences  de  l'auteur  de  ce  mémoire  ,  ne  peut 
se  combiner  aux  alcalis  végétaux  ;  que  d'aillears  cette  cou-- 
leur  bleue  disparait  par  le  contact  des  acides  faibles  ,  >de 
l'alcohol ,  de  Téther  acétique  non  acîde ,  etc.  ,  agens  qui 
ne  détruisent  pas  la  couleur  du  précipité  bleu  de  Prusse 
formé  par  les  hydrocyanates  dans  les  seTs  de  fer. 

Mais,  une  chose  décisive ,  c'est  la  suite  d'expériences  en- 
treprises par  M.  Robinet  sur  la  morphine  pure  et  qui  proDfve 
que  cette  basé  jouit  par  elle-même  ,  et  par  Ife  fait  de  sa 
propre  Tïaturé ,  de  la  propriété  de  deveînir  bleue  par  les 
sels  de  fer  peroirîdés  :  nouveau  et  exoellent  .moyen  de  re- 
connaître la  morphkie  et  de  la  distinguer  de  quelques  autres 
alcalis  végétaux  qui ,  cottime  elle  ,  roogîsseul  par  l'acide 


DE     PHARIttACIH,  3j5 

nrtrique.  Mais.qud  est  Tacide  qui  sature  la  morphine  dans 
Topium  ?  Nous  dirions  que  c^est  un  acide  nouveau  s'il  ne 
nous  semblait  pas ,  ainsi  qu'à  M.  Robinet  ^  être  l'acide 
différent  du  mëconique  et  que  M.  ïlobîquet  a  signale  dans 
l'opinn),  acide  dont  jusqu'ici  les  propriétés  sont  inconnues; 
mais  auquel  M.  Robinet,  qui  Ta  obtenu  pur  et  cristallisé , 
se  propose  de  consacrer  la  troisième  partie  de  ce  mémoire* 
î^our  le  séparer  de  la  morpbine  ,  M.  Robinet  dissout  le  sel 
dans  Feàu  et  y  î^oute  du  sous-acé(ate  de  plomb.  Il  se  fait 
111)  précipité  blanc  formé  de  plomb  et  du  nouvel  acide.  Le   , 
précipité  lavé  est    décomposé  par   Fhydrogènc  sulfuré. 
L'acide  Fechercbe  reste  en  Solution  ;  on  filtre  ,  on  évapore 
€t  on  Tobtient  cristallisé  par  le  refroidissement.  t)u  reste , 
M.  Robinet  déclare  que  c'esÉ  lé    procédé,  ie^mployé  par 
M.  Rôbiquet  pour  l'acide  xjii^il  a^  signalé  ,  et  que,  s'il  a 
obtenu  son  acide  plus  pur  et  dans  un  état  qui  lui  a  permis 
de  mieux  examiner  ses  propriétés  ,  c'est  qu'il  possédait  à 
f  état  de  pureté  plus  grande  sa  combinaison  avec  la  mor- 
pbine. 

Cet  acide  non-seulement  cristallisé  ,  mais  encore  forme 
des  sels  cristallisables  avec  la  potasse  ,  la  baryte  ,  Tammo- 
niaque  et  la  magnésie.  Il  sera  ,  comme  nous  l'avons  dit, 
l'objet  d'on  mémoire  particulier. 

L^auieur ,  datis  son  mémoire,  nV  pas  dénommé  cet  acide* 
Nous  lui  .proposerons  de  l'appeler  (xddecedéique ,  de  x'^^^  9 
tétedepavoL  La  combinaison  naturelle  dânfir  l'opium  serait 
Alors  le  eùdéatè  été  morphine,. 

Le  codéate  de  morphine  est  plus  soluble  à  chaud  qtf'i 
froid  )  il  cristillise  en  aiguilles  soyeuses  qui  partent  d'un 
centre  commun  et  forment  des  mamelons  hérissés  de  poin- 
tes \  il  est  soluble  dansTalcohôl ,  insoluble  dans  Péther  ; 
11  rougit  pbi^  i'aéidé  nnrîqite  concentré ,  se  -dissout  sans 
cfiervèscence  duns  les  âdidessulfuriqueef  hydrochlo/'ïqiie' 
affaiblis  t  parnii  les  sels  inétalliques  le  murinte  de  platine 
et  le  sous-atélâtft  de  plomb  seuls  le  pr^pitent ,  eic« 


n 


3^6  JOURKAL     DE      PHARMACIE.      . 

l)è  quelques  propriétés  dé  la  morphine. 

M.  Uobinet  ne  pouvait  faire  un  ai  long  travail  sur  ropium 
sans  signaler  dans  la  morphine  quelques  propriétés  ou 
nouvelles  pu  peu  connues.  Npus  ne  reviendrons  pas  sur 
la  propriété  de  bleuir  par  les  sels  de  fer ,  mais  nous  insis- 
terons sur  la  précipitation  de  tous  les  sels  de  nnorphine 
par  le  muriate  de  platine  ;  nous  engagerons  toutefois  M.  Ro- 
binet à>nous  faire  conuailre  la  nature  de  ce  précipité.  Un 
point  très-important  pour  Vhistoire  de  la  morphine  c'est 
sa  .solubilité  dans  les  alcalis  minéraux.  On  savait  bien  qu'un 
excès  d'ammoniaque  bû  de  potasse  redissolvait  la  morphine. 
M,  Robinet  a  montré, que  la  solubilité  de  la  morphine 
dans  les  alcalis  était  plus  grande,  qu'on  ne  l'avait  pensé", 
que  cette  solubilité  s'étendait  à  la  baryte  et  la  chaux  ;  que 
quelques-unes  de  ces  combinaisons  cristallisent  ;  qu'une 
solution  de  potasse  assez  concentrée  et  très-chargée  de 
morphine  ,  exposée  a  l'air ,  se  convertit  en  sous-carbonate 
de  potasse ,  et  que  la  morphine  s'en  sépare  en  aiguilles 
cristallines  qui  ne  retiennent  aucune  trace  d'acide  car- 
bonique ,  etc,        ^ 

Conclusion. 

Nous  n'avons  rien  à  ajouter  à  l'exposé  -que  nous  venons 
de  faire  des  mémoires  de  M.  Robinet ,  et  TAcadémie  a 
sans  doute  pris  avant  nous  des  conclusions.  Le  travail  de 
M.  Robinet ,  et  particulièrement  cette  seconde  pitrtie  ,  est 
très-digne  d'ôtre  réuni  aux  mémoires  de  TAcadémie ,  et 
nous  vous  proposons  de  l'adresserau  comité  de  publication. 

J.  PelLetieh  ,  G.  CrUiaOURÏ» 

/  »  •    1  •      - 

»•'■•■ 

.  MM.  Heâry,  père  et  fils,  viennent  de  publier  un  ouvrage 
ayant  pour  litre  :  Manuel  <ï analyse  chimique  des  eaux  mi" 
nérales  ,  médicinales ,  et  destinées^  à  téconomie  domestique* 
Nous  en  rendrons  compte  dans  le  N°.  prochain. 


I 

\ 


BULLETIN 

DES  TRAVAXJX  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMAOÉ 

DE  PARIS; 

» 

'  Rédigé  par  M.  He1(iit  ^  secrétaire  général ,  et  par  une 

Commission  spéciale. 


,  ♦ 


EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL 
'  De  la  séance  du  i6  août. 


'  Le  secrétaire  général  annonce  Tenyol  de  pliuienrs  jour- 
naux nationaux  et  étrangers* 

M.  Geiger ,  professeur  à  Heidelberg ,  adresse  à  la  Société 
le  Manuel  de  Pharmacie  qu*il  vient  de  publier  en  Aile* 
magne. 

M.  Brandes ,  rédacteur  des  Archives  des  Pharmaciens 
de  r  Allemagne  septentrionale  ,  envoie  la  .première  livrai- 
son du  Répertoire  des  sciences  chimiques. 

M.  Thibierge  réclame  Tinsertion  dé  son  nom  sur  la  liste 
des  cor;respondans.  Le  secrétaire-général  dit  que  c^est  par 
erreur  dana  Timpresaion  que  le  nom  de*notre  confrère  a 
été  omis. 

-  M.  L. . .  • ,  élève  en  pharmacie  chezi-  M.  -Borde ,  rue 
Saint-Honoré  >  adresse  un  mode  de  préparation  du  cérat 
blanc. 

Le  même  communique  des  observations  sur  Texeniico 
de  la  pharmacie. 


38o        BULLETIN  DES  TRaVaUX 

Quelques  personnes  aTaient  àé^k  cherché  i  déterminer 
les  substances  auxquelles  cette  eau  devait  ses  propriétés  , 
et  y  avaient  reconnu  une  certaine  quantité  de  magnésie  ; 
mais ,  comme  on  n'en  avait  fait  aucune  analyse  exacte^  j'ai 
pensé  qu'il  pourrait  être  intéressant  et  utile  d'examiner 
cette  eau  avec  soin  ;  c'est  ce  qui  m'a  engagea  entreprendre 
l'analyse  suivante. 

Propriéiés  physiques.de  Teau  de  Lasserre. 

Cette  eau  est  d'une  limpidité  parfaite  ;  elle  n'a  pas  d'o^ 
deur  ni  de  saveur  particulières  sensibles. 

'  Sa  pesanteur  spécifique ,  comparée  i  celle  de  l'eau  di- 
stillée, est  de  i,oo3. 

Un  thermomètre  centigrade ,  plongé  dans  l'eau  de  cette 
source,  est  desqendu.de  18^,75  à  i^%5. 

Il  m'a  été  impossible ,  a  cause  de  la  disposition  particu- 
lière de  la  source ,  et  par  défaut  de  ce  qui  m'aurait  été  né- 
cessaire ,  d'évaluer  d'une  manière  certaine  la  quantité  d'eau 
qu^elle  fournit  dans  un  temps  donné  ;  je  puis  dire  seule- 
ment qu'elle  est  assez  abondante. 

Examen  de  Teau  par  les  réactifs. 

Le  sirop  de  violettes  j  versé  dans  cette  eau ,  a  verdi  d'une 
manière  assez  marquée^  (Voyez ,  a  la  fin  de  ce  ihémoîre,  des 
observations  sur  ia  cause  de  ce  phénomène.  ) 

La  teinture  de  tournesol  n^a  pas  rougi  sensiblement. 

Le  nitrate  de  baryte  y  a  formé  un  précipité  blanc  qu'un 
excès  d'acide  n'a  pas  fait  disparaître.  . 

Le  nitrate  d'argent  ^  un  précipité  blanc  assez  abondant 
que  l'ammoniaque  a  fait  disparaître  entièrement.  Quelques 
ihstans  après ,  l'eau  contenant  un  excès  d'amn^oniaque  s  est 
troublée ,  et  il  s'y  est  formé  un  précipité  floconneux  sem- 
blable a  celui  qu'y  produisent ,  comme  on  le  verra  plus 


1>K    Vk    SOCIÉTÉ    DE    PHARMACIE.  38 1 

las ,  la  chaux  ,  la  potasse  ;  mais ,  au  lieu  d^étre  blanc  ,  il 
paraissait  légèrement  rose, 

L'oxalate  cTammoniaque ,  un  trouble  assez  fort  qu'un 
excès  d'acide  oxalique  n'a  pas  fait  disparaître.  Lé  même  . 
réactif  a  encore  troublé  Teau  après  qu'elle  a  eu  bouilli ,  ce 
qui  y  annonce  la  présence  de  seU  calcaires  autres  que  lé 
carbonate.  . 

Le  sous-acétate  de  plomb ,  un  précipité  blanc  tr^s-âbo|i- 
dant ,  entièren^ent  soluble  dans  un  excès  d'acide  nitrique. 

L'hydrocyanate  de  potasse  ferrure ,  rien  après  y  avoir 
ajouté  quelques  gouttes  d'acide. 

L'infusion  alcoholiqjue  de  noix  de  galle ,  rien  d'abord  y 
mais  quelques  instans  après  l'eau  s'est  troublée  sansce-^ 
pendant  produire  de  couleur  qui  anuonçât  la  présence 
du  fer. 

L'ammoniaque ,  la  potasse,  un  précipité  blanc  flocon- 
neux assez  abondant. 

^a  chaux ,  même  précipité^  mais  plus  abondant.  Tous 
ces  précipités  étaient  facilement  solubles  dans  les  acides  , 
et  entièrement  seipblables  par  leur  aspect  floconneux  aux 
précipites  de  magoësie.  _ 

Le  chlore  n'y  a  produit  aucun  trouble. 

Soumise  à  l'ébullition ,  cette  eau  s'est  troublée  ^t  a  laissé 
déposer  un  précipité  blanc  que  j'ai  reconnu  pour»  un  car-^ 
bonate  au  moyen  de  l'acide  hydrochlorique  ,  qui  y  a  pro- 
duit une  vive  efiervescence  ;  ensuite  j'ai  versé  du  bi*carbo* 
nate  de  potasse  dans  cette  éau  qui  avait  bouilli  3  il  ne 
s'y  est  pas  formé  de  précipité  sensible.  Pai  fait  chauffer ,  et 
bientôt  la  liqueur  s'est  troublée  ,  indice  certain^de  la  pré- 
sence de  sels  magnésiens  autres  que  le  carbonate  (i). 


(i)  Cependant  y  dVprés  des  obserratioBS'qae  j'ai  faites  ensuite  sur 
l'emploi,  comme  rëactif ,  du  bi-carbonate  de  potasse,  observa lionf  qui 
n*ont  point  encore  été  publiées ,  et  desquelles  il  résulte  que  le  bi-carbo- 


3f^2  fiU.LLETI^'    1>ES   TIBLKVMUX    -- 

Soumise,  de  même  à  rébuUiuoa ,  dm^  nn  peûtt  mactras  / 
sur  rouverture  duquel  était  placé  uo  morceau ;4e  papier 
de  tournesol,  rougi  et  mouillé  ,^ce  papier  n'a  oiiUenicnt 
changé  de  couleur ,  ce  cgii  annouce  Tabsence^du  cari(>oo9le;, 
d'ammoniaque. 

J*ai  ensuite  versé  de  la  potasse  caustique  daQ3une  cex^ 
taine  quantité  de  cette  eau  ;  j'ai  filtré ,  et  j'ai  fait  évaporer 
le  liquide  jusqu^à  siccité.  Le  résidu  ^  mis  sur  des  charbons 
incandescens,  n'en  a  pas  augmenté  la  combustion,^  et^  mêle 
avec  de  la  limaille  de  cuivre  ,  l'acide  sulfurique  verso  s^v 
lé  mélange  n^en  a  pas  dégagé  de  V9peu;rs  nitreqses ,. preuves 
certaines  de  Fabsence  des  nitrates. 

La  même  opération  ma  mis  a  même  de  m'assurer  que, 
cette  eau  ne  contient  pas  de  sels  ammoniacaux  autresique. 
le  carbonate  dont  j^ai  déjà  reconnu  l'absence.  En  effet , 
soumise  à  1  ebullition ,  elle  n'a  pas  laissé  dégager  de  Vapi- 
moniaque ,  comme  je  m  eh  siiis  convaincu  au  moyen  d*iin 
.  morceau  de  papier  de  tournesol  rougi  et  mouillé  ^  pl^cé 
sur  rouverture  du  matras  :  ce  papier  a'a  nullement  changé 
de  couleur.  H'  est  înutîïe  de  faire  observer  que ,  si  ces  sels 
eussent  été  contenus. dans  Peau ,  ta  potasse  en  aurait  séparé' 
Tammoniaque  qui  se  serait  manifestée  soit  par  son  odeur  , 
soit  au  moyen  du> papier  <rou^. 

Par  ces  éssiùs'  préliminaires  je  me  suis  convaincu:  que 
l'eau  soonris^  à  mon  esân^n  Qontrem  deVsuI£i«eè ,  des  hf- 
Arochlovates  et  descarbonates^'à  base  de  cha«ntet  de  magné-* 
aie ,  et  qu'elle  ne  contient  ni  d  acide  libre  ,  ni  de  nitrate  , 
ni  de  sels,  à  base  de  fer  ou- d'ammoniaque ,  ni  d^hydrogène 
sulfuré  ou  des  hydrosolfates ,  ni  de  carit>onate  de  sonde , 
dont  rexistence  dans  cette  eau  est*  exclue  par  celle  des  sels 


Diate  àé  potasse  ne  pt<$cipite  quVn  partie  1^  chaux  de  ses  dissoIutioDs* 
aalinta»  le  pbëao.fi^QQ.q,ue  j«  viens  d«  décrire  n'es(  pa^  un  indice  aussi 
çevtaia  qa*oa  Ta  cru  jasqu^ici  de  la  préseuce  d6  sels  man^^ei^s  dutres- 
que  le  carbonate. 


p 

DE    là    SOCIÉTÉ    DK^   PHA^nittAClE.  38lS 

magmsMiiB  aotnes  t[ti«  le  carlioiiale ,  'qî  eufia  de  ma** 
tière  animale.  '  '         '   . 

Extraction  des  matières  volatâes. 

•.  '       .   ^  •  ..   .         •     ■ 

Millç.ÇiTjqnmçç.d'çaUy,  chauffés  jusqu'à. l'é^i^lljpoii  dans 
un  pçti|  inaU'4$  jejQtièrçp[ieQt  plein ,  bien  luté  y  et  auquel 
ë^itadap^/^.u^tu^ede  verj;e  é^al^ementre^^^  ^^.f?^.!i  ^\ 
al^it  s^engager  aous  une  éprouye^tte  |radu,ée ,  plein  de  .mer- 
cure ,  ont  fourni  ^2  ,c^qtimètre$  cubes  3g  de  gaz  à  la  tei!nr 
pérature  de  iS'*^!  ceu^îgf. ,  et  s,oi^s  la  pression  à^o^-^^^'j. 
Quaaid  il  o^e.  s'es^  plus  rien  d^é^a^é  ,  j'ai  fait  rp^sser  $ous 
l'éprouvette  un  ^lorceau  de  pptassç  caustique  pour  c^b§o«rbeç 
Tacide  carbonique  qui  pouvait  être  luêlé  au  ga^^  Àjf^^^ 
avoir  agité ,  j'ai  mesuré  avec  tputes  les  précautions  conve- 
nables, et  le  gaz  s^est  trouvé  réduit  à  48  centim.  çMb.,,9i. 
Ils  étaient  donc  in^i^lés  avec  43  c.  c.  48  d'acide  carbonique. 
Pour  analyser  cette  portion  j^staute  que  je  supgqsais,ètre 
de  IVir  atmosphérique,  je  l'ai  qîiise^  en  contact  ayec  du 
phosphpre  que.  jVi  lais^i  jusqu'à  ceq^u'il  n,e  parût  plus 
lumineux  à  l'obscurité  :  alors  jr'ai  mesuré  de  nouveau ,  et 
le  gaz  s'est  trouvé  réduit  à  39c.  c. ,  ;3  à  |^  l^empérature* 
de  ia*,5.<jentigr.  y  et  sousr  la  pressjo^  de  d™*,76t  quî  j  ra- 
menés pai:  le  calcul  à  la  température  àp  i3*,  i  of  nliigr.  et  à 
la  pression  de  p™-, 7 67  ,  température  çt  pression  primitives 
du  gaz ,  se  sont  réduits  à  38  c...c.,9i.  Ce  gaz  restant  étei- 
gnait l^s  corps  en  combustion  élue  précipitait  pas  l'eau  de 
chaux  :  c'était  donc  de  l'azote,  {^'absorption  par  1^  phoàphore 
avait  donc  été  de  10  cent.  cub.  d'oxjgène  ,  c.e  qui  prouve 
queles4B,  c.  c.  gx  étaient  de  l'air  atmosphérique.  Oh  voit ,  - 
d'après  ces  expériences ,  qu'un  litre  de  cette  eau  contient 
48,  c.  c.  gi  d'air  atmosphérique,  et  43,  c.  c.  48  d'acide  car- 
bonique àia  teippéra^ture  de  i3%i  centigr. ,.  et  sous  la 
pression  de  0,^-767. 

D'après  U  qi^anti.t,^  de  c/|rboiiates  de  chaux  et  de^  nia- 
gnésie  que  j'ai  obtenue  p/r  9u\te  de  l'évapor^^tip^  de  Teaut 


384        BULLETIN  DES  TKAVÀUX 

je  regarde  cette  quantité  diacide  carbùnicpie  comme  Cor- 
xnant  avec  ces  bases  cala  presque  totalité  de  ces  bases  des 
hî^carbonates. 

N'ayant  eu ,  dans  cette  première  expérience ,  d'autre 
objet  que  celui  de  connaître  la  quantité  d*oxigène  et  d^azote, 
et  désirant  connaître  d'une  manière  plus  certaine  la  quan- 
tité diacide  carbonique  contenue  ^dans  cieittè  eau  ,  j^en  ai 
mis  1 1 13  grammes  dans  un  matras  ,  à  Touverture  duquel 
était  adapté  un  tube  de  verre  qui  allait  plonger  dans  une 
épronvette  contenant  de  Thydrochlorate  de  chaux  ammo- 
niacal. Au  bouchon  qui  fermait  Téprouvette' était 'adapté 
un  autre  tube  semblable,  qui  allait  se  rendre  dans  une  autre 
éprouvette  contenant  de  l'eau  de  chaux  destinée  à  absor-^ 
Bûr  Tacide  carbonique,  si ,  par  hasard,  il  s'en  échappait  de 
la  première  sans  avoir  été  absorbé.  Tout  l'appareil  étant 
bien  luté ,  j'ai  noté  les  degrés  du  thermomètre  et  du  baro^ 
niètre ,  et  j'ai  chauffé  peu  à  peu  jusqii^à  porter  le  liquide 
i^  l'éballition  ;  bientôt  il  s'en  est  dégagé  un  gaz  qui  a  trdtt« 
blé  fortement  la  dissolution  d^'hydrochloratc  calcairel 
Après  avoir  laissé  bouillir  Tea^  jusqu'à  ce  quMl  ne  se  déga- 
geât plus  que  de  la  vapeur  aqueuse  ,  j'ai  démonté  l'appa- 
reil', et  j'ai  soumis  à  une  ébullition  assez  long-temps  pro- 
longée la  liqueur  de  l'éprouvette  contenant  le^  préci|>ité 
de  carbonate  calcaire ,  dans  l'intention  d*en  séparer  tout 
le  carbonate  qui  aurait  pu  être  tenu  en  dissolution  par 
Thydrochlorate  de  chaux  ammoniacal ,  ainsi  que  le  recom- 
mande M.  Vogel  (Tbunui/ </e  Pharmacie  y  avril  iSsS}; 
ensuite  jV  filtré ,  j'ai  lavé  le  filtre  avec  soin ,  je  l'ai  fait 
sécher  parfaitement ,  et  je  l'ai  pesé  :  il  contenait  2^5  mil- 
ligrammes de  carbonate  calcaire»  Un  litre  d'eau  en  aurait 
donc  produit  aoti  milligr.  246.  Cette  quantité  de  carbo- 
nate représentant  4?  cent.  cub.  d'acide  carbonique ,  à  la 
températurede  1 3*,75  centig. ,  et  sons  la  pression  deo,<n-  760, 
température  et  pression  du  jour  de  l'expérience^  on  voit 
qae  cette  quantilé  d'acide  carbonique  s'accorde  assez  bien 


TJ-^' 


'DE    LA.    SOCIÉTÉ    DE    .PHAJ\M.AC1E.  385 

avec  celle  que  j  ai  dey  à  obtenue  dans  la  recherche  de  loxî* 
gène  ex  de  l'azote ,  siirtoul  si  je  fais  observer,  que  la  iiiîé^ 
rence  que  1  on  remarque  jdans  ces  dei^x  résultats  peut  être 
expliquée  par  la  quantité  diacide  carbonique ,  qui  a  dû  se 
.dissoudre  dans  la  petite  quantité  d'eaû  aVec  laquelle  se  trou* 
vaient  en  contact  les  gaz  que  j'ai  recueillis  sous  le  mercure. 
Je  -ferai  observer  encore  que  la  diflërence  paraîtrait  encore 
moindre  si  lé*  gas  eût  été  soumis  à  la  même  pression  et  à  la 
même  température  dans  les  deux  expériences.  On  voit 
aassi  que  la  quantité  jde  carbonate  que.  je  vien»  d'obteuir , 
ue  dificrant  de  celle  que  j'ai  obtenue  par  suite  de  révapo<«- 
raiioB'  de  Tea^i ,  comme  on  le  verra  plus  bas  y  qàe  d'envi- 
ron 54  milligrammes,  prouve ,  ainsi  que  jeTai  déjà  dit ,  que 
la  quantité  d'acide  carbonique  que  m*a  donnée  Texpérience 
précédente  formait  avec  la  presque  totalité  des  carbonates 
de  jchaux  et  de  magnésie  *des  bi-carbouates  solubles ,  les 
54  milligr,  de  carbonates  <le  différence  se  tronvaàt  dissons 
^  la  la  faveur  de  la  grande  quantité  d'e^u.  On  sait  que  ces 
caiJ)onates  ne  sont  pas  tout*à-fait  insolubles. 

Extraction  des  matières  fixes. 

Afin  de  connaître  la  nature  des  matières  fixes  dans  cette 
eau  et  leurs  proportions ,  j'en  ai  fait  deux  analyses.  Dans 
la  première  je  n'ai  eu  pour  but  que  d*en  connaître  la  na-» 
ture  9  et  dans  la  seconde  que  de  les  séparer. 

PREMIÈRE   AlfiLLTSB, 

Recherche  des  matières  fixes* 

Pour  reconnaître  la  nature  de  ces  matières ,  j^ai  £iit  éva« 
porer  une  assez  grande  quantité  d'eau ,  à  ime  dot^ce  cha-» 
leur  f  dans  une  petite  bassine  d'argent*  Quelques  instaps 
après  qu'elle  a  été  soumise  à  l'action  du  feii  il  s'en  est  dè^ 
!gage  ui^e  foule  de  btiUes  de  gaz ,.  et  sa  trapspareuce  a  été 
XI*.  Année.  —  Août  iSaS,  a6 


♦     • 


386         BULLETIN  DES  TRAVAUX 

assez  fortement  troublée  par  suite  à^  la  séparation  des 
carbonates ,  qui  sont  dev^ius  insolubles  dès  que  Tacide 
carbonique  qui  les  tenait  en  dissolution  a  été  dégagé  ,  et 
qui  se  présentaient  h  la  surface  de  l'ean  sous  forme  de 
pellicules  minces.  L*évaporatîon  a  été  continuée  ainsi  jus» 
qu*à  siccitéy  sans  présenter  aucun  phénomène  remalrquable. 
Le  résidu  ,  qui  attirait  assez  fortement  Thu  mi  dite  de  Tair, 
a  été  recueilli  avec  soin  et  traité  successivement  par  l'eau 
et  par  lalcohol  plus  on  moins  concentré ,  pour  en  séparer 
les  diverses  matières  qui  le  composaient. 

Premier  traitement. des  matières Jixçs  p€ur  Teau* 

Le  résidu  de  Tévaporation  dont  je  viens  de  parler  a  été 
traité ,  dans  un  petit  matras ,  par  sept  à  huit  fois  sou  poids 
d'eau  distillée.  Ce  liquide  a  laissé  une  assez  grande  quan- 
tité de  matière  à  dissoudre  après  avoir  été  soumis  à  Fébul- 
lition  pendant  quelques  minutes.  J'ai  filtré ,  j  ai  lavé  les 
matières  contenues  dans  le  filtre,  et  je  les  ai  recueillies 
dans^une  petite  capsule  de  verre.  J*ai  versé  peu  à  peu  sur 
ces  matières  de  Tacide  bydrocUorique.  faible  jusqu'à  ce 
qu'il  y  en  eût  un  très-léger  ^xcès.  Cet  acide  en  a  dégagé 
'  beaucoup  de  gaz  carbonique  ,  sans  cependant  les  dissoudre 
entièrement.  - 

La  portion  dissoute  par  l'acide  a  été  mise  en  contact  cfvec 
un  excès  de  carbonate  d'ammoniaque ,  dans  l'intention  de 
séparer  la  chaux  de  la  magnésie  que  j'y  supposais ,  ainsi 
que  l'a  proposé  M.  Longchamp  (  Annales  de  Chimie  et  de 
Physique  ^  tqm.  la).!!  s'y  est  formé  un  précipité  blanc 
assez  abondant  que  j'ai  reconnu  pour  du  carbonate  de  chaux 

"  par  le  moyen  de  l'acide  hydrochlorique  qui  en  dégageait 
l'ac^ide  carbonique  avec  effervescence ,  et  de  l'oxalate  d'am- 

'  jnoniaque  qui  formait  dans  la  dissolution  hydrochlorique 
un  précipité  insoluble  dans  un  excès  d'acide  oxalique.  La 

'  liqueur  y  séparée  par  le  filtre  du  carbonate  de  chaux  et  éva- 


.  » 


DE    LA  SOCIETE    DE     PilABttlAClE.  3^7 

.  por^  jusqu'à  siceité^  alaissé un  r^ésidu qui ,  traité  par  Teau, 
s'y,  est  dissous,  à  Texce^tion.  d'une  petite  quantité  de  ma- 
tière que  j'ai  reconnue  pour  du  ea^rbonate  de  magnésie  , 
puisqu'elle  se  disisolvait  dans  l'acide  hydrochlorique  avec 
effervescence^  que  la  dissolution  mise  en  contact  avec  du 
bi-carbonate  de. potasse  ne  se  troublait  pas  à  froid,  mais 
bien  à  chaud  ,\et  que  la  potasse  et  la  soude  y  formaient  des 
précipités  blancs  floconneux ,  insolubles  dans  un  excès  de 
tes  alcalis. 

La  portion  des  matières  insolubles  dans  l'eau  «  non  dis- 
soute par  l'acide  hydrochlorique  ,  a  été. recueillie  sur  un 
$hre ,  lavée  et  ensuite,  traitée  par  un  excès  de  carbonate 
de  potasse  pur  ,  dans  l'intention  de  décomposer  le  sulfate 
de  chaux  que  j'y  supposais ,  et  de  le  séparer  deia  silice  que 
j'y  supposais  de  même.  Après  une  assez  longue  ébullition , 

*  j'ai  filtré ,  j'ai  lavé  les  anatîères  restées  sur  le  filtre  ,  et  je 
les  ai  traitées  par  Taciile  hydrochlorique  ^  cet  acide  en  a 
dégagé  du  gaz  carbonique  9aus  Lp  dissoudre  entièrement. 
La  portion  non  dissoute  a  été  reconnue  pour  de  la, silice  : 
elle  était  insoluble  dans  l'acide  sulfuriqu.e ,  l'acide  nitrique 
bouillant ,  et  elle  en  possédait  toutes  les  autres  propriétés. 
Quant  à  la  portion  dissoute  ,  elle  contenait  de  la  chaux 
provenant  du  sulfate  de  chaux  décomposé  par  le  carbonate 
de  potasse  ,  puisqu'elle  donnait  par  l'oxalate  d'ammoniaque 
un  précipité  d'oxalate  calcaire  ,  et  que  la  dissolution  duv 
carbonate  de  potasse  donnait  par  le  nitrate  de  baryte  un 

,  précipité  qu'un  excès  d'acide  nitrique  ne  dissolvait^  qu'en 
partie. 

Traàement  par  ïaicohol  concentré  des  matières  fixes 

sotubles  dans  F  eau.  v 

La  dissolution  provenant  de  l'action  de  l'eau  sur  le  résidu 
de  l'évaporation  ,  jointe  aux  eaux  de  lavage  des  matières 
que  l'eau  n'avait  pu  dissoudre  ,  a  laissé ,  après  avoir  été 
évaporée  jusqu'à  siccité ,  une  matière  saline  légèrement 


38B        BULLETIN  DES  TRAVAUX 

colorée  ^  qui  à  été  traitée  i  plusieurs  reprises  ,  h  l'aide  d^uiie 
légère  chaleur,  par  de  l'alcohol  concentré,  ^e  liquide  en 
a  laiissé  une  partie  à  dissoudre,  qui  a  été  mise  de  côté 
pour  é^e  ensuite  examinée.  La  dissolution  alçoholiqùe  , 
Boumise  à  Tévaporation ,  a  laissé  un  résidu  qui  sVst  faci- 
leiheht  dissous  dans  Feau  ,  à  l'exception  d^une  très-petite 
qiiantité  de  matière  dont  une  partie  se  précipitait  à  la  sur- 
face du  liquide ,  sous  forme  de  pellicules  très-minces  iri- 
sées a  la  manière  des  sub^ances  résineuses  ;  mais. la  quan- 
tité en  était  si  petite  que  j'ai  négligé  de  Tisoler.  La  disso- 
lution aqueuse  ,  mise  eïi  contact  avec  le  Carbonate  d'am- 
moniaque ,  dans  l'intention  d'en  séparer  la  chaux  de  la 
magnésie  que  j'y  supposais  unie  h  l'acide  hydrochlorique , 
n'a  pas  ofiert  de  précipité ,  ce  qui  en  exclut  la  présence  de 
la  chaux.  J'ai  fait  évaporerjusqu^à  si ccité  cette  dissolution', 
et  j'ai  calciné  jusqu'au  rouge  ,  dans  un  creuset  de  platine, 

"i^e  résidu  de  Tévaporation,  afin  de  volatiliser  les  sels  ammo- 
niacaux ,  et  de  lès  séparer  par  ce  moyen  de  la  magnésie  et 
du  chlorure  de  sodium  que  l'alcohol  concentré  aurau  pu 
dissoudre.  Il  est  resté  en  effet  au  fond  du  creusât  une  ma- 
tière blanche  qui  ,  jtrlitée  par  l'eau ,  s'y  est  dissoute  en 
partie.  Jai  reconnu  que  la  portion  dissoute  estait  de  l'hy- 
'drochlorate  de  soude,  puisqu'elle  donnait  par  le  nitrate 
d'arge&t  un  précipité  sbluble  dans  l'ammoniaque  et  in- 

'  solùbte  dans  l^tcide  nitrique^  et  qu'elle  ne  précipitait  ni 
par  l'hydrochlôrate  de  platine ,  ni  par  le  carbonate  de  po- 
tasse. La  portion  non  dissoute  m'a  présenté  tous  les  carac- 
tères de  la  magnésie  que  j'ai  assignés  ci-dessus.  Comme 

^  |yir  les  essais  préliminaires  auxquels  j'avais  soumis  l'eau',  je 
m'étais  assuré  qu'elle  j^e  contenait  point  de  nitrate,  il  est 
évident  que  c'est  à  l'acide  hydrochlorique  que  la  magnésie 
devait  être  ilnie  ,  puisque  le  nitrate  et  l'hydrochlôrate  de 
Biagnéi^ie  sont  les  seuls  sels' magnésiens ,  solubles  dans  Pal- 
côhol  concentré ,  qui  existent  ordinairement  dàiis  les  eaux 
minérales.  '  ' 


DE    LA.    SOCIÉTÉ    DE    PHAHlIACtE*         3^9 

Traitement  par  Talcohol  peu  concentré  des  matières  fixes 

soluhles  dans  Ceitu. 

Les  matièred  que  f  aiçohol  concentré  n^avait  pas^ttaqnées 
ont  été  traitées  ,  à  plusieurs  reprises ,  pai^  de  Talcohol  froid 
à  0,8^5  de  densité.,  comme  le  prescrit  Mi  Thenard  ,  dans 
son  Traité  d'analyse ,  dans  Tintention  de  séparer  seulement 
le  chlorure  de  sodium  que  Talcohol  cotrcentré  n^anrait  pns 
dissous.  La  dissolution  alcoholique  a  été  évaporée  jttsqu  a 
Récité,  ejl  le  résidu  traité  par  Te^iu  pour  être  examiné. 
Quelle  a  été  d'abord  ma  surprise  de  voir. qu'il  ne  précrpi- 
tait  nullement  par  le  niirate  d'argent ,  mais  bien-  par  le 
nitrate  ^e  baryte  ,  k  la  manière  des  sulfates*,  et  que  mis  en 
contact  avec  le  bi-carbonate  dé  potasse  il  ne  se  troublait 
pas  à  froid ,  mais  bien  à  chaud  ;  qu'il  offrait ,  en  tin  mot , 
tous  \es  caractères  des  sels  magnésiens  !  D'après  ces  expé- 
riences J'ai  été  convaincu  que  Talcohol  à  89^  Réaumur,  que 
j'avais  employé  dans  lé  premier  traitement ,  avait  dissous 
tout  le  chlorure  de  sodium  /et  que  Talcohol  à  ofi*j5  de 
densité ,  employé  en  second  lieu ,  avait  dissous  un  peu  de 
sulfate  de  magnésie  ;. résultat  que  je  n'aurais  pas  du  obtenir 
d'après  le  procédé  indiqué  dans  le  savant  Traité  d'analyse 
dont  je  viens  de  parler.  Mais  mon  étonnement  â  bientôt 
cessé  lorsque  j'ai  consulté  la  table  de  la  4issolub^ité  des 
sels  dans  Talcohol,  par  Kirwan,  puisque  j'y  ai  vu  que 
Talcohol ,  même  à  0,872 ,  dissout  un  peu  de  sulfate  de  ma- 
gnésie. D'après  cette  observation  que  j'ai  faite  encore  dans 
uue  seconde  analyse,  je  crois  pouvoir  conclure  que  lorsqu'ofi 
aura  du  chlorure  de  sodium  à  séparer  du  sulfate  de  ma* 
gnésie  à  l'aide  ^e  Talcohol ,  il  faudra  ernplpyer  de  Talcohol 
plus  concentré  qu'à  0,8^5  ,  et  même  qu'à  0,89a. 

■  t 

Deuxième  treitempnt  des  matières  fixes  pg,r  Teau- 

Les  substances  que  Talcohol  à  0,875  n'avait  pas  dissoutes 
ont  été  traitées  par  l'eau  ,  q^n'a  pu  les  dissoudre  entière- 


Sqo      bulletin  des  travaux 

ment,  nièmc  à'raide  de  la  chaleur.  Pai  reconnu  que  la 
petite  quantité  non  dissoute  était  du  sulfate  de  chaux, 
puisqu'elle  se  dissolvait  dans  Feau.  sans  efTervescence  ,  à 
Taide  de  quelques  gouttes  d'acide  nitriqde  ,  et  que  la  dis- 
solution précipitait  par  le  nitrate  de  baryte  et  Toxalate 
d'ammoniaque. 

Les  matières  que  Teau  avait  dissoutes  ,  mises  en  contact 
avec  le  nitrate  d'argent,  n'ont  pas  offert  de  précipité  ^  mais 
le  nitrate  de  baryte  y  a  formé  un  précipité  assez  abondant ^> 
insoluble  dans  un  -excès  d*acide  ,  et  le  bi-carbonate  de  po- 
tasse n'a  troublé  la  dissolution  qu'à  l'aide  de  la  chaleur. 
Elle  contenait  donc  du  sulfate  de  magnésie  ^  et. ne  contenait 
aucun  hydrocUorate*  Pour  savoir  si  elle  ne  contenait  pas. 
du  sulfate  de  soude  ,  j'y  ai  versé  line  dissolution  de  carbo- 
nate d'ammoniaque  pour  transformer  le  sulfate  de  magné- 
sie en  carbonate  ammooi^co-magnésien  soluble  ;  j'ai  fait 
évaporer  le  tout  jusqu'à  siccité,  et  j'ai  calciné  le  résidu 
jusqu'au  rouge  dans  un  mprtier  de  platine*  Il  est  resté  au 
fond  du  ereuset  une  matière  blanche  qui ,  traitée  par  l'eau, 
s'y  est  dissoute  en  partie.  Lie  nitratie  de  baryte ,  mis  en 
contact  avec  la  dissolution ,  y  a  démontré,  la  présence  de 
l'acide  sulfurique.  Le  carbonate  de  potasse  et  l'hydrochlo- 
rate  de.  platine, n'y  ont  point  formé  de  précipité  ;  elle  con- 
tenait donc  du  sulfate  de  soude.  Quant  à  la  portion  non 
dissoute ,.  elle  a  présenté  tous  les. caractères  de  la  magnésiCi. 

i 

nE^XlÈME    ANALYSE. 

Détermination  des  proportions  des  matières  fixes  conte^ 

nues  dans  teau  de  Lasserre. 

Pour  faire  cette  analyse ,  j'ai  fait  évaporer  i5oo  grammes 
d'eau  avec  les  mêmes  précautions  que  dans  la  première. 
Les  mêmes  phénomènes  ont  été  observés  ;  tous  les  soins 
possibles  ont  été  pris  pour  séparer  chaque  matière  et  la 
peser  ^  et  comme  j'ai  employé  dans  cptte  seconde  analyse  , 


DE    LA    SOClÉTi    DE    PHARMACIE.  3ûl 

pour  séparer  les  diverses  substances,  à  peu  près  les  mêmes 
procédés  que  j'avais  employés  dans  la  première  pour  les 
reconnaître  ,  je  croîs  devoir  me  contenter  de  les  rappeler 
en  peu  de  mots»  Je  ferai  auparavant  observer  que ,  comme 
j*ai  obtenu  dans  les  deux  les  mèmeS)  résultats,  la  seconde 
parak  devoir  iu^nfirmer  Texactitude  de  la  première* 

On  a  vu.,  dans  la  première  analyse  ,  que  j^avais  mis  les, 
matières  insolubles  dans  Feauen  contact  avec  un  très-léger 
excès  d'acide  liydrochlorique  qui  en  avait  dissoûis  une  par-; 
tic.  Le  carbonate  d'ammoniaque,  verse  dans  la  dissolution, 
en  a  précipité  du  carbonate  de  chaux  qui,  lavé  sur  un  filtre 
pesé  d'avance  et  séché  avec  soin ,  a  donné  la  quantité  du 
carbonate  calcaire  contenu  dans  l'eau.  La  liqueur  surna- 
geant le  préèipité  ,  évaporée  jusqu'à  sicci té  ,  et  le  résidu 
traité  par  TeaU ,  il  est  resté  un  peii  de  carbonate  de  magnée 
sic  qui  a  été  recueilli  sur  un  filjtre ,  lavé ,  séché  avec  soin 
et  pesé. 

Laportion  des  matières  insolubles  dans  l'eau  ,  non. dis-* 
soute  par  l'acide  hydrochlorique ,  a  été,  comme  on  l'a  vu*, 
traitée  par  le  carbonate  de  potasse ,  qui  a  transformé  le 
sulfate  de  chaux  en  carbonate  de  chaux.  Ce  carbonate , 
mêlé  avec  la  silice  qui  n'avait  point  été  attaquée ,  a  été  re-^ 
cueilli  sur  un  filtre  ,  lavé  ,  séché  et  pesé.  Ensuite ,  enlevé 
avec  soin  de  dessus  le. filtre  à  l'aide  d'une  pipette,  il  a  été 
mis  on  contact  avec  l'acide  hydrochlorique  qui  a  laissé  la 
silice  intacte.  Celle-ci  a  été  lavée  ,  séchée  et  pesée ,  et  son 
poids ,  soustrait  du  poids  total  du  carbonate  et  de  la  silice , 
a  doimé  le  poids  réel  du  carbonate  dé  chaux  qui  a  été  , 
au  moyen  du  calcul ,  transformé  en  siU£ate  de  chaux  dont 
il  provenait. 

On  a  vu  que  les  matières  fixes  solubles  dans  l'eau  avaient 
été  mises  d'abord  en  contact  avec  de  l'alcohol  concentré  ^ 
et  que  la  dissolution  alcoholique  évaporée  avait  laisse  un 
résidu  qui,  dissous  dans  l'eau  et  mis  en  contact  avec  le 
carbonate  d'ampioniaque ,  n'avait  pas  donné  de  précipité. 


1 


3^a  BULLETIN    VT.S    TUA  VAUX 

Cette-  liqueur,  évaporée  jnsqa'à  éîcdt^,  et  le  résida  c^Ic^î ne 
dans  un  petit  creuset  de  platine  ,  a  laissé  une  m<itière 
blanche  formée  de  ma^ésie  et  de  chlorure  de  sodium. 
Cette  matière  a  été  pesée  et  mise  en  contact  avec  Teati  ,  qui 
a  dissous  le  chlorare  de  sodium.  La  magnésie  n^  dfssoute 
a  été  lavée ,  séchée^avec  soin  et  pesée  ^et  son  poids*,  sous- 
trait du  poids  total  de  la  matière,  a  donné  le  poids   du 
chlorare.  Cette  magnésie ,  combinée  par  le  i^alcul    avec 
l'acide  hydrochlorique  auquel  elle  étnîc  unie^  a  dotuié 
)a  quantité  de  Thydrocblorate  de  magnésm  cooftenu  dil^^ 
l'eau. 

Les  matières  fixes  solubles  dans  Tèan ,  que  TalcohoT  coa« 
ceiitré  n'avait  pas  attaquées  ,  ont  été  traitées  corame  on  Ta 
vu  par  de  l'alcohol  froid  à  o^S^S  de  densité  ,  qui  n'en  a 
dissous  que  du  sulfate  de  magnésie.  La  dissolution  y  éva- 
porée jusqu'à  siccité,  le  résidu  a  été  desséché  avec  som 
et  pesé* 

Les  matières  fixes  insolubles  dans  ralcohol ,  traitées  par 
l'eau  comble  je  Faî  dit  j  se  soa^  dissoutes  à  l'exception  d'ua 
peu  de  sulfate  de  chaux  qui ,  recueilli  sur  un  fihre  ^  lavé  , 
séché  et  pesé,  a  donné  par  sa  réunion  avec  la  première  por- 
tion déjà  obtenue  le  poids  du  Sulfate  de  chaux  contenu 
dans  l'eatï. 

La  dissolution  aqueuse. dans  laquelle  j'avais  reconnu  la 
présence  du  Sulfate  de  magnésie  et  du  sulfate  de  soude  a 
été  ,  comme  on  l'a  vu  ,  mise  en  contact  avec  le  carbonate 
d'ammoniaque  ponr  transformer  le  sulfate  de  magnésie  en 
earbonate  ammoniacD-magnésien  solnble.  La  liqueur  éva*^ 
porée  jnsqu'A  çiccité  ,  et  le  résidu  calciné  dans  un  creuset 
de  platine ,  a  laissé  une  matière  blanche  formée  de  magnésie 
^t  de  sulfate  de  soude ,  qui  a  été  pesée  et  mise  en  contact 
avec  l'eau  pour  en  séparer  la  magnésie  dont  le  poids ,  sons^ 
trait  du  poids  total  de  la  masse^  a  donné  le  poids  du  sulfaté 
de  soude.  Cette  magnésie  «  transformée  par  le  calcul  en 
sulfate ,  a  donué  ,   réunie  k  celui  qui  avait  déjà  été  obh 


1 


|^^-P^»WI  I       II      IW"^'."i    '    V- 


^ 

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PE    L'X    SDClSTt;    BE    PHXKMACIE.  393 

leiiù ,  là  quantité  dé  sulfirte  de  magnésie  coiU|E»û  daoà 

Je  croîs  devoir  observer  que  tous  les  poids  ont  ^té  prî* 
ayec  une  balance  sensible  à  jnoîns  d'tfn  txiîlligrî»rarte#  '  ' 
'  En  résumé ,  il  résulte  dé  ces  deux-  analyses  qu'tih  Iftre? 
de  Teau  quî  vient  d^ètre  soumise  à  mon  ex?i|hen  contient  : 

Oxîgène  et  azote  ,  dans  les  proporiipris  de  Taîr ,  tberi». 
centigr.  i^%i.-rB^r.  o^-^^S'j.  48,  cemim.  cub.  igi. 

Acide  carbonique  combiné  ^  ihermom*  cen tigre  i3*,75 

Bar,0«n,  760 4-^  cctttim.  ciib. 

Sulfate  de  magnésie  cristallisé.   .  *   .  i0,g**'"- 135 

Sulfate  de  soude  cristallisé.  •  .  .  /  .  o,  060 

Hydrocblorate  de  soude.  ......  o,  ô48 

Hydrpchlorate  de  inagnésîe  cristal.  .  o,  04^ 

Carbonate  de  chaux  (  sous- ).  .  .   .  .  o,  a54 

Carbonate  de  magnésie  (30u'8-). .  •  •  o^  oo3 

Sulfaté  de  chaux.  .•...-...•  o,.  068 

Silice ..;...  4  o»  oo3 


o,  .       61a 


Matière; ré»neusQ\  quantité  indéterminable.  . 
Avant  de  finir ,  je  crois  devoir,  rapporter  une.  observa- 
tion que  j'ai  faite  relativemei^t  à  la  propriété  qu'a  rc3U, 
dont  je  viens  de  décrire  l'analyse,  de  verdir  le  sirop  de 
yiolettes.  Après  avoir  observé  ce.  phénomène ,  j'ai  voulu 
m'assurer  si  Teau  commune  ne  le  présenterait  pas.  Je  inç 
suis  bientôt  convaincu  y  en  examinant  sous  ce  point  de 
vue  l'eau  d'un  pui^s  et  celle  d'une  fontaine ,  qui  servent 
l'une  et  l'autre  à  l'usage  ordinaire,  qu'elle^  possédaient 
cette  même  propriété.  Or  j'avais  remarqué,  en  lisant  un 
grand  nombre  d''anâlyses  4'eau^  minérales  ,  que ,  dans  la 
plupart,  les  auteurs  ae  ces  analyses  avaient  c<»nstaté  le 
même  phénomène ,  quoique  ces  ea4^x  ne  contiASscnt  pa$ 

k 


« 


« 


\ 


394        BULLETIN  D£S  TRAVAUX 

d'alcali  libre  et  qu'aucuii  n'en  avait  expliqué  la.  cause. 
JTayais ,  il  est  vrai ,  lu  quelque  part  que  les  sels  à  base 
terreuse  ont  la  propriété  de  verdir  le  sirop  de  violettes  ,  et 
que  c'est  à,  cette  sorte  de  sels  que  certaines  eaux  doivent 
cette  propriété^  mais  l'alumine  et  la  magnésie  sont  les  seules 
bases  terreuses  que  l'on  trouve  ordinairement  dans  les  eaux  ^ 
encore  l'alumine  ne  s'y  trouve-t»elle  presque  jamais.  On  a 
donc  voulu  parler  des  sels  â  base  de  magnésie  ]  mais  j'ob- 
serve encore  que  ces  sels  ne  se  trouvent  pas  dans  toutes 
les  eaux  *,  d'ailleurs  y  ce  qui  prouve  que  ce  n'est  point  à  ces 
sels  qu'est  due  cette  propriété  ,  c'est  qu'ayant  fait  dissoudre 
dans  l'eau  distillée  du  sulfate  et  de  Fhydrochlorate  de  ma- 
gnésie ,  et  qu'ayant  versé  dans  cette  dissolution  du  sirop  de 
violettes ,  ce  sirop  n'a  verdi ,  ainsi  qu'il  était  facile  de  le 
iprévoir,  ni  avec  l'un  ni  avec  l'autre  de  ces  sels ,  même 
après  plusieurs  heures  de  contact.  Tai  donc  pensé  que  cette 
propriété  était  due  â  une  autre  cause  ,  et  c'est  au  carbo- 
nate de  chaux  (sous-carbonate)  que  j'ai  été  conduit  à  l'at- 
tribuer,  en  considérant  que  ce  sel  avec  excès  de  base  existe 
dans  toutes  ou  presque  toutes  les  eaux  en  plus  ou  moins 
grande  quantité  ;  car  on  sait  qu'il  n'est  pas  tout-à-fait  in- 
soluble. Pour  me  convaincre  de  la  vérité  de  ma  conjec- 
tufe ,  ]  ai  mis  une  certaine  quantité  de  carbonate  de  chaux, 
à  l'état  de  craie  préparée  ou  blanc  d* Espagne ,  dans  une 
assez  grande  quantité  d^eau  distillée  ;  je  l'y  ai  laissé  pen- 
dant deux  ou  trois  jours  en  agitant  de  temps  en  temps.  Au 
bout  dé  ce  temps ,  j'ai  filtré  Veau  ,  et  j'y  ai  versé  du  sirop  de 
violettes.  Après  quelques  instans^  de  contact ,  j'ai  vu  la  cou- 
leur bleue  dé  ce  sirop  passer  insensiblement  au  vert,  et  la 
couleur  verte  augmenterd'intensité  jusqu^âun  certain  point 
où  elle  était  assez  marquée.  Pour  comparaison  j'ai  versé 
une  même  quantité  de  sirop  de  violettes  dans  une   même 
quantité  d'eau  distillée ,  et  sa  couleur  n'a  nullement  changé 
après  un  très-long  contact,  ainsi  que  je  m'y  attendais.  Pour   . 
faire  bien  ressortir  là  couleur  verte  ,  en  répétant  ces  expé* 


PE    LA    SOCIETE    DE    PHARMACIE.  3g5 

,  il  faut  avoir  soin  d^établir  la  même  comparaison, 
observations  ont  été  faites  plusieurs  fois^ 

Je  dois  faire. observer  que,  pour  éviter  toute  espèce  de 
méprise,  j'ai  eu  soin  de  laver  à  plusieurs  reprises ,  avec  de 
Veau  distillée,  le  carbonate  de  chaux  que  j'ai  employé, 
et  que  les  filtrés  dont  je  me  suis  servi  ont  été  lavés  avec 
la  mènie  eau. 

Je  dois  faire  observer  encore  que  craignant  que  ce  carbo- 
nate de  chaux^  malgré  ces  précautions ,  ne  fût  pas  bien  pur, 
j*en  ai  préparé  en  faisant  passer  de  Tacide  carbonique  à 
travers  de  Teau  de  chaux  ,  et  jusqu'à  ce  qu'un  excès  de  cet 
acide  eût  dissous  une  partie  du  carbonate  formé,  afin  d'être 
certain  qu'il  ne  restât  plus  de  chaux  dans  là  dissolution. 
J^ai  bien  lavé  le  carbonate ,  et  je  l'ai  traité  comme,  le  pre- 
mier :  il  a  produit  le  méine  effet., 

Désirant  me  convaincre  entièrement  si  l'eau  avait  dis- 
sous une  quantité  de  carbonate  sensible  aux  réactifs ,  ce 
qui,  au  reste,  n'était  guère  douteux ^ d'après  le  résultat 
obtenu ,  j'y  ai  versé  quelques  gouttes  d'oxalate  d'ammo* 
niaque,  et  j'y  ai  bientôt  aperçu  un  trouble  léger,  mais 
sensible. 

U  résulte ,  ce  me  semble  ,  de  cette  observation  que  c'est 
au  carbonate  de  chaux  (  sous-)  contenu  dans  presque  toutes 
les  eaux  qu'est  due  la  propriété  dont  jouissent  celles  qui 
ne  contiennent  pa§ d'alcali  libte,  de  verdir  le  sirop  de  vion- 
lettes.  Le  carbonate  de  magnésie  (  sous-carbonate  )  doit 
produire  le  même  effet  dans  les  eaux  qui  en  contiennent. 


396 


PULLEïlN    DES    TKAVAUX 


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EXTRAIT 

De  ta  Phamuiccpé9  df Edimbourg ,  de  ttuftcan  Junior  y 
traduk  par  M^  R  "^  * ,  ancien  ph»nna€Îen  des  bàpi- 
laux  civils. 

Sp.  Inictuca'uuiva  jTlAimb. 
Laitue  de  jardin* 
Off,  La  plante. 
Herha  lactucœ  salivœ .  Ed]inb« 

Ce  végétal  succulent,  employé  si  utilement  ep  si^Iade,  qu^ 
contient  un  suc  limpide  avnnt  sa  floraison ,  renferme  aussi 
un  ^0  lifiitéux  d^une  amertume  prononcée,  qui  devient 
brun  en  se  desséchant  A  Tair.  Ce  suc  a  été  analysé  par 
M.  John  ,  de  Berlin  -,  il  a  trouvé  qu  il  était  composé  d'eau  , 
d'une  sorte  de  caoutchouc  partie  principale ,  d'une  trace 
de  résine,  d'une  petite  quantité  d'extrait  amer,  et  de 
phosphates ,  de  muriates  et  de  sulfates* 

D'après  cette  analyse  ,  le  suc  laiteux  de  la  laitue  sem- 
blerait une  substatice  ahsolumept  inerte,  parce  que  l'espèce 
de  caoutchouc  qui  en  fait  la^artie  pring^pale  n'a  pas  d'ac- 
tion prononcée  sur  l'économie  animale.  Mais  la  ressem- 
blance de  saveur  du  suc  de  laitue  avec  l'opium  a  déter- 
miné le  docteur  Coxe  ,  de  Philadelphie  ,  à  faire  une  suite 
'  d'expériences  comparatives  avec  le  suc  de  laitue  sur  les 
grenouilles  et  d'autres  animaux.  «  Le  Laudanum  obtenu 
par  la  laittie  augmente  le  pouls  *;  sa  force  et  sa  fréquence, 
et  produit  généralement  les  mêmes  effets  qui  résultent  de 
semblables  doses  de  laudanum.  On  en  a  fait  usage  avec 


PE    L\    SOCIÉTÉ    DE    PHARMACIE.  897 

avantage  dans  l6s  rhnmatisiïies  chroniques  ,  les  coliques  , 
1  aciirté  déis  selles  qui  accompagnent  les  diarrhées ,  les  toux 
opiniâtres.  »  Le  docteur  Diincan  Junior  a  fait  delioknbfeuses 
recherches  pour  découvrir  la  mrfHetii'e  liianfièrè  de  pré- 
parer rdpîùm  de  laîtue/et ses ëssaiis  (^tété  teMetnent  fruc- 
tueux ,  que  ^dn  procédé  a  oibtettu  d'ètbe  indiqué  (lafns  la  der- 
nière édition  dé  la  Pharmacopée  d'E'dimbdiirg ,  sC^ua  le 
titre  de  £tfc*fii<îrf>-&//w,—*  Edition  de  18 rgr 

FORMULE 

t 

■  f 

,  I 

Du  sirqp  de  Thridace ,  proposée  par  M»  R 


if*f 


Si  l*on  a>econûu  dans  la  préparation  de  Pextrait  de  thri- 
dace par  TéVaporation  du 'suc  de  laitue,  au  r  des  assiettes  à 
ta  chaleur  d^Une  étuVë  à  4o  degrés  au'phls,  des  propriétés 
qui  doivent  faire  placer  ée  médicatnent'àU  rang  des  plcts 
importans ,  il  éât  à  présumer  cju'on  devina  obtenir  dcgrands 
avantages  encore  en  dotinant  à  ce  médicament  une  nou- 
velle forme  ,  lorsque  surtout  on  aura  opéré  à  frdid  et  qu'on 
aura  pu  croire  n  avoir  en  auciine  Manfèi^e  altéré  içs  pro^ 
priétés  du  suc  de  la  làilùe.^oici  le  procédé  que  je  propose 
pour  la  pt-éparation  dix  sir(>{>  de  thrïdace. 

Prenez  le  suc  frais  des  tiges  de  laitue  dégarrhieâ  dés 
feuilles ,  lorsque  la  laitue  est  avancée  et  annonce  la  flo- 
raison prochaine  ;  ajoutez  à  ce  suc  exprimé  le  double  de 
son  poids  de  sucre  blanc  ;  faites  fondre  à  froid  ]  ajoutez , 
si  vous  le  voulez ,  un  p^tte  charbon  animal ,  et  filtrez. 

On  aura  dans  cette  préparation  la  représen^tion  de  toute 
la  partie  extractive  soluble  de  la  laitue.  Pour  déterminer  la 
proportion  dans  laquelle  elle  s*y  trouve,  faites  évaporer 


n 


398        BULLETIW  DES  TKAVAUX  ' 

.sur  une  assiette  tarée  d'avance  quatre  onces  du  même  suc 
que  celui  sur  lequel  vous  avez  opéré  pour  le  conyartir  eu 
.  sirop.  Le  poids  d'extrait  obtenu  par  l*évaporation  ayant  fait 
connaître  sa  proportion ,  il  sera  facile  de  déterminer ,  d  a- 
prëi  la  quantité  de  sirop  obtenu  9  dans  quelle  proportion 
se  trouve  l'extrait  par  cbaque  once  de  ce  sirop. 

Ainsi ,.  lorsqu'on  aura  opéré  sur  8  onces  de  suc  auquel 
on  aura  ajouteunelivre.de  sucre ,  et  qu'en  conséquence  de 
l'opération ,  on  aura  obtenu  ^3  pnces  de  sirop  ;  lorsque,  d'une 
autre  part,  4  onces  de  suc  évaporées  à  l'étuve  auront  donné 
un  gros  d'extrait ,  on  pourra  eu  conclure  que  chaque  once 
de  sirop  contient  six  grains  d'extrait. 

Dans  la  préparation  du  sirop ,  comme  on  opère  à  froid , 
il  est  présumable  que  le  résultat  sera  encore  plus  avanta- 
geux ;  et  dans  Tadministratiou  de  ce  médicament ,  qui 
pourra  remplacer  d'ailleurs  si  avantageusement  l'eau  di- 
stillée de  laitue  à  laquelle  ou  attache  encore  quelque  impor-» 
.tance ,  on  devra  compter  sur  un  calmant  très-prononcé. 

Il  serait  à  propos  j  je  crois  ,  d'examiner  si  le  sue  de  la 
laitue  romaine  (  chicon  )  ,  si  commune  à  Paris  ,  ne  parti** 
ciperait  pas  des  mêmes  propriétés  ;  et  comme  la  tige  de 
cette  espèce  de  laitue  est  plus  volumineuse  et  plus  déve* 
loppée  f  on  obtiendrait  le  suc  plus  facilement  et  plus  abon- 
damment. 


\ 


DE    LA    SOCIÉTÉ     DE    PHAIIM/ICIE.  3gg 


<»%<»»%  W»%^%»»»%i>»V<»<lfc»%»»%%%0»»%»%.V»*»»%%/»%fcV»%^»»%»M^»%%»»V%»<%%»»»»»»l%^»»»»%* 


RAPPORT 

Sur  laforniule  du  sirop  de  Thridace  ; 

Par  MM.  Martin  ,  Blokdeact  et  Danzel. 

Messieurs,  ou  vous  a  communiqué,  datis  une  de  wo9 
précédentes  séances  ,  une  note  sur  le  Lactucatium,  exiraiïe 

•  de  la  Pharmac<^ée  d'Edimbourg ,  édition  de  i8ig  ,  et  une 
.'  recette  du  sirop  de  thridace. 

Notre  confrère  a  été  conduit  à  cette  proposition  par  la 

•  remarque  qu  il  a  faite  de  Tusage  fréquent  et  des  propriétés 
reconnues  aux  préparations  du  Lactuca  satwa. 

De  longue  date ,  Veau  de  laitue  est  usitée  en  médecine  ^  et 
SCS  bons  effets  sont  constatés  par  une  consommation  jour- 
,  nalière,  qui  jusqu'à  présent  n'a  pa^  éprouvé  de  mpdi«- 
fication. 

Le  Lactucarium ,  médicament  beaucoup  plus  actif ,  ré- 
cemment employé ,  déjà  adopté  par  un  .assez  grand  nombre 
'  de  praticiens  qui  en^nt  reconnu  les  bo^s  résultats,  ne 
fait  que  confirmer  l'opinion  que  Ton  paraU  avoir  adoptée 
sur  refficacîté  des  produits  retirés  du  Lactuca. sativa  et  du 
suc  de  ses  tiges.  ^ 

Un  sirop  composé  des  nrêmes  élémens,  qui  n'auraient 
éprouvé  aucune  altération  j  puisqu  on  opère  à  froid ,  doit 
offrir  proportionnellement  tous  les  avantages  que  l'on  ob- 
tient de  l'exirait  de  laitue. 

La  recette  proposée  par  notre  confrère ,  pour  la  prépa- 
ration du  sirop  de  thridace ,  nous  parait  remplir  toutes 
les  conditrous  d'un  qiédicament  sagement  raisonné. 


4oO  BULLETIN    DSS    TRAVAUX ,    ETC. 

Ce  sirop  se  prépare  avec  le  suc  extrait  des  tiges  de  laitue, 
de  préféreace  à  Fëpoque  delà  floraison^  On  y  ajoute  le  sucre 
dans  les  proportions  ordinaires  ;  on  fait  fondre  à  froid,  et 
l'on  filtre. 

Portant  plus  loin  soninve.stigation,  notre  cobfrèreftpen&j 
que  le  suc  des  tiges  de  chîcon ,  ou  laitue  romaine,  préparé 
en  sirop  ou  extrait ,  pourrait  agir  avec  autant  d^efficacité 
que  ces  mêmes  médicamens  retirés  du  Lactucasatùfa^Nons 
ne  partageons  pas  à  cet  égard  son  opinion. 

Pour  avoir  une  idée  exacte  -des  difTéresces  que  peuvent 
offrir  les  produits  obtenus  de  çe^  deux  Qspèoes  de  plante», 
nous  avens  procédé  de  la  manière  suivante  : 

Nous  avons  mis  dans  uu  alambic  quatre  livres  de 
feuilles  de  laitue ,  autant  d'eau  ,-et  aron'ï  retiré  par  la  distil- 
lation une  livre  de  liquide  d^une  odeur  et  d*une  saveur  fade 
et  vircuse  trës*»prononcée* 

La  même  opération  faite  avec  le  chiconoulaltue  romaine, 
dans  des  proportions  semblables ,  donne  une  eau  dont 
Todeur  et  la  saveur  sont  en  rapport  avec  celle  de  la  laitue , 
mais  moins  fortes. 

'Nous  avons  extrait  séparément  le  suc  des  tiges  de  laitue 
et  de  laitue  romaine^  Tune  etlautre  de  ces  plantes  donnent 
un  suc  fade ,  légèredlent  sucré*  La  saveur  du  suc  de  laitue 
est  plus  opiacée.   H 

Nous  pensons  que  le  sirop  de  tbridace  peut  être  classé 
avec  avantage  pavmides  caïmans  dW  ordre  secondaire. 


PPRIMERIË 


MACS  OK  t'ODBON. 


JOURNAL 

i  * 

DE    PHARMACIE 


^. 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 


N°.  IX.  —  II*.  ^nn^.— SEPTEMBaE  1S2S, 


ANALYSE 

Du  fluide  extraà.par  la  ponction  dun  hydropîque{^extraft 
.       :  cTufie lettre. adressée, à  JH.BovBta^ 

Par  M.  CoLDEFY-DonLY ,  pharmacien  à  Crêpy. 

Ayant  vu  dans  votre  journal  Fanalyse  d^une  eau  d'hy-* 
dro|>iqii^ ,  \e  prends  la  liberté  de  vous  en  communicjuer 
tmè  du  nrèote  genre ,  mais  qui  a  présenté  quelques  difitâ* 
rencéi.      - 

Dafis  le  courant  de  janvier  dernier^  M.  Lavétisan»  mé<T 
decin  fa^n  distingué  de  notre  ville,  fit  la-  ponction  à  unîé 
jétiiiefemsire,  et*  retira  de  son  abdomen  i8  litres  d-une  li^ 
queur  très-brune ,  extrêmement  gluante.  Étonné  de  aa 
<^ttleurlbneëe  et  dé  sa  viscosité ,  il  m'en  fit  remettre  entvi- 
txM^  vo  onoes  pour  en  faire  Tanalyse»  > 

-  €ette  liqueur  étiiit  brune,  très^visqueuse ,  iiiodore,  in* 
sipide-,  sans  action  sur  le  sirop  de  violettes,  ainsi  q«e:sur 
les  ^pievs  curcu^a  et  de  tournesol  rouge  et  bleu  :  ello 
tenait  en  stispiension  une  infinité  de  petit  .cristanx  brillant 
qui  ne  parent  se 'déposer  parleréposâcaùsûl  ^îk.yisoiih; 

^     XI*.  Année. -^  Septembre  i8a5.  ^7 


/|D1  iBURNAt 

sîté  de  la  liqueur  ;  soumise  à  Paclioti  du  -calorique,  elle  $e 
coagulait  en  masse.  Lés.acides  $ulfurique ,  hydroehlorîqne, 
et  notamment  Tacide  nitrique  ,  la  précipitaient  abondam- 
ment. |j'alcIiQl  jrproduisait  le  même. effet,  rj^.5  j|;lcalis  ne 
paraissent  avoir  d autre  action  que  d'augmenter  un  peu 
Fintensité  de  sa  couleur,  et  de  la  rendre. un  peu  plus  fluide, 
sans  produire  aucun  dégagement  d'ammoniaque. 

D'après  cei .aperçu^  la  liqueur  i^e  paraissait  çoulenir 
qti^ttne  très^grande  quantité  d'albàiiiine  -unie  à  quelques 
matières  salines.  *i5o  grammes  furent  étendus  avec  isS 
grajhmes  d'eau  distillée  pour  favoriser  la  solution  des  cris* 
taux  salihs  V  et,'ti*àites  ensuite  par  ralchool,  touteUalbumîne 
fut  coagulée  ;  la  liqueur  filtrée  était  légèrement  ambrée ,  et 
sans  aucune  alcalinité;  évaporée  à  une  douce  chaleur  et 
rapprochée  presque  en  OotMÎstance.  sirupeuse ,  elle  a  fourni 
t3  décigrammes  d'hydrochlorate  de  soude  un  peu  colorée, 
^  è¥  cibbné  des  tiraces  d'hydrochlorate  de  chàni.    ; 

La  pariîe-èitrîictïve brune,  débarràsisée  dés  sels  cî-des- 
sus,  et  trait^ée.  par  l'alcohol  à  40**,  s'y. est  dissoute,  à  l'excep- 
tion d'une  petite  partie  qui  à  donné  tous  les  caractères  du 

'  L^kohol  t«namt  en 'solution  U  màiière  brwp(e.a  été.éya- 
pàré'àrtinp  dopcei chaleur;  Le  produit  de  €on4$^i|ce;d^es^ 
trait  pesait  6  décigrammes.  Il  avait  une  saveur  très-çnçr^ç, 
et-ne*  ^tîcepeàdaut  donner  aucune,  trace  àa  s£icçé  iQriiStal- 
lisâbieJ'Sbumi^  àl'aiGtiQnide  la  chaleur ,  il  à'eit.hâiAtsQUffig 
en  t^é^ndant  une  odeur  d.'ef£arameliana)ogixe.à:cëluîisâ)| 

-  i  i/aU»imme<  restée  6ur.  lé^filtrela  été  {bienjMreçâéeetitre 
des  feuilles  de  papier  Joseph  |>aur.  la. piiver^  .autant  qi^ 
possible^  d'humidité.  Dans  cet  état,  e!le«onserv;aitiine  q0u- 
lettr;vpsê'  foncé»,  assez  belle.  Elle  a  été  divisée.,  dan  a  :Uii 
môrtieir  éc  verre. avec  de  Féther  sulfuriquey  et. introduite 
ainsi  dfiÀ^^' un  fiacbn  'que  Ton  agitait  souvent»  Au, bourde 
.  étnxj^rd^  làéthenaeqqititme  iin^s-légère  teinte  ro^en  Éva- 


•  t        «  I 


DE    PHÀHMAOtE.  4^5 

px>ré  spoutânément  dans  une  capsule,  il  a  laissé  une  ma- 
tière grasse  un  peu  colorée-,  çiyant  une  odeur  particulière 
d'acide  acétique.  Ce  corps  gras,  exposé  à  Tair,  n'a  ptt  perdre 
ses  dernières  portions  d'humidité  ni  son.  odeur  :  il  avait 
la  consistance  dé  Vaxonge  à  3  degrés  au-dessus  de  o,  et  sq 
liquéfiait  de  i8  à  20  degrés.  La  partie  aqueuse  qu'il  rete- 
nait était  légèremept  acide.  Xe  tout  a  été  traité  par  la  po- 
tasse pure,  qui. a  formé  ui;i  savon  totalement  soluble  dans 
Teau  distillée. et  l'alcohol  ^  ce  savon,  décomposé  par  Tacide 
hydrochlorîque  faible ,  a  répandu  sur-le-champ  une  odeur 
d'acide  hydro-sulfurîque  ;  un  atome  de  proto-sulfate  de  fer 
a  développé  ensuite  une  belle  couleur  bleue. 

.  L'albumine  retenait  encore  du. soufre  que  Ton  rendait 
visible  en  la  traitant  par  la  potasse  et  ensuite  par  un  acide. 
Cette  albumine  desséchée  et  presque  cassante  pesait  la 
grammes.  C'est  probablement  à  cette  grande  quantité  qu'oa 
doit  attribuer  l'étonnante  viscosité  de  |a  liqueur  soumise  à 
l'analyse.*  '       . 

Ainsi  celte  liqueur  paraît  contenir  par  25o  gi'amîDies  : 
I®.  Albumine,  1 2  grammes,  a**.  Hydrochlorate  de  soude,  x3 
décigrammes.  3*.  Hydrochlorate  de  chaux,  1  décigramme. 
4*.  Matière  sucrée  ,  6  décigrammes.  5*.  Matière  grasse  sa- 
ponifîable ,  5  décigrammes.  6*.  Mucus  ,  6  décigrammes. 
7*.  Soufre,  quantité  inappréciée.  8°.  Acide  hydrocyanique, 
quantité  înappreciée.  g**'.  Une  matière  colorante  intimemetit 
unie  à  l'albumine;  :  r  .  .. 

Extrait  d^une  lettre  adressée  aux  Rédacteurs,  par  M.  Fau, 
efép'^  en  pharmacie,  à  Montpellier. 

Le  procédé  dé  M.  Taddei ,  qui  traite  de  la  préparation 
de  l'hydriodate  de  potasse ,  ne  me  paraissant  pas  assez  sa^ 
tisfaisant. dan^  s^  résultats,  à  cause  du  sel  coloré  qu'cm 
retiré  par  l'évaporatictei  de  la  liqueur ,  «t  sachant  que  cette 


4o4  JOURNAL 

întensîté  de  couleur  va  toujours  croissant  datis  la  suite*  ^ 
je  crus  (l'abord  que  cela  tenait  uniquement  à  la  transfor- 
mation de  riiydriodate  en  iodure.  J'ai  songé  plus  tard  que 
c^était  dans  Talcohol  employé  qu^on  pouvait  eu  trouver  la 
cause.  Dès  lors  laissant  cette  substance  végétale  de  côte  , 
jjjai  obtenu  un  succès  con^plet ,  et  voici  le  procédé  qui  me 
Ta  fourni  :  \ 

il  m'a  suffi  pour  cela  de  délayer  Tiode  danis  cinq  6u  six 
fois  son  poids  dVau  distillée  ;  de  faire  tomber  à  trèsi-pe- 
tites  doses  l'hydrosulfate  de  ^tasse;  d^agiter  fréquem- 
ment le  flacon.  On  observe  plusieurs  nuances,  le  soufre 
se  sépare  ,  le  liquide  étant  devenu  très-limpide,  et  c^est  lèt 
Tindice  le  plus  certain  de  la  formation  de  Thydriodate  de 
potasse.  Je,  m'abstiens  d'ajouter  la  plus  petite  quantité 
d'bydrosûlfure ,  q^ui  troublerait  la  transparence  de  la  li- 
queur. Que  si  cela  arrive  ,  on  peut  tout  rétablir  ^  en  em- 
ployant une  nouvelle  quantité  d'iode  suffisante.  Je  filtre 
après  quelque  temps  de  repos ,  et  je  n'ai  plus  qaâ  éva- 
porer sur  un  bain  de  sable,,  ou  miëu]i^  à  la  vapeur,  pour 
recueillir  dans  un  vase  privé  d'bumidité  la  substance  sa- 
line sans  couleur  (i). 

J'ai  l'honneur  d'être ,  etc. 

Montpellier,  ce  i4  juillet  i8à5. 

Extrait  d^une  lettre  adressée  à  M,  Bocllày, par  il/.  NicotE» 
pharmacien  à  Dieppe ,  sur  un  moyen  de  découvrir  le  su- 
blimé  corrosifs  au  moyen  de  la  pile  galvanique  y  dans  tes 
cas  ifempoifionnemertt^ 

«  J'ai  été  appelé  le  mois  dernier  pour  comparaître  à  la 
cour  d'assises  de  Rouen,  afin  de  donner  des  renseigne- 

(i)  Nous  avons  té^'éié  lé  procède  éi-dessùs  indiqui^  pour  ^tép^fét 
fliydrio'dâte  d^  rroVass(^  ,  il  xiowi  a  pdrfâitéilséat  r^tlssi.  On  obtient ,  en 
4tii^ldyi»t  dtt/.ttatiéffii  pures ,  le  sel  trés-JUbniG  de  .prinie  (|berd  ;  soa 
exécution  est  facile  en  petit  comme  en  grand.      (  Nou  des  RéJacteftn^) 


r 


DE  PHABJ«ACI*.  4o5 

mens  sar  une  omelette  empoisonnée.  Elle  eofiienait  nne 
assez  grande  quantité  de  sublimé  corrosif;  car  une  simple 
solution  de  cette  omelette  dans  Teau  distillée  suffisait  pour 
ternir  et  blanchir  ,  par  le  frottement ,  une  pièce  de  cuivre 
décapée  quW  y  plongeait;  L'eau  de  chaux  précipitait 
cette  solution  d'une  couleur  briquetée,  et  le  nitrate  d'ar- 
ffix^X,  yoccasionait  un  dép^  abondant  insoluble  dan^  Ta'* 
cide  DÎtrjque^ 

»  Cç  qui  m'a  le  mieux  réussi  dans  cette  circonstance,  et 
qu'il  ^e  semblerait  avantageux  d^appliquer  à  la  médecine 
légale  ,  c'est  un  procédé  de  M.  James  Smitson.  Cjst  auteur 
ja  annqncé  qu'il  résulte  un  amalgame  d'or  et  de  mercure  y 
ile l'application  d'une  préparation  m.ercurielle.  sur.de  l'or 
et  un  morceau  d'étain  qu'on  arrose  de  quelques  gouttqs 
d'acide  hydrochlorique.  On  conçoit  que  le  galvanisme  seul 
«gît  cqmme  agent  d^  décomposition  dans  cette  circonstance. 
Voici  Tes^périence. telle  que  je  l'ai  faite. 

»  J'ai  pris  qn  anneau  d'or ,  je  l'ai  recouvert  en  spirale 
d'une  petite  feuille  d'étain  roulée.  D'une  autj^e  part  j'ai 
j>lacé  une  portion  ^e  l'omelette  au  sublimé  daiïs  un  verre 
de  montre  ,  en  y  ajoutant  un  peu  d*eau  distillée  ,  de  ma- 
nière à  en  former  une  ,$orie  de  pâte  ,  et  j'y  ai  plongé  ma 
petite  pile.  L'addition  d'une  goutte  d'acide  hydrochlorique 
a  dctermiqé  la  décomposition  du  sel  mercuricl  \  le  mercure 
s^est  porté  sur  l'or  au  p6le  négatif,  et  l'acide  hydroclilori- 
que ,  ou  mieux  le  chlore ,  au  |»6le  positif. 

»  J'ai  répété  dix  fois  cette  expérience,  et  toujours- avec 
le  même  çuccès.  Elle  m'a  paru  asjsez  intéressante  pour  ap- 
peler l'attention  sur  ce  moyen  d'analyse  par  la  pile  voltaï- 
que ,  et  pour  en  conseiller  l'usage  dans  |es  cas  d'empoi^ 
sonoemeus.par  Içs  sels  inercuriels.  » 


/ 


4o6  JOURNAt 


tw^vv^twwwmw^tMVt/Vr*  w*)%mt%i%mn^%mt. 


ExTiuiT  d^uneleitre  adressée  à  3f.  BouLLAY,/7ar  M.  Dui.ok^, 

pJiarmacien  à.^stafort. 

Astafort ,  le  a  septembre  iSaS. 

Vous  avez  inséré,  dans  le  n**.  d^  juillet  dernier  do 
Journal  de  Pharmacie  ,  une  lettre  de  M.  Guibourt  relative 
aux  remarques  que  j'avais  cru  devoir  faire  sur  le  procédé 
qu^iUndique ,  dans  son  Histoire  des  drogues  ^impies  ,  pour 
reconnaître  si  le  sulfate  de  magnésie  du  commerce  est  mêlé 
de  sulfate  de  soude.  J'espère  que  vous  voudrez  bien ,  Mon- 
sieur ,  insérer  aussi ,  datjs  le  prochain  numéro  du  Jour- 
nal y  les  observations  suivantes  sur  lés  motifs  qui  ont  pu 
me  déterminer  à  faire  ces  remarques. 

Je  venais  de  me  livret*  à  quelques  expériences  sur  te 
procédé  indiqué  par  M,  Longchamp  (  Ann.  de  Ch.  et  de 
Phys-,  t.  la),  et  par  M.  Thenard  (  Traité  d'Analyse  , 
p.  121  et  suivantes),  pour  séparer  la  chaux  de  la  magné- 
sie, par  te  moyen  dii  carbonate  d'ammoniaque;  j'avais 
reconnu  moi-même  que  ce  réactif,  tel  que  je  l'avais  em- 
ployé ,  précipitait  la  chaux,  quoique  incomplètement,  sans 
précipiter  la  magnésie  5  je  me   rappelai  alors  le  moyen 
indiqué  par  M.  Guibourt ,  pour  reconnaître  le  sulfate  de 
magnésie  mêlé  de  sulfate  de  ^oude ,  et  ce  fut ,  appuyé  sur 
Tautorité  des  deux  habiles  chimistes  que  je  viens  de  citer , 
et  sur  mes  propres  expériences  j  que  je  crus  devoir  faire 
quelques  remarques  sur  ce  moyen.  Ennemi  de  la  critique 
par  caractère,  pénétré  de  cette  vérité  incontestable,  que 
les  hommes  iie  devraient  jamais  oublier ,  érrare  Imma- 
num  est ,  ce  n*est  qu'avec  là  plus  grande  circonspection  que 
j'ose  censurer  les  actions  et  les  ouvrages  d'autruî  :  et  si , 
dans  cette  circonstance,  j'ai  osé  faire,  uniquement  dans 
l'intérêt  de  ceux  qui  le  consulteraient ,  quelques  observa- 
tions sur  l'ouvrage  de  M.  Guibourt ,  c'est  parce  que  ces 
observations  m'ont  paru  si  simples,  que  je  me  suis  cfu> 


bE    PB  A  Jl  MA  C I E*  4^ 

dans  ce  cas ,  à  Fabri  de  loutQ  erreur  ,  5UHout  diaprés  ce 
4ftte  nons  avaient  enseigné  y  sur  le  point  qu^  j*ai  critique., 
les  deux  chimistes  dont  ja}  parlé  ci^dessnsu.  Mais  ine  sois- 
je' trompé  lorsque  j^ai  avancé^  d'après  ces  .chiinij5te&.,  ^t 
d'après  mes  expériences ,  que  le  carboinale  d  ammoiîiaquft; 
ne  précipité  point  la  magnésîePOui,  dans  un  certain  sens. 
•Et ,  en  effet ,  dans  toutes  les  expériences  que  j'ai  faites  ,  le 
carbonate  que  j'ai  employé  n'a  jamais  précipité  a  fi-oid  les 
sels  de  magnésie.  Cependant  M.  Guibourt  dit  y  dans  sa 
lettre  ,  que  le  sulfate  de  magnésie  est  précipité  à  froid  par 
le  carbonate  d'ammoniaque  ,  comme  il  le- dit  aussi  dans 
son  livre  ;  et ,  en  cela  ,  M.  Guibourt  n'a.  dit  que  la  vérité. 
JLe  carbonate  d'ammoniaque  récemment  prég»ré  ,  ou  bien 
copservé  datiis  un  vase  pai:faitemeiit  bouché  ^  précipite  à 
froid. les  sels  magnésiens  »  comme  je  m'en  suis  convaincu 
moirmême  ;  tandis  qpe  le  carbonale  qui  a  resté,  (dus  ou 
moins  long«-temps ,. ,  exposé  au  contact  de  l'ai» ,  et  qpi  /.a 
perdu  sa  transparence,  ne  les  précipite  nullement,  parcd 
qu'alors ,  comme  l'observe  M..  Guibourt  ^  et  comme  on  le 
lit  daiKS  le  Système  de  Chimie  de  Thomson  ,^  il  passe  à 
l'état  débîcarbonate,  ou  à  un  état  voisin  du  bfcarbonate.  Il 
parait  q^e  le  sel' ammoniacal  qu'ont  employé  leà  deux  ha- 
biles chimistes  dont  j^aî  parlé,  et  que  celui  que  j'ai  empjoyé 
moi-même  étaient  dans  cet  état ,  quoique^  je  Taie  iqujburs 
conservé  dans  un  bocal  bouché  à  l'émerî ,  qu'il  eut  une 
odeur  ammoniacale  très  prononcée,  et  qu'ail  nianîfestât  une 
forte  réaction  alcaline  5  mais  comme  je  l'ava'is  depuis  long- 
tenys ,.  et  que  je  ne  l'avais  pas  préparé  moi-même  ,  il  est 
possible  quil  njavait  pas  été  toujours  aussi  bien. conservé. 
Voilà  certainement  la  cause  de  la  différcnce-de  nos  résul- 
tats ,  du  moins  en  partie  ;.car  il  en  est  peut-être  une  au- 
tre,  la  voici  :  J'ai  observé  plusieurs  fois  que  lorsqu'on  em- 
ploie des  dissolutions  salines  trop  étendues,  on  n'obtient 
pas  de  précipité  au  bout  d'une  heure  au  deux  ,  niôïne  av-ec 
le  carbonate  récemment  préparé. 


On  pourra  donc,  dap«è»  ces  €lbsèrvaiiétn3  9  ^irâre  le 
procédé  indiqua  par  M.  Gtiibourt ,  mais  en  nyAotibie»  aow 
d'employer  da  carbonate  d'ammcmiaque  qui  h'ait  poiut 
resté  exposé  au  contact  de  Pair  y  et  de  .ne  pâd  ixofp  étand^e 
d'^u  les  dissolutions  salines  (i). 

Préparations  dwerses  du  colchique  du  docteur  IjOghek- 
Balheu  ,  de  Zurich ,  et  d'autres  médecins. 

Teinture  de  cokhique  y  itfAKMBiKO>»a. 

^  Bulbes  de  colcbique  (  recueillies  au  commencement 

de  Tété).  .....•'..     64  grammes  ou  5îj, 

Âlcobol  rectifié  à  36^  •  .  .   ia8    -= $iv.* 

Incisez  menu  les  bulbes  ,  et  faites  digérer  dans  un  ma* 

tras  pendant  quinze  jours.  Passez.  . 

Cette  teinture  s'adniinistre  dans  un  véhicule  sudorifiqué, 

il  la  dose  d'un  gros ,  matin  et  soir  ,  contre  les  rhumatismes 

aigus. 

f^in  de  colchique. 

^  'Bulbes  de  colchique  (  recueillis  à  la  fin  d'août  et 
coupées  par  tranches).  .  •  .   1000  grammes  l&ij. 

Vin  blanc  d'Espagne iboo  — .—    Jbîj. 

Faites  digérer ,  pendant  six  jour^ ,  à  la  température 
de  170  à  180"  Fahrenheit. 

La  dose  est  de  60  gouttes ,  dans  un  véhicule  apj^roprié , 
contre  les  rhumatismes  chroniques. 

Autre  îHn  de  semences  de  colchique ,  de  Willia% 

¥   Semences  mures  de  colchique.  •     64  gram.    ^ij. 
Vin  blanc  d'Espagne.  .•••••  5oo       ■    ■    l^j. 

■ 

(i)  On  "voit  que  tout  est  expliqué  par  l'état  plua  ou  moins  earbooAjté 
de  ramiDoniaqne  ,  ce  que  M.  .Guibourt  a  développe'  et  prouvé  dans  une 
série  d'expériences  qu'il 'a  dernièrement  communiquées  à  l'Académie 
royale  de  médecine,  et  dont  M.  Djilong  ne  pouvait  pas  avoir  connais- 
•ance.  P.  F.  G.  B. 


DE    PHAjUW^iCIE.  40^ 

Ces  semences  ne  doivent  pas  être  écrasées.  Ott  les  fait 
digérer  pendant  six  jours  et  on  passe.  ^ 

La  dose  est  de  4o  gouttes  jusqu'à  un  gros  et  demi ,  dans 
:aiie  iDfuaiQii.aromfiiiq«e  9«ûir  etjoiatin.  On  s*fabsticni,d!al^ 
jDfteoa  fibitueux. 

Nota.  Les  bulbes  de  colchique  paraissent  ,èjt]:^e^4Qubles  ^ 
il  faut  choisir  la  plus  dure ,  quoique  plu3  petite  »  ^ui  est 
jeune  ;  l'autre  est  la  vieille  ^  plujs  mpUe  et  ëp^isëé  par'  Iji 
tige  quelle  a  produite.  J««J.  V. 


■  t(yit^»»»»^^<to^an»<w%ii^»»»mii»»X»^(yw»iwM»nw>i^»w<»t<»i*  »^»»»y»»nf  %»»y»K»»m*i»— t^w^nMW^WWfK* 

ACADÉMIE  ROYALE  DE  MÉDECINE. 

Le. défaut  d'es|)ace  nous  obligeait, à  sgourner  le  compip 
rendu  des  séances  de  TAcadéoiie  royale  de  médecine  ,  nous 
allons,  en  attendant ,  publier  la  liste  des  adjoints  co|rres«> 

^)OndansTègnicoles  élus  parla  sectioi||de  pharmacie  ,  dans 
es  séances  du  a^  août  et  du  i  ^  septembre ,  au  nombre  de 
cinquante. 


MM. 

AcGAait,  à  Valence. 
AuBEKGiEB ,  a  Clermont. 
'Bacon  jeune,  â  Caen. 
Bektbaitd  ,  à  Strasbourg. 
Bsxu ,  à  Bourbonne. 
j^ossbir  y  à  Manuel. 
Cap,  à  L^on. 

Caveittod  père  ,  à  Saiot-Omer. 
Charpbittier,  à  Lille. 
Chibol  ,  ^  Marseille. 
CLÉMKHooTy  à  Arras. 
CouBOEMAiiGHE,  à  Caeo. 
CouYEBCBELLE ,  à  Groslai. 
Delarue  ,  à  Évreox. 
Desfosses,  à  Besançon. 
Desault^ à  Poitiers.. 
JDeschamm  jeune,  à  Ljroo. 
DuBuc  père,  à  houen. 
D01.0HG,  â  Astafort, 
BupoBTAL,  à  Montpellier. 
ÉoN  DuvAL  ,  à  Rennes. 
Fabolbt  ,  â  Metz. 
Fbbeu&lb,  à  Cambrai.  ^ 
Febra.bi  ,  ii  SaÎDt-Brieuc. 
FooGEftQK  y  à  Orléans. 


MM. 

FocBViEB,  à  Nîmes. 

Geemair  ,  à'  Fëcamp. 

HooToif  Labillabdièbe,  â  Bouen. 

Gauoicbadd,  à 

Idt , à  Lyon . 

JoDAs,  à  Metz. 

Lartigoes  ,  a  Bordeaux. 

Le  Saitt  ,  à  Nantes. 

LcssoR ,  à  Rochefort. 

LiMOUsiir  LA  Motte,  à  Albi. 

LozB ,  à  Bordeaux. 

Magres-Labebs,  à  Toulouse. 

Margoeron  jeune,  à  Tours.  ^ 

Mérat-Goillot  ,  à  Âuxerre. 

L'Hermiitier  ,  à  la  Guadeloupe. 

Merac  ,  à  Daz. 

MoRiir ,  â  Rouen. 

Opoix  ,  à  Provins. 

Plagr E ,  à  Pondichery. 

PoQTET ,  à  Marseille. 

Prevel,  à  Nantes..  ^ 

Réjqv  f  à  Bocbefort. 

t^EYBAiD  y  â  Amiens. 

Salaigbac  ,  à  Bayonne* 

Savb  y  à  Saint-Pianqnart. 

P.  F.  G.  B. 


4îo 


JtOtTKNAr 


BIBLIOGRAPHIE. 


EssAi5ttr  la  crypiogamie  des  écorces  exotiques  officinales  :y  etc  ^\ 
,    par  M.  A.-L.-A.  Fée.  —  Paris,  chez  Firmin  Didoi* 
—  i8«5  (i). 

On  ne  doit  point  être  surpris  que  les  lichens  aient  peu  d'importance 
aux  ^reux  du  vulgaire  ,  lorsqu'on  toit  des  botanistes  qui  se  sont  acquis 
une  certaine  réputation  en  faisant  revenir  dans  de  Feau-tiède  des  parties 
e'crasées  de  plantes  souvent  mal  préparées,  au  point  d^en  être  mécon- 
naissables ,  affecter  pour  ces  végétaux  curieux, 'et  même  pour  le  reste  de 
la  crjptogamie,  un  profond  mépris.  A  les  entendre ,  les  lichens  ne  sont 
que  -de  viles  croûtes ,  les  mousses  qu'aune  stérile  verdure,  et  les  kydro-- 
phytes  d'insignifiantes  productions  de  l'humidité  ^  on  ne  doit  pas  s'oc- 
cuper de  ce  qui  iie  présente  point  de  cotylédons  ostensible»,  comme- ceux 
d'une  fève  de  marais  ou  d'^un  haricot  de  Soissons ,  el  ce  qui  n'a  point  de 
fleurs  on  de  fruits  complètement  coostitué  ne  mi^rite  pas  la  moindce 
atteatioa.  Ce»  boliKBiste||Conte8teront  cooséquemBent  Tutilité^  dut  ou- 
vrages où  quelque  espru  judicieux  essaye  de  tirer  de  Toubli  ce  qu'ils 
croient  devoir  y  laisser.  Aussi  dans  leurs  flores  ,  ou  dans  ces  grands  ou- 
vrages â  figures  dont  le  graveur  peut  réclamer  sa  moitié  au  moins  de 
collaboration  ,  éliminent^ils  ,  sans  scrupule ,  toute  la  cryptogamie  ,  à 
moins  que ,  distribuant  la  description  des  grandes  espèces  à  des  natura- 
listes étrangers  ,  ils  n'envoient  les<  algues  en  Suède  et  les  mousses  en 
Ecosse,  comme  si  la  France  ne  possédait  pas  MM.  Fée,  Bory  Saint- Vincent, 
Mougeot,  Léon  Dufour,  Delise,  et  autres  cryptogamistes  qui  ne  le  cèdent 
à  qui  que  ce  soit  en  Europe  pour  le  savoir  et  le  talent  de  robservation. 

Nous  sommes  loin  de  professer  un  tel  dédain  poù.r  les  petites  choses ,. 
nous  étant  profondément  convaincus,  par  des  recherches  microscopiques, 
assidues  ,  que  leur  étude  est  au  contraire  celle  qui  promet  les  plus  im- 
portans  résultats  en  histoire  naturelle  ,  et  M.  Fée  a  bien  r&ison  lorsque, 
dans  son  élégante  introduction  ,  il  affirme  que  je  Tétude  des  petits  objets. 
en  botanique  a  détruit  plus  d'erreurs  que  les  découvertes  faites  dans 
les  autres  branches  de  nos  connaissances  n'otit  aobéné  de  résultats. .» 

En  effet  cette  étude  a  fait  dispalraître  jusqu'aux  divisions  des  règnes, 
et  prouvé  que  toutes  tranchées  qu'on  supposait  ces  divisons,  elles,  ne 
sont  pas  moins  arbitraires  que  tant  d'autres  dont  on  surcharge  la  science 
sans  nécessité^  et  M.  Fée,  par  ses  recherches  sur  de  petits  objets  ,  a  sur- 

■    '  ■  '  I  I  I         I        .    III       I     II    X     I    I  ■  Il    III     I  !■  I  ■    '  ■"■^ 

(i)  Cet  ouvrage  parait  par  cahiers,   grand  in-4**'»  de  4  «  ^  feuilles 
d'impression  y  accompagnées  4ê    5  planches   coloriées.   La  6*'.  livraison 
est  en  vente  „  V  7^«  et  dernière  doit  paraître  dans  les  premiers  jours, 
d'octobre. 


DE    PHAKMA€IE.  4^î^ 

Ittyxïi  prouve,  contre  Tautoritë  des  noms  les  plus  Imposant,  la  yai^ité  de 
^^arithmétique  introduite  dans  les  sciences  naturelles,  puisque  dans  une 
vnitë  botanique,  le  Lichen  scriptus  de  Linnë',  il  a  trouve'  une  famille 
entière  des graphidéeSf  composée  de  sept  genres  fort  bien  circonscrit»,  con- 
tenant plus  de  200  espèces  parfaitement  constatées.  N'est-ce  rien  ,  qu'avoir 
de  la  sorte  signalé  une  roule  où  pouvaient  s'égarer  des  savans  qui,  sur  les 
traces  de  guides  réputés  infaillibles  ,  eussent  perdu  un  temps  précieux 
â  compter  dan»  les  catalogues  nécessairement  incomplets ,  "décorés  diî 
nom  de  Flores,  le  nombre  des  espèces  pour  établir  dans  quelle  propor- 
tion les  végétaux  monocotylédones  sontaux  dicotylédones,  dans  les  États- 
Unis  d'Amérique,  à  "Venise ,  dans  les  îles  Canaries  et  en  Suisse?  Ne  vau- 
drait il  pas  mieux  observer  et  décrire  âes  cryptogames,  comme  le  f'alt 
avec  modestie  et  sagacité  Pauteur  dont  nous  faisons  connaître  l'ouvrage  » 
que  d'établir  fastueusement  le  rapport  du  nombre  deà  es^cea  aux  genres 
en  Laponie,  â  la  Jamaïque  ou  à  la  Guyane  avec  la^  moyenne'des  espèces 
par  genres?  Ce  ne  sont  point  4e  ces  prétendues  découvertes  que  pro- 
clame M.  Fée',  pour  qui  les  cryptogames  ne  soi^t  point  sans  impor- 
tance. Les  algues,  dit -il»  donnent  de  la  soude  et  de  l'Iode  ,  fument 
les  terres ,  fournissent  a  la  médecine  un  anthelmintique  estimé ,  ser- 
vent à  nourrir  une  multitude  d'animaux  qui  vivent  sur  les  rivages  de 
la  merj  et,  tapissantles  bas-fonds,  y  forment  des  prairies  immenses  où  te 
jouent  et  se  réfugient  les  familles  de  poissons  que  la  nature  à  créés  inermés. 
Les  champignons^  qui  font  presque  tout  le  luxe  cle  la  table  du  pauvre , 
ajoutent  encore  au  luxe  de  la  table  du  riche.  Les  lichens  sont  employés 
en  teinture  et  en  médecine  j  l'un  d'eux  est  en  quelque  sorte  le  fourrage 
de  la  Laponie  ,  qui  lui  doit  la  nouriture  des  rennes  ,  et  conséquemment 
la  conservation  de  ses  habitans....  A  ces  avantages  particuliers  viennent 
se  joindre  des  avantages  généraux  plus  appréciables  encore,  puisqu'ils 
concourent  au  grand  œuvre  de  la  nature,  en  servant  à  la  multiplication 
des  êtres.  Les  cryptogames  paraissent  destinés  à  couvrir  de  terreau  les 
surfaces  qui  en  sont  privées  ,  et  préparent  ainsi  une  couche  d'humUs 
qui  reçoit  plus  tard  les  germes  des  grandi  végétaux.  Le  roc  se  charge 
d'abord  de  lichens  crustacés,  puis  de  lichens  foliacés  ,  de  poly tries  et 
de  trichostomes.  Après  le  dépérissement  de  plusieurs  générations  de  ces 
petites  plantes,  naissent  des  doradilles  ,  des  lycopodes ,  etc....  Le  des- 
sèchement des  marais' est *en  partie  opéré  par  des  cryptogames.  Dans 
les  lit^ux  inondés  naissent  des  conferves  et  des  plantes  aquatiques  ,  dont 
la  décomposition  a**scz  rapide  donne  peu  à  peu  de  la  solidité  au  ter* 
rain ,  alr»rs  paraissent  les  autres  plantes....  Ainsi  les  cryptogames  ne 
jouent  dans  la  nature  qu'un  rôle  bienfaisant. 

«  Quelques  auteurs,  ajoute  M.  Fée  ,  et  après  eux  plusieurs  personnes 
étrangères  à  la  botanique  ,  ont  qualifié  ces  plantes  d'imparfaites.  Mais 
ici  le  mot  d'imperfection  ne  sert-il  pas  dé  voile  à  l'ignorance  ?  Nous  ré- 
pondrons affirmativement  sur  ce  point,  non-seulement  parce  que  rien 
n'est  sorti  imparfait  des  mains  du  créateur  ;  mais  encore  parce  que 
M.  Fce  prouve  l'utilité  des  moindres  clioses.  Ainsi ,  il  démontre  que  ces 


4t4  JOtJHJÎik.L 

OBSERVATIONS 

Faisant.  3uifc  à  un  mëmoire  lu  â  rAc^dd^roie  des  sciences^  dans  la  sëaoetf 
dv  4  juillet  1835 ,  par  MM.  Â.  Bossr  et  L.-*R.  Lecako  ,  et  publie  dan» 
le  dernier  nqmëro  du  Journal  de  Pharmacie  ,  en  re'pqnse  à  un  Bké^ 
moire  sur  le  rtiéme  sujet ,  présente'  à  la  même  Académie»  dans  la  séance 
du  II  suivant,  par  M.  Dupot  ,  élève  en  pharmacie,  et  publié  dans 
divers  journaux  scientifiques ,  sous  le  titre  d«  Premier  Mémoire  sur 
la  dislillatLon  des  corps  Aras, 

Depuis  la  lecture  de  notre  mémoire  îl  a  paru  dans  divers 
journaux  scientifiques  y  et  nolamm€nt  dans  les  Annales  de 
chfmîe  ,  un  travail  ayant  également  pour  objet  Texamen 
des  produits,  de  la  distillation  des  corps  gras. 

Dans  ce  travail  où  Von  annonce  des  résultats  Sjensible- 
métit  analogues  à  ceux  que  nous  avions  oijtenu s,  Tautenr,^ 
M.  Dupuy,  dont  nous  avions  eu  l'occasion  de  citer  le  nom 
dans  une  des  notes  qui  font  partie  de  notre  mémojre  rela- 
tivement à  une  observation  qu'il  avait  communiquée  à 
M.  Tbenard  ,  en  présence  de  Tun  de  nôiis  ,  au  sujet  d'un 
j^roduj^t  solide  obtenu  des  distillations  lentes  de%  huiles 
ée  lin  et  de  ipavot-,  *pro6te  de   ceUe  circonstance  pour 
f^iîreîrfemontèr  jusqu'à  iSaî  l'époque  à  Faquclle  il  prétend 
{^'oir  obtenu  les  résultats  qu'il  apiipnce  aujourd'hui.  Si 
l!on*en  oroit>l'auteur  y  M.  Ch^vreul  .,.dans  Iq.l^aboratoire  et 
sous 'la  direction  duquel  toutes   ses  recherches  ont  été 
faites,  les  aurait  connu  tous  avant  la  publication'  de  son 
ouvrage  sur  les  corps  grasy  et  n'en  aurait  rien;dit  par  excès 
de  délicatesse. 

Il  se  serait  lui-n^ême  depuis  plus  d'un  an  refusé  à 
prendre  daté  ,  espérant  de  jour  en  jour  rendrq  son  tra- 
vail plti  s  dîgîne  d'être  offert  au  public ,  mais  il  aurait  pris 
le  parti  de  publier  ces  faits  qu'il  avait  recueillis  depuis 
long-temps ,  le  jour  où  nous  avons  traité  le  même  susjet 


DE    ^P^HABMACtE.  4^^ 

i^n  opérant  pjreciséme^t  sur  les  premiers  corps  _grî^  l^^'^î 
â;exAininés  (i),  ^ .,,  :  .: 

-       '         /;  \       ;  .    ••  ^      •        )   ••        ■  .       ■  ; 

.     Il  est  évident  d'iiprès  cela  .que  M.  Dupuy  veut  à  la  fo;» 

insinuer  que. nous  avons  pro6té  de  son  trayai;! ,  et  r.éclamer 

J/i  priorité.^  nous  répondrons  par  la  ixQte  suivante  a  Tune  e( 

à  l'autre  de  ses  a^sertions^  ...       ... 

;   Si  M^Dupuy  se  fut  bjijrnéi  exposer  le;»  drpîls  qu'il  croit 

avoir  à  la  priorité^  de, notre  côté  nous  ppus.sçrions  qpntcui-^ 

Jtés  d^ppposer  aux  preuves  qu'il  auxait.  alléguées  en^  sa  fa^ 

yeur  celles  qui  résultent  légalement  pour  i^C^us  :    .  , 

:  L®.  De  Ja  demande  d'Un  brevet  pour  laj  fabrication  de  Va-^' 

cide  margarique  ,au  moyen  de  la  distillation  des  cprps  gra« 

en  date  du  23  mars  ; .  ■     .  ,  : 

,    a^  Du  dép6(  public  de  notre  méjpjLoire  fait  h  tAQ^émîe 

de^  sciences  dans  la  séance  du  iv  avril  suivant:  .„,      •  • 

..;  ,3%  De  la ^l^cttire  .égalemjent  publique  de  ce  m^moirp 

dan§: la  séance  du  4  iuilleV  .        .  .  ./  t  -  l. 

,  Mais  compae  M..  Dupuy  veut  encore  insinuer  que  no\i^, 
ayjQns.pro&té  .de  son  .trAya^l,?  nous  croyons  devoir  ,e;ilrer 
daus  uelques  détails  reUtivenient  aux  faits  qui  ont.précér 
4é  "notre  publication*  .,,,    : .,    .•  , 

;Lorsque  pajç  suite  .dç^ nos  recherche^  sur  le;s  produits  de 
Ifr. distillation  des  corps  gras ,  nous  fûmes  conduits  à  sup-* 

Pi?f^^.  i^^®  -^  P^^^^^^^**  4'^^?^^  .^^^^ë^'^^r^  dans  ces 
çi^ijtjmis|af>pes  pourrait  deVjenirj»»  fl^i^!^  4?  spéculation . cqiu- 
|iierc^le,<|)i|ousci;i^u^â.dçv,piFpren  un  brevet  d.iïiven-- 
iiqf  ^f  oioi.nous.afsufer.la,  possession  çxclusiv.c  4?  ce  pro- 

f,  tkii'JSsQa^'fii^etpm  Vappui'de  cçs  prèuyes.ljî.  pa«^gç;8UMra^t;,  extrait 
àv\  ^|)pu9rt^ait  à  r^.ad(;fni^  4e;^  Sjqîeiices^  sur  Xc  pëmoii;^  àe  M.  Pupju^r^ 
par  itljVÎ.  Theiiard  et  Vàuquelin  :  *         .     , 

«  MM.  Bussy  et  "Lecanu  oût',*sur  M.  Dupuy, raVanfagé  (Tatbi'r  fait  con- 
xiaître~les  premiers  l^nrs  re'sultats.  Ils  les  avaient  même  déposes  sous 
cachet /à  l'Acadëmie,  plusieurs  mois  afant  de  lire,  leur  mémoire,  et 
>ivai^nt  demandé  un  brevet  dHnTention.  'n  - .  •    * 


1 


4:l6  JOURNAL 

àéâë.  PIa«  Ui^d ,  des  raisons  pârticïilière^  nous  éngagèl^ettt 
a  traiter  de  sa  cession  avec  une  société  dont  M^  Gbevreul 
fait  partie ,  tout  en  conservant  cependant  la  propriété  litté- 
f ali^e  y  et  nous  déposârmes  en  conséqtilence  notre  métnôire 
au  secrétariat  de  Tâcad^mie.  La  cession  dé  notre  Btevet  exi- 
gea nécessairement  que  nous  fissions  coiinattre  d'uhe  ma- 
nière positive  la  nature  et  les  quantités  de  produits  que  nous 
obtenions  ;  mais  comme  il  fallut  aut  atcquéreurs  du  brevet 
rétém'^s  dé  s'assiirer.de  l'exactitude  dé  nos  résultats,  cette 
circonstance  suffit  pour  retarder  âcftai^t  de  temps  qu'ils  lé 
jugèrent  convéhable  la  publicationf  de  m>trGf  memo?re  , 
puisque  la  loi  en  défendant  de  prèti;af*é  uti  brevet  pour  un 
Jait  déjà  publié ,  nous  aurait  mis  dans'Fiïitpossibilité  de  cé^ 
der  le  notre .  si  nôtre  travail  eut  été  cotïnu* 

Or  M.  Dupuy,  qui  travaille  dani lélaborartoite itiéméde 
M.  Chevretîl,  et,  cominé  il  le  dit,  sous  sa  direction,  a  eu^coiir^ 
i)dîss»nce  dépuis  long-temp9,  non-seùIement  dé  la  demande 
de  notre  brevet,  mais  encore dudépôl de notremémoire et 
de  nos  résultats.  Il  aurait  dûtic  dû  de  suite  faire  connaître 
d'ùbé  manière  quelconque  i  qtrelqtïe  arôciété  savante  l'état 
dé  ses  irechércbés  pour  s'assur^r^ar-lâ  h  faculté  de  les  pbûr-^ 
spivre  autant  qu'il  l'aurait  désiré ,  ou  tiiietrx  éticore  publiet 
son  travail ,  ce  qui  dès  cette  époque  même  devait  lui  sem- 
bler bien  facile,  s'il  est  vrai,  comme  lé  prétend rautéur,  qu'il 
n'ait  tenu  qu'à  \m  déle  faîfé  dè^  iftaS.  Cependant  M.  Du- 
piiy  n*a  rien  fait  dé  ce  qui  pôuyàitcônvetfablét^fiem  appùyéi^ 
ses  prétentions  à  la  ptiorîté.  Il  à'a  riéii-  lu ,  rieti  déposé ,  el 
n'a  fait  connaître  Ses  résultats  qu'après  avoir  entendu  la )éC'<> 
ture  de  notre  travail  à  la  séance  du  ^  jtitUet  k  laquelle  il  as- 
sistait :  il  a  même  alors  négligé  liné  dernière  précaution  , 
indispensable  en  pareille  circonstance  ,   dedéposet*  on  dô 

faire  parapher,  séance  tenante,  son  propre  mémoire  (i). 

■      1 1 1    I  <  ■     ■ I  ■  I    ,    I        I  III.      I      1 1  ■ 

> 

(i)  4p.rès  la  demande  de  notre  breve^^Do.us  étions  si  persuada*  qae 
Ton  ne  pourrait  nous  contester  la  priorité  ^  que  nous  avon«  communi- 
qué nos  résultats  à  un  grand  nombre  de  chimistes.  Nous  avions  doninél 


DE     PHA.RMACIE.  ii« 

M>  Dupuy  avait  sans  doute  oublié  que  depnîs  plusieurs 
mois  il  connaissait  nos  rësuhats ,  lorsqu'il  a  prétendu  avoir 
pm  le  parti  de  publier  les  faits  qu'ilavait  recaeilUs  depuis 
long^œps.dujoui-  même  où  il  a  eu  connaissance  de  Texl- 
stenee  dé  notre  travail. 

Il  est  vwi  que  pour  donner  quelque  poids  à  ses  récla- 
mations M.  Dupuy  prétend  qu'il  ayait  communiqué  tous 
ses  résultats  a  M.  Chevreul  dès^i8.3 ,  et  que  la  délicatesse 
seulea  puiaire  taire  À  cet.  habile  chimiste,  lors  de  la  pu- 
blicauon  de  sonouvragesur  les  corps  gras ,  de;5  faiu  qui  ne 
lui  appartenaient  pas.  Nous  laisserons  chacun  dé  nos  iuges 
apprécier  àsa  justoTvaleurle  motif  que  donne  M.  Dupuydu 
silence  de  M.  Cbevreul  à  son  égard  ;  et  pour  nous ,  nous 
croirons  quota  peut  sans  manquer  à  ladélîcatesse,  dter  des 
fans  observés  par  d'autres ,  en  ciunt  aussi  le  noîn  de  leur 


auteur» 


Quoi  qu  il  en  soit  de  cette  prétendue  communication 
Il  es  certain  du  moins,  que  M., Chevreul  ne  parait  pas  avoil. 
ajoute  beaucoup  de  confiance  auK  rcsultau  de  M.  Dupuv 
pmsqu  II  du  positivement,  dans  ce  même  ouvrage  sur  lel 
corps  gras,  pages  i79«' »  86,  «  que  l'oléine  et  la  stéarine 
distillées  avec  le  contaa  de  l'air,  se  volatilisent  en  panil 
|?nsaUerat,on,etqnerautfese  réduit  en  acide  carboniaur- 
en  hydrogène  carburé,  en  un  principe  aromatique  qui 
n  est  point  acide ,  et,  huile  rousse  et  brune ,  en  acides  acé' 
lique  et  sebacque,  en  eau  et  en  charbon  ;  ,,  ne  faisant 
a.ns,  mention ,  pour  ainsi  dire ,  que  dès  produits  obse  vés 
dans  celte  eirconstance  par  tous  les  chimistes.  II  est  évî 
dent  que  si  M.  Chevreul  avait  su  que  les  acides  oléique  e"t 
margarique  sont  ^n  des  produits  les  plu,  abondans  de  Z 

tZ\'^°T°'"^  ^^  *'^<=°»*  polytechnique ,  du  collège  de  France  rf.  T 
faculté  des  wience.  ,  une  certaine  .  àu.intité  d'à.  i J«  m^  •  '  '" 
M.  Dama,  .  dans  sa  leçon  de  chimie  à  ^Ath^de  ("^tr^^'/^^X  '-  «' 
tre  a  ses  nombteux  auditeurs  des  acide»  oleiaue  \t  „„/     •  "'°''' 

par  notr?  procéda.  "  -^       ' ''  ""««««pie  <A\^m 

^ï"-  -^nnéo.  —  Septemire  iSiS,  g 


4ï8  JOURNAÎ. 

disiillatîou  des  corps  gras  ,  il  eu  aurait  dit  quelque  chose  , 
ou  du  moins  .se  serait  dispeusé  de  citer  des  f<<îts  cvidein~ 
ment  opposés  aux  résultats  de  Texpërience ,  comme  il  au* 
rait  pu  le  faire  sans  manquer  en  rien  à  la  délicatesse  ,  par 
rapport  k  M.  Dupiiy.(i). 

Les^  faits  que  nous  venons  d'énoncer  nous  sembleraient 
devoir  suffire  pour  établir  d'une  manière  convenable  i^os 
droits  incontestables  à  Ul  priorité ,  quand  bien  même  les 
preuves  légales  que  nous  avons  ^poftées  plus  haut  n'exis- 
teraient pas. 

Quant  aux  passages  de  son  Mémoire,  où  M.  Dupuy 
parait  croire  que  nous  avons  manqué  à  la  délicatesse  en 
nous  occupant  de  ]^  distillation  des  corps  gras  y  par  cela 
seul  qu'eu  iSaS  il  fit  voir  a  M.  Thenaird  ^  en  présence  de 
Tun  de  nous  ,  un  produit  solide  obtenu  enphaufTaht  Thuile 
de  pavot  à  une  température  inférieure  à^celle  d^  son  ébul* 
lition.  Sans  nous  arrêter  à  faire  observer  qu'un  sujet  de 
recherches  ne  saurait  être  la  propriété  exclusive  de  tel  ou 
tel  individu  ,  nous  répondrons  que  son  observation,  t  lie 
qu'elle  était  comrnfutiiqitée  ,, c'est-à-dire^  dans  l'ignorance 
complète  de  la  nature  et  des  propriétés  du  produit  qu'il  pré- 
sentait, seulement  pour  demander  la  cause  de  son  état  solide, 
u'ôtait  à  qui  que  ce  soit  le  droit  de  s'oÉcuper  des  recherches 
que  nous  avons  nous-mêmes  entreprises,  surtout  après  que 
deux  ans  de  silence  devaient  faire  penser  qu'elle  n'avait 
eu  aucune  suite  ;  et  en  supposant  que  nous  fussions^  nous- 
mêmes  partis  de  son  observation,  comme  cela  n'a  point  eu 
lieu  ,  il  n'aurait  cependant  encore  aucun  reproche  a  qou$ 
faire,  alors  qu'ayant  rappelé  dans  le  courant  de  notre  mér  . 
moire  l'observation  qu'il  ava4t;Xaite  avant  nous ,  nous  avions 
à  son  égard  satisfait  à  tout  ce  qu'il  pouvait  exiger.  M.  Dupuy 


(i)  ObnerTOOsqae  M.  Chevreul,  page  iSdesouIntroductioD,  ditqu^il 
n'a  point  hésité  à  revenit'  sur  ses  pas  et  à  répéter  ses  propres  expériences 
toutes  les  fois  que  de  nouveaux  travaux  Vont  conduit  à  penser  que  Ton 
pouvait  y  mettre  plus  d'exactitude  qu'il  n'en  avait  mis  d'abord. 


DE     PHARMACIE.  f^tg 

aurait  cVautant  plus  du  s'abstenir  de  nous  soupçonner  d« 
fraude,  qu  il  a  su  positivement ,  par  M.  Thénard  lui- 
même,  que  ,  loin  d'avoir  voulu  la  taire,  ,noUs  nous  étions 
empressés  de  lui  rappeler,  au  sujet  de  notre  travail,  une 
ancienne  qbservation  qui  lui  avait  été  communiquée ,  et 
qu'il  avait  si  complètement  oubliée  9  que.s§ns  nous.il  aurait 
paru  n'en  n  avoir  jamais  eu  connaissance  (i). 

Nous  ne  nous-  peri^nettrons  ^as  d^entrer  dans  Texamân 
du  mémoire  de  M.  Dupuy  en  lui'» même ,  cependant  il' 
nous  est  impossible  de  ne  pas  faire  remarquer  combien  on  « 
y  reconnait  le^  indices  d'une  grande  précipitation,  Noos 
nous  conteiiterotis  d'en  citer  un  exemple,  que  nous  choi- 
sirons de.  préférence  ,  parce  que  le  fait  dont  il  s'agit  con- 
tredit directement  le  résultat  le  plus  intéressant,  de  notre 
mémoire. 

M.  Dupuy,  après  avoir  établi  qu'on  n'obtient  un  pro- 
duit solide  qu'autant  qu'on  maintient  les  corps  gras  à  une 
température  inférieure  à  celle  de  leur  ébuUition  ,  ajoute 
que  lorsqu'on  distille  en  les  faisant  bouillir.  (  nous  ne  con- 
cevons pas  trop  comment  on  peut ,  sous  la  pression  ordi- 
naire ,  distiller  autrement)  ,  les  corps  gras  même  les  plus 
abondans  en  stéarine ,  tels  que  le  sui/^  le  produit  condensé 
est  constamment  liquide.  S'il  s'agissait  d'un  fait  difficile  à 
observer ,  IW  concevrait  qu'il  aurait  pu  se  trouver  induit 
en  erreur ,  mais  il  n'est  personne  qui ,  ayant  eu  l'occa- 
sion de  distiller  du  âuif ,  même  sans  fractionner  ,  slins 


(i)  M.  Thénard ,  coirimissaire  rapporteur  pour  le  Mémoire  de  M.  Du- 
puy, relate  ainsi  dans  son  rapport  cette  communication  à  laquelle  l'autevir 
^  attache  tant  d'importance  : 

«  ,En  i8ï3  ,  i\î.  Dupuy  avait  présenté  ,  à  l'un  de'nous ,  un  produit  so- 
lide provenant  de  la  distillafîon  lente  des  îiuiles  de  lin  et  de  pavot  ^ 
mais  il  n'eu  connaissait  pas  la  nature  ,  qui  était  toute  particttlièi'e ,  et 
nous  lui  conseillâmes  de  consultera  ce  sujet  M.  Chevreul^  qiii  a  fait^  de 
si'heiles  recheik^Ues  sur  les  matières  grasses,  » 

On  jugera  ,  d'apréscela,  s'il  est  juste  de  considérer  notre  travail  com- 
me Mne  simple  consëqiicncc,;de  r<ob9«*?aiioo  de  M.  Dupuy. 


4^0  JOURNAL 

prendre  d'autre  peine  que  celle  de  regarder ,  n*aît  pu  se 
convaincre  que  le  produit  obtenu  est  convplétement  solide ^ 
«i  bien  même  que  son  point  de  fusion  est  souvent  plas 
élevé  que  ne  Tétait  primitivement  celui  du  suif  employé* 
D'après  cela  il  parait  assez  vraisemblable  que  M.  Dupuy, 
a  Tépoque  de  sa  publication  ,  n'avait  pas  même  une  seule 
fois  distillé  du  suif,  bien  qu'il  évalue  cependant  les  pro- 
duits de. sa  distillation  à  des  dix  millièmes  près. 

Au  reste ,  nous  regrettons  vivement  d'avoir  été  forcés 
par  les  insinuations  de  M.  Dupuy  d'entrer  dans  des  détails 
qui  n'intéressent  eu  rien  la  science,  et  Surtout  de  mêler  le 
nom  de  M.  Chevréulà  de  semblables  débats;  mais  M.  Da- 
puy  aurait  du  sentir  que  dans  une  réclamation  on  ne  doit 
se  servir  du  nom  de  personne  pour  attaquer  ou  pour  se  dé- 
fendre  ;  et  que  si  Ton  doit  dans  toute  drconstance  la  faire 
en  termes  clairs  et  précis ,  de  manière  à  ne  donner  lieu  à 
aucune  fausse  interprétation ,  cela  lui  était  surtout  com- 
mandé par  la  position  particulière  et  délicate  dans  laquelle 
il  nous  savait  placés  vis-à-vis  de  M.  Chevreul.  • 

Manuel  o'analyse  chimique  4es  eaux  minérales ,  médicina- 
les ,  et  destinées  à  l'économie  domestique  ;  par  M.. Henry, 
chef  de  la  pharmacie  centrale  des  hôpitaux  civils  de 
Paris ,  membre  titulaire  de  l' Académie  royale  de  méde- 
•cine  ,  etc.  ;  et  Hbnrt  fils  ,  aide  a  la  pharmacie  centrale  , 
et, membre  adjoint  de  l'Académie  royale  de  médecine. 

L'ouvrage  que  nous  annonçons  est  le  fruit  d'une  de  ces 
associations  aujourd'hui  trop  rares  dans  les  sciences  pour 
n'être  pas  remarquée.  Un  père  et  son  fils  parcourant  la 
même  carrière ,  unis  de  vues ,  d'intentions ,  s'exerçantaux 
même»  travaux  et  les  réunissant  pour  en  faire  jouir  la  so- 
ciété :  tel  est  le  tableau  moral  que  présentent  les  auteurs 
du  Manuel  d'analyse  dçs  eaux  minérales* 

C'est  encore,  une  question  indécise  pour  les  médecins  de 


DE     PHARMACIE.   .  4^1 

savoir  si  les^eaux  aptiâcielles  et  les  eaux  naturelles  peuvent 
•être  employées  indifTëremnaeiit.  Chaque   parti   dissident 
appuie  ses  opinions  dé  raisonnemens  plus  ou^  moins  plau- 
sibles. Sans  avoir  mission  pour  décider  ^a  question  d'nnç 
manière  absolue ,  nous   pensons  qu'en  l'envisageant  ainsi 
^u'oa  Va.  fait  jusqu'à  présent  sous  un  point  de  vue  trop 
«énéral ,  on  la  complique  au  lieu  de  réclairer»  Ainsi  per- 
sonne ne  contestera  qu'un  malade  qui  peut  prendre  une 
eau  minérale  à  sa  source  n'en  obtienne  tous   les  bons 
«ffets  qu'on  peut  en  attendre  ^  que  lorsqu'une  eau  miné- 
rale naturelle. contient  une  matière  organique,  difficile 
à  bien  caractériser  par.  l'analyse  ,  on  ne  doive  encore  la 
préférer  à  la  même  eau  préparée  artificiellement  ]  mais  on 
doit  convenir  aussi  que  souvent  les  eaux  artificielles  rem- 
placent  avec  avantage  celles  que  nous  fournit  la  nature^ 
surtout  dans  la  classe  des  eaux  acidulés  ;  que  les  eaux  sul- 
fureuses mêmes  ,  transportées  à  de  grandes  distances  ou 
conservées  dans  des  vases  mal  bouchés,  s'altèrent  ou  acquiè- 
rent des  propriétés  nouvelles.  L'ouvrage -de  MM.  Henry  , 
par  la  nature  des  sujets  qui  y  sont  traités ,  doit  contribuer 
à  fixer  l'opinion  à  cet  égard.  Profitant  des  avantages  que 
lui  oiTre  le  superbe  établissement  qu'il  dirige  avec  tant  de 
disûnciion  ,  M.  Henry  père  a  eu  de  fréquentés  occRsiôns 
d'analyser  des  eaux  minérales  qui  lui  ont  été  adressées  par 
l'autorité  ,  et  «Uns  ce  genre  de  recherches  qui  exige  beau- 
coup d'habitude  et  de  sagacité,  il  a  été  efficacement  secondé 
par  '  son  fils.  Comme  c'est  surtout  aux  pharmaciens  que 
l'on  s'adresse  pour  avoir  des  renseignemens  exacts ,  c'était 
leur  rendre  un  véritable  service  que  dq  rassembler  en  un 
seul  faisceau  tous  les  faits  sur  l'analyse  des  eaux  qui  se 
trouvent  épars  dans  les  écrits  des  sa  vans.  C'est  le  but  que 
se  sont  proposé  d'atteindre  le;»  auteurs  de  l'ouvrage  ,  mais' 
ils  l'ont  enrichi  d'une  foule  d'observations  qui  se  rappor- 
tent non-seulement  aux  eaux  minérales ,  mais  encore  aux 
eaux  économiques.  , 


422  JOURNAL 

La  première  partie  est  consacrée  aux  eaux  potables  et 
indostrielles.  Toujours  éloignées  de  Tétat  de  pureté  pri- 
miliYe ,  elles  n'en  sont  pas  moins  chaque  jour  de  la  pli|s 
grande  utilité.  L'eau  pure  ne  se  trouve  nulle  part  dans  la^ 
nature  :  trop  de  matériaux  peuvent  s'y  mêler  et  s*y  combi- 
ser  en  altérant  ses  propriétés  ^  mais  aussi  Teau  pure  n'est 
jamais  nécessaire  dans  les  usages  habituels  de  la  vie  ,  et 
souvent  elle  serait  nuisible  ^  elle  serait  impropre  à  servir 
de  boisson.  Il  faut  qu'une  quantité  d'air  convenable  en 
écarte  les  parties  et  lui  donne  une  légèreté  sans  laquelle 
Teslomac  ne  pourrait  la  supporter.  La  pureté  de  Fean  est 
encore  bien  moins  indispensable  pour  une  foule  d'usages 
habituels ,  et  quand  sa  nature  la  rend  impropre  à  certains 
emplois,  il  faut  encore ,  pour  j remédier ,  connaître  sa  com- 
position. 

La  seconde  partie  de  Touvrage  qui  nous  occupe  traite 
des  eaux  médicinales.  Les  auteurs  y  ont  rapporté  tout  ce 
que  Ton  sait  sur  leur  composition  ;  ils  disent  par  quels 
moyens  on  parvient  à  connaître  la  nature  des  principes  qui 
les  constituent ,  ils  donnent  les  procédés  qui  servent  a  ap- 
précier les  quantités  de  chacun  d'eux ,  et  ici  ils  ont  joint 
leur  propre  expérience  à  celle  des  savans  qui  les  avaient 
précédés  dans  la  carrière.  Aucun  procédé  analytique  n'a  été 
donné  sans  avoir  été  répété  et  san^  que  son  efficacité  ait  été 
constatée  par  l'expérience,  aussi  peut-on  affirmer  que  l'uti- 
lité de  ce  travail  sera  généralement  sentie.  Les  gens  de  l'art 
y  trouveront  des  notions  nouvelles^  ceux  qui  ne  sont  pas 
familiarisés  avec  de  semblables  travaux  pourront  avec  fa- 
cilité se  mettre  an  courant  de  ce  genre  d'étude.     L.  A.  P. 


t)R     PHARMACIE.  4^^ 

# 

■'  •  ,     ■ 

Manuel  du  Pharmacien  ,  ou  Précis  élémentaire  de  Phar- 
macie ;  par  A.  CwRY kix\^^  ^  pharmacien  \i  membre 
adjoint.de  r Académie  royale  de  Médecine.^  et  P.  Idt  , 
de  Lyon  ^  pharmacien  ,  etc.  Parifi  ,  1826.  Deux  parties 
m-8''.  Chez  Béchet  jeune  ^  libraire  ^  place  de  T Ecoh  de 
Médecine  ,  /î®.  4-  ^ 

Ce  travail  de  deux  jeunes  pharmaciens  a  été  écrit ,  çoituno 
le  déclarent  les  auteurs  ,  pour  les  élèves  en  pharmacie.  Ils 
-renvoient ,  pour  de  plus  grands  développ<Mnms  ,  aux  ou- 
vrages fondamentaux  sur  la  science. ^  La  méthode  qu^iJs 
ont  suivie  est  celle  de  M.  Henri.  «  Loin  de  nous  la  pré- 
somption de  croire  que  ^  même  pour  la  pharmacie ,  notice 

Manuel  suffise  aux  pharmaciens ;  mais  nous  a^H)ns  cru 

qu  il  nous  était  permis  d^offtir  quelques^résultats  de  nos  obser-- 
i^ations*  »  Tel  est  leur  langage  modeste.  En  applaudissant 
à  leur  zèle  ^  et  aux  utiles  ^pemarqilps  qu'ils  ont  consignées 
dans  leur  ouvrage ,  nous  pensmijs  qu'il  sera  facile^  dans 
une  nouvelle  édition  ,  d  y  ajouter  des  développemeûs  sur 
quelques  pa loties,  comme  d'en  firtre  disparaître  de  légères 
erreurs.  Par  exemple ,  tom.  I,  page  i58 ,  il  est  dit  qu'on 
ne  connaît  pas  encore  bien  la  nature  des  htiiles  volatiles  , 
et  que  l'analyse  chimique  n'a  pas  déterminé  les  propor- 
tions de  leurs  principes  conatituans.  Cependant  on  aurait 
pu  relater  les  travaux  de  M.  Théodore  de  Saussure  sur  ce 
siget.  Il  n'est  pas  exact  .de  dire  en  général ,  tom.  I  ,  p.  i65 , 
qtte  l'alcohol  doit  §a  saveur  à  un  acide  ,  son  odeur  à  des 
huiles  volatiles;  car  ce  liquide  pur  a  bien  une  saveur  et 
une  odeur  indépendantes  de  ces  substances  qui  s'y  trou- 
vent plus  ou  moins  mêlées.  Nous  ne  pousserons  pas  plus 
loin  nos^  remarques  ;  car  quel  livre  serait  exempt  de  fautes  ? 
Nous  aimons  mieux  louer  ce  qui  nous  a  paru  bien  traité 


1 


4^4  JOUEHAI.    DE     FHABV4CIE. 

dans  ce  Manael ,  et  le  recommander  aux  élevés  comme  an 
guide  qui  retrace  les  leçons  des  meillears  mûtres. 

• 

Foemouliik  peâtiqits  des  hôpitaux  civils  db  Paus  ,  ott 
Recueil  des  prescripUons  médicamentenses  employées 
par  les  médecins  et  chimi^ens  de  ces  établissemens  9 
avec  des  notes  sur  les  doses,  le  mode  d'administratioD  , 
les  applications  particulières  ;  et  des  considérations  géné- 
rales sur  chaque  hôpital ,  sur  le  genre  d*affêctions  anqael 
il  est  spécialement  destiné,  et  sur  la  doctrine  des  pra- 
ticiens qui  le  dirigetit  ;  par  F.  S.  Ratier ,  docteur  en  mé- 
decine de  la  faculté  de  Paris.  Deuxième  édition ,  revue, 
corrigée  et  augmentée.  Paris,  18 15.  Un  volume  in-iS. 
Prix ,  4  f^*  —  Chez  Baillière ,  libraire ,  rue  de  l*EcoIe- 
de-Médecine,  n*«  i4* 

JOURNAL  CLINIQUE,  RM". 

• 

Recueil  d'observations  sur  les  difformités  dont  le  corps 
humain  est  susceptible  i  toutes  les  époques  de  la  vie  y 
'  et  sur  tout  ce  qui  se  rapporte  en  général  à  la  mécanique 
et  aux  instrumens  employés  par  la  chirurgie,  avec  fi* 
gufes^  par  C.-A*  Maisonable  ,  professeur  agrégé  en 
exercice  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  professeur 
du  cours  sur  les  difformités  à  Tamphithéâtre  de  la  cli- 
nique de  r  hospice  de  la  Faculté ,  etc* 

Paris,  chez  Tauteur,  propriétaire-éditeur,  rue  4c 
Ch<>v relise  «  près  le  boulevard  du  Mont-Parnasse. 

Kous  ro viendrons  sur  ce  recueil. 


.  BULLETIN 

DES  TRAVAUX  m  LA  SOaÉTÉ  DE  PHARMACIE 

DE  PARIS  ; 

Rédigé  par  M.  Hehkt  ,  secrétaire  général ,  et  par  une 

Commission  spéciale. 


«M 


Nota.  Le  i5  septembre  la  séance  n'a  pas  eu  lieu. 


(     ' 

} 

I     » 

ESSAIS 

Sur  éUifers  moyens  de  reconhaitre  la  présence  de  thulh 
,  de  ricin  dans  le  baume  de  copajiu. 

Le  baume  ou  la  résine  de  copaliu,  fourni  par  le  copaïfera 
cffcinalis ,  ne  nous  parvient  pas  pur  dans  le  commerce  ; 
depuis  quelques  années  il  est  toujours  mêlé  avec  une  plus 
ou  moins  grande  quantité  d^huile  grasse  qui  sert  à  Tétendre 
et  qui  affaiblit  ses  propriétés^  Cette  huile ,  comme  ou  le 
sait ,  e^t  celle  de  ricin ,  préférée  ici  à  cause  de  la  propriété 
de  se  dissoudre  dans  Talcohol  qui  la  caractérise. 

Plusieurs  procédés  ont  été  indicpiés  pour  recontiaitre 
cette  fraude ,  et  tout  récemment  encore  M.  Plaqche ,  notre 
estimable  collègue ,  a  présenté,  à  la  Société  de  pharmacie, 
un  moyen  facile  de  constater  la  pureté  du  baume  de  copahu. 
Sfins  chercher  en  rien  à  vouloir  atténuer  la  bouté  du  mode 
que  ce  pharmacien  distingué  a  publié  j  on  a  cru  devoir  aussi 
présenter  le  résultat  de  quelques  nouvelles  expériencessor 
le  même  sujet , dans  le  but  de  coniribuer  peut-être  à  inuttie 


4^6  ^     BULLETIN    DES    TRAVAUX 

les  fraudeurs  en  défaut ,  en  multipliant  le  plus  possible  les 
moyens  de  les  démasquer. 

M.  Auguste  Delondre  ,  négociant  instruit  et  versé  de- 
puis long-tehips  dans  Tétude  des  drogues  simples  et  des 
produits  qui  nous  arrivent  par  la  voie  du  commerce  ,  avait 
depuis  près  de  deux  aûs  songé  à  rechercher  un  procédé 
pour  reconnaître  la  falsification  du  baume  de  copahu  ;  il 
avait  pensé  que  par  Tébullition  senVe  dans  l'eau  on  arrive- 
rait ,  sinon  à  séparer  Thuile  ,  du  moins  à  prouver  la  pureté 
ou  rimpureté  du  baume  soumis  à  Texpérience  *,  mais, 
n  ayant  à  sa  disposition  ni  les  localités  ni  le  temps  néces- 
saires j^r  s'occuper  de  ce  travail ,  il  pria  M.  Henry  de 
faire  répéter  dans  les  laboratoires  de  la  pharmacie  centrale 
quelques  expériences  ayant  pour  but  de  démontrer  la  pré- 
sence des  substances  étrangères  mêlées  au  baume  de, co- 
pahu. 

Ces  essais  furent  exécutés  avec  soin  en  employant  soit 
le  baume  pur ,  soit  des  mélanges  ^connus  de  ce  baume  et 
d'huile  de  ricin ,  et  toujours  il  fut  facile ,  comme  on  va 
le  voir,  de  reconnaître  par  l'ébullition  dans  l'eau  l'impu- 
reté dé  cette  résine  de  copahu  lors  même  que  l'huile  n'y 
existait  qu'en  très-petite  quantité  ,  quand  la  durée  de  l'é^ 
bullition  s^yah  été  très-prolongée. 

On  crut  devoir  aussi  essî^er  quelques-uns  de  ces  mé- 
langes avec  la  soude  caustique  ,  d'après  une  note  insérée 
déjà ,  en  1820,  dans  un  journal  allemand  intitulé  :  Tableau 
des  caractères  des  .  médicamens.  Voici  les  diverses  expé- 
riences d^nt  nous  parlons, 

Le  baume  de  copahu  qui  a  Servi  aux  essais  suivans  est 
plus  léger  que  l'eau  ,  a  une  consistance  oléagineuse  ,  est 
transpan^t ,  parfaitement  limpide  ,  et  possède  à  un  très- 
haut  degré  rôdeur^  la  savetir  et  la  couleur  qui  caractérisent 
cette  substance.  IJ  avait  été  rapporté  de  Lou^ies  par  un 
négociaht  qui  s'était  bien  assuré  de  sa  pureté. 

La  dissolution  de  soude  caustique  et  l'ébullition  dansl'eau,   . 


I 


DE    LA    SOCIÉTÉ    DE    PHABMACIE*  4^7 

sont  les  deux  moyens  qui  ont  été  mis  en  usage  pour  le  trai- 
tement du  baume  de  copahu  seul ,  ou  de  son  mélange  avec 
diverses  quantités  d'huile  de  ricin.  ^ 

^     '  Essais  par  la  soude  ^austiquéè.  . 

i**.  Le  baume  de  copahu  pur ,  essayé  pàr^laî  dissolution 
de  soude  caustique ^  a  fourni  uq  liquide  bbnchâtre  ,  très- 
fluide  ,  qui ,  au  bout  d'une  demi-heure  ,  s'était  sépare  en 
deux  couches  très-distinctes  ^  l'inférieure  un  peu  louche,  et 
la  supérieure  toute  composée  de  bauîne  de  copahu  ; 
2°.  Un  mélange  de.   .   i  partie  baume  de  copahu  , 

I  idem    huile  de  rîcih  , 
5  idem    soude  caustique  , 
agité  dans  un  flacon  ,  s'est  pris  en  masse  savonneuse  blanche 
qui  ,^au  bout  de  vingt-quatre  heures  ,  était  dure  et  n'avait 
point  aba^ndohné  de  buume  de  copahu  \  il  restait  à  la  partie 
inférieure  du  flacon  un  excès  de  soude  caustique  ; 
3**.  Le^mélange  de.  .  .     i  partie  huile  de  ricin  , 

2  idem  baume  de  copahu  ,  et 
un  excès  de  soude  caustique  , 
a  fourni  une  masse  savonneuse  un  peu  moins  blanche  que 
la  précédente,  mais  qui  a  acquis  autant  de  dureté  qu'elle  -, 

4**.  On  mélange,  de.   .   .    i   partie  huile  de  ricin  , 

4  idem   baume  de  copahu  ,  et 
un  excès  de  soude  caustique , 

a  fourni  un  résultat  semblable  y  mais  la  masse  obtenue  était 

d'un  blanc-jaunâtre  -, 

5""^  11  est  résulté  du  mélange  de  : 

I  partie  huile  de  ricin  , 

6  idem  baume  de  copahu  ,  et 

un  excès  de  soude  caustique  ^ 

une  masse  demi -transparente^  solide  ^  mais  moins  dure 

que  les  précédentes.       - 


4^8  BULLETIN    DES    TRAVAUX 

Essais  par  Tébulliiion  dans  Teaum 

1^*  Le  baume  de  copahu  pur  a  fourni ,  au  bout  de  cinq 
heures  d*ébullilion  dans  Feau  ,  la  moitié  de  son  poids  de 
résine  presque  inodore ,  ayant  absolument  l'apparence  de 
^la  térébenthine  cuite  ;  - 

a**.  Un  mélange  de.  .  •   i  partie  baume  /le  copahu , 

I  idem  huile  de  ricin, 
a  fourni ,  aprèâ  quelques  heures  d'ébuUition  dans  Teau,  une 
matière  liquide^  visqueuse ,  jaune  ,  transparente  ,  surna- 
gefi'nt  Teau  distillée  à  une  température  de  lo*^  Réaumur  : 
soumise  à  une  ébullition  de. quelques  heures  de  plus  ,  cette 
n^atière  n'a  changé  ai  de.  forme  ni  de  pesanteur  ; 

3"*;  Un  mélange  de.   .  .  2  parties  baume  de  copahu  , 

I  idem  huile  de  ricin, 
a  fourni ,  après  douze  heures  d*ébullition ,  une  matière  vis* 
queuse,  d'une  consistance  un  peu  plus  épaisse  que  celle 
de  la  précédente  ,  moin^  transparente  et  d^une  pesanteur 
spécifique  un  peu  supérieure  à  celle  de  Teau  distillée  â  la 
température  de  10^  Réaumur  \ 

4^«  Un  mélange  de.   •   •  4' p^i'^ics  I^^ume  de  copahu  , 

I  idem  huile  de  ricin , 
'  afoumi,  après  douze  heures  d'ébuUition,  une  matière  malle 
d'une  consistance  supérieure  à  celle  de  la  t^frcbenthine  , 
demi  -  transparente  ,  susceptible  d'être  roulée  entre  les 
doigts  tnouillés^  celle-ci  se  rapproche  davantage  delà  té- 
rébenthine cuite  -,  en  y  interposant  de  l'air  ob  peut  lui  don- 
'  ner  un  aspect  nacré  ; 

5\  Un  mélange  de.   .   .  6  parties  baume  de  copàhù  , 

I  idem^  huile  de  ricin  , 
a  fourni,  après  une  ébullition  soutenue  pendant  douze  heu- 
res, une  matière  qui  se  rapprochait  encore  plus  de  la  térében- 
thine que  le  produit  de  l'opération  précédente  5  elle  n'avait 
cependant  point  acquis  la  dureté  et  la  fragilité  de  la  ma- 
tière obtenue  par  rébullilion  du  baume  de  copahu  seul. 


DE    LA  S0CI£T£   DE     PHARMACIE.  4^9 

De  ces  difierens  essais  il  semble  résulter., 

i*.  Que  Ton  peut  facilement  reconnaître  ,  par  Temploi 
d'une  dissolution  de  soude  caustique  ou  de  Tébullhion  pro- 
longée dansTeau ,  si  le  baume  de  copahu  est  mêlé  avec  une 
huile  grasse  ^ 

2°.  Que  l'emploi  du  second  de  ce^  moyens  donne  des 
résultats  qui  différent  assez  pour  chaque  mélange ,  pour 
indiquer  à  peu  près  la  quantité  dUiùile  mêlée  aveb  le  baume; 
et  la  dissolution  de  "SOude  caustique  fournit  pour  les  divers 
mélanges  des  résultats  trop  atialogues  pour  qu'on  puisse 
en  conclure  la  proportion  d'huile  ;     .^ 

3^.  Que  la  nature  des  résultats  obtenus  par  Fébullition 
dans  l'eau  parait  dépendre  de  l'uuion  de  Thuile  avec  la 
matière  résineuse ,  analogue  à  la  térébenthine  cuite  obte- 
nue par  Tébullition  du  baume  de  copahu  seul  ; 

4°*  Aucun  de  ces  moyens  n'a  pu  faire  connaître  l'espèce 
d^huile  grasse  mêlée  avec  le  baume  de  copahu  ;  mai«  ,  au 
reste,  c'est  toujours  jusqu'à  présent  l'huile  de  ricin  qui 
est  employée. 

On  peut  donc  voir  que  par  l'ébullition  dans  l'eau  on 
trouve  un  moyen  prompt  et  commode  pour  déterminer  si  le 
baume  de  copahu  est  mêlé  d'huile  ,  car  on  a  pu  remarquer 
qu'avec  des  quantités  très-petites  d'huile  la  résine  de  co- 
pahu n'a  pu  acquérir  de  friabilité.  Ce  mode  de  signaler  la 
fraude  peut  donc  être  ajouté  à  ceux'  indiquée ,  et  nous 
croyons  qu'il  ne  sera  pas  «ans  utilité  à  cause  de  sa  facile 
exécution. 


"> 


43o  BULLETIN    DES   TRA:VAUX 


%«%•»%«    1 1  i^inmomi»— irteififuri-xr^-yi-ai  ittrimi  ii  i->i»iiri'>virti'>  '»'>i-i-i'^T%tT"rmmfW 


DE  L'ACTION  DES  ACIDES 

Sur  quelques  dissolutions  salines  ,  mémoire  lu  à  F  académie 
royale  de  médecine  (  section  de  pharmacie  ) ,  fe  3a  juillet 

Par  MM«  Soubbirar  et  Hbnrt  fils ,  pharmaciens. 

L*additioii  d'un  acide  à  la  dissolution  d'un  sel  neutre  , 
lorsqu'il  n'en  résulte  pas  rcliminatlon  d'une  substance  ga- 
zeuse ou  d'une  substance  solide,  ne  présente  aucun  phéuo- 
mène  qui  indique  une  réaction  chimique  entre  les  élémens. 
On  a  cherché  à  se  rendre  raison  de  ce  qui  se  passe  en  cette 
circonstance  \  mais  Topinion  des  chimistes  à  ce  sujet  a  été 
basée  sur  dés  considérations  théoriques^plutôt  que  sur  des 
expériences  positives.  Aussi  reste-t-il  beaucoup  d'incerti- 
tude sur  la  question  de  savoir  quelle  est  la  manière  dont  a^t 
un  acide  lorsqti'ajouté  à  une  dissolution  saline,  il  n'en  se- 
'  pare  pas  ,  du  moins  visiblement ,  la  base  ou  l'acide* 
'    M.  Berthollet  a  pensé  que  la  base  se  partage  entre  les 
acides  en  raison  de  leur  énergie  chimique ,  et  qu'il  en  ré- 
sulte deux  nouveaux  sels  avec  excès  d'acide.  En  adoptant 
la  manière  de  voir  de  ce  savant ,  on  se  trouve  en  opposition 
manifeste  avec  les  faits  qui  ont'porté  les  chimistes  «  adop- 
ter la  combinaison  des  corps  en  proportions  définies.  Aîn^i, 
que  dans  une  solution  de  muriate  de  potasse  on  verse  nn 
peu  d'acide    sulfurique ,  il   se  fera  dans^l'hypothèse  de 
M.  Berthollet  du  sulfate  acide  et  du  muriate  acide  de  po- 
tasse en  certaines  proportions.  Que  l'on  vienne  à  ajouter 
de  nouveau  et  peu  à  peu  de  l'acide  sulfurique,  chaque  nou- 
velle affusion  d'acide  diminuera  la  proportion  de  potasse 
unie  à  l'acide  muriatique ,  de  telle  sorte  que  dans  le  cou- 
rant de  l'expérience  il  se  fera  du  muriate  acide  de  potasse 
dans  lequel  les  proportions  relatives  de  base  et  d'acide  va- 


DE    LA    SOCIETE    t)E    PHARMACIE.  i{3t 

tieront  depuis  le  marnent  où  le  muriate  Qiwtre  Gommeucera 
à  être  décomposé ,  jusqu'à-  celui  <5à  la  dernière  particule 
d«  potasse  sera  enlevée  par  Facide  sulfurique. 

Pour,  rattacher  ces  phénomènes  à  la  théorie  des  propor- 
ùons  définies,  M.  Berzélius  a  supposé  que  la  base  se  partage 
entre  les  deux  acides  pour  former  deux  composés  neutres, 
tandis  que  Facide  éliminé  et  une  partie  de  Tacide  décom- 
{>osant  restent  dans  la  liqueur  hors  de  combinaison,  se  re-* 
poussant  jen  quelque  sorte  ou  du  moins  paralysant  mutùe.1* 
l€ment  leur  énergie  chimique. 

Le  travail  que  nous  allons,  soumettre'à  T Académie  a  été 
eirtrepris  pour  s'assurer  si  l'une  des  deux  suppositions  pré- 
cédentes devait  être  préférée  ou  si  toutes  deux  ne  dévaluent 
pas  être  remplacées  par  une  troisième  hypothèse  plus  en 
harmonie  avec  les  faits.  ^ 

Daris  une  première  expérience ,  4  grammes  de  chlorure 
de  sodium  fondu(acide  hydrochlorique  2,477?  soude 2,1 38) 
ont  été  dissous  à  froid  dans  16  gram.  d'eatt  distillée.  On  a 
versé  dans  la  liqueur  la, quantité  d'acide  sulfurique  nécesr 
Saire  pour  saturer  la  soude  du  sel  marin  (2,^4^  gramnpies 
acide  anhydre).  Il  ne  s'est  .pas  manifesté  d'acide  muriati-' 
que  ^  la  liqueur  a  été  mêlée  à  un  grand  excès  d'alcohol:  à 
4o  degrés ,  et  le  précipité  a  été  lavé  avec  cet  alcohol  jus* 
qu'à  ce  que  celui-ci  n'indiquât  plus  d'acide  hydrochloriquç 
par  le  nitrate  d'argent.  Le  précipite  séché  et  calciné  pe- 
sait 3,366  grammes,  c'était  du  sulfate  dé  soude. 

i^a  liqueur  dont  il  avait  été  séparé  devait  contetiir  Facide 
sulfurique  et  lat  soude  qui  n'avaient  pas  été  retrouvés  à  i'état 
de  sulfate,  tout  Facide  hydrochlorique  et  peut-être  un  peu 
de  sulfate  de  soude  entraîné  par  Falcohol.  Nous  a^vions 
bien  reconnu  qu'en  précipitant  par  l'alcohol  une  disso- 
lution de  sulfate  de  soude  faite  dalis  Tes  mêmes  proportions 
que  pour  l'expérience  précédente  il  se  dissolvait  à  peine 
tine  trace  de  ce  sel^  mais  un  autre  essarnous  apprit  que  la 
présence  d*un  excès  diacide  favorise  sa  dissolution.  Nou» 


i^3a     '  BULLETIN    DES  TRAVAUX     , 

nous  occupâmes  en  conséquence  de  recliercher  le  sulfate  de 
soude  dans  la  liqueur  alcoholique.  Elle  fut  sursaturée  par 
Tamnioniaque  ;  il  se  fit  un  précipité  qui  fut  lavé  i  TalcohoL 
et  séché.  C'était  un  mélange  de  sulfate  de  soude  et  de  sul- 
fate d'ammoniaque  ;  celui-ci  fut  chassé  par  le  feu ,  et  il  resta 
0,678  gram.  de  sulfate  de  soude  qu'il  faut  ajouter  an  pre« 
mier,  ce  qui  donne  en  tout  49^44  gram.  de  sulfate  de  soude. 
Cette  quantité  contient  0,4?  gram.  d  acide  sulfurique  en 
moTDs  qu'il  n'en  avait  été  employé,  et  nous  l'avons  retrouvé 
dans  la  liqueur  alcoholique  où  il  a  servi  à  la  formation  du 
sulfate  d'ammoniaque* 

Le  sulfate  de  soude  obtenu  ne  contient  pas  non  plus 
toute  la  soude  du  sel  marin.. La  portion  qui  n'a  pas  été  en* 
levée  par  l'acide  sulfurique,  calculée  d'après  les  données 
précédente^  »  représente  0,787  gram.  d'hydrocUorate  de 
soude ,  et  suppose  que  2,o55  d'acide  hydrochlorique  ont 
été  séparés  par  l'acide  sulfurique. 

Ainsi  dans  ceHe  expérience  l'acide  sulfurique  a  réagi  sur 
le  sel  marin  pour  former  du  sulfate  de  soude ,  mais  une 
partie  du  chlorure  de  sodium  n'a  pas  été  décomposée  et  a 
été  dissoute  par  Talcohol  en  même  temps  que  l'excès  d'acide 
sulfurique  et  l'acide  hydrochlorique  éliminé. 
*  Le  rapport  entre  l'acide  hydrochlorique  et  l'acide  sulfu- 
rique est  de  â,o5  du  premier  et  de  0,47  du  second. 

Ce  résultat  conduit  naturellement  à  penser  que  la  décom** 
position  du  sel  mai^in  s'est  arrêtée  lorsque  la  proportion 
d'acide  hydrochlorique  séparée  a  été  suffisante  pour  faire 
équilibre  à  Tacide  sulfurique ,  et  que  la  solution  après  l'af- 
fusion  de  l'acide  sulfurique  contenait  du  sel  marin  et  du 
sulfate  tous  deux  neutres,  et  des  acides  sulfurique  et  muria- 
tique  se  contrebalançant  mutuellement. 

Si  tel  est  en  effet  l'état  des  élémens  dans  la  liqueur ,  on 
'do4t ,  en  se  servant  de  proportions  diâerentes  de  sel  marin 
et  d'acide  sulfurique ,  arriver  à  des  résultats  pareils  en  cela, 
que  Tacidi^  sulfurique  et  l'acide  muriatique  seront  dans  une 


DE    tA    SrpGlÉTÉ     DE    PHARMACIE.  4^^ 

Mlatioii  Hemblable.  Pournoiis  en  assurer,  nous  avoos  ré- 
pété l'expérience  précédepte  en  employant  8  gram.  àe  sel 
marin  et  seulement  le  quart  d'acide  sulfurique  nécessaire 
pour  tipansformer  la  soude  eh  sulfate  (  acide  réel ,  1,3^5)^,  ' 
nous  avons  pu  observer  que  Tammoniaque  précipitait  peu  ae 
sulfate  de  sbuile  ^  {Aiénomène  qui  s'eut plique  nalûreli«tnent 
par  Fétat  moins  acide  de  la  liqueur  ;  en  outre  nous  avons 
reconnu  0,033  gram.  d'acide  sulfurique  libre  et  1,204  g"^* 
d'acide  muriatique ,  ce  qui  établit  tmé  différence  considé- 
rable entre  le  produit  (ie  celte  opération  et  le  précédent  par 
rapport  anx  proportions  relative:s  des  acides. 

Contrariés  par  ce  résultat,  nous  avons  tenté  un  assez  grand 
nombre  d'essais  pour  eh  trouver  l'explication  ,  et  nous  nous 
sommes  convaincus  que  les  proportions  d'eau  employée  font 
varier  celles  dès  acides.  Ainsi  ,  en  triplant  la  quantité  d'eau 
dtosla  première  expérience,  le  rapport  de  l'aeidesûlfurique 
S  Tacide  muriatique  est  de  i  à  2  ,  tandis  que  nous  l'avions 
trouvé  d^abord  de  r  à  4*  Celte  djfféretiçe  doit  provenir  de 
ce  que  l'affinité  des  acides  est  sensiblement  diminuée  à  me- 
sure que  leur  solution  aqueuse  est  plus  étendue,  et  l'on  con- 
çoit un  assez  grand  nombre  de  circonstances  où  des  phéuo- 
nlènes  de  ce  genre  se  manifestent  et  où  l'on  ne  peut  en 
donner  une  autre  explication.  Ainsi  des  corps  en  dissolu- 
tion dans  des  liqueurs  acides  se  précipitent  quand  on  ajoute 
une  plus  grande  quantité  d'eau  :  ainsi  nous  voyons  dans  la 
formation  du  pourpre  de  Cassius  l'acide  piuriatique  rete- 
nîi*  l'oxidë  d'étain  quand  il  est  concôritré ,  et  le  laisser  pré- 
cipiter quand  les  dissolutions  sont  étendues.  Maïs  si  l'affi- 
nité d'un  acide  diminue  avec  son  état  de  concentration,  on 
pourra  concevoir  que  ce  décroissement  ne  se  fasse  pas 
suivant  une  même  progression  pour  tous  les  acides,  et  Ton 
expliquera  facilement  pourquoi  les  quantités  d'acides  qui 
le  contrebalancent  sont  variables  avec  l'état  de  concentra- 
tion de  la  liqueur  où  ils  se  trouvent. 

Nous  rie  pouvions  douter  qu'un  excès  suffisant  diacide 
XP.  Année.  — Septembre  iSaS.  5tg 


434  BULLETIN    DE^   TRAVAUX 

sulftirîque  ne  âétermiDât  la  décomposition  totale  da  sel 
marin  ,  et  rexpérience  a  pleinement  confirmé  cette  suppo- 
sition. Nous  admettons,  d'après  ce  qui  précède,  qae  Tacide 
sulfurique  ajouté  à  une  dissolution  de  sel  marin  élimine 
toutTacide  hydrochlorique,  s'il  est  en  excès  couyenable  ; 
que,  dans  le  cas  contraire ,  une  partie  seulement  de  sel  ma- 
rin est  décomposée,  et  que  la  dissolution  contient  du  sulfate 
neutre  et  du  muriate  de  soude ,  de  Facide  sulfurique  et  de 
Ta  ci  de  bydrochlorique. 

Nous  avons  répété  .ces  expériences  en  sens  inverse ,  en 
faisant  agir  Facide  murîatique  sur  le  sulfate  de  soude ,  et 
nous  sommes  arrivés  à  des  résultats  semblables.  Un  grand 
excès  d'acide  muriatique  a  cbassé  Facide  sulfurique  ;  des 
quantités  moindres  d'acide  muriatique  ont  décomposé  par- 
tiellemetit  le  sulfate  de  soude ,  et  il  s'est  trouvé  dans  la  so- 
,  lution  du  sel  marip ,  du  sulfate  de  soude ,  de  Facide  sulfu- 
rique et  de  Facide  bjdrocblorîque.  Le  rapport  entre  les 
deux  acides  a  varié  quand  on  a  cbangé  la*  quantité  d'eau 
qui  servait  à  dissoudre  le  sulfate  de  soude* 

Nous  avons  dirigé  nos  recherches  vers  le  même  but  en 
examinant  quelle  est  Faction  de  Facide  tartrique  surFacé- 
tate  de  soude  en  dissolution.  Quatre  grammes  d'acétate  de 
soude  sécbés  à  la  presse  entre  du  papier  brouillard  (soude, 
0^9182  ;  acide ,  1,49^4  9  e^u  ,  i,58B4)  ont  été  dissous  dans 
i5  gram.  d'eau  ;  on  a  ajouté  la  quantit^d'acide  tartrique 
nécessaire  pour  saturer  toute  la  soude  ^adîde  cristallisé  , 
a,2i3  ,  ou  acide  anhydre  ,  îiQ/îg)  ;  la  liqueur  a  été  préci- 
pitée par  une  grande  masse  d'alcohol  à  4o  degrés^  puis  filtrée; 
le  précipité  a  été  lavé  avec  de  Falcohol  pour  en  séparer 
toutes  les  parties  soluhlcs  dahs  ce  menstrue  ;  enfin  on  Fa 
séché  Â  Fétuve  et  on  l'a  examiné.  Celait  du  tartrate  neutre 
de  soude  ^  il  pesait  2,^9*gr.  Pour  connaître  avec  e.xactilude 
la  proportion  réelle  du  tartrate  de  soude  et  d'eau  dont^  il 
était  formé,  on  en  a  décomposé  avec  précaution  un  gramme 
dans  un  creuset  de  platine  pour  détruire  Facide  tartrique. 


DE    LA.  SOCIÉTÉ    DE    PHARMACIE.-         4^5 

Il  est  resté  o,465  gr.  de  carbonate  de  soude  fondu.  On  a  cal- 
culé d'après  ce  résultat  le  poids  total  du  tartrate  de  soude,  il 
s^st  trouvé  être  dp  ^9433  gr.  qui  contiennent  i,656gr. 
d'acide  tartrique.  Passons  à  Texamen  de  la  liqueur  alcobo- 
lique.  Elle  a  été  sursaturée  à  froid  par  la  chaux  *,  le  dépôt 
qui  s'est  fait  a  été  bien  lavé  et  ensuite  chauffé  au  rouge  y  il 
répandait  fortement  cette  odeur  si  caractéristique  de  Tacide 
Cartrique  brûlé,  mais  il  était  important  d^  sa  vpir  si  cet  acide 
n'était  pas  en  partie  k  l'état  de  sel  ^  dans  ce  but  nous  avons 
tenté  les  recherches  suivantes. 

Du  tartrate  de  soude  a  été  dissous  dans  un  peu  d'eau  ,  on 
a  acidifié  fortement  la  solution  par  l'acide  tartrique  ,  et  on 
a  précipité  par  l'alcohol.  La  liqueur  filtrée  a  été  évaporéç 
et  le  résidu  a  été  brûlé.  On  a  repris  le  charbon  par  l'acide 
muriatique  ,  et  on  a  évaporé  à  siccilé  la  Jiqueur  muriatique. 
Elle  n'a  pas  laissé  sensiblement  des  traces  de  sel  marin  , 
ce  qui  prouve  que  le  tartrate  de  soude  avait  été  précipité 
en  entier  par  l'alcohol.   '  . 

Un  autre  essai  nous  ayant  démontré  que  le  tartrate  neu- 
tre de  soude  est  un  peu  soluble  dans  l'alcohol ,  nous  avons 
du  rechercher  si  véritablement  ce  sel  n'existait  pas  dans 
notre  liqueur  alcoholique.  Â  cet  effet,  nous  l'avons  agitée  à 
froid  avec  de  l'hydrate  de  plomb  9  et  nous  avoii^  filtré. 
L'alcohol  a  été  chassé  en  grande  partie  par  l'évapôration  , 
le  nitrate  de  baryte  n'a  pas  indiqué   dVcide  tartrique. 
Soupçonnant  que  le  tartrate  de  soude  {s'il  existait  vérita- 
blement) pouvait  avoir  été  précipité  en  même  temps  que 
le  tartrate  de  plomb ,  nous  ^vons  lavé  la  matière  restée  sur 
le  filtre  avec  de  l'alcobol  à  20  degrés  pour  la  dissoudre ,  et 
après  avoir  évaporé ,  Je  nitrate  de  baryte  n'a  accusé  que  des 
traces  presque  imperceptibles  d'acide  tartrique.  Cet  acide 
a  été  retrouvé  en  abondance  dans  le  précipité  de  plomb 
resté  sur  le  "filtre^  en  dissolvant  ce  précipité  dans  l'acide 
muriatique,  séparant  le  plomb  par  l'hydrogène  stilfqré  , 


4 


435  BULLETirc    DES    TRAVA.UX 

satunni  les  acides  par  rammoniaqne,  et  précifMtant  Taeide 
taitriqae  par  le  nitrate  de  baryte. 

Ces  expériences  pronvent  que  la  liqoenr  alcoholiqne 
examinée  ne  contient  pas  de  tartrate  de  sonde,  mais  êe 
l'acide  tartrique.  Noos  pouvons  fort  aisément  mainlenmt 
calculer  la  composition  de  la  liqueur  alcoholique.  Nous 
avcms  TU  que  le  précipité  formé  par  l'alcohol  est  du  tar- 
trate de  soude ,  et  qu'il  contient  i  ,65t>  gr.  d'acide  tartrique  , 
e*est-i-dire  o,!»^}  gr.  de  moins  qu*il  n'en  avait  été  employé. 
Ceux-ci  sont  dans  la  liqueur  alcoholique  ;  le  tartrate  de 
^eade  ne  renferme  pas  non  plus  toute  la  base  de  l'acétate 
employé  ;  la  différence  représente  0,35^  gr.  d'acétate  de 
soude  y  ce  qui  suppose  que  i,365  gr.  d'acide  acétique  ont 
«té  élinûnés  ;  d'où  il  résulte  que  les  acides  libres  dans'  1» 
liqueur  alcoholique  sont  dans  le  rapport  de  i  d'acide  tar-> 
Irique  et  de  4?^  diacide  acétique. 

Nous  avons  recontmencé  cette  expérience,  eh  augmentant 
la  quantité  d'eau ,  Tacétate  de  soude  a  été  dissous  dans  4o  gr.^ 
4*eau  auliçu  de  l'être  dans  i5  gr.  ;  nous  avoQs  trouvé  alôrs- 
qu^en  considérant  la  quantité  d'acide  tartrique  libre  cont-- 
me  I ,  l'acide  acétique  était  représenté  par  5,6a ,  Ce  qui 
démontre  que  le  ^apport  entre  les  acides  a  changé  avec  les 
proportions  d'eau ,  et  ce  qui  établit  une  harmonie  parfaite- 
entre  ces  résultats  et  ceux  de  nos  premières  recherches. 

En  traitant  l'acétate  de  soude  par  le  quart  de  l'acide  tar- 
trique nécessaire  pour  transformer  toute  la  soude  en  ta^^ 
frate  neutre ,  une  moindre  proportion  d'acide  acétique  est 
décpmposée  ,  mais  tous  lesautres  produits  ont  été  les  mêmes 
cjue  précédemment. 

Lorsque  nous  avons  entrepris  ce  travail ,  nous  voulions 
constater  d'une  manière  générale  l'action  des  acides  sur  les 
dissolutions  salines  ;  mais  une  grande  partie  de  l'intérêt 
attaché  à  cette  question  étant  détruit  par  l'impossibilité  d'é*- 
tablîr  positivement  les  quantités  des  divers  acides  qui  peu* 
veut  se  contrebalancer  ,  et  par  conséquent  d'évaluer  exac~ 


DE    hk   SOCI^fiTÉ    I>£    i^fiABaSAClÇ.         4^7 

tei^ent  leurs  degrés  mutuels  d*a£Dité,  noiisarons  dû  borner 
nos  recherches  et  nous  avons  étudié  seulemein  un  certain 
nombre  de  ces  décompositions  ;  encore  nou^  sommes-nous 
«ofeil^ntés  dfi  reconnaître  la  présence  d  acides  libres  et  de 
sels  en  proportions  définies ,  sans  chercher  à  établir  dans 
qveU  rdp|>orts  ils  setrouveut.  Noua  allons  passer  en  reviie 
cette  dernière  partie  de  notre  travail. 

jNfo^s  ayons  ajouté  à  une  dissolution  de  phosphate  de  soude 
un^  c]uantité  diacide  suifurique  telle  qu'elle  puisse  tr$ns« 
Iprmeir  la  soude  en  sulfate  neutre  »  ^t  nous  avons  précipité 
par  lalcohoL , L'analyse  dém^ontrait  dans  le  précipité  dé 
Bisil&te  et  du  phosphate  de  soude.  Après  avciir  été  calciné 
Il  était  sans  action  sur  la  teinture  dç  tournesiol  ;  mais  avant 
la  calcjiiation  il  faisati  virer  cette  couleur  au  rouge.  Cet 
éi^t  acidulé  ne  pouvait  venir  d'uii  peu  d'acide  adhérent , 
€ar  les  lavages  avaient  été  faits  avec  les  plus  grands  soins  ; 
il  ne  tenait  pas  à  la  présence  du  sulfate  âcide  de  soude  ^ 
CAr  le  sulfate  de  soude  mêlé  d'acide  suifurique  est  séparé 
p«r  Talcdbol  de  sa  dissolution  i  Tetat  de  sulfate  hetitr^e  ; 
c'était  par  conséquent  à  la  présence  dn  phosphate  acide 
qu'il  devait  cette  propriété  de  rougir  le  tournesol*  Des  ext- 
périences  dont  il  sera  rendu  compte  plus  t^d  nous  ont 
prouvé  que  dans  cette  circonstance^  il  ée  fait  un  bi*phos- 
phate. 

Mais  si  le  précipité  formé  par  Falcohol  est  un  mélaRge 
de  sulfate  neutre  et  dé  bi^phbsphàie  de  soude  ^  il  doit  per- 
dre son  acidité  quand  on  le  chauffe  au  rougé  ^  car  l'aeide* 
phosphorique  du  bi-phosphate  chassera  de Tacide suifurique 
pour  former  une  nouvelle  quantité  de  phosphate  neutre  f 
nous  avons  déjà  vu  que  le  précipité  ,  après  sa  calciiialion^ 
ne  rougit  plus  le  tournesol.  D'autre  part  nous  avons  intro- 
duit une  certaine  quantité  de  précipité  séché ii  l'étuve  dairs 
une  cornue  lutée  ^  dont  le  col  fut  allongé  à  la  lampe  et  re- 
courbé ;  son  extrémité  fut  plongée  dans  une  solution  de 
nitrate  de  baryte  ]  qtiand  la  cornue  fut  trèsHïhauffée  ^  il  se- 


438        BULLETIN  DES  TRAVAUX 

dégagea  des  vapeurs  blanehes  ;  en  arrivant  dans  le  Bkrate  , 
elles  j  formèrent  nn  précipité  de  sulfate  de  baryte  ,  tandis' 
que  quelques  bulles  venaient  crever  à  la  surface  et  se  tai- 
saient aisément  reconnaître  à  leur  odeur  pour  de  Facide 
sulfureux  ;  d'ailleurs  l'analyse  indiquait  plus  d'acide  sul- 
f  nrlque  dans  le  précipité  séché  à  Tétuve  que  dans  celui  qui 
avait  été  chauffé  au  rouge. 

Nous  pouvons  en  conséquence  admettre  pour  premier 
résultat  qu'il  s'est  fait  du  sulfate  neutre  et  du  bi-phos^hate 
de  soude.  Comme  le  dernier  de  ces  sels  se  dissout  sensi- 
blement dans  l'alcohol  quand  il  n'est  pas  très-déphlegmé  ^ 
et  que  la  présence  des  acides  favorise  la  dissolution  du 
sulfate  de  soude ,  nous  avons  examiné  ta  liqueur  poursavoir 
si  ellecontenait  desacideshors  decontbinaison.  NousTavens 
agitée  avec  un  excès  d'hydrate  d'oxide  de  fer  et  nous  Favons 
filtrée.  Elle  a  été  ensuite  essayée  comparativement  avec  une 
solution  de  sulfate  de  soude ,  agitée  également  avec  une 
solution  d'oxide  de  fer ,  et  cette  comparaison  a  été  faite 
pour  Vassurer  que  l'oxide  de  fer  ne  décompose  ^as  le  sul^ 
fate  de  soude.  Cette  dernière  liqueur  a  indiqué  par  les 
réactifs  un  peu  d'acide  sulfurique  et  pas  de  fer ,  tandis  que 
notre  première  liqueur  contenait  beaucoup  de  fer  y  d'acide 
sulfurique  et  de  l'acide  phosphorique.  Ainsi  ce  dernier 
acide  n'avait  pas  été  déplacé  en  entier  ;  une  partie  étaix 
restcle  combinée  avec  la  soude  constituant  un  bi-phosphate, 
tandis  qu'une  autre  portion  ayait  été  séj^arée  et  fut  retrou- 
vée dans  la  liqueur  avec  l'acide  sulfurique.  • 

Si  l'on  emploie  le  quart  de  l'acide  sulfurique  nécessaire 
pour  satuirer  la  soude ,  une  partie  seulement  du  phosphate 
neutre  est  transformée  en  bi-phosphate  de  soude,  et  la  so- 
lution contient  du  phosphate  et  du  bi-phosphate  ,  du')suU 
f«te  neutre  de  soude ,  de  l'acide  sulfurique  et  de  l'acide 
phosphorique.  Une  dose  suffisante  d'acide  sulfurique  dé- 
compose entièrement  le  phosphate  de  soude. 

En  étudiant  comparativement  l'action  de  l'acide  phospho- 


DE    Là    SOCIÉTË    DE    PHAAMACIE.  43() 

riqne  snr  le  sulfate  de  soude,  on  obtient  des  résultats  sem- 
blables 9  mais  bien  entendu  en ^eûs  iûvêrse. 

Nous  avons  vu  l'acide  muriatique  ajouté  en  grande  pro- 
portion au  phospbate  de  soudé  éliminer  tout  Tâcide  phos*- 
phorique  ,  mais  à  plus  faibles  doses  ';  la  décom^oUtion  n'a 
été  que  partielle ,  le  phosphate  neutre  de  soude  s*eât  con- 
verti en  tout  eu  en  partie  en  bi-phosphate  ,  et  il  est  resté 
de  Vacide  phosphorique  et  de  Tacide,. muriatique  hors  de 
combinaisons,  traction  de  Tacide  phospborique  sut*  le  sel 
marin  est  tout-à-fait  analogue* 

Nous  avons  coufttaté  de  la  manière  suivante  la  présence 
\  de  l'acide  muriatique  libre  dans  la  li(|ueur  alcoholique..Elle 
a  été  agitée  avec  un  excès  de  magnésie  caustique  et  elle  a 
été  filtrée  ]  elle  devait  alors  tenir  en  dissolution  du  sel  ma- 
rin, peut-être  du  phosphate  de  soude  et  de  magnésie  -,  et 
du  muriate  de  magnésie.  Comme  le  dernier  de  ces  sels  seu- 
lenient  est  décomposable  par  la  chaleur,  et  que  l'acide 
muriatique  quel'alcohol  aurait  contenu  pouvait  seul  Tavoir 
formé  ,  nous  devions,  s'il  existait  réellement  dans  la  li- 
queur, obtenir  un  dépôt  de  magnésie  en  évaporant  à  siccité, 
calcinant  et  reprenant  par  l'eau  ^  la  présence  de  la  magnésie 
devenait  un  indice  certain  de  celle  de  1  acide  muriatique  ; 
tels  sont  en  effet  les  résultats  auxquels  nous  sommes  par*^ 
venus. 

Nous  devons  nous  arrêter  encore  ici  un  moment  pour 
donner  quelque  attention  à  l'un  des  produits  de  cette  opé* 
ration  :  nous  avons  ditque  le  précipité  obtenu  par  l'àlcohol 
était  du  birphosphate  de  soude;  M.  BerséUus,  enanaqn^ 
çant  que  le  phosphate  de  soude  est  séparé  par  Talcobol  de  la 
dissolution  dans  l'acide  phosphorique  à  l'état  de  phosphate 
acide ,  n'a  pas  déterminé  sa  composition.*  L'analogie  des 
circonstances  où  il  se  dépose  avec  celles^oû  se  produisent 
les  sesquiphosphates  de  chaux  et  de  baryte ,  pouvait  faire 
penser  qu'il  y  avait  une  composition  semblable  \  mais  l'ex- 
périence nous  a  appris  qu'il  contenait  deux  fois  autanc 


/* 


^O  J»ULL£T1K    DES    T&AVAUX      ' 

daddc  qtt«  le  phosphate  neutre.  Nous  l'avoss  aastyM  d» 
deux  mauières ,  d  abord  en  en  prenant  un  poids  oi^aMi  , 
le  dîfiiol vaut  dans  une  petite  quanUié  d'eau ^  le  satat^oit 
exactemeni  pur  la  sonde  et  évaporant  dans  nn  creaaec  4^ 
platine  taré.  Le  poids  de  phosphate  neutre  fonda  y  coai- 
paré  an  poids  du  phosphate  acide,  aindiqaé  1  excès  d'acide 
phosphorique.. 

Une  expérience  cooiparaCiTe  a,  été  faite  en  saturant  le 
phosphate  acide  et  le  précipitant  par  le  muriate  de  piloish 
bouillant  5  le  poids  du  pho^hate  de  plomb  a  in<tiqaé  la 
quantité  d'acide  j^osphorique,  et  par  suite  ceUe  de  la 
sonde. 

Le  dernier  essai  que  nous  aTons  tenté  a  été  fait  sur .  la 
dissolution  du  nitrate  de  potasse  ;  nous  avons  traité  ce  sel 
]iar  Tacide  sulfiirique  ,  et  nous  avons  encone  été  ^eondiiits 
a  des  résultatsanalo^esauYpvécédenSysarcHr yqueVacide 
le  plus  puissant  s'est  emparé  seulement  d'une  parttede  la 
base,  etque  les  produits  ont  été  de  l'acide  sul£ariqne,  de  IW 
cide nitrique,  du  sulfate  neutre  de  potesséet  du:niirate  ntiiH 
tre  de  pousse  ;  le  sulfate  neutre  était  séparé  par  lalcohol 
concentré  etlaréavec  deralcoholpourséparer  les  acides.  U 
restait  mêlé  avec  un  peu  de  ni  tre  ^  fat  ^soliitiou.  alcbholique 
contenait  un  peu  de  sulfate  de  pousse  ,  du  nitrate  de  por- 
tasse et  des  acides  sulfurique  et  nitrique.  11  était  facile,  de 
constater  la  présence  du  premier  en  agiunt  avec  un  excès 
de  chaux ,  filtrant  et  lavant  i  l'eau  froide  pour  séparer  le 
nitrate  et  le  sulfate  de  pousse.  La  matière  restée  sur  le  fikre 
se  dissolvait  en  entier  duos  l'acide  muriatique  concentré  ^ 
le  mûriate;de  baryte  y  décelait  la  présence  de  l'acide^sol- 
furique. 

En  rapprochant  les  uns  des  autres  les  difSérensTeauItats 
rapportés  dans  ce  mémoire,  nous  sommes  portés*  à  admettre 
qu'un  acide  ajouté  à  la  dissolution  d'un  sel  s'empare  tou^ 
jours  d  une  partie  de  sa  base ,  quelle  que  soit  d'aiifears  Vé* 
uergie  chimique  des  deux  aiiides  ;  que  la  décomposition' du 


DE    Ira   SOCIÉTÉ    Ofi    PHARMACIE.  44^ 

sel  peul  être  cbmplèle  si  Taçide*  décomposant  est  en  ass^et 
^rand  excès  (fait  que  les  chimistes  avaient  d^jà  constaté); 
^jpe  dans'les  réactions  de  -ee  genre  il  se  £aît  '  toujours  de^ 
sçls  en  proportions  définies,  et  que  des  acides  hors  des 
CjOi|ibinaisofn  existent  en  même  temps  dans  la  liqueur  et 
s'jempêchent  mutuellement  d'agir^  qij^e  les^uanûtés  diacides 
x{ui  peuTent  ainsi  se  coutre->balancer  Jie  sont  pas  toujours 
dans  le  même  rappoi't;  que  leursproportions  relatives  sont 
variables  avee  les  circonstances  sous  Tinfluence  desquelles 
onaopéré^eufin^ela'détiompositiond'un  sel  par  un  acide, 
quand  tous  les  produits  realem  en  dissolution ,  ne  «^écarte 
pas  des  lois  oiNlinaires  des  combinaisons  ,  et  qu^il  se  fait 
dMs  composés  en  proportiotis  définies. 

Il  nstitoutefois  une  ol^eetion  que  nous  avons  dû  prév^>ir, 
catT'  elle  leadraitÀrenterser  tout  ce  que  nous  venons  d'éta- 
Jblir«<Ne  pourrait-on  pas  croire  que  les  sels  en  proportions 
définies  qui  ^ont  été  séparé^  lors  de  raffosion  de  Talcobol 
n'existaient  pas  auparavant ,  et  que  leur  formation  a  été 
déteptminée  par  leur  insolubilité  dans  la,  liqueur  alcoholi- 
que?  Il  faudrait  supposer  alors^que dans  des  circonstances 
tou(-à*fait  semblable  ,  la  ccbésion  peut  agir  de.  deux  ma^ 
mères  difieren{es.  En  effet ,  elle  aurait  détemûn/é  la  forma- 
tion d!une  partie  seulement  du  sel  insoluble  î  ^ndis  que 
la  liqueur  alcoholique  retiendrait  des  quantités  de  ces  élé- 
mens. suffisantes  pour  former  bien  phis  de  sel  que  Talcohol 
ne  peut  en  dissoudre.  Cest  ainsi  que,  par  exemple  ,  dans 
la  décompositiondu  phosphate  de  soude,  par  un  acide  il 
reste  en  dissolution  y  après  Taffusioa  de  Talcoh^l ,  une 
quantité  de  soude  et  diacide  phosphoriqiiie,  considérable^ 
Cette  différence  est  encore  plus  tranchée  quand  on  se  sert 
d'acide  tartrique  qui  reste  dans  la  liqueur  alcoholique  avec 
^  une  portion  de  base  ,  tandia  que  tous  les  tartrates  sont  in-, 
solubles  dans  lalcohol ,  et  d'autant  plus  que  la  liqueur  est 
plus  acide. 
Il  serait  également  impossible  d'expliquer  dans  cette  hy- 


4^1  BTfLIETIN   DES   TRAVAUX 

pothèse  pouTqaoi  ce  n'est  pas  toujours  le  sel  le  plas  iiiso* 
lable  qui  s*est  formé  ;  pourquoi  ,  par  exemple,  dans  Tàc- 
tion  de  Tacide  tartrîqne  sur  Facétade  de  soude  il  s'est  formé 
du  tartrate  de  soude  neutre  sensiblement  soluble  dans  Fal^ 
cohol  et  non'  du  bi-tartrate  qui  y  est  tout-i-fait  insoluble. 
Aussi  nous  paralt-il  prouvé  que  Talcohol ,  dans  ces  cir- 
constances ,  est  un  agent  dont  l'action  se  borne  &  séparer 
des  corps  préexistans  dont  la  solubilité  est  différente. 

Un  raisonnement  à  peu  près  semblable  nous  porterait  à 
Toir  les  élémens  de  la  liqueur  àlcoholique  combinés  /ainsi 
que  nous  l'avons  établi ,  et  d'abord  il  est  peu  probable  que 
dés  parcelles  de  base  se  combinent  avec  des  proportions 
considérables  d'acide ,  ainsi  qu'il  faudrait  le  supposer  ;  mais 
en  outre  l'expérience  prouve  qu'il  n'en  est  pas  aiinsî.  En 
eSet  j  si  ces  combinaisons  existent,  la  base  se  trouvé  parta- 
gée entre  les  deux  acides  formant  deax  sursels  ;  si  on  les 
Sature ,  cbactfn  d'eux  doit  être  transformé  en  sel  neutre. 
Or  l'expérience  libus  a  prouvé  qu'eu  saturant  par  le  plomb 
la  liqueur  àlcoholique  obtenue  dans  le  traitement  de  l'acé- 
tate de  soude  par  l'acide  tartrique ,  il  ne  se  fait^pas  du  tar- 
trate de  soude,  ce  qui  prouve  que  l'acide  tartrique  était 
tout  entier  isolé  dans  la  liqueur.  Nous  pouvons  d'autant 
mieux  généraliser  cétte-observation,  que  là  où  l'on  aurait  pu 
supposer  l'i^cide  à  l'état  de  sel  dans  la  liqueur  àlcoholique , 
l'expérience  a  prouvé  que  ce  sel  était  lui-même  un  peu 
isoluble  dans  râlcohpl.  , 

En  conséquence,  nous  nous  croyons  autorisés  à  regarder 
Vhypôtlièseque  nous  avons  énoncée  comme  l'explication  la. 
plus  naturelle  des  faits. 


BË    LA    SOCIETE    DE    PHARMACIE.  44^ 

EXAMEN  • 

/ 

D'un  fer  oxidulé  titanîfère  trouvé  dans  le  départemeni 

de  Maine  "et 'Loire  f 

.    Lu  à  la  section  de  pharmacie  de  P Académie  de  médecine  ; 

r  Par  M.  Bloudeatj  ,  phannacien. 

En  1816,  M.  leD'.OUiyieryd^Ângers^trouyif  sur  les  cives 
delà  Loire,  dans  la  partie  de  son  cours  qui  traverse  ledépar^ 
tement  de  B(|aine-;et~Loire ,  et  dans  les  endroits  où  le  flot 
laisse  à  découvert  un  sable  fin  et  brillant,  desHgnès  sinueuses 
plus  ou  moins  noires  qui  lui  parurent  formées  par  la  dépo- 
sition d'un  sable  de  cette  couleur* 

^  Cette  espèce  de  sable  n'est  autre  cbosp  que  du  fer  oxidul^ 
qu'on  peut  isoler  du  sable  environnant ,  i  Taide  du  barreau 
aimanté.  M.  OUivier  Ta  quelquefois  rencontré  formant  des 
couches  de  six  à  huit  lignes  d'épaisseur ,  et  d'une  étendu^ 
assez  considérable. 

Les  caractères'  physiques  de  ce  fer  oxidulé  digéraient  v 
quant  à  la  propriété  magnétique ,  dit  fer  oxidulé  titanifère 
dé  M.  Haûy;  maïs  comme  ils  avaient  beautoup  d'analogie 
avec  la  variété  ilécri te  d'après  M.  Cordier^  dans  le  Dtctiofi- 
naire  des  sciences  naturelles  (i.  16,  p.  391)  j  j'ai  pensé  qu'il 
pourrait ,  comme  beaucoup  d'autres  fers  oxidulés  ,  conte-* 
nir  du  tîtttne ,  et  je  me  suis  hasardéitenter  quelques  essaie 
en  me  guidant  sur  les  savans  travaux  de  MM.  Laugier  et 
Robiquét.  Ce  sont  les  résultats  de  mes  recherches  que  j'ai 
l'honneur  ^e  présenter  à  l'Académie ,  comptant  phis  sur 
l'indulgence  avec  laquelle  elle  voudra  bien  les  recevoir  que 
sur  le  mérite  d'un  travail  sans  doute  fort  incomplets 


tré*-flh«aiMi  et  ss  foc 


DB    LA    SOCIETE    DÉ    PHARMACIE.  44^ 

Pliosphoriqtte ,  un  précipité  blanc-jau&âtre  qtii  n*est  pas 
aussi  prompt  à  se  former. 

Le  ferro-cyanatfc  de  potasse  détermine  dans  cette  liqueur 
une  coloration  verte,  puis  un  très-beau  précipité  yert  foncé* 

Un  alcali  caustique ,  ajouté  goutte  à  goutte  dans  cette 
liqueur  verte ,  la  fit  passer  d'abord  au  jaune  sale ,  puis  au 
rouge  ^  et  enfin  au  blanc. 

En  rapprochant  ces  caractères  de  ceux  indiqués  soit  dans; 
le  savant  travail  de  M.  Laugier ,  soit  dans  le  Système  de 
Chimie  de  Thomson  ^  il  n'était  plus  permis  de  douter  que 
ce  minerai  ne  contint  du  titane.  Il  restait  à  savoir  quels* 
étaient  ses  autres  composans. 

La.  dissolution  jaune  acide ,  séparée  de  Toxide  de  titane, 
précipitait  fortement,  en  bleu  par  le  ferro-cyaoate  de  po^ 
t9S«e,  en  rouge  par  Tammoniaque.  On  ajouta  dans  cette 
liqueur  assez  d'ammoniaque  pour  la  saturer  presque  en- 
tièrement :  par  ce  moyen  il  s'en  sépara  une  certaine  quan^ 
tité  d'oxide  rôuge  de  fer  insoluble.  Li^  liqueur  filtrée  ,  on 
ajouta  dans  cette  solution  claire  un  excès  de  succinate  de 
soude ,  on  fit  bouillir  et  on  jeta  de  nouveau  le  tout  sur  un 
filtre.. Dans  cet  état ,  le  liquide  qui  ne  contenait  plus  de  fer 
indiqua  ,  à  l'aide  de  l'hydrpsulfate  de  potasse  ou  de  soude , 
une  petite  quantité  de  manganèse  qui  se  Manifesta  par  quel- 
ques flocons  blanchâtres ,  en  quantité  inappréciable.  Ces. 
flocons  desséchés  prirent  un  aspect  brunàtre> 

Je  passe  au  mode  que  j'ai  employé  pour  détermiper  les^ 
proportibns  de  ces  divers  principes  ;  mais  ^  avant  d'en  ren-^ 
dre  compte ,  qu'il  me  soit  permis  d'adresser  â  MM.  Henry 
les  témoignages  de  ma  gratitude  pour  l'obligeance  avec 
laquelle  ils  ont  bien  voulu  >  en  m'aidant  de  leurs  conseils  ^ 
mettre  aussi  à  ma  dispositien  des  instrumens  sans  lesquels- 
il  m'eût  été  impossible  d'arriver  à  quelques  résultais  exacts» 

<^atre  grammes  de  minerai ,  séparés  à  l'aide  du  barreau 
aimanté ,  furent  dissous  A  chaud  dans  l'acide  hydrochlo* 


I^^Ô  BULLETIN    DES   TRAVAUX 

rique  pur  ^  étendu  de  son  poids  d'eau  distillée  (i)*  Après 
plusieurs  traitemens ,  il  resta  un  petit  résidu  blanchâtre  » 
sablonneux ,  qui  pesa  environ  o,i  ;  le  poids  de  la  partie 
dissoute  était  donc  de  3,900. 

La  dissolution  acide  était  d'un  jaune  foncé  comme  celles 
d'or  ou  de  fer  ;  on  l'évapora  à  siccité  au  bain-*marie  pour 
ne  pas  volatiliser  de  muriate  de  fer  \  la  liqueur  fut  amenée 
*  en  consistance  de  sirop  épais ,  et  par  l'addition  de  beaucoup 
d'eau  distillée  on  obtint  un  précipité  blanc  k  peine  jauni  par. 
un  peu  de  fer  ;  ce  précipité  lavé ,  séché  et  calciné  ,  donna 
un  poids  égal  â  o,4i  ou  4^. 

Les  moyens  indiquée  plus  haut  le  firent  reconnaitrepour 
de  l'oxide  de  titane. 

La  liqueur  acide  contenant  le  fer ,  et ,  comme  on  l'a  vu 
plus  haut  y  des  traces  de  manganèse ,  fut  concentrée ,  puis 
précipitée  par  l'ammoniaque  en  léger  excès  *,  Toxide  fut 
lavé  avec  soin  sur  un  filtre  double  dont  l'un  était  la  tare  de 
l'autre ,  puis  séché  à  TétuVe  ;  il  pesait  alors  4  g^*  73. 

Cet  oxide  était  d'un  brun  noir ,  luisant  comme  du  sang 
desséché,  et  se  réduisant  par  le  pilon  en  une  poudre  rouge- 
brune  (a).  On  en  prit  1,02  qui ,  calcinés  fortement ,  per- 
dirent sans  changer  de  couleur  0,^5 ,  d'où  l'on  voit  que 
les  4)73  d'oxide  se  seraient  réduits  à  3,57.  On  négligea  d'en 
séparer  le  manganèse ,  se  contentant  d'en  constater  là  pré- 
sence comme  plus  haut. 

Or  les  3,57  de  peroxide  de'fer  représentent  3,44^  ^^ 
deutoxide  existant  dans  le  minerai  ;  car ,  d'après  les  pro-. 
portions  données  par  M.  Berzélius ,  3,57  ^^^^  formés  de 

(i)  Il  arrive  quelquefois  qu^on  obtient  un  petit  rësidu  noir  mîcacë 
très-pesant  et  très-difficilement  soluble  dans  Tacîde  muriatique^  nous 
avions  pense  d^abord  que  ce  pouvait  étr^n  composta  particulier  diflerént 
de  Foxide  de  fer  titanifère,  mais  il  a  ëtereconnu  qu^il  n'y  avait  aucune 
diflërence  entre  eux. 

(i)  Cet  oxide ,  dissous  entièrement  dans  Tacide  sulfurique ,  n'indiqua 
^r  Tacide  phosphorique  que  des  traces  inappréciables  d'oxide  de  titane. 


DE    LÀ    SOCIETE    DE    PHÀKMACIE.         44? 

fer,  2,47^5 ,  oxigène  1,0945  \  et  2,4755  de  fer absorbeiU 
0,966  d'oxigène  pour  devenir  dieatoxide* 

On  voit  donc  que  les  quatre  grammes  de  minerai  analysés 
étaient  composés  -de  : 

Deutoxidede  fer  contenant  des  traces 

de  manganèse,  •  •  • 3,44^^  ^^^    86,o4 

JDxide  de  titane  coloré  par  des  tra- 
ces de  fer,  ..•....•..     o,4ioo  =    io,25 
Sable*    «  4  •  .  ^  «  •  •  .  .  •  •  •     0,1000==      2)5o 
Perte.    ,  . o,o485  =      1,21 

(a},  (b).  4 9 0^0^  ^^  1^^900 

M.  Laugier ,  dans  son  mémoire  sur  les  oxides  de  titane 
et  de  cerium  ,  s^ëst  servi  de  Tacide  oxalique  pour  séparer 
Toxide  de  titane  de  celui  de  fer  qui  pouvait  y  être  mêlé  ; 
j^aî  voulu  employer  le  même  mode ,  mais  les  résultats  n'ont 
pas  été  aussi  satisiaisans  ,  car  Toxide,  de  fer  obtenu  après  Is^ 
séparation  de  Toxalate  de  titane  contenait  encore  une  pro- 
portion considérable  de  cet  oxide  ;  aussi  la  quantité  d'oxide 
de  fer  fut-elle  plus  grande .  que  dans  Fanalyse  dont  j'ai 
donné  les  résultats.  ( 

Je  pense  que  le  minerai  soumis  à  mes  essais  se  trouvant 

<^—    ■  iiiii  ■      I  '       ■  ■    Il  I  II  I  III». 

•»  '' 

.  (a)  M.  Cordîer  annonce  avoir  trotfvë  des  traces  de  chrome  ou  d'acide 
chromiqae  dans  un  oxidule  de  f«r  titanifère  de  la  Haute-Loire.  Pour 
m'assnrer  sHl  en  existait  aussi  dans  le  minerai  que  j'analysais  ,  j'en  cal- 
cinai fortement  six  grammes  arec  environ  dix  de  nitrate  de  potassé  ,et 
je  fis  dissoudre  la  masse  dans  l'eau  distillëe^pui^je  filtrai.  La  dissolution 
contenant  sans  doute  de  l'oxide  de  titane ,  un  peu  de  fei*  et  du  chromate 
de  potasse  (si  le  chrome  y  existait) ,  fut  saturëe  par  un  excès  d'acide  hj- 
drochlorique  et  prëcipitëe  en  blanc-jaune  par  un  léger  excès  d'ammo- 
niaque. Le  liquide, fut  rapproché  aux  deux,  tiers ,  mais  les  sels  de  mer- 
cure ou  de  plomb  ne  pureut  y  faire  reconnaître  la  présence  de  l'acide 
chromique. 

(b)  M.  Laugier,  dans  le  rapport  favorable  qu'il  a  fait  de  cette  analyse, 
annonce  avoir  trouvé  une  quantité  d'oxide  de  titane  un  peu  plus  grande 
en  répétant  l'examen  de  ce  fninerai  ;  mais  cette  proportion  est  très-ap- 
proximatire.  (  JYote  des  Rédacteurs,  ) 


448     BULLÉflN  DES  TRAVAUX,  ETC. 

dans  une  circonstance  tonte  opposée  â  celle  delà  ùiine  exa- 
minée par  M.  Laûgier,  puisqu^en  effet  le  fer  y  était  très- 
prédominant  par  rapport  k  Voxide  de  titane  ;  je  pense  , 
dis^je  I  qu'il  n*est  sans  doute  pas  impossible  qu'une  partie 
de  ce  dernier  ait  été^  retenue  par  Toxide  de  fer  et  garantie 
par  lui  de  Faction  d^Tacide  oxalique. 

La  partie  sablonneuse  ayant  été  cbauâ^e  dans  un  c^|nset 
d'argent  avec  la  potasse  pure,  on  fit  dissoudre  la  masse  dans 
Teau  distillée,  et  on  satura  ta  potasse  par  Tacide  hydrochlo- 
rique  qui  précipita  d'abord  le  peu  d'oxide  d'argent  proYC' 
nant  de  l'action  de  la  potasse  sur  le  creuset.  Le  chlorure 
d'argent  fut  séparé  par  le  filtre  ;  la  liqueur  évaporée  presque 
i  siccité  laissa  d*abord  déposer  quelques  flocons  de  silice  , 
et  ensuite  l'addition  d'un  léger  excès  d*ammoniaque  donna 
naissance  à  de  nouveaux  flocons  d'un  aspect  gélatineux  , 
formés  sans  doute  d'alumine  (la  petite  quantité  ne  permit 
pas  de  les  essayer  par  le  sulfate  acide  de  polisse,  et  d'ailleurs 
ce  fait  était  de  peu  d'importance). 

La  présence  de  la  chaux ,  mêlée  d'un  peu  d'oxide  de  fer, 
fut  aussi  reconnue  dans  une  portion  de  la  liqueur  précitée 
au  moyen  des  réactifs  appropriés. 

J'ai  recherché ,  mais  en  vain ,  la  présence  du  nickel  dans 
ce  fer  oxidulé  ]  peut-être  n'aide  pas  employé  les  procédés 
les  plus  convenables  ;  mais  m'occupant  on  ce  moment  de  • 
l'analyse  d^un  autre  fer  oxidulé  trouvé  sur  les  côles  de 
Madagascar ,  et  ayant  à  ce  siijet  recueilli  les  bons  avis  qu'a 
bien  voulu  me  donner  M.  Roj^iquet,  je  me  propose  de  sou- 
mettre  de  nouveau  comparativement  chacun  de  ces  oxides 
i  un  examen  plus  iipprofondi ,  afin  de  pouvoir  constater 
d'une  manière  certaine  l'absence  ou  la  présence  de  Toxide 
nickel ,  et  j  aurai  l'honneur ,  messieurs  ,  de  vous  faire  alors 
connaître  mes  résultats. 


PARIS.  —  IMPRIMERIE  DE  FAIN,  RUE  RACINE,  N^  4, 

PLACX    DS    l'odÉo^T. 


JOURNAL 

DE    PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 


N^  X.  —  II^  Année.  —  Octobre  iSaS. 


EXAMEN  CHIMIQUE 

jyune  écorce  designée  sous  le  nom  de  Qùina  bicolore  , 
extrait  d'un  mémoire  lu  à  la  section  de  pharmacie ,  par 
MM^  Pelletier  et  Pétkoz  ^  et  de  notes  remises  sur  le 
même  objet  par  M.  Vauqdeliw. 

OBSERVATIONS   PtlÉLIMINÀIEE  S. 

La  rareté  elle  prix  excessif  des  quinquina  ont  fait  introduire 
dans  le  commerce  des  écorces  qui,  bien  que  sous  leur  nom, 
leur  étaient  totalement  étrangères.  Au  nombre  de  ces  pré- 
tendus quinquina  il  est  une  écorce  l'eçne,  dit-on,  en  grande 
quantité  -cm  une  maison  de  Trévise  ,  et  répandue  dans  le 
nord  de  Tltalie  sous  le  nom  de  Quina  bicolore.  Ses  pro- 
priétés fébrifuges  ,  constatées  par  le^professeur  Brera ,  sem- 
blaient devoir  donner  du  poids  à  Topinion  des  personnes 
qui  la  regardaient ,  avec  M.  Brera  lui-même ,  comme  une 
variété  de  quina,  tandis  que  ses  caractères  extérieurs  s^éloi-» 
gnaient  de  ces  écorces  et  paraissaient  devoir  la  rapprocher 
dç  Tangusture.  La  présence  ou  Fabsence  de  la  quinine  et 
de  la  cinchonine  devaient  trancher  la  question.  Il  parait 
qu'en  Italie  on  ne  fut  pas  d'accord  sur  ce  point  (i)  ,  car 

(()  Voyez  a  la  suite  un  extrait  d^ua  mémoire  de  M.  Ferrari. 

XP.  Anné^  —  Octobre  182  5.  3o 


45o  JOURNAL 

M.  Brera,  pour  éclairer  la  quesiion ,  fit  remettre  à  M.  Tan^ 
quclin  un  échantillon  de  cette  écorce ,  en  le  faisant  prier 
par  M.  le  docteur  Gîraud  d'en  faire  1  analyse ,  tandis  qne 
le  môme  M.  Gieaud  noiu  en  ramettait  aussi ,  en   nous 
faisant  la  même  demande ,  de  telle  sorte  que  le  jour  on 
nous  portâmes  notre  analyse  i  TAcadémie  de  médecine  , 
nous  apprîmes  de  M*  Yauquelin  qu'il  Tenait  de  terminer 
nn  semblable  traTaîL  II  était  alors  de  notre  devoir  de  gar- 
der le  silence ,  et  ce  ne  fut  que  pour  obéir  à  notre  ancien 
maître  qne  nons  prions  la  parole.  Depuis  M.  VaaqncHn  , 
en  exigeant  la  publication  de  notre  analyse ,  poussa  lobli- 
geance  jusqu'à  nous  remettre  ses  notes  ,  en  nous  autorisant 
i  en  enrichir  notre  mémoire  ;  mais  comme  il  nons  a  paru 
difficile  de  fondre  ensemble  deux  analyses  qui ,  si  les  résul- 
tats sont  les  mêmes ,  dijOGèrent  par  les  procédés  employés , 
nons  avons  préféré  donner  d'abord  tm  extrait  de  notre 
travail ,  puis  présenter  ensuite  Vanalyse  de  celui  de  M.Vau- 
quelin.  Nous  ferons  ensuite  ressortir  la  concordance  qui 
existe  dans  les  résultats  obtenus  des  deux  c6tés. 

I**.  pA«TiB.  —  Extrah  du  mémoire  de  MM,  Pelletier  et 

Petroz. 

Nos  premiers  essais  ont  été  faits  sur  nn  échantillon  pe- 
sant trois  gros  ,  que  M.  de  Humboldl  notis  av2^  remis  ;  il 
le  tenait  directement  de  M.  Brera ,  qui  lé  lui  avait  envoyé 
pour  le  soumettre  à  son  investigation.  M.  de  liumboldt  re- 
gardait cette  écorce  comme  plus  rapprochée  par  ses  carac*- 
tères  extérieurs  de  l'angusture  vraie  que  du  quinquina.  lia 
quantité  de  quina  bicolore  qui  était  à  notre  disposition  était 
trop  faible  pour  qu'il  nous  fut  possible  de  tenter  .dessus 
une  analyse  ,  nous  nous  contentâmes  donc  alors  de  quel* 
ques  essais  comparatifs  entre  cette  écorce,  le  qnina calis* 
saya  et  l'écorce  d'aogusture  vraie  de  laquelle  elle  semblait 
se  rapprocher. 

Une  décocnon  de  demi^gros  d'écorce  de  quina  hicohre. 


\ 


ÛÊ      PHARBÎACtË^  4^t 

oapétée  k  Wide  d'uil«  ébolUtion  de  quelques  minutes 5  s'esl 

trx)ublée  par  refroMissement  ;  elle  était  beaucoup  plus  co*  J 

lorée  qu'une  décoction  semblable  de  quinquina,  plus  même 

qu  une.  décoction  d'angu^tnre  en  même  proportion^  mais 

avec  une  différence  moins  sensible  ;  son  odeur  était  par<^ 

ticulière  ^  moins  &de  que  cellis  de  Tangual^ire  ;  elle  n'avait 

pas  Farome  de  la  décoction  de  quinqninaé 

Les  trois  décoctions  se  sont  comportées  comme  il  suk 
Avec  les  réactifs. 

Émétique.  Le  qnina  bicolore  blanchit  la  solution  d'émé^ 
lique*  le  précipité  est  léger  et  floconneux,^  Tangusture  s'est 
comportée  de  même,  le  quina  calissaya  a  donné  un  préci^* 
pité  beaucoup  plus  abçndantet  4'un  blanc  sale. 

Sulfate  de  fer*.  Le, quina  bicolore  et  Tangustute  donnent 
avec  le  sulfate  de  ier  une  couleur  verte  et  un  léger  préci* 
pité»  Le  quin^i.  calissaya  a  donné. uua  couleur  bleuâtre. 

Gélatine,  Précipité  léger  et  peu  abondant  avee  le  quina 
bicolore  evl'angusture,  J)eaucoup  plus  marqué  avec  le 
calissayi^* 

Infusion  4e  noix  de  galle*  L'infusion  de  noix  de  galle 
a  formé  dans  les  décoctions  des  trois  écorces  des  précipités 
sensiblement  aussi  abondans  et  solubles  dans  l'alcohol  ^ 
caractères  que  présentent  tous  les  alcalis  végétaux  et  quel- 
ques principes  amers.  Cette  propriété  n'est  pas  particu- 
lière à  \^  quinine  ni  à  la  cinchonine. 

Sous-carbonate  d*ammoniague.  Le  sous-^carbonate  d'am-  • 
moniaque  a  formé  un  précipité  grisâtre  dans  la  décoction 
de  quina  calissaya  ^  avec  les  décoctions  de  quina  bicolore 
et  d'angusture  ou  n'a  pas  obtenu  de  précipité  sensible. 

Ces  essais  ^  très-imparfaits  en  eux-mêmes ,  prouvaient 
déjà  que  le  quina  bicolore  s'éloignait  beaucoup  des  vrais 
quinquina,  et  l'on  Aurait  pu  déjà  assurer  que  cette  écorce 
n'était  pas  fournie  par  un  v^étal  du  genre  cinchona* 

Notre  but  principal  étant  de  constater  si  l'écorce  dite 
i/idna  bicolore  contenait  de  la  quinine  ou  de  la  cinchonine , 


45a  JOUKNÀL 

nous  avons  consacré  deux  onces  de  cette  écorce  qni  me- 
naient de  nons  être  remises  par  M,  le  docteur  Giraudpour 
les  traiter  par  la  méthode  qu'on  suit  ordinairemcht  pour 
préparer  le  sulfate  de  quinine  ,  avec  cette  différence  seu- 
lement dans  la  manipulation  ,  que  le  précipité  par  la  chaux 
a  été  moins  layé  que  de  coutume,  et  que  les  eaux  de  layages 
ont  été  conservées*  Le  précipité  calcaire  a  été  desséché  et 
traité  par  de  Talcohol  \  les  teintures  alcoholiques  ont  donné 
par  Tévaporation  une  matière  extractiforme  qui  n*avait 
nullement  Tapparence  de  la  quinine  brute. 

Cette  substance  se  dissolvait  en  grande  partie  dansTeau 
en  abandonnant  une  matière  résineuse  ;  la  matière  soluble 
était  à  la  vérité  légèrement  alcaline ,  mais  incinérée  elle 
fournissait  de  la  potasse  :  du  reste  »  traitée  par  Tacide  sul- 
furique  étendu  d'eau  et  le  charbon  animal ,  elle  n*a'  donné 
ni  sulfate  de  quinine ,  ni  rien  d'analogue  aux  sels  à  base 
d'alcali  organique. 

Les  eaux  de  lavage  du  précipité  calcaire ,  évaporées  et 
traitées  par  l'alcohol ,  ont  donné  une  matière  analogue  à 
la  précédente  :  on  n'a  pu  y  découvrir  ni  quinine  ,  ni  cin- 
chonine. 

^  Il  suit  donc  encore  de  ces  expériences  que  ]e  quina  bi- 
colore ne  contient  ni  quinine  ,  ni  einchouine ,  et  que  pro- 
bablement il  n'est  pas  un  quinquina. 

Enfin  M.  Brera  nous  ayant  depuis  envoyé  une  nouvelle 
quantité  d'écôtce  ,  nous  avoirs  tenté  d'en  faire  une  analyse 
plus  régulier  ftnalgré  l'imperfection  de  notre  travail ,  nous 
allons  indiquer  au  moins  comme  reuseignemens  les  résul- 
tats que  nous:  avons  obtenus. 

Par  l'éthef  sulfurique  nous  avons  obtenu  une  matière 
d'un  jaune  verdàtre ,  formée  de  matière  grasse  et  d'un  peu 
de  chlorophylle.  Cette  matière  grasse  n'offrait  rien  de  par- 
ticulier ,  et  nous  n'insisterons  pas  sur  son  examen. 

L'écorce  de  quina  bicolore,  épuisée  par  l'éther  sulfurique, 
a  été  soumise  ï  l'action  plusieurs  fois  répétée  de  l'alcohol , 


ï 


\ 


DE    PHAniHACIE.  4^^ 

et  nous  a  d^abord  fourni  des  leintures  trës-chargées  \  fort 
amères ,  et  qui  restaient  sensiblement  claires  après  le  re- 
froidissement ;  ces  teintures  évaporées  ont  donné  un  extrait 
fort  amer ,  soluble  en  grande  partie  dans  Teau.  Il  aban- 
donnait cependant  encore  ,  lorsqu'on  le  redissolvait  dans 
l'ean ,  une  matière  résineuse  qui ,  bien  lavée ,-  était  peu 
amère ,  tandis  que  la  solution  aqueuse  Tétait  beaucoup. 
Celle-ci  était  très-acide  et  précipitait  par  la  noix  de  galle. 
De  toutes  les  dissolutions  métalliques ,  celles  de  plomb 
étaient  les  seules  qui  j  fissent  des  précipités  bien  sensible». 
Nous  avons  cherché  à  isoler  Tacide  qui  s  y  trouvait  ,.à  Taide 
de  Tacétate  de  plomb.  Le  précipité  de  plomb  ,  lavé  et  dé- 
'  composé  par  le  gaz  hydrogène  sulfuré  ,  nous  a  donné  un 
acide  coloré  in cristallisable  que ,  d'après  l'ensemble  de  ^es 
propriétés,  nous  regardons  comme  de  l'acide  malique; 
mais  il  retient  de  la  matière  amère  entraînée  par  de  l'oxide 
de  plomb  ;  cette  matière  amère  l'empêche  de  cristalliser. 

La  liqueur  décantée  de  dessus  le  précipité  de  plomb 
a  été  dépouillée  de  l'excès  d'acétate  de  plomb  à  l'aide  de 
l'hydrogène  sulfuré.  Cette  opération  était  faite  dans  le  but 
d'obtenir  la  matière  amère  isolée  ;  mais  elle  se  trouvait 
mêlée  de  beaucoup  d'acide  acétique  provenant  de  l'acétate 
de  plomb.  Dans  la  vue  de  séparer  cet  acide  acétique ,  nous 
avons  séparé  celui-ci  par  un^xcès  de  baryte  :  le  tout  éva- 
poré à  siccité  a  été  traité  par  l'alcohol  absolu  qui  devait  dis- 
soudre la  matière  amère  et  laisser  l'acétate  de  baryte  et 
l'excès  de  cette  base. 

Toutefois  la  matière  amère ,  sensiblement  alcalescente , 
laissait  par  calcînation  des  cendres  contenant  de  la  chaux 
et  de  la  baryte. 

Supposant  dans  l'écorce  de  quina  bicolore  un  précipité 
alcalin  plus  soluble  que  ceux  déjà  reconnus  dans  les  végé- 
taux ,  nous  y  avons  appliqué  une  méthode  que  nous  em- 
ployons depuis  quelque  temps  pour  isoler  les  alcalin  un 
peu  solubleS)  tels  que  la  brucine.  Nous  avons  donc  pris  la 


454  JOUllNAL 

nmticre  amère  retirée  par laleoliol ,  nous  Tavons a<;idulée 
par  de  Pacide  phosphorique  et  traitée  à  plusieurs  reprises 
par  le  cbarboQ  animal.  Dans  cette  opération  elle  a  beau- 
coup perdu  de  sa  couleur ,  mais  elle  a  conservé  toute  son 
amertume.  Nous  Tavons  alors  reprise  par  Tâlcoliol  absolu  y 
évaporée  à  sicciié  et  reprise  par  Teau  pour  la  débarrasser 
de  toute  matière  résineuse  :  dans  cet  état  elle  était  alors 
seiisiblement  pure» 

Avant  de  décrire  les  propriétés ,  nous  ferons  remarquer 
que^  s'il  avait  existé  un  alcali  végétal  semblable  dans  le 
quina  bicolore  nous  aurions  dû  nécessairement  Tobtenir 
par  eette  méthode  que  nous  soumettons  aux  chimistes  qui 
s'occupent  d'analyses  végétales. 

Revenant  i  la  matière  amère  que  nous  avons  obtenue,  en 
voici  les  principales  propriétés.  Elle  est  légèrement  jaune 
(nous  pensons  que  parfaitement  pure  elle  doit  être  blanche, 
puisque  chaque  traitement  par  le  charbon  la  rapproche  de 
'  cet  état  )  ,  elle  est  extrêmement  amère ,  elle  se  dissout  dans 
Falcdiol  et  dans  Teau*,  elle. ne  précipite  que  par  le  sous- 
acétate  de  plomb  entre  tous  les  sels  métalliques  usités  en 
analyse  végétale.  Les  alcalis  n'y  font  pas  de  précipité  sen- 
sible ,  les  acides  n^ont  pas  sur  elle  d'action  caractéristique, 
l'acide  nitrique  concentré  la  détruit  en  donnant  des  traces 
diacide  oxalique,  l'acide  sulfurique  concentré  la  charfaonne. 
Cette  matière  nous  parait  donc  être  la  colocyqthine  dé- 
crite par  M.  Vauquelin ,  ou  du  moins  avoir  beaucoup  d'a- 
nalogie avec  elle. 

L^écorce  de  quina  bicolore ,  épuisée  par  Talcohol ,  a  été 
traitée  par  l'eau  froide  et  a  donné  une  matière  brunâtre 
gommeuse  ,  encore  amère  \  par  l'eau  bouillante  ,  on  a  en* 
core  retiré  une  certaine  quantité  de  matière  gommeuse  qui, 
calcinée ,  a  fourni  beaucoup  de  chaux  qui  probablement 
était  unie  à  l'acide  malique  que  nous  avons  déjà  signalé 
dans  cette  écorce.  La  liqueur  donnait  aussi  par  l'iodé  des 
traces  d'amidon. 


DE    PHARMACIE.  4^S 

Là  fîbrç  ligneuse ,  ne  fanmissant  plus,  rîen.à  Tew  y.a  M 
incinérée  ;  ses  cendres  peu  abondantes  éUitent  fproiées  de 
chaux ,  de  silice  et^e  .potasse  unies  aux  acides  car)>oniquef 
sulfurique  et  hydrochlorique. 

Il  suit  de  cette  analyse  que  le  kina  bicolore  (qui  ne  parait 
pas  être  un. quinquina)  contient,  outre  sa  fibre  ligneuse,  une 
niatière  résineuse  9  une  matière  amer e  analogué^  à  la  colo- 
cynthine ,  et  qui  parait  être  son  principe  actif,  de  la  gom- 
me ,  du  malate  de  chaux ,  peu  d'amidon  et  quelque^  sels 
de  potasse. 

Deuxième  partie,  —  Extrait  d*un   mémoire  inédit  de 
M.  Vauquelih  ,  sur  Tanalyse  du  quina  bicolore. 

L'écorçe  envoyée  par  M.  Brera,  sous  le  nom  de  Quina  bi- 
colc^e ,  est  en  morceaux  de  huit  à  dix  pouces  de  longueur. 
Roulée  ,  son  épaisseur  varie  depuis  une  demi-ligne  jusqu!à 
trois  quarts  de  ligne  :  elle  est  d'une  couleur  jaune  légère- 
ment verdàtre  en  dehors ,  d'un  brun  foncé  en  dedans ,  d*un 
jaune  fauve  dans  sa  cassure ,  etc. 

uéction  de  Valcohol  sur  cette  écorce. 

Soixante-deux  grammes  de  cette  écorce,  traités  à  plu- 
sieurs reprises  par  Talcoholà  38"*,  ont  donné  dix  graàim^s 
d'extrait  qni  avait  une  couleur  jaune  tirant  sur  le  bi'un  , 
beaucoup  de  liant ,  d'homogénéité ,  et  une  demi-transpa- 
rence. Sa  saveur  était  extrêmement  amère ,  et  avait  une 
grande  analogie  avec  celle  de  l'extrait  alcohoU que  dusola- 
num  pseudo-kina  \  il  n'était  ni  acide ,  ni  alcalin  ;  Tammo- 
niaqùe  ne  troublait  pas  la  transparence  de  la^  solution 
aqueuse. 

Deux  grammes  de  cet  extrait ,  délayés  dans  de  l'eaii  ,  se 
sont  dissous  en  laissant  déposer  une  matière  brune  ochra- 
céeen  flocons  très-divisés.  Cette  spbstance  en  se  desséchant 
a  pris  une  teinté  plus  foncée  \  elle  c lait  pulvérulente ,  mais 
se  ramollissait  par  la  chaleur.  Eu  brûlant  elle  répandait 


/ 


456  JOURNAL 

une  fnmëe  janne ,  épaisse  et  dont  l'odeur  n'était  pas  désat^ 
gréable.  Elle  était  in&oloble  à  froid ,  à  chaud  elle  se  fon^ 
dait  et  surnageait  l'eau  sans  s'y  dissoudre.  L'eau  cependant 
se  colorait  légèrement  et  prenait  une  saveur  sensiblement 
amère  :  la  matière  fondue  s'attachait  aux  parois  des  vases. 
D'après  ces  caractères,  on  peut  regarder  cette  matière  com* 
me  une  sorte  de  résine.  La  partie  soluble  de  l'extrait  sépare 
de  la  résine  ,  soumise  à  l'action  de  quelques  substances  ,  a 
présenté  les  phénomènes  suivans  : 

,  i"*.  Avec  l'infusion  de  noix  de  galle ,  précipité  flocon- 
neux y  blanc-)aunâtre ,  peu  abondant  ; 

a**.  Avec  l'acétate  de  plomb ,  un  précipité  jaune  plus 
abondant  ; 

3*.  Avec  la  dissolution  d'or ,  précipité  jaune  trèsr-abon- 
dant ,  se  réduisant  au  bout  de  quelque  temps  en  lame  d'or 
métallique  ; 

4*^.  Avec  le  chlorure ,  précipité  blanc  floconneux  ; 

5*".  Avec  le  sulfate  de  fer ,  précipité  vert  foncé  ;  - 

6^  Avec  l'émétique ,  précipité  jaune  peu  abondant; 

7^.  Avec  les  alcalis  et  les  acides  ,  rien  de  sensible  ;  sea- 
lemeut  quelques  légers  flocons  blancs  avec  la  baryte. 

Un  gramme  de  l'extrait  alcoholique ,  traité  dans  un  creu- 
set de  platine ,  a  fourni  un  centigramme  de  résida  char-* 
bonneux  et  alcalin  :  la  quantité  d'alcali  ne  s'élevait  pas  à 
un  demi-centigramme. 

Action  de  Veau  homUanXe  sur  técorce^ 

Après  avoir  épuisé  l'écorce  de  ce  qu'elle  contenait  de 
soluble  dans  l'alcohol ,  on  l'a  soumis  à  l'action  de  l'eau 
bouillante  à  deux  reprises ,  en  employant  chaque  fois  un 
litre  de  liquide.  Les  décoctions  évaporées  ont  donné  deux 
gram.  soixante  cent,  d'un  extrait  qui  semblait  noir  quand 
il  était  en  masse ,  mais  qui,  desséché  et  réduit  en  poudre, 
était  d'un  jaune  brunâtre.  Cet  extrait  étant  encore  amer  , 
on  le  fit  bouillir  avec  de  l'alcohol  qui  di&solvit  toute  U 


DE     PHARMACIE.  4^7 

matière  amère  en  se  colorant  sensiblement.  Un  gramme  de 
cet  extrait ,  ^rûlé  dans  un  creuset  de  platine,  à  donné 
douze  ceutigr.  de  cendres  blanches  qui  contenaient  quatre 
centigrammes  de  sous-carbonate  de  potasse,  mêlés  d*un  peu 
de  sulfate  et  de  muriate  de  la  même  base  :  la  partie  ter- 
reuse de  cette  cendre  était  composée  de  carbonate  et  d'un 
peu  de  phosphate  de  chaux. 

tJne  petite  quantité  du  même  extrait ,  chauffée  dans  un 
tube  de  verre  où  l'on  avait  placé  une  bande  de  papier  de 
tournesol  rougi ,  a  fourni  une  vapeur  qui ,  dès  le  premier 
instant ,  a  ramené  la  couleur  du  tournestl  au  bleu ,  effet 
qui  annonce  la  présence  d'une  matière  azotée  qui ,  par 
l'action  du  calorique,  fournit  de  l'ammoniaque. 

Un  autre  gramme  de  cet  extrait /traité  par  l'acide  ni- 
trique ,  a  présenté  également  des  phénomènes  indiquant 
la  présence  d'une  matière  animalisée ,  et.  particulièrement 
de  Ja  matière  amère  de  Welther.  Il  s'est  formé  ou  séparé 
une  petite  quantité  de  matière  grasse  ,  mais  l'un  des  pro- 
duits les  plus  remarquables  était  l'acide  oxalique  qu'on  a 
obtenu  en  cristaux  :  en  saturant  les  eaux  mères .  par  du 
carbonate  de  potasse  il  s'est  précipité  neuf  centig.  d'oxa- 
late  de  chaux. 

Comme  on  n'a  point  obtenu  d'acide  mucique  de  l'extrait 
aqueux  traité  par  l'acide  nitrique,  on  ne  peut  assurer 
qu'il  contienne  de  |a  gomme  ,  on  ne  peut  non  plus  sup^ 
poser  que  cet  acide  se  soit  précipité  avec  la  chaux  au  mo- 
ment de  la  saturation  de  la  liqueur  par  le  carbonate  de 
potasse,  puisque  le  liquide  contenait  de  l'oxalate  de  potasse 
qui  aurait  empêché  le  muriate  de  chaux  de  se  former. 
Cet  extrait  contient  donc  une  matière  animalisée ,  puis- 
qu'il fournit  de  l'ammoniaque  à  la  distillation  et  une  ma- 
tière jaune  amère  par  l'action  de  l'acide  nitrique  ;  il  ren-t 
ferme  aussi  un  sel  calcaire,  probablement  malate  de  chaux, 
çt-une  matière  végétale  dont  la  nature  est  peu  déter-< 
mioée. 


; 

I 
« 


4^8  JOUBNAL 

Traitement  par  Vacide  muriaiique. 

• 

Noas  allons  rnuînteDanC  rapporter  textaelleinent  la  fin 
éa  travail  de  M.  Yanquelin  ,  parce  qa'il  présente  poar 
la  seconde  fois  Texemple  da  carbonate  de  chaux  trouvé 
dans  les  végétaux.  (M.  Yauquelin  i  il  y  a  quelques  mois  , 
avait  déjà  découvert  ce  sel  dans  Técorce  du  solaniun 
psendo-kina.  ) 

«  L*écorce,  épuisée  par  Talcobol  et  Teau ,  a  été  ensuite 
»  mise  en  macération  dans  de  Tacide  muriatique  étendu 
»  de  5o  parties  d'eau  ;  an  bout  de  quelques  jours  on  a 
»  filtré  le  liquide  et  lavé  le  marc  avec  de  Veau  pour  enlever 
»  Facide.  Dànt  les  liqueurs  réunies  on  a  mis  de  Tammo- 
»  niaque ,  de  manière  cependant  &  ne  pas  entièrement  sa- 
w  tarer  Facide  j  il  s*est  formé  un  précipité  blanc-grisatre , 
*  grenu  ,  pesant  65  centigrammes.  Ce  précipité  était  formé 
»  d*oxalate  de  cbaux  et  d'une  petite  quantité  de  matière 
»  animale  ;  on  a  ensuite  igouté  à  la  liqueur  dont  le  préci- 
»  pité  ci-dessus  avait  été  séparé  ,  de  Tammoniaque  en  ei;- 
»  ces ,  il  s'est  formé  un  précipité  brun ,  très-volumineux , 
>  élastique  avant  d'être  entièrement  dessécbé  :  sec ,  il  était 
»  gris  et  très^dur.  Ce  précipité  donne  un  produijL  ammo- 
»  niacal  par  la  décomposition  à  Taide  du  calorique^  et  laisse 
»  un  résidu  charbonneux  peu  foncé  en  couleur  et  presque 
»  entièrement  soluble  avec  effervescence  dans  Facide  ni- 
»  trique.  Ce  résidu ,  calciné  dans  un  creuset  pour  détruire 
»  toutes  les  parties  charbonneuses ,  a  donn%45  centièmes 
»  de  son  poids  de  carbonate  de  chaux,  représentant  62  cent. 
»  d'oxalate  de  chaux.  Le  précipité  était  donc  formé  de  62 
»  oxalate  de  chaux  et  38  de  matière  animale  \  mais  o^mme 
»  il  contenait  un  peu  d'eau,  on  peut  donc  porter  à  un  tiers 
»  la  proportion  de  matière  animale. 

)•  La  liqueur  dont  on  avait  obtenu  les  deux  précipités 
»  ci-dessus  indiqués ,  au  moyen  de  l'ammoniaque ,  conte* 
»  nait  encore  de  la  cbaux ,  car  l'oxalate  d'ammoniaque  y 


I 


DE     PHARMACIE.  4^9 

)>  a  fait  un  pi:ëcipité  pesant  i  gr,  60  centigr^  A  quel  acide 
»  peut-oa  présu^ler  que  cette  chaux  est  unie  dans  Tëcorce? 
»  S'il  n'est  pas  volatil,  cet  acide  doit  se  trouver  dans  la 
»  liqueur  d'où  la  chaux  a  été  précipitée ,  mais  l'en  séparer 
»  est  une  chose  fort  diffiirile)  parce  que  cette  liqueur  con- 
»  tient  du  muriate  et  de  l'oxalate  d^amniioniaque ,  et  encore 
»  beaucoup  de  ms^tière  animale* 

»  L'on  peut  se  demander  aussi  à  quel  acide  la  potasse 
».  est  combinée  dans  l'extrait  a'queux  :  il  nous  parait  que 
»  ce  ne  peut  être  qu'aux  acides  oxalique  et  maliqué ,  car 
»  unie  à  tout  autre  elle  aurait  été  dissoute  par  l'alcohol  ; 
»  mais  s'il  y  avait  de  l'oxalate.  de  potasse  dans  l'écorce  de 
i^  quina  bicolore  il  n'y  pourrait  exister  en  même  temps  uil 
»  sel  calcaire  sotuble ,  pas  même  le  tartrate  de  chaux  qui 
»  est ,  comme  on  sait,  un  peu  soluble  dans  l'eau  et  décom- 
»  posable  par  l'oxalate  de  potasse. 

)>  Il  est  donc  probable  que  la  chaux  et  là  potasse  que  Voti 
»  trouve  dans  l'extrait  aqueux  sont  unies  à  l'acide  malique , 
)»  ^  que  la  chaux  qui  se  rencontre  dans  la  macération  acide 
»  de  l'écorce ,  après  la  séparation  de  Toxalate  de  chaux  par 
»  l'ammoniaque,  est  dans  le  végétal  à  l'état  de  carbonate  de 
»  chaux ,  ainsi  que  cela  existe  dans  le  solanum,  pseudo- 
»  quina  dont  nous  avons  parlé  ailleurs. 

»  Si  cette  portion  de  chaux  est ,  en  effet ,  unie  à  de  l'acide 
)»  carbonique,  comme  tout  Tanuoncé,  la  quantité  d'oxa- 
»  la  te  qu'elle  a  fournie  représenterait  i  gr.  16  de  carbo- 
»  uate  de  chaux  pour  6à  gram.  d'éçorce  9  mais  il  faut  un  peu 
»  diminuer  cette  quantité  à  cause  de  la  matière  animale  à 
))  laquelle  l'oxalate  de  <|fhaux  était  combiné • 

»  En  résumé ,  100  gram.  de  quina  bicolore  contiennent: 
Y»  x"".  16  gram,  de  matière  soluble  dans  l'alcohol ,  laquelle 
»  est  composée  de  i4  gram*  65  cent,  d'extrait  amer ,  et  de 
»  35  gram.  de  résine; 

n  2^  Quatre  grammes  d'extrait  muqueux  animal  insolu- 
)»  ble  dans  l'alcohol  ; 


1 


46o  JOURN4L 

9  'i\  De  Toxalate  de  chaax  qui  se  présente  Coqjonrs  oom- 
B  Une  à  une  matière  animale  insoluble  dans  Teau  ; 

9  4^.  Du  malate  de  chanx  et  de  potasse  ^ 

»  5°«  Enfin  du  carbonate  de  chaux  dans  la  proporti<m 
de  1,87  sur  loo  parties  d*écorce. 

3  Pour  peu  qu'on  ait  conserve  quelque  souvenir  de  mon 
»  analyse  du  solanum  pseudo-quina ,  on  remarquera  sans 
9  doute  une  grande  analogie  entre  les  résultats  de  Tanalyse 
»  de  cette  écorce  et  ceux  que  je  présente  aujourd'hui.  En 
»  effet ,  Textrait  alcoholîque  composé  d'une  résine  et  d'an 
»  principe  amer  a  la  même  couleur  et  la  même  saveur  que 
v^^celui  du  solanum  pseudo-quina  :  l'extrait  aqueux  formé 
»  d'une  substance  animale ,  d'un  sel  calcaire ,  a  aussi  la 
»  même  saveur ,  la  mteie  couleur  et  toutes  les  autres  pro- 
»  priétés  de  celui  du  solanum  pseudo-quina.  L'écorce  épui- 
»  sée  par  Talcohol  et  par  l'eau  conserve  encore  beaucoup 
»  de  matière  animale  soluble  dans  les  acides,  d'oxalate  et  de 
»  carbonate  de  chaux,  comme  celle  du  solanum.  Je  ne  veux 
n  pas  conclure  de  là  que  l'écorce  de  quina  bicolore  et  celle 
»  de  pseudo-quina  appartiennent  à  la  même  plante,  car  il 
»  existe  entre  elles  des  différences  physiques ,  mais  je  ne 
»  serais  pas  étonné  qu'elles  fussent  des  espèces  voisines. 
»  Ce  que  je  crois  pouvoir  conclure  de  certain ,  c'est  que  si 
»  le  solanum  pseudo-quina  jouit  de  propriétés  fébrifuges , 
»  comme  l'assurent  les  voyageurs  ,  le  quina  bicolore  doit 
j»  en  jouir  au  même  degré.  % 

Note  sur  la  concordance  de  ces  deux  analyses ,  par 

J!/.  Pelletier. 

Pour  peu  que  l'on  compare  les, deux  analyses  du  quina 
bicolore ,  on  y  trouvera  une  grande  concordance  dans  les 
faits  principaux. 

D  abord  l'absence  de  la  quinine  et  de  la  cinchonine  est 
un  fait  qui  en  résulte.  Le  principe  amer  et  présumé  actif 
a  été  obtenu  et  a  présenté  les  mêmes  caractères  à  M.  Vau; 


DB    PHARMACIE.  4^1 

quçlin  et  à  MM.  Pelletier  et  Pétroz.  M.  Tauquelfn  le  com- 
pare à  celui  du  pseudo-quina  ,  et  MM.  Pelletier  et  Pétroz 
&  la  colocynthine  \  mais  dans  son  mémoire  sur  le  pseudo- 
quina  M.  Vauquelin  compare  te  principe  amer  du  pseudo- 
quina  à  celui  de  la  coloquinthe  9  et  trouve  entre  eux  beau- 
coup de  rapport. 

Le  principe  amer  du  quinquina  bicolore  est  accompagné 
d*une  matière  résineuse  dont  il  est  difficile  de  le  séparer. 
Cette  matière  résineuse  est  décrite  dans  les  deux  analyses. 

La  présence  de  Tacide  malique  ,  en  partie  libre  et  en 
partie  saturé  par  la  chaux ,  est  constatée  par  les  deux 
analyses. 

Le  quina  bicolore  ,  épuisé  par  Faction  de  l'étber  et  de 
Falcohol ,  donne  à  Teau  une  matière  muqueuse  dont  les 
caractères  sont  peu  saillans ,  c^est  celle  que  MM.  Pelletier 
et  Pétroz  ont  nommé  matière  gommeuse  :  M.  Vauquelin , 
restreignant  le  nom  de  matière  gommeuse  à  la  substance 
végétale  qui  donne  de  Tacide  mucique  par  Tacide  nitrique, 
désigne  cette  matière  sous  le  nom  de  matière  animale  en 
raison  de  Fazote  qu'elle  contient  ^  du  reste  ,  il  est  évident 
que  c'est  la  même  matière  dans  les  deux  analyses. 

M.  Vauquelin  a  retrouvé  dans  cette  écorce  la  présence 
de  la  chaux  à  Tétat  de  carbonate  ;  c'est  le  second  exemple 
du  carbonate  de  chaux  bien  formé  dans  les  végétaux.  Ce 
fait  très-intéressant  a  échappé  à  MM.  Pelletier  et  Pétroz , 
mais  n'altère  en  rien  l'identité  des  résultats  des  deux  ana- 
lyses  par  rapport  à  la  nature  des  substances  végétales  qui 
y  sont  signalées. 

Post^scriptum*  ^ 

Après  la  lecture  de  notre  mémoire  et  la  remise  de  celui 
de  M.  Vauquelin ,  M.  Planche  nous  a  remis  la  traduction 
d'une  analyse  faite  antérieurement  par  M.  Ferrari.  Nous 
n'en  donnerons  pas  ici  l'extrait ,  on  pourra  consulter  le  mé- 
moire original  i  mais  nous  croyçus,  dans  un  esprit  de  ju»- 


46a  JOURNAL 

lice ,  deroir  tn  moins  rapporter  le  tableau  des  résultats  de 
son  analyse  ;  on  verra  qu'elle  a  quelque  rapport  avec  les 
nôtres.  La  nature  du  quiha  bicolore  est  donc  maintenant 
aussi  connue  qu^elle  peut  Vétre  dans  Fétat  de  nos  connais- 
sances ,  et  Ton  peut  assurer  que  cette  ëcorce  n  est  pas  un 
véritable  quinquina. 

Tableau  des  résultats  de  f  analyse  du  Quina  bicolore  ^ 

par  M»  FfimiÂRi. 

'  Les  substances  solubles  contenues  dans  Fécorce  dite 
quinquina  bicolore  sont  : 

i"*.  De  la  chloropbylle  ou  matière  colorante  desfenillfes; 
a*.  De  la  cire  5 
3*.  Une  matière  grasse  ; 

4**.  Un  acide  végétal  noti  déterminé  vu  sa  petite  quantité  ; 
5**.  Une  matière  résineuse  insoluble  dans  Teau  \ 
6*.  Une  petite  quantité  d'un  principe  amer  commun  à 
Fécorce  d'angusture  vert  de  cimarouba  et  à  la  racine 
de  Colombo  ; 
7*.  Une  matière  gommeuse  semblable  à  celle  contenue 
dans  la  racine  de  gentiane. 

EXAMEN  CHIMIQUE 

De  qiselques  productions  animales  morbides , 

Par  M.  CAvEBTOtj. 

J  1  •  Sur  une  substahce  sortie  ^un  abcès  situé  sous  l'os  molaire. 

M.  le  docteur  Bobe  Moreau ,  de  Rocliefort ,  m'a  envoyé^ 
il  y  a  quelque  temps ,  une  matière  rejetée  par  la  suppura- 
tion dW  abcès  situé  sous  Fos  molaire  :  la  totalité  de  cette 
sui>stance  pouvait  peser  cinq  centigrammes  (un  grain); 
sa  légèreté ,  son  apparence  lamelleQse.,  micacée,  blanche, 
briHantCi  m'avait  porté  à  croire  qu*elle  pourrait  être  ana- 


L 


DE     PHARMACIE.  4^3 

logoe  à  la  cbolest«rine  ;  cependant ,  comme  cette  matière 
ne  s'était  principalement  trouyée  jasqù'îci  qne  dans  la  bile 
et  les  Galcnls  hépatiques ,  Texpérience  seule  pouvait  me 
faire  prononcer ,  et  j*aî  dû  y  avoir  recours. 

Je  traitai  en  conséquence  cette  substance  par  de  Talcobol 
à  4o^  ;  elle  s-'j  dissolvit  presque  complètement  k  chaud  ; 
la  solution  alcoholique  rapprochée  ,  laissa  se  précipiter  la 
substance  sous  forme  de  petites  pailleites  micacées ,  en  tout 
semblables  k  la  cholestérine.  Pour  mieux  m^en  assurer 
encore. ,  je  fis  évaporer  la  liqueur  à  siecité  ,  et  traitai  le 
résidu  par  Tacide  nitrique  concentré;  il  y  eut  réaction  et 
dégagement  de  gaz  nitreux  dès  ]a  première  impression  de 
la  chaleur  ;  Taction  de  l'acide ,  continuée ,  fit  prendre  à  la 
matière  une  teinte  jaune-^rougeâtre  foncée ,  en  lui  donnant 
la  faculté  d'entrer  facilement  en  fasion  ;  elle  se  prenait  en 
masse  par  le  refroidissement. 

L'eau  pure  n'avait  sur  cette  matière  ainsi  acidifiée  qu'une 
action  extrêmement  faible ,  mais  quelques  gouttes  de  po* 
tasse  en  opéraient  à  Tinstant  la  dissolution  y  de  laquelle  les 
acides  la  précipitaient. 

D  après  l'ensemble  de  ces  propriétés  ,  il  n^était  pas  dou- 
teux que  la  matière  micacée  était  Véritablement  de  la  cho- 
lestérine ,  et  je  n'hésite  pas  a  l'affirmer  :  mais  comment  ex- 
pliquer la  production  de  cette  substance  dans  un  abcès 
existant  sous  l'os  molaire  ? 

tt  Cet  abcès  ,  m'écrit  M.  le  docteur  Bobe,  s'est  développé 
assez  lentement ,  et  on  peut  accusçr  la  carie  des  dents 
molaires  du  côté  malade  d'avoir  déterminé  sa  production  ; 
il  contenait  une  quantité  assez  notable  de  lames  micacées^ 
et  G  est  une  portiom  de  cette  matière  ramassée  sur  un  linge 
où  elle  s'était  desséchée  qu'on  a  reéneillie  pour  vous  l'en* 
voyer.  »  M.  Bobe  lyoute  ensuite  que  ce  cas  est  rare ,  et  je 
partage  d'autant  plus  son  avis,  que  personne  à  ma  connais- 
sance n'a  jamais  fait  mention  d'un  pareil  fait.  Il  me  parait 
important  en  ce  sens  qu'il  tend  k  faire  croire  que  la  choies- 


4^4  JOtTRNAL 

térine  est  Téritablement ,  dans  tons  les  cas ,  un  produit 
animal  morbide.  Les  assertions  suivantes ,  qne  j'e:itrais  de 
Fardcle  Calcul  du  Nouveau  Dictiohhaire  de  MtoECiirE  , 
tom.  4  9  pag*  6a ,  ajoutent  encore  un  noureau  poids  en  fa- 
yeur  de  cette  manière  de  voir  : 

c  La  cholestérine  dont  Fourcroy  avait  annoncé ,  sous  le 
nom  d'adipocire ,  la  présence  dans  les  calculs  biliaires  j  dit 
M.  Brescbet ,  auteur  de  l'ardcle ,  ne  paraît  pas  être  propre 
à  la  bile  on  aux  concrétions  biliaires  dont  nous  parlons  j 
car  elle  se  trouve  dans  beaucoup  d^humeurs  animales  ,,et 
particidièrement  dans  celles  qui  sont  le  prodtût  d'un  état 
pathologicpe  des  tissus*  Cest  ainsi  que  dans  les  cancers  des 
intestii^ ,  dans  Feau  des  hydrocèles  et  des  ascites  chez 
lliomme ,  elle  existe  en  assez  grande  proportion  ,  et  der- 
nièrement M.  Barruel  en  a  retiré  une  grande  quantité  de 
Feau  d*un  kiste  de  Tovaire  d'une  jument ,  de  Tovaire 
d'une  femme  et  du  testicule  d'un  hommes  dont  je  Tayais 
prié  de  faire  l'analyse.  La  cholestérine  peut  être  considé- 
rée comme  un  produit  fréquent  des  altérations  morbifique» 
'A  des  oi^anes  génito-urinaires  (i).  » 

C'est  k  l'obligeance  de  M.  Dnpuy,  pro£esseur  k  l'école 
vétérinaire  d'Alfort ,  que  je  dois  les  deux  calculs  qui  ont 
fait  le  sujet  de  mes  expériences.  Je  regrette  que  mes  occu- 
pations ne  UL  aient  pas  permis  de  lui  faire  connaître  plus  tôt 
les  résultats  que  j'ai  obtenus^  « 

Je  n'entrerai  dans  aucun  détail  analytique ,  la  comppsi-^ 
tion  de  ces  calculs  est  si  simple ,  qu'il  suffit-de  l'indiquer 
pour  faire  supposer  les  moyens  qui  ont  été  «nployés  dans 
leur  examen  chimique.    .  ^ 


;/ 


(i)  H.  Brfeschet  m'annonce  aajoardliaî,  3Q  septembre ,  qnHl  a  constate 
la  présence  de  la  cholestérine  dans  une  tnmeor  aoqs->linguaIe. 

(  IVoic  de  M^  Cavbittovï) 


DE     PttàElttàGIE.  4^5 

(a)  Calcul  tràui»é  dans  la  gkmde  sakwaite  et  un  dne^ 

Soas-carbonate  de  chaux.  •  . \ 9<)6 

Sous-phosphate  de  chaux •  .  •     i^,S 

.     CîmemamwaL  .....     •  .  .     3,6 

(b)  Ccdeui  trom^  dans  ta  vessie  étun  cochon. 

Phosphate  ammoniaco-inagné6Îe&.  •  •  •  .  g^^ 

Cimeai  animal •  *  ' *      4 

La  composition  du  calcul  saliraire  qui  a  fait  le  sujet  de 
mon  analyse  se  .rapproche  beaucoup  de  celle  annoncée  par 
MM.  Laugier  et  Lassaigne  dans  des  concrétions  analogues 
'  recueillies  chez  des  chevaux,  vaches,  etc....  Quant  au 
calcul  trouvé  dans  la  vessie  du  cochon  ,  il  présente  à  ma 
connaissance  le  premier  exemple  Slv^rxe  telle  nature  ;  tous 
ceux  examinés  jusqu'ici,  à  diverses  époques,  par  MM.  Yaur 
quelia  ,  Bertholdi ,  Yolta  et  BragnaitelH ,  ne  contenaient 
que  du'  phosphate  de  chaux ,  du-earbenate  de  chaux ,  et 
quelquefois  un  peu  de  phosphate  de  magnésie. 

EXAMEN  CHIMIQUE 

JTii/t  calcul  salwaîre  de  cTieifal^  par  M.  Henry  ^/f , 
aide  à  la  pharmacie  centrale  ^  etc. 

LairAca4ëane  royale  de  médeciae^  teetmn  de  pharmt^ie,     . 

le  17  8e|ite«il>re  i8a5. 

Un  pharmacien  de  Dunes  (Tam-et-Garonne),  M.  Des- 
piau ,  eut  la  bonté  de  me  faire  passer ,  il  y  a  environ  cinq 
ou  six  mois ,  un  calcul  sallvai^^  qui  avait  été  extrait  de  la 
mâchoire  antérieure  d'un  chevul  de  dix  ans.  Ce  calcul,  qui 
ô^est présenté enquatre parties  bien  distinctes ,  était  accom- 
pagné aussi  d'une. foule  d'autres ,  de  la  grosseur  d'un  poia 
à  cautère ,  situés  tous  près  des  dents  molaires,  à  la  face 
latérale  droite  postérieure  et  le  long  de  l'apophyse  zigo* 
matique. 

XP.  Année.  —  Octobre  iSaS.  3i 


> 


466  JOURNAL 

Tnvitë  par  notre  confrère  i  en  faire  Tanalyse  ,  et  me  rap- 
pelant de  plus  rintéresjsant  travail  de  Al.  Laugiersur  un 
calcul  salî  vai  re  d'âne  (  Journal  de  Clwnie  médicale^  P^g-  ^  o5, 
mars  i8a5)  ,j*entreprîs  d'examiner  celui  qui  m'avait  été 
remis ,  a6d  de  m'assurer  s'il  offrirait,  comme  celui  cité  pins 
haut  et  celui  de  vache  analysé  par  M.  Lassaigue ,  tine  ana- 
logie de  composition  oui  pût  caractériser  encore  ce  genre 
de  concrétions  morbinques. 

Nota.  Comme  j'ai  suivi* une  autre*  marche  que  M.  Lau- 
gicr  dans  mon  travail ,  j'ose  espérer  qu-oa  m'excusera  d'en- 
trer à  ce  sujet  dans  quelques  détails  ;  j'aurai  le  soin  toute^ 
fois  de  les  abréger  le  plus  possible. 

Les  caractères  physiques  du  calcul  dont  je  présente  ici 
l'analyse  ont  quelque  rapport  avec  ceux  décrits  par  M.  Lau- 
gier  pour  la  concrétion  salivaire  que  j'ai  déjà  citée. 

n  était  ovoïde  et  formé  par  la  réunion  de  quatre  por- 
tions bien  distinctes  ,  ayant  chacune  à  peu  près  la  forme 
d'un  cylindre  de  Ja  longueur  d'un  pouce.et  demi  enviroli ,  et 
le  diamètre  de  près  d'un»  pouce  ;  apUtis  à  leurs  extrémi- 
tés et  ayant  une  grande  ressemblance  avec  un  os  du  tarse  y 
ou  bien  avec  certains  morceaux  de  racine  d'iris  de  Florence 

direoœmeree.       '  

Ce  calcul  était  lisse ,  blanchâtre  à  i'extéiieur  et  comme 
un  peu  poli ,  très -blanc  à  l'intérieur  et  taché  de  traces 
sanguinolentes.  Il  était  très-dur  et  formé  de  couches  con- 
centriques très-distinctes  demème  couleur,  ayant  une  sorte 
de  noyau  primitif  dans  lequel  on  trouva  un  petit  morceau 
de  chi^dent  qui  peut-être  avait  été  la  cause  première  de 
la  formation  du  calcul  ^  la  saveur  de  cette  concrétion  était 
nulle ,  mais  son  odeur  trèâ^fétide  et  fort,  désagréable^  Sa 
pesanteur  spécifique  était  dé  2,209.  Calciné,,  il  se  char- 
bonna  légèrement  en  dégageaût  Todeur  pyrogénée  des  ma- 
tières animâtes  ;  il  perdit  alors  sa  cohésion  et  se  réduisit 
plus  facilement  en  une  poudre  blanefae;  On  a  reconnu  dan& 
'  cette  poudre ,  par  des  essais  préliminaires  ,  la  présence  de      t 
la  chaux  ,  de  la  magnésie  ,  d'un  peu  de  outriate  de  soude    ^ 
et  du  phosphate  de  chaux.  V 

Le  calcul  faisait  une  vive  effervescence  par  l'action  des   :^ 
acides  acétique ,  nitrique^  hydrochlorique,  sulfurique,  etc. 
Traité  par  la  chaux  vive  dans  un  petit  tube  et  à  une 


.  V 


V 


DE     P^HAajXIAGlE.  4^ 

tclialeiir  modérée  /  incapable  de  chdrbonner  la  luatière 
organique ,'011  n'a  pas  obtenu  de  dégagement  d'ammo- 
niaque sensible  à  Todorat  ni  aux  papiers  réactifs. 

En  exposant  un  poids  connu  du  calcul  è  l'action  d'une 
cbaleuc  de  80®  .environ ,  et  exposant  à  plusieurs  reprises  le 
tout  sous  le  récipient  de  la  machine  pneumatique  ,  on.  n'a 
olbtenu  aucune  perte  qui  pût  annoncer  la  présence  d'une 
quantité  pondérable  d  humidité. 

Enfin  cinq  grammes  de  calcul ,  pulvérisés  et  calcinés 
pendant  fort  long-temps,  ont  fourni  une  perte  égale  à  2,ï^, 
et  composée  de  l'acide  carbonique  des  carbonates  dégagés, 
plus  de  k,  matière  organique  décomposée*  Nous  reviea* 
drons  plus  loin  sur  cette  perte.  , 

Gmidé  par  l'analogie  el  ayant  cecontm  d'avs^nce,  par  quel- 
ques çssais ,  que  le  calcul  é.tajt  composé  de  carbonate  cal-: 
Caire  et  magnésien  ,  de  phospjiàte  de  cbanx^  de  matière 
organique  et  de  quelques  traces  de  muriate  de  soude  ,  je 
pris  pour  1  analyser  la  marche  suivat^te. 

Cinq  gft^ammes  réduits  en  poudre  fine  ont  été  traités  par 
l!acide  hydrochlorique  pur  ;  après  une  vive  effervescence 
la  dissolution  fut  complète.  Il  resta  seulement  une  certaine' 
quantité  de  matière  fioc^neuse  blauehâtre  qui  fut  recon- 
nue pour  une  substance  organique  ^  recueillie  sur  un  filtre 
et  lavée ,  elle  pesa  0,08.  Cette  matière  est  assez  soluble  par 
tapotasse  et  s'en  précipite  par  l'addition  d'un  acide.  La 
liqueur  filtrée  en  renfermait  ei»core  évidemment  en  disso- 
lution ,  car  dans  les  opérations  qui  suivirent  il  s'en  dé-. 
posa  encore  quelques  (races  évaluées  à  0|0a.  La  liqueur  fil-^ 
trée  de  nouveau  fut  évaporée  à  siccité  ,  en  ménageant  la 
chaleur,  afin  de  dégager  seulement  l'acide  hydrochlorique. 
Cette  opération  achevée ,  on  traita  par.  l'alçohol  à  34°  à 
plusieurs  reprises ,  et  on  sépara  une  poudre  grisâtre  qi^i 
calcinée  devint  blanche  et  se  composait  toute  entière  de 
phosphate  de  chaux  0,22  sans  mélange  de  sulfate ,  plus, 
d'un  peu  de  phosphate  de  magnésie  que  l'on  a  cru  y  en- 
trevoir. Ce  phosphate  calcaire,  dissous  dans  l'acide  hydro- 
chlorique, en  était  précipité  par  TammonilaqUe  en  flocons 
gélatineux  blancs,  ettrès^abondamp^entenblanc  parl'oxa- 
late  d'ammoniaque.  La  dissolution  du  phgsphate  dans  r,ar* 
cide,  saturée  par  la  potasse  autant  que^  possible ,  puisai- 


4^  JOUANAL 

trée ,  Ait  traitée  parle  bieai^bonat^  dépotasM.  Le  pr^pité 
séparé ,  OB  fit  bouillir  la  lic{ueiir  claire  et  elle  ne  se  troablà 
que  très-peu  ;  on  peut  donc  ^nser  <)ue  s'il  y  existait  du 
phosphate  de  mactiésie ,  il  ne  se  trouvait  qu'en  quantité 
eztrèmem^it  faibieé  De  plus  ,  d'aprAs  les  observations  de 
M;  Dttloog ,  d'Astafort  (/ouma/^fe  Pharmacie,  avril  i8a5, 
page  i58),  sur  Faction  du  bicarbonate  de  potasse  et  les 
sels  de  chaux ,  on  pourrait  croire  que  le  trouble  occa«« 
sfoné  ici  par  l^ébulfitien  à  été  dû  aussi  à  un  peu  de  sel 
ealeaire» 

Le  nitrate  d'argent  donna  aussi  un  précipité  blanc-janne 
de  phosphate ,  et  celui  de  baryte  un  dépôt  gélatineux  solu- 
ble  dans  un  [excès  d'acide  ;  enfin  la  poudre  de  phosphate 
ealcinéé  n'altérait  nullement  le  sirop  de  violettes  par  son 
contact  même  à  l'aide  de  la  chaleur  avec  ce  réactif ,  eflBst 
qui  n'aurait  pas  eu  lieu  s'il  s'y  fût  trouvé  de  la  magnésie 
caustique. 

La  solution  alcoholique  fui  évtiporéeavee  soin  i  siecité, 
j^ûis  calcinée  pendant  très-long'-temps  dans  un  creuset  de 

J>latine  à  un  feu  de  forge  soutenu  \  on  fit  ensuite  dissoudive 
e  résidu  dans  de  Talcohol  étendu  d'eau  pour  attaquer  le 
moins  possible  la  magnésie. Cette  base  recujeillie,  lavée  à  l'ai- 
eohol  et  calcinée ,  pesa  o,  1 83  ;  elle  représentait  le  carbonate. 
Enfin  la  solution  filtrée  fut  évaporée  de  noiiveau  et  calci^ 
née  ;  le  poids  du  chlorure  de  calcium  obtenu  représentait 
la  chaux  et  de  là  le  carbonate  calcaire.  On  eut  chlorure 
de  calcium  4)7^* 

On  ne  trouva  pas  d'indices  visibles  de  fsp  dans  aueun 
des  produits  de  Tanalyse^  quant  au  mttriate  de  soude ,  on 
le  reconnut  facilement,  quoi  qu^en  très -petite  quantité, 
dans  le  résidu  de  la  caleination  du  calcul.  Traité  par  l'ai- 
cohol  bouillant ,  jee  liquide  évaporé  en  don^ia  quelques 
traces  indiquées  par  les  réactifs  et  mêlées  d'un  peu  de  chaux 
enlevée  aussi  par  ce  menstrue. 

La  séparation  de  la  magnésie  d^avec  la  <;haux  (foutes 
deux  à  l'état  de  carbonates  primitivement  )  est  fondée  sur 
la  décomposition  entière  de  rhydrochiprate  magnési^i  par 
la  chdeur,  tandis  que  celui  de  cnaux  n'éprouve  qu'une  alté- 
ration à  peine  sensible.  Les  o,i83  de  magnésie  calcinée 
représentent ,  carbonate  de  cette  base  0,878  ,  et  les  ^^^n  de 


DE     PlBiLBMAGIE.  4^^ 

chlorure  decalcium  ^calculés  d'après  M.Thenard ,  donnent 
chaux  3,4^^  »  c^  V^^  conséquent  carbonate  calcaire  49^76- 
En  calculant  la  matière  organique  d'après  la  perte  éprou- 
vée  par  la  caléiàatîon ,  peite  qui  fut ,  cotnme  il  a  été  dit , 
de  2,11  pour  cinqgramiWes,  cette  perte  étant  formée  de 
Tacide  carbonique  des  carbonates  décomposés  et  de  la  suh* 
stance  organique  détruite ,  on  aura  a,  1 1'-*^  acide  carboni- 
que 2,o59==:o,o5z  de  cette  substance;  mais  nous  ferons 
observer  qu'il  est  resté  encore  un  peu  de  charbon  avec  le 
résidu  9  ce  qui  devrait  augmenter  cette  perte. 

On  obtient  au  reste  pour  résultat  sur  cinq  grammes  de 
calcul  : 

Carbonate  de  chaux*    ;  ..  •  *  • 4i^7^ 

*  représenté  par  chlorure  de  calcium  4^7^ 

Girbonale  de  magnésie,»  •  ,  •  •  « 6^78 

représenté  par  niagnésie  calcinée  o,  1 83 
Phosphate  de  chaux.  •  ^  ••••••••  •  0.922 

Phosphate  de  magnésie ,  des  traces. 

Mnriate  de  soude ,  des  traces.  4 0^002 

Matière  organique  piart'*.  azotée  et  perte*  0,124 
On  a  eu  par  l'expérience  .matière  orga- 
nique  •••..;•  û,o6ouo,io 


5,000 


85,52 

7,5« 

4,4o 

o,«4 
»,48 


100,00 

P'après  ce  résultat ,  ,on  verra  facileo^ent  quelle  grande 
analogie  il  existe  entre  cô  calcul  et  ceux  analysés  par 
MM.  Laugier  et  Lassaigne ,  sous  le  nom  de  calculs  sali« 
vaires.  Nous  pensons  qu'il  ne  paraîtra  sans  doute  pas  inu» 
tile  d'avoir  annoncé  ici  la  composition  chimique  de  ce  calcul 
salivaire  de  cheval ,  puisqu'il  tend  à  établir  encore  plus  la 
ressemblance  entre  ces  sortes  de  concrétions  ^  bien  difie- 
tentes  de  celles  qui  se  rencontrent  d^ns  les  autres  parties 
du  corps  des  animaux. 


4^0  JOUKÎTAL 


ACADÉMIE  ROYALE  DE  MÉDECUVE. 

SECTION   DE  PHARMACIE. 

Analyse  des  travaux  du  troisième  trimestre  de  i8a5. 

Datis  Fimpossibilitc  où  nous  sommes  d^offrir  les  détails 
de  tous  les  mémoires  qui  ont  été  soumis  à  TAcadémie,  dans 
notre  sectioti,nous  réunissons  ici  les  résumés  les  plus  exacts 
et  les  plus  fidèles^  ' 

'Analyse  de  Vhuraulile^  par  M.  Vauquelîn,  Ce  savant 
chimiste  a  reconnu  que  ce  minéral  ^  capable  de  fouriiir  un 
bel  émail  noir,  luisant  sur  les  potedes  ,  était  un  mélange 
de  phosphate  de  fer  et  de  phosphate  de  mai^anèse.  11  ré- 
sulte d^expérienccs  précises  queTacide  phospborique  mon- 
tre la  même  capacité  de  saturation  pour  le  fer  que  pour  le 
manganèse ,  car  chacun  de,  œs  deux  oxides ,  quoiqu'on 
quantités  différentes  dans  Tfauraulite ,  n'ont  qu'une  même 
proportion  d'acide.  Lé  peroxidé  de  manganèse  forme  une 
plus  grande  proportion  que  le  peroxidé  de  fer.  Ces  deux 
bases  constituent  47^2  combinées  à  82,8  d'acide  phospfao- 
rique  ,  eau  ao  ,  total  100  parties.  . 

Analyse  du  dioptase^  par  le  même.  Cette  brillante  pierre 
verte  ,  aussi  rare  qu'elle  parait  riche  en  couleur ,  n'avait 
point  été  suffisampient  analysée.  M.  Vauquelîn  a  recommen- 
cé ce  travail,  eta  reconnu  dans  It»  dioptase  :  silice,  38  parties; 
oxide  de  fer  donnant  la  couleur  verte  ,  ^o  ;  eau  ,  10  ;  car- 
bonate de  chaux,  8  ;  fer  oxîdé,  4  (par  induction);  total,  100. 
C'est  donc  un  véritable  silicate  de  cuivre  hydraté,  puis- 
que sa  base  essentielle  est  la  silice  et  le  cuivre  avec  un 
peu  d'eau  ;  la  chaux  et  le  fer  ne  paraissent  être  qu'acci- 
dentels dans  cette  belle  pierre,  quoiqu'il  existé  aussi  des 
combinaisons  de  silice  et  de  fer.  Lesclémens  du  dioptase, 
moins  la  chaux, et  le  fer ,  présentent  :  silice,  43,i8r  ;  oxide 
de  cuivre  ,  45;455  :  oau  ,  1 1,364.  Totnl  100,000. 


DE      PftAHMACIÇ.  4?! 

La  pFpductidn  artificielle  de  la  glace  par  le  moyen  d^s 
mélaDges  refroidissans  proposés  par  M.  Courdemanc^ie  , 
e«t  ingénieuse  e(  intéressante  j  son  mémoire .  sera  p^ljé 
dans  noti'e  Journal. 

'  '  M.  Pelletier  a  fait  aussi  une  analyse  du  prétendu  ^urVza 
bicolorata ,  célèbre  en  Italie  par  sjes  pçoptiétés  fébrifuges  5 
elle  sera  CQnsignée  pareille menit  danâ  le  Jôum^. 
'Nous  avoQs  donné  connaissance  des  travau4c:  de  M.  Ro- 
binet sur  Tanalyse  des  substances  végétales  au  moyen  des 
solutions  salines  9  et  des  résultats  auxquels  il  est  parvenu. 
Mais  y  dans  Tune  d^s  dernières  séances  ,  M,  le  professe^r 
Robiquet  a  soumis  ses  travaux  à  de  nouvelles  reckerche^ , 
«t  il  en  est  résulté  des  faits  très^importans,  qui  prouvent  que 
l'analyse  tentée  par  les  solulious  salines  n^est.  point  mépa- 
nique  ,  ainsi  qu'on  le  pensait  \  elle  offre  au  contraire  des 
exemples  de  doubles  décompositions  ou  d'échanges  de 
bases.  Selon  M.  Robiquet,  les  alcalis  organiques  ne.  se/'aient 
pas  unis  à  des  acides  dans  les  végétaux  ,  mais  .bien  à  des 
substances  particulières  qui  remplissent  les  mêmes,  fonc- 
tions, comme  les  principes  colorans,  etc.  Les  acides  végé- 
taux seraient  plutôt  combinés  aux  bases  terreuses  ou  aut 
alcalis  fixes  des  plantes.  M.  Robiquet  ^  répétant  l'analyse 
de  l'opium  au  moyen  des  solutions  salines ,  obtint  d'abord 
un  précipité  poisseux.  La  liqueur  sui^nageante ,  filtrée , 
soumise  à  l'ébullition,  l'on  y  versa  de  l'ammoniaque.  Il  y 
eut  fort  peu  de  précipité, de  morphine.  La  liqueur  restante, 
encore  alcaline ,  laissa  déposer  un  précipité  grenu  qui  , 
purifié  et  examiné ,  fut  reconnu  pour  du  wuriale  du  mor^ 
phine.  L'acide  hydrochlorique  n'avait  pu  être  fourni^que 
par  le  sel  marin.  Dèsiors  il  naquit  des  doutes  stir  le  çodéate 
de  morphine  annoncé  par  M.  Robinet.  Des  essais  répétés 
convainquirent  en  effet  que  le  sel  obtenu  qui  présentait 
absolument  les  caractères  du  sel  de  M.  Robinet  n'était  qu'un 
vrai  hydrochloraie  demorphiiie  très-rcconnaissable -par  les 
vap(»urs  qu'il,  exhale  avec  l'acide  sulfuriqao  concenti«é;j  €it 


y 


47^  jônniiAx. 

par  k  précipité  insoluble  qu*il  donne  par  le  nilrat^  d\ir- 
gent»  M.  Rbbi<{aet  ëlère  donc  de$  dontes  Inen  fondés  mar 
Inexistence  d'nn  acide  codéique  et  d*an  codéate  de  mor^ 
phi  ne  dans  ropium  \  il  pense  également  qoe  leméeonate  de 
sonde  annoncé  par  M.  Robinet  résnlte  d^on  échange  de 
bases  ,  ce  qui  arrive  fréquemment  dans  les  combinaisotis 
complexes.  M.  Langier ,  diaprés  ces  recherches,  en  con* 
dut  que  le  procédé  proposé  par  M.  Robinet  ne  peut  don- 
ner que  des  résultats  défectueux  ou  infidèles ,  par  le  même 
échange  de  bases  qui  aurait  lieu  sans  doute  dans  Tanaljrse 
d^autres  substances  régétales.  Notre  confrère  Pelletier  avait 
aussi  reconnu  un  mnriate  de  morphine  dans  le  prétendu 
codéate ,  mais  postérieurement  au  rapport  surletrarail  de 
M*  R<Jbinet.  > 

Dans  un  rapport  fait  par  MM.  Caventou  et  Chevallier  , 
sur  "une  poudre  d^iris  qui,  employée  pour  poudrer  les  che- 
veux, avait  causé  des  accidens  de  narcdtisme  à  deux  jeunes 
personnes ,  ces  membres  n^ont  rien  trouvé  de  métallique , 
mars  une  matière  huileuse  très-àcre ,  puis  un  acide.  Selon 
M.  Yauquelin ,  Tun  des  principes  delà  racine  d^iris  est  une 
huile  très-Écrê  ;  la  simple  mastication  de  cette  racine  excite 
la  salive  et  même  le  vomissement. 

MM.  Laugier  et  Vauquelm ,  chargés  d'examiner  les  ob- 
servations de  M.  Soubeiran ,  sur  la  composition  de  l'acide 
borique  et  sur  les  proportions  de  ses  élémens ,  rapportent 
que  ce  Jeune  chimiste  a  trouvé  ,  comme  M.  Davy,  que  le 
bore  prenait  78  parties  d'oxigène  pour  100.  Dans  la  combi- 
naison des  sels  neutres,  Foxigène  de  Tacide  est,  en  général , 
vp.  multiple  de  celui  de  Toxide  qui  sert  de  base  ;  ainsi  100 
parties  d'acide  borique  saturent  une  quantité  de  soude 
dont  Toxigène  est  14,^69.  ^^  multipliant  ce  dernier  nom- 
bre six  fois ,  on  obtient  78,614 ,  quantité  d'oxigène  préci- 
sément attribuée  à  Tacide  borique  par  M.  Soubeiran.  Ber- 
afiélius  a  trouvé  que  Tacide  fluorique  exige  dans  les  bases 
^  le  saVrarent  i  peu  près  autant  d'oxigène.  Ce  résultat  se 


DE    l^ttAKliÂGIE.  4?^ 

rencbnii^  aussi  daifô  là  crème  de  tartre  soluHé  :  Faeide  bo- 
riqae  joue  également  et  concurremment  avec  la  potasse  le 
r6Ie  de  base ,  relativement  à  Tacide  tartrique  qu'il  sature  k 
moitié  ;  ainsi  cet  acide  doit  contenir  une  quantité^  d'oxigène 
égale  à  celle  que  renferme  la  potasse.  Dans  les  surborates  ^ 
ia  quantité  d*acide  est  double  de  celle  contenue  dans  les 
borates  neutres.  M.  Soubeiran  conclut  que  Tacide  borique 
est  formé  d*un  atome^de  bore  et  de  six  atomes  d*oxigène* 
Le  poids  de  Tatome  du  bore  est  de  26,386  ,  nombte  com- 
^lémentalire  de  loo  parties  d*acide  borique.  Ces  faits  se  r4p^ 
portent  avec  ceux  observés  par  MM.  Berzélius  et  Da    . 

MM.  Henry  fils  et  Soubeiran  présentent  des  considéra^ 
tîons  sur  l'action  des  acides  dans  quelques  dissolutions  sa- 
lines. Ces  laborieux  et  jeunes  chimistes  pensent  qu^un  acide 
ajouté  à  la  solution  d^un  sel  s'empare  toujours  d'une  p;inie 
de  sa  base,  quelle  que  soit  d'ailleurs  l'énergie  chimique  des 
deux  acides.  La  décomp^osition  du  sel  peut  même  devenir 
complète  flî  Tacide  décomposant  est  en  assez  grand  excès  , 
fait  déjà  constaté.  Dans  les  réactions  de  ce  genre,  il  se  forme 
toujours  des  sels  en  proportions  définies.;  les  acides  hors 
de  combinaison  existjsnt  en  même  temps  dans  la  liqueur  et 
empêchentmutuellement  lenr  action.  Les  quantités  d'acides 
qui  se  contrebalancent  ainsi  varient  dans  leurs  rapports 
selon  les  circonstances  dans  lesquelles  on  opère. 

Nous  passerons  sous  silence  le  mémoire  sur  la  précipita- 
tion des  sels  magnésiens  par  le  sous-carbonate  d'ammonia- 
que ;  fl  a  été  publié  par  M.  Guibourt  dans  notre  Journal. 

Un  curieux  travail  de  MM.  Henry  fils  et  Garrot ,  sur 
Fétat  du  soufre  dans  la  semence  de  moutarde  ,  prouve  y. 
après  les  travaux  de  Margraff, 'Baume ,  MM.  Deyèux  ^ 
Thibierge ,  Robiquet ,  etc.  ,  que  l'huile  fixe  de  moutarde 
contient  une  substance  rongeâtre  très-acide  ,  piquante  > 
amère ,  d'odeur  des  plantes  antîscorbutiques.  Cette  sub- 
stance forme  dés  aiguilles  nacrées  sur  les  parois  des  vases  v 
elle  se  décompose  au  feu  en  donnant^  outre  du  ch«TrbÔQ  ^ 


474  JOURNAL 

du  gaz  acide  carbonique  et  de  Ffaydf  osulfate  d'ammoniaque* 
Le  soufre  qu'elle  contient  n'y  parait  être  ni  à  l'état  libre  , 
ni  h  celui  d'hydrogène  sulfuré.  Cette  matière  rougit  for- 
tement les  sels  de  fer  peroxidé,à  la  mabière  de  l'acide  mé* 
conique.  C'est  un  acide  nouveau ,  désigné  par  les  auteurs 
sous  le  nom  de  sulfo-sinapique  ,*  précipitant  en  blaoc  les 
dissolutions  d'argent  et  de  plomb  ^  le  chlore  en  sépare,  un 
peu  de  soufre  et  forme  de  l'acide  sulfurique.  L'alcohol 
sépare  par  lavage  de  l'huile  de  moutarde  cet  acide  -  qu'on 
purifie  de  la  matière  rougeâtre  qui  le  colore.  Il  cristallise 
en  plaques  brillantes.  Il  a  donné  sur  loo  parties,  car- 
bone ,  49» 5  \  hydrogène,  8,3  j  soufre ,  1 7,33  ;  azote,  it2,g6  ; 
oxîgcne  ,  11,91.  Outre  cet  acide  et  la  matière  rouge  ,  l'al- 
cohol  enlève  aussi  à  l'huile  de  moutarde  une  matière  grasse 
nacrée ,  analogue  à  la  cétine  ,  ou  plutôt  a-  la  cliolesl;iétine 
et  à  l'éthal ,  fusible  à  120"* ,  inaltérable  à  la  potasse. 

M.  Planche  fait  remarquer  que  le  vinaigre  n'accroît  pas 
l'action  du  sinapisme  qui  parait  être  produite  par  l'huile 
volatile. 

Une  analyse  des  semences  de  fenugrec  (trigonella  fœnum  • 
g^rœcMm),  par  M.  Bosson ,  pharmacién.a  Mantes,  lui  a 
fait  reconnaître  dans  ces  graines  une  huile  fixe  et  acre  , 
puis  une  huile  volatile  ;  une  matière  amère  et  nauséabonde 
particulière  aux  légumineuses ;,  enfin  un  principe  colorant 
jfiune  que  l'auteur  a  pu  fixer  sur  la  laine  et  le  coton. 
-  Le  docteur  Parry  a  fait ,  avec  une  vepitouse  à  piston  , 
des  expériences  sur  les  animaux ,  et  M.  Pétfoz  en  rend 
compte.  Ainsi  l'on  a  inséré,  dans  des  plaies  faites  à  des  la- 
pins ,  le  poison  upas  iieuté  ^  ou  de  l'acide  hydrocyanique. 
En  faisant  agir  la  ventouse  à  temps  et  avant  L'absorption 
du  poison,  l'on  sauve  l'animal  d'ùiie  mort  certaine.  Ge  fait 
confirme  l'utilité  de  la  succion  exercée  sur  4<^s  plaies  enve- 
nioiées ,  et  M.  Virey  fait  remarquer  que  les  pierres  absor- 
bantes, dites  pierres  de  serpent ,  appliquées  sur  les  mor- 
sures des  scrpens  venimeux  ,  tendent  aumcme  résultat. 


]>£     PHABMACIfi.  4?^ 

Des  9l)sérvatîans  de  M.  Caventou ,  sur  la  présence' dé  la 
cholèstérine  dans  le  pus  d'un  abcès  situé  sous  rosmalaire, 
font  penser  à  ce  chimiste  que  la  cholestérine  est ,  dans  tous 
les  cas,  une  production  animale  morbide.  Cette  dernière 
conclusion  n'est  pas  adoptée  par  M.  Laugier ,  qui  rappelle 
que  la  cholestérine  a  été  annoncée  par  M.  Chevreul  dans 
les  biles  de  plusieurs  espèces  d'animaux  sains.  M.  Caven- 
tou présente  aussi  Tanalyse  d'un  calcul  salivaire  d'âne  dont, 
la  composition  est  de  sous-carbpnate  de  chaut,  916  ;  de 
sous-phosphate  de  chaux  ^.^S  ^  et  eiraent  animal ,  36  mil- 
lièmes ,  sans  trace  sensible  de  sous-phosphate  de  magnésie, 
de  muriate  de  soude  et  de  carbonate  de  magnésie.  Le  calcul 
salivaire  de  cheval ,  analysé  par  M.  Henry  fils  ,  contient  : 
carbonate  de  chaux ,  85,52  ;  carbonate  de  magnésie ,  7,56  ^ 
phosphate  de  chaux ,  4)4  9  muriate  de  soude ,  o,o4  \  ma*' 
tièr^  organique  azotée  ,  2,48.  M.  Chevallier  dit  avoir  ren- 
contré une  matière  grasse  dans  un  calcul  vésical. 

M.  Caventou  a  depuis  ajouté  l'analysé  d'un  calcul  uri- 
naire  de  cochon ,  qu'il  a  trouvé  constitué  de  99  parties  de 
phosphate  ammbniaco-magnésien  et  de  i  partie  de  ciment 
animal. 

M.  Lecanu  continue  ses  intéressans  travaux  sur  les  corps 
huileux  exposés  au  feu.  Nous  les  avons  publiés* 

Un  couteau  propre  à  couper  Jes  racines,  présenté  par 
MM.  Arnheiter  et  Petit ,  mécaniciens  ,  est  jugé  par  MM. 
BouUay'et  Henry  père  très-supérieur  au  couteau  de  M.  G'uil- 
bert. 

Divers  échantillons  de  matière  médicale  ou  d'autres 
objets  ont  été  offerts  à  la  section.  M.  Nées  d'Essenbeck 
adresse  à. M.  Virey  une  notice  (en  allemand)  sur  l'écorce 
de  cedrela  febrifuga  du  docteur  Blume  (  cedrela  toona  , 
Roxburg) ,  arbre  de  la  famille  des  méliacées  ,  originaire 
de  rinde  Orientale,  voisin  des  swietenitt'^  dont  une  espèce 
présente  aussi  l'écorce  fébrifuge  nommée  soymida  par 
André  Duncan.  M.  Nées  a  trouvé  ,  dans  celte  écorcc  de 


47^  JOVKVkL    DK     PlIARMiClE. 

'  eedrela ,  des  principes  astringens  d^un  ronge  foncé  ,  et  de. 
TiiiùKne ,  une  résine ,  une  gomme.  Cesl  nn  fort  tomcpie 
asirnigent ,  «uccédané  du  quinquina  dans  Tlnde* 

M.  Virey  lit  une  notice  sur  les  filamens  fournis  par  une 
espèce  de  bananier  des  Philippines ,  connu  sous  le  nom 
d^ahaca  (musa  textilis  de  M.  Leschenault).  Ce  sont  des 
trachées  olanches ,  soyeuses  ,  fortes  ,  susceptibles  de  for-» 
mer  des  tissus  solides  et  de  se  teindre  diversement  ;  on 
les  obtient  de  ce  bananier  sauvage  A  grosses  graines ,  tandis 
que  le  bananier  cultivé  ^  à  graines  avortées ,  ne  donne 
qu*ttne  filasse  délicate  et  peu  utile  ;  il  semble  être  énervé 
et  eunuque ,  tandis  que  l'espèce  sauvage  à  mauvais  fruits 
a  le  tronc  plus  fibreux*  M.  Virey  montre  des  tissus  rap- 
portés d'un  voyage  autour  du  monde.  ^ 

Enfin  ,  on  importe  d^Âlexandrie  d'Egypte ,  en  France  , 
sous  le  nom  d'abélésie ,  de  petits  tubercules  arrondis  qu'on 
a  pris  pour  des  fruits  oléa^neux.  M.  Yiiiey  les  a  reconnus 
pour  les  racines  tubéreuses  du  souchet  domestique,  cypetus 
esculentus ,  dont  on  possède  plusieurs  analyses  par  MM.  Bi- 
roli  y  Lésant ,  etc.  Ces  tubercules ,  aussi  Reconnus  par  M*  le 
professeur  Desfontaines,  et  que  l'on  mange  communément 
en  Orient,  sont  moins  gros  et  moins  noirs  à  Fextérieur  que 
ceux  apportés  du  Sénégal. 

Cette  esquisse ,  qui  ne  dispense  pas  de  recourir  aux  mé- 
moires originaux  que  nous  publions  pour  la  plupart,  montre 
évidemment  l'activité  des  travaux  delà  section  de  pharmacie 
à  l'Académie  royale  de  médecine.  Les  autres  sections  elles- 
TDLétiies  rendent  justice  au  zèle  ainsi  qu'à  l'harmonie  et  à 
l'amour  des  sciences  qui  remplissent  les  membres  de  la  sec* 
tion  *de  pharmacie.  Ce  zèle  se  propage  dans  tout  le  corps 
pharmaceutique  en  France ,  puisque  de  toutes  parts  nous 
voyons  des  hommes  animés  de  l'ardeur  des  connaissances 
utiles  rendre  sans  cesse  les  services  les  plus  signalés  à  la 
société  comme  à  l'htimanité  souffrante.       '    J.-J.  Virex. 

TÎOTA.  MM.  Robinet  et  Souheiran  viennent  d'être  nom- 
més membres  adjoints  résidens  de  l'Académie ,  dans  la 
section  é^  pbarmacie.  J.^J.  V« 


BULLETIN 

DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  W.  PHARMACIE 

DE  PARIS  ; 

Rédigé  par  M*  HsnaT ,  secrétaire  général ,  et  par  une 

Commission  spéeiak^ 

EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL 

De  la  séance  du  xS  octobre^ 

La  Société  reçoit  lea  journaux  natioBaiix  et  ëlrang^s« 
M.  Derheims  ^  membre  correspondant  ,^  adresse  à  la  Ço-* 
eiëté  un  ouvrage  ayant  pour  titre  :  His\oire  naturelle  et 
médicale  des  sangsues.  La  Société  remercie  Fauteur. 

MM.  Henry  font  hommage  à  la  Société  de  leur  Manuel 
£  analyse  chimique  des  eaux  minérales.  De^  remerelmens 
sont  adressés  aux  auteurs. 

M.  Yioey  dépose  sur  le  bureau  le  discours  qu^il  a  pro^ 
nonce  y  an  nom  de  F  Académie  royale  de  médecine  (  seetîou 
de  pharmacie  )  ^  sur  la  t(»nbe  de  M.  de  Lacépède.  La  perte 
de  ce  savant  célèbre  sera  vivement  sentie  par  la  Société 
dont  il  s'honnorait  d'être  membre^  et  qu^il  a  souvent  enri- 
chie de  ses  utiles  travaux. 

M.  Baoon  (Louis) ,  professeur  à  fCaen ,  adresse  à  la  So« 
ciété  un  tableau  s;^optique  de  la  solubilité  des  sels  médi*» 
einaux. 

M.  Chevallier  dépose  sur  le  bureau  «ne  note  imprimée» 
sur  une  espèce  de  choléra  morhuscvosé  par  des  glaces  pri- 
ses pendant  les  chaleurs  de  Fêté. 


478  BULIXTIN    DES    TRAVAUX 

M.  Lefèvre ,  de  Vitry-Ie-Frauçais  ,  envoie  à  la  Société 
une  thèse  soutenue  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris , 
ayant  pour  titre  :  Propositions  de  chirurgie ,  et  un  mémoire 
sur  les  fluides  impondérables  et  sur  les  deux  systèmes  de 
lumière. d'émanation  et  d'oscillation. 

M.  Dominique  Salvsin ,  de  Venise ,  remet  à  la  Société  an 
procédé  pour  préparer  la  crème  de  tartre  soluble, 

M.  Courdemancke  dépose  sur  le  bureau  son  mémoire 
sur  la  congellatioQ  artificielle  de  Teau ,  lu  à  TAcadémie 
royale  de  médecine. 

On  lit  une  note  de  M.  Derheims ,  sur  une  combinaison 
d'oxide  de  calcium  d*eau  et  de  matière  caséeuse. 

Une  autre  de  M.  Girard  ,  pharmacien  à  Lyon ,  sur  an 
moyen  de  diviser  le  mercure. 

Une  notice  de  M.  Desmarest ,  élève  en  pharmacie  ,  sur 
un  nouveau  moyen  de  conservation. 

M.  Facquez,  pharmacien  a  Amiens,  membre  correspon- 
dant ,  demande  qu'en:  vertu  de  son  ancien  diplôme  il  soit 
porté  ^ur  la  liste  des  correspondans.. — Accordé. 

M.  BoudiCt  oncle,  commissaire  près  TAcadémie  des  scien- 
ces ,  lit  le  rapport  suivant  : 

M.  Thenard  fait  le  rapport  de  deux  mémoires  sur  les 
corps  gras.  Celui  de  MM.  Bussy  et  Leçanu  obtient  l'appro- 
bation dç  l'Académie  et  l'insertion  dans  le  Recueil  des  sa  vans 
étrangers*  L'autre  ,  celui  de  M.  Dupuy  ,  obtient  l'appro- 
bation seulement. 

M.  Longchamp  lit  un  mémoire  sur  la  vaporisation  des 
liqueurs ,  opérée  à  une  haute  température ,  au  moyen 
d'un  tube  de  platine  que  l'on  fait  passer  au  travers  d'un 
foyer.' 

M.  Julia  Fontenelle  annonce  qu*il  a  trouvé  dans  le  dé- 
partement de  l'Aude  un  banc  de  soufre ,  et  qu'il  présume 
qu'il  y  existe  une  mine  de  sel  gemme. 

M.  Ampère  présente  un  appareil  de  son  invention ,  à 


DE  JLK^  SOClÉTi  .  D^  !  PHAUJIIAGIE*  479 

raide^duquelUfait  des  expériences  d^électdcilé  dynamique, 
qui  conlinhent  sa  tlxéoxîe  de  rélectro-magnétisme»  ■ 
/  «Mi'Geofiîroy  ,Saint*Hilairc  lit  un  mémoire  sur  les  êtres 
des  degrés  intermédiaires  de  Téchelle  animale  qui  respirent 
dans  Pair  etdans  Feau ,  et  qui  ont  à  cet  effet  dans  un  médium 
de  développement  les  organes  respiratoires  de  deux  sortes  ^ 
particulièremexu;  sur  le  mode  d'action  et  sur  la  coniposition 
des  organes  re&piratoires  dans  les  mollusques. 
La  Société  reprend  la  «itite  de  ses  travaux. 

M*  Dublanc  dépose  sur  le  bureau  un  extrait  des  jour- 
naux allemands ,  et  fait  un  rapport  favorable  sur  le  Manuel 
de  pharmacie  de  M.  Geiger. 

M,  Guîbourt,  chargé  de  rendre  un  coihpte  verbal  sur  les 
réactions  foudroyantes ,  rappelle  seuleinent  les  objections 
faites  sur  ce  travail  par  M.  Gay-Lussaç ,  qui  en  a  fait  un 
rapport  à  l'Institut. 

'  M.  -Boudet  neveu ,  au  nom  de  M.  Boullay ,  lit  une  lettre 
de  iVI.  Desruisseaux ',,  pharmacien  à  Versailles,,  qui  pré- 
sente à  U  Société  un  procédé  pour  la  préparation  du  sirop 
de  '  groseilles ,  et  demande,  à  être  nomnié  membre  cor- 
respondaàt. 

M.  Blondeau  lit ,  pour  M.  Ancelin  ,  une  note  sur  Tem- 
ploi  du  moyen  indiqué  pour  reconnaître  la  sophistication 
du  baume  de  copahu. 

M.  Bu6sy^  au  nom  4?  Mc^Gasaseca,  .de  Salamanque  ,  li- 
cencié ès-lettres  de  la  Faculté  de  Paris  ,  lit  une  note  sur  la 
réaction  du  nitrate  d'argent  et  des  substances  végétales. 

s  M.  Soubeiran  çonjmunique  une.note  pour  servir  à  l'his- 
toire du  lait  et  des  substances  émulsives.    . 

.        .        .  i*  (»         . 

•  M.  Henry  fib  lit  Vanalyse  qu'il  a  faite  d'une  poudre 
verxdue.£^ous'le  nom  de  poudre  aromatique  de  Leaysson. 

•  .JVL  Baget  présente  à  la  Société  un  sparadrapier  qui  pa- 
raît réunir  tous  les  avantages  ^ue  Ton  peui  désij^^er  dai^s 
cet  instrument.  .     .\     .  .  /  < 


480  BtllLETIlt   DES  TRàTAUX 

M.  Bcmtronfaitvn  rapport  pour  rad]iii8aioo>  de  M. 
son  comme  membre  correspendaiit. 

La  Société  passe  au  scrutin  ;  il  est  admis  i  Funaninuté. 

MM^  Robiquet  et  Henry  présentent  M*  Ancelin  comme 
membre  résidant. 

EXAMEK  GHIinQUE  PE  U  FÈVE  DE  TOJX&Jk, 
La  a  la  Sociétë  de  pharmacie  de  Paris ,  le  i5  août  iSaS  ; 

Par  MM.  Bouixat  et  Boonoiir-ClHÀiiLAaiy. 

• 

I.  lia  fève  de  Tonka  ouTongo  est  une  semence  aplatie  .^ 
bilobée,  recouverte  à  sa  surface  d*un  épiderme  minces 
luisant  y  noir  et  ridé ,  les  deux  lobes  de  la  semence  sonl 
d'une  couleur  jaune-brun ,  d'une  apparence  onctueuse  , 
d'une  odeur  aromatique  très-prononcée  qui  se  rapproche 
beaucoup  de  celle  du  Mélilotus  officinaUs. 

Le  fruit  se  compose  d'une  coque  sèche  |  jaune^brunâtre 
et  fibreuse  à  l'extérieur ,  ayant  la  forme  d'une  amande  cou* 
verte  de  son  brou* 

Le  végétal  qui  produit  la  fève,  de  Tonka  a  été  nommé 
Bariosma  Tonga  par  Gœrtner  et  Person ,  Dipterix  par 
WildenoW)  et  Coumarouna  odorata  par  Âubleu  II  appar- 
tient à  la  diadelphie  décandrie  et  à  la  famille  des  légu- 
mineuses. Il  croit  particulièrement  dans  les  Ibrèts  de  la 
Guyane. 

Cette  semence  est  souvent  recouverte  d'une  matière  cri- 
stalline blanche  d'une  forme  déterminée ,  et  qui  se  ren- 
eontre  même  ea  plus  grande  proportion  dans  Fintervalle 
^qui  répare  les  deux  lobes  ;  on  la  trouve  aussi  a  leur  sur** 
£iee -extérieure  soua  la  partie  corticale  ifui  leur  sert  d'en- 
veloppe^  Quand  pes  lobesi  sem  appliqués  immédiatement 
l'un  6ur  l'autre ,  souvent  la  matière  cristalline  ne  ^e  reu* 


BË    LA  ^btlÊTE    DE    VilAiVlttACIE*     .     ÎSt 

eôntré.pàs  dans  lé  f)etît  înierstîcç  qjui  les  sépare  ,.pu.(ii<>rs  , 
$i  elle  y  çxîste ,  elle  n'est  }ainais  que  sous  la  forme  de  pla- 
ques offrant  une  ajp^arence  de  cristallisatipn  troublée  ; 
tnaîs  si  au  coiitrâîré  rinlervalle  qui  répare  les  deux  lobes 
est  pliis  grand ,  la  cristallisation  que  la  matière  affecte  dVr-- 
dînaire  est  plus  développée  et  devient  facile  à  décrire. 

La'fève  déToiika  et  la  matière  cristalline  n'avaient  en- 
core donné  lîeù  à  aucune  observation  lorsque  M.  Vogél 
publia ,  dans  le  Journal  dé  Pharmacie  de  Tannée  1820  , 
une  note  relative  à  Tezistence  de  Tâcide  benzôïque  d^us 
cette  semence. 

Ce  cbimislëVdàns  le  bût  d'appuyier  son  opînîdii','*criit 
môiiie  devoir  faire  comparativement  l'analyse  du  fhéfilofus 
officinalis  y  dont  l'odeur  a  beaucoup  d'analogie  avec  celle' dé  , 
la  fève  ,  et  il  asstira  y  avoîr^  rencontré  le  même  acide. 

M.  Gtiibourt,  dans  son  Histoire  abrégée  des  drogues 
simples  j^  publiée  vers  la  même  époque  ,  ne  parut  pas  par- 
tager ropinîon'  de  M.  Vogel ,  et  se  trouva  même  en  con- 
tradiction manifeste  avec  lui  sur  un  point  essehtiér,  celût 
del'acîdite  de  la  matière.  Il  reconnut  que  les  deiïxlofces 
devaîèiit  à  cette  substance  leur  odeur  aromatique,  et.' Il 
conclut  que  ce  n'était  «  ni  de,  l'acide  benzôïque,  ni  du  cam- 
))*phre,  mais  une  substance  parlicûliére  qui  devait  prénarjc 
»  rang  parmi  les  prodijits  immédiats  des  végétaux.  »       \ 

Le  même  a  plus  tard  l'econmi  que  celte  matière  ,crfst;al- 
line  possédait  plusîètlcs  aes  caractères  qu'il  lui  ayai?  a^sst- 
ghés précédemment^ et  dans  une  classîficatîonçles principes 
végétaux,  lue  à  l'Académie  royaïe  de  médecine  ,  il'lùî  'a 
donné  lé  nom  de  Coiiman/ie.  , ' 

INTous  regrettons  beaucoup  dé  n'avoir  pu  nous  prôcuref 
un  mémoire  qui  a  été  adressé-,  ïl  y  a  quelques  annéêis ,'  à 
la  Société  pbilottiatique ,  par  un  chimiste  américain ,  et 
dont  le  principal  but  était ,  nous  a-t-on  dît ,  l'éxâmen  'dfc 
quelques  propriétés  particulières  àr  cette  substance  cfislal- 
Iine. 

Xr.  Année.  —  Octobre  i8a5.  Sa 


49a  BULLETIM    DES   TEAVAQX 

La  Société  de  pharmacie  ayant  reçu ,  en  avril  denuer  , 
un  mémoire  de  Mi  Derheîms ,  pharmacien  à  Sain t-Omei», 
relatif  k  l'analyse  de  la  tève  du  coumarouna  odorata ,  ren- 
voya ce  travail  à  une  commission  dont  nous  fîmes  partie. 
Les  expériences  de  M.  Derhei^s  étant  entièrement  op- 
posées aux  résultats  obtenus  dans  un  travail  commencé 
depuis  long-temps  par  Tun  de  nous ,  noua  les  répétâmes 
cependant-,  et,  commenous  les  trouvâmes  conformes  à  ceux 
de  nos  premiers  essais ,  nous  crûmes  devoir  publier  notre 
analyse.  Elle  fera  connaître  l'ençemble  des  parties  consti- 
tutives de  la  semence  en  question  y  e^  pourra  mettre  un 
terme  aux  conjectures  auxquelles  la  matièrecristalline avait 
donné  lieu ,  ayant  été  regardée  comme  de  Tacide  benzoïque 

par  M.  Vogel. 

II.  Des  fèves  de  Tonta ,  coupées  par  petits  (ragmens  , 
ont  été  mises  en  contact  avec  de  Téther  sulfurîque  à  la  tem- 
pérature atmosphérique.  Après  vingt-quatre  heures  4e  toa- 
cération ,  ce  liquide  était  coloré  en  jaune  :  on  jeta  le  tout 
sur  un  6ltre ,  et  Téther  qui  en  provint  fut  évaporé  à  Taîr 
libr^.  Il  resta  pour  résidu  une  matière  demi.- fluiderau 
milieu  de  laquelle  on  apercevait  une  multitude  de  pedl^ 

cristaux.  .^ 

La  matière  non  cristallisée  tachait  le  papier  a  la  manière 
des  graisses  4  les  alcalis  formaient  avec  elle  des  savons  solu- 
blcs  dans  Teau  \  elle  était  liquide  à  la  température  de  aS**  et 
solide  à  celle  de  i  o**  ;  d'une  couleur  jaune  fauve. 

Afin  de  séparer  les  cristaux  de  l'huile  fixe ,  on  traita  le 
tout  par  de  Talcohol  à  35^  Cet  agent  dissolvit  complète- 
ment à  la  température  ordinaire ,  la  matière  cristalline  et 
ri$o1a  entièrement  de  la  maiière  grasse.  Ces  dissolutions 
alcoholiques ,  évaporées  spontanément  ,oiit  donné  lieu  à 
des  cristaux  très-réguliers  d'une  couleur  jaune  sale ,  scmil- 
lés  d'une  petite  quantité  d*huile  fixe  dissoute  par  l'alcohol. 
Ôa  les  traita  par  une  nouvelle  quantité  <lu  même  iaens- 
uue    et  on  les  fit  bouillir  avec  du  charbon  animal;,  les 


DB    LA    SOCIETE    DE    PHÀ&MACIE.  4^3 

cTisUiix  (}ué  Ton  obtint  alors  étaient  très^blancs  et  d'une 
e)[trème  pureté  ;  examinés ,  ils  présentaient  tous  les  carac- 
tères de  la  matière  cristalline  de  ta  fève  de  Tonka^  dont  il 
sera  fait  mention  plus  bas. 

m.  Les  fèves  de  Tonka  ,  épuisées  par  Télher ,  ont  été 
soumises  à  Tactiou  de  Talcohol  bouillant  ;  ce  liquide  s^est 
coloré  eu  brun  ,  son  odeur  et  sa  saveur  rappelaient-  celle 
de  là  fève.  Il  rougissait  la  teinture  de  tournesol  j  et  ne 
blanchissait  pas  par  l'addition  d*un  peu  d'eau. 

Évaporé  en  consistance  sirupeuse ,  il  avait  un  goût  acide 
extrêmement  piquant.  On  étendit  cet  extrait  alcoholique 
d'environ  deux  fois  son  poids  d'eau  distillée  froide ,  la  li- 
queur se  troubla  beaucoup,  et  il  ^e  forma  des  flocons  jaunes 
au  sein  du  liquide;  Ils  étaien^t  produits  par  une  portion  dé 
matière  grasse  qui  avait  échappé  au  traitement  par  Téther, 
et  que  l'alcohol  avait  dis30ute.  On  les  sépara  par  le  filtre  \ 
la  liqueur  qui  en  résulta  était  colorée  en  brun  foncé  ,  elle 
rougissait  le  tournesol.  On  l'évapora  au  bain-marie  jusqu'en 
consistance  de  miel  épais.  Cet  extrait  était  d''une  belle  côu;- 
leur  hyacinthe  ,  transparent ,  d*une  saveur  très-acide ,  su- 
crée ,  légèrement  amère  et  aromatique.  On  l'étendit  J^ 
trois  f!»is  son  poids  d'eau  distillée  ,  et  on  versa  dans  la  m 
queur  de  l'hydrate  de  plomb  ;  après  vingt-quatre  heures 
on  la  filtra ,  et  l'oh  y  fit  passer  un  courant  d'iacidé  h^dro- 
sulfurique ,  on  la  fikra  de  nouveau  et  on  l'évapora  eh  con- 
sistance de  sirop  clair.  Cette  liqueur  ,  ainsi  traitée  ,  avait 
une  saveur  sucrée  et  une  couleur  jaune-brune  ,*  étendue 
dans  six  parties  d'eau,  on  y  ajouta  un  peu  de  levure  de 
'bière  qui ,  au  bout  de  quelques  heures,  détermina  une' fer- 
mentation très-marquée ,  et  )k  liqueur  acquit  une  odeUlr 
alcoholique. 

ly .  Le  précipité  occasioné  dans  la  liqueur  par  1-hydfft]^ 
de  plomb ,  et  qui  était  resté  sur  le  filtre ,  a  été  délayé  dans 
Teau  et  soumis  àl'action  d'un  courant  de  gaz  acide  hydrôv 
sulfurique.  La  liqueur,  séparée  du  sulfure  de plûmk,év9- 


484        BULLETÏN  DES  TRAVAUX 

porëe  6n  ronsistauce  de  sirop  ,  était  d*une  couleur  làxme 
foncée  et  d'une  saveur  acide  très-prononcée. 

Le  Itqtiidc  ,  réduit  par  l*évaporation  à  ua  petit  volume, 
»e  desséchait  sur  les  bords  de  la  capsule  ,  il  précipitait  le 
sous-acétate  de  plomb;  saturé  avec  soin  par  la  potasse,  il 
occasionait  dans  la  dissolution  de  nitrate  de  baryte  un 
précipité  blanc.  ?      . 

'  V.  Après  avoir  été  épuisée  par  Talcofaol  bouillant ,  U 
fève  de  Toulca  a  été  traitée  par  Teau  distillée  froide  \  ce 
liquide  s'est  coloré  en  brun  très-foncé,  il  avgit  une  légère 
odeur  aromatique ,  sa  saveur  était  nulle ,  quoiqu^il  dénotât 
sur  le  tournesol  une  légère  acidité.  Le  liquide  porté  à 
Tébullition  ne  se  troublait  pas  (i).  Evaporé  en  çohsistance 
de  sirop  clair  j  et. abandonné  à  lUi-mème  pendant  vingt- 
quatre  liëures  ^  il  laissa  déposer  une  poudre  blancKe  que 
Ton  sépara  par  le  filtre  et  qu'on  lava  à.  plusieurs  reprises. 
Cette  poudre  s'est  dissoute  en  petite  proportion  dans  Teau 
bouillante  ;  ou  versa  sur  le  reste  de  Teau  aiguisée  d'acide 
.  acétique, et.le  précipité  se  dissolvit  à  l'instant;  Ja  liqueur 
étant  filtrée .9  on  y  versa  de  l'oxalate  d'ammoniaque  qui 

fltermina  un  précipité  grenu  entièrement  insoluble  dan» 
eaa.iet  soluble  dàfx&  un  excès  d'acidci  uitriq^ue. 

VL.  Des  semences  de  Touka  ont  étéNpilées  dan^^  ua  mor- 
tier de  marbre  et  réduites  .ei^  pâte  fine  ;  on  y.ajouja  de  l'eau 
pour  en  faire  une  sorte  d'émulsian*.  Le  liquide  ,.  passé  au 
travers  d'une  étamine  >  était  d'une  couleur  j aune. fauve  , 
d'une  odeur  aromatique.  Après  un  quart  d'hevM^e  de  repos 
il  se  forn^a  une  séparation  ;  la  partie  émulsive  se  précipita, 
et  le  liquide  qui  la  surnageait  devint  d'une  couleur  moins 
fopcée.  Cette. séparation  dans  l'émulsion  d'amandes  douces 

••«(»)  Daiks  la  cra^nlc^que  I'aIo^UoI  et  IVtber  D'^aienC  agi  sur  -ralbamiiie 
^^J^/jà.vftf  jet  n*jtieiiteix>p^<ç^é l'eau  fr^^^de  de  Ja  dissoudre,  naus-avon». 
répète  les  c&periences  sur  des  semences  qui  n'avaient  c't^  soumises  à  au** 
*cîia  agent,  ki  nous  avons  obtenu  le  m<^me'  résultat 


DE    LA    SOCIÉTÉ    P^E    PHARMACIE,  4^5, 

a  lieu  de  bas  en  haut ,  tandis  que  dans  oçllede  la  fève  de 
Tonka  elle  a  lieu  d^  haut  en  bas.  Cette  dif£^ence  tient ^na^ 
doute  à  Tabsence  de  Talbuoiine  dans  la  fève  dh  Tonka  9 
qui  au  contraire  se  trouve  en  abondance  dan$  les  aoiaiide^ 
douces.  . 

YII.  Cette  émulsion  ^  filtrée  à  plusieurs  reprises ,  a  été 
évaporée  au  bain-màrie  des  detfx  tiers  de  son  volume  ;  l^ 
résidu  moussait  beaucoup  par  Tagitatiou ,  lé  sous-'acétato 
de  plomb  y  occasionait  un  précipité  cailleté ,  Talcoliol  dé- 
flégmé  la  troublait  aussi  •,  le  reste ,  évaporé  jusqu'à  sîcritïî 
et  chaûSe  avec  quelques  gouttes  d'acide  nitrique,  a  donné 
pour  résultat  une  petite  quantité  diacide  mucique. 

VIII.  Des  fèves  de  Tonka ,  coupées  par  petits  fragmensj' 
ont  été  mises  dans  une  cornue  de  verre  avec  de  Teau  distil- 
lée. Le  tout  fut  porté  à  Tébullition,  et  Ton  obtint  pour  pro-« 
duit  une  eau  distillée  laiteuse ,  d'une  odeur  aromatique  y 
d'une  saveur  piquante  et  inauséeuse.  Après  vingt-quatre 
heures  de  repos.,  il  se  rassembla  au  fond  du  vase  une  pe- 
tite quantité  de  niatière  cristalline  odorante  sons  la  forme 
de  petits  cristaux  réguliers*  Cette  eau  distillée'  odorante , 
étendue  d'environ  son  poids  d'alcohol  rectifié ,  redevenait 
limpide.  Le  résidu  de  la  distillation  était  épais  et  visqueux 
à  cause  de  la  fécule  amylacée  qui  s'était  dissoute  pendant 
l'ébullition.  La  teinture  d'iode  y  dénotait  eu  effet  1»  pré- 
sence d'une  assez  gi*ande  proportion  de  cette  substance* 
Ce  résidu  de  la  distillation  ,  api^s  le  refroidissement ,  était 
couvert  d'une  couche  de  matière  grasse  djioe.  consistance 
céracée  analogue  à  celle  obtenue  par  Té^her. 

IX.  Matière  aistalline. 

Elle  est  blanche ,  cristallisée  tantôt  eu  aiguilles  earioées^ 
tantôt  en  prismes  cousts  terminés  parades  .bisei(UX.f  sa  sa- 
veur est  chaude  et  piquante ,  sou  odeur  aromatique  tcès^r. 
prononcée.  Elle  est  d'une  assez  grande  dureté  ;  sa  cassure 


'v 


486  BULLETIN    DES    TRAVAUX 

est  netci^  9  die  a  une  pesanteur  spécifique  plus  grande  que 
cellê^de  l*eau  ^  et  réfléchit  la  lumière  avec  éclat.  Exposée 
à  une  chaleur  modérée ,  elle  se  fond  en  un  liquide  transpa- 
rent, qui  par  le  refroidissement  devient  opaqpe  ,  et  il  en 
résulte  une  cristallisation  confuse.  Soumise  à  Faction  du 
feu  dans  un  appareil  fernié ,  elle  se  volatilise  et  se  fixe  aux: 
:  paro>$  du  tube  et  de  la  cornue.  Elle  est  peu  soluble  dans 
l'eau  ,  soluble  dans  Talcohol  et  datis  Téther ,  et  susceptible 
de  cristalliser  par  évaporation  spontanée  de  ces  deux  agens. 
Ces  dissolutions  ne  rougissent  pas  le  papier  de  tournesol , 
et  ne  changent  pas  non  plus  la  couleur  de  la  violette. 

'    Les  huiles  volatiles  et  les  huiles  fixes  la  dissolvent  avec 
facilité* 

M.  Chevallier,  pharmacien  de  Paris ,  ayant'annoncé  ver- 
balement la  présence  de  Tammoniaque  dans  la  matière  cri- 
stalline de  la  fève  de  Tonka  ,  nous  avons  cherché  à  vérifier 
ce  fait.  Nous!  avons  mis  i  cet  effet  diverses  quantités  de 
coumarine  avec  de  la  magnésie  pure ,  de  la  chaux  vive  et 
de  la  potasse  caustique  dans  des  petites  cloches  dressai ,  et 
le  papier  de  tournesol  rougi  que  nous  avions  placé  à  rori- 
ficerfut constamment  ramené  au  bleu;  mais  ce  caractère 
n  est  pas  particulier  à  cette  matière,  et  nous  nous  sommes 
assurés,  par  des  expériences  comparatives  siir  plusieurs 
huiles  volatiles  extrêmement  pures ,  telles  que  celles  de 
cannelle ,  de  phellandrie  aquatique,  de  sassafras ,  ainsi  que 
sur  le  camphre,  que  dans  les  mêmes  circonstances  on  obter 
nait  toujours  un  résultat  semblable. 

Nous  concluons  de  ce  qui  précède ,  que  les  fèves  de 
Tonka  contiennent  :    ^ 

i^.  Une  matière  grasse  saponifiable ,  formée  d^élaïne  et 
de  stéarine  ;       ' 

a®.  Une  matière  cristallisable ,  odorante ,  possédant  plu- 
sieurs caractères  des  huiles  volatiles  dont  elle  se  rapproche 
beaucoup  ,  et  qui ,  loin  à^^ÈWe  de  Tacide  benzoïque  ,  est , 


DE   LA  SOCIÉTÉ   DE    PHÀRMAtlE.  4^7 

comme  Fa  regardée  M.  Gnibonrt,  un  principe  végétal  par- 
ticùKer  eineutm ,  pour  lequel  nous  adoplerons  le  nom  dé 
Coumarine,  ou  mieux  celui  de  Coumarin'y 

.    3°,  Une  matière  sucrée  fermentescible  ; 

4*.  De  Tacide  malique  libre  ^ 

5^.  Du  malate  acide  de  chaux  } 

&.  De  la  gomme  \  .        * 

7^  De  la  fécule  amjkcée } 

S"".  Un  sel  à  base  d^ammoniacpie  -, 

g^.  De  la  fibre  végétale. 

l 

iii»»nnnn"naTi  mmfinrunirniifmi-nii  imi'*  iT'iTrrrr'""^  ■■...■■i|     ■..^. .■^. -  ■^^■^■»— 

RAPPORT. 

r 

i 

De  MM,  Laugier  et  Peli^etiba  sur  un  mémoire  de  M.  Là- 
visri ,  intitulé:  Observations  sur  la  présence  de  Tarsenic 
dans  Tiirgent  (i). 

Messibues  , 

»  * 

yt>n8  nous  avez  chargés,  M.  Langier  et  moi  ^  devons  faife 
un  rapport  sur  une  note  que  M.  le  professeur  Lavini  vous, 
a  lue  relativement  à  un  produit  particulier  qu'il  a  obtenu 
en  rfBCtifiantder«(cide  nitrique  sur  de  l'argent  de  çoupell^ 
dans  le  but  de  priver  cet  acide  de  toute  trace  d'acide  hydro- 
chlorique.  On  sait  que  dans  cette  opération  on  obtient  tou- 
jours une  certaine  quantité  de  nitrate  d'argent ,  qui  reste 
au  fond  de  la  cornue  où  l'on  a  opéré  la  distillation  de  l'a- 
ciâe  nitrique.  En  redissolvant  dans  Teau  ce  nitrate  d'ar- 
gent ainsi  obtenu  ,  M.  Lavini  a  remarqué  que  ce  sel 


•<«*«MM<H.«»iWai«mWM*f| 


(i)  L*<^t  4e  k  vote  de  M.  LaTiai  te  troofanf  raafemië  ett  entier 
dans  le  rapport  de  MM.  Laugier  et  Pelletier ,  et  ce  rappeirt  ccultepejit  de 
DouTelles  expériences  auxquelles  M*  Layinî  a  coop^r^  lui-même  p  bous 
aTons  cm  quHl  luffirtit  de  publier  ce  dernier. 


4^8  .BUJ.IfÇXU«    Pf^S    TRAVAUX 

■ 

abandoi&uaii  uue  petite,  proportion  d'une  poudré 
marron.  Le  vase  d^  verre  n'était  nullement  attaqué;  le 
produit  provenait  donc  de  Tacide  ou  de  l'argent.  M*  La* 
vini  ne  tarda  pas  à  reconnaître  dans  la  poudre  rouge  la 
présence  de  ce  métal  ;  mais  à  quoi  était-il  uni  ?  M.  Lavim 
avoue  que  d'abord  il  a  cru  que  c'était  à  l'oxigène  ^  il  a 
suppose  que  l'argent  s'était  suroxidé;  mais  bientôt  il  a 
connu  ^son  erreur  :  obligé  de  partir  pour  Paris ,  il  a 
porté  cette  poudre  avec  lui  pour  en  terminer  l'analyse  dans 
cette  capitale.  Cest  dans  le  laboratoire  de  M*  Va^qn^in  , 
et  sous  les  yeux  de  ce  célèbre  chimiste.,  qu'il  a  détcnainé 
'  la  nature  de  la  poudre  qu'il  a  reconnue  être  un  arseniate 
d^argent'i»  composé  de  oxide  d'argent ,  68,^  ;  acide  arse- 
nique ,  3 1,71. 

Nous  ne  pouvons  douter  de  la  nature  de  la  substance 
obtenue  par  M.  Lavini ,  nous  l'avons  constatée  par  nous-» 
mêmes  comme  il  était  de  notre  devoir,  chose  d'ailleurs  bien 
superflue ,  puisque  le  fait  avait  été  reconnu  par  M.  Yau-^ 
qndin^  mais  nous  hésitons  à  partager  l'opinion  de  M.  Lavini  , 
qui  pense  que  l'arsenic  était  contenu  .dans  l'argent ,  ce  qui 
nous  parait  difficile  à  admettre  si ,  comme  nous  Fa  observé 
M.  Lavici ,  Targent  avait  été  passé  à  la  coupelle  :  nous 
croirions  plutôt  que  Tarsenic  provenait  de  Tacide  nitrique 
où  probablement  il  se  trouvait  accidentellement.  A  Tappui 
de  notre  opinion ,  nous  allons  rapporter  quelques  expé- 
riences auxquelles  M.  Lavini  a  lui-même  coopéré  :  nous 
avons  préparé  un  arseniure  d'argent  en  projetant  de  Tarse- 
nic  dans  de  Targent  en  fusion  ;  la  plus  grande  partie  de 
rarsenic  se  volatilise;  cependant  il  en  reste  en  combinaison, 
et  l'aident  devient  gris  ,  aigre  et  cassant.  Nous  l'avons  &it 
dissoudre  dans  l'acide  nitrique  en  grand  excès ,  et  nous 
avons  dtsdlé  l'acide  en  le  recohobant  huit  i  dis,  fois.  Les 
cristaux  de  niôate  d'arg^it  dbienus  et  traités  par  Feau ,  au 
lieu  d'abandonner  une  pondre  rouge  brune  ,  dotinaent  une . 
poudre  jaune  d'arsenite  d'argent;  mais  nous  n'avons  pu 


DE    LA    ÇOÇtjÉTÉ    V%    M^RMACIE.         ÉSq 

convertir  cet  arsenUe  en  «rsenùitei  par  Taoîclé' nitrique  dont 
Taction  nous  a  paru  se  borner  à  le  dissoudre.  D*uu  autre 
côté ,  nous  sommes  parvenus  à  préparer  la  poudre  brune 
de  M.  Lavini  en  ajoutant  directement  de  Tacide  arsçnique 
dans  une  solution  acide  de  nitrate  d'argent  j  évaporant  et. 
traitant  le  sel  par  Teau.  On  réi:issit  encorie  mieux.,  et  on 
obtient  les  produits  de  M.  Lavini ,  en  précipitant  le  nitr^p 
d'argent  par  Tarseniate  de  potasse  ;  le  précipité  lavé  et  dis- 
sous dans  Facide  nitrique  donne  par  Févaporatiôn  des 
cristaux  qui  ressemblent  parfaitement  à  ceux  obtenus  par 
M.  Laviiii.,  et  qui ,  traités  par  Teau  y  abandonnent  beaucoup 
d'arsehiate  d'argent  en  poudre  rouge-brunàtre. 

Il  restait  une  expérience  à  faire ,  et  M.  LaVinx  s'en  était 
cbargé,  c'était  de  traiter  par  la  coupellation  de  l'argent 
uni  à  l'arsenic  pour  s'assurer  s'il  restait  encore  de.l'arsenic 
dans  l'argent  après  cette  opération ,  ce  dont  npiis  dou-' 
tons  fort, 

RECHERCHES  CHIMIQUES 

Pour  déterminer  si  T  extrait  appelé  Thridace  doit  ses  pro^ 
priétés  à  la  présence  de  la  morphine ,  lues  à  la  Société 
de  pharmacie  jle  1 5  juillet  i  Sa^S  ; 

t^ar  M.  DvBLANc  jeune,  membre  delà  Société. 

M.  Bidault  de  Villiers  annonça  en  1820  qu'il  avait  re-» 
connu  une  propriété  hypnotique  très*remarquable  à  une 
matière  extrac  tif or  me ,  qu'il  obtenait  en  coupant  à  quel--' 
quès  pouces  de  leurs  sommités  des  tiges  de  laitue  cultivée , 
(lactuca  saliva  L.  chicoracées)  recueillant  le  suc  laiteux 
que  répandaient  ces  plaies  et  le  faisant  épaissir  à  une  douce 
chaleur.  Il  nomma  ce  médicament  nouveau ,  lactucariumy 
et  le  recommanda  dans  les  cas  oùVopium  ne  pouvait  être 


490        BULLETIH  DES  TRAVAUX 

supporté  à  cause  de  son  influence  sur  le  cerveau ,  ou  par 
rapport  â  ridiosyncrasie  de  certains  malades  qvx  ne  peuvent 
cti  supporter  Fumage. 

La  tliridace,  ainsi  appelée  du  nom  grec  de  la  laitue  , 
est ,  comme  on  le  sait,  le  suc  exprimé  des  tiges  de  cette 
plante  parvenue  k  s6n  plus  parfait  développement ,  que 
I^  évapore  avec  ménagement  jusqu'en  consistance  d^ex- 
trait  ;  M.  le  docteur  François,  qui  l'a  fait  connaître,  Ta  si- 
gnalée deraièrement  comme  douée  d'une  action  essentiel- 
lement calmante. 

Les  expériences  faites  en  i8ao  sur  le  lactucarîum,  pou- 
vaient faire  préjuger  le  résultat  des  expériences  de  iSaS 
sur  la  thridace,  car  on  ne  saurait  douter  qu'il  doit  exister 
entre-  les  deux  mêmes  caraîctères ,  mêmes  vertus. 

Malgré  la  distance  qui  sépare  en  botanique  la  famille 
des  chicoracées  à  la  quelle  appartient  la  laitue,  et  celle 
des  papaveracées  où  est  placé  le  pavot  qui  fournit  Topium 
et  la  morphine,  on  a  demandé  si  la  thridacene  devrait  pas 
sa  propriété  sédative  à  cet  alcali  organique? 

Il  est  en  médecine  des  caïmans  différons ,  autant  qu'il 
est  de  causes  variées  qui  les  réclament  ^  l'on  u  est  point 
arrêté  encore  sur  la  spécialité  des  médicamens  ,  et  cepen-* 
dant,  quoique  ce  serait  contre  ce  principe  fortifié  tous  les 
jours  par  de  nouvelles  preuves  que  les  mêmes  matériaux 
immédiats  se  rencontrent  dans  les  seules  mêmes  familles , 
sans  qu'il  se  soit  présenté  jusqu'à  présent  d'exeption  abso- 
lue ,  il  m'a  semblé  intéressant  d'entreprendre  quelques 
essais  sur  la  thridace,  au  moment  ou  l'on  s'occupe  à  vérifier 
par  de  ^ombreuses  applications,  le  mérite  réel  de  cet  agent 
thérapeutique  pour  répondre  à  cette  question  :  Doit-elle 
ses  propriétés  à  la  morphine  ?  lyies  premières  opérations 
m'ont  conduit  à  reconnaître  dans  la  thridace  un  acide 
libre  et  à  distinguer  sa  nature  ;  elles  m'ont  aussi  démon- 
tré l'existence  d'un  principe  sucré  et  d'une  matière  amère 
précipitable  par  la  noix  de  galle;  mais  sans  m'arrêter  à 


DE    LA.    SOCIETE    DE    PHARMACIE,  49I 

des  détàiÎ9  que  je  pourrais  rapporter  dans  une  analyse 
complète,  si  personne  ne  me  précède  dans  ce  travail,  je 
n'entretiendrai  ja  Société  que  des  faits  relatifs  à  la  question 
proposée. 

J'ai  pris  3o  r.  Je  thridace  dont  la  couleur  était  pareille  à 
celle  de  l'extrait  de  chiendent  préparé  à  la  vapeur;  son 
odeur  particulière  était  un  peu  vireuse  5  sa  saveur  douce 
et  sucrée  d'al>ord  ,  était  remarquablement  amèrè  elisuite. 
#  T«i  traité -cet  extrait  par  de  Talcohol  k  frdd,  puis  à 
chauf],  jusqu'à  ce  qu'il  n'abandonnât  plus  rien  aii  dissol- 
vant :  il  m'est  resté  7  ^^So  d'une  matière  extracfiforme  re- 
tenant avec  force  de  l'eau  qu'elle  défendait  contre  l'action 
de  l'alcohol,  et  avide  de  s'en  saturer  à  l'air  libre,  malgré 
l'absence  des  sels  déliquesçens.  J'ai  réuni  les  liqueuré 
alcoholiques  qui,  filtrées  et  évaporées  an  bain  de  vapeiir; 
Wont  donné  22  S»"  ,5o  d'un  autre  extrait  dépositaire  de  toutes 
les  propriétés  de  la  thridace  ,  c'est-à-dire,  manifestement 
'  acide  comme  elle ,  et  comme  elle  sucré  et  amer  :  ces  pro^ 
priélés  manquaient  d'ailleurs  à  la  matière  indissoute  par 
Falcohol  (i). 

Cet  extrait  alcoholique  a  été  pris  par  de  l'eau  distillée  ^ 
dont  il  augmentait  faiblement  la  densité ,  eu  égard  à  la 
proportion  dissoute;  j'ai  traité  le  solutuD)  filtré  par  un 
grand  excès  de  magnésie  pure  calcinée.  J'ai  répété  plu- 
sieurs fois  celte  opération  sur  la.  même  liqueur ,  et  la  ma- 
gnésie qui  en  provenait  fut  soumise  plusieurs  fois  aussi  à 
l'action  dol'alcohol  pur  bouillant.  L'alcohol  évaporé,  j'ai; 
versé  une  goutte  d'acide  nitrique  sur  un  cercle  blanc  qui 
formait  tout  le  résidu  au  fond  d'une  capsule  de  porcelaine, 
et  ce  cercle*^  a  disparu  sans  changer  de  couleur,  répondant 
ainsi  négativement  à  l'objet  essentiel  de  mes  recherches. 

Il  me  restait  encore,  pour  lever  tous  les  doutes,  à  tenter 


(1)  C'est  dans  cette  inaticre  ,  sur  laquelle  Talcoliol  n'agit  plus,  que  se 
remarque  la  propriété  de  précipiter  abondamment  les  sels  de  fer  en  gris. 


40^  BXrLLSTIN   DES    TRAVAUX 

)*aoCtQQ  deirammoniaqne  sur  lar  licpeor  d^  traitée*  par  ib 
liiagnési^;  mais  je  n^obtîtis,  au  bout  de  deux  jours,  xjawx 
^,rès-faible  précipité ,  pouvant  à  peine  éire  récuérlli ,  ijui 
ee dissolvait  sans  altération  dans  l'acide  nitrique,  d'où 
l'ammoniaque   le  séparait  de  nouveau  'après  le  inème 

.,  Il  résulte  donc  de  ce  que  j'ai  dit ,.  que  l'extrait  appelé 
tbridyene  doit  point  ses  propriétés  à  la  morphine ,  qui  ne 
a  ytroiiyepas,  ^t  qu^  cette  circonstance  confirme  le  princifft 
que  j'ai  rappelé  sur  les  rapports  qui  existent  entré  lès  ca-^ 
r^Ctères  botaniques  et  les  produits  immédiats  des  régétaux, 
principe  qui  doit  tant  de  lumières  aux  belles  analyses  dé 
1)1M.  Pelletier  et  Caventou*  On  pourrait  en  outre  inférer 
fie  la  nature  des  parties  de  cet  extrait  qui  sont  susceptibles 
de  se  dissoudre  dans  l'alcohol,  qu'il  serait  possible  àe  le 
jrendre  plus  actif  dans  la  proportion  d'an  à  trois,  en  le  dé- 
barrassant dea  substances  qui  ne  peuvent  plus  s*;  dis^ 
aoudre. 


•w^»*%*w»i»  mtmmt^m0tt»mv^m  »»»^%»»<»»>»%if^  %»»Mt»%*<»»w%»»%ni%i»%»»»  »»»»»  •  wttw»^t^^^w^w^uv*'V9f^%f- 

NOTE  SUR  L'EXTRACTIOK  DE  4LA  STRYCHNINE  ^  * 

»  ■  «        . 

Par  M>  Co&RioL,  pharmacien  à  Clichy. 

Lorsqu'un  produit  d'abord  obtenu  pîir  voie. d'analyse 
finit  par  être  objet  de  fabrique,  ce  qui  arrive  souvent  par 
suite  de  son  application  à  la  médecine ,  ou  de  son  emploi 
dans  les  arts  ,  il  devient  nécessaire  de  modifier  les 
méthodes  à  l'aide  des  quelles  on  peut  se  le  procurer.  Les 
procédés  analytiques  cessent  d'être  applicables  Lorsqu'on 
agit  sur  des  masses ,  et  les  méthodes  les  plus  parfaites  de- 
viennent eu  grand  presque  impraticables.  Quel  est  celui  q|ii, 
se  livrant  k  la  fabrication  du  sulfate  de  quinine ,  deTiode , 
des  chromâtes ,  etc.  ,  pourrait  soutenir  la  concurrence  en 
employant  encore  les  procédés  décrits  par  les  auteurs  de  ces 


i 


DE    LA    SeCIETé    DB    PHABAIGIE.         4^ 

^«coiiTertes'?  mais  comme  lo  mérite  de  pevfectionnemekit 
n^approcbe  pas  de  celui  de  Viiiyeiition ,  on  se  conientè  de 
Tavanlage  pécuniaire  qu^on  en  retire,  et  Ton  conserve  là 
pfirt-soi  les  procédés  qu^ôn  perfectionne.  La  pttblicatioti'db 
ces  procédés  de  fabrique  offre  donc  une_sorte  d^întéfét  ',*'él 
la  société  a  montré  qu'elle  les  appréciait  par  les  eticotirii^ 
gemens  qu^ellë  a  donnés  en  plusieurs  circonstances  â  des 
comuiunicatidDs  de  cette,  naiure.  J^ose  espérer  qu^elIe 
daignera  accueillir  les  notes  de  ce  genre  que  itia  positiôh 
me  permettra  quelquefois  de  liii  soumettre.  Celle  que  je 
lui  présente  en  ce  moment  a  pour  objet  Tobtenlion  de  la 
strychnine. 

La  strychnine,  second  alcali  végétal  découvert  par  MM* 
Pelletier  et  Caventou  ,  se  rencontre  dans  la  tioix  vomiquè^ 
la  fève  de  St.  Ignace ,  le  bois  de  couleuvre,  Tupas  tieuté. 
En  fabrique,  on  ne  peut  avec  avantage  l'extraire  iqiié  de 
la  noix  vomique  ;  le  prix  élevé  ou  la  rareté  des  aatl^és 
substances  ne  permettent  pas  de  les  employer.  Le  procéSé 
publié  par  MM;  Pelletier  et  Caventou  est  difficile  et  sur- 
tout dispendieux^  il  exige  des  masses  considérables  d^l- 
cohol.  Celui  présenté  par  M.  Henry,  et  qui  C(>àsSstË^(£rdi€ 
dit  en  pieu  dé  mots)  à  projeter  de  la  fchaux  vive  eri  pôtidre 
dans  la  décoction  de  noix  vomiic|uè ,  rapprochée  èii  con- 
sistance de  sirop  et  à  traiter  le'kiagma  géÛtinetlx  par'rki* 
^ohol  ^  ne  ni'a  pas  présenté  uû  avantage  irès-maf'quanif  ; 
-  car,  pouf  épuiser  le  précipité  calcaire,  il  faut  pfèsqiie*  au- 
tant d'alcohol  que  pour  obtenir  l'extrait  àlcohbfiqtké  delà 
noix  vomique ,  à  quantité  égale  de  nlatière  première;  et  la 
méthode  suivante  me  paraît  préférable.,  '  ;       •\*' 

Elle  est  fondée  sur  la  possibilité  d'pWnir  de  la  ùôif  tô- 
mitjnelaébmbînaison  de  strychnine  et  d'adde  igasurique, 
qu4  se  trouVe  dans  cetlè  semence  à  l'aidé  de  l*eau  et  de  l'âléô- 
hol.En  effet,  je  me  suis  assuré  que  l'eau  froide  nliséett'é'ôïl- 
tact  avec  la  noix  vomique  dissolvait  l'jgasuratedQâtt^éhnitie 
et  n^enlevait  avec ,  que  peu  de  gotuime  et  de  toatîèrfe  ct)hi- 


4i94  BUI.LBTIW   DES  thavavx 

.|*4XM.ç  9  ea  évapocaBt  les  macerata  &  consistance  Ae  sirop  et 

«j,  versant, alors  4e  Talcohol  on  précipite  la  gomme,  Figà- 

.^urate  de  strychnine  reste  en  dissolution  avec  la  mlatière 

. ao]oranie,  par  évaporation  de lalcohol,  et  repos  long-temps 

jprolopgé.L'igasarate  de  strychnine  cristallise  en  aiguilles  et 

_peut  être  purifié  par  de  nouvelles  cristallisations  :  la  trop 

pet^e  quantité  de  ce  sel  obtenu  me  prive  de  m*étendre 

.davantage;  je  donnerai  de  plus  grands  détails- sur  son  ex* 

traction  et  sur  ses  propriétés  physiques  dans  une  seconde 

note ,  celle-ci  ayant  pour  but  le  procédé  à  Taide  duquel 

je  prépare  la  strychnine. 

U  consiste  à  traiter  la  noix  voroique  grossièrement  par 
Veau  froide;  il  est  bon  de  réitérer  plusieurs  fois  l'action  de 
Teau^  en  grand,    en  agissant  par   exemple  sur  aS  ou 
5o  kilo.  Je  fais  trois  traitemens  qui  durent  chacun  huit 
.j[our&9  il  suffit  de  remuer  de  temps  en  temps  les  matières 
.avec  une  spatule  ou  pelle  en  boi^.  Les  liqueurs  aqueuses 
sont  ensuite  évaporées  avec  précaution,  mais  cependant 
Jt  feu  nu- jusqu à  consistance  de  sirop,  une  grande  masse 
4e.,liqMur  se  r.é^uit  ainsi  à  un  petit  volume.  Cest  a^rs 
«qxie  jiipr/çcipite  la.gQmme  à  laide  de  Talcohol.  Le  dép6t 
.|[ouime,u.^  laré  sur  une  toile  avec  de  Talcohol  est  soumis 
.  4  1«^  pressiÇ;,  elles  teintures  alcoholiques  évaporées  aubéftn- 
marie  k  cpnsistance  d'extrait.  Cet  extrait,  presque  entière^ 
ment  composé  d'igasurate  de  strychnine  est  dissous  dans 
Jl'eau.  froide  \  il  se  sépare  une  certaine  quantité  de  matière 
.gi^assè,  qui  probablepient  avait  été  enlevée  parTeanà  la 
noix,  voinjque  %  par  Tintermède  de  la  matière  gommeuse. 
La  quantité  d'eau  À  employer  peut  varier  :  il  en  faut  d'au- 
tant mpins  qu  elle  est  plus  froide  \  il  y  en  a  assez  lorsque 
jde  nouvelle  ne  trouble  plus  la  liqueur.  On  élève  alors  un 
peu  la  teppérature  et  on  y  verse  un  lait  de  chaux,  de 
^maiiji.ère  à  décomposer  tout  l'igasurate  de  strychnine  et  à 
.laisser  un  petit  e^ccèsde  matière  calcaire.  Le  précipité  égout- 
té  I  soumis  à  la  presse  et  desséché  ^  est  ensuite  traité  pajr 


DE   hK   SOClrETE    DE    PHARAi^jCIç;         J^iq5 

rak^hôl  bouillant  et  trèa-fort,  qui  dissaot  Uaitjckr 
nine»  qu^oii  obtient  par  Févaporation  au  bain«^niari^;4e 
Talcohol  qui  la  dissolvait.  .     ,.  . 

En  cet  état,  elle  retient  encore  un  peu  de  matière  colo- 
rante et  delà  bruciue  qui  racpompagoe.  spécialement  dan^ 
la  noix  vomique,  suivant  les  dernières  recherches  de  MM. 
Pelletier  et  Caventou,  Pour  Toblerrir  pure,,  il  suffit  de  lu 
mettre  macérer  quelque  temps  daus  Talcohol  faible ,.  qyà 
dissout  la  brucine  et  la  matière  colorante;  enfiti  pour^Fa- 
voir  cristallisée  ,  si  Ton  y  tient ,  il  faut  la  redissoudre  àan& 
Talcohol  bouillant  et  abandonner  la  dissolution  à  une  éva- 
poration  spontanée  :  on  perd  ainsi  Falcohol.  La  strychui^f 
csi  non-seulement  plus  belle ,  mais  a.  dansle  commerciç 

•^'  .'  ,^  '  -II.         .t.  «4  ■' 

une  plus  haute  valeur.  / 

\|e  me  suis  livré  aussi  avec  quelque  succès  à  lapurifi- 
cation  de  la  brucine,  restée  dans  les  eaux  ^e  lavage  ^Icp^ç^- 
lique  de  strychnine^  on  Fobtenait  après  avoir  chassé.Fal^o- 
hp\y  eïi  la  combinant  avec  un  acide ,  décolorant  ïa  liqueur 
parle  charbon  animal,  et  précipitant  labj^ucinepàif  un  alcali^ 
IVtais  ce  procédé  offre  de  grandes  difficultés,  et  l'on  obtienj^ 
peu  ^de  brucine  en  le  suivant  à  la  lettre  :  il['o$e  assurer 
qii'on.ne  p^ut  avoir  de  résultât  un  peu  ayaiiiageux,  si  l'on 
he'parvient  à  purger  par  cristallisation  là  combinaison  de 
la  brucine  ^Vec  l'acide  employç.  J'évite  Facide  nitrique 
parce  qu'en  concentrant  les  liqueurs,  .cet  acide  réagfit  saji 
est  en  exès  sur  la  brucine  et^  la  côldre  hû  rô'uce:  s'il  n'est 
pas  en  excès  le  sel  ne  cristallise  pas.  Du  reste ,  il  est  fo^t 
difficile  de  faire  cristalliser  les  sels  colorés  de  brucine ,  et 
presqu'autant  de  les  décolorer  par  le  charbon  animal , 
lorsque,  comme  an  le  fait  toujours,  on  combine  la  brucine 
brute  aux  acides ,  à.  l'aide  de  la  chaleur;  mais  le  procédé 
suivant  m'a  bien  réussi.  Je  ramène  la  liqueur4  consistance 
de  sirop  par  Févaporation  de  Falcohol ,  et  alors  j!y  i\|aate  i 
frpid,  de  l'acide  sulfurique- étendu;  d'eau ,  demanièteà 
dépasser  de  très  -  peu  le  point  de  saturation  ;  au  bout  de 


Wtfp'UiC  une  H 

!:>  JOT**!;»!?}^  ;  les  erzsUkxtx.  3011c  ifar^  esprfmés  tîjLliLiueiit 

ék^rnii-^^nt  i^inn  ^esn  ImnTiLsais^  les  passnr  :iix  rhan'fciin  aoi- 

^Uvît  )Mr9  fsa  fép:»vy*r  la  Bincfne  -par  r^nnmxnîsKjiiE  :  ofate- 
«Oie  ysir  ^«iiicy^ii  riLe  e^  23s<?z  biaoc&e. 

Le  trmr  &  ftiam  cnoâ^ite  fLiac  ici  à  &îre  le  solâne  de 
hratiwt  ik  (z^îd  ;  il  parait  qa'^n  «ilaBoiYaiit  ti 
^Mauii  &a^  Tean  icîdal^r  ^^  coateacie 
|4tis  muoe  av^c  la  HLsrfêre  colkiranse  âmpesie  qui  F. 
tetof^^a^  saiôa  r|«e  la  force  de  erfscalllsadan  on  Taffinàé 
lin  e&arixMft  ammal  pc«xr  les  matières  colacaBtes  2  Lean- 
ttmp  de  peine  i  Tazuere.  Ea  faisant  le  sol^ueâfiroid  Fa- 
ftiott  n'a  pas  lies. 

La  Iraeioe  <J[>ccnne  de  la  noîx  Tcmî>^me  m*a  psra  dîf- 
lerer  en  ^{a^Iqœs  points  de  celle  retirée  dîreuciaet  de  la 
(aos^  ansrtsstnre»  Ces  dldereitces  se  sont  Banifèstées  sur- 
foot^ans  la  eoropa  raison  de  qoelques-ims  3e  leicrs  seis; 
fe^teraU'il  dans  la  Lracine  un  pea  de  stijduiine  qid  for- 
merait des  sels  triples ,  on  bien  la  bmcine  de  la  noix  to- 
mif^e  n*est-eiie  pas  absdnment  identîqoe  arec  c^e  de 
la  faojse  angnstnre?  Je  m'occope  de  résoudre  cette  ques- 
tion et  me  propose  d*en  faire  Folijet  d'une  note  sohse- 
qnente. 


PABI8. -•»  IM  PRMERf  E  DE  F  AIN,  RUE  RACINE,  N^  4, 

njkci  DB  t'ooiox.     . 


1 


1» 


JOURNAL 

DE    PHARMAOIE 

ET- 

DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 

'  *.    '     *     ' 

■ 

N^  XI.  ^—  II^  wdfn/i^i?.  — Novembre  îS^S. 


EXPÉRIENCES  ; 

Sur  le  saison  ;  et  de  t  action  que  quelques  sels  neutres  exer^ 
cent  sur  la  solution  de  cette  matière  ; 

Par  M.  Vauqueliw. 

Communiquées  à  FAcadëmie  royale  de  médecine,  section  de  pharmacie. 

Chargé  par  son  excellence  le  nuDistre  de  la  marine 
dV'xatniheï*  quatre  sortes  de  savon»  qae  Ton  ^rétencÊiit: 
pouvoii*  se  dissoudre  daos  Teau  de  mer,  et  servir  au 
savonnage  du  linge  ,  je  vais  avoir  l'honneur  de  commu- 
niquer k  l'Académie  les' observations  que  j'ai  faites  à  ce 
sujet,  etlesconséquences  que  j'ai  cru  pouvoir eH déduire. 

Première  espèce.  —  S  ai/on  d^huile  de  coco. 

Ce  savon  est  blanc ,  opaifue  et  dur.  Il  perd .  ^5  pour 
cent  par  la  dessiccation.  Traité  par  Talcohoî ,  il  laisse  la 
pour  cent  de  résidu^  insoluble  dans  eo  fluide  ,  et  qui  est 
composé  de  sulfate  ,  de  rauriate  et  d«  dàrbonate  de  soude ,. 
et  d'un  peu  de  savon  calea^ii^e. 

Cent  parties  de  ce  même  savon  brûlées ,  et  leur  résidu 
saturé  par  l'acide  «ulfuriquc ,  ont  donmé  vingt-huit  p^r-^ 
XP.  Année.  — Nos^embre  iSaS.  33 


49^  JOURNAL 

tics  de  sulfate  de  soude ,  qui  représenl&nt  environ  douze  . 
'  de  soudii  caustique'.  Mais  cette  quantité  doit  être  vm  pen 

plus  faible ,  parce  que  les  sels  neutres  à  base  de  soude  » 
que  cSbbtiênt  le  savon  ef  que  nous  avons  indiqués  plus 
baut,  se  trouvent  ici  réunis  à  la  soude  caustique* 

Dfii]Xi£MB  ESPÈCE.  —  Sai^o/i  ithuile  depahne. 

'    ,  Ç^  s|ivon  ,  blanc  grisâtre  â  lextérieur,  jaune  en dedana, 

csl  dur,  surtout  à  sa  surface.  Il  a  perdu  i6  pour  cent  par 
/  la  dessiccation.  L^alcali  qu^ll. a.  fourni  par  la  combustion, 

satiété  p(|rJ7rcide  sulfnrique,  a  donné,  pour  cent,  vingt-» 
quatre  parties  de  sulfate  de  soude,  lesquelles  contien- 
nent 10,5  de  soude  caustique. 

Dissout  dans  Falttohol  ,  ce  savon  n*a  laissé  que  très- 
peu  de  résidu.,  ce  qui  prouve  que  Talcali  dont  on  s'est 
servi  pour  le  fabriquer  avait  été  mieux  épuré  que  celui 
de  Fespèce  précédente. 

Troisième  espèce.  — Saison  dliuilc  de  palme  et  di9  coca 

mélés^ 

Cent  parties  de  ce  savon  on^  fourni  ai  de  résidu  al- 
calin (sous-oarbonate  de  soude) ,.  qui ,  s'il  ét^itpur,  équi-^ 
vaudraienr  à  1:2,48  de  soude  caustique  \  uuti$  il,  contenait 
du  sulfate  et  du  muriate  de  soude. 

Cès:.quatre  savons  sont  en  général  de  bonne  qualité^ 
se  dissolvant  très-bien  dans  Teau  pure  et  dans  Falcohol. 
Ils  peuvent  servir  à  tous  les  usages  auxquels  est  em-^ 
ployé  le* bon  savon  de  Marseille;  ils  m'ont  paru  cepen-  i 

dont  un  peu  plus  alcalins  que  ce  dernier^  ce  qui  peut 
dépendre  de  ce  que  les  espèces  de  corps  gras  dont  ils 
sont  formés,  ne  neutralisent  pas  la  propt*iéjté;  alcaline  au 
mèîne  degré  que  Fliuile  d'olives. 

Je  n'ai  trouvé  que  huit  parties  de  soude  dans  cent  partie^ 
de  savon  blanc  de  Marseille ,  et  neuf  dans  le  savon  marbré 
du  mâme^pays!;  il  est  vrai  que  ces  savons  contenaient  20  k 


DE     PHARMACIE.  499 

!i3.d^caa  pout  cent^  Dans  ces  savons  desséchés  ^  il  y  auran 
donc  un  cinquième  d'alcali  de  plusv  enviroi^  lo  pour  cent;: 

QuÀTatEKE  ESPÈCE.  — *  iSaKon  d huile  de  palme  colore  et 

aromatise*. 

,  Ce  savpii  contQiiait  à  peu  près  la  même,  quantité  d  eau 
que  le  précédent  \  SI  a  fourni  lo  pour  cent  de  soude ,  qui* 
contenait  un  peu  de  sel  marin.  II  se  dissolut  très-bien  dans 
Teau  chaude  et  dans  Talcohol.  •       i 

Expériences  tendantes  à  rendre  Tèau  de  la  mèr  propre  au 

sai^onnage. 

Il  était  naturel  de  penser  que  Ton  pourrait,  ainsi  que 
cela  se  fait  pour  les  eaux  dures  ordinaires ,  rendre  Teau 
de  mer  propre  au  savonnage^  en  y  dissolvant  une  quantité 
de  savon  suffisante  pour  décomposer  les  sel  terreux  ,  et  en 
séparant  le  coagulum  qui  seTorme  dans  ce  cas« 

En  conséquence  ,  j'ai  essayé  ce  moyen ,  en  mettant  d'a- 
bord cinq  grammes  de  savon  dans  un  litre  d'eau  de  mer  ; 
mais  le  liquide  séparé  du  coagulum  précipitant  encore  ^ 
j'àî  porté  successivement  la  quantité  de  savon  jusqu'à  qua- 
rante grammes  ,  et ,  éhose  remarquable  ,  Peau  séparée  dû 
coagulum  troublai  encore  la  solution  de  savon ,  à  la  vérité 
moins  abondaniment  qu*au  commencement*  Cependaiit  la 
quantité  de  savon  employée  dans  cette  expérience  me  jSa- 
rffissant  plus  (j[ue  suffisante  pour  précipiter  les  sels  calcai- 
res et  magnésiens  contenus  dans  l'eau  de  mer,  j'ai  com- 
mencé à  soupçonner  que  dans  cette  eau  il  y  a  quelqxie 
autre  cause  indépendante  des  sels  terreux  qui  produit  la' 
pi^cipitation  du  savon. 

Pour  m'en  assurer,  j'ai  préparé  moi-même  du  sel  ma- 
rin avec  du  sous-carbonate  de  soude  très-pur,  et  dfe  Fa- 
cîde  muriatique  également  pur  ^  j'ai  fait  évaporer  la  dis- 
afkition ,  et  j'ai  calciné  le  résidu  dans  un  creiiset  de  pla- 
tine. Après  l'avoir  dissout  dans  vingt  parties  d'eau  distillée, 


$ 


5oa  jounifAL 

j'y.  «i  aria  de  la  dissolnCion  de  êaron ,  €Fi  it  s'est  4t>rmé  {tu 
cdagulfiai  trè8-abon4aiU» 

Aiosi ,  cette  expérience  prouve  que  le  sayon  ae  peut 
servir  à  rendre  l'eau  de  mer  propre  au  savonnage,  et  que, 
quand  même  elle  eût  eu  le  succès  que  j'espéraîs ,  la  quan- 
^té  qu'il  en  aurait  fallu  n'aurait  pas  permis  de  l'employer 
avec  économie. 

Je  fis  encore  une  antre  expérience ,  quoique  persuadé, 
d'après  le  résultat  de;,  la  précédente ,  qn'elle  ne  réussirait 
pas.  Je  mis  dans  un  de.mi*litre  d'^u  de  mer  8  grammes  et 
demi  de  sous-carbonate  de  potasse  dissout  dans  dix  parties 
d'eau  distillée  :  l'eau  ne  fut  presque  pas  précipitée^  et  le 
SATOn  s'y  coagulait  abondamment. 

Cet  effet ,  que  je  présumais  être  produit  par  la  magnésie 
et  une  partie  de  la  cbaux  restée  dans  la  liqueur  à  Tétat  de 
éarbonate  ,  me  détermina  à  dire  bouillir  le  mélange  pen- 
dant quelque  temps.  Il  se  forma  en  effet  un  précipité  blanc 
jaunâtre  et  comme  gélatineux ,  qui ,  recueilli  et  lavé  sur 
tin  fihre ,  me  présenta  toutes  les  propriétés  de  l'hydrate  de 
magnésie.  Il  ne  contenait  pas  un  atome  d'acide  earboni* 
que ,  chose  fort  singulière  dont  j'ignore  absolumesl  la 
cause.  •    <  ' 

Si  les  Anglais  possèdent ,  ainsi  qu'on  l'annonce^  un  sa- 
von propre  à  savonner  dans  l'eau  dé  mer,  ce  n'est  assuré- 
ment pas  un  savon  semblable  à  ceux  quQ  nous  connais- 
sons. 

J'ai  ouï-dire  qu'ils  se  servent  avec  quelque  succès,  pour 
laver  le  linge  des  matelots  dans  Teau  de  raerj  d'une  pou- 
dre végétale  très-mucilagineuse,  qui  fait  mousser  l'eaû 
comme  le  fait  le  savon.  J'ignore  quel  est  ce  végétal  -,  mais 
je  pense  qu  il  ne  serait  pas  difficile  d'e.u  irou;ver  dans  noK^ 
pays  qt^î  jouiraient  des  mêmes  propriétés.  . 


DE      PHiWRMACIE.  5oi 

lExpériemes  faites  dans  T intention  de  sai^oir  comment  le 
muriate  de  soude  agit  sur  la  solution  de  savon. 

Cioq  gramnies  de  savoii  o&l  été  dîâsous  dans  enriM>n  ua 
demi-Htre  d'eau  distillée  ,  et  la  solution  fillrëe  a  été  mêlée 
avec  une  dissolution  de  murialè  de  soude  trè&«pur,  faite 
avec  vingl^cinq  parties  d'eau  distillée.  Il  y  a  eu  sur-lé^* 
champ  eoagubtioH  et  séparation»  d'tttte.matière  YÎsqueuse 
qui  a ,  rendu  le  méla«|;e  épais  •  comme  une  forte  disso^ 
lution  de  graine  de  lin.  Mais  quand  la  quantité  de  sel 
,  maria  est  suffisante,  le  savon  est  enftéreinent  décom- 
posé^ le  coagulum,  prom^ptemeot  séparé,  est  gras,  insolu- 
ble dans  Feati^;  et  quand  on  le  fait  ohauâer,  il  se  fond 
el  vient  nager,  sous  forme  d'huile,  à  la  surface  de  Feau , 
alors  très-fluide  et  transparais.  Ce  coagulum  se  fige  et 
cristallise  p^  le  refroidissemeni;  Feau  »  acquis,  dans  cette 
opération  ,  une  alcalinité  très-marquée,  et  si  Fou  fait  éva* 
porer  à  siccité,  Ton  trouve  que  le  sel  marin  est  mêlé  de 
carbonate  de  soude  \  car  il  produit  une  effervescence  a? ec 
les  acides  étendus. 

Lé  sel  marin  n'est  pas  le  seul  qui  puisse  coaguler  la  so- 
lution de  savoir  ^  plusitmrs  autres  jouissent  aussi  de  celte 
faci»lté.  Une  dissolution  de  sulfate  de  soude  rend  à  l'in- 
stant la  seltuion  épaisse-,  comme  un  fort  ouieilage  ou 
côfltmedelaglained'csuf.  Kiilisaq  boni  d'un  certain  temps 
lie  saven  se  sépare  et  vient  nager,  sous  forme  de  grumeaux , 
à  la  surface  du  liquide,  qui.  a  alors  perdu  sa  viscosité. 

■  La  solttlioii  de  muriate  d'ammoniaque  produit  le  même 
effet  sur  la  solution  du  savon  ;  ce  qu'il  y  a  de  remarqua- 
ble ,  c'est  que  dans  tous  ces  cas  il  ne  reste  pas  un  atome 
de  savon  en  dissolution.  La  solution  de  potasse  caustique 
a  aussi  une  action  sur  le  savon.  Elle  rend  sa  dissolution 
épaisse  comme  du  blanc  d'œuf ,  et  qui  peut  à  peine  couler  ^ 
mais  à  on  l'étend  d'eau ,  elle  repi^nd  sa  ffnidité,  et  le  sa- 
von se  redissom. 


I 

Soi  JOURNAL 

L'on  savau  depuis  long- temps  qu^uiie  dissolu tioB  de  8»«> 
von  très-ëtendue  d^èau  se  troublait  et  disposait  à  la  longue 
une  substance  blanche  y  paraissant  brîHante  et  soyeuse 
quand  on  Tagîtait  ^  mais  on  ne  connaissait  bien  ni  la  na- 
ture* de  cette  substance,  ni  la  èause  qui  la  pi^duîsait, 
M.  Chevreul  nous  a  appris  Tune  et  Tautre  :  cet  effet  pro-^ 
vient  de  Faction  de  l'eau  sur  une  partie  de  Talcali  du  savon 
qui  se. transformey  dans  ce  cas,  en  bimargarate.  L'on  sait 
Hussi  que  les  savoimiers  sont  souvent  obliges  d'ajouter  à 
leur  cuite  une^  certaine  quantité  de  sel  marin  pour  faire 
séparer  le  savoù  de  la  masse  énorme  d'eau  dans  laquelle  il 
est  dissont;  mais  je  ne  sais  pas  si  cet  effet  a  été  expliqué 
ju.ic|u'ici  d'une  manière  satisfaisante*  Il  me  semble  que  lea 
chimistes  l'avaient  regardé  comme  une  simple  séparation 
du  savon  d'avec^  Teau,  dont  le  sel  marin  occupait  toute 
Taction.  Cependant  la  nécessî^  ou  sont  les  savonniers  de 
refoudre  leur  savon  coagulé  avec  une  lessive  alcaline 
forte ,  pour  qu'il  puisse  ensuite  se  dissoudre  dans  l'eau , 
parait  annoncer  que  cette  opération  a  encore  un  autre  ré- 
sultat. 

Si  Ton  mêle  en  effet  une  dissolution  saturée  de  sel  ma.« 
vin  à  une  dissolution  de  savon ,  celui«-ci  est  sur4c-cliamp 
entièrc^ment. séparé;  il  n'en  reste  pas  un  atome  d^ns  le  li^ 
quide«  Peut*on  attribuer  cet  effet  à  l'affinité  dct  sel  pour 
i'eau?  Non  sans  doute ,  puisqu'il  est  déjà  dissout,  et  qd'il 
a  lieu  également  lors  même  que  le  sel  est  divisé  dans  vingt 
parties  d'eau.  Mais  si  l'on  examine  le  liquide  diiquel  le  sa-« 
von  a  été  séparé  au  moyen  du  sel ,  l'on  trouvera  qu'il  est 
devenu  trés^sensihlement  alcalin  ;  et  si  ,  d'un  autre  côté. 
Ton  veut  redissoudre  le  savon  dans  l'eau  douée  ,  l'on,  n'y 
fiiourra  parvenir;  si  enfin  l'on  emploie  la  chaleui^,  la  ma- 
tière se  fond  ,  vient  nager  sur  l'eau  comme  une  buile,  et 
se  fige  par  le  refroidissement. 

Ces  expériences,  prouvent  évidemment,  suivant  moi  , 
que  le  sel  marin  n'a  p»s  pour  action  seulement  de  séparer 


D£      PHAHmAClE.  5o3 

le  »avoh  d'avec  l'eau,  mais  bien  de  le  décoiD poser  eu  &  em- 
parant d'une  partie  de  son-alcalî.  ,  . 
.  L'on  né  peut  pas  dire  non  plus  que  c'est  l'eau  dans  la-o 
quelle  le  sel  est  dissout  qui  produit  l'efTel  dp.nt  il  est  ques^ 
tiou,  puisque  plus  la  dissolution  est  4^ncentrée  ,  ot  plus  cet 
effet  c^t  rapide  et  complet.  D*ailleurs  le  sel ,  dissous  dans 
vin^t  fois  son  poids  d'eau ,  donne  les  mêmes  résultats  ^ 
seulement  il  faut  une  plus,  grande  masse  de  dissolution  j 
taudis  que  la  même  quantité  d  eau  pure^  no  détermine  au- 
cun changement  daus  la  solution  de  savon.  > 

Expériences  pour  connaître  fa  naturti  des  précipités  qui  se 
forment  dans  F  eau  de  mer  par  T addition  du  saison. 

i\  Un  litre  d'eau  de  mer,  décomposé  par  ^o  grammes 
de  savoA,  a.  donu^  un  précipité  pesant  35  grammes  7^ 
après  avoir  été  desséché  à  l'air; 

a"*,.  5  grammes  de  ce  précipité  desséchés  dans  une  cap* 
suie  y  à  une  chaleur  douce  9  jusqu'à  ce  qu'il  fût  fondu  ,  et 
ne  perdit  plus  de  son  poids  ^  avaient  diminué  d'un 
gramme  ~  ou  3a  pour  cent  ;    v 

3^.  5  autres  grammes.de  ce  précipité,  pulvérisé  etdes* 
s^hé  au  soleil ,  ont  perdu  i  gramme  ;^.  Ain^i ,  ces  sa- 
vons, quQi<{ue  paraissant  secs»  contenaient  3o  à  3a  pour 
cent  d'humi4ité.) 

4''.  5  autres  gramme^  du  même  précipité ,  soumis  à  l'é-^ 
bgllitioui^vec  de  l'eau  distillée,  se  sont  ramollis  comme  une 
pâte  qui  est  venue,  occuper  la  surface  de  l'eau  ,  en  prenaui 
une  demi-transparence.  Il  a  durci  par  le  refroidissement* 

L'eau  qui  avait  servi  à  laii^er  cette  matière  troublait  en* 
core  la  solution  de  savon. 

Enfin  5  autres  grammes  de  ce  précipité ,  chauffés  danss 
un  creuset,  se  sot^t  fondu3  Qu  un  liquide  brun  épais,  ont. 
ensuite  exhalé  une  grande  quantité  de  fumée  blanche  qui 
avait  l'odeur  de.  graisse  brûlée  ;  enfin  la  matière  est  de**^ 
venue  plus  liquide  |  et  n  était  presque  plus  colorée^ 


5o4  /oumiiAL 

Cependant  elle  oonteaait  encace  on  peo.  ée  diaibon. 
Le  lavage  de  ce  charbon  était  aensiblement  al«3alm  ,  et  fan 
aait  eienrescence  avec  Facide  oxalique  qoi  y  forma  im 
précipité. 

Le  résidu  lavé  et  téclié ,  comme  il  vient  d'être  dit,  ne 
pesait  plus  que  3g  centignunmes^  ce  qoi  fait^  â  très-pea 
près ,  8  pour  cent  du  précipté  emplwfé. 

Traité  par  Tacide  sulfurique,  ce  précipité  a  pradoil 
une  effervescence  y  mais  ne  s^est  pas  dissont  en  entier/ • 
cause  de  la  chaux  qui  a  formé  du  sulfate  de  cette  hasid] 
mais  il  y  avait  aussi  de  la  magnésie ,  car  la  liqueur  suriu- 
geante  avait  une  saveur  très-amère. 

a  gram.  ^  du  même  savon  magnésio-calcaire,  bien  lavé 
et  sédié  j  ont  laissé  après  la  combustion  un  résidu  blanc 
grisâtre ,  pesant  3  décigrammes  ou  la  neuvième  partie  da 
savon  employé ,  qui  s'est  dissout  avec  effervescence  dans 
Tacide  muriatique.  La  dissolution  «vaporée  à  siccité,  et  le 
résidu  repris  par  Teau ,  a, été  précipité  par  loxalate  d'am- 
moniaque ;  il  a  fourni  fj  centigrammes  d'oi^Ute  de  cbaox 
sec  ,  qui  représentent  lo  centigrammes  j  de  chaux. 

Dans  la  liqueur  ainsi  précipitée ,  on  a  mis  do  la  solution 
de  potasse  caustique  en  excès,  et  l'on  a  fait  bouillir  jos^ 
qu'à  ce  qu'il  ne  se  dégageât  plus  d'ammoniaque  ;  le  préci- 
pité recueilli  sur  un  filtre,  lavé  et  séché,  pesait  i6  cen- 
tigrammes :  c'était  de  la  magnésie  colorée  légèrement  par 
de  Toxido  de  fer.  C^te  magnésie  s'est  dissoute ,  sans  ef- 
fervescence ,  dans  Tacide  sulfurique.  Le  sulfate  de  nia-> 
gnésie  sec  qu'elle  a  fourni  pesait  4i  centigranimes. 

Ainsi ,  lo  centigrammes  |-  de  diaux  et  i6  oentigrammes 
de  magnésie,  ensemble  a6  centigrammes,  ont  suffi poiir 
précipiter  3,  44  gi^amme^  d'acide  margariqué  et  oléique , 
ce  qui  est  dans  le  rapport  de  i  â  9 ,  ou  9,  63,  â  90,  37* 
Mai.s  il  y  a  ,  daua  ces  précipités  calcaires  magnésiens,  une 
cericiine  quantité  de  bimargarate  de  soude  produit  par  le 
sel  maria  contenu  dans  l'eaii  de  la  mer 4  ce  qiii  est  prouvé 


DE     9IIÀBMACIE.  5o5 

par.  la   pn^eiice  du  ipflirbpnai^  de  ^pde  dstçs  W  H^à^ 
des  prëoîpîtés  calcinés. 

11  réfiultç  de  cje .  travail  quç  le  ^el  KQaria^^çfW 
pose  le  savon  et  le  convertit  eh  bimargarate ,  compiç  li> 
iiiit  TeaiT,  mais  avec  tsette  diâereaee  que  son  eâet  est' 
iofitfintanée ,  tandis  que  celui  de  Fefni  est  lept.  C0  rc-^ 
9uUat  nous  confirme  la  niéeessité  où  sont  le$  sfivottui^V&i 
d'ajouter  du  sel  marin  a  leur  cuite  pour  sépare;^  1q  ^9^ 
Ton  d^avëc  l'eau,  ainsi  que. cette  auli^  ùéc^ssUé  de  re^ 
fondre  le  savon  dans  une  le«sive  atcfi.ljiie  forte ,  pour 
qu  îl  redevièune  soluble  dans  l'eau*  Mdis  quoiqu'il  soit 
évident  que  c'est  en  eolevant  au  sayon  une  partie  d^  VaU 
C2^1i  que  le  sel  marin  rend  cette  m9tière  insoluble»  ii 
nous,  reste  encore  à.eenualtre  la  manière  dont  cette  ac*- 
tiop  s^opère.  Si  dans  ce  cas  l'alcali  s'unit  au  murjate  dé 
SjOudey  cette  union  paraît  très -faible,  puisque  l'acide 
carbonique  de  l'air  suffirait  pour  la  rompre. 

NOTE 

Sur  le  meilleur  moyen  d'extraire  la  Picrotoxine  des  Coqofis 
du  Levant  (Menispermum  Cpcculus); 

Par  M.  BoDLLAY. 

La  marcbe  à  suivre  dans  le^  aualyses  végétales  est  fou^ 
dée  sur  des  règles  générales^  mais  on  s'en  écarte  sans  ce^fç» 
et  surtout  lorsqu'on  eotrevoit  des  corp$  dont  l'e&i^tence 
n'avait  pas  été  prévue.  Aussi  lorsqu'on  découvre  de  uqu-^ 
,  veaux  principes  dans  les  corps  organisés ,  est-ce  presque 
que  toujours  à  l'aide  de  tàtoqneinens  et  eu  suivant  une  < 
voie  détournée  qu'on  parvient  à  les  isoler.  Ou  sait  déjà^ 
qu'ils  existent ,  on  connaît  déjà  leurs  principales  proprié- 
tés , fleurs  caractères  essentiels  avant  d'avoir  pu  adopter  un 
procédié  favorable  à  leur  extraction ,  une  méthode  ^^(^  pour' 


566  /ouRiiÀL 

les  extrkire  fiicileoKDt  et  avec  avantage  :  cela  «e  eonçoh^ 
puisquWtre  la  connaissance  d^un  nonvean  principe ,  il  faiH 
encore  bien  connaître  ceux  auxquels  il  est  associé  daas  le 
végétal. 

Le  peu  d*usage  qu'on  a  fait  Jusqu^ici  du  pHneipe  amer 
atcàlin  de  la  coque  du  Levant ,  it  cause  de  ses  qualités  csseih 
tiellement  vénéneuses  y  m'avait  fait  négliger  la  puMicalion 
du  moyen  que  j'ai  adopté  pour  obtenir  cet  alcali  eu  plus 
grande  quantité  et  pour  en  dépouiller  entièrement  lamande 
qui  le  contient  ;  mais  comme  depuis  quelque  temps  cette 
substance  estt  demandée  dans  le  commerce ,  il  devient  uûie 
d'indiquer  comment  on  peut  la  préparer. 
'  La  difficulté  d'extraire  la  picrotoxine  résulte  plus  parti- 
culièrement de  la  présence  d'une  grande  proportion  d'Iwiiie 
concrète  qui  l'accompagne  dans  la  semence  où  elle  réside. 
C'est  afià  de  laisser  ,  autant  que  possible ,  cette  matière  à 
l'écart  que  j'opère  de  la  manière  suivante. 

Après  avoir  mondé  de  leurs  coques  les  amandes  du  me- 
nîspermum  coceulus ,  j'en  fais  l'extrait  aqueux  à  l'aide  de 
plusieurs  décoctions  j  en  ménageant  beaucoup  la  chalear 
pendant  leur  évaporation. 

L'extrait  aqueux  est  ensuite  épuisé  k  cbaud  «  par  de  Tal' 
cobol  à  38  degrés.  La  solution  alcoholique  filtrée  est  aban- 
donnée pendant  plusieurs  jours  dans  un  lieu  frais  pour  se 
dépouiller  d'une  grande  partie  de  Thuile  concrète  enlevée 
à  l'extrait  (i) ,  qui  se  condense  sur  les  parois  du  vase  sous 
forme  de  globules  blancs  ,  opaques  et  comme  cristallisés) 
on  filtre  de  nouveau  la  liqueur  alcoholique  et  on  Tévapope» 
en  vaisseaux  clos  ,  jusqu'à  siccité. 

*  (i)  En  employant  la  simple  macëratîon  dans  l'eau  pour  faire  rextrait 
aqueux  ,  on  j  introduirait  beaucoup  moins  de  graisse  vëgëtale  ;  n^^ 
alors  on  n'epaiserait  que  très^diflicilement  Famande  de  tout  le  prtpcip* 
«mer  qu'elle  contient.  La  première  liqueur  serait  trcs-cbarge'e  de  WS' 
iiispermate  acide;  mais  à  mesure  que  Pexcés  d'acide  vient  à  dispar^r/rtf  i 
le  principe  «mer  alccdin  dcVieut  m^oias  atta({aable  par  Teetf  froide. 


T)E    pnkKw.pLCiz.  5o7 

•  Le  résidu  de  cette  ëvaporalion oSrenné mMiire extrâC'^ 
ttve  grenue ,  très*Rcide,  très-amère ,  soloèle  en  partie  dan^ 
Teau  ,  composée  de  mémspermate  acide  de  pîcrotoyîne  ; 
de  partie  colorante,  et  encore  d^une  certaine  proportion  de 
matière  huileuse.  On  la  délaie  cbns  un  peu  d'eau  ,  on  y 
ajoute  un  sixième  de  son  poids  de  magnéisie  eaicihée  qni 
forme  ^  arec  Tacide  et  la  graissé  végétale  ^  des  cemhiufii-^ 
sons  insolubles ,  et  on  dessèche  le  tout  à  Tétuve. 

,LiC  mélange  dessécheest  ensuite  traité  à  chaud  par  de  Talco- 

hol'k  3o  deigréSy  jusqu'à  oe  que  ce  véhicule  Cesse  de  contracte)^ 

de  ramertume.On  ajoute  aux  solutions  alcoholiques  du  chaN 

bon  anin^al  qui  les  décolore  presque  entièrement  y  et^cm  oh^ 

tient,  par  leur  évaporatiou ,  la  picroloxine  très-pure ,  mais 

irrégulièrement  cristallisée.  On  la  reprend  alors  par  de  Tal- 

cohoV  k  ao  degrés  bouillant ,  on  abandonne  eett.e  nouvelle 

solution  k  une  évaporation  lente  ou  mèmie  spontanée.  A 

mesure  que  Talcohôl  s'échappe ,  la  ptcrotoxine  ^  presque 

insoluble  dans  l'eau ,  se  réunit  en  groupes  composés  de 

cristaux  prismatiques  de  la  plus  grande  beauté. 


ESSAI 

D^ analyse  cfiim/queihlaJleMr  de  tilleul  ÇTiMtt  europsea,  L.), 
et  de  celle  de  la  belle^de-nuU  ,  adressé  à  M.  Pjlabghe  ;  ^> 

Par  losKPB  Roux,  pharmacien  à  Nimes. 

Le  célèbre  M.  Thenard  nous  ^ii,  dans  son  Traité  de 
chimie  élémentaire  j  trohième  y oïnme  ^  page  34^  ,  en  par- 
lan  t  des  matières,  colorantes  :  «Userait  k  désirer -qu'on 
)i  parvint  à  les  isolef  toutes;  alors  ou  pourrait  savoir  quel 
»  est  le -principe  qui  prédomine  en  elles  ,  les  soumettre  k 
»  Tanalyse ,  et  les  étudier  d'une  manière  spéciale,  n 

Cette  idée  m'a  déterminé  A  analyser  la  fleur  de  tilleul  ; 
jl'ai  peiibc  qu'eu  isolant  la  matière  colorante  rouge  qui  se 


I 


5q8  JOUAKAt 

•développe  dans  «es  loftisîm^aqiieiiéa»  prolongées^  Je  pou^ 
rais  obtenir  un  résulta^qui  s'u^îliaerait  «nteiature.  J'avoue 
pourtant  quQ  ,  malgré  tous  me»  e&jopts  j  je  nai  pu  parTe« 
nîr  à  la  retirer  pure,  fai  ora  cependant-  devoir,  davs  Ka^ 
lérèt  de  la  science  ,  faire  conn^allre  mes  reckerckes,  dam 
l'espoir  qu  un  autre  plus  habile  que  moi  lea  poussera  à 
leur  perfection  ^  en  débarrassant  cette  matière  du  tannin , 
«et  peut-être  d'autres  principes  qu'elle  reeàle. 
.  J'ai  aussi  fait  quelques  essais  sur  la  fleur  de  la  be)ie«de- 
9uit ,  toujours  dans  rjut^ention  d'isoler  la  matière  ooIo« 
rante  rouge  ;  Jie  les  ai. délai Héa  a  la  fin  de  mon  aiénoifs 
aur  la  fleur  de  liUeul. 

m 

J'ai  traité  une  certaine  quantité  de  fleturs  de  tilleul  bi^ 
sèclies  et  débarrassées  de  toute$^  molécules  terreuses  y  par 
l'alcobol  à  36  degrés.  Après  vingi-quaf^e  heures  de  contact, 
ce  véhicule  s'est  chargé  d'itûe  matière  colorante  verie  que 
j'ai  isolée  p;ir  le  fiUre.»  après  avoir  concentré  la  liqueur 
jusqu'au  deux  tiers  de  son  volume,  et  que  j'ai  reconnue, 
d'après  ses  propriétés  physiques  et  chimiques  y  pibilr  ta 
chlorophylle. 

Le  liquide  filiré  ,  de  couleur  jaunâtre  ,  a  été  soumis  a 
Tévaporation  au  bajn -marie,  al  a  donné  pour  résidu  une 
masse  brune  jaunâtre  que  j'ai  débarrassée*  d'un  peu  de 
chlorophylle  parle  moyen  de  l'éther  sulfurique,  laissant 
seulement  ce  véhicule  peu  de  temps  en  contact  ;  soluble 
dans  l'eau ,  les  alcali^  eaustiquej,  légèrement  soluble  dans 
les  huiles  axes  ^  insoluble  dan^  Thuile  essentielle  de  tére- 
bpuihine,  peu  soluble  dan^  l'aleohol  et  l'éther.  L'acide 
liitrique  la  dissout  sanis  l'altère»  >  l'a^i^^  sulfurique  la  dis- 
sout plus  leniem.ent ,  et  ae  colore  en  nqir  a^  bouli  de  qHcI- 
4jues  heur^ec^. 

J'ai  *oviuii>  ensuite  le  tilleul  légèrement  exprimé  a  I  ac- 
ajou de  j'pau  diauUéç;  à  la  tempéedtuj^e  ordinaire ,  ^j[ue  J  «* 


DE     I^HAH  WACIE.  So^ 

Vins  soin  de  changer  toutes  les  douae  heures.  ViA  réiiétê 

ces  laacémnoiift  pendant  qtiatre  fois,  et  réiiiBi' toutes  lé» 

Kqueurs  dans  un  nièine  vff$e.  Têi  répété  la  même  opéfa^^ 

titm  avec  Teau  ehaude  ,  en  mettant  <?hî(que  fois  ie  tilleul  à 

la  presse  -,  ces  liqueurs  oàt  été  co^mbinéen' avec- les  précé^ 

dentés,  et  mise»  à  évaporer  danatine  capsule  exposée  sur  ùtt 

feu  doux.  Le  produit  de  révaporaûon  a  été  un  entrait  d'un 

bran  clair,  d«quel  j  ai  retiré  ,  pir  Talcohol,  une  matière 

colorante  jaune  de  même  nature-de  celle  dont  j'ai  déjà  fait 

mention.  La  pat<tie  eirtraciire  sur  laquelle  Talcohol  n  avait 

pas  eu  d'action  ,  dîseoùte  dans  ream  distillée ,  précipite  ]eé 

seis  de  cuivre ,  de  fer,  de  mercure ,  savoir  :  ceuic  -de  cuivre 

à  l*état  de  deuto-sul^'^ite ,  ou  couleur  olive  ;  ceux  de  fer  à 

l'état  4e  *proto-«uHate ,  ou  gris  noir*,  cent  de  biercure  k 

Fécat  de  deutb^lorure ,  tm  j(mne.  Si  on  ajoute  â  cette 

dB«8oiutioft  extracttve  de  Taleohol  concentré,  avant  de 

faire  agir  lés-sels^méiailiques,  elle  m  trouble  sur-le-champ, 

et  se  «épane  en  ;âô(»*oa«  bUncbâtres  qui  viennent  se  pré^ 

seuter  à  la  surface  du  liquide  :  ces  fl:ocD4AS  se  .Colorent 

bientôt  lorsqli'ib 'sont  ex;posés  à  Tair.  C'est  apparemment 

«me  subsunce  gotbtneuse,  mais  retenant  encore  un  peu- 

detanniu. 

Après  avoir  retiré  de  la  fleur  dé  tilleul  les  principes  que 
j%i  déjà'^ignalés^  je  me  suià  occupé  à  faire  bouillir  le  mare 
dans  1  €^u  diâtîlTée  petidanC  plusieurs  heures.  Le  iiq)Afd<è' 
s^est  saturé  bientôt  d'une  matièire  ëolorante  roûge',  et  est 
devenu  de  plus  en  plus  intense  à  me>sure  qu'il  est  restée» 
contact  avec  la  fleur.  J'ai  décanté  le  décoctum  et  soumis 
une  seconde  fois  le  marc  au  même  traitement.   Les  li-> 
queurs,  réoniesreft  pfissées  à  trav<ers  «n  linge  serre,  ont 
été  canceftt^ées  jusqu'aux  deux  tier»  de  leur  volume.  Tai 
mis  k  liqueur  restante  drms  un  vase  pour  la  séparer  de 
queli^À  «mipHretés  qu'elle» avak  laissé  déposefr  5  le  liquide 
décanté  a  été  traité  par  r#lcolwj|  à  4o  degrés,  qtii ,  par  son 
affinité  i^(mri'^U',  ts'^t «ombinfé  avec  elle,  et  a  laissé  pré- 


5lO  JOUAHAL 

cipiter  une  mAUèrc  colorante  rouge  assez  abondante^  sons . 
(orme  flocoiiaease ,  tout  en  oon^ulant  une  substance  gom-  * 
inc^a^e  colorée  par  cette  iséme  matière*  J'ai  enlevé  Talco- 
hol  i,  d'une  couleur  jaunâtre ,  soroageant  cetteoiatière,  par 
lemoyen  de  la  pipette,  je  Fai lavée  plu«ieura fois  à  1  elber 
et'à  Talcobol  pour  la  débarraâser  d'une  manière  JAuue  in- 
ùmen^ent  liée  av^c  elle  ^  je  Tai  redisaoute  dans  Teau  dis-' 
tillée,  et  précipita  de  ttouyean  par  Talcohol  )  et  apfè$ 
avoir  enlevé  le  liquide ,  je  Tai  liiissée  sécher  dans  une» 
çapsi^le  de  porcelaine  à  Tabri  de  t^ute*  impureté*  Cetter 
matière,  d'un  rouge  foncé;  est  iQodojne.<».légèfementast< 
ti^ingente^  insolubUî  dans  rl'éthejf ,  ralcohol  et  les  hujJesf 
^iuble  dans Tçau^  beaucoup- plus  à  chaud  qu'i  froid  ^. lés. 
^f^ides  détruisent  sa  rcouleur^  les  alcatiiqi.i^eilWt^i'eAt  que. 
t4'€|s-peu ,  3liHoiit  ràtnmoniacitte.  Sa;  dia^fiflutiton-  dans  V&itû 
offre  les  mêmes  phénonièuea  que  J'a  matière  exilaetive  isuài^' 
les  sets  .métalliques  :  propriété  qu^àu  ne  peut  Mtribuêri 
qil'au  ti9nnii9.  C'est  en  vain  que  j'ai  chcsrché  à  liidébaj>> 
lasser  de  ce  corps»     >  . 

^  Il  Kie\  restait  une  peiite  quanrilé  de  matière  fibreux». 
qUwC^jlai  inciuéiiée  dans  un  creuset  de  platinQ  ]  le^  ;ceiid4^«f 
ont  été  lessivées  à  Teau  distillée  froide  et  bonillaflte*,  tles^ 
Uq^eurSy  fiUréei  èl  riéûuibsyim'oolt'dofttîé^  prirrév^pç^a- 
tiou,  une  masse  satine  à  l'élatde  sou»-séIy  ^^nlt^'lsa^^daûri 
t^é  ^e-  m'/i  pas  pecmia  de  recdnuaitre  la  nature*  Cepeor 
diMiy  ai  fuit  agir  divers  réactifs  qui  m'ont. constaté  la  pté'f 
%^ëe  de  quelques  sels  à  base  de.chaux  et  de:potassei .  '   i  ' 

Essai  ^ur  la  matière  colorante  rouge  3^  la  helle-de-nuit 

»,,  *.  «>■«>.«  . 

Je  cueilljs  iHie  certaine  qnanûté  de  ces  ^urs  au  iiio-> 
mjept  o|i  ellçs  v^aient  de  s'épanouir,  et  les  soumis  ai  ac- 
tion de  quelijues  véhicules ,  tels  que  Teau ,  .l'alf^obpU  ^^^^ 
ther  sulfurique  et  Thuile  essentielle  de  térébenthine.  La« 
premier  se  colora  fort  peu  ep.  rouge  iip:pè#  douze  heures d^ 
comact  j  l'alcohol ,  au cQnU'ajlce,  dépplorapréjque entier-ç- 


DE     PHilK  MAGIE.  5lt 

ment  Ivs  flears ,  et  prit  lui-ipème  une  ooulear  cramoisie. 
*  Li'ether  sulfuriq«e  précipita  cette  matierecoloraute.com**; 
binée  avec  Feau  de  végétation ,  et  se  colora  en^aune  -,  il  la 
précipita  aussi  de  sa  dissolution  alcpliolique  ;  Thuile  esseit* 
iîelle  de  térébenthine;  donna  iijeuau  même pbénorqèiïe  que 
Tétlier ,  mais  ne  la  précipita  point  de  s^  dissolution  alco- 
holictue. 

D'après  le  résultat  de  ces -expérienees^  je  prus  pouvoir 
arriver  au  but  que  je  m^étais  proposé  ,  en  poussant  toutes- 
fois  plus  loin  mon  travail.  Il  s'agissait  de  mettre  à  profit  1^ 
procédé  qui  pouvait  me  donner  la  matière  la  pli^s  pune. 
Je  ne  balançai. pas  à  accorder  la  préférence  à  Péther.  Ce 
véhicule   a  un  avantage  sur  les  autres  dans  son  emploi,  *^ 

eu  ce  sen&qu'il  précipite  la  matière  colorante^::  (tout  eu 
la  débarrassant  d'une  matière  grasse  colorante  jaune ,  qui  t|^ 

est  cohérente  à  la  première.  •*    >  ! 

-  Pour  arriver  à  son  isolement ,  j'ai  mis  en  contact  l'étbert 
stilfùrique  sur  ces  fleurs  y  et  l'ai  laissé  agir  jusqu'à  ce  que 
toute  la  matière  colorante  rouge  ait  été  déposée ,  ce  qui  a 
eu  lieu  au  bout  de  quelques  hetjtres  ;  je  l'ai  lavée  eostiiljÇ) 
f^ltisieups  fols  avec  le  même  liquide,  pour  la  dégager. de  las 
âiatière  grasse  '  colorante  j^aune  très--ab6ndaintè)daiiàj^ette: 
^  fleur.  Jusque-là  cette  matière  rouge  était '^nccâre  ÂKliétair 
Hquide  par  l'eau  de végétatioa<^qu'eUctete&ait.. Traitée» 
par  l'aldohol ,  la  dissolution  ai  laissé  dé|)D6ér^  par  Taddition^ 
de  Téther,  la  matière  colorante,  en <  raison i  de  4'affimiéi 
de  ces  deux  liquides  (i).  J'ai  enlevé  avec  soin  le  liquide., 
surnageant  le  précipité  avec  la  pipette ,  et  l'ai  iait  sé^è^i 
dans  une  capsule  de  verre  à  la  chaleur  du  J)ain  de  sable. 

'Cette  matière  d'un  rouge  cramoisi'  attife  Ji'humîdité* de 
f air,  elle  est  inodore,  ayant  peu  de  save^,  soluble-dans 
l'eau,  l'alcohol:  insoluble  dans  l'élher,  l'huile  essentielle 

■ • r        ■      ■   ■  -  -  -  ■  .-  ■  ■   - 

(i)  Voyez  Mémoire  de  MM.  Pelletier  etCavetitou  ,  sur  rana1y«<3  tle  Li 
cochenille ,  Journal  de  Pharmacie-,  torae  lY,  page  195. 


1 


5l2  JOURNA.L 

de  tër^beiithfne.  Les  acides  régétanx  avirei^t  sa  coulenr, 
et  sortant  Facidé  acétiqne  ;  les  acides  mi#éranx  ;  au  con«^ 
traire ,  la  détruisent  et  la  font  jaunir,  principalement  l'a- 
cide sulfurrque.  Le  chlore  la  détruit  spontanément;  les  alca- 
lis caustiques  jonent  le  même  rôl^que  les  acides  minéraux. 


»^^>%»W^lW^WWr»»i<^WXl>»%K4i%%»»%%%%% 


SUR  QUELQUES  FAITS 

Belat^fs  au  degré  Jtébullitîon  de  Téther; 

Par  M.  J.  bôsTôcit ,  ineikibré  ^dè  la  Société  loyale  de 

Londres. 

Durant  les  mois  de  décembre  et  de  janvier  ^  je  fis  quel- 
ques expériences  sur  Faction  réciproque  de  lether  et  de 
Teau ,  et  j'étudiai  principalement  l'effet  que  produit  sur 
l!éthei^  Topération  du  laVcigCé  Je- désirais  surtout  détermi- 
ner avec  précision  lô  degré  d'ébuUitiou  de  lether  avaât  et 
après  l'opération  du  lavage ,  et  voir  comparativement  ce 
qu'il  perd  de  sa  gravité  spécifique  dans  dette  circdnstance. 
En  chauffant  à  la  lampe  à  esf^pit-de-vih  de  l'éther  d'une 
gravité  spécifique  de  755®  dans  un  n^atras  qui  contenait  ua 
tbermomÀtre^  je  m'aperçus  que  les  courans  ascendana-  et 
descendans  commesiçaient  a  devenir  visibles  dans  le  fluide 
4.  lo^o  F^renheit  (i);à  ïio^il  se  formait  quelques  bullea 
isolées»^  et  à  iia^Fébullitie»  était  complète.  Toutefois  il 
«semblait  difficile  d'atteindre  par  ce  procédé  le  but  que  je 
i]Oj^*|iroposais  ;  puisqu'il .  existe  en  ^néral  une  différence 
de  ao  entre  la  formation. primitive  d'une  bulle  isolée  et  la 
produciion  d^  ce  qu'on  peut  appeler  une  ébullition  com- 
plète. D'ailleuxÉles  vapeurs  éthérées  q^i  s'élevaient  tumid- 


1  *  >  -  ihi  4 . 


(1)  On  sait  que  chaque  degré  de  Tëchelle  de  Farenheit  égale  |  de  degré 
de  Ri^aumur  ^  ainsi  si  le  nombre  de  degrés  de  re'ôhelle  de  Farenheit  au- 
dessus  011  au-desQeus  de  zéro  est  multiplié  par  4  1  ^t  divise  par  9»  le 
quotient  sera  le  degré  correspondant  de  Kéauinur. 


DE    PHAKMAÇIE.  5l3 

tueusement  ne  permettaient  pas  toujours  d'observer  exac- 
tement la  hauteur  d'un  thermomètre  délicat  ;  et  souvent 
rëbullition  ,  après  avoir  atteint  un  certain  degré,  s'arrêtait 
tout  a  coup  ,  et  ne  recommençait  que  lorsque  le  thermo- 
mètre s'étai^eut-être  élevé  de  plus  d'un  degré.  Néanmoins 
je  crus  m^^rcevoir  que  l'élher  d'une  pesanteur  spécifique 
de  ^55""  ne  pouvait  aller  au  delà  de  1 12" ,  et  qu'à  ce  degré 
îl  était  toujours  en  pleine  ébt^Uition. 

Afin  d'obvier  à  ces  inconvénient  ^  je  ver^sai  une  certaine 
quantité  d'élher  dans  un  large'  tube  à  expérience,  et  je 
plongeai  ce  tube  dans  une  jarre  d'eau  tièSe  dont  j'élèvaî 
graduellement  la  température  en  y  ajoutant  de  l'eàu  chaude 
par  portions.  Je  commençai  à  1 10*,  et  fus  très-sarpris  de 
voir  que  l'éther  ne  commença  à  bouillir  que  lorsque  Teaù 
fut  arrivée  à  j5o**.  Soupçonnant  quelque  particularité  dans 
le  tube  ,  j'en  employai  un  second  et  un  troisième  ,  et  j'obï- 
tinsle  même  résultat.  Mais^  en  essayant  un  quatrième  tube, 
j'observai  un  courant  de  bulles  très-fines  qui  partait  d'un 
point  du  verre ,  et  en  examinant  celte  partie  du  vase  j'aper^- 
çus  un  fragment  d'une  substance  étrangère  qui  s'y  lrouv?(ît 
attaché.  Cette  circonstance  me  conduisit  naturellement  à 
introduire  un  corps  étranger  dans  l'éther ,  et  j'y  projetai 
des  copeaux i  d'un  crayon  de  cèdre  qui  se  trouvaient  par 
hasard  sur  la  table.  Aussitôt  le  bois  fut  couvert  de  biuUes , 
et  l'éther  eatra  bientôt  en  ébullition.  Les  bulles  parais-^ 
saient ,  pour  la  plupart  du  nioins  ,  partir  de  la  surface  du 
Sois^  des  fragmen^de  tuyau  de  plume  ,  ou  des  barbes  de 
plume  ,  produisaient  le  mêlne  effet. 

Je  fis  l'expérience  inverse.  J'ajoutai  dans  la  jarre  de  l'eau 
froide  par  portioiis,  afin  de  voir  à  quelle  température  l'éther 
cesserait  de  bouillir  ,  et  je  trouvai  que  le  même  éther  qui 
bouillait  à  peine  à  i5o°  dans  un  tube  propre ,  présentait, 
lor^  de  l'addition  des  copeaux  de  cèdre,  une  ébuUiiion  sensi* 
hle  quoique  légère  à  1 02  V  Lé  premier  copeau  que  j'introdui- 
sis resta  d'abord  suspendu  dans  la  partie  supérieure  dufluide, 
XI*.  Année,  —  Novembre  182  5.  34 


*% 


5l4  •    JOUIS  yAL 

et  se  couvrit  dVoe  eoiiche  de  tiuUes  très-^Çnes  ;  par  degrés 
cepcndanl  il  pàiUt  s'imbiber  ^cotnplétenu^ni  de  fluide^  pea 
à  pea  il  tomba  aa  fond ,  et  rébulHlioii  cessa  presque  en- 
tièrement ;  mais  9  par  Taddilion  d^on  nouveau  copeau ,  elle 
recommença ,  et  de  cette  manière  j'aurais  pc^fi  continuer 
i  plaisir.  Je  projetai  ensuite  dans  Tëther  dVtnr^  substan- 
ces. De  pétifs  fragmens  de  verre  cassé  abaissèrent  consi* 
dérafalement  le  degré  d^ébuUition ,  mais  ne  Tamenèrent 
cependant  pas  au  même,  point.  Je  projetai  un  petit  uior- 
cean  de  fil  d'arcbal  dans  Téther  à  1 45*  ;  aussitôt  il  se  pro- 
duisît uu  dégagement  abondant  de  gaz  ou  de  vapeur  ,  et 
rébullitîon^  se  continua  i  une  température  beaucoup  plus 
busse  ;  mais  Teflet  fut  si  rapide  pt  si  ^violent ,  qu'il  me  fut 
impossible  d'observer  précisément  le  nombre  des  degrés 
;de  dépression*  J'obtins  i  peu  près  le  même  effet  en  jetant 
dans  Tétber  'de  la  limaille  de  euivrè  et  en  7  plongeant  le 
tbermomètre.  Je  mis  dans  Teau  qbaude  un  tube  ptopre 
contenant  de  Vétber  i  aussitèt  une  multitude  de  courans 
tumultueux  traversa  le  fluide  dans  tous  les  sens ,  et  Téva- 
poration. devint  si  rapide^  qu'en  plaçant  le  doigt  à  l'orifice 
du  ttd>e  on  ressentait  un  froid  assez  vif.  .   . 

Quojqiip  dans  Li  plupart  des  cas  l'étber  commençât  i 
bouillir  dans  Ic'lube  propre  a  i5o*  environ  ^  quelquefois 
cependant  l'eau  de  la*  jarre  s'est  élevée  k  une  plus  baute 
teinpératur^^sans  produire  rébuUition*  Une  fois  elle  s'est 
élevée  a  fjS^  sans  produire  plus -d'une  .ou  .deux  bulles  iso- 
lées. Dans  ce  cas  un  fragment  de  v^re  produisait  une 
ébullition  abondante  qui  se  continuait  jusqu'<i  ce  que  la 
température  du  fluMe  Cut  ramenée  à  1 25"^*  On  ^'apercevait 
plus  alors  qa'uu  petit  nombre  de  bulles  isoléesv  Un  copeau 
de  cèdre  introduit  dans  le*  fluide  à  ce  moment  y  détermi- 
nait une  rapide  ébuUitiotié  Dans  une  expérieuce  ,  leisitrois 
corps  sus -mentionnés ,  la  limaille  de  cuivre  ,  les  fragmens 
de  verre  et  les  copeaux  de  bois  ftfrent  ajoutés  successive- 
ment a  la  même  j^orliun   d'<:>ther,  et  cbacuo  deux-paunt 


à 


PIS    PBABiyiAciE.  5t5 

jouir,  de  la  propriété  de  rppcodùirp.  rébuilition  lorsqu'elle 
av«4it  céisé  d'êtfe  .'produite  par'  le  ièorp's  {Précédemment  ero^ 
ployé.  L'immecsioo  du  thermomètre. dans  Téther  détermi* 
naît  la  formation  fles  boUes  à  une  lempérature  de  plu- 
sieurs degrés  du-dessous  dn  point  auquel  Tébullîtion  aui^it 
eu  lieu  sans  le  thermomètre  ;  mais,  au  bout  de  quelque  temps, 
Teffet  de  cet  instrument  n'était  plus  sensible ,  et  j'observai 
qu'eu  plongeant  le  thermom:ètre  dans  l'éther  et  en  le  reti- 
rant alternativement ,  H  se  produisait  des  bulles  à  chaque 
iniraersion. 

.  Il  me  sembla  que  les  coptaux  de  cèdre,  pour  produire  un 
plein  efict ,  jdevaient  être  parfaitement  secs ,  et  je  m'aperçus 
aussi  que  le  bois  qui  avait  été  une  fois  employé  ,  quoique 
parfaitement  aec ,  n'avait  pas  la  même  puissance  que  des 
oopeanst  frai^.' Une  fois  des*  copeaux  frai  s,  successivement 
ajoutés  à  uàe  portion  d^éther ,  ont  ramené  le  point  d'ébul- 
lition  de  i5oà96\ 

L'eOetdes  copeaux  de  cèdre  parut  être  plus  reinarquable 
lorsqu'on  plongeait  dans  la  môdie  jarre  d'eau. deux  tubes 
d'éther ,  l'un  sans  Hdl/iTtioo,  l'autre  avec  les  cbpeau^.  Dans 
une  expérience  où  Téthèr  seul  bouillait  à  peine  â  iSS"", 
dégageant  4eulement.de  temps  en  temp»  quelques  bulles 
kolées,'on  observait  dans  le  tube  contenant  un  morcieau 
de  cèdre  une  violente  ébulUtion*  La  température  fut  gra- 
duellement abaissée  •  et  même  à  io2<>  un  courant  continu 
de  petites  bulles  se  laissait  encore  voir  facilement. 
'  Dans  le  dessein  de  voir,  si  l'alcohol  donnait  lieu  à'  de  sem- 
blables phénomène^ ,  je  ohauffîti  une  certaine  quantité  d'aï- 
eohol  d'une  pesanteur  spécifique-  de  848^  daus  un  matras 
k  la  lampe  à  esprit-de-vin:  Le  thermomètre  plongé  dans  ie 
fluide  marquait  1 812''..  J'éloignai  là  lampe;  et  l'ébullillon  ces- 
sa'; mais  en  plongeant  dans  l'alcôhol  un  copeau  dé  cèdre  , 
je  vis  comme  s^échapper  de  ce  copeau  un  courant  de  bulles. 
La  température  du  fluide  était  alors  de  i^"^  au-dessous  de 
son  premier  point  d'ébullition.  Dans  une  autre  p/brtioa  d'al- 


5l6  JOUliNAL 

cohol  où  des  courans  rapides  et  Une  sorte  de  sifflement  an- 
nonçaient une  prochaine  éballition,  fe  pjrojetai  de  la  limaille 
de  cuivre.  L*ébullition  fut  considérablement  hâtée  et  con- 
tinua tumultueusement  et  par  secotosses,1es  bulles  semblant 
toujours  s'échapper  de  la  limaille.  Dans  une  dernière  expé- 
rience^ le  point  d'ébullition  de  Talcohol  fut  réduit  de  iof 
à  4o**  par  l'immersion  successive  de  copeaifx  de  cèdre. 

Je  désirais  savoir  si  Ton  pouvait  produire  des  effets  ana- 
logues sur  Teau.  Dans  ce  dessein  je  plongeai  une  petite 
quantité  d'eau  bien  bouillie  et  distillée  dans  une  fiole  coft" 
tenant  de  Feau  alors  dans  un  #tat  de  rapide  ébuUition. 
L'eau  du  tube  ne  fut  pas  sensiblement  affectée*  J'éloignai 
la  lampe  qui  avait  servi  à  faire  bouillir  l'eau,  etrébuUi- 
tioQ  cessa  sur-le-champ.  J'y  projetai  quelques  fragmens  de 
cèdre  ^  et  je  vis  se  succéder  pendant  quelques  instansdesr 
coui^ans  très-s^isibles  de  bulles  qui  semblaient  comme  lan- 
cées par  ces  fragmens.  Dans  une  seconde  expérience  j'em- 
ployai de  la  limaille  de  cuivre.  Une  multitude  4^  bulles 
s'attacha  sur-le-champ  k  la  limaille ,  s'éleva  rapidement 
jusqu'à  la  surface  du  liquide ,  et  souvent  elles  entraînaient 
le  métal  avec  elles  ;  toutefois  je  n'ose  décider  jusqu'à  quel 
point  par  rapport  à  l'eau  le  phénomène  peut  dépendre  d'une 
certaine  quantité  d'air  tenu  en  dissolution  ou  adhérent  à  la 
surfacedes  corps  introduits ,  quoique  l'étendue  et  la  durée 
des  effets  que  j'ai  observés  me  permette  à|>eine  de  les  attri-^ 
buer  à  cette  cause^ 

J'ai  simplement  exposé  lés  faits  tels  qu'ilsse  sont  pré- 
sentés à  moi  sans  chercher  à  les  expliquer.  Ces  résultats 
étaieqt  pour  moi  aussi  nouveaux  qu'inattendus  ;  mais  je 
crois  les  avoir  établis  exactement. 

Depuis  le  travail  détaillé  ci-dessus ,  j'ai  fait  sur  le  point 
d'ébullition  de  l'eau  quelques  expériences  additionnelles 
qui  semblent  montrer  d'une  manière  plus  décisive  que  ce 
fluide  a  la  même  propriété  que  j'ai  aperçue  dans  l'éther, 
mais  à  un  degré  beaucoup  moindre. 


^ 


DE    l^HAK^ACIE.  Sf] 

Je  chauffai  à  la  lampe  une  solulion  saturée  de  muriatc  dje 
soude  ^  à  210''  elle  était  dans  un  état  de  vive  agitation  et 
frémissait  violemment;  à  2 14**  il  se  dégageait   quelques 
bulles  isolées  •,  à  2 18  ou  2^9**  on  pouvait  dire  qu'elle  était 
eh  ébullition.  Je  plongeai  dans  la  dissolution  saline  chauffée 
un  tube  à  expérience  y  contenant  de  Teau  privée  d*air  par 
Tébullition  ,  et  au  bout  d'une  secondé  ou  deux  l'eau  com- 
mença de  bouillir.  J'éloignai  la  lampe  *,  la  dissolution  saline 
cessa  de  bouillir ,  mais  dans  l'eau  rébuUition  se  contidua 
pendant  quelque  temps  encore  ;  elle  cessa  à  218''  ou  217^ 
environ ,  mais  fut  renouvelée  sur-le-champ  par  l'immersion 
de  quelques  fragmens  de  cèdre.  Je  plaçai  de  nouveau  sur 
la  lampe  la  dissolution  saline ,  et  j^y  plougeai  un  tube  k 
I expérience  contenant  une  certaine  quantité  d'eau  et  un 
thermomètre.  L'eau  du  tube  ne  commença  de  bouillir  que 
lorsque  le  thermoiùètre  se  fut  élevé  à  2 16  ou  21  j®.  J'y  plon- 
geai des  fragmens  de  bois  qui  augmentèrent  singulièrement 
rébuUition  comme  habituellement.  Je  maintins  |)endant 
quelque  temps  le  fluide  à  cette  température.  Je  plongeai 
dans  l'eau,  et  j'en  retirai  alternativement  les  corps  étran- 
gers mentionnés  précédemment ,  et  de  cette  manière  je 
hâtai  et  je  suspendis  TébuUition  plusieurs  fois  dé  suite.  Il 
semblerait  donc  que  le  point  d'ébuUition  des  fluides  s«us 
la  même  pression  atmosphérique  est  moins  uniforme  qu'on, 
ne  l'a  généralement  supposé ,  et  qu'elle  est  matériellement 
influencée  par  la  présence  des  corps  étrangers.  Pour  l'éther, 
la  diflerence  s'élève  quelquefois  à  5o^  ou  davantage ,  et  pour 
l'eaii  à  4  ou  5**.  J.  Bostock. 

{Annah  of  Philosophy*  )  Mars  182$* 


5l8  JOVENAL 


•  t>m9»*m*m  •««' 


DE  L'ECiJRCE  DE  CEDRELA  FEBRIFUGE  ; 

'  Par  M.  Nebs  d'Escmbeck. 

Le  docteur  Blâme  a  décrit ,  daiu  les  Mémoires  de  la  Sor 
riété  de  Batavia  (i)  ,  un  arbre,  qu il  a  trouvé,  dans  File  de 
Java  y  et  dont  Técorce  passe  pour  un  qijùnquina  des  Indes 
Orientales.  Cet  arbre ,  appelé  Suren  par  les  Javans  ,  ap- 
partient k  la  famille  naturelle  des  méliacces  ,. ainsi  que  les 
AfahagoniÇ  Swielenia  )  dont  une  espèce  offre  pareillement 
une  écorce  fébrifuge  déjà  essayée  en  médecinepar  Th..  Duq- 
cnn  ,  sous  le  nom  de  Soymida. 

Cet  arbre  a  été  désigné  par  Roxburgh,  dans  sa  descrip-^ 
tion  des  plantes  de  Coromandel ,  côte  où  il  croît  aussi  ,  sous 
le  nom  de  cedrela  toona  {%).  Son  bois ,  qui  est  d'un  rouge- 
brun  ,  présente  beaucoup  d'analogie  avec  celui  d'acajou- 
mohagon  ,  et  nous  en  avons  des  échantillon3  sous  le   nom 
de  bois  de  toon.  M«  Nées  d'Esenbeck  donne  la  figuJré  des 
fleurs  et  des  fruits  de  cet  arbre  d'après  le  docteur  Blume. 
Ses  feuilles  pinnée^  ont  des  folioles  ovales  lancéolées ,  acu- 
minées ,  peu  dentées  ,  sont  glau<£ues  en  dessous.  La  flear 
a  ciaq  pétales  ,  cinq  étamines  ^  un  style ,  une  capsule  H* 
gneuse  à  cinq  valves  et  cinq  loges.^  le  calice  a  cinq  divisions; 
elle  natt  en  corymbes  axillaires  paniculés. 

L'écoixe»  longue  de  quelques  pouces,  est  épaisse  de  six 
à  huit  lignes  ,  rugueuse  ,  d^un  brun  rouge  ^  d'une  saveur 
astringente  amère.  Sans  entrer  ici  dans  le  détail  des  essais 
chimiques  faits  pour  en  connaître  les  principes  conslituans, 
nous  dirons  que  Téther ,  Talcohol ,  Peau  en  ont  extrait  une 
matière  résineuse  astringente  particulière ,  puis  une  sub- 


(t)  f^srhandelingen  van  ket  BatatnaasKh  genoatschop  van  Kuaslea  ett 
ff^etensckappen  ,  tom.  IX,  p.  i35. 

(a)  Pimni.  coixmm.  ;,,  tom.  121,  lig.  a3S.  VillUenow,  Act  sat.  car.  Be- 
roi,  l\%  p,  it|8» 


^  «a- 

D  E    P.H  AU  M  A.€:i  K,  i>19 

staiice  gomtneuse  l;»runc  ,  àa^ringenie  anéêi ,  et  une* auire 
madère  gommense  brune ,  îosipide ,  de  nature  extrattif^ , 
qui  ne  parait  pmnt  analogue  -a  la  siârîère  tannanle  f^rAi 
d0  l'iimlîiid;  La  substapoë  .gommo^astrin^ûte  ai^dèd  rap*. 
ports  avec  edle  que  Trommsdorf  a  trouvée  (l&iift le-ta*- 

tatlllia*  '    '•  .    •  '■    ■>  '    »  •     .    I     «•''•.  i'  '    ♦  «:  .:  ;rr'".  ,v!/ 

-  'CTeèt  comme  aMritigente  et  ionique  que  cieUè  éiiote&  ndon^ 
tre  de^  propriété»  '£jbrif)Li^ésrCDnveusfbI^'d«fnft  It^i  îietiK 
humides  ermaréGiiigeùic  4<ss  Iiiâeé  Orkmale».        >J>iJi'Vu> 


t     « 


Description  d'un  appareil  pow filtrer  à  Fàbri  dtPconictùi 

de  T  atmosphère}  par  M n  DoiïàVàn. 

»   »  • 

Cet  appareil  a  été  employé  avec  succès  par  M..  Dona- 
yan ,  pour  filtrer,  des  solutions,  d'alpali  c^jistiquc,  L'ins- 
j  pectibn  de  la  gravure  circontre,  indiquera  la  nature  de  cet 

instrument.  Il  consisté  en. deux  vaisseaux  de  verre,  doni 
Iç  supérieur  Â  a  un  col  garni  d'un  bouchon  de  liège  fin 
bien  ajusté  ;  et  perforé ,  pour  adinettre  l'une  des  extrémi- 
té3  du  tube  C\M  pai^tijefinCérieure  du  vaisoeau  A  ^  ter- 
mine: en  un  tube  d'en tomioii:)'. lequel  9'aiust^  d^l^is^.l'orifîce 
du  vaisseau' inférieuir  D ,  soit  à  frottement,  soit  au  moyeu 
'  d'un  lut  ou  d'un  boucboa^  de  liège  percév  Le  vaisseau  D  4 
aussi  un  autre  col  e,  qui  reçoit  Tautre  feKtrémité  du  t^be  C; 
]a  jonction  en  eat  assurée  par  uu  boucboa  de  Uége  pei^igé  ou 
par  du  lut.  ::/..; 

La  gorge  du  tuyau  de  Tentoniioir  ^st  férpiée  par  uuq 
sorte  dé -bouchon-  eu  toile  com.mune./i2i?/aa^7i^^£  roulée ,  il 
faut  éviter  que  ce  bouchon  (presse  les  parois  du  tube  de 
l'entonnoir.  Le  tub^^c  étant'enlevé ,  pu  introduit  la  splu* 
tion  dans  Torifice  byon  laisse  perdre  les  premières  goût 7 
tes ,  puis  on  réunit  toutes  les  parties  de  l'appareil.  La  fil- 
'  tration  peut  se  continuer  sans  qu'il  y  ait  possibilité  d'ab- 
sorption d'acide  carbonique  par  l'alcali. 


520  JOURI«AL 

Le  mode  d'action  de  cet  ingéuîeux  appareil  est  trop  fa-* 
cîlo  a  saisir  pour  exiger  aucune  explication;  oM^is  M.  Do- 
Bayan  observe  que  les  vaisseaux  de  verre  vert  doivent  être 
préférés  à  cens  de  verre  blanc ,  le  premier  étant  beaucoup 
moins  attaquable  que  l'autre  par  les.  alcalis  fixes. 

Cet  appareil  est  utile  pour  la  filtration  des  liquides  aux- 
quels Taccès  de  Tacide  carbonique,  ou  Thumiditéde  Fat- 
mosphère  seraient  nuisibles ,  dé  même  que  pour  la  fil- 
tration  des  substances   volatiles ,   comme  Talcobol ,  les, 
éthers ,  les  fluides  ammoniacaux,  etc.  Si  Ton  substitue  au  - 
tampon  de  toile,  du  verre  grossièrement  pulvérisé  ou  du 
sable ,  on  pourra  l'employer  i  filtrer  des  acides  corrosifs-^ 
qui  s'affaibliraient  par  labsorption  de  1  eau  atmosphéri- 
que, (armais  of  philosophjS) 
Août  i8i5. 

Desceiption  dtun  couteau  à  tranchant  circulaire ,  présenté 
par  les  sieurs  Arnheitee  et  Petit  ,  à  t  Académie  royale 
de  médecine  de  Paris^  le  ij  septembre  iSaS. 

Ce  couteau  ou  cisaille ,  à  tète  de  compas ,  fixé  à  l'extré^ 
mité  par  un  boulon  à  éerou ,  esV  garni  de  deux  platines 
en  cuivre  noyé  dans  l'intérieur  de  l'épaisseur  du  fer  pour 
rendre  le  frottement  plus  doux. 

jA  deux  pouces  du  boulon,  la  branche  fixée  sur  nn  plateau 
par  uf^ux  supports  taraudés  avec  leur  écrou ,  porte  une 
lunette  aciérée  et  trempée ,  ce  qui  forme  le  point  d'appui 
qui  sert  à  placer  la  racine  que  l'on  veut  couper. 

La  branche  supérieure  porte  le  tranchant  qui  est  ajusté 
à  queue  d'à  ronde  et  assurée  par  trois  vis ,  ce  qui  donne  la.  ^ 
facilité  de  démonter  le  couteau  et  de  le  remplacer.  L'acqué- 
reur peut  en  avoir  de  rechange  en  cas  d^accident. 

Celte  cisaille  peut  couper  les  racines  les  plus  dures  en 
petits  morceaux  et  en  tranches,  aussi  les  herbages  de  toutes 
espèces. 


/ 


DE      PHARMACIE.  Sll 

EXTRAIT 

« 

D^un  rapport  sur  un  couteau  ou  cisaille  à  tranchant  cir-^' 
culaire  pour  couper  toutes  espèces  de  racines ,  tiges , 
plantes ,  etc.  ^fait  à  F  académie  royale  de  médecine  , 
section  dô  pharmacie ,  par  MM*  Boullay  et  Heiïry. 

—ê 

Cette  (risaille  à  tété  de  compas  est  disposée  de  manière 
que  la  branche  inférieure  ,  fixée  sur  un  plateau  par  deux 
supports  taraudée  avec  leurs  ccrous  ,  porte  une  semelle 
circulaire  aciérée  et  trempée  formant  point  d'appui;  sur 
cette  semelle  on  place  Tobjet  que  l'on  veut  couper.  Â  la 
branche  supérieure  est  un  tranchant  parabolique  fixé 
par  un  ajustement  de  queue  d'aronde  et  trois  vis ,  ce  qui 
assure  la  lame ,  la  rend  facile  à  démonter  et  à  remplacer 
par  une  autre  en  cas  d'accident. 

Ce  couteau  présente  tous  les  avantages  que  l'on  peut  dé- 
sirer*, il  est  beaucoup  plus  solide  que  celui  de  M.  Gail- 
bert,  la  lame  est  plus*forte,  et  elle  né  peut  dévier  de  sa 
course ,  conime  il  arrive  quelquefois  à  ce  dernier,  dont  le 
tranchant ,  en  forme  de  faulx ,  ne  résiste  pas  aux  corps 
très-durs.  On  ne  peut  nier  cependant  que  le  couteau,  de 
M.  Guiibert  ne  soit  également  utile  dans  beaucoup  de  cir- 
constances.' 

Le  couteau  ,  présenté  à  la  section.)  occupe  peu  d'espace  \ 
on  le  fixe  à  volonté  sur  une  table ,  sur  ua  billot  en  bois  , 
on  sur  tout  autre  corps  solide. 

/  -Nous  avons  proposé  à  MM.  Arnhettier  et  Petit,  inven- 
teurs de  cette  cisaille,  quelques  améliorations  pour  rendre 
l'usage  de  cet  instrument  plus  facile  :  i°.. d'élever  un  des 
bras  de  cette  cisaille ,  afin  que  la  main  de  celui  qui  opère 
lie  soit  pas  comprimée;  2°.  de  placer  près  la  semelle  cir- 
culaire une  espèce  de  sabot ,  afin  de  faciliter  Vinlroduc- 
tion  des  corps  et  de  parer  à  tous  les  dangors.  On  pourrait 


«t 


^. 


5^4  lOU&NAL    DE      PHARMACIE. 

pays  et  par  M.  le  médecin-înspectenr,  c'^  qae  Todenr 
iTfajdrogèae  sulfuré  devient  très-sensîble ,  lorsque  le  cîel 
est  orageux  :  état  de  Tatmosphère  qui  probablement  -faci- 
lite la  réaction  des  principes  qui  se  trouvent  en  présence, 
et  la  décomposition  des  hydro^nlfates  que  contiennent  les 
boues  de  cette  fontaine» 

Déjà,  lorsqu*au  mois  de  juillet  18214  1  iKms  nous  occa- 
pions  de  1  analyse  des  eaux  ferrugineuses  dé  la  fontaine  de 
VÉpervière ,  nous  avions  eu  occasion  de  remarquer  un 

Îhénomène  analogue  que  M.  Chevreul  vient  de  constater, 
fne  bombe  de  cette  eau ,  abandonnée  pendant  quelques 
)Ours  dans  notre  laboratoire ,  présenta  rôdeur,  la  saveur 
et  tous  les  caractères  chimiques  de  Fhydrogène  sulfuré. 
Surpris  de  ce  fait,  nous  eûmes  recours  aux  lumières  de 
notre  savant  compatriote  ,  M.  Proust ,  qui  nous  Texpliqua 
et  nous  dit  qu  il  avait  eu  occasion  d^en  constater  un  sem- 
blable ,  en  faisant ,  il  y  a  dix  ou  douze  ans ,  Taaalyse  d'uue 
eau  séléniteuse  des  environs  de  Madrid  (i). 

Veuillez,  messieurs,  si  vous  le  jugez  convenable,  insé- 
rer notre  lettre  dans  le  prochain  numéro  du  Journal  de 
Pharmacie ,  et  croire  à  la  considération  distinguée  de 

Vos  très-humbles ,  etc. 

L.  GODFEOI  et  P.  ÂUDOT. 


(i)  Je  me  permettrai, a  Poccasion  de  cette  lettre ,  de  faire  uoe  obser- 
Tatîon  sur  eertaincs  eaui  minérales  naturelles  que  Ton  expédie  chaque 
jour  à  Paris.  Il  arrire  souvent ,  et  surtout  pour  celles  de  Vichy ,  q«« 
€|uelque8  bouteilles  dégagent,  après  un  espace  de  temps  variable,  une 
odeur  d'bydrogcoe  sulfuré  trés'proooncée  ;  aussi  arrive-t-il  souvent  des 
plaintes  de  la  part  des  me'decins  et  des  malades  qui  font  usage  de  ces 
eaux.  Il  parait  que  la  matière  organique ,  et  quelquefois  U  présence  du 
))0ttcftion ,  peurent  amener  ce  changement  dans  ces  eaux  j  mais  elles  ne 
deviennent  nullement  nuisibles,  et  nue  simple  exposition  à  Tair  pendant 
cjuelques  heures  peut  leur  rendre  leur  propriété  prcmicre.  Ce  fait,  deja 
observé  par  plusieurs  de  nos  confrères.,  ftlM.  Boudet,  Plaoche ,  Boni- 
lay,  etc. ,  m'a  engagé  a  présenter  cette  netc  ,  afin  de  rassurer  les  tac- 
tlucins.  ^  Henry  liis. 


4t_.A. 


DE     PHABM\.CI£.  5^3 

•        Extrait  (Tune  lettre  adressée  à  MM.  Hewry. 

Angers ,  le  7  septembre  iS^S.* 
Messieurs, 

/ 

M.  Proust  vient  de  nous  communiquer  votre  intéressant 
Manuel  d*anàljse  chimitjue  des  eaux  minérales ,  que  vous 
lui  avez  envoyé.  Nous  y  avons  vu  avec  le  plus  grand  plai- 
sir, à  l'appendix  pu  vous  traitez  de^  boues  minérales,  votre 
opinion  liypothéiique  §ur  la  formation  de  l'hydrogène  sul- 
furé dans  quelques  eaux  minérales ,  et  la  décomposition 
des  sulfates  par  les  substances  ôrganîqties  quî  peuvent  se 
rencontrer  dans  ces  eaux  (i). C'est  uti  trait  dé  lumière  qui  est 
venu  nous  éclairer,  au  moment  où  nous  nous  o<^Ctipons  de 
l'analyse  des  eaux  de  la  fontaine  de  Marti gné-^Hand ,  si- 
tuée? ~b  quelques  lieues  d*Angers.   ' 

Cette  fontaine,  dont  les  eaux,  réputées  stilfuf euses  dans 
le  pays ,  ont  toujours  été  citées  comme  telles  pai^  leâ  au- 
teurs qui  en  ont  parlé,  ne  nous  a  indiqué  aUcune  trace 
d'hydrogène  sulfuré  ou  d'hydro-sulfate  par  les  réactifs  les 
plus  sensibles  que  nous  avoris^mployés  ,  soit  sur  les  lieux 
niênies,soit  dans  notre  laboratoire. Cependantla  saveur  de  cet 
eau,  reconnue  parfaitement  analogue  à  celles  des  fontaines 
de  Bonnes ,  Bagnères ,  Barèges ,  par  plusieuts  personnes 
qui  avaient  été  à  ces  dernières  source^ ,  la  coloration  en 
noir  d'une  pièce  d'argent  laissée  long-temps,  il  est  vrai , 
dans  la  fontaine ,  l'odeur  sulfureuse  dont  elle  imprègne 
quelquefois  les  linges  lavés  dedans  ,  tous  ces  motifs  nous 
excitèrent  à  faire  toutes  les  recherches  convenables.  Nous 
vidâmes  donc  la  fontaine;  et  les^ boues  recueillies ,  traitées 

far  Tacide  chlorique ,  manifestèrent  fortement  Todéur  de 
hydrogène  sulfuré. 
Il  est  encore  un  fait  bien  constaté  par  les  habitans  du 

(i)  Celte  opinion  ,  comme  les  auteurs  du  Manuel  Pont  indique',  avait 
|Trimitiveroent  e'té  donnée  par  M.  Chevreul ,  pour  la  formation  de  quel- 
ques bydrosulfutes  dans  les  eaux  minérales. 


5^4  JOURNAL    DE      PUÀRlIiACIE. 

pays  et  par  M.  le  médecin-inspecteur,  c'^t  que  TodeuT 
d^hjdrogène  sulfuré  devient  très-sensible ,  lorsque  le  ciel 
est  orageux  :  état  de  Tatmosphère  qui  probablement  faci- 
lite la  réaction  des  principes  qui  se  trouvent  en  présence, 
et  la  décomposition  des  hydro-sulfates  que  contiennent  les 
boues  de  cette  fontaine. 

Déjà,  lorsqu'au  mois  de  juillet  i8a4  t  nous  nous  occu- 

Î ions  de  Tanalyse  des  eaux  ferrugineuses  àè  la  fontaine  de 
'Épervîère ,  nous  avions  eu  occasion  de  remarquer  un 
Ebénomène  analogue  que  M.  Chevreul  vient  de  constater, 
fne  bombe  de  cette  eau ,  abandonnée  pendant  quelques 
jours  dans  notre  laboratoire,  présenta  Vodeur,  la  savear 
et  tous  les  caractères  chimiques  de  l'hydrogène  sulfuré. 
Surpris  de  ce  fait,  nous  eûmes  recours  aux  lumières  de 
notre  savant  compatriote ,  M.  Proust ,  qui  nous  l'expliqua 
et  nous  dit  qu'il  avait  eu  occasion  d'en  constater  un  sem- 
blable ,  en  faisant  »  il  y  a  dix  ou  douze  ans ,  l'analyse  d'ua^ 
eau  séléniteuse  des  environs  de  Madrid  (i). 

Veuillez,  messieurs,  si  vous  le  jugez  convenable,  insé- 
rer notre  lettre  dans  le  prochain  numéro  du  Journal  de 
Pharmacie* ,  et  croire  à  la  considération  distinguée  de 

Vos  très-humbles ,  etc. 

L.  GODFROI  et  P.  AuDOT. 


(i)  Je  me  permettrai, a  roccasion  de  cette  lettre  ,  de  faire  une  obscr* 
Tation  sur  certaines  eaui.  minérales  naturelles  que  Ton  expédie  chaque 
jour  à  Paris.  Il  arrite  souvent,  et  surtout  pour  celles  de  Vich/,  Ç"* 
quelques  bouteilles  dégagent ,  après  un  espace  de  temps  variable,  une 
odeur  d^bvdrogèoe  sulfuré  très'prononcée  ;  aussi  arrive-t-il  souvent  oes 
plaintes  de  la  part  des  médecins  et  des  malades  qui  font  usage  de  cet 
eaux.  Il  parait  que  la  matière  organique,  et  quelquefois  la  présence  du 
}>ouchoii ,  peurent  amener  ce  changement  dans  ces  eaux ^  mais  elJes  ne 
deviennent  nullement  nuisibles,  et  «ne  simple  exposition  a  Pair  pendant 
quelques  heures  peut  leur  rendre  leur  propriété  première.  Ce  fait,  d^J* 
observé  par  plusieurs  de  nos  confrères  ,  MM.  Boudet ,  Planche  ,  Boni- 
lay,  etc.',  m'a  engagé  à  présenter  cette  n»tc  ,  afin  de  rassurer  les  wc* 
Jocins.  y  Henry  iils. 


4ÊtiJâ 


Joh 


'irru 


•-4 


BULLETIN 

TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  ^ 

DE  PARIS  5 

iigé  par  M.  Henry  ,  secrétaire  général ,  et  par  une 

Commission  spéciale. 


EXTRAIT  DU  PRQCÈS  VERBAL 

De  la  séance  du  1 5  noi/embre^ 

L.e  secrétaire  général  donne  lecture  du  titre  de  plusieurs 
3urnaux  nationaux  el  étrangers. 

M.  Labarraque  fait  hommage  à  la  Société  de  son  ouvrage 
Ayant  pour  titre  :  Emploi  des  chlorures  d'oxide  de  sodium 
et  de  chaux^ 

L/e  même  offre  ,  de  la  part  de.M.  le  docteur  Bompard , 
ranalyse  du  dernier  ouvrage  de  M.  Alibert ,  intitulé  Phy^' 
siologie  des  passions. 

M.  Lebreton ,  pharmacien  à  Angers,  adresse  une  note 
relative  à  Fexamen  d'un  sable  tltanifère  trouvé  sur  les  bords 
de  la  Loire.  Ce  travail  est  renvoyé  à  une  commission. 

M.  Boudet  oncle,  commissaire  près  TAcadémie  des 
sciences ,  rend  le  compte  suivant. 

M.  Geoffroy  Saint-Hilaire  lit  un  nouveau  mémoire  dans 
lequel  on  voit  que ,  profitant  de  la  découverte  qu'il  avait 
faite  d'un  poumon  aérien  ajouté  à  l'organe  respiratoire 
aquatique  dans  le  Burgus  Latro^  et  guidé  par  son  prin- 
cipe de  l'unité  d'organisation ,  il  a  cherché  et  trouvé ,  mais 
avec  des  modifications  variées  ,'  ce  double^organe  dans  les 
.  crustacées.  , 


5l6  BULLETIN  DES  TRAVAUX 

Le  même  présente  à  rAcadémie  plusieurs  individas  vi- 
vans  du  crabe  vulgaire  dit  le  Menas  y  et  du  crabe  dit  le 
Poupart ,  et  démontre  le  mécanisme  du  double  organe  res- 
piratoire  dont  ils  sont  pourvus. 

MM.  Gaymard  et  Quay  pré^ntent  un  mémoire  qui  con- 
ticiit  des  remaraues  zoologiques  sur  les  polypes ,  suivies 
d'un  tableau  delà  distribution. géographique  des  polypiers. 
Suivant  ces  naturalistes,  les  polypiers  ne  forment  point 
des  lies ,  comme  on  le  croyait  généralement  \  ils  ne  font 
qn^encroûter  les  rodhers  qui  servent  de  base  à  ces  îles.  Ces 
animaux  ne  participent  pas  à  une  vie  commune,  et  la  qualité 
vénéneuse  des  poissons  qui  passent  fausseûient  pour  s'en 
nourrir  ne  peut  leur  être  attribuée. 

M.  Latreille  fait  un  rapport  verbal  favorable  sur  le  pre- 
mier volnnie  de  la  description  faite  par  M.  le  comte  Defean 
des  (Coléoptères  de  son  immense  collection  ;  mais  il  n'ap- 
prouve pas  ce  naturaliste  de  blâmer  l'invasion  de  Tanato- 
mie  et  de  la  physloVogie  dans  la  zoologie ,  et  de  paraître 
vouloir  réduire  la  science  entomologique  à  une  simple 
classification. 

M.  Dulong  lit  un  mémoii>e  sur  le  pouvoir  réfringent  des 
fluides  élastiques.  Ce  pouvoir  peu  connu ,  malgré  quel- 
ques expériences  de  MM.  Arrago  et  Biot ,:  M.  Dulong  a  pu 
l'apprécier  à  l'aide  d'un  instrument  de  son  invention  ;  il  a 
reconnu  i^.que  la  déviation  :de*  la  iDmière  dans  les  gaz 
n'est  pas. en  raison  de  IcnÂr- densité^  a*^  qu'on  ne  peut  pas 
déduire  le  pouvoir  réfringent  d'un  gaz  composé  des  pouvoirs 
réfringens  dont  jouissent  les  corps  qui  le  composent  \  3^  que 
ce  pouvoir  est  tantôt  plus  fort,  tantôt  plus  faible  que 
celui  qui  résulterait  en  prenant  une  moyenne  entre  ceux 
des  corps  composans.  M.  Dulong  ignore  la  cause  de  ^  ces 
anomalies.  .       .     ' 

M.  Geoffroy  Saint-Hilaire  fait  connaître  la  structure  et 
la  composition  olfactive  dans  les  poissons ,  et  spécialement 
dans  le  congre. 

M.  Vauquelin  fait  apprécier  à  l'Académie  le  mérite  de 
l'analyse  que  M.  Laugier  a  faite  de  l'oxide  de  fer  nommé 
résiuile  par  M.  Haùy.  Cet  oxide  contient  un  cinquième 
d'acide  arseniquc  ,  outre  l'acide  sulfurique  que  Klaprotb 
y  a  trouvé. 


y . 


DE    L\    SOCIÉTÉ    DE    PHARMACIE.  SsTf 

Lorsque  M.  Laugier  a  lu  son  mémoire  à  TAcadémie 
de»  sciences ,  on  ignojrait ,  et  il  ignorait  lui-même  ,  que 
plusieurs  mois  auparavant  M.  Stromeyer  avait  trouvé  l  a- 
cide  arsenique  dans  une  autre  variété  de  fer  fésinite  ^  son 
résultat  confirme  donc  celui  que  M.  Stromeyer  avait  obtenu 
antérieurement. 

Le  bureau  du  commerce  et  des  colonies  prie  rAcadémie 
de  s^occnper  a  résoudre  la  question  suivante  : 

Le  sulfate  de  soude  peut-il ,  par  les  procédés  de  la  chi- 
mie ,  être  converti  en  muriate  de  soude  ;  et  si  cette  conver- 
sion est  possible  ,  les  frais  qu'elle  occasione  excéderaient-^ 
ils  les  droits  que  paie  le  sel  marin?  (  3  décimes  par  kilog.). 

M.  Boudet  fait  aussi  un  rapport  sur  deux  numéros  du 
Journal d Agricidlure ,  adressés  par  M.  Limousin  Lamothe 
son  rédacteur.  ■ 

N. 

La  Société  reprend  la  suite  de  ses  travaux. 

M.  Robinet ,  au  nom  d\ine commission,  fait  un  rapport 
sur  Ije  mémoire  de  M.  Dulong,  ayant  pour  titre  :  De  la 
Résine  des  baumes, 

MM.  Cadet-de-Gassicourt  et  Tassart  font  un  rapport 
sur  la  note  adressée  par  M.  Desmarets  ,  sur  un  nouveau 
moyeh  de  conservation  applicable  à  la  pharmacie  et  à 
Féconomie  domestique* 

Les  rapporteurs  pensent  que  le  procédé  de  M»  Desmarets, 
d'ailleurs  très-ingénieux ,  est  $usceptible  de  quelques  Ino- 
difications  et  améliorations j  ils  ont  répété  plusieurs  fois 
les  expériences  qui  leur  ont  démontré  qu'il  n  existait  pas 
une  grande  différence  entré  les  substances  pharmaceuti- 

?ues  conservées 'avec  Vacide  carbonique  ou  sans  cet  agent. 
)n  a  fait  observer  même  que  souvent  l'acide  carbonique 
avait  donné  à  des  fruits  conservés  dans  ce  gaz  une  saveur 
particulière  due  à  une  sorte  de  fermentation. 

MAL  Boudet  neveu  et  BouUay  font  un  rapport  .sur  le 
procédé  indiqué  par  M.  Desruisseaux  ,  pharmacien  à  Ver- 
sailles/pour  la  préparation  dii  sirop  de  groseilles  et  la 
conservation  de  quelques  sucs  acides.  Les  rapporteurs  de- 
mandent son  admission  comme  membre  correspondant. 

M.  Kobiquet  lit  une  note  sur  l'extraction  de  la  strych- 
ni  no.'  Ce  mémoire  sera  inséré  dans  le  Bulletin  des  tras^aux^ 


5^8  BULLETIN    PES    TRAVAÛÏ 

M.  Moutillard  fait  nn  rapport  verbal  sur  le  précis  ana- 
lytique des  travaux  de  rAcadémîc  royale  des  sciences, 
belles-lettres  et  arts'dè  Rouen  ,  pendant  Tannée  i8a4« 

M.  Robinet  annonce  qu^il  a  examiné  les  Archives  delà 
Société  des  pharmaciens  de  F  Allemagne  septentrionale;  les 
numéros  que  lui  a  remis  là  S6ciété«contiennent  des  maté- 
riaux assez  importans  qu'il  n'est  pas  possible  d'analyser 
dans  un  rapport  verbal ,  mais  qui  exigeraient  uu  rapport 
particulier  si  la  Sociétéjugeait  convenable  de  Tinsérer  dans 
le  Bulletin  de  ses  travaux. 

M.  Boutron  fait  un  rapport  sur  le  procédé  envoyé  par 
M.  Galvani ,  pharmacien  à  Venise  ,  pour  la  préparation  de 
la  crème  de  tartre  soluble.  %jR  note  et  le  rapport  sont  ren- 
voyés à  la  commission  de  rédaction. 

M.  Bussy ,  conjointement  avec  M.  Blondcau ,  fait  nn 
rapport  sur  le  travail  de  M.  Casaseca,  qui  a  pour  titre: 
De  la  réaction  du  nitrate  (fargent  et  des  substances  végé- 
taies.  Cette  note  et  le  rapport  sont  renvoyés  à  la  commis- 
sion âe  rédaction. 

M.  Bussy  fait  également  un  rapport  pour  l'admission  de 
M.  Casaseca  comme  membre  correspondant. 

MM.  Casaseca  et  Lecanu  donnent  lecture  d*un  mémoire 
sur  l'existence  des  acides  oléique  et  margarique  dans  h 
coque  du  Levant.  Renvoyé  à  la  commission  de  rédaction. 

M.  Casaseca  dépose  sur  le  bureau  une  note  ayant  pour 
titre  :  Essai  chimique  sur  la  coque  du  Lei^ant.  Renvoyé  à  la 
même  commission. 

M.  Desruisseaux ,  pharmacien  à  Versailles ,  est  adinis  à 
l'unanimité  membre  correspondant. 

M.  Casaseca ,  jeune  pharmacien  ,  dont  la  Société  a  ac- 
cueilli plusieuris  mémoires  ,  est  également  admis  à  Tunani* 
mité  membre  correspondant. 


DE    LA  SOCIETE    DE     PHAKlIiàCIE.         .  Sîip; 


I 


»■  ''  (  -•»»-••  rJ''>  .| 

SUR  LA  COLORATION' 

.  .  .  .  j^        /    •       »  I      »•       •        "^      1  I  ' 

Des  huiles  es^^ntieUes  part  acide  nitrique ,  et  4^  spn  anafogi^ 
at^eçceUe de  quçfquôs, suisn^ancehHégéfc^les yénéneuses^ },,.  , 

i*ar  M.  BonÀâTBLEl   ]' 


J<  t  •     r 


t'J 


On  a  therelié  depuis  lotig^mps  i  expliif^r  la  eôlointioil 
que  plusieurs  produits  organiques  prennent  par  leur  con<<- 
tact  avec  Facide  nitrique ,  et  jusqu'à  ce  jour^on  n'a  pfi^^en— 
core  doUné  un6  xhéotié  satisfaisante  de  c0  phi^omène  ^ 
parce  que  danâ  plusieurs  otfstm  n^a  pas' fait  attention  à  la 
natui*è  réelle  des  substances  sur  lesquelles  où  Ta  observé*  ' 

Je  ne  reviendi'ai  pas  sur  l-ôpinion  que  j'ai  éïâisto'le  pre*-' 
mier* concernant  les  alcalis  d'or igiue  organique  et  leur  par- 
faite aUàlogie  avec  celle  des  sttbsiAttbes  résineu$es  (i).  lies 
faits  que  j'ai' annoncés,  et  qu'oU  ne  peut  réfoquer  en  doute, 
ont  dénnontré  eétw ide^tâté  et  at%é  l'attention  dëi  plusieurs 
ckituistes  célèbfiëS  'qtrJ',  sans  adopter  cdnlplétémem'imés 
idées,  en  ont  senti  la  justesse.  MM.  yauquelin(2)  et  Du-» 

long *(3)  nie  éé'  sont-ils  '  pas  rarigés  àe  mtm  avis  ?  et  lorsque 

•  j  '  t  '       *   > 

■  11^    ^  aAi<4.é  I.  n  KiW   I    .^■.■■■rf*É  wi.*i«     m  I       liïi        ■     ,     lii        Ji  I      .i    ■■■Éiii.    ni»       îiii  I     «     . 

•  •       •       •  •  ,  , 

{t)  tî^Vcm  etitëiyd  intr-rë^àe  «ne^vibstatieè  bktichè  ou  jaune,  traDspa- 
rente.ou  opaj^ue,  çoiften^nt  de  lliui(e  essebtielle  ,  «e'dî^soty'^pt  daiv!|' 
Talcobol,  on  atura  asaurëment  une;idëe,fort  incomplet^  de  ces  substances  : 
jV  présenté  le  aa  novembre  i8a4y  à  Plnstitut ,  une  analyse  du  baume 
du' Canada  ,' dans  lac^^ellej^i  fait  toir'x[ne  ces  'substances  étaient  beau-' 
conp  plus  compliquées  qu^on  ne  le  oroit  géqéralevif  nt,   . .     . , .  ' /  .    « 

(a)|  Voir  la  note  sur  }e.  prétendu  alcali  du  Da^hné  (^Journal  de  Phar.. , 
tom.  X ,  pages  333  et  4^9)* 

îd,  Voyek'l'éj^iÉâil  de  Tanaly^e  de  Véc<ytte'^6î^  Solanàtn  ^pseudo-quîna 
(  Journal  de  Pharm. ,  tome  XI ,  page  5i  )',  knàeOM  iûifajéi'i  dit  tioire  savant 
»  chimifiite,  je  crains  biçn  qnf  Ies.aiG^^SJP,çgé^^x  querpn  a  signalt's.d^ns 
»  plusieurs  solan^es  ne  soient  des  combinaisons  de  matière  organique  et . 
»  d^alc'alis ,"  ou  de  sels  avec  etcéfi  de  baéïB.  s,  -  -      ' 

(3)  Rapport  a  riiMtitat  sur  la  côro^oeitiou  élémentaire  des  aloaUs  vé- 
gétaux. »  .     ,      . 

XP.  Année.  -^Novembre  i8a5*  35 


^3a  BVLLETIBI    DES  TÏUiVXVX 

ces  savans,  qiù.font  autorîtë  ,  reconnaisseiit  que  les  pror' 
priété»  alcalines  de  ce  qu'on  rçgarde  comme  base  dans  le» 
.  matériaux  tout  réçeiqtD^9lf  déconverfs  ne  leur  sont  point 
-inhérentes  et  peuvent  appartenir  à  une  combinaison  pard- 
cnUère  qui  a  échappé  à  Tanalyse ,  je  me  erots  amorisé  pin» 
qu&|amaT8  à  soulenfr  mûo  ophiiott,  J*ai  déjà  déific^lré  qae 
mes  sous-résines ,  sur  lesauelles  on  a  fixé  ou  conabiné^aa 
moyen  des  alcalis  le  principe  amer  et  actif  (1)7  jouissent 
de  tQtttoSil«S'pT^|^]él^.(|ieS(C|lcâlis  végétaux»  J($  vaîâ  aujcRir- 
d'hiii)iwii]S  eMilrelenîrdeBicm.yeillesQispérienc;(^fi»t  v-ousca*- 
y»în(NM>nti  quftki  facilité  d^se-cc^opef  p^r  Vaçide  viiri^St 
rçeo^^tto  d^Ofs  quelque^riaas ^  ii^.leqf  apparlj^fii^iKa^escIn- 
sÎTemesi  r  9t.  TQUSteQ  tii^^^i,^9sii4  dottieles  oi^e»  concile 
siops  q^u^m^iv  &i  tiwteCbi^  U^  rech^rcbe^.  ({u6  je  vais  ajvoir 
rhonniiujr  4e  y^Xffi  souinel^re  n^  me  coïKJUMJse^K  pa^  tO!u4-à- 
fait  9L^  but  qiif^.  j^  o^  suis  propopté  ^  voqs^y  r:Qcoanai¥'e» 
rîai|t)eQ(tion  q/»er  j'ai.  touj^^uoirfiQiie  d'enrichii^ia  sciecM^e  ée 
quelque»  faUs*  n^^i^veai^  f  d/appi^ler*  Tatt^eatiai»  d^  hommes 
ittsti?iiits,firor  les,rQsiii)ed^Y  sg}>sM9CfiS.  peu.coiinxiep(y.diffi0ik» 
à  traita ,.  çt  04  H^  reste  tant  à  décpoiiivrtir  aiiF^M  d^'arrii^er  i 
eent^  m^ptim^  à  laquelle  QU;^#s^:paryQi^;d<ti^  t-%n.i^Jy5e 
des-eOMpsinorg^^ii^ues.  Qu^le^quis  soit  ^VU^u^ltS'Mof^e  opi^ 
nimi  sur  lai  discussionu oiJLps. me suis-en^gé^v.ous.  sentirez 
Timportancedes  Qbset'.yatH>ns<qju«  j'aifaitei»^  qupiq^llFt^  ce  ne 
fàt  pd»d'abt)rd  mon  principal  objet ,  s«ir  tirt  réa«tif  proposé 
comme  infaillible  pour  déceler  la  présence  de  |k  brucine 
et  distinguée  ce  poison  d^Ja  morphine^  Quels  graves  in^ 
convéniens  ne  peuvent  pa^  résulter  d'une  tF(»p  grande  coft* 
fiance  accordée  à  ce  caractère  qui ,  se  trouvant  dans  d'autres 
subgta^es  non  vén^p.e]uiçç^>,p<'rd  toute sonipiporlancei dans 
des  eas»  d'etntpaiBO^iiieiiaôiil  1  *  ! 

6é  f  ùt  en  analysant  leJ^ume  de  silcfi^r  de  montagne,  de 

•  !  .    .       .       .  ■ 

(i)  ^  fih^  'prouvé  t^vk^ûès  dtù'p  clèfaitN^pvitteîpet  étaient  •  pltitôt  acides 
qu'alcalins.  (  Considérations  sur  la  résine  alouchi). 


DE    LA   société    DU   PHARMACIE.         53l 

• 

THedwîgia   BqJsamifetd  ,   dont  Pntnertume    est  si   vive 
<ju'elle  rappelle  r^cllemenl  celle  de  la  brucine,queje  com- 
mençai mes  premières  recherches.  Je  soumis  ce  baume 
d'abord  à  Faction  dés  alcalis  caustjqu(\s ,  soude  ,  potasse  et 
am.moniaqtie  ;  ensuite  à  Faction  de  dillerens  acides  mioé- 
raux  et  végétaux.  Je  remarquai  peu  après  qu'une  couleur 
rol^e  de  chair  ,  puis  cramoisie,  enfin  amaranihe  foncée, 
«e  manifestait  sur  quelques-uns  de  ces  produits  par  leur 
contact  avec  Facidc  nitrique  concentré;  comme  j'avais  sé- 
paré par  l'analyse  Fhuile  essentielle  ,  la  résine  soluble  ,  la 
sou$«rcsine  ainsi  que  la  partie  extractive  et  excessivement 
amère  de  ce  baume,  il  me  fut  facile  de  préciser,  et  cela,  par 
des  essais  successifs ,  à  quelle  substance  isolée  Fncide  ni- 
trique communiquait  la  CûoTeur  amaranthe.  L'expérience 
a  prouvé  depuis  que  c  était  à  Fhuile  essentielle.  Dès  lors 
il  n'y  eut  plus  de  doute ,  et  je  pensai  que  le  phénomène  de 
la  coloration  pourrait  être  offert  par  d'autres  substances 
végétales  sur  lesquelles  on  ne  l'avait  pas  encore  observé  et 
me  fournir  de  nouveaux  faits  à  l'appui  de  la  théorie  que 
je  me  suis  formée. 

Ayant  à  ma  disposition  plusieurs  autres  huiles  essentielles 
obtenues  de  résines  produites  par  des  végétaux  dont  la 
description  incomplète  n'a  pu  encore  les  faii^  classer  dé- 
finitivement ,  je  soumis  ces  huilés  essentielles  à  Faction  de 
Facide  nitrique,  et  j'en  obtins  des  couleurs  plus  ou  moins 
belles ,  des  couleurs  plus  ou  moins  variées^ 

La  nomenclature  des  huîles  essentielles  dont  j'ai  observé 
la  coloration  va  suivre  immédiatement ,  et  l'on  peut  être 
assuré  que  beaucoup  d'autres  se  troiTveront  dans  le  m)èmè 
cas.  Ce  qu'il  y  a  de  très- remarquable ,  c'est  que  la  produc- 
tion de  ces  couleurs  vives  et  variées  a  lieu  avec  dps  huiles 
essentielles  dont  quelques-unes  sont  naturellement  peu. 
colorées,  et  qu'il  y  en  a  même  qui  ne  le  sont  pas  dtt  lout< 


5à 


BULLETIN    DES    TRAVAUX 


Expériences  sur  la  chromagtntsie  des  huiles  essentielles  {*)  par 

r acide  nitrique. 

1°.  Huile  essénlielle  de  baume  de  tùotier  de  montagna -^^  FamUle  des' 
tcrebinthacecs.  Octan  J.  Monogj.  —  Cette  huile  est  d^uD  jaane  faible,  ou 
ambrée^  elle  est  transparente,  plus  légère  que  Teau.  Si  Ton  verse  deot 
gouttes  diacide  nitrique  sur  huit  de  cette  huile,  il  se  développera,  au 
bout  de  quelques  minutes ,  une  couleur  rouge  de  chair,  puis  cranioisie, 
qui  passera  'ensuite  à  TaYnaranthe  foncé  :  il  faut  environ  36  mii^s 
pour  que  cet  effet  soit  totalement  produit.  Cette  dernière  coiiirnrama- 
ranlhe  se  conserve  intacte  if  et  mf^'nie  {8  heures,  après  lesquelles  PLqile 
devient  brune. 

Un  atome  dMiuile  esRenticUe  dé  stjrrax,  ajoutée  à  cette  huile,  donne 
lieu  H  la  formation  d^une  couleur  violette  foncée.  Cette  observation,  qui 
s'est  n'pét/e  constammenT  ,  pourrait  pre'scnter  un  réactif  pour  conslatci' 
la  pureté  du  D.  de  suciîer,  et  par  la  suite  reconnaître,  dans  certaines 
h  tiles  eiâtentiellos  ,  leur  plua  ou  moins  de  pureté. 
Le  m<^me  eflèt  a  lieu  sur  la  brucine ,  mâme  classe. 
2".  li.  /s,  de  la  résine  de  t'arbru  à  brajr.  —  Le  végétal  des  îles  Pliilip- 
jnnos ,  qui  produit  cette  résine ,  n'est  qu^mparfaitement  décrit^  on 
n^evi  connaît  pas  encore  la  fructification  :  il  paraît  appartenir  à  la  fa- 
mille ci-dessus.  •— Cette  huile  est  jaune  ,  claire,  un  peu  verdâtre, 
transparente,  très-odoi'ante ,  plus  légère  que  Teau.  Trois  gouttes  d'acide 
nitrique  sur  douze  dé  cette  haile,  lui  font  prendre  une  couleur  rouge 
sale  qui'l)asse  au  bri^n  léger. 

3".  y/.  E.  lie  résine  élemi,  —  Famille  térébinthacée .  Octand.  monogy. 
—  Celle-ci  n'est  presque  pas  colorée  dans  le  principe  \  elle  est  aussi  plus 
légère  que  l'eau.  Six  gouttes  diacide  sur  douze  de  cette  huile,,  la  colorent 
à  peine  ,  même  après  a4  heures  de  contact  ;  quelque  temps  après  elle 
jaunit  légèrement,  du  reste  elle  éprouve  peu  d'altération. 

4^.  H.  E.  du  baumede  la  Mecque.  — -  Famille  térébinthacée.  Octand. 
monogy.  -r  Sans  douleur,  très-limpide,  d'une  odeur  suave,  plus  légère 
que  Feau  \  imbibée  d'acide  nitrique,  même  à  parties  égales,  s'altère  encore 
moins  que  celle  de  la  résine  élémi  ;  son  odeur  térébinthacée  persiste  long- 
femps  :  on  y  observe  à  peine  du  changement;  seulement  une  odeur  plus 
fQrte  finit  par  s'y  faire  sentir.  Il  en  est  de  même  des  autres  pour  un  temps 
plus  ou  moins  prolongé. 

5o«  H'  E.  de  la  résine  de  Varbre  du  Lançon,  -—  Famille  inconnue.  Leis 
feuilles  de  cet  arbre  sont  pc^nnées  ;  ses  fruits  se  mangent.  Rapportée  de» 
îles  des  mers  de  la  Chine  par  le  capitaine  Philibert  ;  paraît  appartenir  ù 
une  classe  voisine  de  celles  destérébiuthacces. — La  couleur  de  cette  huile 
est  le  jaune  paille,  si  faible  et  si  peu  foncée  qu'on  peut  la  regarder 

comme  incolore  \  son  odeur  est  celle  du  tan ,  ou  de  corroyerie  excessive- 

« ^ '  , 

(*)  XftaijAci,  colpr  ,  ^ivio-ic ,  generatia.^ 


DE    LA    SOCIÉTÉ    DE     PHi^RM ACIE.  533 

m.^Dl  proooncëe^  elle  est  plus  légère  que  Veau  :  par  son  coniact  avec 
Pacide  nitrique  ,  elle  prend  ,  après  cinq  miDutes ,  une  teinte  d'abord 
irose'e  ,  dix  minutes  ensuite  cette  teinte  a  cbangc  ,  et  pris  celle  de  iic  du 
yin^  enfin  ,  dans  Tespace  de  9o  à  a5  minutes  ,  cll/s  a  acquis  la  couleur 
violette  la  plus  belle  et  la  plus  fonce'e  qu'on  puisse  Toir  :  comme  colin  de 
quelques  reflets  de  Findigo.  Cette  couleur  violette  disparatt ,  et  passe  au 
brun  noirâtre  ,  cb  perdant  peu  à  peu  son  odeur  primitive. 

60.  H,  E.  du  baume  du  Canada,  —  Famille  des  conifcres.  Moncecie 
monadelphie.  L,  —  Saqs  couleur ,  très-odorante  ,  plus  légère  que  Peau  , 
s*altére  à  peine  par  l'acide  nitrique;  après  34  heures  de  contact,  elle 
jaunit  légèrement  \  du  reste  elle  n'offre  rien  de  bien  remarquable. 

L'buile  essentielle  du  thuya  occidentalis  se  trouve  à  peu  près  dans  le 
même  cas.  Je  dois  observer  que  tous  ces  essais  ont  e'të  faits  à  froide 

70.  H.  E,  dup'unent  de  la  Jamaïque.  •—  Famille  des  myrtes«  Icosand. 
monogy.  —  Cette  huile  e^  transparente  ,  le'gèrement  ambrcc  ,  plus  pe- 
sante que  l'eau  ;  mise  en  contact  avec  l'acide  nitrique ,  passe  de  suite  au 
rouge  fonce  ,  entre  comme  en  cbullition,  se  boursouflle ,  dégage  du  gaz 
nitreux.  Lorsque  le  bdursoufflement  est  calm(5,le  mélange  se  dissout  dans 
Veau,  et  la  colore  en  jauna rougeâti^ ^  si  l'on  ajoute  un  peu  d'am- 
moniaque en  excès  ,  la  couleur  jaune  augmente  d'inlcnsitc  ,  cty  devient 
presque  rouge  rouillée. 

L'acide  nitrique  produit  les  mêmes  effets  sur  la  morphine. 

L'huile  essentielle  de  girofle  présente  absolument  le  intime  effet  de  co- 
loratioti  ;  même  classe  du  système  sexuel  de  Linné'  j  famille  des  myrtes 
de  la  méthode  naturelle.  ^^  Pofyand  monogy,  —  Eflet  semblable  sur 
la  morphine. 

8<^  £f,  Ep  de  bergamoftte  de  ciUons.  —  Famille  des  liespcVixJées.  Po- 
lyadelph.  Icosand.  «—Traitée  par  l'acide  nitrique  â  froid  :  celui-ci  aug- 
mente la  couleur  verte  jaunâtre  que  ces  hiiiles  ont  naturellement  ^  du' 
reste  elles  conservent  leur  transparence ,  et  n'éprouvent  que  peu  ou' point 
d'altération. 

go.  fj[,  E,de9asiafras.--'Vaim\\\e  des  laorinées.  Ennéand.  Monogy.  — Est 
naturellement  peu  colorée ^  Pacide  nitrique  la  fait  devenir  d'un  rouge 
très-foncé ,  puis  nacarat  ^  après  une  heure  de  contact ,  la  combinaison 
devient  soluble  dans  Peau.  Ce  liquide  prend  une  couleur  rouge  safranéc 
qu^i  augmente  d'intensité  par  les  alcalis  ,  et  qui  ensuite  passe  au  brun 
rougeâtre. 

10*.  H.  E.  de  bois  de  Rhodes.  —  Origine  incertaine.  —  Elle  est  trans- 
parente ,  peu  colorée  ,  plus  légère  que  l'eau  ;  devient  d'un  brun  noirâtre 
par  Pacide  nitrique:  néanmoins,  pendant  ^4  heures  ,  cet  acide  n'alltrc 
point  son  odeur  aromatique. 

ii«.  ff.  E,  de  styrax  liquide.  (1)  —  Famille  des  amentacées.  Monœcic. 

'  ■  Il      I       I    .  I  t      I  II  ■  I  ■  -  1.  .1     I         I  ■  lia 

(1)  Celle  huile  ne  peut  à  la  rigueur  passer  pour  une  huile  csseutieile  ; 
ycllc  qui  est  volatile  diffère  de  celle-ci  et  ne   présente  point  i^olcmcat 


534  BULLETIN    DES    Ti^ATAUX 

polydnd.  —  Ceftt  une  hiîle  particulière,  plus  pesante  que  rflau.pev.oo- 
lorëe  dans  le  principe ,  maif  qui  rembrunît  assez  facilement  ;  son  odeur 
est  douce ,  agréable  ;  cette  huile  est  composée  d^une  partie  fluide  et 
d*utie  partie  concrète. 

La  partie  fluide ,  mi^e  en  contact  aTec  Tacide  nitrique ,  p^sse  de  soiË^ 
au  bleu  léger  avec  une  petite  teinte  Terdâtre  ,  ou  vert -de  -  gris.  Cette 
couleur  persiste  plusieurs  jours. 

La  partie  concrète  se  colore  â  peine 

La  teinture  alçoholique  de  styra:!;  liquide  prend,  par  le  même  acide , 
quoiqu'â  un  âv^ré  bien  inférieur  a  celui  de  ll^uUe  liquide  y  un  léger 
-reflet  bleuâtre  qui  s'afiaibltt  assez  promptement^ 

Le  même  efiet  a  lieu  avec  la  teinture  de  gayac ,  et  peut-être  est-il 
dû  â  une  substance  analogue. 

lao.  £f.  E»  de  baumç  de  copahu» — Famille  des  légumineuses.  Decand. 
monogjr*  -^Celle-ci  est  très-fluide  ,  incolore,  transparente,  plus  légère 
que  Teau  ;  Tacide  nitrique  ,  à  moitié  dose  ,  est  d^abord  sans  action  sur 
elle;  mais  après  dix  minutes,  Phuile  prend  le  ton  coloré  d*un  rose  TÎolacé 
trouble.  Elle  ne  perd  point  dans  ce  cas  Fodeun  forte  et  remarquable 
qui  lui  est  propre;  el!e  la  conserve  au  contraire  plusieurs  jours  de  suite. 

i3o.  Huile  essentielle  de  néroli  —  Famille  des  orangers.  Polyadelph. 
icosand.  —  Blanche,  transparente  ,  étant  nouvelle,  colorée  lorsqu'elle 
est  ancienne  :  prenant  ensuite  par  Tacide  nitrique ,  i^.  une  couleur  jau- 
nâtre ou  rouille  de  fer  \  qo.  six  heures  après ,  acquiert  le  ton  brun  rou- 
geâtre  \  du  reste  elle  a  perdu  son  odeur* 

14®.  tt,  E,  de  cajéput.  —Famille  des  myrtes.  Poljadelph.  poijand. 
—  Elle  est  naturellement  colorée  en  bleu  de  ciel;  huit  gouttes  d*acid^ 
sur  autant  d'buiie,  m'ont  paru  augmenter  ^in  peu  la  couleur  bleue,  puis 
elle  devint  brune  noirâtre  \  du  reste  elle  avait  parfaitement  conservé 
son  odeur  naturelle. 

i5^.  H.  E.  de  laurier  Aman<2e.— Famille  des  amygdalées.  Icosaod.  Mo^ 
nogy,  •— Celle-ci  ,  distillée  depuis  plusieurs  années,  était  jaune,  pIo5 
pesante  que  IVau  ;  mise  ,en  contact  avec  Facide  nitrique ,  elle  ne  se 
colore  pas  d'avantage  ,  même  après  quatre  heures  d'agitation  :  elle  con- 
serve intacte  son  odeur  d'amande  pendant  plusieurs  jouQi.  ■ 

L'huilé  essentielle  d'amandes  amères  n'éprouva  non  plus  aucun  chan- 
gement dans  ses  principes  ,  comme  dans  sa  couleur  et  dans  son  odeur. 

Quelques  gouttes  d'acide  suIfuriqUe  donnèrent  au  contraire  à  ces  deux 

— ——■>—■    I    ■  III      II  I     I  I     ■■!       Il  I    ^         I        ■■!       I    ■       I    l.li.  III  ,1    I— i— ^»   I,  I,  ■ 

cette  coloration;  mais  un  efiet  singulier  que  je  ne  puis  expliqu^er,  comme 
nous  J'a vous  vu  plus  haut ,  c'est  qu'une  seule  goutte  dUiuile  essentielle  de 
styrax  mélangée  avec  celle  de  baume  de  sucrier  et  unç goutte  dVide 
nitrique  développeront  simultanément  une  couleur  bleue-^olette ,  lun- 
dis que  seule  l'huile  volatile  de  baume  de  sucrier  développera  une  belle 
couleur  anfaranlhe. 


0%  Â*K  tOCSÈTi    DE    PKJLUmclE. 

liullcsf  ràifoubur  r^an  >  epml»  r«vge  e^rminée ,  '  puis  |aiiw«)MrM4âUf ), 
«n  conserrant  toujours  r^KJeur  a^rtSabie  ({^anande  amére  (i-)' 

i6*.  H.  £•  de  badiane.  ' —  I^amilles  des^agnolaers.  Phlyiiiia.  poiygynï. 
«-^  £Ue  Ml  peu  colora  ;  mélatigée  urée  racide  iiierla(Qé  é^  |>lff8kr«i% 
ii«ar«s  savs  ^'*allëecr  ;  ait  bmxi  d«  m  Ittnrès  fnncop  «  file  JiTeqd  une 
teinte  jaan^,  roAigiSiHre  ;  Tadde  surnageaQt,  ctendu  da:;»  Teau,  9ç  colore 
i  peine  :  cet  acide,  saturé  par  tiu  excès  d^amDqofiiai|tie^  passe  de  «uite  au 
jaune  sefin.  '     '  .  :  .; 

vf^.  He»  ^iKctktis  UmU  «Ht  d«  p^^t  «♦•£  l^fauîki  esacMttlle  de 
,  |;iroAe,  de  piofenf  df  la  Jamaïque  «  de  &.  die  aucri^r,  de  lasa^Ms  et  4*^- 
«cétate  de  morphine ,  formextt ,  imbibés  par  Racide  nitriq^ue  ,  u«e ..espèce 
d^encre  de  sympathie.  Des  diverses  couleciri  rbugeti ,  otfrt^uifle  fonc^ 
produites,  la  couleur  qui  scr  fftpproch«  lephis  de  Ik  ihO¥pkiii*^y  4MI:  ed)e 
dfls  hoiles  âcptùS^t  de  pimeiptt  M  4e  ««94aff af ,  quoîctiie  l^ucco^fe  soit 
moins  vif. 

L'huile  essentielle  de  B.  de  sucrier  donnant  nne  oottleûr  pariâîtement 
imaraiithe  ,  je  l'ai  oomparée  à  celle  de  bt  bruoiiie  qtt'oi^  a  aimoneé  en 
donner  une  semblable  :  aaais  il  s'en  ($at  heaiicoup  ^que  ce^e  -dé^iii^ 
-soit  aussi  be)ie« 

Le  rouge  produit  par  la  brncine,  ta  i^^orphine  et  la  stryçhniii^  est 
très-analogue.  Xe  qui  dlefàit  toujours  penser  'que  le^  aloàUs  'VégétsuA 
«ont  lai  réunion  44  plusieiA-s  firoduita  orgonlifaes ,  et  qa*iJk  «fe  ferMenA 
|)a8  tqujeore  une  com^naison  bien  identique  :  aussi ,  en  versaiH  de 
X  Tacide  sur  la  morphine  et  sur  la  matière  cristalline  du  girofle  non  pu- 
rifiée f  obcient-'eja  une  ■couleur  identiquement  semblable  entre  ces  dâUk 
substances.  Preuve  étideTite  que  i*aotaen  eolorante  de  Tacid»  8«r  vuSt 
liuilc  eaaetitteile,  agit  différemment  ^  si  eet^  hnile  est  ^ol^e  ou  non.      , 

L'èb)et  prim^ipsil  de  mè8  recherches  était  de  jrevsarinaitjre 
dans  )etf  pYodiftHs  résifi«ttx  le  pk»  grand  acxmbre  de  pror 
priétés  qui  se  trouvent  dans  les  alcalis  orgaiiiq!»es.  JW 
iroultt  essayer  Factiou  de. Factda  âilrii|iie  et  déi&ràiiiiei*  à 


; ; ^ — ; .  ■  0 

(i)  Je  ^ia  oea  trois  deraiéfes  huiles  esaenMelles.  à  notre  collègue 
H.  Boudet  jeiin^  >  qui  .eut  rextréine,oblîge,9i|ce  de  me  les  remettre  pour 
les  traiter  comparalivemeat.  M.  Henr)r,fiU  me  remit  auss(  de  Thuile  es- 
sentielle de  Iaurier-ainand^re<;tifiée.  On.  «ait  qu'après  cette  opération 
«lie  se  divise,  ainsi  que  MÛ,  Ittner  et  Vogel  Tavaient  déjà  observé,  en 
partie  â^îde  et  en  partie  concrète. 

La  partie  Ikuide  noiiTelIement  extraite  est  transparente  et  sans  couleur, 
isais  par  le  temps  elle  devient  d'un  rose  violet  :  j'y  versai  de  l'acide  ni- 
trique qui  Ik'ajouta  rien  à  cette  couleur. 

La  partie  concrète  est  en  paillettes  blanches  et  nacrées  :  mise  en  con* 
taot  avec  Tacide  «  elle  n'en  éprouva  non  plaA  aucune  action  colocante. 


538  Mvu^Mmv  DES  toa¥awx  ^ 

coup  ^Texpérie&cef  pour  s'^acnrf r  #'3  neienil  fiu.  poiAm 
de  constater  la,  présence  de  k  morpluBe  prise  i  l'iBtérieiir 
4aDs  nn  liquide  approprié.  Ils  onl  effeetiv^neiH  avancé 
^a*opi  pouvait  reconnattra  une  qnMtké  pondérable  de  ^u)^ 
phioe  au  moyen  de  i  acide  niiriqMe  (i).  IVIais  le  mèmt 
effet  se  retrouve  dans  l'huile  easeotielle  de  girofle ,  de  pir 
ment  de  la  Jai|^aïq\ie  <^taot^e4 ,  landia^fUe  la  a^pyophyUm 
ou  matière  ^îstalline  dii  giri^e  t>ien  purifiée  pie  !#  prodaît 
paa  (a). 

Noua  voyons  donc  que  la  preuTC  du  crime  dana  lea  cir- 
constances ei-desaos  spécifliéet  ponrraîi  p0rt^  anr  une  ^ 
atancQ  qui  paie  elle-même  ne  sérail  peiU^ètre  pas  dalélire, 
tandis  que  le  principe  amer  ou  actif,  qui  seul  eût  causé  h 
mort  (Tun  individu  »  ni»  ser^t  poipt  rendu  sensible  par  k 
seul  réactif  connu  ,  Tacide  ni(riqiie«  Qn  rôti  alors  où  de 
telles  théories  panrrateo^  nonscpnduîre,  et  l'embarraa  dan» 
lequel  se  trouveraient  uA  méde<)tp  ou  un  phara^aeien  0011*- 
suites  par  une  cour  d'asaises  dan^  desçaa  açmblablea  (S)» 

(i  )  Journifl  ilte  Phannacie  »  tom.  K ,  psges  ao6 ,  4a5« 

(a)  Si  l'on  v«at  entendre  par  puretié  la  blancheur ,  cette  wanûJrc  de 
«V^prîmer  petit  induire  en  de  graves  erreur»,  en  ce  qu'une  subslanc* 
•organique  peut  ^re  a^menee  é  tm  grand  dcgrd  de  blapcbéur  ,  quoi^a^ 
jCoinpo^ee  de  ^usieurs  produits,  immedi^ts,^  trèn-^listtnqU,  «t  jouissait 
indiviclu«Ilerapn't  de  propriëlës  particulières;  c'est  cei  que  je  vais  dé- 
montrer dans  quelques  produits  du  girofle. 

(3)  Plusieurs  nouvel!»»  raoherobes  sur  Poprum  et  sur  la  «erpbine  wt 
donné  lie^  à  Mpe  remarque  a^e^  importajite  »|i«  .cetl^  dernière ,  ceit 
de  bleuir  par  les  sels  de  fer  peroxidés.'CeUepropriétcfit  de  suite  penser 
que  ce  pouvait  être  un  cyanure  de  morpiwne,  et  que  celte  base,  déjà  com- 
binée à  racidemëconique ,  te  trouvait  aussi  en  combinaison  avec  h ^J^' 
pogene.  DCantres  expériences  firent  çiroire  que  cVtii^U  Tacide  galli<{*>^;« 
4l''où  un  gallatede  mor|iJ[iine  ^  puis  on  revint  i  un  bydlrocyanate.  Maif 
«n  dernier  lieu  on  s-'èst  arrêté  à  un  autre- aci^e  dont  on  doit  oublier  te 
00m.  ^ 

Comme  dans  ce  mémoire  Je  oe^me  suii  occupé  que  de  la  cotofAttonde 
•certaines  substances  végétales,  je  vais,  sans  entrer  dans  Tanaljne  complu'' 
du  girofle ,  indiquer  la  nature  des  substances  qui  produisent  absolu- 
ment le  même  e^iet  et  dans  la  morphine  et  dans  qtielquee  produits  dl 
jgirofl»*^ 


V 


t 


^ 


DE   #4    ^CiÉT£    DE    9ttABlf4CIE.  5^9 

Cùnctusion. 

On  peut  conclure  de  tout  ce  que  nous  ayopa  dit,  que  cer- 
taines huiles  essentielles  incolores  ou  peu  colorées  peuvent. 


*% 


Le  girofle  coi^tient  une  su^anre  ioerte ,  bien  crist^lli^^e  ^  b)|iocbe  ^ 
brillante;  voilà  la  matière  qH^lUne  çt  que.  j^ai  désigne'e  sous  le  nom 
de  Carjrophyltihe ;  plus  une  nuîle  essentielle  bien  forte  et  bien  acre, 
Tçilà  le  pnncijfe  actif;  pws  enfin  on  acick*,.  probablement  le  gal|i<|ue 
puisqu'il  est  uni  à  une  espèce  ^ç  tannio  et  blfuities  sels  de  i5^f«'Xo^tey 
ces  substances  bien  combinées  ,  si  je  voulais  a<lopter  la  thëoi^ie  des  alca- 
lis vëgëtaux ,  formeraient  un  gallate  acide  de  Càrjrophjrlline. 

Eh  bien ,  q«e  Von  mette  co  contact  i».  ce  sel  organique  de  caf  jophyl* 
line  avec  Facide  nitrique,  aussitôt  une  belle  couleur  rouge  se^it  re- 
marquer ^  mais  cet  efiet  n'est  prpduit  que  par  Thuile  ^s^en^ielle  de  girofle, 
puisque  isolée  seule  elle  jouit  de  cette  propriété  ;  i^.  que  l'on  \ers/e  su^ 
te  sel  une  dissolution  de  persulfate  de  fer,  et  fous  remarquerez  de  sui^e 
une  couleur  bleue  noirâtre  due  à  l'acide  galliquef  S»,  versez  l'acide  nitri- 
c|ues  ur  la  matière  cristaUiqe  bîev  purifiée,  «ucun^.cqul^tfi:  n'est  sensible; 
4o.  ajoutez-y  un  sel  de  fer  peroxidé ,  vouij  n'observerez  auci^ip^ç  nua^çç 
de  bleu ,  de  vert  ou  de  noir;  5<>.  dissolvez  dans  l'alcohol   bouillant   la 
caryophjlline ,  elle  ne  ramène  pas  au  bleu  le  papier  de  tournesol  rotigl 
par  un  acide  végéta,!';  ^.  lûtes,  bouillir  cette  c«ryopb>lKne  avec  un  al- 
cali ,  soude ,  potasse ,   cbau^ ,  maghésie ,  etc.  ;  filtrez  et  reprenez  la 
caryopliylline  par  lalcoB||  bouillant ,  immergez-y  un  papiçr  de  tour- 
nesol ro.ogi  par  l'acide "Vétique  et  le  papier  redeviendra  b]^u.  Je  le 
demande  alors ,  à  quelle  substance  dans  ce  cas  est  due  l^ilcaKnité,  et  «i 
la  caryophylline  purt  ou  unie  aux  autres  substances  n'a  pas  été  trans- 
formée en  sous-sel  résineux,  ou  pour  mieux  dire  en  soùs-sel  où  les  ma-^ 
tières  organiques  résineuses  ont  fait  les  fonctions  d'acide  ?  Telle  a  été , 
•  suivant  moi ,  dans  le  principe  ,  la  tbéorie  de  Talcalinité  des  bases  nou- 
velles ;  tbcorie  confirmée  depuis  en  partie  par  ]es  recherches  de  M.  Vay- 
quelintfur  l'alcali  du  daphné  C  Daphnine),  dont  l'alcalinité  n'est  due  ca 
effet  qu'àf  de  l'ammoniaque,  et  sur  l'alcali  végétal  des  solanées(^^o//z/ti/2tf), 
due  aussi  à  plusieurs  autres  alcalis  minéraux  déjà  connus ,  «:t  qui  ont 
formé  avec  la  matière  organique  des  combinaisons  avec  excès  de  base. 

Ainsi  donc  un  individu  dont  on  aurait  quelque  indice  d'c  m  poison  Tie* 
ment  par  la  morphine  ,  ou  qui  succomberait  après  avoir  fait  usage  d^ali- 
mens  contenant  beaucoup  de  girofle  ou  de  piment  de  la  Jamaïque  ,  ces 
alimens  soumis  à  Texamen  chimique  pourr/iie;pt,pré^entçr.d!aps  qiiçlques- 
unes  de  leurs  parties  le  même  efiet  de  coloration  ,  par  l'acide  nitrique 
et  par  les  sels  de  fer  miroxidés  ,  seuls  réactifs  connus  jusqu'à  ce  jour  , 
que  celui  qu'on  observerait  dans  les  alimens  d'un  individu  qui  aurait 
rée]]em,^nt  succombé  à  une  do^  trop  fortç  de  lUQrphintf. 


54o  BtILLETIN    DES    TAAVilult 

lorsqu'elles  sont  mises  en  contact  avec  Vacide  nitrique ,  se 
colorer  en  jaune  ,  rouge  ^  rose ,  bleu  ou  vert ,.  violet  foncé 
bu  amaranthe  ,  sans  pouvoir  préciser ,  d*après  la  faihle  co- 
loration dont  elles  sont  douées  originairement  ,  si  Tacide 
nitrique  leur  fera  développer  telle  ou  telle  couleur  plutôt 
qu'une  autre  ;      '  j^ 

Que ,  lorsque  par  des  distillatimis  ou  autres  opërations 
elles  n'ont  pas  abandonné  complètement  les  résines  stnx- 
quelles  elles  étaient  unies,  celles-ci  développent  avec  Tacide 
nitrique  les  mêmes  couleurs  que  leurs  huiles,  essentielles , 
mais  k  .un  degré  excessivement  moindre  et  suivant  la  quan- 
tité retenue  : 

Que  le  principe  extractif  amer ,  et  que  la  sons -résine 
bien  purifiée  ne  développent  aucune  couleur  par  Tactioa 
de  Tacide. nitrique; 

Que  la  propriété  dé  se  colorer  en  rouge  y  en  amarantbe, 
par  le  contact  de  Facide  nitrique,  ne  peut  plus  constituer 
UQ  caractère  essentiel  pour  indiquer  la  présence  de  la  mor- 
phine j  de  la  brncine  ou  de  la  strychnine  ,  etc.  ^ 
'  Et  qu'enfin  les,  principes  immédiat§folorés  des  végétaux 
sont  peut-;ètre  dus  à  des  combinaisdj^qui  ne  sont  pas  en- 
core bien  connues. 


SUITE  DE  1<'ESSAI  SÛR  LES  CBYPTOGAMES  UTILES  9 

Par  MM.  L.  Dëschalekis  et  A.  Chereau  y  pharmaciens. 

Deuxième  famille.  Les  cïiampignons. 

Post  hune  raduntur  tubera  ,  si, ver 

Tuûc  erit ,  et  facient  optata  tonitrua  cœoaa 
Majores.  Jovenal  ,  Satire  V. 

Cette  famille  de  la  cryptogamie ,  une  des  plus  intéres- 
santes à  connaître,  a  fait  et  fera  long-temps  Tobjet  des 
éludes  des  naturalistes^  Les  sentlmens  sont  encore  partagés 
sur  la   manière  dont  ils  se  reproduisent.  Théophraste, 


DE    LA    SOCIÉTÉ    DE    PHARMACIE.  5^1 

• 

Pline^Dioscoride  et.tona  les  anciens  regardèrent  :led  cham- 
pignons comme  un  produit  de  le  putréfaction  des  végétaux. 
Li^Écluse  prétendit  le  premier  que  Ic^  champignons  nais* 
saient  de  graines.  Tournefort  »  Hedwige ,  Linné,  et  surtout 
Bulliard ,  ont  partagé  cette  opinion.  Gaertoer^  Bosc  et  Mir- 
bel  pensent  que  ces  prétendjues  graines  de  champignons  sont 
de  véritables  bourgeons ,  ou  plutôt  ne  soql  en  réalit^é  que 
des  plantes  excessivement  petites  qui  se  développent  sans 
changer  de  nature  par  Taction,  végétante.  Lamark  dit  qu'on 
observe  sur  les  champignons  des  poussières  dispersées  à 
Texttirieur,  ou  renfermées  dans  leur  substance ,  qui  parais^ 
sent  analogues  au||poùssières  fécondantes  diéis  autres  végé- 
taux. On  preikl  pour  les  semences  des  corpuscules  parti- 
culiers ,  visibles  dans  plusieurs  de  ces  plantes ,  sitaés  dans 
des  cayités,  ou  dans  certaines  de  leurs  parties  que  Ton  croit 
propres  à  les  reproduire.  Decandole  a  découvert  sur  les 
champignons ,  en  les  examinant  .au  mic]:oscQpe.,  des  glo- 
bules arrondis  ou  ovoïdes ,  lesquels  sont  eux-mêmes  des 
capsules  pleines  de  graines  ,  placées  tantôt  a  Textérieur  , 
tantôt  à  Tintérieur  de  la  plante.  î^  découverte. des  ani- 
malcules donna  occasion  à  plusieurs  sa  vans  tels  que  Butnar, 
Weiss ,  MuUer  ,  et  plus  réceipment  k  M*  Necker ,  bota^ 
uiste  de  Félecteur  palatin ,  d'avancer  que  les  champignons 
avaient  une  origine  animale.  > 

Il  résulte  de  ce  qui  vient  d'être  exposé ^  qu'on  n'est  pas 
encore  d'accord  sur  la  nature  des  champignons ,  puisque 
des  naturalistes ,  aussi  recommandables  par  leur  science 
que  ceux  que  nous  avons  cités  ,  ont  émis  différentes  opi- 
nions sur  ce  sujet. 

Il  en  est  de  même  à  Tégard  de  la  division  des  champi- 
gnons. Linné  est  le  premier  qui  se  soit  occupé  deles  classer 
avec  méthode  9  car ,  avant  lui.  on  ne  les  connaissait  que 
,  sous  le  nom  de  Fungi.  Il  les  a  divisés  en  dix  genres  :  jigari^ 
eus  ,  Boletus ,  Hydnum ,  Phallus  ,  Clathrus ,  Hehella  , 
Peziza ,  Clavaria  ,  Lycoperdon  ,  Mucor. 


54^  BULLITtJC    DES   TRAVAUX: 

JiiBsieiiiei  a  di?îsësen  dix-^sept  ]g;enre5  :  Mucor  y  Lyt^y- 
perdon ,  Tuber^  Clathrus ,  Phallus ,  Boletus,  lïeti^eliiZy  Pe- 
ziza^  Canthar^Uus 9  jémamta^  SuUlus^  Hydnum^  jégciricus^ 
MeruUus ,  AurUsularia ,  HericiUs ,  Ciàf^aria. 

liamarck  en  a  fait  vingt-qvatre  génies  :  AmamUt^  BÊhrur 
&!)  Cantharellm  j  Hfdnum ,  SuiÙus^  jigdricits ,  Bels^cUa , 
Phallus  ,  Boleiûs  ,  Pëziza  ,  Auricularia  ,  Lycopêriton  , 
Tuber^  ClathnUy  Cla^ariA,  fferiéiia^  Râticularia^  ŒcuUum^ 
Solenia^Stilbum^Stilbùsphora^Triehia^  AspergilluSj  /tfacor. 
(Ces  Tingt-quatre georea iônt  fi^'réftdans sealllastracions, 
planeke  882  « } 

M.  Decandolite  divise  les  ckampignoAi  tn  ^S  genres  ; 
GnneKn ,  éditeur  de  la  treizième  édition  du  Systèrhe  de  la 
Nature  de  Linné ,  les^ivise  en  5 1  genres. 

•On  aurait  lien  de  s^éfoùner  de  cette  mnltipKcatioïi  des 
genres  V  xùah  le  seul  genre  Mucor^  qni  n^avait  fourni  que 
quinze  espèces  &  Lintlé ,  a  ^é  divisé  en  huit  genres  par 
^  des  botanistes  allemands.  C'est  de  cette  manièi^e  que  M.  De- 
candolle  ,  eu  diyisa'ùt  lesf  genres  des  cliampignonâ  donnes 
par  Linné  ,  Jnssieu  et  Lamark  ,  est  parvenu  à  en  Fornter 
quarame^ofttq  genres,  nrattipiiés  en  un  nombk^e  infini  d^e»- 
pèces  -,  encore  n'a-t^ii  pas  adapté  touteis  les*  divisions  qu'il 
a.  plu  dé  faire  aux  naturalistes  étrangers: 

Est-ce  rendre  service  aux  amateurs  qui  étudient  lar:  bo- 
tanique que  de  compliquer  (i) ainsi  cette  aimable  science, 

(i)  Il  serait  trop  long  de  citer  tous  lei  genres  qui  ont  été  mallipiiés , 
changes  ou  supprimés  selon  U  fantaisie  de  chaque  auteur  qui  a  écrit 
sui'  la  hotanique.  Cela  es't  d'autant  plus  déplorable  que  dei  savans  du 
premier  ordre  ne  s  entendent  même  pas  pour  la  réformalion  des  genres. 
Ce  n'«st  pas  seulement  dans  la  famillie  des  champignons  qu^on  a  multi- 
plié Içs  genres  de  manière  à  en  rendre  Pétude  beaucoup  plus  difficile. 
Le  genre  Géranium  ,  qui  e^t ,  selon  nous  ,  un  genre  bien  naturel ,  a  été 
diyisé  ptrr  Cat>anUles  en  quatre  genres  j  le  genre  Br/um  a  été  divisé 
par'liedWig  en  treize  gciat*eê)  le  genre  Lichen  est  aujourd'hui'  ube  fa- 
mille paiiagée  en  dixrhuit  genres.  V'Eresyntum  oJficiHaU  est  devenu  on 
Sàjrnibrium,  Bientôt  la  science  de  la  botanique  redeviendra  un  chaos , 
^    «t  il  fau4''^'un  nouveau  Baubin  pour  le  débrouiller. 


r 


DE  LA  êoctirà  ve  pharmacie*       543 

et  dé  Ift  hérisser  de  difficultés  ?  âoiis  ne  te  pensons  f»is. 
Mais  peu  importa  à  ceux  qui  ne  veulent  s^oécuper  que  des 
champi^ons  dont  les  propriétés  sont  usuelles.  Notre  but 
est  d'en  rendre  Tétudê  facile  et-par  conséquent  plus  agréa- 
ble en  les  réunissant  dans  un  court  article  ^  et  en  nous  rap- 
piFOclk»iu^  autarit  que  posti^  pour  les  ifdîquer  ,  de  la 
nomenclmnre  Unnéenne* 

Les  kttîf  gexires' qtri  suirent  som  décrits  d'après  Lin- 
né (r);  ^ 
z .  jigartciis  :  Ràneontalis  ,  suBtUs  lamellosus. 

2.  Soletus  :  horizontaUs  ^  subtus  porasus» 

3.  Hydnwn  :  horizontaUs  ^  subtus  eehinatus. 
4*  PhàUus  :  supra  rea'ctdaius  ,  suhtûs  lœuis* 
&.  B^thôUoifuttguTlvrbinmtuSi 

6.  Peitiza  :  fungui  campanuiaiiis  j  sessllis.    *    • 

7*  CIkuaria  :  Jitngus  lœvis  ,  ohl'ongus. 

8.  Lycoperdoïï  :  fungus  suhrotundus  y  séminïbus  fari- 

naceis  repletus^ 
I.  ^GARICUS  (ckampignon  horizontal,  divisé  et» 
lames  dcsaous  )»  Ce  genre ,  si  facile  à  disikiguer  par  la  des- 
cription de  I^EiRé,  a  été  divisé  e»  quatre  genfres  par  M.  La--^ 
ïA«r\ ,  encore  le  nom  d'agaric  n'esli-il  resté  qu'à  des  cham-* 
pignons  que  presque  tous  les-  botanistes  s'accordent  à 
4  Doitimer  bolets.  Les  trois  genres  séparés  de  Tagàrio  par 
cet  auléur  sont  Amaniia^  Aferulius  etCantharellus/W.  De- 
candoUe  les  a  seulement  divisés  en  deux  genres,  MeruUus 
et  Agancus.  Les  Merulius  ont  sous  le  chapeau  des  plis  ou 
veines  souvent  anastomosées  entre  elles.  Le  chapeau  des 
agarics  est  doublé  en  dessus  de  feuillelis  qui  ne  sont  presque 
jamais  anastoiiiosés^,  €etté  différence  pouvait  peut -être 


(i)  Nous  renvoyons ,  pour  la  description  des  espçces ,  à  la  troisième 
édition  de  U' Fibre  î^âçAise,  i*èdig<$e  par  Mi  DecândoUe  ,  qui  les  a  dé- 
crites av««  aiilaat  d'esaetitndé  qoerde  précision;  et laossi  pofrr  quelques- 
unes  an  DitilioaDâireiLticycilv^édi^iM,  r<^|gé|>ar  M.  Lamark ,  et  au  Traité 
de^  Cii«nrptigp»ons  ^  psi;  Ms. R^wtet. 


1 


544  BULLETIN    DES    TKAVA.U^ 


suflire  pour  séparer  liss  agarjcsen  deux  sections ,  mais  non 
pas  en  deux  genres.   .  * 

uégaricus  canthareUuSj  chanterelle.  FI.  fr.  t.  2  vP^g*  ^^8. 
Vaîll.  Bot, ,  t.  II ,  fig.  9.  Bull. ,  tab.  5o5,  fig.  i. 

Ce  champignon  crott  fréquemment  dans  les  bois  ;  sou 
odeur  est  agréable.  Quand  oti  le  màchfc  ,  il  pique  d'abord 
un  peu  la  langiie ,  et  laisse  dans  là  béuche  un  excelk&t 
goût.  Bulliard  dit  quil  y  a  des  campagnes  biion  le  mange 
à  tourtes  sauces.  Analysé  par  Braconnot  9  il  y  a  trouvé,  de 
la  gélatine ,  de  la  fuugine  ,  une  quantité  considérable  de 
sucre  de  champignon ,  de  Tadypocire ,  etc. ,  etc. 

jigaricûs  deliciosus  ^  FI.  fr. ,  p.  i43.  SchœflTer  ,  t.  ir. 
Amanita  sanguinea.  Lamark,  Encycl. ,  p. 'io4«  Les  Alle- 
mands mangent  cette  espèce  aiiisi  que  la  suivante  ,  au  rap- 
port de  Peyrille^*  elles  sont  un  peu  piquantes,  ajoute-t-il, 
mais  agréables.  Nous  devons  dire  cependant  que  M.  Deean- 
dolle  pcni^e  que  Içur  odeur  et  les  qualités  nuisibles  qfoe 
l'on  reconnaît,  dans  les  agarics  laiteux  doivent  epigager  a 
s*en  défier.  LVgaric  délicieux  a  été  recommandé  ccHitre  la 
phlhysîe  tuberculeuse. 

Agar.  Lactifluus ,  Schœffer ,  t.  5  ,  ut  supra. 

Agar.  edulîs.  Agar.  campestrîs ,  Linné.  Amanita  edw- 
Us ,  Lamark ,  FI.  fr. ,  page  157.  Bull. ,  t.  i34.  -^  Cham- 

Eignon  de  coucke.  Pédicule ,  côiâe  convexe,  yfuammeusev 
lanchàtre  \  les  lames  roses .,  puis  brunesi^  Cette  espèce  est 
celle  qu'on  mange  le  plus  comm,uqément  à  Paris  \  c'esile 
champignon  de  cuisine  qui  sert  le  plus  ordinairement  das- 
saisonnement  à  nos  ragoûts.  Il  croît  en  abondance  dans  les 
prcs ,  les  pâturages  et  sur  les  pelouses  :  son  chapeau  est 
couvert  d'une  peau  facile  à  détacher  \  les  lame^  dont  il  est 
doublé  sont  d  abord  couleur  de  rose  ,  puis  elles  devien- 
nent brunes  et  ensuite  noires  à  mesure  que  le  champignon 
vieillit..  Il  faut  bien  se  garder  de  confondre  VAgaricus 
eduUs.  aved  celui  que  l'on  connaît  sous  le  nom,  d'Agdricus 
ifernus ,  FI.  fr. ,  p.  210  ;  Amanita  i^erna  (Lamark ,  Dict. , 

{).  1 13)  qui  lui  ressemble.  Ce  dernier  ne  peut  cire  pelé  ; 
e  bon  cbaqapignon  jse  pèle  facilement  5  celui-ci  a  un  goal 
et  une  odeur  agréables;  V  Agaricus,  y  ernus  nsi^. ni  goût  ni. 
odeuî*.  Le  bon  champign^a  la  superficie  sèche ,  un  collet 
rongé  en  ses  bords  ;  le  mauvais  a  uncbllet  iriès-régulier , 


DE    LA    SOCIETE    D£    PHAR1I1A.CIE. 


5A5 


trè8*-enlier  et  humide  à  sa  superficie.  L'agaric  de  couche 

Seul  être  confît  avec  le  vin  aigre  et  conservé  pour  Thiver* 
I.  Vauquelin  en  a  retiré  par  fatialyse  de  Fadypocire ,  line 
huile  ,  de  Valbumine ,  du  sucre  de  ehaàtpignon ,  une  ma- 
tièi^e.  semblable  à  Tosinazome ,  de  la  funginè  ,  de  racétàte 
de  potasse  ,  etc. ,  etc.  '  '      \ 

^  Les  chamjpignons  de  bruyères  ,  ou  boules  de  neige ,  Ib 
paturon  blanc ,  fig. ,  pi.  i3â  et  i34  du  Traité  des  clian^^ 
pignons  de  M.  Paulet,  nous  paraissent  ti'ètre  que  des  va* 
Tiétôs  deT^garicus  edulis.  Le  champignon  de  bruyère  a 
une.  odeur  et  une  saveur  de  Cerfeuil  ;  il  est  'plus  tendre  , 
plus  fin ,  plus  délicat  que  le  champignon  de  touche.  Le 
paturon  est  encore  à  préférer  •,  c'est ,  selon  M;  Paulet,  l'es- 
pèce la  meilleure  ,  la  plus  délicate  et  la  plus  légère  qu'on 
connaisse*  On  la  trouve  à  Prémoineau ,  route  de  Beaumont- 
sur-Oîse.  ^  ' 

jigar,  albellus ,  FI.  fr. ,  p.  176.  uimanita  albeUa  ,  La- 
toark  ,  Enc. ,  t.  i ,  p.  107.  Biill.  herb. ,  t.  142. 

Mousseron.  Cet  agaric  ,  très-bon  à  manger  ,  se  prépare 
comme  l'agaric  de  couche  et  sert  aux  mêmes  usages.  Selon 
M^  Bosc ,  c'est  un  manger  délicieux ,  que  Ton  ne  peut  com- 
parer à  aucun  autre.  Malheureusement  pouv  les  gastro- 
nomes de  la  capitale  ,  il  ne  se  trouve  pas  aux  environs  de 
Paris  ;  il  est  très-abondant  ienlre  Chaumont  et  Dijon.  Les 
habitans  de  la  campagne  se  font  un  petit  revenu  de  son 
produit. 

jlgar.  toitilis  ,  FI.  fr. ,  p.  194-  Bull, ,  t.  44  et  SaS  ,  f.  2. 

Faux  mousseron,  mousseron  d'automne  ^  il  a  à  peu  près 
la  saveur  du  vrai  mousseron ,  mais  il  est  moins  délicat.  On 
le  manjge  sans  inconvénient.  ^ 

^gar.  palomet ,  FI.  fr. ,  t.  6  ;  Supplément ,  p.  49.  Pa- 
lomete  ou  Blavet,  Paulet.,  Traité  des  champ. ,  1790,  t.  2, 
p.  208,  pi.  95 ,  f.  10-11.  Sa  couleur  est  bleue  /verte  et 
blanche;  il  croît  dans  le  Béarn.  On  en  fait  gralid  usage  ; 
son  odeur  est  agréable ,  son  goût  exquis. 

^garicus oyoïdçus  ,  FI.  fr. ,  t.  6,  p.  53.  Le  mousseron 

coquémelou  coucoumelle(Paulet,  t.  2  ^p.  3i8,  pi.  5Î , 

fig-  3-4-5  ).  Ce  champignon  a  été  indiqué  vaguement  par 

XI*.  Année.  —  JYo^embre  1825,  36 


54^  lîyLLm^    I^E«S    rHAVAyX 

Maguol  5  cous  le  vfomdç  ('^angus  albus X  Bola/ncoin  Moni* 
peficnse  ,  iG86 ,  fi^,)  ^  il  ccoii  ilaiis  le  bas.  Languedoc:  C'esi 
L'pifouge  blauche  ^c  Decaiidolle.  .  . 

.^gfifr  J^^''^*'^f*c^^i^^^'  f*'-  j.  *•  î>  1  pp.isiog.. C'est ,  suitanl 
£6  ^eir.icT  ,  iii)  des  cliaitnpig,npm  les^icii\çiir3  qui  se mao- 
genl  à  Moiilpellicr.  Il  a  la  form;^  d'un  o^u.f  de  p.oule. 
.♦  Le  tvugi^ion CPaulel,  U  a,.p..iÇ,  .pl.>^8ry  fig.  3-45) 
est  trcs-remai*qual)lc  par.  sa  eoulei\r  d'un  roiige  de  «ang. 
Il  sort  de  terre  en  TbruiQ  de  petits  mousserons.  Ce  cham- 
pi^uoii  ,  qui  a  uu  goût  de  Diqrille,  eçt  recherché  de  ceux 
qui  le  cpiinaisscui:  Ou  le  trpuve  eu  Frat^çe  daas  he.  liam 
Lau^uedoc. 

^g/ir.  5otoaitus  ( PI,  fr. ^p.  ao8).  6uU.,,t»  ^o  et  t.  598. 

Le  pédicule  de  ce  .cKaoïpignoju  est  long  de  ra  à  jl5  dé^ 
cimètrcs.  M*  Pecaiidolle  (dit  ,q^  il  a  un  gq^t  e^uîs  ,  os 
le  mange  sur  le  gril  avec  du  beurre  et  du  sel.  Cette  espèce 

S  eu  commune  se  trouve  en  été  dans  les  bois  9  à  Tombi^. 
ï.  Deschalerîs  la  trouvé  dans laiorè^dePeFseigue,  dépar- 
tement de  la  Sartbe.  !.. 

yigai\  aurantiacus  (  FT.  fr.  ;  p.  209»  BulL  ;  t.   1 20  J. 
jimanita  aurantiaca ,  Laniark.  Il  y  a  trois  variétés  de  cet 
agaric.  Ce  beau  champiguoù,  qui  croît  plus  particulière- 
ment dans  le  midi  delà  France,  est  d'une  odeur  et  d'ua 
goût  exquis  \  il  est  servi  sur  les  tables  lès  plus  délicates, 
mais  il  faut  bien  prendre  garde  de  le  confondre  avec  Tôronge 
fausse  Ças^aricits  muacarius)  ,  espèce  très -vénéneuse.  La 
volva  de  l'oronge  vraie  est  compléie^  cqlle  dç  la  fausse  est 
incomplète  v^^  l^  chapeau  tacheté 'dé  ^plaques  blanches. 
(  FI.  fr..  p.  208  ,  et  Bulf.  herb ,  t.  12^.  )  Thuiïîer ,:  auteur 
d^une  Flore  parisiemie  i  a  trouvé  des  oronges  dï^ns  lesboid 
aux  environs  de  Montlhérj^,  notamment  entre  des  châtai- 
gniers dans  les  lieux  incultes.  MM.  Thory  et  Redouté  , 
auieurs  du  bel  ouvrage  des  Roses,  ont  trouvé  ce  beau  cham- 
pignon dans  le  parc  de  Meudon,  mais  en  petite  quantité; 
Agar^  procftiis.  (  FI.  fr.  ,p.  207 .  Agar,  cobibnnus^  tab.  78 
et  5b3.)  Ce  champignon  est  appelé  grande  coulomelle  pî»r 
Paulet ,  (  t.  2  ,  p.  288  5.  t.  ,*  lis  ,  f .  1 ,,  ^  »  i«  }  Pline  eu  tait 
mention.  On  le  trouve  en  Angleterre,  en.  Italie,  ea  Alle- 
magne ,  en  France  ,  et  parto^ut  il  est  r^ç^nn^  peut  èire  de 
1>      > ,  ,..    K(,'».  Dans  le  Bourbonnais  ,  où  il  ebt  abondant, 


DE  .hx  MciàvÈ  Dt  vAxwmscxK.       547 

oti  Ic^noBime^  cœhedos  Boufbwinati.  ïlîi  lUfférehs  'nbnis 
dans  les  départemeus  de  la  FroH;<î!(*'V  ?'  e^tédhtlU'dh'ns:  Jïos' 
,camp«gneg  sou^  le  notn  â'ep#i8élte.    /     '*  .\  •  v 

^gat\  làoinîatUs,  (  LîMTi^rt*,Diri.  ,  t.  4i  P*  i^'4«)Com- 
merson  a  trouvé-cette  espèce  daits  les  Isles  de  FrAncc  et  de 
Bourbon.  Ce  champignon  ,  selon  lui ,  ne  fait  pointde  mal ;' 
il  donne  un  bon  goôt  de-toorille  à  In  soupe  et  aux  ragoûts; 
il  croît  sur  ie  trowcdes^païmisle^^  ^lii  pdnrîssent sur  iciTo. 

La  grande  f^iroUe  ^<y\.\oreS\\t  àj^  houx  (Paul et  ,'tom.  2, 
p-  182  j  pi. *38),  Cette  e*pè<^  ,  diîcrîte  pour  la  première 
fois  par  M.  Paolety-est  bonne  ^à  rtiafngér^'on  la  irouyc  à 
Ch»mpigny  sous  le  houx.  C'est  tin  agaric. 

^gtincus  Eryngfi,  (FI.  fr.  ,'  t.  6 V^upplérnent ,  p.  47'- 
L'oreille  die  chardon  ,  M.  Pàulet,  t.  2 ,  p/i33  ,  pi.  3ç) , 
f.  1,2,3).  Cet  agâriè  est  irès-recherohé  par  les  Proven- 
çaux ,  sous  le  npm  de  baligoule',  et  dîins  le  Nîvernoîs'sous 
éelui  d'oreille  de  chardon.  Il  est  plus  dcllicat que  le  cham- 
pignon ordinaire.  • 

Le  chapeau  canelle  (Paulét,  t.  2  ,  p.  i35^,  pi.  4<^)  f-  i  » 
î4  ,.3)j  Cet  agaric,  que  personne  n'avait  décrit  avant  M.  Pau- 
lét ,  es,t  fort  recherché  pour  l'usage  de  la  table  ;  il  croît  à 
Champîghy^  près  Paris. 

Le  nomhril  Wanc  ( Paulet ,  t.  a,  p.  i35,,,pl.  4i)  f«  i?^) 
a  été  aussi  décrit  par  le  même  auteur  ;  il  s'apprête  comme 
le  chaoïpignon  de  couche  ^  on  Je  trouve  aussi  à  Champigny. 

La  tortue  ou  lé  bouclier  (Paulet ,  t.  2  ,  pi.  44»  ^-  '  >  ^')« 
Personne  /ivant  M.  Paulet  n'avait  parlé  de  cet  agaric  ;  il  a 
la  saveur  agréable  ;  il  est  plus  fin  et  plus  délicat  que  Jo 
champignon  ordinaire  -,  on  le  trouve  dausleparcdeMcudon. 

Le  champignon  roux  du  mii/ïér  (  Paulet,,  t.  2  ,  p.  3oi  , 
pi.  i47  ^f.  2).  Il  croit  au  pied  du  mûrier  ,  surtout  dans  la 
Provence ,  où  il  est  usité  comme  assaisonnement. 

u^garicus  transhicéns  (FI.  fr,  ,,t.  6 ,  Supplém. ,  p.  43). 
Les  pauvres  gens  de  Montpellier  mandent  ce  champignon 
sous  le  nom  de  pivoulade  de  saule. 

jigàricus  aurJLcala  (FI.  fr*-,  p.  4^  ?  ^-  ^-  Commun  en  • 
automne  sur  les  pelonsâs  à  Orléans,  où  on  le  mange  sous 
le  nom  d'oreillette  ou  d'cscoubarde. 

jtgai'icus  sodalis  (Fl.fr. ,  t.  6,  p-  4^)  >  counu  à  Moiii- 


548     '  BLLLETIN    UES    TRATMJX. 

pellier  sous  le  nom  de  pivoulade  d'icoutse.  On   ^Mngele 

chapeau  et  non  le  pédicule. 

Agaricus^iUicinus  (FI.  fr. ,  t.  6,  p.  4^),  ul  supra. 
Af-ar.  cortùiellus  (  FI-  fr. ,  t.  (> ,  p.  5o  ).  Les  babitan*  de 
Monlpellicrmaiigeiit  ce  champignon  >oiu  le  nom    de  jn-    i 
voulade.  ! 

Agar.  cylln<iraceus.{F\..{v. ,  t.  6 ,  p.  5i).  M.  Decan- 
dolle  soupçoiine  que  ce  champignon  est  le  même  que  le 
suivant ,  mais  plus  jetine.  Ut  supra. 

'  Agaricus  atleiiua'us  (F),  fr.  ,  t.  (j  ,  p.  5i  ).  Cette  espèce 
se  mange  à  Montpellier  ,~80us  le  nom  de  pJvoulade  ,  au 
mois  d'octobre.  On  voit  que  le  nom  de  pivoulade  est  em- 
ployé pour  d^siguer  vulgairement  en  Languedoc  plusieurs 
ibampignons  qui  ne  sont  pas  de  la  même  espèce.  M-  De- 
candolle ,  qui  a  long-temps  habité  la  province  du  Liai»^i»e- 
doc  ,  les  a  désignés  sous  des  noms  spécifiquËs  difîërens. 

j4gar.  leïo  œpfialus.  Celte  belle  espèce ,  dont  le  chapeau    ^ 
n  sept  à  huit  pouces  de  diamètre,  se  v«qd  an  marché  de 
Montpellier  comme  espèce  comestible  \  elle  a  beaucoup 
de  ressemblance  avec  l'oronge  blanche  (FI.  fr, ,  totne  ti,    | 
Suppl. ,  p.  53), 

L'Entonnoir  Je  Piovence ,  nommé  Pinedo  par  Garidel 
qui  a  décrit  ce  champignon  (  Paulet ,  t.  a,  p.  i58,pl.  63,    I 
fig.  2,3,4)'  Cette  espèce  croît  et  se  mange  dans  la  Pro^    1 
vence^  I 

LaSarJinelle(Pau]ct,i.^,p.  u8  ,  pV.  36),  je/n?-/;«-  1 
gus,  Sterb.  ,  tah.  8  ,  f.  E,  E.  Cette  espèce  croît  en  Italie:  | 
c'est  le  champignon  appelé  Mnmnioia  baUara  (  Bail,  r 
l'con  39}.  Les  Italiens  le  vantent  comme  un  mets  esqiiis.       | 

Agarkus  vaginnlus  (FI.  fr. ,  t.  G,  Suppl.  ,  p.  53).  Cou- 
coumelle  grise  ,  gristlLe.  Les  habitans  de  Montpellier  re~     I 
gardent  cette  espèce  comme   une  des  plus  délïealcs  et  de 
celles  qu'on  peut  manger  avec  le  plus  de  confiance.  ' 

jigar.  alramenlarius  (Fl.fr.,  t.  2,  p.  i47- Bul'-i  l-  164); 
Cet  agaric  se  fond  en  une  eau  noire  avec  laquelle  Bulliard 
-»  fait  de  l'encre  pour  le  lavis. 

Ze  Doré  de^kouetgue  (Paulet,  t.  a  ,  p.  i3;,  pi.  43)- 
Ce  beau  champignon  ,  d'aué  belle..couleur  d'or ,  se  mauge 
dans  la  province  dont  jlporle  le  nom. 

Le  Maca'-on  des  prés  {  Pni\!ei ,  t.  a  ,  p.  ^o5 ,  pi.  ^\ , 


DE    LA    SO<!:iÉTK    DE    FflÂRMACIE.  549 

f,  I  ,  a  ^  3 ,  4)*  Ce  chàmpiçDon,  qui  a  la  figure  d'un  ma- 
earon ,  croit  en  Provence  ,  etsucioutdans  le  comlalVéoiaîs- 
sin  ;  il  se  canserVe  bien  et  est  fort  rechei'ché  pour  Tusage. 
Lbù  Colombetfe.  Cet  agaric ,  que  Jean  Baunin  a  le  pre-^ 
mier  fait  coon^iitre ,  est  remarquable  par'sa  belle  couleur 
blanche  ;  il  croit  en  abondance  près  de  Montbeltiard  ^  où 
îlest  recherché  pour  Tusage.  Paulet  Ta  figuré  pi.  64  )  f*  t ,  2. 
^garicus  quercinus.  Cet -agaric  sert  à  préparer  Tama- 
<îou  ^  il  est  aussi  utile  pour  arrêter  les  hémorragies  que  le 
bolet  amadouvîer. 

2.  BOLETUS^.  Champignon   horizontal ,   poreux  en 
dessons. 

Bôletus  jaglandis  (FI.  {v. ,  p*  lai.  Bu)l. ,  t.  i9etii4y- 
Ce  bolet,  connu  sous  le  nom  de  miellin  langou,  oreille 
d'homme  ,  est  cité  par  M^  Decandolle  comme  bon  à  man- 
ger. Il  répand  une  odeur  forte  lorsqu'il  commence  à  se 
corrompre  ,  et  il  est  dangereux  de  le  tenir  dans  une  cham- 
bre où  l'on  couche.  Il  atteint  quelquefois  six  a  sept  xléci- 
mètres  de  diamètre.  Il  croît  principalement  sur  le  noyer  , 
comme' son  nom  l'indique.- CVst  de  ce  champignon  que 
Braconnot  a  extraîtde  Tacide  fuagique  en  quantité  suffi- 
sante pour  eonslater  sils  propriétés.  Il  a  fourni  en  outre  à 
l'analyse  de  Tosmazome ,  du  fungat^  de  potasse  ,  de  Tady- 
pocire  ,  une  très -petite  quantité  de  phosphate  de  potasse.  ' 

Bolelus  ramosisslmus  ,  agaricus  ramosus»  Lamark ,  Dict.; 
encycl.  Bar.  icoriA  1269-12^0.  jigar.  esculenlus.  Tourne- 
fort-,  Garidel.        .        * 

Ce  champignon 9  connu  des  anciens,  est  très*extraor- 
dinaire  \  il  est  rangé  parmi  les  polypores  coquilliers  de- 
Paulet  qui  en  décrit  trois,  variétés,  Il  renvoie  aux  fig.  1 268, 
1269,  1270  et  1272  de  Barrelier.  Porta  et  l'Ecluse  otit  les 
premiers  parlé  de  ce  chatn pignon  qu'ils  nommaient  GaUi" 
nacia.  La  grosseur  d'une  de  ces  variétés  est  quelquefois 
telle  qu'elle  pèse  soixante  hVres.  Cette  variété  croit  plus 
particulièrement  dans  la  Hongrie.  M.  Paulet  a  trouvé  un 
de  ces  champignons  dans  les  bois  d*OrmesiSon  qui  pesait 
vingt-sept  livres  ;  il  l'a  aussi  observé  à  Fontainebleau  au 
pied  des  chèues.  La  variété  figurée  dans  Barrelier ,  fig.  1270 , 
se  vend  au  marché  à  Troye,'50usle  nom  de  tripes  de  chùûc, 
ou  Bolelus  nimoslssimus.  Muray  ,  6ysl,  végét, ,  p.  978. 


55o  BULLETIN    DES    TIIAVAUX 

Bdetux  edulis^  B6L  bot4nus  y  Lin.  (FI.  fr^ ,  p-  i^- 
Bail. ,  ùbé  60  el  494 )•  ^^  bolet,  coBnu  vnl^irtsinent  som 
le  TiODi  de  ceps,  de  gjrole,  de  Rruguet ,  est  frequeniuieni 
employé  commealiment  et  comme  assaisonnement.  Oacn 
fait  des  beignets  ,  des  crèmes  ;  tpielqucs  amatears  1c  maiir 
gent  crû  à  la  poivrade.  I^est  commun  dans  la  foret  de 
Fontainebleau  ;  se  trouve  aux  Brotteaux ,  pvès  L  joa ,  selon 
Gilibert. 

Bolfitus  œreusj  bolet  bronzé  (FI.  fr.  ,  p.  i2i4-  Bull. , 
tab.  385  ).  II  croit  dans  Içs  bois ,  au  commencement  de 
l'automne  ;  on  le  ronnait  aussi  sous  le  aom  de  ceps  noir. 
M.  D(*candolIe  fait  mentiou  de  deux  variétés  de  ce  boleC 
d^nâ  le  Supplément  de  la  FI.  fr.  y  t.  6,  p.  4^«  -^^  variété 
creveUa  croit  en  Piémont  où  elle  est  usitée  comme  aliment-, 
la  variété  c<i/;ra  se  mange  dans  les.  Landes  sous  les  noms  de 
seth  ou  cep. 

Boleius  aurantiacus {Y\.  fr.  ^  p.  127.  Bull.  ,  tib.,  n'Sôet 
489)  ,  bolet  xîran^é.  Il  croit  sur  la  terre  dans  }es  bois;  on 
le  mange  lorsqu^il  est  jeune  \  on  Tappelle  vulgaireiriefii' 
roussi  le ,  gyrole  rouge. 

Boleius  sohniensis  (FI.  fr. ,  Suppl.  ,  t.  6 ,  p.  4^)*  ^^^ 
habitans  de  la  Sologne  nomment  ce  bolet  chas^ancelle  ;  ils 
on  préparent  un  amadqu  quHIs  vendent  à  Orléans.  I^ur 

f procédé  consiste  à  mettre  ce  bolet  deux  fois  dans  leur 
essive,.!cn  le  battant  ensuite. 

Notct!,'M..  Lamarka  presque  supprimé  Je  genre  Bolelus\ 
les  bolets  sessilos  et  ligneux  sont  appelés  p^r  lui  agarics; 
les  mous  et  pédicules ,  suillus.  Il  a  doni^é  le  nom  de  bolet 
à  la  morille.  Ces  cbangemens ,  suivant  M.  Bosc  »  dont 
nous  partageons  le  sentiment ,  jettent  une  grande  confu- 
sion dians  le  langage  de  la  science ,  et  nuisent  essentielle-^ 
ment  à  ses  progrés.  MM.  Bosc  et  Decandolle  adoptent  la 
nomenclature  de  Ldnué.pour  le  genre  bolet. 

BûIetuSy  Indigotier^  bon  à  manger.  (Voyez  le  nonveaa 
Dict.  d'hist.  naturelle ,  2^  édit. ,  au  mot  Bolet.  ) 

Boletus  suberosus  (FI.  fr. ,  p.  iiG.  Bull.  a. ,  4^2).  Le» 
Suédois  s'en  servent  pour  faire  d^s  bouclions.  Ce  bolet  croit 
aux  BrottCc'uix,  près  Lyon ,  selon  Gilîbort. 

Boletuslaricis  (FI.  fr. ,  p.  1 18.  Bull.  ub. ,  296.  Garsau(, 
'fig.  16).       . 


DE    LA    SOCIETE    DE    PHABUIACIB.  55ï 

'    Bolft  du  mélèze ,  agaric  du  mélèze (i)  ,  agaricpiirgatin 

Caractères  ;  cotiîque  ;  sOnple  ,.inplie^  ^poJ» ,  doux  ,  inégal  ; 

pores  ircs-peiUs;  d'un  jaune  d'ocre ,  parasite.  Nous  conr 

naissons  ee  bolet  t^n  phctrmacîc  ^  qui  ,nç  se  trouvé  q!ue  sur 

le  mélèze,. ou  plutôt  sa   pulpe  qui  est  blanche ,  légère  ^ 

f  rîabir ,  do  saveur  dôuoç  d*fibôrd  et'ensui4<B  amère  y  un  peu 

acre  quand  eJle  est  fraîche*  L'agaric  dana  1«  çoiiimerce  est 

toujours  dépouillé  df  «on  écorce,  ou  plutôt  de  sa  partie 

lubnJQuse.  CW  un  purgatif .  hydragûgue  qui  fait  vomir 

quelquefois.  Les  pAjàans  suisses  s*Qii  servant  pour  purger 

les.  vacher  ;  ils  le  font  prendre  aussi  aqx  personnes  qui  ont 

avalé  la  sangsue  des  Alpes ,  et  y  mêlent  tin  peu  dcptoivce^ 

Qri  fi'çH  sertausèiau  lie^  de.noix  de  gailW  pour  teindre  la 

soie  en  noir.  Cebole^,  examiné  par  M-  PbuiUQn-^LagraAige, 

contient  de  la  résinç  ,  de  Tacklè  b^nzoïque^  c(iielcpes  sels. 

Jje  meilleur  vient  d'Alëp, 

Boletus obtusus  (Fhir.,  p.  117.  Bull,  ^tab»  4^4)-  Sous 
le  nom  de  Boula ,  ilaertauxliabitans  de  la*  campagne  pour, 
transporter  le  feu  et  le  conserver..  Les  teinluri/éra  qui  en 
tirent  une  couleur  ïioire  le  nomment  champignonou. agaric 
de  c^ène.  '"  "',...,•.  va,  -  •• 

Boletu$  ungulattfs  (FI.  fr. ,  p.  ii6»#BblL^  ta]^..,  4^'  ^^ 
4919%*  a).  C'est  ce  bolet,  sMivantBulliard)  qaoni  emploie 
pour  faire  de  Famadou ,  et. qui  ^  lorsqu^îl  est, jeune,  a  la 
chair  filandreuse  et  mollasse  ,  ejL  non  le  Boletus  igniarius. 
On  le  connaît  encore  sous  le  nom  de  Boula ,  di  Agaric  de 
chêne  y  d'Agaric  femelle*         ^ 

Boletus  suaifeolens^  champignon  blan^  du  saule  (  FI.  fr., 
p.  118.  BulL ,  tab, ,  3 1 o  ).  Cette  espèce,  réduite;  :e.n  poudre 
et  préparée  en  électuaire ,  est  administrée  avec  .s^ccès  aux 
pfattiysiques ,  à  la  dose  d'un  à  trois ,  ou.,  quatre  grammes. 
Linné  rapporte  que  les  femmes  lapbnes  en  peneht  soigneu*- 
sèment  pour  plaire  ,  et  qa*tm  en  met  dans  les  habits  pour 
en  éloigner  les  insectes.  Cebôlet  se  trbtive  dans  les  vieux 
troncs  de  saule.  Il  exbàlé  uùp  odeur  dVnis  pénétrante  et 
très-agréable.  Giliberi  a  trouvé  ce  bolet  près  de  Lyon. 
Boletus  fomentarius ,  employé  en  Suède  pour  wire  de. 

(i)  Lieutaud  (  Précis  de  matière  médicale)  pense  que  Tagaric  des  an— 
dens  difierait  da  nôtre.  ' 


55a     BULLETIN  DES  TRAVAUX,  ETC. 

TamAdott  ;  îl  sert  pour  mettre  le  feu  à  la  poadre  à  canou^ 
(Dicl.  cocycl. ,  tom.  i  ,  p.  5o).  Gilibert.l'a  trouvé  à  On)- 
lins  ,  près  Lyon  ;  il  le  nomme  bolet  amadou. 

3.  HYDNUM.  Horizontal ,  hérissé  de  papilles  très- 
nombreuses. 

Hydnum  erinaceus  (  FI.  fr. ,  p.  108.  Bull.  ,  tab.  34  }« 
.  Cette  espèce ,  une  des  plus  grande»  de  ce  genre ,  se  mange 
dans  les  environs  des  Vosges.  M«  Lamark  en  -  »  fait  un 
genre  particulier  ^ /fffncrW,  qui  n'esl  point  adopté  par 
M.  DecandoIIe  (Voyez  Illustrât,  de  Lamark  ,  pi.  888). 
M.  Descbaleris  a  remarqué*  ce  champignon  dans  la  foré! 
d'Ecouve,  près  Alençon. 

Hydnum  repandum  ,  hydne  sinué  (PI.  fr. >  pog*^  m* 
Vaill. ,  Bot.,  tab.  14»  fig*  6,  7,  8).  Les  paysans  connais- 
sent cette  espèce,  de  couleur  jaune,  sous  les  noms  dei 
lurchon  ,  de  rignoche  ]  on  la  fait  cuire  sur  le  gril  et  an  la 
mange  assaisonnée  avec  du  beurre ,  du  sel ,  des  fines  herbes 
et  du  poivre.  Vaillant  dit  qu'on  trouve  ce  champignon  dans 
le  parc  de  Versailles,  sous  les^ châtaigniers,  près  la  porte  du 
parc-aux*cer£s.  On  le  ti'ouve  dans  les  bois  à  Roche-Cardon, 
près  Lyon,  selon' Gi  liber  t.  M.  Chereau  Fa  trouvé  k  Fon- 
tainebleau. Soumis  iTanalyse  par  Af.  Br^connot,  il  a  donné 
de  la  fungine ,  du  sucre  de  champignon ,  un  principe  acre 
très^fugace  ,  de  rhydrochlorate  de  potasse. 

(^La  suite  au  numéro  prbchain.) 


ERRATA,  DU  N;  PRÉCÉDENT. 

Page  46a  ,  ligne  27  ,  o«  tnolaife  ,  Iv^z  •;  os  mahiire.  -  • 

Page  4B6.9  deuxième  aliaëa ,  au  lieu  de  : 

M.  Chevallier,  pharni«eieii  de •  Paris,  ayaût  annonfïë  yerbalemcQt '  la 
présence  de  ranubiOBtaque  dans  la  matière  criataltine  de  la  fè?e  de 
Tooka  ,  nous  avons  chevche  à  vérifier  ce  fiait..   .  . 

Lisfiz  <  )VI.  Chevallier^  pharmacien  'de  Paris ,  ayant  annoncé  verbale- 
ment la  présence  de  l'ammoniaque  dans  la  matière  cristalline  de  la  fève 
de  Tonka  ,  nous  avons  cherché  à  vérifier  ce  fait  conjointement  ài^ec  tui. 


PARIS.  — IMPRIMERIE  DE  FÀIN,  RUE  RACINE,  ]V^  4. 

PLACE    D&   L  OOEOlf. 


JOURNAL 

DE    PHARMACIE 


ET 


/■    1 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES. 


N".  XII. —  II*.  Année. — ^Décembre  18^5. 


ANALYSE 

Des  cendres  de  FEtna  (î)  ^  enuoYces  par  M.   J^ôrrari y 
,  "    professer  d]histaire  naturelle  à  Paierme  ; 

ï*ar  M.  Vàuquelin: 

■ 

M,  Ferrari  m'a  fait  remettre  par  M.  son  frère  les  cen*- 
dres  dont  il  s'agit.  Voici  ce  qu'il  dit  à  ce  sujet  dans  une 
lettre  qui  accompagnait  l'rtivoi  : 

«  Les  tremblemens  d^  terre  qui  ont  ébranlé  la  Sicile 
dans  ces  derniers  temps  m'ont  donné  l'occasion  de  réunir 
les  observations  que  j'ai  faîtes  sur  cette  terrible  opération 
de  la  nature  ,  à  différentes  époques ,  dans  ma  patrie  où 
elle  se  répète  assez  fréquemment.  J'ai  tenté  d^apprécîet 
de  près  la  cause  qui  a  pu  la  produire  et  qui  la  retiouvelle 
de  temps  en  temps.  L'Etna  ,  qui  a  tant  de  part  aux  phé- 
nomènes dont  je  m^occupè ,  vOmît  en  i^i^  beaucoup  de 
cendres.  On  a  répandu  le  bruit  que  la  matière  vomië  était 

■  ■     -       ■    '        .-'■■-.... 

(1)  IVote  fies  Itédacteurs . — ^  Bien  (fiie  ce  trovail  ne  soit  pas  pharma- 
ceutique, il  enseij^ne  aux  pharfnaciens  les  meilleure  procéJës  d^dualyse 
chimique  dont  ils  ont  souvent  besoin. 

XI'.  Année.  —  Décembre  i8a5.  87 


^ 


554  JOURNAL 

une  boue  volcanique.  J'ai  remis  à  mon  frère  un  paqaelde 
ceUe  matière  pour  que  vous  Tanalysiez.  Ty  joins  une  pe- 
tite boite  contenant  une  concrétion  formée  dans  Tintérlear 
du  cratère  de  Tile  ardente  de  Vallano  dans  les  Eolies.  La 
moitié  du  morceau ,  soumis  a  Fexamen ,  a  donné  de  lacide 
borique  avec  du  soufre.  » 

Ces  cendres  ont  une  couleur  grise ,  une  ténuité  assez 
grande  ;  chauffées  au  rouge  avec  le  contact  de  l^air ,  elles 
exhalent  de  lacide  sulfureux  :  dans  un  vase  clos  elles  don- 
nent  du  soufre. 

'Un  gramme  de  ces  cendres,  chau£Eees  dans  un  appareil 
convenable  avec  six  décigrammes  de  chlorate  de  potasse , 
ont  donné  un  gaz  qui  contenait  de  Toxigène ,  du  chlore 
et  dix  centimètres"  cubes  d'acide  carbonique  5  le  résidu 
avait  pris  une  couleur  rougeatre. 

Après  avoir  absorbé  le  chlore  en  l'agitant  avec  le  mer- 
cure ,  on  a  mis  ce  qui  restait  de  gaz  en  contact  avec  une 
solutipn  de  potasse  ;  la  diminution  a  été  de  dix  pouces  cuhes. 
La  potasse  qui  avait  été  employée  à  cette  opération  préci- 
pitait abondamment  Peau  de  chaux  ,  tandis  qu'auparavant  * 
elle  ne  la  précipitait  pas  du  tout. 

Ce  résultat  annonce ,  à  peu  près  y  un  centième  de  char- 
bon dans  cette  cendre»  , 

•     Quatre  grammes  de  cette  cendrc>  lavée  à  Teau  bouillante 
jusquà  ce  que  celle->ci  ne  fut  plus  affectée  par  les  réactifs, 
a  fourni  uue  lessive  qui  précipitait  abondamment  par  le 
muriate  de  baryte,  Foxalate  d'ammoniaque  9  et  un  peu  par 
le  nitrate  d'argent ,  ce  qui  annonce  la  présence  du  sulfate 
de  chaux  et  d'un  muriate.  Par  l'évaporation ,  ce  liquide  a 
fourui.74  centigramuies  de  sulfate.de  chau^.  Celui-ci,  lavé 
avec  un  peu  d'eau  çt  sa.  lessive  évaporée ,  afourni  un  résidu 
dans  lequel  on  distinguait,  parmi  la  portio^  de  sulfate  qui 
s'était  redissoute,  quelques  cristaux  verts  et  d'autres  blancs. 
Ces  cristaux ,  repris  de  nouveau  par  une  petite  quantité 
d'eau ,  ont  donné  un  précipité  rouge  par  le  prussiate  de 


DE      PHARMACIE.  555 

potasse  ferrure ,  et  un  précipité  blanc  floconneux  par  Teau 
de  chaux  et  la  dissolution  d'argent.  Le  précipité  produit 
par  leau  de  cbaux  était  en  partie  redissous  par  la  potasse 
caustique. 

Ainsi ,  Teau  qui  avait  servi  à  laver  la  cendre  contenait 
du  sulfate  de  cuivre ,  du  sulfate  jde  chaux  ;  du  sulfate  d'alu- 
mine et  de  magnésie ,  et  un  muriate  dont  j'ignore  Tespèo?. 
La  matière  lavée  à  Veau  bouillante ,  ainsi  qu'il  vient 
d'être  dit ,  a  été  ensuite  traitée ,  a  l'aide  de  la  chaleur ,  par 
l'acide  muriatique  ^  elle  a  communiqué  à  ce  dissolvant  une 
couleur  rougeatre  ;  la  liqueur  filtrée  et  étendue  d'eau  a  été 
précipitée  par  l'ammoniaque  ;  le  précipité  était  rose  pâle , 
et  la  liqueur  légèrement  bleue.  Filtrée  de  nouveau  ,  cette 
liqueur  précipitait  abondamment  par  Foxalate  d'ammo- 
niaque et  devenait  d'un  beau  rouge  par  le  prussiate  de 
potasse. 

Le  précipité  formé  par  l'ammoniaque  ayant  bouilli  avec 
de  la  potasse  caustique ,  a  fourni  une  quantité  notable  d'alu- 
mine et  beaucoup  de  fer  oxidé. , 

Après  les  opérations  ci-dessus  ,  le  résidu  de  la  cendre 
ne  pesait  plus  que  deux  grammes  et  quelques  centièmes  ; 
exposé  au  feu  ,  il  a  exhalé  d'abord  l'odeur  du  soufre  ^  et 
ensuite  très-fortement  celle  deÉ|acide  sulfureux  :  sa  cou- 
leur était  alors  rosée. 

L'acide  muriatique  avait  enlevé' à  la  cendre  de  l'Etna  , 
1°.  du  fer;  a**,  de  l'alumine,  3°.  de  la  chaux;  4%  ^^  cuivre. 
Le  résidu  non  attaqué  par  l'acide  muriatique  contenait 
encore  de  la  pyrite  martiale ,  puisqu'il  répandait  une  forte 
odeur  de  soufre  par  la  chaleur.  Fondu  avec  la  potasse  ,  et 
le  résultat  dissous  dans  l'acide  muriatique ,  il  a  donné  par 
l'évaporation  une  masse  gélatineuse  de  couleur  jaune  qui , 
lavée  avec  de  l'eau  y  a  laissé  beaucoup  de  silice  :  la  liqueur 
contenait  du  fer ,  de  Talumine  et  de  là  magnésie. 


1 


556  JOURNAL 

Deuxième  opération. 

Quatre  grammes  de  la  même  cendre ,  lavés  à  Teau  bonil^ 
lante ,  ainsi  qu^il  a  été  dit  plus  haut ,  et  séchés  ensuite  ,  ne 
pesaient  plus  qu'un  gramme  64  centigr. 

Le  résidu ,  soumis  à  Faction  d'une  lessive  de  potasse 
caustique  bouillante  ,  a  communiqué  à  cet  alcali  une  cou- 
leur jaune  >,  et  la  propriété  de  précipiter  en  blanc  par 
Tacide  nhrique  ^  et  d'exhaler  au  moment  du  mélange  une 
odeur  hépatique.  Le  précipité  avait  une  couleur  grise  et 
occupait  un  grand  volume  ;  lavé  à  plusieurs  eaux  et  séché, 
il  paraissait  noir  ;  il  y  en  avait  au  plus  deux  centigr.  Exposé 
A  la  chaleur ,  il  a  brûlé  avec  tous  les  phénomènes  du  soufre, 
et  a  laissé  une  trace  jaune  qui  était  de  Toikide  de  fer. 

Ce  soufre  provient  évidemment  de  la  décomposition  par* 
tielle  des  pyrites  par  Talcali. 

La  cendre ,  après  avoir  subi  ces  deux  épreuves  ,  a  été 
traitée  avec  deux  ps^rties  de  potasse  caustique  et  chauffée 
au  rouge  dans  un  creuset  de  platine.  Le  résultat ,  délayé 
dans  Teau ,  ne  s'est  pas  entièrement  dissous  dans  l'acide 
muriolique  étendu  :  il  est  resté  une  petite  quantité  de  poti-* 
dre  grisâtre  qui  est  devenue  rouge  par  la  calcination.  Trai- 
tée une  seconde  fois  pa^a  potasse ,  elle  s'est  dfssonte 
dans  l'acide  murîatique  et  lui  a  communiqué  une  couleur 
jaunct 

La  première  dissolution  murîatique  ,  évaporée  à  siccité, 
s'est  prise  en  une  gelée  qui ,  délayée  avec  de  Teaui  a  laissé 
de  la  silice  floconneuse  qui  était  un  peu  colorée  en  rouge 
par  de  l'oxide  de  fer. 

La  liqueur  filtrée  a  donné,  à  l'aide  de  l'ammoniaque  y 
un  précipité  jaune  pâle  et  gélatineux  ,  et  la  liqueur  aVait 
une  teinte  bleue  légère.  Après  avoir  neutralisé  l'acide  mu- 
rîatique ,  elle  a  pris  une  couleur  rouge  par  le  prussiate  de 
potasse. 

La  seconde  dissolution  évaporée  de  même  fournit  un 


DR     PHARMACIE.  557 

résidu  gélatineux  c[ui  ,  délayé  dans  Foau ,  fui  filtré  :  le 
liquide  dotina  parTaounoniaque  un  précipité  }^une  ,  com- 
posé d^alumina^et  de  fer.  Le  liquide  an^npniacal  n*avait 
pas  sensiblement  de  couleur  bleue  ,  cependant  il  donnait 
encore  des  signes  de  la  présence  du  cuivre  par  le  prussiaie 
de  potasse. 

L'on  voit  par  cette  esquisse  d'analyse  que  la  cendre  vo- 
mie par  FEitna  contient  : 

i®.  Du  sulfate  dm  chaux  ; 

2*.  Du  sulfure  de  fer  ou  pyrite  ] 
.  3*.  De  Talumine  5 

4".  De  la  silice  5 

5^.  De  la  chaux ,  ou  plutôt  uue  roche  formée  de  ces 
trois  terres  ;  , 

6'.  Du  sulfate  de  cuivre  ; 

7°.  Un  muriate  dont  j'ignore  l'espèce  5 

8".  Des  traces  de  soufre  isolé  5 

9*.  Du  charbon  ; 
10**.  De  l'huinidité. 

Sans  prétendre  ici  donner  les  proportions  exactes  de 
tes  substances  ,  je  vais  cepeadant  en  donner  une  approxi- 
mation sur   100  parties  : 

Silice 3B9IO 

Sulfate  de  chaux.     .,.«....«  18  •  . 

Sulfure  de  fer.    « •  .  t  .  30,88 

Alumine.    ••;...«,.«..•  8 

Chaux 2,60 

Charbon i 

- — — ^t,r 

78,58  • 

L'humidité ,  le  sulfate  de  cuivre  ,  le  sulfate  d'âhimine , 
les  traces  de  muriate  et  de  soufre  libre  ,  doivent  s'élever 
à  21,4^  pour  compléter  le  quintal. 

Il  est  possible  que  ces  cendres  coatietinent  aussi  un  peu 


( 


558  JOUKNAL  • 

d'alcali ,  mais  je  n'ai  pn  le  vérifier  faute  d'une  quantilé 
suffisante  de  matière  :  je  n'en  ai  eu  que  huit  grammes  à 
ma  disposition.  * 


OBSERVATIONS 

Sur  la  composition  de  Facide  borique  ; 

Par  M.  SouBBiRAN.* 

Les  faits  propres  à  nous  éclairer  sur  les  proportions 
élémens  de  l'acide  borique  sont  de  deux  sortes  :  les  uns 
sont  des  expériences  faites  dans  le  but  de  combiner  direc- 
tement l'oxigëne  avec  le  bore  ^  les  autres  sont  des  résultats 
analytiques  obtenus  des  diverses  combinaisons  dont  l'acide 
borique  fait  partie. 

MM.  Gay-Lussac  et  Thenard  ont  oxigénë  le  bore  pr 
l'acide  nitrique  ,  et  ont  calculé  la  proportion  d'oxigéne  d'a- 
près le  poids  de  l'acide  borique  formé.  Mais  ces  sa  vans  chi- 
mistes n'ayant  pas  tenu  compte  de;  la  proportion  d'acide 
borique  qui  s'est  volatilisée,  ils  ont  nécessairement  dùéfa- 
luer  trop  bas  la  proportion  d'oxigène. 

De  son  côté,  M.  Davy  a  cherché  à  déterminer  la  compo- 
sition de  l'acide  borique  en  recueillant  le  bore  qui  avait  été 
séparé  du  borate  de  soude  par  un  poids  connu  de  potas' 
sium^  d'autre  part,  il  a  rech'ercHé  la  quantité  d'oxigène 
qui  est  absorbée  pendant  la  combustion  du  bore.  Ces  denx 
moyens  analytiques  lie  sont  pas  susceptibles  d'une  grande 
exactitude  5  aussi  M.  Dàvy  est-il  arrivé  avec  chacun  d'eux 
à  des  résultats  différens.  Le  premier  procédé  manque  de 
précision ,  car  il  est  difficile  que  les  matières  ne  contiennent 
pas^n  peu  d'eau  qui  peut  contribuer  à  l'oxîgénation  du 
potassium  \  et  d'ailleurs  il  est  presque  impossible  de  re* 
cueillir  le  bore  sans  perte.  Le  second  procédé  ne  peut  éga- 
lement donner  que  dies  résultats  approximatifs  par  la  béce5- 


,  DE     PHAJUaACIE.  S59 

si  lé  de  laver  le  bore  à  plu&ieurs  reprise»  pour  séparer  l'a- 
cide borique  qui  le  défend  de  raction  de  Toxigène.  i 

Plus  tard  M.  Berzélius  a  déduit  la  composition  de  Taçide 
borique  de  celle  des  borates ,  mais  l'analyse  des  borates  sîiir 
laquelle  il  s'est  fondé  n'était  pas  exacte  ;  les  conclusions 
qu'il  en  a  tirées  ne  doivent  pas  l'être  non  plus. 

L'impossibilité  presque  absolue  de  brûler  le  bore  dan» 
l'oxigène  sans  perdre  une  portion  de  matière ,  la  volatilité 
de  l'acide  borique  en  présence  de  l'eau,  et  la  faiblesse  da 
son  énergie  chimique,  sont  autant  de  circonstances  qui 
s'opposent  à  ce  que  l'on  puisse  arriver  directement  à  coùn** 
naître  les  proportions  de  ses  élémens  ^  mais  on  peut  y  jiar- 
venir  par  des  considérations  tirées  des  diverses  combinai- 
sons dontl'acide  borique  fait  partie.^ Ces  combinaisons  sont 
de  deux  sortes ,  celles  où  l'acid^  borique  remplit  les  fonc-* 
lions  d'acide ,  et  celles  où  il  joue  le  rôle  de  base.  Les  pre- 
mières sont  les  borates^  les  secondes  sont  l'acide  fluobori- 
que  et  la  crème,  de  tartre  soluble. 

Dans  un  mémoire  que  j'ai  publié  récemment,  j'ai  fait 
voir  que  loo  parties  d'acide  borique  saturent  une  quantité 
de  base  dont  l'oxigène  est  1 2,269.  ^^  nous  savons  que,  dans 
presque  tous  les  genres  de  sels  ^  l'oxigène  de  l'acide  est  un 
multiple  de  l'oxigène  de  l'oxide.  Si  nous  appliquons  celte 
loi  à  la  recherche  de  l'oxigène  dans  l'aeide  borique ,  nous 
verrons  que  le  multiple  par  6  est  celui  qui  se  rapproche  le 
plus  des  résukats  obtenus  directement  par  M.  Davy.  En 
efiiet ,  dans  cette  supposition,  100  d'acide  borique  contien- 
draient 73,614  p*  00  d'oxigène.  Cette  supposition  va  bil- 
lot prendre  de  la  valeur  par  sa  concordance  avec  d'autres 
résultats  d'un  même  genre. 

L'analyse  de  l'acide  fluoborique  n'ayant  pas  été  faite  , 
nous  ne  pouvons  en  tirer  aucune  induction  relativement  à 
la  composition  de  l'acide  borique.  Je  ferai  observer  toute- 
fois que  si,  dans  cette  combinaison,  l'acide  borique  conserve 
sa  capacité  de  saturation (74974))  i^^  ^^  ^^^  acide  doivent 


5f6ù  JOURNAL 

s'unir  à  une  proportion  d'acide  borique,  contenaut  74^74 
d'oxigène.  Il  est  bien  remarquable  que  ce  nombre  repré- 
sente la  quantité  d'oxigène  que  nous  venons  de  supposer 
exister  dans  l'acide  borique,  savoir',  7^9^  P*  ^^  n  ^^  q^^ 
tendrait  à  faire  croire  que  Tacide  fluoborique  est  formé 
de  100  d'acide  fluoriqueet  de  100  d'acide  boriqitfe.  Cette 
concordance  nie  fit  soupçonner  que  je  pouvais  avoir  porté 
un  peu  trop  bas  la  capacité  de  saturation  de  Tackle  borique, 
mais  je  me  suis  assuré  de  nouveau  qu  elle  ne  dépasse  pas 
le  nombre  que  j'ai  indiqué.  Au  reste  ,  la  différence  serait 
celle  de  1^,269  à  12)187. 

La  crème  de  tartre  soluble,  préparée  au  moyen  de  l'àcïde 
borique,  nous  fournira  les  lumières  que  Tacide  fluoborique 
n'«  pu  nous  donner.  J*ai ,  dans  un  travail  déjà  ancien  ,  dé- 
terminé la  nature  chimique  de  la  crème  de  tartre  soluble , 
an  évaluant  la  quantité  d'oxigène  de  l'acide  borique  sur  sa 
composition  alors  admise ,  savoir  ,74^70  p.  00.  Je  fus  conr 
duit  à  la  regarder  comme  un  tar4rate  double  dans  lequel 
l'acide  borique  jouait  le  rôle  de  base  par  rapport  àla  moitié  de 
l'acide  tartrique  et  contenant  une  quantité  d'oxigène  égale  â 
celle  de  la  |>otasse*  Ces  données  sont  exactes ,  mais  j'y  étais 
arrivé  par  un  mode  d'analyse  tcop  compliqué  pour  qu'il 
put  mériter  une  grande  confiance^  je  suis  revenu  sur  cette 
analyse  en  me  servant  du  moy(sn  qui  m'avait  réussi  dans 
mes  recherches  sur  les  borates. 

Si  la  composition  de  la  crème  de  tartre  s<riuble  est  telle 
que  je  l'ai  annoncée  ,  la  quantité  d'oxigène  dans  l'acide  bo- 
rique doit  être  égale  à  la  quantité  .d'oxigène  dans  la  potasse. 
100  de  bitartrate  de  posasse  contenant  potasse  24,92  (=oxi- 
gène  45^23)  devront  se  combiner  à  5,736  d'acide  borique 
(Toxigène  de  Tacide,  borique  étant  supposé  73,61 4)-  Cette 
hypothèse  cessera  d'en  être  une  si ,  après  avoir  saturé  exac- 
tement les  acides  de  la.  crème  de  tartre  soluble  ,  la  quan- 
tité de  nitrate  de  plomb  nécessaire  pour  précipiter  les  acides 
Unrîque  et  borique  est  précisément  celle  qui  est  indiquée 


DE    PHARMACIE.  56l 

par  la  composition  connue  du  tartrate  et  dTu  ^)orate  de 
plomb.  C'est  ce  que  Texpérience  a  Confirmé.  J'ai  fait  dis- 
soudre dans  l'eau  distillée ,  et  j'i^li  salure  par  la  potasse 
pure  2,39  grammes  de  crèmei  de  tartre  solublebien  puri- 
fiée et  séchée  avec  le  J)lus  grand  soin.  J'ai  versé  j^eu  à  peu 
daus  cette  liqueur  une  solution  de  4^448  grampies  dé  ni- 
trate de  plomb  qui  avïiit  d'abord  été-bien  séché  (quantité 
calculée  pour  transformer  tout  l'acide  lartrique  et  l'acide 
borique  en  sels  de  plomb  insolubles).  Après  le  mélange 
des  deux  liqueurs  ,  j'ai  laissé  (déposer  et  j'ai  essayé  le  pré- 
cipité par  le  nitrate  de  plomb  d'une  part,  et  un  tariratè 
neutre  de  l'autre.  Dans  l'un  et  l'autre  cas  il  n'y  eut  pas  de 
nouvelle  précipitation  ;  ce  qui  aurait  du  nécessairement 
arriver  si  les  proportions  d'acide  borique  et  d'acide  lartri- 
que eussent  été  autres  que  nous  ne  l'avions  supposé. 

Cette  expérience ,  en  confirmant  ^'analyse  ae  la  çrènje 
de  tartre  soluble,  nous  conduit  à  conclure  ,  ainsi  que  nous 
l'avions  fait  en  nous. basant  sur  là  composition  des  borates , 
que  l'acide  borique  contient  73,61 4  p.  00  d'ôxigène.  Ces 
résultats  peuvent  être  d'autant  plus  volontiers  adoptés  qu'ils 
.sont  basés  sur  un  mode  d'analyse  tellement  simple  qu'il  ne 
peut  guère  causer  d'erreurs  dans  les  mains  les  moins  expé- 
,  rimentées ,  et  qu'ils  ont  été  calculés  sur  des  coiÉposés  dif- 
férons dans  lesquels  l'acide  joue  le  rôle  de  base  et  celui 
d'acide. 

Nous  pouvons  maintenant  exprimer  la  loi  décomposi- 
tion des  borates  métalliques. 

Dans  les  borates  neutres ,  la  quantité  d'oxigène  de  Toxide 
est  à  la  quantité  d'oxigène  de  l'acide  ::i  td,  etJa  quan- 
tité d'acide  ::  12,269:  100» 

Dans  les  borates  avec  excès  d'acide ,  la  quantité  d'oxi- 
gène de  l'oxide  est  un  multiple  par  12  derôxigène  deTa- 
cide,  ou  bien  la  quantité  d'acide  dans  les  surborates  est  le 
double  de  la  quantité  d'acide  dans  les  borates  neutres. 
3i  l'on  voulait  déterminer  le  poids  de  l'atome  de  bore  , 


502  JOURNAL 

il  serait  facile  de  le  faire  au  moyen  de  cette  loi  reconnuf 
par  M.  Berzëlius  y  que  dans  la  plupart  des  genres  de  st 
neutre  le  nombre  qui  exprime  le  multiple  de  Foxigène  i 
Tacide  représente  le  nombre  d'atomes  d'oxigène  existas 
dans  Tacide,  que  Ton  parvient  souvent  à  recoanaître  fu 
d'autres  moyens,  y     .  . 

12^269  représentant  un  atome  d'oxîgène  dans  Tosdde 
6  atomes  d'oxigène  dans  Tacide  pèseraient  78,614  9  c<  ^< 
poids  de  Tatome  de  bore  serait  9k6,ci86  -,  ou  bien  Vstumt 
d'oxigène  étant  représenté  par  100  ,  le  poids  de  Fatomeik 
bore  le  serait  par  ai5,i4  »  et  Facide  borique  serait  formé 
de  I  atome  de  bore  et  6  atomes  d'oxigène^ 

NOTE 

Sur  la  combinaison  du  chlorure  de  sodium  a%^ec  le  sucre  <k 

diabètes  et  celui  de  raisin. 

Par  M.  Càlloud  ,  pharmacien  à  Annecy. 

Ayant  eu  l'occasion  ,  en  octobre  1824  9  d'exaniiner  les 
urines  de  quatre  malades  affectés  du  diabètes  sucré  ,  pour 
en  obtenir  isolément  les  principes ,  l'urine  de  l'individa 
le  moins  ipalade  m'a  fourni  des  petits  cristaux  qui  conte- 
naient du  sucre  et  du  chlorure  de  sodium.  Après  les  avoir 
fait  dissoudre  dans  l'eau  et  cristalliser  de  nouveau,  je  leur 
ai  trouvé  les  propriétés  suivantes  : 

Forme,  Dodécaèdre  formé  par  l'application  base  à  base 
de  deux  pyramides  exagonales  à  angles  intermé4iaires  tron- 
qués *,  je  les  ai  aussi  obtenus  en  rhomboïdes  un  peu  plus 
allongés  que  celui  de  la  chaux  carbonatée ,  ayant  tous  les 
ailles  tronqués ,  sauf  les  deux  aigus. 

Sapeur.  Composé  de  la  saveur  des. deux  principes ,  ce 
qui  indique  une  faible  combinaison. 

Solubilité.  Très^soluble  dans  l'eau  et  l'alcohol  anhydre. 


DE  phariAacie.  563 

I  ^u  contact  de  ïair.  iBaliérable  à  l'air  ;  j'en  conserve 
depuis  sept  mois  dans  dn  papier. 

JDurcté.  Semblable  à  celle  du  sacre  candi. 

action  du  feu.  Soumis  à  Faction  de  la  chaleur  pour  les 
xlessécher  autant  que  possible ,  ils  perdent  le  6  pour  loo  ; 
si  on  met  un  pelit  cristal  sur  un  charbon  ardent ,  il  se 
'  décompose ,  répand  l'odeur  du  sucre  brûlé  ,  et  slélère  en 
^  forme  de  champignon  dont  là  partie  supérieure -est  creu- 
'  sée  en  godet. 

J'attribue  cet  effet  au  muriate  de  soude  interposé  entre 
!  le^  molécules  du  carbone  ,  cl  que  la  désorganisation  met 
à  nu. 

*  .'  Composition. 

Cliloryre  .de  sodium.. ....  -     i   .  .  .       83 

Sucre  de  diabètes ii    .  .  .     917 


12  .  .  .  1000 
Cette  combinaison  ne  m'ayant  paru  indicjuée  dans  aucun 
dés  travaux  antérieurs  des  chimistes  sur  Purine  des  dia- 
bétiques,  j'en  ai  consigné  la  découverte  dans  re  Journal  de 
Savoie,  du  3  décembre  1824^  et  j'ai  présenté  une  note  plus 
détaillée  sur  le  même  objet ,  à  la  Société  académique  de 

Savoie^  en  février  dernier. 

En  faisant  dissoudre   dans  l'eau  distillée  du  sucre  de 
diabètes  purifié  et  du  chlorure  de  sodium  dans  les  pro- 

Sortions  convenables  ,  la  même  combinaison  a  lieu  et  pro- 
uit  des  cristaux  identiques  à  ceux  obtenus  naturellement. 
Si  l'on  a  mis  un  excès  de  sucre  ou  du  sel ,  les  cristaux  se 
forment  encore  dans  les  mêmes  proportions ,  et  le  prin- 
cipe qui  est  en  excès  reste  dans  les  eaux  mères  et  se  cris- 
tallise d'après  son  caractère  particulier. 

Lorsque  le  sucre  diabétique  est  en  trop  grand  excès  la 

^  cristallisation  devient  confuse ,  ce  qui  explique  pourquoi 

je  n'ai  obtenu  une  certaine  quantité  de  cristaux  que  des 


564  JOURNAL 

urines  provenant  de  Tindividu  le  moins  malade  ,  parceqne 
le  sucre  y  était  moins  prédominlint. 

Le  sucre  diabétique  le  plus  pur,  obtenu  par  les  procédé 
connus,  louchît  par  le  nitrate  d'argent ,  et  le  précipité  est 
insoluble  dans  l'acide  nitrique  ,  ce  qui  indique  qu'il  con- 
tient toujours  quelques  atomes  de  la  combinaison  que  ja 
signAlée.. 

J'ai  essayé  de  traiter  les  différens  sucres  avec  le  muriatt 
de  soude  de  la  même  manière  que  celui  de  diabètes  ;  celsi 
de  raisin  seul  a  répondu  à  mon  attente  ;  les  cristaux  sooi 
identiques  avec  ceux  du  sucre  de  diabètes  sous  \é  rapport 
de  la  forme  cristalline ,  mais  moins  solubles  dans  l'alcohol, 
et  leur  composition  diffère  très-sensiblement. 

Cblorure  de  sodium 3 

Sttcre  de  raisin •»..^....     g 


^W-^l^f 


13 


Par  la  dessiccation  il  perd  7  pour  100 ,  et  se  ramoUit, 
exposé  à  la  cbaleur ,  comme  le  sucre  dé  raisin. 

M.  Robi§et  vient  de  fixer  l'attention  des  chimistes  es 
traitant ,  par  des  solutions  de  sels  neutres ,  les  yé^éyavi^ 
qui  recèlent  des  bases  alcalines ,  et  il  est  parvenu  à  des  ré- 
sultats très-intéressans  :  aussitôt  que  j'ai  eu  connaissance 
de  ses  travaux  }'ai  abandonné  la  suite  de  ceux  que  je  vou^ 
lais  entreprendre ,  persuadé  qu'en  des  mains  aussi  liaBîI^ 
la  science  y  gagnerait  davantage. 

Annecy  9  x«'.  septembres  i8;i5. 


DE     PHARMACIE.  565^ 

m  N'OTE 

Sur  r acide  prussîque  médicinal  du  commerce^ 
Par  M.  Reqimbeau  ,  pharmacien  à  Montpellier. 

J'ai  \xk  dans  le  temps ,  avec  le  plus  vif  intérêt,  les  consi- 
dérations de  M.  le  professeur  Bouillon-Lagrange  sur  la 
mauvaise  qualité  des  préparations  achetées  dans  certaines 
fabriques  de  produits  chimiques. 

Encouragé  par  cet  exemple  et  animé  du  même  esprit  de 
philanthropie,  j'ai  cru  quMl  serait  utilef  de  donner  quelque, 
publicité  à  l'observation  suivante ,  qui  me  semble  intéres- 
ser tout  ii  là  fois  les  médecins  et  les  pharmaciens. 

Je  me  trouvais  tin  jour  chez  un  dé  mes  confrères  au  mo- 
ment où  il  pesait  de  Tacide  prussîque ,  acheté  chez  un 
droguiste  de  notre  ville ,  qui  lui-même  Tavait  tiré  de  î^a- 
ris.  Par  mé^wrde  il  en  laissa  tomber  quelques  gouttes  sur 
le  plateau  de  sa  balance  ,  et  ce  ne  fut  pas  sans  étonnement 

3ue  je  remarquai ,  après  qu'on  l'eut  essuyé ,  que  le  pLnteau 
e  cuivre  préfèntalt  une  couleur  blanche  semblable  à  celle 
qu'il  aurait  pu  prendre  par  l'étamage. 

Réfléchissant  alors  aux  divers  modes  de  préparation  de 
Facide  prussîque ,  je  crus  devoir  attribuer  l'effet  produit, 
à  la  présence  du  mercure  ,  et ,  de  retoui^  chez  moi ,  je  vou^ 
lus  m'en  assurer  par  une  expérience  directe,  j'envoyai 
donc  prendre  une  certaine  quantité  d'acide  chez  le  dro- 
guiste où  moû  confrère  avait  acheté  le  sien  ,  et  l'ayant 
essayé  par  l'hydrogène  sulfuré  j'obtins  ,  ainsi  que  je  m'y 
attendais  ,  un  précipité  noir  assez'  abondant  qu'il  me  fut 
facile  de  reconnaître  pour  du  sulfure  de  mercure. 

Sans  doute  que  l'acide  prussique  essayé  avait  été  pré- 
paré par  le  procédé  de  M.  Yauquelin ,  que  chacun  sait 


566  JOUEKAL 

consister  à  décomposer  le  cyanure  de  mercure  par  IV 
drogène  sulfuré ,  et  que  Topérateur  n-aura  pas  employé 
assez  d'hydrogène  sulfuré  pour  décomposer  tout  le  cya- 
nure mercuriel. 


RÉFLEXIONS 

Sur  un  Mémoire  de  M.  BoNisxRB  ,  ayant  pour  titre 
a  Sur  la  coloration  des  huiles  essentielles  par  Taxxk 
nitrique ,  et  de  son  analogie  avec  celle  de  quelques  sd- 
stances  végétales  vénéneuses  )>  ; 

Par  M.  J.  Pelletier. 

Quoique  je  ne  partage  nullement  la  plupart  des  opinions 
chimiques  de  M.  Bonastre ,  je  n'aurais  pas  répondu  aux  at- 
taques qu'il  dirige  contre  moi  dans  le  dernier  cahier  da 
Journal  de  Pharmacie  ,  si  son  mémoire  ne  contenait  des 
assertions  que  je  ne  puis  m'empêcher  de  qualifier  d'entière-  ! 
ment  fausses.   En  effet ,  libre  est  à  notre  c<Sfrère  de  ne  1 
pas  croire  à  l'existence  des  alcalis  végétaux ,  de  voir  par- 
tout des  sous-résines ,  de  décrire  comme  Uilles  des  sub- 
stances ayant  des  propriétés  presque  opposées  ,  des  sub- 
stances  tantôt  alcalescentes  ,   comme  est,  selon  lui  >  h 
caryophylHne  (i)  ,  et  tantôt  acides ,  comme  la  sous-résine 
de  l'alouchi  (2)  ^  mais   d'assurer  que  MM.  F^auquelin  et 
Dulong  se  sont  rangés,  de  son  avis  et  ont  senti  la  justesse  de 
ses  idées  ,  en  leur  faisant  dire  ce  qu'ils  n'ont  jamais  dit; 
voilà  ce  que  nous  ne  pouvons  laisser  passer ,  parce  que  rien 
dans  les  écrits  ou  les  paroles  de  ces  savans  n'autorisait 
M*  Bonastre  à  imprimer  d'aussi  étranges  assertions.  ^ 

K 

(i)  Bulletin  des  travaux  de  la  Société  de  pharmacie  de  cette  année, 
page  539. 
(3)  Kote ,  page  5So. 


DE     PHARMACIE.  567 

efict,  M.  Vanquelin  reconnaît  Texisteiice  des  alcalis  végé- 
taux ,  comme  on  peut  s'en  convaincre  en  lisant  ses  analyses 
du  strychnos  et  du  solanum  pseudo-kina.  En  ^gnalant  la 
morphine  dansTopium  indigène  etTémétine  dans  quelques 
plantes  du  Brésil ,  en  recherchant  -la  quinipe  dans  quel- 
ques végétaux  fébrifuges  ,  notre  illustre  maitre  parle  des 
alcalis  végétaux  et  en  admet  VexiMence.  Et  si ,  dans  un  de 
«?es  mémoires ,  il  dit  qu'il  craint  bien  que  les  alcalis  véfçé- 
taux  qu'on  a  signalés  dans  plusieurs  solanées  ne  soient  des 
combinaisons  de  matières  organiques  et  d'alcalis  ,  ou  des 
sels  avec  excès  de  b^se ,  M.  Vauquelin  n'a  mis  en  doute 
qu^un  fait  relatif  à  la  famille  des  Solanées  ,  et  n'a  rien  géné- 
ralise. Quand  bien  même  la  solanine  n'existerait  pas  ou  ne 
serait  pas  une  base  salifiable  orgiinique ,  s'ensuivrait-il  que 
la  morphine,  la  quinine,  etc.,  ^e  peuvent  saturer  les  acides  ? 
et  si  aussi  hardis  que  M.  Bonastre ,  nous  nous  permettions 
de  tirer  des  conséquences  d'une  phrase  détachée ,  ne  pour- 
'    rions-nous  pas  dire  que ,  craindre  qu'une  substance  n'existe 
pas  dans  une  certaine  classe  de  corps ,  c'est  reconnaître  que 
'     cette  substance  est  déjà  connue  et  se  rencontre  ailleurs? 

n  nous  serait  aussi  facile  de  prouver  que  M.  Dulong  ne 

'     s" est  pas  rangé  de  Taxais  de  M.  Bonastre.  ;  en  effet ,  de  ce  que 

ce  savant  chimiste, eh  parlant  de  Valcalinité  de  certaines  sub- 

I     stances  végétales,  ait  dit  que  dans  l'état  présent  de  la  science 

on  ne  pouvait  décider  si  l'alcalinité  était  une  propriété  es- 

'     «entielle^  à  quelques  substances  ^végétales  ,  ou  si  elle  était 

due  à  de  l'ammoniaque  dont  on  retrouve  les  élémens  dans 

ces  substances ,  en  ddit*on  conclure  qu'avec  M.  Bonastiie  il 

regarde  les  alcalis  végétaux  comme  des  sous-résines  ? 

Du  reste ,  que  l'alcalinité  bien  reconnue  de  quelques 
substances  végétales  leur  soit  propre  ,  comme  je  le  pense 
avec  la  plupart  des  chimistes,  ou  qu'elle  soit  due  à  de  l'am- 
moniaque qui  y  existerait  en  combinaison  tellement  intime 
qu'on  ne  pourrait  Tisoler  par  aucun  moyeu  ni  en  démon- 
trer la  présence ,  si  ce  n'est  par  des  moyens  qui  pourraient 


566  JOURNAL 

\n  former  aux  dépens  des  élémens  mêmes  de  la  matière tt^ 
{^«'tale  ,  c  est  une  question  que  j'ai  déjà  eu  roccasîon  d'i^- 
ter  oontraclictôircment  avec  mon  honorable  ami  M.Rdbi- 
qnct.  M.  Bonastre  me  permettra  donc  de  ne  pas  iagiter 
avec  lui  5  nous  pourrions  ne  pas  nous  comprendre.  M.  h- 
biquet  n'a  pas  d'ailleurs  besoin  que  M.  Bonastre  se  usât 
malgré  lui  son  auxiliaire  et  se  jette  en  avant  comme  une 
sentinelle  perdue-,  M.  Bonastre  ne  craint-il  pas  que  notre 
collègue  ne  lui  applique  ces  vers  de  La'Fontanie  : 

Ilion  n'est  si  dangereux  qu'un  imprudent  ami , 
Mieux  vaudrait  un  sage  ennemi  ? 

Mais  revenons  au  mémoire  ;  nous  y  lisons  que  «  le  girofle 
))  contient  une  substance  inerte  ,  bien  cristallisée ,  blanche, 
»  brillante;  voilà,  dit  M.  Bonastre,  la  matière  que  j'ai 
»  désignée  sous  le  nom  de  caryophylline  \  plus  une  huile 
»  essentielle  bien  forte  et  bien  acre ,  voilà  le  principe  ac- 
D  tif;  puis  enfin  un  acide  ,  probablement  racide.galli({ue, 
»  puisqu'il  est  uni  à  une  espèce  de  tannin  et  bleuit  lesseb 
»  de  fer.  Toutes  ces  substances  bien  combinées ,  si  je  tou- 
^^  lais  adopter  la  théorie  des  alcalis  végétaux,  formeraient 
»  un  gallate  acide  de  caryophylline,  » 

Plus  nous  relisons  cette  phrase  étrange ,  plus  nous  som' 
taies  tentés  de  croire  que  M.  Bonastre  a  voulu  mystifier  ses 
lecteurs.  Quoi  !  il  suffirait  que  IVL  Bonastre  voulût  Jbien 
adopter  la  théorie  des  alcalis  végétaux  >  pour  que  la  caryo- 
phylline en  fût  un  !  probablement(  aussi  nous  devons  ne 
plus  admettre  l'alcalinité  de  la  morphine,  de  la  strychnine, 
parce  que  M.  Bonastre  ne  veut  pas  admettre  cette  théorie. 
Pour  nous,  nous  pensons  que,  bien  même  que  M.  Bonastre 
voulût  reconnaître  la  théorie  des  alcalis  végétaux,  il  hndnit 
encore  d'autres  conditions  pour  faire  entrer  la  caryophylline 
tians  cette  classe  de  corps  ^  il  faudrait ,  pfer  exemple ,  que  h 
caryophylline  ne  fut  pas  inerte  ,  mais  eût  de  fortesproprié- 
tés  électro-chimiques  j  il  faudrait  qu  elle  pût  saturer  les ac»- 


t)E     tttA&MAClE.  Ù6g 

des  et  former  des  sels  difiërens,  saivant  respèeed'aeide,  etc. 
M.  Bonastre  nous  âifque  la  caryophjlline,  Pacîde  galKque 
et  l^huilé  essentielle  bien  combinas  formeraient  nn'  galiate 
acide  de  caryophylHne  $  mais  la  difficulté  est  de  bien  corn* 
biner  ces  substances  entre  elles.  Confondre  un  simple  mé- 
Ian£;e  avec  une  Combinaison ,  c*est  jouer  sur  les  mots  ou 
Abuser  des  termes. 

PassonS'à  tin  point  plus  important  du  mémoi^re*  M.  Do* 
nastre  semble  nous  accuser  d'avoir  donné  des  caractères 
trop  Vagues  à  là  strychnine,  h  la  brucine  4  à  la  morphine, 
et  d'avoir  cependant  tellement  insisté  sur  ces  caractères  , 
que  nous  avons  pu  jeter  dans  le  plus  grand  embarras  le  mé* 
decin  ou  le  chimiste  appelé  à  prononcer  dans  le  cas  d'em- 
poÎ90nnemênt  (r).  Ce  reproche  est  des  plus  grayes,  car 
c^est  presque  nous  dire  que  nos  expériences  sont  dénature 
à  conduire  Un  ii^nocent  sur  Téchafaud  ^  qu'on  nous  per" 
mette  ^onc  d'entrer  ici  dans  quelques  explications.  ' 

.Où  avons-nous  dit ,  eit  qui  jamais  a  dit  qu'il  suffisait  d'un 
setil  caractère  pour  reconnaître  une  substance  ou^méme 
tine  classe  de  -corps  \  que  la  propriété  de  rougir  par  V acide 
nitrique  constituait  un  caractère  essentiel^  pour  indiquer  la 
présence  de  la  morphine ,  de  la  brucine  ,  de  la  strychnine  ? 
Que  M.  Bonastre  lise  nos  Mémoires  avant  de  les  attaquer, 
qu'il  ne  tronque  point  les  passages  qu'il  croît  devoir  citer  \ 
alors ,  par  exemple  ,  en  parlant ,  d'après  nous  (t^)  ,  de  la 
couleur  rouge  amaranthe  que  la  brucine  prend  avec  l'acide 
nitrique ,  il  ajouterait  qu'en  chauffant  un  peu  la  liqueur 
et  y  ajoutant  alors  du  proto-muriate  d'étain,  elle  prend  une 
couleur  pensée  magnifique  ;  il  ajouterait  surtout  que  d^ns 


(i)  Comme  nous  sommes  les  premiers  qui  ayons  parlé  de  Taction  de 
Tacide  nitrique  concentre  sur  les  alealis  ^e'gétaux  ,  e^est  bien  à  nous  que 
le  reproche  s^adresse.  Ann.  de  physique  et  de  chimie,  tom.  X  ,  p.  162. 

(a)  Mémoire  sur  la  brucine,  par  MM.  Pelletier  et  Caventou.  AnnaWs  de 
physique  et  de  chimie  ,  tome  XII,  p.  11^. 

XI*.  Année,  — Décembre  i8a5«  38 


n 


570  JDUENAlL 

toni  ce  qu'il  appelle  sons'-résines ,  il  n'est  aucune  matièic 
qtii  présenle  ce. phénomène.  Il  pourrait  dire*  aussi  quek 
morphine  rougit  par  Tacide  nitrique  ,  m^is  il  se  hâterait 
d'ajouter  avec  M.  Robinet  qu'elle  devient  bleue  parie 
per-muriate  de  fer,  et  4I  ne  confondrait  pas  cette  coulear 
bleue  avec  celle  produite  par  Tacide  gallique. 

Du  reste  ,  nous  l'avons  dît  et  nous  le  répétons  encore,  oa 
ne  doit  affirmer  qu'une  matière  est  de  telle  nature  qae 
lorsqu'elle  offre  non  un  ou  deux  caractères  de  la  substance 
présumée  ,  mais  quand  elle  présente  une  série  de  proprié- 
tés qui  s'y.  rapport,ent.  Nous  ajouterons  que  Ton  doit  être 
d'autant  plus  scrupuleux  à  se  prononcer  pour  Taffirmalive, 
que  les  consrquences  doivent  en  être  plus  graves.  S*agil-il 
d'un  empoisonnement ,  nous  pensons  comme  M.  Bonaslre 
que  la  matière  vénéneuse  doit  être  obtenue  isolée;  dans  le 
cas  contraire,  le  rapport  du  chimiste  ne  fera  pas  preuve,  m«i« 
il  pourra  mettre  sur  la  voie  du"  délit.  Les  médecins  appe- 
lés dans  les  mêmes  circonstancee^  {urésénteront  aussi  leur 
rapport  sur  les  derniers  momen^  de  la  victime  ,  sur  1  as- 
pect du  cadavre  ,  sur  les  lésions  des  (organes.  Ces  rapports 
se  serviront  mutuellement  de  contrôles  ;  l'enquête ,  l'audi- 
tion des  témoins  ,  les  réponses  de  l'accusé ,  détermiue- 
ront  les  juges.  Ce  ne  sera  donc  pas  le  seul  rapport  du 
chimiste  qui  fera  preuve  légale.  Qpe  M.- .  Bonastre  se  ras- 
sure donc  5  notre  conscience  ne  nous  reproche  rien  sur  ce 
chapitre ,  et  nous  pouvons  surtout  lui  donner  l'assurance 
que  ,  dans  le  cas  d'empoisonnement ,  nous  employons  tous 
les  moyen ç  possibles  d'arriver  à  la  vérité  sans  même  né- 
gliger les  caractères  tirés  de  la  chromagénésie. 


DE     PHARMACIE.  6fX 

^0mm9^mmwmfMMmtm**^9mm^m4iv*%vw*/¥tmnmi*Mm9MtmA*MA  w»%<w»*<i»*w^^  %%i%*^%%»iA%%  %«vmv*«>%««% 

RECETTE 

Des  pasiUles  ou  tabkttesde  Calabre^  adressée  aux  Redac-' 
, ,  teurs  du  Journal  de  Pharmacie ,  par  M.  Manfredi , 
pharmacien  de  fUrdi^ersité  rcjyàle  de  !turin. 

Ip  Manne  de  Calal)i:e  pure *  vj. 

:  Raîcine  de  guimauve  rectifiée.  ...:...    *  S  iij. 

Sucre  très-pur.      îbvj     - 

^        Exirait  d'opîum  gommeux.  .....     grs.      xtj. 

Eau  de  fleurs  d'orangers.     .  •  1  .   .  •  .  .      ^iij.' 
Huile  Volatile  de  bergamote.  .  .  .  gouttes.      x. 

Eau  de  fontaine •  .      îbiv* 

Faites  bouillir  la  racine  de  guimauve  environ  six  mi- 
nntes.  • 

Ajoutez  la  manne,  aussitôt  qu'elle  sera  fondue,  coulez  à 

travers  une  toile  serrée  en  exprimant ,  puis  ajoutez  le  sucre 

et  dari6ez  avec  un  blanc  dlœuf ,  c^nsuite  ajoutez  L'extrait 

d^pium  'y  cuisez  en  consistaiice  de  conserve  ;  ajoutez  peu 

à  peu  l'eau  de  fleurs  d'orangers ,  mêlée  avec  l'huile  volatile, 

en  remuant  fortétnent- avec  une  spatule  de  bois  jusqu'à  ce 

que  le  tout  commence  à  s^épa'issir  ;  alors  coulez  dans  un 

carré  de  papier  frotté  légèrement  avec  des  amandes  douces. 

Lorsque,  la  niasse  est  à  moitié  refroidie  ,  on  la  coupe  par 

petits  carrés  de  deux  lignes  environ  d'épaisseur  sur  six 

de  large. 


I 


5^^  J^VkWAlL 


Formule  cTun  remède  contre  le  Raniiki  (ou  la  méléorisa- 
tion  des  bestiaux ,  par  le  docteur  Rarque.  . 

grainm« 

tÇ  Alcoho)  à  l8^    .  .  .  • V  .   .    î^odd  *ij. 

Sominîtés  the  memhe  pdivréelraitlie.  .   .        64  i'i 

de  botrys  (chenopodîum  botrys)»         3a  Jj. 

Sassafras. *  •   • k^i 

Fahee  dig^i^er  dans  uh  mitif«fi  dçs  pèndaiK  a^  kexim, 
passez^  faites  dissoudre  dans  la  licpieur  aromatise  : 
Camphre.  ••••.••••  .^  «  .•   t6  ^ram.  Sit^ 
Conservez  dans  un  flacon  bouché  «Fémeri.: 
On  en  donnera  une  cuillerée  aux  bestiaux  de  pedte 
taille  (brebis ,  cochons) ,  et  de  deux  a  quatre  cuillerées  ans 
gros  atîîmtfui  (bœtifs/cheVaUx).  Si  le  niai  coijunue,on 
donne  de  noùveltes  doses  à  plusieurs  reprises.       J.-J.T- 

ri  .     • 

CoLORAfTioN  des  boù  ordinaires  et^  acofo»^ 

Il  fàutd'iifbotddfaioisir  des  «^pë<:fes  debois  dônthtistttire 
et  les  accidens  îmkent  le  plusdébôis  de^mallèfgtôn  ou  acÂJOQr 
pour  la  densité  ,  le  poli,  ce  quiâe  pratique  avec  succès  en 
France,  Ensuite  on  passe  sur  la  sui^ace^e  eé  bois  de  l'oM 
seconde  ou  acide  nilrfcjue  affaibli ,  CjB  qui  le  rougit.  On  p'*" 
pare  ensuite  une  teinture  alcoholique  avec  esprit-de-viH) 
une  pinte  ;  résine  de  sang-dragon ,  une  once  ;  carbonate 
de  soiïde ,  une  once.  On  place  dans  l'alcohol  ces  autres 
substances  pulvérisées.  'La  dissolution  doit  être  filtrée.  On 
met  plusieurs  couches  de  celle  dissolution  sur  le  bois  jus* 
qu'à  ce  qu'il  acquière  la  nuance  de  l'acajou  ;  ensuite  oa 
polit  avec  une  petite  quantité  d'huile  pour  communiquer 
du  brillant. 

\London  Journal  Arts  ,  etc. ,  toui.  IV^  p.  lo?»} 


I 


Pi^ETTS  destinée  à  séparer  les  huiles  yolalilps  <fe  T^au  01^  à 

*         fe5  transvaser. 

.  Cette  j^îpe^e  3e  poi^pose  d*uiQ  tube-  de  Terne,  disf^oie 
«^ttuneleft  pipeites  ordinaires ,  avec  la  dilTérence  atie  Tex- 
trémité  Sf  opposée  à  la  boule  C  est  elle-xn/ème  formée  d*Uu 
renflemept  s«ns  9uver(^r^*  .     »'.«, 

Au  moyen  de  cette  disposilioii  on  peut,  «n  apppocliant 
l'extrémité  B  de  la  fiamini^  d'une  bougie^  ppérçr  le  vidé'  dan$ 
fintérieur  de  )^  pipette  ça  çh»^§a*^  }!aîf  qqi  j  e^t  rçj^C^rmé, 
«(  «VDi»!  le  jr^fi^otdisaem^iit ,  on  plooge  Ja  poiôt^ourerte  D 
de  Finstrument  dans  le  lil{uîdè  qui  monte  alors  dans  }a  pi- 
pette, peyt  être  trançport^  dans  iin  0aço|i^^,'4f1^^  ï^ïï^çjl  ^** 
le  fait  arriver  en  chauffant  di9 iROUiroan* 


-  » 


HÉCROLOGÏB. 

.    •  •'  "s 

f^p  $pifin<ie9  n^ié^UifAe»  et  ii^turellfs  «fp.t,  failli  que  rajppitié,«  regretter 
U  jtfirXe  d'an,  de  po9  estiqosiJiJe  (et  labpriea;]^  çQofr^Ke ,  doçjt  toute  la 
▼ie  act^ye  fi^(  employée  à  propager  »  Ba^wi  le^  ^e^ijiBB  élérps  ^  l'aoMivr  de 
Te'tude.  Jean-fierre-César  Rqhert^iiéâ  £ea.uiDOQt  (Oise),  pbarroaciea 
en  cbef  de  I7|ôte}-Dieui  de  Rpuen ,  ineipbre  4e  VA^^^^^*"^®  ^^  ^^  même 
ville,  jdif  j,urjr  .pié.dipai ,  qQjrrespon^^n,t  |i^  la  39!cij^'t^  de  pih£(rma«ie  de 
Pari«  ^  e^c^ ,  etçi ,  jï  c^çpe'  dp  yiirre  le  99 .«pp^^fQ,bxe  dernier,  ayant  l'âge 
de  so^apt^  anç.   Ê\eyé  an  collège  de  l^ay^rfe ,  avec  plusieurs  d'entre' 
0OU9  ,  et  condi$i:i}^1e  de  n^tre  savapt  .cp11èg«ie  feu  Cadet  de  Gassicourt , 
.  il  ept  ^y^fi  )i|i  ploweur»  rapports  de  confarmit^,  notamment  une  saga- 
ciU  pi|fticuliére  ejt  vpe  aptijt.ude  étonnante,  non-seulement  pour  Tetade, 
mais  ei}i^ore  pour  ^o^^e^  l^^  ;i;pi}teniplatio9$  qui  fi^ivofisent  le  d^veiop'- 
^  pei^e^t  des  facultés  intellectuelles,  fjne  .«^^uçaUon  classique  et  fonda- 
m^eAt^p  )^ien  s/uivie  lui  permettait  d'opjte^  ,aLYpfi  d'égales  cbance»  de 
sucçè^jefl/krpj^  parrfjère  des  le^trfs  et  c^elie  des  pcieiwîM,  S'il  n'eût  con- 
sulte que  9an  gpiit  p^rtipu)içr ,  il  eût  p^^  jje  pr^ereiice  une  de  ces  pro- 
fessioi^  lUMrairef  qui  ne  sont  pas  toujours  exemptes  de  dégoût  et  de 
peine»  ;  mais  ,  aidi^  des  conseil*  de  l'amilie  et  déterminé  par  les  leçons 
de  notre  célèbre  Foorcroy,  il  embrassa^  la  pbafrmacie  ,  bien ,  qu'elle  eût 
.moins  d^attraits  pour  son   imagination  ardente,  et  trente-six   années 


574  yÔURKAL 

d'exercice  dans  cette  profession  ont  soÇsamment  prouyé  qu'il  était  oé 
pour  marcher  avec  distinction  dans  toutes  les  routes  dirigées  T«rs  le 
biei|  p\ibliov 

appelé  à  la  fin  de  Tan  4  (1796)  aux  fonctions  d*  pharmacien  en  chef 
de  rUôtel  -  Dieu  de  Rouen ,  il  ne  tarda  pas  à  ^e  distingué  car  les 
autorite's  locales ,  et  on  le  yit  concourir  avec  Vitilis  à  améliorer  tous 
]»s  protf^dés!  dat  artft  dans  cette  ville  entièrement  livrée  â  uneUda- 
strieufie  activité ,  à  remplacer  par  des  méthodes  positives  et  ratios&die? 
ees  formules  d^une  routine  aveugle,  très-nuisibles  aux  progrés  de l'io- 
dîistrie  ;  enfin  il  contribua  ,  pour  sa  part ,  à  tout  ce  qui  tendait  à  pro- 
curer de  la  salubrité  à  cette  ville  doublement  immense  ,  tant  par  son 
ë^njliie  qqepar  sa  pnpnlAtiMi  ouvrière.. 

{>n  doit  à  Robert  un  grand  nombre  d'anal jf^s^  eàtre  autres, osUe 
des  eaux  thermales .d^Âix  ,  connue^ sous  le  nom  de  Sextios  ,  ainsi  ({ae 
celle  de  FoÉbes;  un  travail  sbr  Tacide  prusSique,  sur  la  pulsatille  (aht- 
ntone,  Pvisjullâ  ) ,  et  deaobset^atioas  suv  les  «nojvns  ^  itecennaître 
partout  la. fécule  aq  moyen d$,rio4ft  etc 

On  lui  doit  également  plusieurs  traductions  inéditeç.et  partielles  de  la 
Pharmacopée  dlËdimbourg  ;  ainsi  qu^une  Iratluçtion  de  la  Desciiptios 
de  l'Etna,  par  un  professeur  dè'Catane. 

N'ayant  jamais  voulu  abandonner  le  culte  qu'il  avait  voué  aux  Muses, 
ii«e<i«reprit- un  poème  sur  la*  botanique; 'do  dt  plnsfi^ôrï  parties,  telles 
que  les  FEUILLES  et  les  fj.eues,  sont  terminées,  et  dont  un  fragment 
(  les  Lis  ) ,  sans  nom  d'autevr ,  a  lété  'puhlij  à  R&uen  et  offert  à  Son  Al- 
tesse Royale  Madame  la  DccBtssE  de  Beray. 

Fatigué  par  une-  étude'  constante  de  ses  devoirs  et  par*  «ti  travail  de 
qainfce 'heures' au  itaoins  par  jour  ,  et  arrivié  à  cette  époque  de  la  vie  oà 
la  source  des  illusions  consolantes  se  tarît,  souvent  poiir  '  tonjonn, 
Rohert  ne  put  se  défendre  d^ulie  )iorabre  inélancoliê  dont  lés  impws- 
sions  progressives  devinrent  enfin  pour  lui  un  motif  suffisant  d  aban- 
donner dés  'fonctions  auxquelles'  il  ne  pouvait  pius  se  livrer  avec  le 
même  esprit  de  suite,  que  dans  le  temps  dé  sa  vigueur  inteflectuélle.  * 

Retiré  au  sein  de  sa  fariiiHe  ,  dont  les  soins  étaient  deveons  aussi  né- 
cessaires à  sa  santé  qu'au  calme  de  son  âme  attristée,  il  reçiit  de  Fadnii- 
nistration  des  hôpitaux  de  Rouen  un  témoignage  de  l'intérêt  qu'elle 
prenait  à  sa  position.  Elle  savait  que  toutes  les  économies  qu'il  avJit 
pu  faire  sur  les  produits  de  sa  places  avaient  été  employés  à  Faméliora- 
tion  de  la  pharmacie  qu'il  dirigeait ,  et  par  une  appréciation  équitable 
de  ses  longs  services  ,  elle  lui  accorda  une  pension  de  retraite  qui  a  jet« 
sur  ses  dernières  années  une  aisali'ce  aussi  utile  a  sa  position  qu^honorable 
pour  ses  bienfaiteurs  et  consolante  pour  ses  nombreux  afnis. 

N.  E.  Hbitbt. 
Ce  i^'.  décembre  i8a5.  • 


g-75 


DE     PHARAIA.CIE>     .  -^ 

( 
^««  «*••%««%»*%%«■  w«i%%^«^^«%«  «%>«%/•%«••«««  v«v%%«v\«%v^«'«(««««%%«»»«'W«««\««i^-%«i«  «%«%««  *««««• 

'        .    ■  '      .*  ' 

BIBLIOGRAPHIE. 

Précis  des  leçons  de  cbimib  données  à  la  Faculté  des 
sciences  de'  TAcadémie  de  Strasbourg  :  par  IVl.  /BiiAif- 
THOME.  Deuxième  édition ,  re\fue  ,  corrigée  et  augmen- 
tée, i-^  Un  vol.  în-i  2.  — Prix ,  3  fr.  ,  et  3  fr.  6o  tfent. 
franc'  de  port.  —  A  Paris ,  chez  Gabon  et  compagnie  ,> 
rue  de  TEcolé  de  Médecine  ;  Brunot  Labbe  ,  libraire , 
quai  des  Augûstins  ,   n^  33  ,   et  à  Strasbourg  ,   chez 

■    Février,  libraire. 

Cet  ouvrage. a  ^té  traduit  en  allemand ,  sur  la  première 
édition  ^  par  le  savant  professeur  Tromsdorff» 

Nous  ^nous  propQsons  d'en  donner  un  extrait  à. nos  lec-» 
tèurs  dans  un  des  prochains  numéros  du  Journal. 

NouveIle  nomenclature  PHAEMÀCEXJTiQtF,  avcc  tableaux , 
synonymie  ancienne  et  nouvelle  ,  et  vocabulaire  abrégé 
pour  Tintelligence  de  la  méthode  \  suivie  du  rapport 
fiiîi  à  l'Académie  royale  de  médecine  par  MM.  Pelle- 
tier, Robiquet  et  Henry. 

Cet  ouvrage  (i),  que  Ton  doit  aux  méditations  de 
M.  A.  Chereau  ,  pharmacien  à  Paris  ,  membre  adjoint  de 
TAcadémie  royale  de  médecine ,  etc.  ,  mérite  d'être  ac- 
cueilli :  et  bien  que  Tadoption  de  sa  méthode  ne  soit  pas 
praticable  en   totalité  sans  un  mûr  cxi^men  ,   cependant 


> 


(i)  Se  Tend  chez  Crevot,  Hbraire  »rue  de  PÉcole  de  Médecine,  n**.  3  » 
l>rt's  celle  de  la  Harpe. 


^ 


578  BULLETIN    DES    TRAVAUX 

D*après  le  travail  de  ce  savant  il  résulte  :  que  les  monstres 
peuvent  être  diviaéa  ^.  dç u^  classes ^  ipQ^stres  par  défaut , 
monstres  par  excès  ^  que  ceux-ci  sont  plus  vivans  que  les 
autres ,  puisqu'un  homme  ayant  deux  têtes ,  quatre  bras  et 
deux'jambef.^  ^  ^a  Vivre  ^ft  ans  à  la  e^ur  de' Jacques  III9 
roi  d'Ecosse. 

M.  Dupuytren ,  dans  un  rapport  sur  la  fièvre  jaune, 

admire  le  dévouement  de  MJVL  Las&îs^  Laserra  et  Costa, 

,         ,        •  .. .     '  ^ 

qui  ont  cherclié  à  prouver  la  non-contagion  de  cette  fièvre. 
L'Académie,  siir  les  conclusions  du  rapporteur,  loue  le 
zèle  des  médecins  ci-dessus ,  et  se  réserve  de  proposer  pour 
sujet  d'un  grand  prix  un  mémoire  sur  la  nature  de  la  fièvre 
jaune ,  sur  son  mode  de  transmission  y  sur  les  moyeirs  de 
prévenir  son  invasion  ,  de  la  guérir  lorsqu'elle  exerce  ses 
ravages. 

Un  particulier  annonce  avoir  retiré  de  ihuile  des  baies 
d'un,  végétal  que  M*  J^upçû^rThûuars  r^compait  ppur  être 
le  cornouiller  s^^neuin*        ...       .   ,    .  . . 

M.  Ampère  communique. tes  i^p^yeiles  connaissances 
qu'ail  a  acquises  en  poursuivant  ses  recherches  sur  rélectri- 
cîrà'Uynainique."     ''•'*' 

M.  Pc'Uêlau  lit  un  mémoire  sur  la  lumière  et  sur  les  phé- 
nomfenes  de  ses  rayotii.  * 

La  Société  reprend  la  suite  de  siss  travaux. 

M^  Bussy  ifait  un  rapî)6rt  favorable  sur  deux  ouvrages 
adressés  à  la  Société-'àe  pharùiacie  par'M.  Hensmans  , 
pUnriùaoien'piiéfkarateur 'de 'chimie  à  Louvain. 

M.  Guibourt  fait  un  rapport  sur  la  noie'de  M.  Ancelin, 
retaiiviU  À. tine  modification  que  ce  dernier  propose  d'ap- 
poç^^r  au  mc^en  indiqué  par  M.  Planche  pour  reconnaître,* 
par  l'acide  sulfurique  ,  la  sophistication  du  baume  de  co- 
paliiil  Ce  rapport  et  la  noie  qui  eti  fait  Tobjèt  sont  renvoyés 
à  la  commission  de  rédaction. 

V  M«  lilondea^  «  au  nom  d'une  commission  ,  fait  un  rap- 
poi^t  Auruim  noie  de  M,  Lebreton  ,  d'Aligers  ,  relative  à 


DE    LA    SOCIÉTÉ    DE    PHÂKMAGIÉ.  S'jg 

un  sable  o\}du\é  yiit^mfère  trouvé  sur  les  bords  de  la 
LlOÎre. .  , 

M.  Dublanc  communique  une  note  extraite  d^un  journal 
,    allemand,  sur  la  sophistication  du  sulfate  de  quinine  par 
le   sucre   en  poudre ,  et  les  moyens  de  reçonuaître  cette 
fraude. 

MM.  Spubeir^an  et  Pelletier  font  un  raprort  sur  un  me- 
moire  de  M.  Lefebvré  ,  docteur  en  médecine ,  ayant  p«ur 
titre  :  Recherches  sur  les  fluides  impondérables  et  sur  les 
deux  fijrstemes  ctoscdlalîon  et  d'émanation. 

M.  Casaseça  lit  un  mémoire  sur  4a  coque  du  Levant , 
dans  lequel\rauteur  annonce  qu^il  ne  croit  pas  à  Texistence 
de  V acide  menispermique,     . 

M.  Pelletier  annonce  que ,  pe  disposant  à  préparer  une 
quantité  de  pîcrotoxine ,  il  publiera  dans  la  prochaine 
séance  le  résultat  des  recherches  dont  il  va  s'occqper  ,  ^t 
qui  pourront  jeter  quel(}ue  jour  sur  cette  question. 
. .  MM.  Lebreion ,  |d!Angers  ,  et  M.  Lefebvré  sont  préseu" 
lés  pour  membres  correspondans. 

•  M/ Sdrullas,' pharmacien. en )chef  et  professeur  à  Vhù^ 
pitial  militaire  du  Val-rderGràce  ,  est  admis  mesure  'cok> 
respondant.  ^ 

•La  Société  renouvelle  une  partie  de  sbii  bui^eau. 

'  M.  Pelletier  est  noihmé  vîee-présîdént. 

M.  Robinet ,  secrétaire  particulier. 

'MM.  Burfsy  et  DuLIahc  jeune  ,  membres  de  la  commis- 


sion des  travaux. 


'i 


/.'    • 


m    p  4  i  t 


58o  BUl.I.ETl^    DES   TAAVAUK 

NOTP 

Sur  f extraction  de  la  Strychnine  , 

/  Par  M.  RoBiQuJST. 

*     Les  nouveaux  procédés  fixent  toujours  ]'»UeaUoi|  des  &< 
bricans,  et  j*ai  lu  avec  le  plus  grapd  intérêt  la*  note  q^e 
vient  de  publier  M.  CorribI  sur  les  moyens  qu'il    propose 
pouroblenir  la  strychnine  a  moins  de  frais  qu'on  ne  Xn.  fait 
jusquMors.  Comme  je  mç  suis  aussi  occupé  4m  même  obr 
jet  et  que  je  ne  partage  pas  tout-â-fait  Topinion  de  notre 
confrère ,  je  lui  demanderai  la  permission  dé  lui  soumet* 
tre  mes  observations,  et  nous  contribuerons  peut -être 
ainsi  runetTantre  à  l'avantage  commun.  Ce  jeune  chimis- 
te qui  dirige  !e  laboratoire  de  M.  Pelletier  rejette    comme 
désavantageux,  les  procédiiSs  employés  par  MM.  Pelletier 
et  Cavtntou  eux-mêmes,  et  celui  plus  récemment  proposé 
par  M.  Henry ,  généralement  adopté   maintenant.    Il   se 
fbnde  pfincipaleiQiem  sur  ce  que  la  jquai^tité  d^aleohcJ  â 
'«iployer  dans  €ikRcan  de  ces  cas  est  trop  considérable 
et  par  conséquent  trop  dispendieuse  pour  que  cela  puisse 
devenir  un  prciciédé  de  faèripaUon  en  grand;  -«rEto  i^cmsë- 
quence ,  il  propose  (Bon^fiAe  méthode  plu^  ^cpi^PH^ique  ,  de 
faire  macérer  à  froid  dau^  4^  Tl^J^n  f  la  l^o\%  yomi^e  râ- 
pée y  de  réitérer  par  trois  fois  ces  macérati.ons ,  et  de  pro- 
longer cliacune''d'elles  pendant  liuîl  jours.  M.  Çorriol  réu- 
nit ensuite  toutes  les  liqueurs  ,  les  évapore  en  consistance 
de  sirpp  ,  traite  ce  résidu  par  de  Falcohol  pour  en  séparer 
la  gomme  ,  puis  il  fait  évaporer  Talcohol  dans  un  alambic, 
reprend  le  nouveau  résidu  par  de  Teau  froide  pour  élimi- 
ner la  matière  grasse ,  décompose  cette  solution  ,  qui ,  se- 
lon lui ,  ne  contient  presque  que  de  Tigâsurate  de  strycL- 
pine,  par  une   petite   quantité   de   chaux.  Le  précipité 


DÉ    LA    mCtiTÛ    t)E  >^E.  ^8â 

Mioaire  qu'il  obivétit  ainsi ,  «près  ^^^QftUnée., 

venablement,  est  iratité  à  àoto  tôtlt*  j  |  ^l^^^" 

qui  dissout  k  strychnine^  oti  év^po\  ^.    ^  ^^\ 

lique  en  vaisseaux  dos ,  on  otrtiem\  ^  "^  ^-  ^ 

cirganique  ;  mais  elle  n'est  pas  en^ 
-un  peu  de  matièi^e  gîtasse  et  de  la  bi 
barrasse  en  la  faisant  ]in(acérer  dans  â( 
&n ,  si  on  tient,,  dit  IVL  Corriol ,  à  Yi 
faut  la  di8$o^di«e  woe  dernière  fois  dai  ^  sfOCfil^ 

iànt ,  et  abMidonoet'  la   dissoltiticm  «r^'tlbe  évaporation 
ispontanrée*  Je  suis  loin  de  contester  l'éconofliiie  de  ce  pro<^ 
cédé ^ne ;^e  n'ai  poiidt «â:core  répété;  mais  ce  tpxe  je  crois 
pouTOÎr  assurer^  c'est  que  s'il  est  économiqiie ,  il  n'est  pas 
du  moins  expédilif  ^^  et  cepetidant  c'est  une  chose  à  bieii 
considérer  en  fabrique  que  la  protnptitude,  n  on  veut  évi<' 
ter  des  frais  et  des  pertes ,  suites  indispensables  des  len- 
teurs» Il  y  aurait  donc  peut-^ètre  phts  d'avantages  à  dépenser 
un  peu  plus  d'alcohol  et  beaucoup  moins  d^  temps ,  à  inoÎDs 
toutefois  que  le  pvodpit  qu'on  obtieiA  ainsi ,  ^oit  plus  con- 
sidérable y  ce  que  M.  Gorrâol  ne  nous  dit  pas  ^  mais  j'en 
doute  fcMTt  y  car  il  ne  me  parak  pas  prolmble  que  de  sim- 
,|iles  macérations  à  l'eau  froide  soient  duseeptibles  d'épui- 
ser une  substance  anssi  compacte  qtre  la  noix  vomique. 
Du  reste  ^  cela  pourrait  dépendre  de  la  quantité  d'eau  em- 
ployée ,  et  de  la  température  ambiante  ^  du  moins  j'ai  ob- 
servé que  de  la  noix  vomiqu^  ainsi  délay^  et  exposée  li 
(Ulie  température  de  i5  à  20^,  éprouvait  une  véritable  fer- 
mentation alcoholique.Unefpis,  entre  autres,  il  m'est  arrivé 
d'avoir  fait  mettre  4ans  une  chaudière,  100  p.  de  noix 
vomîque ,  et  on  avait  versé  par-dessus  une  quantité  d'eau 
suffisante  pour  une.  pi:*emière  décoction.  Je  ffs  recouvrir  et 
je  laissai  en macération  ju'squ'au  lendemain.  D'autres  opé- 
rations plus  pressées  firent  négliget*  cc4Ies-là ,  et  au  bout 
de  4  jours  qu'on  découvrit  la  chaudière  y  je  trouvai  la  noix, 
vomique  en  pleine  fermentation  qui  se  manifestait  par  un 


N 


^JULIiETIN    DE».  TRAVAUX 

de  ga:^  trift-proBOQCé,^et  uoe  odeur  yinaml 
marquées ,  et  pour  le  dire  en  passant  ,  il  panl 
'est  à  tort  qu'on  a  contesté  la,  présence  du  sucre  dans 
noÎK  vomiquç  tel  que  cela  avait  été  indiqué    dans  k 
principe  par  o^essieurs  Chevreul  et  Desportes.  Je  craignis 
dUbord  que  cette  première  altération  n'eut  détruit  la  strych- 
nine; mais  rppération   n'en  fut  pas  moins  continuée, et 
elle  eut  tout  le  succès  désirable.  Je  crus  même   m^aperce- 
voirque l'extraction  delà  strychnine  n'en  avai^été  que  plus 
faoîle  9  ce  que  j'attril^uai  à  la  destruction  d'une    partie  de 
la  matière  gommeuse.  Ne  se  pourraitnl  pas  qu'il,  en  fut  ainà 
dans  le  procédé  de  M.  Corriol  ?  et  s'il  y  a  réellement  fer- 
pientation,  ne  peut-on  pas  craindre  que  l'acide  cjui  reste 
combiné  dans  ce  cas  à  la  strychnine  soit  différent  de  la- 
cide  igasifrique.  Tout  ceci ,  coihme  on  voit ,  n'est  qu'une 
simple,  conjecture;  mais  sous  peu  nous  saurons  à  quoi  nous 
en  tenir  puisque  notre  jeune  collègue  nous  aiMionce.  qu  il 
s'occupe  en  ce  moment  de  l'evanleu  de  ce  sel ,  dont  il  m 
pu  se  procurer  encore  que  de  très-petites  portions  ,  bien 
qu'il  ait  opéré  sur  de  grandes  masses,  de  noix  vomique.  Ce 
travail, aura,  selon  moi,  un  degré  d'importance  bien  réel, 
'  puisqu'il  servira  tont  à  la  fois  et  à  rendre  manifeste  la. 
préexistence  des  alcaUs  organiques  dont  j'ai  le  malheur  de 
douter  encore  ,  malgré  ce  qu'on  en  ait  pu  dire  ,  et  à  mieux 
.nous  faire  connaiire  l'acide  igasuriqu<s  que  je  ix'ai  point  ea- 
core  vu.  ♦ 

Il  est  encore  un  autre  rapport  et  même  plus  important  à 
mon  avis' ,  sous  lequel  on  peut  attaquer  le  procédé  proposé 
par  M.  Corriol.  En  admettant  en  effet  avec  luï  que  ce  pro- 
cédé soit  réellement  plus  économique  ,  il  nous  reste  à  exa- 
miner si  le  produit  qu'il  fournit  est  tout  aussi  pur  que  ce- 
lui qu'on  obtientpar  la  méthode  de  M.  Henry.  Or,  je  ne!e 
pense  pas,  car  M.  Corriol  nous  dit  que  la  strychnine  qu'il 
recueille  d'abord  est  mélangée  de.  brucine  et  de  matière 
grasse,  ce  qui  nécessite  de  la  laver,  dans  de  l'alcohol  faible, 


DE    hk  SOCIÉTÉ    DE/ PH^R^A^CIE.  ^83 

et  \\  est  obligé  d'avoir  recours  à  j'ëvaDoraiiQa,,5UQaU«ée., 
c'est— à-dire  excessivement  lente  ,  d'une  nouvelle  solution 
alcoliolîque ,  pour  l'obtenir  cristalline,  tandis  que  par  le 
procédé  de  M.  Henry,  dans  lequel  on  ne  passe  pas  par  tous 
les    traîtemens  successifs  que  prescrit  M.  Corriol  ,  il  est 
possible  de  l'obtenir  parfaitement  cristallisée  du  premier 
coup  par  simple  refroidisscnieDt.  C'ust  ai'çsi  que  j'en  ai 
toujours  préparé  et  qu'a  été  préparée  celle  que  )lai  eu 
Vbonnenr  de  présenter  dernièrement  à  la^sectîoh  de  phar-* 
marrie  ,  et  qui  a  été  jugée  par  tous  nos  co  ri  frères,  comme 
étant  la  plus  belle  et  la  plus  pure  quils  aient  jan^ais  vue. 
Cependant  je  ne  prends  d'autre  précaution  en  suivantla 
méthode  ordinaire  ,  que  de  ne  pas  polussçir  pent^êtire  la 
distillation  des  teintures  alcoholiques  aUssi  loin  qu  on  l'a- 
yaît  conseillé  ;  je  délaie  ensiiite  le  résidi;  dans  un  peu'd'at- 
cohol  froid.  J'obtiens  une  poudre  grasse,  d'un  blanc  mat,  qui 
se  dépose. au  fond  des  vases  -,  je  continue  les  l^ivages  jus- 
qu'à ce  que  toute  la  matière  colorante  soit  enlevée  ,  et  je 
traite  cette  poudre  par  Talcohol  bouillant.  La  stryxilininp 
se  dépose  par  refroidissement  en  cristai,i^^bien  détachés.  Je 
I     distille  ensuite  les  eaux  mères  successivement  à  la  moitié. 9 
1     aux  trois  quarts,  etc.,  et  je  trouve  dans  le  bain- marie,  après 
I     cfaaquç  refroidissement ,  des  cristaux  plus  volumineux  en- 
1     core  que  les  précédens  ,  mais  moins  blancs  ;  ils  ont  à  peu 
I      près  la  configuration  des  cristau;^  de  crème  de  (artre.  (Ce 
I      sont  des  octaèdres  très-allongés.)  Les  premiers  cristaux  , 
c'est-à-dire  les  plus  purs  ,  se  dissolvent  dans  l'acide,  qitri- 
j      que  sans  produire  aucune  teinte  de  rouge,  propriété  qui  a 
été  signaléeparMM.Pelletieret  Caventou  dans  leur  travail 
sur  les  upas,  comme  étant  le  type  le  «plus  constant.de.  la 
pureté  de  la  strychnine.  Elle  possède  en  outre  un  caractè- 
re qui  lui  a  été  refusé  jusqu'alors  ,  c'est,  de  se  fondre  avaui 
de  se  décQm poser.  '  . 


584  itULLBtiN  ti£d  flikVKiaiii 

MÉMOIRE 

»  '.  - 

Sur  la  congélation  artificielle  de  teeUi  j 
Par  M.  DscouftDBMAifCHS ,  pharmacien  à  Caen. 

La  société  d'encouragement  ^  dans  sa  séance  du  lo  no- 
tembre  dernier,  demanda ,  parmi  les  prix  d^arts  économi- 
ques quelle  propose  ^  un  moyen  pour  conserver  la  glace, 
et  en  outre  nn  procédé  peur  eu  préparer  au  besoin. 

•  Pour  faire  quelques  expériences  sur  la  première  propo- 
sition, il  aurait  fallu  que  les  deux  kirera  de  iBa4  et  de  iSaS 
eussent  présenté  des  froids  assez  constans ,  dans  le  pays 
que  j'habite  du  moins ,  pour  qu  il  se  format  de  la  glace  sur 
nos  bassins  et  nos  rivières.  Jfai  donc  été  obligé  d'abandon- 
ner, le  projet  formé  de  consacrer  quelques  momens  à  la 
conjstruction  d'un  pcftit  appareil  que  je  supposais  devoir  la 
conserver. 

^  Si  depuis  deux  ans  nous  en  manquons  y  ce  n'est  pas  fau- 
te de  moyens  de  conservation,  les  fosses  glacières  sont  plas 
que  suffisamment  multipliées  dans  notre  département ,  et 
cependant  elles  sont  vides  depuis  dix  mois. 

Le  hasard  m'a  fourni  l'occasion  d'en  préparer  artificiel- 
lement ,  j'ai  obtenu  un  résultat  assez  complet.  Dès  afièc- 
tioqs  cérébrales,  assez  fréquentes  pendant  l'été  de  iSa/ff 
pour  lesquelles  lés  appositions  d'eau  froide  sur  la  tète 
étaient  insuffisantes ,  obligerez  plusieurs  médecins  i  me 
deuiander  s'il  était  possible  de  faire  venir  de  la  glace  de 
Paris  ;  je  trouvai  quHl  serait  plus  prompt  d'en  préparer,  et 
j'en  fis  en  effet. 

Le  nioyen  dont  je  me  suis  servi  est  connu ,  cependant  je 
ne  sache  pas  qu'il  ait  reçu  d'application. 

Dans  le  traité  de  chimie  de  M.  Thenard,  îi*.  vol.  p.  3oo, 
on  trouve  trois  tables  de  mélanges  frigorifiques  :  j'ai  em- 
ployé ceux  de  Walker  :  le' sulfate  de  soude  mêlé  ,  tantôt 


DE    LA   SOCIÉTÉ    DE    PHAAiaÀGtÉ.         S^ 

avec  Fao^  nitrique  et  sulfuriquè  étendu,  xudis  d^bord- 
aTee  Vacide  «muriadqae.  Je  devaîf  faire  uiie  école  av^nt 
d^opérer  à  coup  sûr.  La  preiùière  lœs  je  me  sefTia  d^  bocaux 
pour  faire  le  mélan^  ,  je  metldis  Peau  que  }e  voulais  con^ 
gele^  dans  des  fioles  à  eau  de  Cologne^  je  les  plongeaU  dMs' 
le  mélange  d'acide  et^de  sel,  et  de  temps  &  autre  je  bras- 
sais pour  renouveler  Faction  :  la  même  choçe  répétée  qtia* 
tre  fois,  c'est-sb-dire,  après  avpir  fait  agir  quatre  nouveaux 
xaélanges  sur  la  même  cfau ,  j^obtins  au  bout  de  quatre  hei^ 
ves  des  petits  rouleaux  déglace  assez  solides,  que  je  retirais 
des  kouteilles  en  les  cassant. 

Une  foîs^arrivé  I&,'j'âper^us  la  facilité  de  faire  mieux* 
n  me^  fallait  d'abord  économiser  sur  la  dépense  d'acide  et* 
.  de  sel ,.  et  ensuite  faire  établir.  Un  petit  appareil  moins  fra-^ 
gile  ,  et  un  peu  plus  approprié  i  là  chose.  Un  flacon  cassé, 
six  bouteilles ,  2!k  Iiv«  acide  muriatique ,  32  liv*  sel  d'ep*- 
som  dépensés,  rendaient  ma  demii-doiiiiE^ine  de  rouleaux  de* 
glace  un  peu  trop  chërs.  ' 

Je  fis  substituer  au  bocal  en  verre,  un  petit  baril  de  bois 
d^  chêne^de  i4  pouces  de  haut  et  de  5  pouces  et  detf^  de 
diamètre  à  la  partie  supérieure ,  et  dq  4  pouces  trois  quart 
seulement  au  fond.  (Voir  le  dessin).  Les  bouteilles  futent 
remplacées  par  un.  tuyau  deifer^blanc  de  12  pouces  et  demi 
de  haut,  et  de  4  pouces  un  quartde  largeur,  au  milieu  du-^ 
quel  je  fis  adapter  un  second  tuyau  de  même  hauteur,  ayant 
SI  pouces  et  demi  de  diamètre  seulement.  L^un  et  l'autre  fu'^ 
rent  soudés  et  agrafés  ensemble  :  de  sorte  cfue'le  .premîfeif 
tuyau  était-clos  à  sa  partie  inférieure  :  et  le  deuxième  ou-  , 
vert  aux  deux  extrémités  :  l'ean  occupe  l'intervalle  qui  les 
sépare  jusqu'à  2  pouces  du  bord  seulement  :  racide]îiu«^ 
riatique  et  le  sulfate  de  soude  en  poudre  mis  dans  le  petit 
baiiK  et  proraptement  mêlés ,  j'y  plonge  aiissijt6t  le  vase 
de  feivblanc  -,  le  sel,  en  se  liquéèant  dans'?â€$}dfe  ,  abaisse 
vivemeut  la  température.  Le  thentnomètre  ihik  dans, ce  pre^ 
mier  mélange  descend  ordiniiirc'lnent  de  -j^  t4**  à»  *^7*  17, 
XP. -r4f/2/iee.  —  Décembre  fiS'iS .  89     •  . 


I 


586  BVLLITIK   DES   TBAVAVX 

et  r^tt,  aa  bom  de  hait  à  neuf  minutes ,  descend  de  lo  de* 
fjréê  4-  o=:À  o.  Vingt  minutes  après  ,  il  dut  no  non^en 
mélange  ;  celui-ci  fait  descendre  le  thermomètre  d^abord 
à  o  — ^  8,i3  )  et  ensuite  à  o— 'p-Feau  à^i  :  quelques  g^laçons 
commencent  à  se  former  aux  deux  parois  intérieures.  A#te  b 
tige  de  fer  je  les  détache  pour  les  mêler  h  Teau  non  congelée. 
Dans  le  même  moment  je  fais  peser  ce  qu*il  faut  pour  la 
troisième  dose,  et  aa  minutes  après  y  avoir  placé  le  tuyau 
de  métal ,  le  glaçon  est  formé  ;  s'il  n'était  paa  bied  solide, 
il  faudrait  le  laisser  encore  quinze  minutes  ,  alors  il  ac- 
quiert une  durelé  telle,  qu'il  résiste  au  martean.  Je  le  re- 
tire de  Vappareil  en  plongeant  celui-ci  dans  Tean  bonil- 
ianie  une  seconde  seulement;  la  couche  de  glace  «jui  se 
fond  permet  au  morceau  de  se  détacher  en  renversant 
l'appareil;  il  pèse  ordinairement  3  lir;;  cette  quantité  mise 
par' quart  sur  la  tète  d'un  malade,  était  4  heures  ,  souvent 
•5  heures  à  fondre  par  une  température  de  iS*^  pendant  le 
mors  de  juin  iSii/\. 

Quelle  différence  dé  ce  résultat  avec  le  premier!  Aa 
boutée  4  heures ,  j'avais  dépensé  55  livres  de  mçlange,  et 
cette  ftfis,  après  une  heure  45  minutes,  j'avais  un  pain  de 
^açe  plus  pesant,  plus  solide  avec  lo  liv.  a  onces  d'acide  ;  et 
1 5  H V.  I  a  opces  de  sehLa  dose  de  chaque  mélange  était  3  liv. 
6  onces  d'acide  muriatique  1 5*  densité,  sur  5  liv.  4  onces 
de  sel  d'epsom  tamisé.  Pendant  {rois  jours  et  trois  nuits, 
nous  avons  pu  livreur  à  la  même  personne  39  doses  de  gla- 
ce pesant  enséknble  B8  i  90  livres«i 

Cependant  la  somme  des  dépenses  calculée  ,  la  glace,  li« 
vrée  comme  médicament ,  revenait  encore  à  un  certain 
prix.  Obligé  de  travailler  mot- même  pour  la  faire,  et 
pour  ainsi  dire  obligé  de  réussir,  j'avais  peu  de  temps  i 
consacrer  ponr  tenter  dWtres  moyens,  et  ce  qui  est  plus 
vrai ,  j^  n'oiaia  dans  la  crainte  de  ne  plus  obtenjr  dt  gla- 
ce. Depuis ,  j'ai  repris  ce  travail  pour  y  ajouter  s'il  était 
po#sible«  Voici  les  essais  que  j'ai  faits. 


%  ' 


DE    LA    SOCIETE    DE    PUARIIIACIE. .        58'J 

^  Les  mélanges  d'eau  et  de  sels,  tel  que  celui-ci  :  z  liv. 
liydrochlorate  d'ammooiiique,  i  liv.  nitrate  de  potasse , 
I  liv.  lo  onces  sulfate  de  soude  pulv.  avec  soin,  et  3  liv. 
d'eau  à  io<>+  o  ne  m'ont  pas  donné  de  glace.  L'abaisse- 
ment de  tempérât,  est  loin  d'être  ^nssi  fort  que  la  table  de 
M.  Thenarà  l'iDdique:  il  est  de  o — 4»^8  au  plus,  en  opé- 
rant toujours  dans  le  mèméappareil  ',  ce  qui  dérange  beau- 
coup Teicactidlde  des  observations.  Ces  sortes  de  mélanges 
sont  plus  chers  que  cetix  avec  les  acides  :  je  les  aï  aban- 
donnés* 

L'acide  nitrique  k  qo  et  aa'' ,  mêlé  au  sulfate  de  foude 
dans  les  proportions  de  4  liv*  d'&cide  sur  6  liv.  de  sel ,  fait 
descendre  le  thermomètre  de  lo  +  oà—  la**',  aa  :  la  glace 
que  l'on  obtient  est  très-solide. 

Le  prix  de  l'acide  sulfurique  du  commerce  est  plus 
élevé. que  celui  de  l'acide  muriatique ,  mais  ce  dernier 
s'emploie  tel  ou  dif  moins  peu  affaibli ,  et  l'acide  sulfuri- 
que au  contraire  doit  l'être  beaucoup.  Les  proportions  que 
)'ai  adoptées  sont  sur  5o  liv.  à  66®^  55  liv.  d'eau.  La  tem- 
pérât, de  ce  mélange, ramenée  à  celle  de  l'eau,  cet  acide 
marque  36^.  Pour  peu  que  l'on  opère  en  grand  la  différence 
en  moins  devient  sensible.  La  capacité  du  baril  comporte  uu 
mélàhge,de  4  liv*  d'acide  et  5  liv^  sulfate  de  «oude.  Avec 
deux  appareils,  on  économhe  toujours  une  dose  de  mélan- 
ge: la  première  amène  Teau  à  zéro ,  la  seconde  commence 
la  congélation •  En^plaçant  un  nouveau  tuy^ai  contenant  de 
l'eau  dans  le  mélange  qui  sert  la  première  fois ,  et  ensuite 
dans  celui  qui  vient  de  servir  poiir  la  seconde ,  on  amène 
également  l'eau  de  celui-ci  à  zéro  pendant  que  l'autre  achè- 
ve sa  congélation  dans  la  troisième  dose ,  et  deux  mélanges 
sont  plus  que  suffisans  pour  achever  la  congélation  du  der- 
nier. En  outre,  si  l'on  a  plusieurs  demandes,  en  fafsant 
suivre  ainsi  plusieurs  appareils ,  on  arrive  au  point  de  for- 
mer deux  pains  de  glace,  avec  x6  liv.  d'acide  et  aoltv.  de 
sel ,  c'est  ee  qui  m'est  arrivé. 


^Jt 


'  J 


588        BULLETIN  DES  TRAVAUX 

Bivers  essais  avec  ce  même  acide  a  20®,  ne  m'ont  pas 
)réussi.  Le  thermomètre  descend  a  peine  à  zéro,  et  rêaii  res* 
te  à  3o  au*-dessus ,  La  tempérât,  atmospliërique  étant  à 
12^  avec  Facide  marquant  .d^*?  le  mélange  Cait  descoaidrele 
thermomètre  de.io*  +<>=*  —  ^1  ï5. 

L  acide  qui  présente  le  plus  d'avantage  lô^squ  on  en  a , 
est  celui  qui  reste  des  préparations  d'éther  8iïlfitrît{ue  ^beau- 
coup de  pharmaciens  le  jettent  >  ei  cependant-  U  peut  de- 
y.enir  fort  utile  pour  obtenir  de  la  glace-, 'soit  dans  une 
pharmacie  ou  dans  un  laboratoire  â  Toccasion  d'une  leçon 
de  chimie  ou  de  physique.  Cet  acide  marque  de  36  à  4^o* 
Qi^  peut  ramener  à  33^  av^c  de  Teau ,  et  éur  4  l>v*-  4  ^^^ 
ces  y  mettre  5  Uv.  8  onces  sulfate  4ç  soude  \  le  mélange  fait 
descendre  en  quelques  secondes  10^  4*  o  à  o  -^.  8^.  Kfet 
cinq  mélangieSi^  j'ai  obtenu  de  fort  beaux  pains  de  glace. 
L'emploi  de.  cet  acide  est  susceptible  de  remarques.  S'a-* 
bord,  le  mélange,  est  comme  une  biHiiUie^^p&isse  3  pea 
après,  il  de  vient  liquide;  c'est  pendant  ce  moment  que 
rabaissement  le  .plus  sensible  a  lieu  :  il  faut  alors  agiter  le 
vase,  de  fer-^blanc.de  temps  à  autre,  et  renouveler  le  me- 
lai^g^e.  lorsque  celui-ci  commence  i  reprendrer  sa-  consistait 
ce  prcmière.Sans  cette  attention,  on  serait  obligé  dis* chauf- 
feur, ppor  détruire  la  cristallisation  qui  se  ferme  ; 'il  est 
probable  que  l!apide  végétal  qile^  ce  résida  contient ,  joue 
un  rôle  particulier;,  car  œ  magma,  c'est -le  mot  qui  con- 
vient ,  devient  solide  à  tel  point ,  qu'il  est  presque  impos- 
sible .d'enlever  le  tuyau  de  fer*blanc.    . 

/Ce  dernier  procédé  est  celui  que  l'on  devra  employer  de 
préférence,  lorsqu'on  aura. du  résidu  d'édier  ;  dans  lé  cas 
contraire  ,  l'acide  sulfurique  à  .36®  «,st  moins  dispendieax 
que  Vhydro-chlolorique  et  le  oitrique  ;  il  agit  moias  sur 
l'appareil  de  fer^blanc ,  qui  ne  résiste  oiSliDairemenl  à  cet- 
te opération  que  pendant  3o  heures  lorsqu'il  sert  coot!* 
]i]a^Uement  ;  de  plus ,  dans  les  villes  ou  ces  produits  se- 
ront febriqués,  on  pourra  se  procurer  des  acidel)  faibles  et 


j 


DE    LA.    SOCI£TÉ    DE    PilARlMIACIE.  689 

colorés  i  fort  bon  compte,  des  :sutfaté8  de  sottdeà  des  prix 
très*modiques ,  et  n^ayant  pour  ainsi  dire 'pas  cours  danà 
le* commerce*  Et  puisque  la  glace  ferit  mainteiiam  partie 
des  médicameus ,  lorscpe  l'hiver  n'en  aura  point  fourni  j, 
ou  lorsque  le  malade  sera  éloi|;né  des  lieux  d'^approvision- 
nement,  tout  ^pliarmacieu  pourra  eixtreprendre  dVtl< 
faire  à  tt|i  prix  relatif  à  sa  situation  locale. 

Plusieurs  personnes  observeront  avec  appareince  de  rai* 
son  que  ,  dans  mon  appareil ,  Faction  fri^gorifique  de  la  li-^ 
quéfaction  du  sel  dans  l'acide  peut  être  contrariée  par  Y^c* 
tion  de  l'acide  sur  le  métal;  cek  doit  èti^e.  J^ai  voulu,  eh 
.cpnséquence<>,'^bstituer  un  vase  de  Verre  à  celui  de  fer^ 
blanc  y  mais  la  conductibilité  moindre  du  premier  retarde 
beaucoup  le  résultat^  et  j'ai  observé  que  l'action  de  l'acide 
sur  le  métal,  en  détrui^nt  son  poli,  compensait  au  delà 
delachaleurdégagée,  en  rendant  s»  conductibilité  filus 
grande  :  cela  m'est  suffisamment  démontré^  par  le  temps 
que  le  inème  volume  d'eau  met  à.  se  congeier  dans  le  vase 
de  verre ,  puis  dans  le  vase  ji^f  eno6re  étamé ,  etensnitÀ^ 
dans  le  même  dépoli ,  présentant  beanutoup  plus  de  points 
de^ontact.        • 

.  Les  dimension^  que  je  donne  à  l'appareil  me  paraissent 
suffisantes  :  toutefois  on  pourrait  les  augmeinter,  mais  seu-^ 
lement  en  hauteur.  Le  tube  intérieur-  peut  contenir  assez. 
de  m^nge  pour  que  >  la    congélation   sut  sa  paroi  soit 
aussi  prompte  que  celle  sur  la  paroi  fn  regard ^  et  un  baril 
plus  large  ùe  ferait  «que  contenir  plus  de  mélange ,  aug* 
menter  les  frais  sans  produire  de  résultat  avantageux.  Lé- 
diamètre  inférieur' (fu  petit  baril  estmoindre  que  cdiui  su*^ 
périeur  ;  la  congélation  est  toujours  ajsseï!^  promfpte  au  fond  : 
à  rpuvertnre,  il  faut  plus  de  mélange  y  et^eU'OUtre  que  son^ 
niveau  soit  supérieur  à  celui  de  l'&au.  Je  do^e  ici  un  se- 
cond appareil  (voir  le  dessin),  avec  lequel  on  ohtiec^  plu&, 
de  glace  dans  le  même  temps  donné.. 
Les  bassins  de  bois  sont  plus  propres  à  ce  genre  de  tra-*- 


SqO        bulletin  des  TEÀVàUX 

viill,  parce  qu^iU  sont  mauvais  conducteurs;  les  mieiissodi 
points  et  vernie ,  peut-être  serait-il  mieux  de  les  couvrir 
avec  de  vieux  morceaux  de  drap  que  Ton moui lierait, oa 
i)ién  les  envelopper  de  linges  imprégnés  d'eau.  L^évapon- 
tion  de  celle-ci  empêcherait  Tair  de  céder  de  son  calori- 
que a  l'appareil ,  et  de  plus ,  elle  enlèverait  une  partie  de 
celui  du  baril  ;  mais  je  ferai  remarquer  que  cela  ajouts 
beaucoup  aux  soins ,  et  rien  k  Téconomie  :  c'est  une  opén- 
tion  où  elle  est  commandée  ;  pour  une  expérience ,  ce  se- 
rait diiTérent,  on  opérerait  alors  avec  des  mélanges  doubles^ 
triples  au  besoin.  J  ai  essayé  de  placer  le  baril  dans  un  se* 
coud ,  percé  de  petits  trous  y  et  de  combler  Tintervalle  avec 
du  chi^rbon  mouillé;  le  moyen  est  bon  jusqu'à  un  certaiii 
point,  mai^  si. par  maladresse  on  renverse  de  Tacide  sm 
<;e  charbon  qui  ne  peut  être  assez'pur  quoique  lavé, i] se 
dégage  plus  de  calorique  qu'il  n^en  faut  pour  retarder  IV 
pération.  Je  die  sers  définitivement  d'une  boite  mouillée, 
avec  laquelle  je  recouvre  le  bain  frigorifique,  que  je  placç 
dans  un  endroit  frais. 

Il  faut  avoir  soinque  les  acides  soient  à  une  températare 
moindre  que  celle  de  l'atmosphère ,  le  sel  pulvérisé  eiUmisi 
k  l'avance  -,  plus  il  est  divisé ,  plus  TefTet  qu'il  doit  produire 
est  prompt,  et  plus  l'absorption  du  calorique  est  grande.  II 
faut  aussi  agiter  les  mélanges  de  temps  en  temps,  sansceh, 
le  sel,  par  son  propre  poids,  gagne  le  fond  du  baril,^  l'ac- 
tion devient  nulle  à  la  partie  supérieure.  Les  sels  effleons 
ne  peuvent  être  employés  \  j'ai  voulu  connaître  si  la  itéo- 
rie  était  d  accord  avec  l'effet ,  et  il  est  de  fait  qu'en  repre- 
nant l'eau  nécessaire  à  leur  cristallisati&n^  ils  dégag^tdeli 
chaleur,  qui  rend  presque  nulle  labsorption  du  caloriqii^' 

Si  par  hasard  on  a  de  l'eau  qui  ait  bouilli,  il  faudra  l'em^ 
ployer  de  préférence  •,  elle  peut,  il  est  vrai ,  descendre» 
o— -2^  de  température  ,  et  ne  pas  se  congeler,  mais  aussiu 
moindre  agitation  détermine  sa  cristallisation. 

Les  abaissemens  de  thermomètre  que  je  donne  ici  totA 


DE    LA    SOCIETE    DB    PHAAIIAGIB.  BqI 

bien  plus  faibles  quoceux  des  tables  ,  la  raison  en  est  sim- 
ple ;  'si  l'acide  et  le  sel ,  en  s'unissant  ensemble ,  sont  avi- 
des de  calorique  ,  ils  en  trouvent  dans  Tappareil ,  Tappa- 
reil  dans  Teau  ,  et  Faction  thermométrique  en  est  d'aùtanl 
afTaiblie*  Je  crois  utile  de  rappeler  que  les  degrés  marqués 
sur  les  tables  ne  s'obtiennent  qu'avec  des  mélanges  triples 
dans  des  vjises  bons  conducteurs ,  à  Texceptien  du  pre- 
xnier.  •       . 

levais  en  peu  de  mots  rappeler  l'avantage  que  les  expé;- 
riencés  de  Leslie  peuvent  offrir  pour  obtenir  de  la  glacé*. 
Avec  une  macbinc  pneumatique ,  une  capsule  conte* 
pAnt  de  l'acide  sulfurique,  une  capsule  contenant  de  l'eau, 
et  faisant  le  vide  ,  on  obtient  quelques  glaçons*  Celte  ex* 
périence  se  répète  toujours  dans  les  leçons  de  physique  et 
de  chiniié.  Mais  M.  Leslie  s*est  servi  beaucoup  plus  avan- 
tageusement des  fragmens  de  basalte  porphyrique  en  dé* 
composition ,  réduits  en  poudre  et  desséchés  au  four.  Eu 
5  minutes  il  est  parvenu  à  former  un  morceaujde  glace,  en 
plaçant  sous  la  cloche  ,  au-dessus  d'une  soucoupe  de  terre 
poreuse  remplie  cl'eàu,  une  autre  soucoupe  remplie  4p 
cette  poudre,  %t  faisant  le  vide;  mais  cette  expérience  se  fait 
toujours  à  Taide  d^une  machine  pneuihatique  ,  et  je  ne:sa* 
che  pas  que  les  fabricans  soient  disposés  à  nous  en  faire  de 
très-grandes  ,  en  même  temps  très-bonne,  pour  le  même 
prix  que  les  petites,  avec  lesquelles  nous  ferions  de  la  glar 
ce  par  exportation  ,  et,  de  plus ,  rapprocher  nos  extcaits. 

Une  autre  expérience  de  M.  Leslie ,  extrêmement  ingé- 
nieuse, c'est  la  congélation  de  Teau  dans  le  vide,  par  la. 
farine  d'avoine  légèrement  torréfiée.  En  l'étendant  sli^  un. 
pied  carré  de  surface  et  un  pouce  de  hauteur,  il  est  par- 
venu à  geler  ao  onces  d'eau  ,  contenues  dans  un  vase  hé- 
misphérique et  pofbux.  Ce  résultat  est  pl«s  complet,  et  en 
outre  il  est  facile  de  se  procurer  de  la  farine  d'avoine.  Je 
suis  persuadé  que  d'autres  poudres  suffisamment  torréfiées 
acquerraient  la  même  propriété.  Par  exemple  la  chaux. 


5g%  BULLBTIl^    DES.  TRAVAUX 

€§t  d^an  prix  asses  modique ,  et  pourrait  être  employée 
ayec  beaucoup  d'avautage,  sous  une  pompe  aspirante;  iinî- 
tëe  sur  celles  employées  maintenant  dans  les  iuffineries  de 
tucre. 

Cette  note  serait  encore  susceptible  d'examen.  Des  essA 
suivis  sur  d'autres  substances ,  amèneraient  peat'-ètre  i 
une  découverte  répondant  ^lus  complètement  au  besoin 
que  Fhygiène  et  la  médecine  i^éclament.  La  glace  obtenue 
par  les  procédés  que  j'ai  l'honneur  de  soumettre  à  l'acadé- 
mie de  médecine  coûte  encore  trop  clier  pour  être  a  la 
portée  de  toutes  les  classes.  Cependant  je  croirais  avoir 
bien  fait  de  les  lui  aouxi^ettre  si  elle  les  juge  susceptibles 
d'approbation. 

»m»wx^»ww**»i»i*t*w<»<w**'i** ir-T"t-*"'T>i~T-'rrrtin — nT>nii'>n-irim'>ftijv«)Viri 

ÉXPUCATION  DES  GRAVURES. 
Appareil  pour  obtenir  la  glace  art^âette. 

■^  I  Double  tuyau, 
a  Baril. 

3  Coupe  du  double  tuyau. 

4  Caisse  pour  contenir  le  mélange  frigorifique. 

5  Boites  de  fer*blanc  suspendues  par  deux  tringles,  et 
maintenues  au  bas  également  par  deux  tringles.  Ces 
boites  remplies  d'eau  donnent ,  au  bout  d'uQe  heure 
et  demie ,  36  livres  de  glace. 

* 

.  Voyez  pour  la  pipette ,  page  $73. 


■  i     ' 


DE   Zk  SOCIÉTÉ   DE     PHJlAMikCIE."  5gli 

SUITE  DE  L'ESSAI  SUR  lES  CRYPTOGAMES  UTILES  ; 

H. 

Par  MM.  L.  Deschaleuis  et  A.  Chereatt  ,  pharmaciens. 

4*  PHALLUS  ^  champîgium  comme  dentelé  &l  des* 
sus  ;  en  dessous  ,  doux  au  toucher. 

Phallus  esculentus  j  L.  MorchUla  escxdenta  (Decaudolle). 
Fl«  frf ,  p.  ai3.  Bull. ,  t.  aiST.  -^  MoriHe. 

M/  DçbandoUe  indique  trois  yariétës  de  la  mc^lle , 
MorchÛIa  a1ba\  Cinerea^  Fusca  :  Gmelin en  indique  trois 
espèces ,  Phallus  gîgas ,  Phallus  nodosus  ,  Phallus  reie  f 
<]ue  M.  Poiret  regarde  comme  des  variétés,  de  la  morille 
comestible. 

On  mange  les  morilles  soit  sèches ,  soit  fraîches ,  et  tou- 
jours sans  inconvénient  pour  la  santé*  Lorsqu'elles  sont 
fraîches ,  on  les  fait  cuire  sur  le  gril  ou  dans  une  tourtière 
'  avec  du  beurre  frais,  du  sel ,  du  poivre  et  des  fines  herbes  \ 
on  en  prépare  des  crèmes  et  des  coulis.  On  recherche  en 
Italie  la  morille  à  chapeau ,  mais  pour  Tusage  on  préfère 
la  morille  brune  ou  noire.  La  morille  de  moine  qu'on  trouve 
au  bois  de  Vincennes  est  un  peu  coriace  ;  la  morille  oreille 
d^ours  de  Schœffer ,  qu'on  trouve  dans  la  forêt  de  Mont* 
morency  j^est  aussi  bonne  à  manger  que  la  morille  ordi* 
naire. 

On  doit  éviter  de  récolter  les  morilles  par  la  rosée  ou 
après  la  pluie ,  parce  qu'alors  elles  ne  peuvent  se  conser- 
ver. On  les  dessèche ,  en  les  enfilant  dans  du  gros  fil ,  et  en 
les  suspendant  dans  une  chambre  à  l'abri  de  la  poussière, 
n  faut ,  lorsqu'on  veut  se  servir  des  morilles  sèches ,  les 
laisser  tremper  quelques  minutes  dans  l'eau  tièdç  si  on  ne 
veut  pas  qu'elles  soient  coriaces.  On  les  apprête  à  l'italienne, 
farcies  et  à  la  crème. 

Phallus  cinereus  ,  variété  du  précédent.  Bull. ,  t.  aiS. 


S94  BULLKTIlf    DES   TRÂYÂUX        < 

PhaHufifuieus^  yméti  aussi  du  Phallus  escukn^^s.  B^ilL  » 
t.  318,  f.  hé  — -  On  mange  ces  deux  variétés  comme  k 
morille. 

Phallus  mitra ,  usité  dans  les  cuisines  du  nord. 

Phallus  mokusiriy  la  morille  mokusin.  Croit  à  la  Chine , 
où  on  la  mange  dans  sa  jeunesse.  Employée  pour  guérir 
les  ulcères  cancéreux.  («Sfirt.  i^ég. ,  pag.  978.) 

Morille  en  chapeau.  (Piaulet ,  pag.  4t  i  9'  t.  a  ,  pi.  189 1 
fig.  40  Cette  morille  se  mange  en  Italie.  * 

Phallus  ffadriani  (FI.  (r^  f  U  a^  pag.  ai4)«  L^Éeluse 
nous  apprend  qu'on  lui  avait  présenté  à  Amsterdam  plu- 
f ieurs  individus  de  cette  espèce ,  et  que  toutes  les  fois  qWîl 
les  serrait  dans  la  main ,  il  éprouvait  un  engourd4ssenient. 
On  croyait 9  du  temps  de  ce  botaniste,  que  la  liqueur  CQQr 
tenue  dans  la  coiffe  de  ce  champignon  pouvait  être  em- 
ployée avec  succès  contre  la  goutte.  (Dict.  Encycl.^  au  mot 
jSatjre.) 

Phallus  ùnpudlcus  (FI.  fr. ,  pag.  21 4*  Bull..,  t.  iBa)« 
Satyre  impudique.  On  connaît  la  forme  de  ce  champignon. 
On  en  a  fait  le  chef  du  genre  sous  le  nom  de  Phallus  y  â 
cause  de  sa  ressemblance  avec  cette  divinité  des  Indiens , 
symbole  de  la  fécondité  de  la  nature  ;  aussi  a-t*il  partout 
des  npms  analogues  aux  idées  que  sa  vue  fait  naitre.  On 
croit  même,  dans  plusieurs  cantons,  que  sa  .poudre,  est 
un  excellent  aphrodisiaque.  Il  se  trouve  dans  les  bois  :  se- 
lon Bruchmann ,  on  en  donne  aux  bestiaux  pour  les  ex- 
citer à  raccbuplement.  M.  Braconnot  y  a  reconnu  de  la 
fungine  très-animalisée,  de  l'albumine  ,  du  mucus  ,  des 
sur-acétates  de  potasie  et  d  ammoniaque ,  un  acide  uni  à  la 
potasse ,  etc. 

5.  HELVELLÂ ,  Helvelle ,  champignon  'affectaal  la 
forme  d'une  toupie.  ^ 

Helpella  amara.  Ce  champignon  se  trouve  à  la  Cochin- 
chine  sur  une  espèce  de  n\é)aleuque.  Il  est  très-»amer ,  mais 


DE    LA    S0C1£T£    DK    PftÂAMÀGIE;.  5^^^ 

il  perd  son  amertume  dans  Teaii^  Où  en  fait  un  grudd  usage 
daiïs  le  pays  comme  alimeni.      ( 

6.   PEZIZA^  Pézîze ,  champignon  en  cloche ,  sessile. 

Pezîza  cochleata^  Pézize  en  limaçoa  (FL  fr.,  pag.  ^%. 
Schœffer.  t.  i55.  VailL,  t/ 2 ,  f.  8).  Selon Roncel  (Flore* 
iâu  nord  m  la  France  )  ,  on  en  fait  usage  comme  allmenl 
dans  sa  province. 

Pezîza  auricula ,  concave ,  rugueux ,  ayant  la  forme  ^ 
d'une  oreille  d'homme  (FI.  fr.,  p.  88.  Vaillant,  tom.  11, 
f.  8.  Garsault,  2,  247-  Ce  champignon  est  appelé  com- 
munément oreille  de  Judas^  On  remployait  jadis  dans 
lliydropisie  et  dans  les  inflammations  de  la  gorge  ,  et  pour 
Jes  maladies  des  yeux,  après  Tavoir  fait  tremper  dans  l'eau 
de  rose^.  Ses  propriétés  néanmbins  ont  été  révoquées  en 
doute  \  on  le  trouvé  principalement  sur  le  sureau. 

7.  CL  AVARIA^  Clavaire.  Champignon  doux  au  tou- 
cher ,  dblong. 

Clavaria  coralloïdes ,  Clavaire  rameuse  (  ramù  conferds 
ramosîssimis  inœqualibus  ....  980  (FI.  fr.,  pfig  loOfYitilK-, 
tab.  8).  Ce  champignon  est  un  des  plus  sains  qu'on  trouve 
en  France ,  selon  Peyrhile.  Il  ressemble  à  un  amas  de  co- 
raux. On  le  trovive  dans  les  bois*  Il  est  connu  sous. le  nom 
de  iMriotles^  dé  ganteline ,  de  barbe  de  bouc ,  de  pied  de 
coq,  etc.  Bulliard  en  a  figuré  deux  variétés,  clavaria  alba 
et  chuaria  cinerea.  On  peut  les  confire  au  vinaigire, 
«omme  la  perce-pierre  et  les  cornichons.  C'est  la  variété 
jaune  que  l'on  mange. 

Clavaria  cinerea  (Fl.  fr.,  pag.  100.  Bull.,  t.  354).  On 
connaît  ce  champignon  sous  le  nom  de  menotte  grise  et 
de  ganteline  \  il  est  bon  à  manger,  préférable  même ,  à, 
cause  de  sa  délicatesse ,  à  la  ^^ariété  jaune  ci^dessus. 

8.  LYCOPERDON.  Champignon  arrondi ,  rempli  de 
semences  farineuses. 
Lycoperdon  Tuier^ Ly.  Tuber  cibarium (Fl*  fr.,  p.  ^78. 


596  BULLEiriN  pus  TRAVAUX 

BolL,  l.  a56.  Ihber  guloscgwfi^  truffe  (r).  Fongosité  char^ 
une ,  arrondie ,  noirâtre ,  quelquefois  sans  racine  ,  tou- 
jours cachée  sous  terre.  On  en  compte  cpatre  variétés 
«rincipales  :  la  truffe  noire ,  la  truffe  blanche  ,  celle  dont 
^  î  dehors  et  le  dedans  sont  d'un  noir  tirant  sur  le  violet; 
enfin  celle  qui  est  grisâtre  à  odeur  d'ail.  La  grodfcur  de  la 
truffe  varie.  Haller  dit  qu'on  a  vu  des  truffes  du  poids  de 
7  kilogrammes  ;  la  truffe  à  Tail  pèse  de  7  à  8  kilogrammes. 
Les  truffes  d'Angoulèmé  et*^du  Périgord  sont  les  plus  es- 
timées \  on  recherche  aussi  celles  de  Langres.  Celle  que 
les  Piémontais ,  qui  savent  dresser  des  chiens  pour  la  re- 
cherche des  truffes  ,  appellent  bîanchettî ,  est  la  même  que 
la  truffe  à  Tail,  mais  avortée  en  partie  :  très-estimée  et  re- 
cherchée.- Dioscoride  l'a  fait  connaître  le  premier. 

On  mange  les  truffes  au  court-bouillon ,  au  vin  de  Cham- 
pagne, en  potage ,  en'ragoût ,  etc.  Les  véritables  amateurs 
les^  préfèrent  cuites  sous  la  cendre  et  sans  apprêt.  Mets  dé- 
licieux ,  très-échauffant ,  mais  d'une  digestion  difficile  ;  le^ 
huileux  peuvent  remédier  à  cet  inconvénient.  Ils  ajoutent 
non-seulement  aut  qualités  de  la  truffe,  mais  ils  la  ren- 
dent encore  plus  digestive  ;  aussi  préfère-t-ou  avec  raiton 
rhuile  ou  le  beurre  à  toute  autre  substance  pour  raccom- 
moder. Après  rhuile ,  le  vin  est  le  meilleur  ingrédient  : 
lorsque  Fune  et  l'autre  sont  réunis ,  ràssaisonitemAt  est 
parfait. 

Lia  truffe  a  fourni  à  Tanalyse  du  pîrihcipe  amer,  une  ma- 
tière huileuse  et  de  petits'  cristaux  que  M.  Bouillon-La^ 
grange  a  regardés  comme  une  combinaison  diacide  oxalique 
^  et  de  principe  amer. 

BuUiard  et  Borch  ont  réussi ,  jusqu'à  un  certain  point, 
à  former  des  truffières  artificielles ,  en  transportant  dans 
line  fosse  creusée  dans  un  jardin ,  la  terre  d'une  truffière 


(1)  On  trouve  dans  l'ouvrage  de  M.  Paulet  la  formule  d'an  sirop  d* 
trafics.  »       «    '  '  ^ 


DE    I.A    SOCIÉTÉ    DE    PHAKMACIE.  5gJ 

naturelle;  mais  on  n'a  pas  donné  de  dtgte  à  l^ursexpé" 
rieoces*  Pourquoi  ne  pas  la  répéter?  Il  n'y  a  pas  de  nu)- 
tifs  pour  que  les  truffes  croissent  dans  uâe  forêt  plutôt  que 
dans  un  lieu  clos  de  murs,  lorraue  d*aiUeurs  la.  terre  et 
l'exposiiion  ne  sont  pas  difTépenies.  Avant  d'avoir  imaginé 
de  cultiver  Fagaric  comestible  (  Agaricus  eampestris  )  sur 
couche ,  on  était  réduit  à  n'en  manger  que  larsqu'il  pft« 

raissait. 

Tuber  griseum  (FI.  fr.,  p.  27g.  Borch. ,  Lettressur  les 
truffes  du  Piémont).  Cette  truffe^  qui  croit  dans  le  Pië-*^ 
mont ,  exhale  une  odeur  d'ail.  Elle  est  aussi  estimée  que  la 
truffe  comestible  :  sa  couleur  est  grise. 

Triiffe  d* Amérique.  M.  Bosc  a  vu  celte  truffe  en  Caro* 
Une  ;  elle  n'a  pas  d'odeur,  mais  sa  saveur  là  &it  recherche!^ 
des  gourmets. 

Lycopefdan  bouista  L.  Lycoperdon  giganteum.  \V^: 
fr.,  pag.  a64«  Bull.,  t.  447)-  Cette  plante^  qui  parvient 
quelquefois  à  la  grosseur  de  la  tète  d'un  homme ,  ne  tient 
i  la  terre  que  par  une  très-*petite  racine ,  en-  sorte  qu'un 
c<Aip  de  vent  peut  la  briser  et.  faire  rouler  le  champignon 
comme  une  boule.  Il  croit  en  abondance  dans  les  prairies 
en  automne.  On  l'employait  jadi&  pour  arrêter  le  sang  ;' 
mais  on  lui  préfère  avec  raison  l'agaric  de  chêne  propre.' 
Bulliard  donne  le  conseil  d'en  faire  de  l'amadou.  S«l  pous- 
sière est  employée  comme  celle  du  lycopodium  clat^aturh. 

M.  Paulet  parle  d'une  (espèce  de  truffe  dé  chou  indiquée 
par  Gteichen ,  Bruckmann ,  Cftmerarius  ^  et  qui  n'est  pasf 
plus  groltôe  que  des  grains  de  coriandre.  Elle  ne  garait 
propre  qu'à  âgurer  dans  un  cabinet  d'histoire  naturelle. 

Pierre  à  champignons  (cèpes  pofypores  de  Paulet). 
Il  existe  à  Naples  une  espèce  de  tuf  qu'on  appelle  pierre 
à  champignons  ,  qui  a  la  propriété  de  se  couvrir  de  ce  vé« 
gétal  quand  on  la  tient  dans  un  endroit  frais  et  humide. 
On  trouve  ce  champignon  ,  qui  est  d'un  gros  volume ,  au 
mont  Vésuve ,  dans  la  Pouille  ,  aux  environs  de  Yelletri.^' 


598  BULLETIN    DES    TRATAI^X 

Ce  végétal  est  décrit  et  6gtiré.  dans  le  traité  de  M.  Paulel. 
Ce  Nestor  de  la  cryptogamie  fopgique  çst  persuadé  qu  ou 
consenrerait  cette  pierre  en  France  pendant  loag-temps, 
si  elle  était  mise  dans  une  serre  et  dans  ane  terre  forte 
composée  d'un  mélange  de  terreau ,  de  pierre  ponce  et  de 
terre  ordinaire ,  et  si  on  avait  soin  de  Tarroser  de  temps 
en  temps. 

A  Tépoqne  où  M.' Paulel  a  écrit  son-Traité  des  champi- 
gnons (en  1790),  lequel  est  généralement  regardé  comme 
un  des  meilleurs  ouvrages  qu'on  ait  écrits  sur  cette  partie 
de  Thistoire  des  végétaux ,  cent  espèces  environ  de  chamr 
pignons ,  croissant  en  Europe ,  avaient  iié  décrites.  Il  en 
avait  découvert  cent  trente -cinq  dont  il  a  enrichi  ^on 
ouvrage.  L'Italie  est  la  partie  de  l'Europe  qui  en  produit  le 
plus  grand  nombre.  Sur  quatre  cent  trente  espèces  obser- 
vées en  France ,  cent  pouvaient  être  employées  comtue  all- 
mens.  Quatre-vingts  étaient  signalées  comme  Stuspectes  ou 
vénéneuses  \  deux  cent  cinquante  n'étaient  considérées  que 
comme  objet  de  curiosité  pour  le  naturaliste.  Les  travaux 
de  MM.  Decandolle,  Persoou,  Merat  et  aulries  hotanislis 
prouvent  q  xa  le  nombre  des  espèces  de  champignons  a 
beaucoup  augmenté  depuis  1790  ;  mais  nous  pensons  qu'ils 
en  ont  découvert  peu  qui  soient  d'une  utilité  reconnue; 
nous  n'avons  donc  pas  dû  en  faire  mention  dans  notre 
Essai.   jNous  avons  seulement  indiqué  les  champignons 
des  environs  de  Montpellier,  que  M.  Decandolle  a  dé- 
crits pendant  qu'il   était  professeur   de  botanique  dans 
cette  ville.  Ce  savant  naturaliste  a  donné  un  nom  spécifi- 
que à  certains  champignons  qui ,  avant  lui }  étaient  dési- 
gnés par  le  nom  vulgaire  de  pwoulade. 

Des  soixante-cinq  espèces  de  champignons  dont  nous 
avons  fait  mention  dans  notre  Essai ,  cinquante  -  trois  sont 
comestibles,  et  douze  sont  utiles  à  la  médecine  ,  à  la  phar- 
macie on  à  l'économie  animale.  L'Écluse  a  désigné  un 
assez  grand  nombre  de  chan/pignons  bons  à  manger^  mais 


-  * 

DE  "la    SOCI'ÉtÉ    de    PHARMACIE.  SqQ 

pelit-on  s'en  rapporter  à  lui ,. comme  Tobserve  le  docteur 
Paalet,  lorsqu'il  ne  fait  {aniais  odéniion  de  leur  saveur,  dti 
leur  couleur  interne  et  de  leur  suc  ? 

Nous  n^avonsL  pas  cru  devoir  parler  des  champignons  vé- 
nëneux  \  il  en  est  un  cependant  {Tagaricus  muscatius)  qui 
serait  digne  de  recherches  ultérieures  ,  comme  le  prétend 
Peyrilhe ,  dont  on  ne  parcourt  jamais  sans  fruit  le  Tableau 
d'histoire  naturelle.  On  doit  à  M.  Vauquelin  l'analyse  de 
ce  champignon  (i).  .      ' 

Les  champignoijs  méritent  en  général  de  fixer  l'at* 
teotion  ^  leur  étude  est  aussi  utile  qu'amusante.  Rien  de 
plus  varié  que  leurs  formes  \  on  recherche  ceux  qui  sont 
comestibles  ^  parce  qu'ils  contribuent  a^  donner  bon» goût 
aux  mets  qui  en  sont  assaisonnés.  Dans  quelques  pays 
ils  sont  en  si  grand  nombre  ^  qu'ils  servent  à  la  nourriture 
4tt  pauvre.  Ils  paraisssent  encore  plus  sur  la  table  du  ri- 
che, dans  les  lieux  ou  ils  sont  plus  rares.  Les  trufiès,  la 
poire  surtout,  sont  destinées  aux  festins  les  plus  somp- 
tueux. Les  Romains  faisaient  quelquefois  servir  des  cham- 
pignons à  leurs  convives ,  avec  tout  l'appareil  du  luxe , 
dans  des  vases  d'or  et  d'argent,  et  avec  des  couteaux  de 
succin.  Apicftis  a  consacré  un  chapitre  particulier  à  leur 
préparation  (a).  Bernar  de  Vîgo  fut  leur  chantre  dans 
les  langues  italienne  et  latine. 

H  faut  toutefois  s'accoutumer  à  bien  distinguer  ces 
cryptogames.  Qui  ne  sait  qu'une  méprise  entre  l'oronge 
fausse  et  la  vraie  causa  la  mort  de  l'empereur  Claude? 
MaÎ3  Néron  lui  succéda.  Pour  reconnaître  les  champi- 
gnons ,  il  faut  prendre  des  renseignemens  sur  les  lieux , 
s'aider  des  figures  coibriées  de  BuUiard,  de  Schœfier, 
.  de  Paulet  ;  lire  avec  attention  les  descriptions  de  la  Flore 
française ,  de  l'Encyclopédie  méthodique  ,  du  Traité  des 

t(i)  Afin,  de  Chimie  ,  L.  XXXV,  33. 
(a)  Defungorum  apparmu,  in  arîê  c&qmnnria. 


f     , 


600        BULLETIN  DES  TRAVAUX 

cbampiguoos ,  par  Paulet ,  ouvrages  qoe  nous  citons  pins 
particiilièrement  ^  parce  quMls  se  Ufourem  dans  les^biblio- 
tliéques  publiques.  ,  ^ 

Nous  terminerons  cette  légère  esquisse  en  rappelant  un 
procédé  indiqué  par  M.  Necker  (i) ,  pour  distinguer  les 
champignons  comiestibles  de  ceux  qui  peuvent  être  mû- 
sibles. 

«  Il  consiste  k  prendre  un  ognon  blanc  dépouillé  de  st 
TU  pellicule  extérieure ,  et  à  le  mettre  entier  dans  un  vase 
a  de  cuisine  pour  être  cuit  avec  les  champignons  dont 
i>  on  veut  connaître  la  qualité.  Si  la  couleur  de  Tognon 
to  s'altère  en  devenant  bleuâtre  ou  d'un  bleii  tirant  sur 
»  le«iOir  ,  c'est  une  preuve  certaine  que  parmi  ces  cham- 
n  pignons  il  s'en  trouve  de  malfaisans.  Si,  au  contraire, 
»  après  une  coetion  convenable  l'ognon  conserve  sa  cou- 
T»  leur  blanche  telle  qu'il  l'avait  dani  l'état  naturel ,  <m 
»  pourra  manger  les  champignons  en  toute  sàreté.  n  • 


*■■  » 


(i)  Mjroîtologie ,  psr  ITeckcr,  botanwte  da  r«lflcteur  palatin  ,  1783. 

E  ARA  Tué.  ♦ 

ff9.  Vni .(  Août  ).  Page  3.8o ,  ligne  la  ,  «u  lieu  de  :  est  de  r^eS ,  Utcz  :  «t 

de  i,ooo3. 
Idem*  — «^    Page  389,  ligne  16  ,  au  tteu  de  :  Falcobol  à  Sgo  Kàia- 

mur ,  Usez  :  Paicobol  à  Sqo  aréomètre  de  £aain^. 
N«*  XI  (  Novembre  ).  Page  546 ,  lignei  4  >  5  et  6  à  supprimer,  cet  artide 

se  trouvant  à  Ja  même  page  ,  Hgi^  ao. 

Idem,  —  Page  »48,  ligne  17 ,  «tu  lieu  de:  Agu**  l^îo  (£plialuS|/ûes: 
Agaric,  leïo  Cœphalus. 

—  Page  549 ,  ligne  4o  •  ^m  lifi^  de  :  ou  Boletus  ramosissîmosi 
Usez  ;  an  Boletus  ramosissimus  ? 


PARIS.  —  IMPRIMERIE  DE  FAIN,  RUE  RACm£,  W.4^ 

.   PLACE  DB  L*oDéair.  V 


TABLE  MÉTHODIQUE 

DES  MATIÈRE^ 

CONTENUES  DANS  LE  TOME  ONZIÈME 


JOURNAL  DE  PHARMACIE. 


À. 


^BACA  ,  filAment  de  bananier »......».  i'jS 

Abélésie,  racine  dn  c^perus  esculenUa.  .   1   .   ,   .   .    .   .   •   •  479 
Jcacia ,  les  gousses  de  quelques  espèces  servent  \  teindre 

en  noir.    .    . , ,  *   •   » 3 1  4 

Académie  royale  de  médecine,  annonce  de  prix.  .   .    .    iq8    his,. 

Acajou  cédrel. 5i8 

Acétate  d'ammoniaque  (sous-) ,   son  action  sur  le  sulfate  de 

magnésie,  par  M.  Guiboui^ 3iS 

Acide  borique ,  sa  composition  d'après^  M.  Soubeiran.472,  558 

Acide  crotonîque. ,.   .   ^  .  '.   .    t44 

Acides  carbonique  et  hydrosulfuriqué  ,  leur  action,  sur  les 

'  carbonates  et  les  II jdrosulfates ,  par  M.  Henri  fils.  .  .   .  3«i 
Acide  margarique  ,  séparé  par  la  distillation  des  coï*ps  gras.  358 

-^oléique,  obtenu  par  distillation  des  corps  gras 36  r 

Acide  hydrocyaçique  végétal  de  Schrader a  S 

Acide  prussique  médical  dU  commerce ,   noté  par  M.   Re- 

gimbeâu.  • S6S 

Acides,  leur  action  sur  quelques  dissolutions  salines,  par 

MM.  Soubeiran  et  Henry  fils 43o 

Acide  sulfo'sinapique 474 

Acidification  des  corps  gras  par  lacide  sulfurique  ^  lettre  à 

ce  sujet.    .    • 35 

XI^.  Année*.  —  Table  mélhod,  îles  matières,         l^o 


\ 


\ 


1 


n 


6oa  TABLE    MÉTnODIQUt 

Àdj^iBU  correspoa^Qf  ,  nomniés*  .   .  / (ej 

Agaticsy  lei  espèces  utiles 5(3 

Alcoomètre  centésimal  de  M.  Gay-Lussac ^4 

Analyse  des  travaux  de  la  section  de  pharmacie.  17a.  517.  4]0 
Analyse  chimique  de*  Tean -de  Lasserre,  par  M.  Dnlong.  .  .  5^6 
—D'un  fluide  extrait  par  la  ponction  d'an  hydropique ,  par 

M.  Cokicfy-Dorly .  .  .  4oi 

Analyse  chimique  des  cendres  de  TEtna ,  par  M.  Yauquelin.  553 
Analyse  chimique  de  l'Écorce  àe  solanum  pscudoqtàna  ^  par 

M.  Yauquelin «....< 49 

Analyse  des  racines  du  dompte  -  venin ,  par  M.  Feneulle.  .  564 

Analyse  chimique  du  poivre  long  par  M.  Dnlong h 

Awatomie  de  k  sangsue  (son  complément),  par  M.  Tirey.  ioi 
Appareil  pour  filtrer,  à  l'abri  du  contact  de  l'air,  par  Donc- 

van ^   ........  5r9 

Appareil  pour  la  fabrication  des  eaux  gazeuses  par  M.  Simo- 
nin. •  ••« .•»..••.••.  206 

Arsenic ,  sa  présence  dans  Tâi^at  n*»  pas  été  reconnue;   .  tfil 

B.        , 

Baume  aracouchîni  de  la  Guyane ,  par  M.  Tirey.  ...  ».  268 

'Baume  de  Copahu ,  sa  falsification f  •  s^S 

-—Sa  combinaison  avec  l'ammoniaque,  par  M.  Planche*  •  ^ibid, 

—  Quelques  essais  sur  ce  baume ^.   •  «...  191 

Benjoin  ,  préparation  de  ses  fleurs ,  par  M.  Farines*  •  •  •  tio 

Beurre  de  cacao  (procédés  d'extraction  du) $19 

Beurre  de  galam ^ .172 

Hois  d* acajou ,  coloration  des  bois  en  couleur  d' acajou,  .  .  ^1^ 
Bolets',  champignons,  les  espèces  utiles.  .••••«•••  S49 
Boratés/miémoiresnr  leur  composition  par  M.  Soubeiran»  991 S^^ 
Bore,  composition  de  l'acide  borimie,  paç  M.  Sonbeiran.  .  $î^ 
Bulletin  des  travaux  de  la  société  ae  pharmacie  de  Paris.  * 
.' •  -  .*  .  .  •  a5\  Ôi,  129,  177,  aa5,  ^77,577 

C»      . 

Cachen-Higuen,  c^  caQclia4agiia,  espèce  de  petite  centaurée     > 
du  Chili.  . ....../../...  3i5 


Calamns  verus  des  anciens •••.....  172 

Calculs  animaul  analyses  parM.  Oaventoa.  .       .   .  46a  et  4?^ 

«Gsjcul  salivaire  de  cheval;  analysé  par  M*  Henvy  fîls«  %   .   •  ^,65 

Calcul  volamineax  de  la,  vessie  ,  analysé  pav  M*  Hettry  fili.  iSt- 

Calcul  urinai re  de  nature  ferrugineuse  par  M.  BMissiiigatilt.  1 5S 

Clamphre  (observation  chimique  survie)  y  par  ^tra^iag.   .   .  1-96^ 

Caout-<liouc ,  note  par  M.  Cadet  G^asfiicourt.   •    ••••«•  S4S 

Clarbobate  d'ammoniaqise ,  son  empl(H  comme  réactif.  »  .  1 5& 
^Carbonate  de  magnésie,  examen  d'uoe  substance  rouge  qaii 

cootîent,  par  M.  Horst.    .    • ..••••♦;   14^ 

<larbonates  et  bicarbonates  dé  potasse^  eilipfetî^réS^  èamoM 

réactifs  y  car  M,  0ulon-g, ..»..•.•«  i>9^ 

«-•-Réponse  dift  mêmi»,  àM.  Cttibourt    .   .   .  .   .  •   •  .   .   .   4^^ 

Cîaryopliyiiiiie.    .    .    .............       ..•.."  58g 

4ktssia  sophera  et  anentaiiSy  ses  goasses  Ber¥éBt  po«r  la  tein* 

ture  en  noir. •   .   • .•*••'•  3t^ 

Cedrdm  jfiSbrtfuga  i  son   éG^œ .  ;  *,  4<^ 

HGendresde  l'Etna /-analysées  par  M.  YaoqucAiii.  .....  (55S 

iGlieniUe  nom  talée  cottque,  extrirït  d'vn  mémoire  4e  91.  Fàri^" 

ne»  sur  ceU^  eb^ail^..  ,„  «  »^.  «.....•«.«.  «  r88; 

.iSkiococca  anguifuga  y  usage  dé  sa  radne.     .........   176 

Chlorure  de  sodium  (  nouvel  emploi  du  ) ,  poui?  désinfecter 

ïes  halles,  par  M   Henry ai 3 

<-*De  chaux  en  liqueur,  son  empl^oju •   •  ^   17^ 

Chlorure  de  sodium,. sa  coipbinaisppaveic  le  sucre  de  diabètes 

et  celui  de  raisin,  par  M.  Calloi^d.    .     . 5èi 

Cholestériue  ,  note  sur  cette  substance ,  par  M,  Lassaigne. .   Sm, 

Codéate  prétendu  de  morphine ,  ce  que  c'est 4?  i 

Colchique^  ses  diverses  préparations  ,  par  le  dactfui:  Lp- 

cher-Balber ^.   ......   .......   ^6%. 

Coloration  des  huiles  essentielles  par  l'acide  nitriigue  ^^dla^- 

près  M.  Bonastre 5*t^ 

*—  Réflexions  de  M.  Pellçtier  sur  ce  mémoire 566 

Coloration  des  bots  en  acajou.   .   . 5^  a 

Congélation  artificielle  de  l'eau  ,  par  M   Courdemanche.    .   584 
Conservation  des  matières  animales  avea  le  sulfate  de  fer' 

rouge,  par  M.  Braconuot.  .........   ^ ijS 


'6o4  TA»i:e  'MÉTHQDIQUf: 

Copahu  (b^nqi^}  etammoniaque,  notc^  sur  leur  eombinaisoB.  aal 
#—  Sa  falsification  avec  l'huile  de  ricip  ,  mdvca  de  la  recon- 
naître, pap  M.  planche 328,  4^5 

Coque-levant,  meilleur  moyen  d'en  extraire  )a  picrotoxine, 

par  M.  Bonllay 5o5 

Corps  gra^,  leur  distillation  par  MM.  9ussj  et  Lecanu.    .   .  ^4 
Coumarin  ou  coumarine,  matière  cristalline  de  la  fève  tonka. 
48 1    et  487 

Conqne,  chenille  nuisible •  •   •    -    .    .  ^^ 

Couteau  à  tranchant  circulaire,  5.3 o,  et  rapport  à  ce  sujet.  6^1 

Crème  de  tartre  soluhle ,  par  M.  Soubeiran.    ...'.,..  tî^ 

**•  Notes  sur  ses  propriétés   médicales  par  le  doctemr  Bally.  i5i 

Cristallisation  de  la  quinine,  par  M.  Pelletier. ai^ 

Croion  tiglium  ,    caractère  de  sa  graine  ,  d'après  M.  Yirej.  .  17 

CroUm  tigtinm  ,  nature  et  origine  de  son  huile.    .....  1^0 

p*-Ajialyse  deses  sçmences,  par  Brandes i4( 

Cr3rptogames  utiles.  (  essai  sur  le&),  par  Deschalerys  et  Che- 

reau  ,  4o ,  et  suite  de  cet  essai.    ....  « 54o 

Gryptogamie  des  ëcorces  officinales.,  par  M.  Fée.   ...    .    .  4^* 

*  Cyanure  de  mercure  et  de  potasse,  nouveau  composé ,  par 

MM«  Caillot  et  Eugène  Podevin..  ..   .v.   ..,..,    .  346 

p. 

I^élibération  des  rédacteurs.   .   • 124 

Diabètes  ;  le  sucre  des  disibétiques  est  combiné  avec  le  clilo- 

^re  de  sodium,  selon  M.  Callbud.   ^ 56) 

T)ictionnaire  de  chimie  générale  et  médicale  ,  par  Pelletan 

fils.  .......: 78 

Dioptase  ,  belle  pierre  verte  ,  son  analyse  par  M.  Yauque- 

lin. 1   ........*.........,..  4jd 

pistillafion  des  corps  gras,  par  MM.  Bussy  et  Lecann.   .   .    .  355 

•He- Observations  des  mêmes  en  réponse  àM^Dupuy 4x4 

Dompte^venin ,  analyse  de  ^99  racines,  par  M.  FçnenUt.  .   .  5eJi 


BBS  XATl£ik£«.  êùB^ 

^        .  E.  V       .  ■ 

£aa>  de  la  mer ,  son  actioft  sur  le  savoir •  •  •  499 

JSau  salée  de  Salies ,   son  analyse  par  M^  Pomier.  .  «  •  •  ,  ii56 

Çau  sulfureuse  d'Ehghien,  son  analyse  par,  M.  Henry  fils.  83 

—  Antre. analyse,  par  M.  JÇréray 6i 

—-Recherçhies.  sur.  l'eau  minéralç  d'Ëngbien  ,  par  M.  Vau- 

queli^ ..*..••, lai 

Eau  de  la  fontaine  de  Martigné-Briand t   .   .   »   .  5a3 

Eaux  gazeuses  ,  appareil  propre  à  leqr  fabrication  ,  par  M. 

Slb^pnin :•....  ad^ 

]|lau,  mémpiçe  siir  sa.cQngélatiop.  artificielle .9  par  M;  Courr 

demancbe ^^  *  *  *• *  ^^4 

Eaux   minérales,  (lettres. sur.  quelques^ 5^3 

£corce  degaron.,  sur  sa  matière  vésicante  ,  par  AI;  Coldefy  ï 

Dorly.    .........   ...   .   .  ....   .  .  .  • 167 

Élémens  des  sciences,  naturelles,  par.  Constant  Dû  méril.  .  76 
Émétique  ;   des  meilleurs  procédf^s  pour  l'obtenir,  par  M. 

Henry *^ , 323 

pmplâtre  émétisé  du  docteur  de  Lespinasse«   .......  yS 

Engbien  (Analyse  des  sources  de  l'eau  d'),  par.  M.  Fremy.  61 

•:— Autre  analyse  ,  par  M.  Henry  fils 8^ 

---Recbërcbes  sur  l'eau  minérale  d*£ng^hîen,  par  M.  Yau- 

quelin .  134 

ptber,  faits  relatifs  au  degré  dé  son  ébullition,  par  Bpstock.  .5i2 

Islsculine  (notice  sur  T) ,  par  M.  Cbereau..  .   .....   ..^  ..47 

Essais  sur  divers  moyens  de  reconnaître  la  présence  de  l'bui- 

le  de  ricin  dans  le  baume  de  Copabu ,   .  A^S 

Euphorbia  içtthyriSy  l'buile  de  sa  ^ai ne. purge  bien.   .   .  .   .  27;^ 

Elxtinction  du  vnercure,  par  M.  Joseph  Bojix.   .   .   .   .   .   .  2i5 

-— Note  de.  M.  Planche  à  ce.  sujet 217 

F.        • 

Familles  naturelles  du  règne  animal,  par  M.  Latreille.  .  •.   .  27.2 

Fenugrec,  analysé  par  M.  Bosson ^y^ 

Fer  oxidulé,  titanifère,  analysé  par  M.  Blondeau/.   .  .   ...  Hi 

Fève  péchurim ,  son  examen  analytique ,  par  M«.  Bonastre.  t 
Fève  tonka,  son  examen  chimique,  par  MM.  Boullay  et  Bou* 

tron   Charlard.  .,....*«'....... 48* 


'6ù6  Tiate    «éTHODIQUE 

Filtre  à  Vabri  du  contact  de  i'atr,   par  Donovan.   .....   5j9 

{leur   de  tilleul  (esaiii  d'aeàljtt  ^rmtqne  de  lft),.p«r  J. 

Roux 1 '.  •   •  ^7 

Fleurs  de  beajoiv  ,  leur  prépai«€ioa  par  M.  FbrUiiKi*  .  .  .  Mq 
J'ormulaire  pratique  des  hopitani  civils  d0  Parit  pair  Ratflér  > 

a-édît , <^4 

!FiLca8  utiles,  telqn  MM.  Çhere^u  et  Desclulerjs.  .   .  fo  ¥if^i£<V. 

«  '  •  ■ 

G. 

Garou,  matière  vésicante  de  «ou  écorçe ,  et  de  ses  prépOLti-- 

tions  par  M.  Coldefy-Dorly rér7 

Gaz  y  table  des  jpressic^àet  des  températures  auxqiielle^  ^is 

se  liquéfient , ^t  s 

Gérofle ,  sa  matière  cristaHioe  ,  par  M.  Lcrdtbeit.    .....    «^  i 

«^  Note  sur  cette  substance ,  par  M,  Bon^is^re '.  .    io5 

^ouaseti  astrîiigefttcto  et  tinctoriales  d'o^MMSiVt  et  ée  inti^t.  .  4% 5 

'h. 

Hermodacte ,  son  analyse ,  par  M.  Lecann 5^a 

$irud0  (rechcrcbet  mr  le  genre) ,  par  MM.  Pelletier  etHtl- 

zard  fils ...*....» io5 

Huiles  essentieQes,  îcûr  cblûratiqli  p^r  T'acidè  hittîqiie,  et    , 

leur  analogie  avec  des  substances  véiiéneuves ,  par  M.  Bo- 

'  dartre.   .   .  ' S'ig. 

i*^  Réflexions  sur  ce  mémoire ,  par  M.  Pelleftîer Wô 

lluiles  essetrt telles ,  récipient  pour  leur  extraction  Jiar  M. 

Amblard •   •    ^ .  "247 

-*- Remarques  sur  ce  Técipîent ,  par  M.  Dublanc  jeune.  .  .  Si  i 
^ttile  de  cataputia ,  Koti  activité  purgative,  par  louis  fraiatt.  lj5 
Huile  d'euphorbia  iatftjrris^  son  emploi ,  par  le  docteur  toTttl's 

Franck .   .   .' ayS 

lluHe  de  croton  tiffliiw^ ,,..,..,,,.,.     10 

Analyse  de  Thuile  de  çroton  tiglîwn.  .'  ^  .  .  ^  .  .  .  .  ,  •.  i44 
Huile  essentielle  du  thv^  occidentalis , /par  ]){.  Bopastre.    .  .ijifi 

|îur^ulitG  ,  son  analyse  ,  par  M.  Vâuquelin .   470 

flydrocblorate  de  morphine,  pris  pour  un  prétendu  codéc^te..  47* 
}}^4nQ4f^tÇ  4<s  potasse  ,  sa  préparation  ,  par  M..  Fan.    .    .   .   ^oS 


I. 

îfedigo^^'ioiHtipttdanBracidesulfttriqae. ^9^ 

wi^  Sa  çolutioa  décolorée  p»r  l'hydrogène  tolfuré.  .   .  •   •   •   ^99 

«— Sa  sublimation  et  sa  combustion.  .  -. •   •  ^?^ 

J^truction  sur  Thydrophobié ,  par  Schallern,  •,••••  ^^^^ 
—^Remèdes  çons/pilMt.     .>,..,.....•.••,••••  ^^7 
Ipécaauauba ,  sa  pondre  la  plus  vomitive. ..  •.*,t««''^' 
Iris ,  sa  racine ,  accident  qu'elle  a  causé,  ,   .  «  •   t  ^   «   •  •  47^ 

journal  clinique,  par  M.  tSaisonaDe t  424- 

'  -  ■      •      •     t.      •  ■  -     - 

'Laitue  9  soù  extrait  d'après  Duncan,    ......«,«,•>••  Sgô 

lettre  de  M.  Chevallier,  sur  Femploi  delà  chaux  poitrLe^ 

matières  à  désinfecter ^^^ 

Lettre  du  docteur  Louis  Franck,  à  M^  Gaventou,  ......  Sya 

TNir-  Lettre  de  M.  Caventou  ,  à  AL  Bopl^y^  «ur  r^ujjdifi^ç^tioa 

des -corps 'grsHt .   ♦  •>   »   »  •   »  >   »  •>  ^   •  >•    f  *  >•  .  •  tv     85 
*-wiVéponse  à  M.  Ghevreul ,  par  M.  Çaventoi^.    ...  ...   ..  »  ,  79 

Lichens  utiles  ,  par  MM.  Chei;eau  €t  Deschater^Fi^. .  .  *  • ,  4f  V  49 
lifige,  procédé  chimique  pour  le  marquer.,  ]^  M«  TJiio^  > 

massin.    . ,.,».,,•,..  "3 lO 

Liquidée  retiré  de  l'abdomen,  analysé  par  M*  DuManc,  .  .  •  x4p 
Liste  des  membres  composant  la  société  de  pharmacie  de  Pa^  . 

ri^ 3oi 

Lycopode ,  sa  falsiflcatioa. 3i7 

•    H. 

r 

llainuel  d'analyse  chimique  des  eaux  minérales,  par  MM.  fiènry  4^0 
Manuel  da  pharmacien ,  par  MISJ.  Chevallier  et  Idt.  .  .  *  .  4^3 
ifatière  crisudiine  dugiroHe ,  par  M.  Lodibert.    .  ....  .   foi 

i-^Kote  sur  cette  substance  ,  par  M.  Bonastre .  loS 

Matiez  (Colorante  Touge delà  ^ur  de  tillffnl.  .  .;?...  5o8 
M- De  la  beli^-de-Quit.     ,..•   r  ......*.-...   i  Si  Q 


€08  TilBLB   XÉ^BODIfiUB 

Membres  de  la  société  de  phar^uacie  de  Pari» 3ok 

Ménispermate  acfde  de  picrotoxine Soy 

Mercure,  aperçu  sur  son  extinction,  par  M-.  Joseph  Roux.    ,    atS 
rr- Note  de  M.  Planche  à  ce  sujet aiy 

Mimosa ,  espèces  dont  les  gousses  sont  astringentes  pour 

teindre  en  noir. 5r4 

Mixture  brasilienne  de  M.  le  Père,  réflexions  à  ce  sujet.    .    •    191 

Muriate  de  morphine  ,  obtenu  par  M.  Robiquet ,  au  lieu  da 

prétendu  codéate  de  morphine iyi 

Muriate  de  soude  ,  son  action  sur  la  solution  de  savon.  .    .    .    5o  i 
Morphine  bleuit  avec  les  sels  de  fer  peroxidés.  369,  iyi  et   55fi 

N. 

Nomeoclatare  chimique  nouvelle  ,  par  Caveatoa •      jfj 

Notice  nécrologique  sur  Jean-Pierre  Robe  il ,  pharmacien  en 

chef  de  l'Hôtel-Dien  de  Roiien< SyZ 

Nouvelle'  nomenclature  pham/aceutique ,  par  M.  Ghereau.  5yo 
Nouvelles  des  sciences utS 

O.  -.  -      \ 

Olives  (de  diverses  sortes  d').   ...........   1  ..    rjS 

Ongnent-mercuriel'double  j   préparation  par  M:   Hernan^ 

dès.- •  .  .•.♦.: 349 

Opium  ,  son-  analyse  par  le  moyen  des  solutions  salines , 

d'àjjrès  M;  RoWnét 56$ 

Opium- de  Perse  ,  note  par  M.  Chereau.  .14^ 

'0]*ganes  sexuels  de  la  sangsue  ,  décrits  et  figurés  par  M.  Vi- 
rey 2o5 

P. 


Pastilles  on  tablettes  de  Calabr^,  leur  recette,  par  M.  M'an- 

frédi... .   .   .  .  571 

,  >  ... 

Patate ,  analyse  de  sa  racine.^  par  M.,  Hônry  fils a3? 

Pécliurim ,  fève ,  son  analyse.  .  .^ ;   .   •   .    .  i 

]perles  ,  moyen  singulier  de  les  blanchir •   ..  •-•  17^ 

IThospha^e  de  fer  ,   ses  variétés  analysées  ,  par  M.  Vanqoe-  -    \ 

lin ....,..•..;.  3a2 


BES   MATIERES.  'Cb^ 

Fhospbore  et  iode  ,  leur  inflammation.    .   ,   .  ^  .   ^   .   ,   ,  .    iqS 
Pîcrotoxii^e ,  4u  meilleur  moyen  de  l'extraire,  par  M.  Boni- 

lay,    ...  * ,•  •   •  ^^^ 

Piment  de  la  Jamaëque  ,  analysé  par  M.  Bonastre.  •   .  .   .   •    i8o 

,       .  *  •  •  •  •       • 

pipette   pour  sépa^^er  lea  huiles  voktiles.  de  Teau ,  et  les 

transvaser. ,  .   .   . %3 

PUtine  spongieux  et  camp)»re ,(  observations  chimiques  par-^ 

M.  Stratingh).  .  . .•...•  xgS 

Poivre  long  ,  ton  analyse  ,  par  M.  Dulong« 5q 

Pommade  stibiée  d'Edouard  Jenner. 7^ 

T—  De  concombres.            ^   .  .  •  Brf 

Précis  des  leçons  de  chimie  données  à  la  faculté  d*'  FAca^ 

demie,  de  Strasbourg,  par  M.. Branthome.  ..  ......  57^ 

Pressions  auxquelles  se  liquéfient  les  subfltances  gazeuses,  ivx 

Productions  animales  morbides,  analysées  par  M.  Gaventdu,  4^ 

Pyro-électricité  de  plusieurs  substances.    .........  i^ 

» 

Quina  hicoloreOa^  son  examen  chimiqiie,  par  MM.  Yanque^     '-■*. 

lin.  Pelletier  et  Pétroz.   ...   .....   ... -   ...  44^ 

Quinine,  sa  cristallisation,  par  M«  Pelletier.  .....  v   .  9^9 

V—  Sa  préparation  daris  les  extraits  et  décoctions  de  qoin^ 

quina,  par  le.  mém^.   ...........   .~ .  ...  .     BnA, 

Quinquipa.(Snr  diverses  espèces  de  }.......,,   *  '.  '•  53o 


R. 


»> 


Raisins ,  leur  sucre  combiné  avec  le  chlorure  de  sodium  »     ■* 

selon  M.  Calloud .,   .  ^  .   .  56i 

|lannki,  ou  météorisation  des  bestiaux  (  remède  contre  le), 

par  lé  docteur  Banque. 5^2 

Récipient  pour  l'extraction  par  distillation  des  huiles  plus 

légères  (pie  l'eau,  par  M.  Amblard ^47 

r^  Remarques  sur  l'usage  de  ce  récipient ,  par   Dubianc 

jeune. 3ti 

Remède  contre  le  rannki ,   ou  météorisation  des  bestiaux  , 

par  Ranque.    ...,,,.,,..,.,....,   .  Sy^ 


1 


6iO  TAJUB   X^aODIQUE 

Salsepareille  roiige  oa  Fausse ,  son  origine  ,  par  M.  Yirej.      y 3 
Sangsues,  genre  hirudo^  (recherches  sor  les),  par  Mil.  Pelle- 
tier et  Huzard  {Ss loJ 

— »  L««rs  opgMies  sexués  et  lenr  amlcnBie:^  par  M.  ITirej.  .    aoi 
-—Leur  reprodiiotien  ans  îles  Antilles.  •  •   .  *.   .*.  .    .    .    .   ^^ 

SaTon  (^pédoMces  Mrtr  le)  ^  paf  it.  VihN{M^i 497 

Savon  d'huile  de  coco .•••..,...•'•.    .   *  ik. 

Sels  neutres ,  leur  actîoB  sut  là  sdation  êm  savon 497 

Sel  réfrigérant.,   par  JA.  Yaiiqacdân 126 

^M  delà  fonUine  de  Salies a56 

SelstteUtfet,  hvèt^^Ai^di  û»m  les  ànaljfve  '(<^g^Ha!es,  par 
M.  Rohinet;  rapfMirt^  Mit.  l^ellHierift GmbonrL  ^5^  SCg 

MléBÉtia 'ooiiteaa  ântts  la  «Migttésie  4ft  commette 146 

4Kfop  de  tkridaee  ;  -m  ferislrfe Spy  ,  3^ 

Société  de  pkarmaeie  de  ^Mi»,  «5  ,  Bt  ,  ta^ ,  177  ,  -21^5  , 

377  »  339 ,  377  ,  477  »  ^^^  >  ^77 

Solanum  pseudoquina  »  son  analyse  par  M.  Yauquclin.  ...  49 

Soufint  y  «on  étift  dHtft  4a  MttMUce  de  moratatilc ,  €'apx^s 

-   M.   Henry  fils.   .•.-.• • 47^ 

Stryofaiitne,  note  «cr  holi'  ettnMtiott;  'par  M.  iC)9]n4tll.   •   .     49 

Vn»  Â.uti3e  note  à. ce  sujet,  par  IML  Robi<[uet.   .' '5 80 

>@|d>limé  coi^rosif ,  manière  d^  l^^^MivcÎP^itf'  la  «pHe  |;bIv»- 

nique,  d'après  M.  I^îicole 4^4 

Sucre  des  diabétiques  et  celui 'fle  raisins  ,  combiné  avec  le 

chlorure  de  sodium^  selon  M.  Calloud •   •   •  ^^^ 

Sucfe ,  sa  clarîlQcation  au  moyen  du  vide •   *.  *  *  ^^9^ 

'Sulfate  de  quinine  et  de  cinchonixie  précipitant  la  matière 

colorante  des  vins  ,  observation  de  M.  lïenry.   .   ^   .   .   .  33i 
Sulfate  de  fer  ^u  ijpaximùm  y  anhydre;  il  existe  dans  Tacide 

sulfurique  concentré  ,  seior^  MUT.  Bussy  et  Lecanu.  .   •   .  34o 

T. 

l*able  des  pressions  et  des  températures  auxqueUcs  diverses 

substances  gazeuses  se  liquèiient,d'après  H.  Davy  et  Faraday.  2 1 1 
Tableau  synoptique  des  acides ,  par  Lbiiis  Bacon.   .  .   .' .  .22!» 


-   I 


bES  UATÏÈRÉ.^.  Bit 

*ra)>lettes  ott  pastilles  de  Calabre,  recette  par  M.  Manfredi.  Sji 

Xeinture  volatile  de  Gayac  y  de  Dewees 21  x 

Thridace,  ce  que  c'est aS 

Son  ?irop 397  ,  599 

Ses  propriétés  ne  sont  pas^dues  à  la  présence  de  la  mor- 
phine,  d'après  M.  Dublanc ^   .....   .  iSg 

Tilleul ,  essai  d'analyse  chimique  de  sa  fleur ,  par  J.  Roux.  ^07 

Traité  éléqien taire  de  physique,  par  ML  Despretz .77 

Traité  élémentaire  des  réactifs  chimiques ,  par  MM.  Payen 

et  Chevallier 222 

Trombe  aérienne,  ses  phénomènes,  observée  par  M.  Bosson  147 
Tubercules  ,  maladies  tuberculeuses  ;  recherches  et  obser- 
vations sur  elles  ,  par  John  Baron 576 

U. 

« 

Urane ,  faits  pour  servir  à  son  histoire ,  par  M.  Lecanu.  •  •  279 
«-^  Extrait  d'un  mémoire  de  MM.  Laugier  et  Boudet  jeune, 
sur  Turaue.' -•  •  •  •   •  •  •   ••••,•   •  .^^^ 

r. 

Vésicatoire  à  bords  adhérens  ,  par  M.  DuManc. 71 

Yésicatoires  de  garou  ,  par  M.  Goldefy-Doriy 16^ 

Vins  ,  leur  partie  colorante  est  précipitée  par  le  sulfate  de 
quinine  et  de  cinchonine.  •>..  .^  ...... -^.  •.  «  332 

Wolfram,  nouvelle  analyse,  par  M.  Yanquelin.  <  .  .  4  .  3i8 


* 


FIN   DE    LA.  TABLE   DES   HATIÈRKS* 


i